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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Automobile En grève ! Industrie

Sud Renault 78 : La mobilisation fait reculer la direction de Renault sur les 20 mn de pause


Face à une participation en hausse à des débrayages, notamment à Cléon (600 grévistes le 4 octobre et 750 le 12 octobre), la direction a renoncé à basculer le paiement des 20 mn de pause dans la garantie accessoire. C’est une première victoire obtenue par la mobilisation.

A l’issue de la troisième réunion du 12 octobre de négociation d’un nouvel accord de compétitivité 2022/2024, la direction de Renault a annoncé avoir procédé à certains « ajustements » [1] :

  • Maintien de 100 % de la rémunération associée aux pauses de 20 minutes pour les salariés actuels [2] (Merci aux camarades de Cléon, ainsi qu’à tous les collègues qui ont débrayé à Lardy, Le Mans, Villaroy…)
  • Majoration des heures supplémentaires à 25 %, contre 20 % dans la première version de la direction (… et 50% à partir de la 8ème HS aujourd’hui)
  • Franchise basculée en demi-journée de CTI pour les salariés au forfait jour, et en 6 h de CTI pour les autres
  • Samedis matin obligatoires : 6 par an contre 8 prévus initialement (rémunérés à 125 %)
  • Délai supplémentaire pour la mise en œuvre du nouveau dispositif d’écrêtage des CTI qui serait effectif au 1er avril 2022. [3].

La direction a également précisé les sites et les bâtiments qu’elle compte abandonner et faire évacuer [4] :

  • Plessis-Robinson : Équinove (Novadis et Arcade)
  • Vélizy : Connect
  • Guyancourt (Technocentre) : Gradient, Avancée (hors Design), Modem, Asteria, Pluton.
  • Boulogne-Billancourt : M7-M8, Quai Le Gallo, Cristallin, Kinetik. Un regroupement est prévu à terme dans un nouveau bâtiment à Boulogne, qui est encore en attente d’un permis de construire.

C’est donc un projet massif de fermeture de sites qui ne dit pas son nom. Renault parle juste de « libérer » certains sites !

La suite des réjouissances va être ponctuée par une série de réunions entre la direction et des délégués syndicaux centraux (gare au syndrome de Stockholm !) :

  • 19, 20 et 21 octobre : observatoire des métiers
  • 4, 9, et 16 novembre : transformation de l’emploi et des compétences
  • 30 novembre : Qualité de Vie au Travail, reconnaissance, protection sociale
  • 7 décembre : Synthèse et mise en signature de l’accord

Si la direction a préféré reculer sur les 20 mn de pause, son projet comporte toujours de nombreux reculs sur le temps de travail et sur l’emploi : 2000 départs « volontaires » dans l’Ingénierie/Tertiaire [5], perte de 20 mn de salaire par jour pour les nouveaux embauchés, allongement possible d’une heure par séance de travail (overtime), calcul des Heures Supplémentaires sur le mois au lieu de la semaine… D’autres mobilisations vont donc être nécessaires.

Notes

[1] Les entités suivantes ne sont pas concernées par les propositions concernant l’OTT : ElectriCity, Société des Automobiles Alpine, Sodicam2, Renault Software Labs, Renault Digital.

[2] Dans son projet initial, la direction voulait réduire le salaire de base de 20 minutes par jour. Pour rappel, ces 20 mn/jour avaient été exclues du Temps de Travail Effectif (TTE) en 1999 (d’où la notion de « pause ») pour atteindre une moyenne de 35 h de TTE par semaine. Cependant, leur rémunération avait été maintenue. En basculant le paiement de ces 20 mn dans une prime dite « Garantie Accessoires », la direction promettait de maintenir le niveau de rémunération des salariés actuels (mais pas des nouveaux embauchés). Sauf que toutes nouvelles augmentations ou primes seraient ensuite déduites de cette « Garantie Accessoires », selon son principe de fonctionnement établi dans l’« Accord à Vivre de Renault » de 1989 (voir les articles 1 et 2 de l’annexe de cet accord).

[3] Au moment de la transition, les jours CTI supérieurs à 15 jours basculeraient dans le compte transitoire dans la limite de 10 jours. Ensuite, dans le nouveau dispositif, tous les CTI supérieurs à 15 jours basculeraient dans le CTC à la fin de chaque trimestre.

[4] Division par deux du nombre de sites tertiaires d’Ile-De-France d’ici 2025.

[5] Le caractère « volontaire » des départs est tout relatif lorsque de nombreuses activités sont supprimées, que les possibilités de reclassement interne se réduisent comme peau de chagrin et que l’avenir de son métier, voire de l’entreprise, s’assombrit.

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Un salarié du Technocentre gravement malade menacé d’externalisation


La direction des établissements Renault d’Ile-de-France vient de rejeter la requête du syndicat SUD qui demandait l’annulation du transfert chez P2M d’un salarié du Technocentre hospitalisé pour une maladie grave. Il lui reste moins d’un mois pour changer d’avis et faire preuve d’humanité.

Bruno est Assistant Technique Maintenance au Technocentre, et fait partie des salariés de la maintenance des moyens d’essai de l’Ingénierie qui doivent être externalisés au 1er novembre 2021.

Il a été hospitalisé dans un état grave début septembre à l’hôpital Mignot à Versailles.

En refusant d’annuler son transfert chez P2M et de le maintenir dans les effectifs Renault, la direction de l’établissement montre le peu de cas qu’elle fait des êtres humains.

Non assistance à personne en danger

Il est évident que le transfert de notre collègue chez P2M ne peut avoir que des conséquences négatives sur son état de santé, sur sa situation psychologique et matérielle. Des questions se posent notamment pour la poursuite de sa prise en charge par la mutuelle et par le régime de prévoyance Renault.

Ce refus de garder Bruno comme salarié Renault est d’autant plus incompréhensible que sa hiérarchie a d’abord annoncé à son équipe, suite à son hospitalisation, qu’il n’était pas transféré chez P2M, ce qui lui a été transmis par ses collègues.

Lors du CSE du jeudi 30 septembre, les élus SUD ont redemandé solennellement à la direction de revenir sur sa décision. La direction a réitéré son refus d’annuler le transfert de Bruno chez P2M, en ajoutant que rien de prouvait l’authenticité de sa situation médicale, et qu’un état de santé et une externalisation sont deux choses distinctes !

De nombreux élus des autres syndicats présents à ce CSE se sont solidarisés avec notre demande.

Nous n’en resterons pas là. La direction de Renault doit annuler le transfert de Bruno chez P2M.

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Actu Solidaires 78 Automobile

2000 nouvelles suppressions d’emplois dans l’Ingénierie/Tertiaire Renault


Renault veut encore supprimer 2000 emplois dans l’Ingénierie/Tertiaire en France. Les nouvelles technologies et mobilités exigeraient au contraire de renforcer la R&D, et pas de faire de l’« Ingénierie-washing » en parlant de développements « made in France » tout en délocalisant et en externalisant.

Communiqué SUD Renault Guyancourt/Aubevoye du 17 septembre 2021

2000 nouvelles suppressions d’emplois annoncées dans l’Ingénierie/Tertiaire Renault :
Les salariés devront défendre leurs emplois et leurs conditions de travail

La direction de Renault vient d’annoncer son intention de supprimer 2000 emplois supplémentaires dans l’Ingénierie/Tertiaire en France. Dans les 3 prochaines années, ce seraient 1 300 suppressions d’emplois dans l’Ingénierie produit, 300 dans l’Ingénierie process et 400 dans les fonctions supports (tertiaire). Durant la même période, Renault procéderait à 400 recrutements dans ces secteurs. On est loin du compte.

Le précédent plan dit de « transformation des compétences », signé par la CFE/CGC, la CFDT et FO, avait déjà comme objectif de supprimer 2500 emplois dans l’Ingénierie/Tertiaire. La direction y a pris gout et en redemande. Le triumvirat Senard/De Meo/Le Borgne à la tête de Renault et de son Ingénierie est bien dans les pas de leurs prédécesseurs Ghosn/Bolloré/Gascon.

Le plan « Renaulution » n’est en rien une rupture avec les précédents plans stratégiques de Renault, mais une accélération du dépeçage de son ingénierie et de ses fonctions supports, sur fond d’attaques contre les conditions de travail et de rémunérations des salariés : intensification et complexification du travail, flexibilité, bureaux partagés, individualisation de la politique de rémunération menant à une hausse des inégalités salariales…

Tout en continuant d’externaliser et de délocaliser de nombreuses activités, la direction de Renault ose parler de « développement des projets véhicules « made in France » » . En fait, de plus en plus de développements sont « not made by Renault in France », mais plutôt « made in Romania », « made in India » ou « made by out-sourcing ».

Les départs du dernier plan n’ont de volontaires que le nom pour une partie des salariés qui voient leur activité supprimée et qui sont fortement incités à adhérer à un dispositif de « Rupture Conventionnelle Collective ». Quant aux mesures d’âges (des Dispenses d’Activité pour ceux qui sont à moins de 3 ans de leur âge de départ en retraite à taux plein), beaucoup de salariés les sollicitent tant la politique menée depuis des années par les directions successives de Renault ont des effets dévastateurs et démotivants.

Pour SUD, ces suppressions d’emplois sont inacceptables. Il faut que cette hémorragie d’emplois et de compétences s’arrête. Les enjeux des nouvelles technologies et mobilités demandent au contraire de renforcer la Recherche et Développement (R&D).

Les syndicats qui ont déjà signé les précédents accords de compétitivité et de réduction d’effectifs (parfois en se disant par la suite « trahis » par la direction) doivent cesser d’y apporter leur caution et d’accompagner la politique délétère de la direction de Renault.

SUD en appelle aux salariés qui, en se mobilisant massivement, auraient la force de contraindre la direction à renoncer à ces nouvelles suppressions d’emplois. L’avenir est à la lutte.

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Automobile

Qui veut gagner un million ?


Le 1er juillet 2021 s’est déroulé au Technocentre la première édition des Trophées de l’innovation Renault Frères. Cinq inventions ont été mises à l’honneur. Les lauréats ont été récompensés par des primes dont les montants laissent pantois et interrogent.

Jean-Dominique Senard, Luca de Meo, Clotilde Delbos et Gilles Le Borgne avaient fait le déplacement au Technocentre pour la première édition des Trophées de l’innovation Renault Frères ce 1er juillet 2021. C’est dire l’importance accordée à l’évènement par nos dirigeants. A cette occasion, cinq inventions brevetées de salariés du groupe ont été mises à l’honneur. Les lauréats ont été récompensés par des primes. Mais les montants de ces primes laissent pantois … et interrogent.

Des montants qui donnent le vertige

Les montants des primes (partagées entre co-inventeurs) dans les différentes catégories sont les suivants :

  • Trophée Bronze : 20 000 euros
  • Trophée Argent : 40 000 euros
  • Trophée Or : 100 000 euros
  • Trophée Most Promising : 40 000 euros
  • Trophée Grand Prix : 1 000 000 euros

Oui, vous avez bien lu : un million d’euros !!

Il est utile de rappeler ici les règles en vigueur dans l’entreprise concernant l’octroi de primes aux inventeurs. Ceux-ci perçoivent des primes selon les modalités suivantes :

Où est passée l’égalité de traitement entre les salariés, garantie par le code du travail ?

Le code du travail comporte un principe fondamental : « à travail égal salaire égal ». Ce principe vaut pour toutes les formes de rémunérations, y compris les primes exceptionnelles dont la différence de montant doit être justifiée par des éléments objectifs et pertinents.

Il y a donc une règle écrite, applicable à tous, qui accorde à un salarié qui dépose seul un brevet une prime de 476 euros. Et il y a nos dirigeants qui décident seuls, lors de la cérémonie des Trophées de l’innovation, de récompenser 3 salariés par la coquette somme de un million d’euros.

La volonté affichée par Luca de Meo pendant la cérémonie de promouvoir l’innovation ne constitue pas en soi un élément objectif et pertinent de nature à justifier ces écarts de traitement abyssaux entre les salariés.

Une dérive inquiétante

Ces pratiques visant à différencier à l’extrême les traitements des salariés sont délétères.

S’il est légitime de chercher à développer l’esprit d’innovation dans l’entreprise (et SUD tient à rappeler qu’il ne conteste en aucune façon la valeur irremplaçable de l’innovation et des brevets pour un groupe comme Renault), cela ne doit pas se faire au détriment de la cohésion d’équipe.

L’esprit d’équipe, la volonté d’un ensemble de salariés de travailler ensemble, de se serrer les coudes et de demeurer unis dans la poursuite de ses objectifs ne résisteront pas longtemps face à des pratiques managériales aussi contre-productives.

La technologie hybride E-TECH, plébiscitée par nos clients, a fait l’objet de multiples brevets. Comme rappelé dans la communication d’entreprise, « elle bénéficie de l’expérience de Renault Group en F1 et de plus de 10 ans dans le véhicule 100 % électrique ». Ce sont donc des dizaines de salariés qui ont contribué à son succès. Comment dès lors accepter que trois salariés soient récompensés par l’extravagante somme d’un million d’euros ? C’est l’ensemble de l’équipe qui doit être reconnue.

SUD dénonce cette dérive inquiétante qui consiste à récompenser de façon indécente une poignée de salariés, gageant que tous les autres se surpasseront dans le vain espoir de gagner le gros lot.

La reconnaissance des salariés ne se joue pas dans une loterie de fête foraine.

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Mobilisation des Renault mardi 22 juin sur le site de Flins

Près 300 salarié.es de la filière automobile de nombreuses usines Renault et sous-traitants se sont rassemblé.es dès le matin devant le site de Renault Flins,  à l’appel de syndicats CGT et  Sud Renault de plusieurs sites, de l’UD 78 et de la fédération métallurgie CGT. Solidaires 78 était aussi sur place. La pluie battante et assez constante n’a pas entamé leur détermination : des barnums  mis bout à bout formaient comme un cortège compact et déterminé. La direction de l’usine avait exceptionnellement bloqué les entrées sur le parking de l’usine… car elle sait bien que l’inquiétude des salarié.es concernant leur avenir est aussi porteuse de colère et de combativité.Mais cela n’a pas empêché les échanges entre les équipes militantes pour réfléchir à comment améliorer le rapport de force face au démantèlement de sites visés comme Flins,  Choisy ou Guyancourt ainsi que des sous-traitants.

La présence d’autres usines comme PSA Poissy ou Toyota Maubeuge démontre une volonté de coordination nécessaire et à amplifier dans toute la branche automobile impactée à terme.Le combat ne fait que commencer …

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Actu Solidaires 78 Automobile Éducation Industrie Médias Poste / Télécom Santé-Social

Inauguration de l’accueil syndical Solidaires 78 sur le Mantois, une belle soirée…

Merci à tou·tes les camarades du Rail, des télécoms, de la Santé et du Social, de l’industrie automobile, de l’éducation, des médias, etc. qui ont participé à l’inauguration de l’accueil syndical mardi dernier à Limay.

Merci également à la CNT, aux militant.es d’autres organisations syndicales, collectifs et associations pour leur participation et à tou·tes les ami.es qui sont venu·es passer un beau moment avec nous.
Merci également à la Librairie la Nouvelle Réserve pour son accueil.

Pour rappel, les accueils syndicaux Solidaires 78 ont lieu tous les mardis de 17 h à 19 h à la librairie la Nouvelle Réserve à Limay.

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Renault condamné pour défaut de plan de prévention

Le 24 novembre 2020, le tribunal Correctionnel de Versailles a condamné Renault et un de ses sous-traitants pour ne pas avoir assuré la sécurité d’un salarié exécutant des travaux électriques au Technocentre.

Les faits remontent au 8 septembre 2016. Deux salariés de la société Maintenance & Conseil en Eclairage (MCE) basée à Rosny-Sous-Bois (travaillant elle-même pour la société Engie/Cofely) étaient en train de remplacer des luminaires dans une galerie technique du bâtiment Diapason au Technocentre Renault à Guyancourt, lorsqu’un des deux « relampeur » [1] a soudain été électrisé. Il a aussitôt été hospitalisé pour des brûlures au deuxième degré à l’Hôpital Mignot à Versailles, qui lui ont valu 15 jours d’arrêt de travail.

Cet accident a entrainé une enquête de l’Inspection du travail. Celle-ci a révélé que le salarié nouvellement embauché n’avait bénéficié d’aucune formation aux risques électriques ou au poste d’éclairagiste, et qu’il n’avait jamais vu le livret d’accueil sécurité Renault ni été informé de la procédure à suivre en cas d’accident du travail. L’inspection du travail a aussi relevé que des mauvaises consignes avaient été données aux salariés.

L’Inspection du travail a alors adressé un procès-verbal en novembre 2017 au procureur de la République. Celui-ci a diligenté une enquête préliminaire avec audition du salarié et des responsables des sociétés Renault, Engie/Cofely et MCE.

Cette enquête a révélé des manquements suffisamment graves pour que le procureur transmette l‘affaire au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Versailles, puis à la 5eme chambre Correctionnelle avec la qualification de « blessures involontaires par personne morale avec incapacité n’excédant pas 3 mois dans le cadre du travail ».

C’est ainsi que le 25 octobre 2019, les sociétés MCE, Engie/Cofely et Renault étaient citées à comparaitre, devant le Tribunal correctionnel de Versailles. D’entrée, Renault n’a pas manqué d’invoquer l’irrecevabilité de la plainte et la relaxe pour se soustraire aux poursuites, mais cela n’a pas ému la présidente ou le premier vice-procureur qui ont ordonné la reprise des débats.

La suite de l’audience a été l’occasion pour le directeur de MCE et celui de la DISG [2] de Renault de s’expliquer sur les infractions aux règles relatives à la sécurité des salariés et aux questions du tribunal.

Et les sujets n’ont pas manqué : outillage et équipements inadaptés ou absents, intervention sur 3 réseaux électriques dont plus personne ne connait le fonctionnement ni l’identification, consignation défaillante, pas d’habilitation électrique ni de formation du salarié…

Le salarié était en période d’essai lors de l’accident. Son employeur, MCE, n’avait même pas vérifié sa qualification ni effectué le moindre bilan de compétences avant l’intervention. Pour de simples motifs économiques, MCE a expliqué qu’aucune formation n’est dispensée en période d’essai, cette nécessité règlementaire est remplacée par le seul accompagnement d’un équipier qualifié. On voit où tout cela a conduit. Et l’accident aurait pu être plus grave.

Côté Renault, le plan de prévention était succinct, imprécis sur les outils ou les activités à mener. L’analyse des risques n’avait pas été effectuée correctement.

L’ensemble de ces faits étaient largement commentés par l’inspecteur du travail ayant mené l’enquête, et présent à l’audience.

Renault et MCE ont alors tenté de reporter les responsabilités sur Engie/Cofely, grand absent de l’audience car non convoqué. Mais cette manœuvre n’a pas eu le succès escompté.

Au final, le tribunal correctionnel a déclaré la société Renault coupable d’« exécution de travaux par entreprise extérieure sans plan de prévention des risques préalables conforme » et l’a condamnée à payer 10 000 euros d’amende, ainsi que 4 000 euros au salarié et 3 000 euros au syndicat SUD Renault Guyancourt qui s’étaient constitués partie civile.

Le tribunal a aussi déclaré la société MCE coupable des faits suivants :

  • Exécution de travaux par entreprise sans plan de prévention des risques conforme
  • Exécution de travaux par entreprise extérieure sans information préalable des salaries
  • Emploi de travailleurs non habilites pour effectuer des opérations sur des installations électriques ou dans leur voisinage

MCE a été condamné à payer 10 000 euros d’amende, plus 1 000 euros au salarié et 1 000 euros à SUD.

On le sait : les sous-traitants et les prestataires sont les salariés qui ont le plus d’accident de travail. On en a eu encore eu la preuve en juillet 2020 avec l’électrisation importante d’un salarié de la société Bouygues Energies & Services au CTA [3], puis en aout 2020 avec la mort d’un prestataire écrasé par un transformateur à la Centrale Fluides et Énergies du Technocentre.

Pour ces deux accidents, Renault est resté droit dans ses bottes et a préféré confier les enquêtes directement aux sous-traitants.

Les salariés sous-traitants continuent de réaliser les travaux les plus dangereux et les moins encadrés en termes de sécurité. Ils travaillent souvent pour une cascade d’employeurs, ce qui dilue les responsabilités. Sachant que chaque employeur prend sa marge au passage, au détriment de la formation, de la sécurité et de la rémunération du salarié intervenant.

Les plans de prévention, les formations et les habilitations électriques sont faites pour protéger les salariés. Les condamnations du tribunal correctionnel sont là pour le rappeler : les directions de Renault et des sociétés prestataires doivent respecter les règles de sécurité. Il en va de la sécurité des salariés.

Notes

[1] La fonction de relampeur consiste dans le changement des lampes et luminaires

[2] Direction de l’Immobilier et des Services Généraux

[3] Le Centre Technique d’Aubevoye situé dans l’Eure dépend de l’établissement de Renault Guyancourt

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Mardi 22 juin Rassemblement automobile devant l’usine de Flins !

Les salarié·es des sites Renault, des filiales, sous-traitants, prestataires… sont appelés à se rassembler devant le site de Flins le 22 juin :

  • Suppression de milliers d’emplois pour “restaurer” la profitabilité, comme disent nos dirigeants, ça ne peut plus durer ;
  • Salarié·es licencié·es, vendu·es, passé·es à la sous-traitance de force, ça ne peut plus durer…
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Renault – Ingénierie-Tertiaire : tes emplois foutent le camp


Externalisation de la maintenance des moyens d’essai et de ses 27 salariés, suppressions de postes dans d’autres secteurs de l’Ingénierie/Tertiaire… Des mobilisations ont commencé pour défendre nos emplois et résister à la dégradation de nos conditions de travail. Elles doivent s’étendre.

Mardi 1er juin, 200 personnes ont répondu à l’appel des syndicats de l’Ingénierie Renault de Lardy, Aubevoye et Guyancourt contre l’externalisation de la maintenance des moyens d’essais et pour la défense des emplois dans l’Ingénierie/Tertiaire. Une manifestation s’est improvisée à l’intérieur du Technocentre.

« On est là, même si Le Borgne ne le veut pas. Pour les gars de la maintenance, la défense de nos emplois, nous on est là » : c’est avec ce chant que le cortège a traversé la Ruche et l’Avancée.

La direction passe en force

Le 7 juin, le CSE de l’Établissement de Renault Guyancourt/Aubevoye avait pour ordre du jour d’externalisation du pilotage de la maintenance opérationnelle et de ses 27 salariés. La direction a décidé de maintenir son projet malgré l’opposition qui s’est exprimée ces trois derniers mois.

A commencer par l’opposition des 27 salariés concernés, dont la direction veut se débarrasser à tout prix et qui vivent ce transfert vers une autre société comme une trahison. Les externaliser, c’est porter atteinte à leur identité et à leur santé. Certains sont en arrêt maladie, victimes de malaise et de stress.

Mais la direction refuse même de les rencontrer, comme cela a été encore le cas mardi 1er juin au Technocentre, laissant aux RH et aux hiérarchiques de terrain la gestion de ce désastre social.

Depuis la découverte de ce projet, plusieurs débrayages ont rassemblé des centaines de salariés de l’Ingénierie. Cela montre l’ampleur du refus de cette externalisation, et un mécontentement bien plus large alors que la direction de Renault est en train de supprimer des milliers d’emplois dans l’Ingénierie/Tertiaire.

Ce projet d’externalisation a aussi rencontré l’opposition de l’ensemble des organisations syndicales des établissements de Guyancourt/Aubevoye et de Lardy.

Quant au rapport d’expertise diligenté par les CSE de Guyancourt/Aubevoye et de Lardy, il a démontré :

  • L’absence de nécessité d’un tel transfert, même sous l’angle économique qui est le but officiel.
  • Qu’il y avait d’autres solutions que l’externalisation pour améliorer le pilotage de la maintenance, comme une Assistance à la Maitrise d’Ouvrage (AMOA).
     
Manifestons contre les licenciements et les suppressions d’emplois

Samedi 19 juin, la manifestation partira à 14h du siège du MEDEF (avenue Bosquet, Paris 7ème) à l’initiative de la CGT TUI et de nombreux syndicats du privé et du public. « S’UNIR POUR NE PLUS SUBIR »

Une affaire entre amis

Nous avons déploré l’absence de M. Gilles Le Borgne au Comité Social et Économique (CSE) du 7 juin. Le directeur de l’Ingénierie est pourtant à l’origine de cette externalisation chez P2M, qu’il a plusieurs fois justifiée en disant qu’il l’avait déjà fait quand il dirigeait l’Ingénierie à PSA.

M. Le Borgne ne s’est pas caché de connaitre M. Claude Marquet, le dirigeant de GMB Invest, le groupe auquel appartient P2M. Le cabinet Sextant en charge de l’expertise a d’ailleurs noté qu’il avait avec M. Marquet une « relation de confiance ».

  • Cette externalisation se fait sans aucun appel d’offre, contrairement aux règles prônées par Renault, et interroge sur la nature réelle de cette « relation de confiance » entre M. Le Borgne et GMB invest.

Pas de négociation au rabais

Des « négociations d’accompagnement » des salariés externalisés doivent débuter le 21 juin. La direction tente d’en écarter SUD. Après le passage en force, ce sont les négociations en catimini. Nous exigeons :

  • Tous les salariés de la maintenance qui le souhaitent doivent être reclassés en interne Renault. Aucun salarié ne doit être bloqué dans son processus de mobilité.
  • Aucun transfert de salarié à P2M ne doit être contraint, tout transfert doit se faire au volontariat.
  • Les salariés qui seraient transférés chez P2M doivent obtenir des garanties collectives afin qu’ils ne subissent aucune perte de salaire ni d’acquis sociaux, ainsi qu’une prime de transfert et le maintien sur leur lieu de travail actuel. Un cahier de revendication est en cours d’élaboration.

Arrêter l’hémorragie des effectifs

Le vrai but de cette externalisation est de réduire les effectifs de l’Ingénierie/Tertiaire, alors que l’objectif de 1900 départs dits « volontaires » dans la Rupture Conventionnelle Collective (RCC) est loin d’être atteint.

La direction est d’ailleurs tellement en train de dégouter les salariés de la maintenance que plusieurs d’entre eux ont décidé de partir dans le cadre de ce dispositif. Nous sommes bien loin du volontariat. Cela démontre toute l’hypocrisie de l’accord de transformation des compétences et de ses départs soi-disant volontaires.

Ce CSE du 7 juin n’est qu’une étape dans un processus que nous continuerons à combattre, comme nous combattrons tout projet d’externalisation qui ne ferait que vider davantage l’Ingénierie Renault et ses fonctions support de leur substance et de leurs compétences.

Cette externalisation n’est pas isolée. Elle intervient alors que Renault supprime 4600 emplois en France et 10000 dans le reste du monde. Après la fermeture de Choisy-le-Roi, la direction se débarrasse d’une grande partie de son Ingénierie, mais aussi de ses succursales et d’une fonderie. Les salariés ne sont pas à vendre.

Ne parlons pas de Flins où des salariés ont débrayé et s’organisent en comité pour avoir des garanties sur leur emploi. Un rassemblement devant Renault Flins est prévu mardi 22 juin auquel SUD appelle.

Pour ceux qui restent, ce sont des conditions de travail dégradées, des bureaux qu’on doit se partager, la perte d’acquis sociaux et des salaires d’embauche revus à la baisse comme à Douai ou Maubeuge, avec pour faire passer la pilule le chantage à l’emploi et des promesses d’activités qui ressemblent plus à des opérations de communication.

C’est par leur mobilisation collective que les salariés défendront leurs emplois et résisteront à la dégradation de leurs conditions de travail. Ils trouveront les élus SUD à leurs côtés.

Aucun salarié ne doit être mis sur la touche

Dans de nombreux secteurs, des salariés apprennent que leur poste est supprimé. Le choc est parfois rude et générateur d’un stress important, voire destructeur. C’est alors à eux de se retrouver un poste en interne. Les RH et la hiérarchie les orientent aussi vers CAR21 afin de les inciter à partir avec la RCC.

  • Selon la loi, la signature d’un « contrat de travail » entre un employeur et un salarié engage et oblige l’employeur à fournir un travail au salarié (et à celui-ci de l’exécuter).
  • En cas de suppression d’activité, la direction de Renault doit proposer au salarié un autre poste.
  • Contactez-nous si vous êtes dans ce cas.
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Automobile Industrie

Création d’un pôle industriel électrique à Renault : SUD vigilant sur les engagements de la direction

À l’initiative de l’entreprise, la direction de Renault a engagé des négociations concernant la création d’un pôle industriel électrique dans les hauts-de-France, en regroupant trois entités déjà existantes (Renault Douai, MCA, STA). La situation dégradée de sous-production dans les usines du groupe depuis des années, les annonces éventuelles de fermeture notamment de Maubeuge ou l’absence d’attribution de nouveaux véhicules menaçaient gravement les emplois y compris pour les sous-traitants.

En participant à cette négociation, l’Union Fédérale SUD Industrie avait un triple objectif : la défense et le développement de l’emploi, la reconquête industrielle mais aussi le refus d’avoir un accord de compétitivité à proprement dit. Après de nombreux débats et échanges, nos équipes syndicales ont décidé de signer l’accord, avec l’ensemble des organisations syndicales, finalisant la création du pôle industriel « ElectriCity ». Cet accord engage Renault sur la création de plusieurs centaines d’emplois en CDI en plus de ceux déjà existants, la transformation d’emplois d’intérim en CDD et la création d’une nouvelle usine de batteries, qui sera malheureusement indépendante.

Il comporte l’ouverture dès septembre de négociations sur l’accord d’entreprise. Nos équipes syndicales SUD seront vigilantes pour que les salariés de Renault ElectriCity ne soient pas les perdants de cette réorganisation et conservent l’ensemble des meilleurs avantages de chaque site en ayant une harmonisation par le haut. Pas question de casser les acquis, de mettre à mal la durée du travail ou de développer la flexibilité !

L’Union Fédérale SUD Industrie sera à leur coté pour d’éventuelles mobilisations nécessaires pour empêcher tous reculs sociaux et vient rappeler trois principes fondamentaux :

- La souveraineté des équipes syndicales quant aux négociations, sur la base des orientations nationales d’un syndicalisme à la fois de lutte, démocratique et transparent pour le personnel ;
- la défense d’un réel projet industriel qui ne peut pas se limiter pour Renault ni pour le secteur automobile au tout électrique, mais qui doit combiner thermique (tous carburants), hybride et électrique suivant les usages en permettant à la fois le développement de modèles de masse mais aussi répondant aux différents besoins sociaux ;
- Le refus de toute concurrence entre salariés de la même entreprise et des différents sites mais plus globalement du même secteur (automobile) et du monde du travail : si nous défendons l’emploi dans nos secteurs, nous savons que la meilleure arme reste la mobilisation qui dépasse le simple périmètre d’un site industriel ou d’une entreprise.

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