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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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antifascisme antiracisme Internationalisme Les travailleur·euses n'ont pas de pays !

Né-e-s ici ou venu-e-s d’ailleurs, uni-e-s contre le racisme ! Appel collectif dans le cadre de la Journée internationale contre le racisme

Le 18 décembre 2024, lors d’un meeting pour la Journée internationale des migrants, nos organisations et collectifs ont déclaré :

« Nous ne voulons pas d’une société raciste. Ensemble, construisons la société dans laquelle nous voulons vivre, une société de tous les droits pour toutes et tous, une société de solidarité, de fraternité, de justice, et de respect des libertés« .

Cette déclaration commune est plus que jamais d’actualité face aux attaques renouvelées contre les personnes étrangères avec ou sans papier, d’origine étrangère ou présentées comme telles.

Nous voulons, pour nous comme pour nos voisin-e-s, collègues de bureau, d’atelier, nos camarades d’amphi, pour notre médecin, notre boulangère, pour la copine ou le copain de classe de nos enfants… une réelle égalité des droits.

Nous ne concevons pas la société autrement que dans la fraternité qui est marquée sur le fronton des édifices publics, aux côtés de la liberté et de l’égalité. Nous ne concevons pas la société autrement que rassemblée par l’accès effectif à tous les droits, pour toutes et tous.

Les comportements racistes et xénophobes sont le quotidien pour tant de personnes aujourd’hui, du fait de leur origine, de leur couleur de peau, de leur religion. Les actes violents se multiplient, faisant vivre dans la peur, la souffrance, l’injustice d’un quotidien de discriminations.

Le quotidien, ce sont aussi les discours de haine désinhibés, les propos mensongers de responsables politiques et de médias contrôlés par des acteurs économiques disposant de moyens considérables, qui stigmatisent des populations et des quartiers et manipulent les chiffres.

La circulaire Retailleau s’inscrit pleinement dans cette approche, repoussant les personnes sans-papiers dans la clandestinité et la surexploitation dans l’emploi, imposant un durcissement des conditions de la régularisation de leur droit au séjour, et ouvrant des possibilités supplémentaires d’expulsions.

Le même ministre ainsi que des médias d’extrême droite s’en prennent aux associations et syndicats qui soutiennent les personnes étrangères, mettant en péril leur rôle crucial pour la démocratie, l’Etat de droit et l’inclusion sociale.

Le Premier ministre lui-même reprend les formulations stigmatisantes de l’extrême droite, faisant des personnes d’origine étrangère les boucs émissaires de tous les maux la société.

Ces discours publics, allant jusqu’à remettre en cause le droit du sol, cherchent à nous opposer les un-e-s aux autres alors que nous partageons les mêmes aspirations au bien-être, à la justice économique et sociale, et à l’égalité des droits. L’absence d’accès aux droits des uns n’a jamais donné plus de droits à d’autres !

Toutes et tous ensemble, agissons uni-e-s et rassemblons-nous, le samedi 22 mars 2025, pour la Journée internationale contre le racisme, pour un autre projet de société, humaniste, solidaire et égalitaire.

Un appel à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), Attac France, La Cimade, Confédération générale du travail (CGT), Fédération syndicale unitaire (FSU), Femmes Egalité, Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat des avocat·es de France (SAF), Union syndicale Solidaires

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antifascisme antiracisme

La newsletter VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)

Les articles parus sur VISA en janvier.
VISA 14 – Soirée diffusion du film Béziers l’envers du décor le 1er février à Caen
preview Le 1er février 2025 à partir de 15h, salle Pierre Sémard, rue Villey Desmeserets à Caen, VISA 14 vous présente le film Bézier l’envers du décor de Daniel Kupferstein. Le film : Construit en deux parties, le film aborde, à travers le journal municipal, le « journal de Béziers », devenu le « journal du… afficher en ligne.
Communiqué des Inverti·es : On a fâché les fachos, LOL
preview One, two, three, bye bye Jean-Marie » : Le 7 janvier 2025, l’annonce du décès de Jean-Marie Le Pen a déclenché une fête à République, avec prosecco, slogans et confettis. Face à la liesse populaire, les fachos en cravate et bourgeois offusqués crient au scandale. Aux Inverti·e·s, on répond avec humour : on ne s’excusera jamais… afficher en ligne.
SNPES-PJJ FSU : Une nomination qui ne passe pas
preview Pour le SNPES-PJJ/FSU, la nomination de Gerald DARMANIN comme garde des Sceaux sonne comme une provocation et comme un message qui consiste à enfermer la justice dans sa dimension strictement sécuritaire. Par son mépris pour les valeurs d’une justice émancipatrice et son soutien à des propos indignes émis par le directeur général de la police… afficher en ligne.
Sud Rail et CFDT Cheminots Pays de la Loire contre le racisme à la SNCF !
preview Sud Rail Pays de la Loire : Solidaires avec les collègue victimes de racisme Des lettres anonymes racistes ont été trouvées ce week-end en gare de Nantes dans les casiers de deux ASCT. On peut y lire : « Hors de question qu’un bougnoule devienne CBROM dans mon entreprise »,« sale arabe », « hâte que Marine le Pen accède… afficher en ligne.
Pétition et tribune – « Recensement de la population Insee : ne pas répondre à la nouvelle question sur le pays de naissance des parents » publiée dans Mediapart
preview Tribune de Nathalie Tehio (LDH) Sophie Binet (CGT), Benoît Teste (FSU), François Sauterey (MRAP), Julie Ferrua et Murielle Guilbert (Union Syndicale Solidaires) Lire la tribune sur Mediapart Nos organisations, syndicats comme associations, encouragent l’ensemble des personnes qui vont être interrogées en janvier à répondre au questionnaire du recensement de la population. Le recensement est un… afficher en ligne.
Collectif Grève Féministe : Pour les enfants, pour l’éducation, l’Education à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle pour toutes et tous maintenant ! 
preview Nous dénonçons fermement les attaques portées contre le projet de programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS). En novembre 2024, trois jours après la une du JDD titrant que “l’éducation sexuelle” à l’école pouvait être un danger pour les enfants, l’ex-ministre délégué à la réussite scolaire et à l’enseignement professionnel avait relayé les propos mensongers et… afficher en ligne.
SUD Santé Sociaux 78 – Nous ne cèderons pas aux menaces de l’extrême droite
preview Après avoir menacé des professionnels du Centre Hospitalier de Plaisir, un ancien patient, militant actif de l’extrême droite et proche de groupuscules violents, s’attaque maintenant aux militant·e·s et la section SUD Santé Sociaux de cet établissement.Appels au meurtre, à l’attentat à la bombe. Rien que ça. La Direction de l’établissement est également ciblée.Avec la parole… afficher en ligne.
Intersyndicale du spectacle : Le théâtre de L’Escapade d’Hénin-Beaumont est en danger !
preview Défendons nos outils de travail face au Rassemblement National La fin de saison 2024/2025 du théâtre de l’Escapade à Hénin-Beaumont aura-t-elle lieu ? Le 25 septembre dernier, des travailleur.euses des compagnies programmées, ont pris la parole [cf.  vidéo ci-dessous diffusé sur X-Twitter] lors du lancement de saison. En effet après des mois de pressions de… afficher en ligne.
Intersyndicale antifasciste de l’Éducation 93 : Surfer sur la violence à l’aide d’idées d’extrême-droite. Vous n’y auriez jamais pensé à l’école ? Le SNALC Créteil le fait !
preview Le SNALC Créteil organise le jeudi 23 janvier une journée de congrès pour lutter contre « la banalisation de la violence au sein des écoles, des collèges et des lycées ». Il prétend que « Face aux faits de violence, tous les personnels, des professeurs aux AED, des agents administratifs aux AESH, se sentent impuissants… afficher en ligne.
LE PEN EST MORT, PAS SES IDÉES
preview Après Boulanger, Maurras et Pétain, un autre antisémite et raciste notoire est mort ce 7 janvier, Le Pen. Ironie ou petit détail de l’histoire, la mort du fondateur du FN / RN, ce parti toujours contre-révolutionnaire, raciste, antisémite, poujadiste et clairement néofasciste, est survenue 10 ans jour pour jour après le massacre des journalistes de… afficher en ligne.
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antifascisme Contre la transphobie ! Éducation Luttes contre la Lgtbqia+ - phobie Luttes contre les discriminations

Enfin un programme d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité !

Ce communiqué a été publié le 30/01/2025

Au terme de longs échanges, le Conseil supérieur de l’éducation, réuni les 29 et 30 janvier, a émis un avis favorable au programme d’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (Evars). Il aura donc fallu plus d’un an et demi, depuis la saisine du Conseil supérieur des programmes en juin 2023, pour qu’enfin un programme soit adopté. Un an et demi de tergiversations ministérielles, un an et demi d’avancées salutaires et de reculs scandaleux, un an et demi de débat public gangrené par la désinformation et un activisme réactionnaire débridé mené par l’extrême droite notamment.

Le ministère se donne enfin les moyens d’appliquer la loi de 2001 instaurant 3 séances d’éducation à la sexualité par an pour chaque élève tout au long de sa scolarité. Si SUD éducation se réjouit que des notions essentielles telles que l’identité de genre, l’homophobie ou la transphobie y aient été intégrées, le syndicat déplore que certains termes ne soient pas introduits plus tôt au cours de la scolarité pour rendre compte des réalités vécues par les élèves et mettre des mots sur des situations qui font le quotidien des classes : le terme “LGBTIphobies” n’apparaît ainsi qu’en terminale et le terme “identité de genre” n’est abordé qu’en troisième. SUD éducation continuera à défendre l’introduction de ces notions tout au long de la scolarité car elles sont essentielles à la construction d’une école véritablement inclusive et qui lutte durablement contre les LGBTIphobies.

Désormais, SUD éducation attend avec impatience la publication de ce programme et se montrera vigilant à ce que le ministère assume ses responsabilités :

  • en matière de formation des personnels (qui ne peut pas se résumer à un module en visioconférence !) pour que ce programme soit effectivement appliqué dans toutes les écoles et tous les établissements scolaires ;
  • en matière de protection face aux pressions, menaces, désinformations et agressions des milieux réactionnaires et d’extrême droite ;
  • en matière de communication, en direction des parents d’élèves et de l’ensemble de la société, pour ne pas laisser les personnels seul·es face aux questionnements et aux éventuelles remises en cause des enseignements.

L’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité est essentielle à la fois pour protéger les enfants des violences sexuelles et sexistes et lutter contre les stéréotypes et les discriminations mais aussi pour préparer la société égalitaire, inclusive, démocratique et juste de demain.

Les militant·es de SUD éducation et de son union interprofessionnelle Solidaires ne laisseront pas un bout de terrain à l’extrême droite dans cette bataille pour l’égalité et l’émancipation de toutes et tous !

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antifascisme antiracisme

Le gouvernement Bayrou-Macron compatible avec l’extrême droite

Le gouvernement de M. Bayrou, et en premier lieu son ministre de l’intérieur, s’emploie à multiplier les gages donnés à l’extrême droite.

Ainsi, M. Retailleau s’est dit dernièrement très proche du combat du groupe identitaire pseudo féministe Némesis, qui attribue le monopole des violences sexuelles aux “étrangers”, instrumentalisant honteusement cette lutte pour faire passer ses idées racistes. Devant les broncas que cela a suscité, il a relativisé ses propos en arguant de sa méconnaissance dudit groupe…un comble pour un ministre de l’intérieur à la tête des services de renseignements !

Pire, son annonce de l’abrogation de la circulaire Valls va restreindre drastiquement les possibilités de régularisation des personnes sans-papiers qui travaillent, vivent et cotisent ici. Elle s’inscrit dans les idées de l’extrême-droite, qui font des étranger-es les boucs émissaires des dysfonctionnements économiques et sociaux.

Dans la même veine, il pointe l’immigration comme responsable du narcotrafic.

Et loin de se cantonner aux ministres ayant été identifiés pour leur proximités idéologiques avec l’extrême droite, l’ouverture à l’extrême droite a été validée par Bayrou, se déclarant “totalement en phase avec Retailleau”.

Il a même enfoncé le clou, dans une interview télé, par des mots directement empruntés à Jean-Marie Le Pen, en parlant de “sentiment de submersion” quant à l’immigration, et la situation de certains départements métropolitains ou de Mayotte.

Il a ensuite validé ces propos qui font la part belle au racisme et à la xénophobie devant l’Assemblée nationale le lendemain, sous les acclamations du RN et de la droite, nouvelle manifestation selon eux de leur “victoire idéologique”.

Que ces propos soient le fruit d’un calcul ou d’une conviction n’est pas le propos. Ils viennent nourrir le racisme et le préjugés.

Pour Solidaires, ces idées et leurs diffusions ne feront qu’accentuer le racisme, la haine de l’autre, les violences à l’égard des personnes immigrées et/ou sans-papiers, l’islamophobie.

L’extrême droite et ses idées vont à l’encontre d’une société de justice et d’égalité, à l’encontre de l’intérêt des travailleurs-euses et de nos valeurs d’humanité.

Ce gouvernement, en masquant les vraies responsabilités de la situation sociale, la politique ultralibérale pratiquée depuis des décennies, en attisant ces idées de haine, a une lourde responsabilité dans le basculement toujours plus important vers l’extrême droite.

Solidaires continue à se battre contre tous ceux ou celles porteur-euses de ces idées nauséabondes et pour des valeurs d’égalité et de justice sociale.

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antifascisme Histoire

Rassemblement en mémoire des 80ans de la libération de Auschwitz : intervention de Solidaires

chers camarades,

Aujourd’hui, le 27 janvier 2025, nous nous réunissons pour commémorer les 80 ans de la libération d’Auschwitz, ce lieu tragique, symbole indélébile de la barbarie humaine. Là, plus d’un million de femmes, d’hommes et d’enfants ont été exterminés simplement parce qu’ils et elles étaient juifs, tziganes, résistants, ou considérés comme des ennemis par une idéologie fondée sur la haine. La Shoah, la tentative systématique d’anéantir tout un peuple, nous rappelle la capacité de l’humanité à sombrer dans l’horreur. Auschwitz, symbole de cette barbarie, est un lieu où l’horreur a pris forme, où des vies ont été fauchées au nom de la haine et de l’intolérance.

Mais les persécutions n’ont pas touché seulement les juifs et les tziganes. Les lesbiennes et les homosexuels, considérés comme des « ennemis » de l’idéologie nazie, ont également été persécutés, emprisonnés et envoyés dans des camps de concentration, où beaucoup ont perdu la vie. 

Des centaines de milliers de personnes handicapées ont aussi été stérilisées de forces et exterminées au prétexte de “vies indignes d’être vécues” et de politiques eugénistes pour “purifier la race”.

Auschwitz est inscrit dans notre mémoire collective, non seulement comme un témoin du pire de l’humanité, mais aussi comme un appel à la vigilance. Un appel qui résonne fort et clair : Plus jamais ça.

Cependant, honorer la mémoire des victimes de la Shoah et d’Auschwitz ne doit pas nous faire détourner des réalités du présent. Les mécanismes qui ont alimenté la barbarie nazie, bien qu’ils aient pris de nouvelles formes, sont toujours présents. Racisme, antisémitisme, islamophobie, homophobie, discours de haine et intolérance sont encore trop visibles aujourd’hui, souvent encouragés par des figures influentes.

Parmi laquelle, l’élection récente de Donald Trump à la présidence des États-Unis constitue un tournant inquiétant. Son ascension au pouvoir a été marquée par des discours populistes et nationalistes, qui ont ravivé les tensions raciales et permis à l’extrême droite de se manifester ouvertement. En légitimant la xénophobie, le racisme, l’islamophobie et l’homophobie, Trump a nourri un climat de division au sein de la société américaine et au-delà. Ses propos sur les immigré·es, ses attaques contre les minorités, et sa politique de “retour aux valeurs américaines” ont profondément marqué un changement dans la manière dont les idéologies de haine sont perçues. Sous son influence, les droits des personnes LGBTQ+ sont menacés, notamment par des tentatives de limiter l’accès aux droits fondamentaux et par des soutiens à des politiques de division et d’exclusion.

Mais Trump n’est pas seul dans cette dérive. D’autres figures, comme Elon Musk, ont également alimenté ce climat. Le récent geste interprété comme un salut nazi de Musk ne doit pas être sous-estimé. Quel que soit le contexte, un tel geste est une banalisation de la haine et un signe inquiétant de la normalisation des symboles de l’extrême droite dans notre société. Ce genre de comportement rappelle des moments sombres de l’histoire et ne doit en aucun cas être toléré.

Et cette montée des idéologies extrémistes ne se limite pas aux États-Unis. En Europe, nous assistons à une ascension inquiétante des partis et mouvements d’extrême droite. Des groupes politiques qui prônent des idées nationalistes, xénophobes, homophobes et anti-immigrés prennent de plus en plus de place dans de nombreux pays, du Royaume-Uni à la France, de l’Allemagne à la Suède. L’Europe fait face à une recrudescence de discours de haine, de violences racistes et d’intolérance à l’encontre des minorités. Ces groupes, en profitant de la crise économique et des tensions sociales, cherchent à diviser les peuples et à renier les valeurs de solidarité, de justice sociale et d’égalité.

Dans le monde entier, la montée des extrêmes droite et des régimes autoritaires va de pair avec une montée de l’intolérance et de la haine. Des régimes qui n’hésitent pas à revendiquer des politiques discriminatoires, à réprimer les droits humains et à ériger des murs de séparation entre les peuples. Pour l’Union syndicale Solidaires, il est plus que jamais nécessaire de rester vigilants et vigilantes et de lutter contre ces idéologies qui menacent les principes mêmes de nos sociétés démocratiques.

L’extrême droite, encouragée par des figures comme Trump et Musk, cherche à diviser nos sociétés, à semer la peur et à rejeter ceux qui ne correspondent pas à leurs idéaux. Les Juifs, les musulmans, les migrants, les réfugiés et les personnes LGBTQ+, les femmes deviennent des boucs émissaires dans cette stratégie de division. Il est plus que jamais urgent de lutter contre cette montée de l’intolérance et de défendre les valeurs de solidarité, de respect et de dignité humaine.

Nous ne devons pas rester passifs face à cette menace grandissante. Chaque discours de haine, chaque geste révisionniste, chaque tentative de division doit être combattu. La mémoire des victimes de la Shoah, d’Auschwitz et des millions d’autres victimes de la haine doit être un guide pour notre action. Nous avons la responsabilité de ne pas laisser l’histoire se répéter.

Préserver cette mémoire, c’est agir aujourd’hui, c’est défendre une société plus juste, plus solidaire, et plus humaine. C’est aussi réaffirmer sans relâche que Plus jamais ça n’est pas une simple formule, mais un engagement à refuser la haine sous toutes ses formes.

Merci.

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antifascisme Internationalisme Luttes contre la Lgtbqia+ - phobie

Soutien à la manifestation LGBTQI+ contre le fascisme en Argentine

Les déclarations du président de l’Argentine, devant l’auditoire de Davos, contre les politiques de genre non binaires, la diversité sexuelle, associant l’homosexualité à la pédophilie, expriment un recul des droits humains, sociaux et individuels. Le discours de Milei, comme celui de l’extrême droite partout dans le monde, nie l’existence de l’inégalité de genre, de la violence machiste, diabolise les féminismes, remet en cause le droit à l’avortement et rejette la notion de féminicide.

Face à ce discours de haine et aux mesures économiques criminelles, nos camarades des organisations LGBTQI+ et féministes, soutenu·es par les 3 centrales syndicales CTA-A, CTA-T et CGT, organisent une manifestation “LGBTQI+ contre le fascisme” le 1er février partout en Argentine.

L’Union syndicale Solidaires exprime son soutien total et inconditionnel à la manifestation “LGBTQI+ contre le fascisme” et salue le courage de nos camarades qui face à l’extrême droite déclarent :

“Nous sommes partout, nous ne sommes jamais parti·es et nous n’avons pas peur d’eux. S’ils nous cherchent, ils nous trouveront. Debout, répondant à leur cruauté avec plus d’organisation, de solidarité et de lutte”.

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(re)Penser notre syndicalisme antifascisme

Ces syndicats qui combattent l’extrême droite dans leurs rangs… Certains sont plus fermement antifascistes que d’autres

Un article de Street press

Par Daphné Deschamps

Depuis quelques années, les syndicats français sont frappés par la montée de l’extrême droite dans leurs rangs, malgré une histoire et des valeurs ancrées à gauche. Toutes les formations ne font pas preuve de la même intransigeance.

L’annonce a provoqué un coup de tonnerre dans le petit milieu des syndicalistes de l’Assemblée nationale avant les fêtes. Au Palais Bourbon, la section de la confédération chrétienne CFTC a nommé à sa direction Rémi Scholtz, attaché parlementaire affilié au député du Rassemblement national (RN) Timothée Houssin. L’info, révélée par Challenges, a déclenché une levée de boucliers chez les autres mouvements de l’Hémicycle et un casse-tête pour la CFTC. Déjà, car la confédération n’est pas sûre que l’homme soit adhérent… « On ne sait pas quoi faire, peut-être qu’il n’a pas encore été intégré dans nos fichiers, mais cela nous met en porte-à-faux avec les autres syndicats de l’Assemblée nationale. Si son adhésion est confirmée, on traitera la question avec attention », assure son président Cyril Chabanier. La CFTC a pris position contre le RN en 2022, mais ne souhaite pas exclure ses militants tant qu’ils ne soutiennent pas ouvertement le programme du parti lepéniste ou tiennent des propos racistes. « Les collaborateurs parlementaires font un métier difficile, qui mérite d’être défendu, et tous peuvent se syndiquer chez nous. Nous ne demandons jamais à nos adhérents leur couleur politique. Par contre, s’ils prennent des positions qui vont à l’encontre des valeurs de la CFTC, nous les exclurons sans aucun problème », certifie-t-il.

Le profil de Rémi Scholtz laisse peu de doute quant à son positionnement sur l’échiquier politique : auteur d’un livre sur son vécu chez les Scouts d’Europe, souvent accusés de traditionalisme, voire d’intégrisme, il est allé en faire la promotion dans des médias marqués à l’extrême droite : Boulevard Voltaire, Valeurs actuelles ou encore la webtélé identitaire TV Libertés. Il s’est aussi fendu d’un long entretien sur la chaîne YouTube du mouvement national-catholique Academia Christiana, pas vraiment en accord avec les valeurs plutôt « cathos de gauche » du syndicat.

Plus l’extrême droite se normalise et progresse dans les bureaux de vote, plus les cas comme Rémi Scholtz se multiplient. Un sacré dilemme pour leurs centrales, alors que la plupart sont opposées à l’extrême droite ou au Front national (FN) depuis des années, parfois dès les années 1930 pour la Confédération générale du travail. StreetPress a sondé une dizaine de syndicats pour connaître leurs façons de lutter, entre ceux prêts à se couper d’une partie de leurs membres, ceux qui sont dans le dialogue et la formation, et ceux qui s’en cognent. Tour d’horizon.

Viens me le dire au local

Pendant les législatives, la CFDT a recensé pas moins de huit de leurs adhérents qui se sont présentés à la députation sous une étiquette d’extrême droite. L’un d’eux a même été élu : Maxime Amblard. Il incarne désormais la première circonscription de la Meuse, sur les bancs du RN. Ces huit candidats ont tous été exclus de leur confédération, tout comme une suppléante qui militait à la CGT. À l’inverse, un surveillant pénitentiaire encarté chez Force ouvrière a été candidat suppléant du parti lepéniste dans les Hautes-Pyrénées, sans être écarté.

« Les syndicats se débrouillent en général en autonomie », lance Thierry, adhérent de Sud Collectivités territoriales.

« Les sections qui ont 700-800 adhérents ont des structures adaptées, mais plus elle est petite, plus c’est compliqué. »

Dans le milieu, un des premiers cas médiatisés a eu lieu à la CGT en janvier 2011. Fabien Engelmann est alors secrétaire de la section de Nilvange (57). Sauf qu’il se présente aussi aux élections cantonales sous la bannière FN et défend publiquement leurs thèses et leurs propositions, y compris les plus racistes. Le syndicat entame immédiatement une procédure d’exclusion à son encontre. Problème réglé ? Pas vraiment : sa section le soutient, et la CGT se retrouve obligée d’exclure ses 27 membres, alors qu’Engelmann porte plainte pour discrimination politique contre la Cégète. Devenu maire FN d’Hayange (57) en 2014, il mène depuis dix ans des politiques anti-sociales, racistes et islamophobes.

Plus récemment, le syndicat Solidaires Finances publiques a tenté d’exclure localement un militant antivax de Dijon (21). Mais celui-ci, soutenu par le bureau local, a argué qu’il n’était « pas facho, juste antivax », et s’est même invité à des réunions nationales pour défendre son cas. Dans le Vaucluse, une section de Sud Solidaires Routes a été « défédéralisée », comprenez exclue, en 2018, après de multiples publications racistes au sujet de la situation migratoire à Calais. « Le vote s’est fait immédiatement, et à l’unanimité », se souvient Thierry, syndicaliste au sein de Sud Collectivités Territoriales. Ce dernier se rappelle de deux militants exclus il y a quatre ans. L’une expliquait qu’il « fallait parler à tout le monde », l’autre « trouvait carrément que Marine Le Pen était super ». « On a bien fait, puisqu’on les a retrouvées défendant la ligne “Tout sauf Macron” pendant le second tour des élections présidentielles de 2022 », continue Thierry.

Dans la Sarthe, un cadre du Snepap, le syndicat des personnels de l’administration pénitentiaire de la Fédération syndicale unitaire (FSU), s’est pris en photo avec Marion Maréchal-Le Pen en pleine campagne aux européennes de 2024, raconte Joscelin Gutterman, membre du collectif intersyndical Vigilances et initiatives syndicales antifascistes (VISA). Sa ligne de défense, « je parle à tout le monde, je ne fais pas de politique et, de toute façon, ils seront bientôt au pouvoir », lui a valu une désolidarisation de la FSU, qui a indiqué gérer ça « en interne ».

Le cas FO

Parmi les syndicats, plusieurs sont pointés du doigt pour leur passivité, dont Force ouvrière (FO). La confédération ne voit pas d’inconvénient à ce que certains de ses adhérents se présentent sous les couleurs de l’extrême droite, tant que la responsabilité syndicale n’est pas un argument de campagne. Deux de ses cadres font par exemple partie de la majorité d’extrême droite du maire de Béziers (34), Robert Ménard, depuis des années, comme StreetPress le révélait en 2024.

À LIRE AUSSI : À Béziers, le syndicat Force ouvrière roule pour Ménard et l’extrême droite

La ligne du mouvement repose sur une lecture très critiquée par les autres organisations qui se revendiquent de la charte d’Amiens (80), un des textes fondateurs du syndicalisme de lutte. Celle-ci définit notamment le syndicat de lutte comme indépendant des partis politiques. La preuve pour FO qu’elle n’a aucun droit de regard sur les positions de ses adhérents. « La charte d’Amiens, c’est un cache-sexe », soupire un salarié de la confédération. Ce dernier assure qu’en interne, « plusieurs responsables syndicaux sont identifiés comme intellectuellement proches du RN, mais tout le monde s’en fout » :

« On a un vrai problème de renouvellement des cadres, on fait avec ce qu’on a et on prend des gens de plus en plus poreux. »

Il poursuit : « La réalité de l’engagement syndical fait qu’on va avoir de plus en plus de cas de ce type. Le vrai problème, c’est l’acceptation institutionnelle. Qu’est-ce qui justifie d’accepter de discuter avec les députés RN, alors qu’avant, c’était pas le cas ? »

En octobre dernier, lors d’un meeting organisé à la Mutualité, le secrétaire général de FO Frédéric Souillot aurait même déclaré qu’il fallait voter la motion de censure RN du gouvernement « les yeux fermés » :

« Ça envoie un signal fort, surtout que nous avions théorisé six mois avant qu’il ne fallait pas prendre position aux législatives pour préserver notre indépendance… »

Les élus RN mènent une politique anti-sociale

Le dialogue avec les élus d’extrême droite, de plus en plus nombreux, est une véritable problématique pour les syndicats. Un militant de Solidaire explique :

« Quand tu as une usine menacée de fermeture dans un département où tous les députés sont au RN, c’est compliqué de dire aux salariés en grève : “Non, on ne leur parlera pas”. »

« L’avantage, c’est qu’ils y vont pas trop pour le moment, mais la question s’est déjà posée », souffle un élu CGT d’une usine métallurgique. « Les élus RN mènent une politique anti-sociale, ils n’ont rien à faire là, car ils ne défendent pas réellement les travailleurs », explique Aurélien Boudon, secrétaire national de Solidaires. Il renchérit :

« Notre objectif sera toujours de les chasser, mais ce n’est pas toujours simple, surtout face à un discours du type : “Tous les soutiens sont bons à prendre”. Les chasser sans pédagogie auprès des travailleurs, c’est presque contre-productif. »

Même questionnement en cas de nomination d’un gouvernement d’extrême droite. « La question du boycott ou non de réunions ministérielles est en débat », avance Aurélien Boudon. Néanmoins, pour les syndicalistes dans la fonction publique, cela signifierait refuser de rencontrer son employeur. Une gageure quand un mouvement veut défendre les salariés et a besoin de dialoguer… avec les patrons. Une problématique qui existe déjà dans les villes et métropoles dirigées par le RN.

Dialogue et formation

Face à la montée de l’extrême droite, les syndicats locaux sont de plus en plus nombreux à chercher des solutions pour former leurs militants et s’armer intellectuellement. 308 sections de la CGT, CFDT ou Solidaires se tournent par exemple vers le collectif antifasciste VISA, qui existe depuis 1996. « Depuis 2022, nous avons doublé notre volume d’adhérents, avec une première vague suite aux élections de 2022, une deuxième après le congrès de la CGT en 2023, et une troisième après les dernières législatives, où à peu près une quarantaine de syndicats nous ont rejoint », pointe Joscelin Gutterman, membre du conseil d’administration de VISA et cheminot syndiqué à Sud Rail.

Le collectif a « énormément de demandes de formations ou d’interventions à des congrès locaux ». VISA effectue aussi une veille pour vérifier si des militants de la mouvance sont dans les syndicats.

« On tient toujours à appuyer sur la différence de traitement à accorder, selon les cas : le militant est-il candidat à des élections sous l’étiquette d’un parti d’extrême droite, ou partage-t-il simplement ses idées ? Est-il possible de le faire sortir de ce logiciel ? »

L’organisation contacte régulièrement les syndicats pour les alerter sur la présence de tels profils dans leurs rangs, avec plus ou moins de succès. Joscelin Gutterman pointe trois « cas de figure » : « Soit le syndicat concerné réagit directement, il lance en général une procédure d’exclusion qui se gère en interne. Soit on ne reçoit tout simplement pas de réponse et dans ce cas, on relance, à différents niveaux, avant de publiciser l’affaire en dernier recours. » Dernière possibilité :

« Ou alors, on reçoit des insultes, on se fait traiter de censeurs, de fascistes… »

Et, selon à quel syndicat écrit VISA, ils savent « plus ou moins à quelle réponse s’attendre à l’avance ». Les relations sont particulièrement tendues avec FO et la CFE-CGC. Pour la seconde, les crispations ont récemment concerné leur affilié Action et démocratie, un syndicat de l’Éducation nationale. Son secrétaire fédéral, Joost Fernandez, est adhérent Reconquête et même responsable du « pôle école » du parti d’Eric Zemmour. Alerté, VISA a prévenu le mouvement. Dans un mail que StreetPress a pu consulter, le président d’Action et démocratie a répondu que son organisation se revendiquait d’une « neutralité politique ». Et que si les adhérents « ont fort heureusement leur propre sensibilité », la direction « ne veut pas la connaître, car cela n’a aucun intérêt quand ces personnes sont animées par le désir d’aider leur prochain ». Vu le programme du parti zemmouriste, c’est une certaine idée du prochain. La CFE-CGC, à qui une copie de tous les échanges a été adressée, n’a jamais répondu.

À l’inverse, contacté après des prises de position de l’UNSA Police au sujet des révoltes après le meurtre de Nahel Merzouk en juin 2023 à Nanterre, le secrétaire de l’UNSA a répondu à VISA en prenant au sérieux le courrier, et en se dissociant publiquement de ces propos.

La crainte d’entrisme

Pour tous ces syndicalistes, l’inquiétude reste la même : pour le moment, le Rassemblement national n’a pas lancé de stratégie d’entrisme dans leurs rangs. Mais que se passera-t-il si c’est le cas ? Cela peut mener à des explosions dans certains syndicats, surtout « les moins solides sur leurs appuis antifascistes ». D’où l’urgence pour VISA de continuer son travail. « En 2024, nous avons touché 3.000 personnes, dont 1.000 en formations. Sur les dix dernières années, ce sont 10.000 syndicalistes qui ont rencontré notre organisation », calcule Joscelin Gutterman. Avec une pointe d’amertume dans la voix, il conclut :

« Même si on se félicite de l’existence d’une prise de conscience, on est comme les Restos du Coeur : si de plus en plus de gens ont besoin de nous, c’est que le problème s’accentue. »

Contactés, FO, CFE-CGC, le Medef et l’UNSA n’ont pas répondu aux questions de StreetPress. Pas plus que le RN.

Illustration de Caroline Varon.

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