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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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antifascisme antiracisme Éducation

L’antisémitisme nous regarde : combattons-le partout, tout le temps

Une explosion d’actes antisémites

Depuis le 7 octobre, nous assistons en France et dans le monde à une multiplication terrifiante d’actes antisémites : inscriptions taguées, insultes, agressions et profanations. Le 20 octobre, à Paris, un homme a incendié la porte d’entrée d’un couple d’octogénaires sur laquelle était accrochée une mezouzah. Depuis, nombreuses sont les personnes juives en France à avoir retiré de leur porte ce symbole de protection.

Dans l’Éducation nationale, des parent·es d’élèves conseillent à leurs enfants de taire leur judéité et font part aux personnels de leur inquiétude que nos élèves de confession juive soient victimes de la haine antisémite au sein même de l’école. À l’université également, les étudiant·es juif·ves alertent sur une montée de l’antisémitisme, jusque dans les amphis, comme à Panthéon-Assas, où un enseignant a fait un salut nazi en cours et un autre a été suspendu pour avoir plaisanté sur les victimes du 7 octobre.

Regarder l’antisémitisme en face

Dans ce déferlement de haine et la cacophonie médiatique qui en résulte, avec son lot d’instrumentalisations et de récupérations, chacun·e croit connaître et reconnaître les coupables, direct·es ou indirect·es, mais personne ne regarde les victimes.

En tant qu’organisation antiraciste, ces actes nous révoltent et doivent nous révolter. Nous ne devons ni fermer les yeux ni minimiser leur gravité. L’antisémitisme en France n’est pas un phénomène nouveau ni marginal, il fait partie de l’histoire française depuis des siècles, il n’est pas apparu avec la création d’Israël.

Cette haine a ses principaux promoteurs à l’extrême-droite, mais il est naïf et dangereux de ne pas reconnaître qu’elle traverse toute la société, depuis des stéréotypes et des fantasmes conspirationnistes largement répandus, jusque dans des explosions de violence qui ne semblent jamais avoir de fin : la profanation du cimetière juif de Carpentras en 1990, la torture et le meurtre d’Ilan Halimi en 2006, le meurtre des trois élèves du collège Ozar Hatorah à Toulouse en 2012, la prise d’otages et l’exécution de quatre personnes juives à l’Hyper Cacher de Vincennes en 2015, les meurtres de Sarah Halimi en 2017 et de Mireille Knoll en 2018, etc.

L’antisémitisme prend aussi racine au plus haut sommet de l’État: caricatures antisémites contre Macron par Les Républicains lors de la présidentielle 2017, réhabilitation de Pétain et Maurras par Macron, de Barrès par un député LR, propos antisémites de la part de Darmanin dans un ouvrage. Ou encore Marine Le Pen qualifiant le macronisme comme un « attalisme », une « philosophie du déracinement », un « nomadisme ».

Notre solidarité légitime avec le peuple palestinien dans sa lutte pour sa décolonisation, notre lutte contre le racisme anti-Arabes et l’islamophobie, notre lutte anticapitaliste : aucun de ces engagements ne saurait justifier ou excuser de relayer et de propager des stéréotypes judéophobes, de sous-estimer le sentiment de peur et de solitude des personnes juives en France ces dernières semaines, ou encore de pratiquer le même type d’amalgames que nous combattons ailleurs.

Ainsi, l’injonction implicite ou explicite faite à l’ensemble des personnes juives à se désolidariser de la politique israélienne à chaque résurgence de la guerre israélo-palestinienne est une assignation identitaire du même ordre que celle qui vise les personnes musulmanes après chaque attentat islamiste. Une assignation que le gouvernement d’extrême-droite au pouvoir en Israël instrumentalise à son tour. Si la deuxième nous indigne ; la première doit nous indigner aussi.

La haine des personnes juives, des personnes musulmanes ou supposées musulmanes ont des mécanismes et des réalités communes, et d’autres qui leurs sont propres. Mais nous devons les considérer toutes les deux pour ce qu’elles sont : des idéologies racistes d’exclusion et de domination. Et c’est notre devoir de les combattre avec la même force.

Entrer en résistance

Pour cela, nous devons résister de toutes nos forces au projet de la droite et de l’extrême-droite qui consiste à isoler l’antisémitisme des autres racismes, voire à les opposer, et en définitive à diviser les opprimé·es pour mieux continuer leur oppression. Il faut non seulement dénoncer sans relâche les instrumentalisations, les amalgames et les récupérations, mais aussi démontrer notre solidarité pour toutes les victimes de racisme.

N’abandonnons pas l’initiative du terrain et de la rue aux organisations qui se revendiquent de « l’arc républicain », appellation totalement vide, d’autant plus quand elle prétend y inclure des partis d’extrême-droite héritiers de l’anti-dreyfusisme, du nazisme et du pétainisme.

Refusons toute complaisance ou indulgence envers tous propos et actes antisémites autour de nous, sur nos lieux de travail et dans les lieux de militantisme.

Nous exprimons notre solidarité et notre soutien aux personnes juives victimes de la haine antisémite.

Nous le redisons : l’antisémitisme est incompatible avec la lutte antiraciste et anticoloniale. Il est incompatible avec une paix juste et durable entre les Israélien·nes et les Palestinien·nes.

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Histoire Industrie Seule la lutte paie !

En mémoire de Charles Piaget

Charles Piaget nous a quittés ce samedi 4 novembre, à 95 ans. L’Union syndicale Solidaires veut ici dire sa profonde tristesse de cette perte et saluer la mémoire d’un militant d’une grande intégrité. Nous apportons nos condoléances à sa famille, à ses proches, à celles et ceux avec qui il a milité et s’est battu.


Syndiqué depuis 1946 à la CFTC devenue CFDT, il a été l’une des figures marquantes de la lutte des ouvrières et ouvriers de Lip à Besançon en 1973. Une lutte contre leur licenciement programmé qui les vit relancer la production en autogestion pour s’assurer une « paie ouvrière ». S’affranchir de la légalité capitaliste ne posa pas de cas de conscience, ni à Charles Piaget, ni à ses camarades : c’était ce qu’il fallait faire et c’était préparer la voie à une société débarrassée de l’exploitation.
Mis en avant lors de cette grève emblématique, il mettait toutefois en garde contre une personnalisation excessive, rappelant toujours ce que la lutte devait au collectif. Sincèrement attaché à l’auto-organisation, il était attentif aux « formes nouvelles » de lutte : l’Assemblée générale, le Comité d’action n’étaient pas pour lui en concurrence avec l’action syndicale.


Cette pratique syndicale, radicalement démocratique, est encore la nôtre aujourd’hui et la lutte des Lip est de celles qui continuent de nous inspirer.
Par ailleurs membre du Parti socialiste unifié (PSU), Charles Piaget était animé d’une profonde éthique de l’engagement qu’il puisait au cœur de ses combats : parmi les Lip mais aussi dans les années 1950 contre le colonialisme et la guerre d’Algérie. En 1993, il reprenait encore du service pour participer au lancement de l’antenne d’Agir ensemble contre le chômage (AC!) de Besançon.

Les militantes et militants des jeunes syndicats SUD puis de l’Union syndicale Solidaires l’ont alors régulièrement côtoyé dans les mobilisations bisontines jusqu’à très récemment lors de celle des Gilets Jaunes ou en défense de nos retraites.
Tant qu’il le put, tant que ses forces le lui permirent, Charles Piaget fut de toutes les manifestations. Il a été notre camarade et nous pensons à lui et aux combats qu’il a incarnés. Avec respect, émotion et amitié.


Union syndicale Solidaires, le 5 novembre 2023


Les deux interventions lues en hommage à Charles Piaget pour l’Union syndicale Solidaires et Solidaires 25.

« On te doit beaucoup », l’hommage de l’Union syndicale Solidaires à Charles Piaget Vendredi 10 novembre, un hommage était rendu à Charles Piaget au Grand Kursaal de Besançon. Le syndicaliste de Lip, le militant ouvrier, le socialiste autogestionnaire, l’anticolonialiste, celui qui refusait le chômage… c’est à toi Charles, que l’Union syndicale Solidaires a rendu hommage. Avec respect, émotion, amitié. Nous continuons tes combats. Le texte de nos interventions lues ce jour-là.

Je voudrai peut-être commencer par évoquer une séquence d’un court documentaire qui m’a marqué. C’est un échange, capté par la cinéaste Carole Roussopoulos, sans doute à la fin de la Marche du 29 septembre 1973, celle des 100 000 de Besançon, où on voit Charles parler avec un groupe de personnes, où se mêlent sans doute des soutiens et des travailleuses, des travailleurs, des camarades de Lip. Il parle avec elles, avec eux, de l’importance de la démocratie dans l’action, et voilà ce qu’il dit : « une section syndicale elle doit être sans arrêt en train de se remettre en cause, de ne pas bloquer les initiatives. Tu as besoin d’une organisation. Mais à tout moment, l’organisation elle a une tendance bureaucratique, une tendance de repli sur soi-même, de tourner en rond. Et donc il faut combattre ça. Et c’est la base qui le combat le mieux. Et si jamais tu te rends compte de ça, alors tu as la capacité d’écouter la base et de te laisser remettre en cause. Ou alors il n’y a plus rien à faire. » Et en l’occurrence n’avoir plus rien à faire, ça n’était visiblement pas son genre. Et c’est ça qui m’a marqué. Cette volonté de remise en question pour être utile au collectif, à ce « grand collectif » qu’il mettait toujours en avant.

Un autre exemple, il racontait comment, comme délégué syndical, il avait fini par se rendre compte, puisque Lip était pour plus de moitié une usine d’ouvrières, que ce n’était pas vraiment à eux les délégués hommes d’établir les revendications qui concernaient directement les ouvrières, mais à elles, les femmes. Il lui avait sans doute fallu du temps, il était l’homme qu’il était. Mais il avait fini par s’en rendre compte. Et il parlait sans problème des erreurs qu’on fait dans l’action collective, inévitablement. Il parlait des difficultés qu’il y a à trouver les leviers qui font collectif justement, qui nous permettent de combattre ce qu’il appelait « l’amputation de la matière cérébrale », causée par l’aliénation de la société et du travail capitaliste. Mais aussi, parce qu’il avait aussi cette fibre autogestionnaire, des difficultés comme de la nécessité de déborder, comme il le disait encore, ce « foutu poids de la hiérarchie qui nous bouffe la tête ».

Pour lui, il fallait d’abord écouter les autres, s’écouter toutes et tous, pour mieux penser et agir ensemble, même si parfois ça peut vouloir dire aller contre ses inclinaisons premières. Parce que le syndicalisme est une activité humaine, profondément humaine. C’est la leçon de Lip, de toutes et tous les Lip, c’est celle de Charles. Du sens du collectif et du goût de la démocratie qu’il avait et qui sont aussi les nôtres.

Ça a été dit, Charles était également membre du Parti socialiste unifié, le PSU. Il y était venu par refus du colonialisme et de la guerre d’Algérie. Là aussi ça a un sens, celui de l’engagement qui pour lui se construisait avant tout dans et par les combats menés concrètement, effectivement. Et à propos d’engagement, Charles avait eu une formule pour en parler, un peu après la lutte de 1973, en disant que le socialisme, ça se jouait « tous les jours ». Une formule qui lui ressemble.

Parce que c’est ce qu’il faut faire : c’est l’action, c’est la démarche militante même, celle qui l’a animé tant d’années pour tant de luttes, qui le faisait encore battre le pavé de Besançon, jusqu’au bout, tant qu’il en a eu les forces. Et puis c’est aussi une forme d’éthique de l’engagement en lui-même : qui nous dit qu’il doit être sincère, intègre, qu’il ne s’agit pas de se contenter de postures ou de beaux discours. Et bien on gagnerait vraiment aujourd’hui toutes et tous à s’en inspirer, et à s’en inspirer grandement.

Avec vous toutes, avec sa famille, ses proches, avec celles et ceux avec qui il a milité et s’est battu, celles et ceux qui aimaient échanger avec lui – parce que sa porte était toujours ouverte, nous pensons à toi Charles et à cette belle sincérité qui était la tienne.

On te doit beaucoup Charles. Et je ne le dis pas seulement en mon nom mais en celui de toute l’Union syndicale Solidaires, on pense à toi avec respect, avec émotion, avec amitié.

**

Cher Charles, notre bien aimé camarade, ami, compagnon de lutte, comment te dire tout ce que nous te devons, nous, les syndicalistes, les militantes et les militants des organisations à qui tu as transmis, inlassablement, ton expérience acquise durant toute une vie de combat pour la justice sociale et la conquête de droits pour les sans-droits ?

Nous voilà définitivement orphelins de notre plus cher représentant de cette génération qui, dès la fin de la guerre, s’est engagée dans les luttes ouvrières et la construction d’un syndicalisme émancipé de la tutelle des partis et des bureaucraties et, de ce fait, émancipateur. Oui, car, comme tu ne manquais pas de le rappeler dans les formations syndicales auxquelles t’invitaient les syndicats Sud, la grève des Lip de 1973 est le fruit de dizaines d’années de labeur syndical et de labour d’un monde du travail où règne en maître un patronat autocrate et autoritaire, relayé par des agents de maîtrise zélés et arrogants, que le vent de la Révolte de Mai 68 n’a pas encore fait vaciller.

Il t’en a fallu, à toi et à tes camarades de syndicat, de la patience, de la ténacité, de la détermination face aux pressions, aux intimidations, au fatalisme ambiant aussi, pour construire pas à pas cet outil qui allait se révéler d’une efficacité redoutable au moment de contrer des plans de liquidation qui ne s’embarrassaient pas des conséquences humaines de centaines de licenciements.

Mais tu es un esprit libre, Charles, tu conquiers ta liberté de penser en agissant avec les autres, en définissant avec eux une stratégie commune, car vous, l’esprit de Mai, vous n’êtes pas passés à côté : l’émancipation des travailleuses et des travailleurs de Lip sera leur œuvre-même. Et par ta droiture, ton sens de la justice, la finesse de tes analyses, parce que tu veux faire éclater les cadres anciens, parce que tu es capable, sans emportement, de forcer ta nature réservée et d’exprimer tout haut ce que d’autres hésitent à dire, tu deviens force d’entraînement, tu agglomères autour de toi les énergies et les courages, tu fais d’individus isolés dans l’usine aliénante un collectif qui prend conscience de sa puissance et qui se bat jusqu’à la subversion de l’ordre immuable. Tu creuses et tu tisses, vieille taupe ouvrière !

Beaucoup d’entre nous sommes trop jeunes pour avoir vécu l’expérience autogestionnaire des Lip, celle de la vie qui s’invente une utopie, mais celles et ceux qui t’ont vu à l’œuvre plus tard, Charles, dans le mouvement des chômeurs de la fin des années 90, savent de quoi, à 70 ans passés, tu étais toujours capable.

Avec toi, nous avons fait nos 400 coups de l’action sociale directe : une porte close ne résistait pas longtemps à ta trousse à outils et tu démontrais facilement qu’il n’y avait pas eu d’effraction. Feu l’ANPE de la rue de la République s’en rappelle encore… Aucune forteresse institutionnelle ne t’impressionnait : à la Chambre de Commerce et d’Industrie, fleuron du patronat local, les travailleuses et les travailleurs privés d’emploi étaient chez eux et, puisqu’on ne les entendait pas, elles et ils allaient s’installer pour passer la nuit. Et il faudrait des pinces coupantes aux agents de la maréchaussée, le lendemain, pour sectionner les chaînes avec lesquelles vous vous étiez attachés aux grilles, Bibi et toi, en signe de protestation. C’était l’époque de l’aventure d’Agir ensemble contre le chômage et de la multiplication des syndicats Sud. L’époque où toi, l’homme modeste, ni césar ni tribun, remettais les mains dans le cambouis des luttes parce que toujours animé de ce courage qui porte à faire ce que l’on doit pour se mettre en conformité avec ce que l’on pense.

Et durant ces 25 ans où les luttes sociales n’ont jamais cessé d’occuper la rue et les équipes militantes, tout en consacrant ton énergie et ta clairvoyance à la construction d’AC !, tu as soutenu tous les combats qui ont rempli nos vies : des Sans-Papiers aux Gilets Jaunes, des Droits des Femmes à la défense des Retraites, rien n’échappait à ta conscience de classe, à l’exercice de ton analyse si éclairante de la réalité crue du capitalisme.

Tu croisais et retissais encore le passé et le présent, et ta présence amicale, ton sourire tranquille réchauffaient nos rassemblements et nos manifestations. Nous te cherchions du regard, nous demandions à Françoise… Ces jours passés encore, dans cet hôpital où ta vie a pris fin, tu t’inquiétais du sort fait aux Palestiniens…

Aujourd’hui, bien au-delà de cette assemblée réunie ici, des milliers de syndicalistes, de militants, de travailleurs, femmes et hommes de tous âges, partagent avec nous la peine et le souvenir.

Ta place, Charles, dans nos cœurs attristés et honorés de t’avoir connu, fiers d’avoir combattu à tes côtés, restera unique.

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Conditions de travail

Assurance chômage : toujours plus de casse !

Le gouvernement a fixé jusqu’au 15 novembre pour que les organisations patronales et syndicales représentatives trouvent un accord pour la nouvelle convention d’assurance chômage. Sans quoi il reprendrait la main et imposerait ses propres règles.

Ces négociations se sont déroulées avec plusieurs « lignes rouges » imposées par le gouvernement : ne pas revenir sur les réformes précédentes et sur les dernières mesures (et notamment la « contracyclicité » ou la réduction de la durée d’indemnisation) ou encore l’obligation de financer en partie France Travail. Ce qui signifie donc que même si accord il y a, il se fera sur le dos des chômeurs-euses. Sans pour autant lier le gouvernement, celui-ci pouvant l’accepter… ou le refuser jugeant que les « partenaires sociaux » ne seront pas allés assez loin dans la régression et la restriction des droits des chômeur-euses.

Au nom du principe « vaut mieux un accord mauvais que pas d’accord du tout », un accord a finalement été trouvé entre certaines organisations syndicales (CFDT et CFTC) et les organisations patronales.

Avec à la clé de nouvelles régressions :

  • suite à la réforme des retraites, le report de 2 ans du maintien des droits de 62 à 64 ans : au-delà d’une mesure logique, c’est deux ans supplémentaires dans la galère pour les chômeurs-euses les plus âgé-es dont faut-il le rappeler une majorité de femmes (un « gain de 440 millions » selon les signataires).
  • la baisse de la condition d’affiliation de 6 à 5 mois (508 h) semble une avancée mais elle ne serait réservée qu’aux nouveaux-elles demandeurs-euses d’emploi ou aux saisonniers. Par ailleurs, les saisons dans l’agriculture ou le tourisme sont souvent inférieures à 4 mois. Il y a en outre peu de chances que cette mesure soit constitutionnelle.
  • la « mensualisation » à 30 jours fixes : elle aboutit à diminuer le montant de l’allocation versée pour les 7 mois de 31 jours dans l’année. Cette économie de « bout de chandelle » est rétroactive, ce qui rompt avec la règle fondamentale de non- rétroactivité (cf jurisprudence des recalculés). Cette mensualisation a aussi un impact direct en cas de cumul d’une partie des allocations avec un salaire.
  • l’augmentation des contrôles (« contrôle partout, service nulle part » !) sur les créateurs d’entreprise et la remise en cause de leurs droits à un cumul avec leurs allocations quand ils et elles ont atteint 60% de leur « capital » est un scandale. Cela impactera brutalement tous les auto ou micro entrepreneurs pour qui le maintien de droits de cumul d’allocation tient de la survie
  • Concernant les intermittent-es du spectacle c’est un véritable camouflet. Certes leur situation resterait inchangée si l’accord était approuvé. Mais cela gèlerait leurs droits pour 4 ans jusqu’à la prochaine renégociation de l’assurance chômage. Et surtout ce serait revenir sur l’accord interprofessionnel du 27 octobre dernier (sic) qui comporte de vrais progrès pour les intermittent-es sans toucher à l’équilibre financier du régime !

Enfin cet accord valide le transfert de 11 % des cotisations sociales « chômage » pour financer France Travail, le futur service public de l’emploi. Autant d’argent en moins pour indemniser dignement les chômeurs-euses dont ce sont les ressources ! C’est un scandale par rapport au principe d’affectation des cotisations sociales à la protection sociale et aux chômeurs-euses. De même que l’allégement partiel prévu des cotisations patronales prévu dans cet accord participe encore un peu plus à l’assèchement du financement de l’assurance chômage.

Tout cela sans aucune assurance que le gouvernement valide cet « accord » qui est un cran de plus dans la mécanique de la destruction continuelle des droits des travailleurs-euses les plus fragiles.

L’Union syndicale Solidaires dénonce ces reculs de droits inacceptables. Il faut au contraire arrêter la culpabilisation et les économies de bouts de chandelle sur le dos des chômeur-euses, instaurer un véritable statut des salarié-es et de toutes les catégories des travailleurs-euses.

Elle soutient et appelle à renforcer toutes les mobilisations des privé-es d’emploi et intermittent-es du spectacle qui se multiplient pour permettre une assurance chômage réellement protectrice des droits et des conditions de vie des chômeurs-euses.

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antiracisme Luttes contre les discriminations

20 novembre : journée du souvenir trans, solidaires appelle à rejoindre les différents événements du tdor!

Le 20 novembre, la communauté trans commémore ses adelphes assassiné·es et suicidé·es à l’occasion de la journée du souvenir trans, déclinaison française du Trans Day of Remembrance (TDoR). Cette journée est apparue en 1999 suite au meurtre d’une femme trans du nom de Rita Hester. L’Union Syndicale Solidaires appelle les personnes trans et leurs allié·es à rejoindre les mobilisations organisées partout en France.

Les chiffres du collectif Transrespect vs Transphobia sont parlants, entre le 1er octobre 2022 et le 31 septembre 2023 dans le monde :

  • 320 personnes trans et non-binaires ont été assassiné·es,
  • 94 % des personnes trans assassinées dans le monde étaient des femmes trans ou des personnes trans féminines
  • 45 % des personnes trans mort·es en Europe sont des migrant·es

Les agressions, violences, meurtres et assassinats transphobes sont en hausse, comme les suicides : la transphobie pousse certaines personnes à attenter à leurs jours.

Les barrières administratives, la psychiatrisation constante, les difficultés d’accès à un logement, à un emploi constituent un continuum de violences envers les personnes trans. Et beaucoup d’entre-elles survivent dans la précarité. A cela s’ajoute les discriminations croisées auxquelles elles sont confrontées : le racisme et la misogynie.

La transphobie est aussi devenue un cheval de bataille de l’extrême-droite au cours des dernières années. En France celle-ci use d’une panique morale transphobe pour peser sur l’école, la loi et les médias.

Dans le monde du travail injures, harcèlements, mépris affiché, « outings » forcés, inégalités de traitement ou d’avancement de carrière sont aussi le lot de discriminations que subissent nos adelphes trans … Nous rappelons que l’employeur a l’obligation de garantir la santé physique et morale de tous-tes les travailleurs-euses sur le lieu de travail

Pour les personnes trans en situation de migration, le départ du pays d’origine est bien souvent lié aux violences transphobes subies mais l’arrivée en France ne signifie pas pour autant la fin des difficultés. Les mesures répressives et xénophobes appliquées par le gouvernement actuel s’abattent également sur les personnes trans : placement en Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile éloignés d’un accès aux soins adapté aux personnes trans, enfermement dans les Centres de Rétention Administrative, manque de places en hébergements d’urgence. Elles souffrent aussi de discrimination aux aides, d’accès à la médecine, au logement, de discriminations judiciaires qui vont être accentuées avec le projet de loi asile et immigration de Darmanin durci par le Sénat conservateur et réactionnaire qui souhaite la suppression de Aide Médicale d’État (AME).

C’est pourquoi l’Union Syndicale Solidaires appelle à rejoindre les mobilisations en hommage à toutes les victimes de la transphobie.

Contre la transphobie, construisons la riposte syndicale

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Luttes migrant·es

Communiqué unitaire : Non à la suppression de l’Aide Médicale d’Etat

Les associations, collectifs, comités, mutuelles, syndicats et forces politiques ci-dessous, engagés dans le « Tour de France pour la santé », sont scandalisés, comme de nombreuses organisations, par le vote infâmant du Sénat qui, le 7 novembre 2023, a acté la suppression de l’Aide Médicale d’Etat (AME).

Cette décision, dictée par la seule idéologie mortifère du rejet de l’autre et des plus fragiles, cumule des fautes majeures :

  • Un reniement éthique : Renoncer à l’AME c’est bafouer le principe déontologique du soin inconditionnel à toutes et tous partagé par l’ensemble des soignant.e.s. C’est diffuser des contres vérités comme cette notion de « tourisme médical ». Toutes les Organisations Non Gouvernementales (ONG) savent que lorsqu’un.e exilé.e prend le risque de traverser la Méditerranée, il.elle fuit une situation de violence (guerre, famine, catastrophes climatiques, discriminations, atteinte à son intégrité physique, viols…) et ne vient pas pour se soigner. D’ailleurs, plus de la moitié des potentiel.le.s bénéficiaires de l’AME n’y ont pas recours.
  • Un non-sens en matière de Santé Publique : Renoncer à l’AME c’est favoriser la détérioration de l’état de santé et la mise en danger des populations les plus vulnérables et par extension celle de toute la population. Quand les inégalités de santé se développent, la santé de toute la population en pâtit.
  • Une ineptie pour notre système de soins : Renoncer à l’AME et donc à la prévention en soins primaires, c’est prendre le risque de délivrer des soins trop tardifs et en urgence pour des pathologies plus avancées, avec forcément des coûts plus importants. C’est également accroître le nombre de passages dans les services d’Urgence déjà saturés et en grandes difficultés de fonctionnement. Et c’est aussi rendre plus difficile le travail d’accompagnement social des populations les plus précaires.

Nous demandons instamment au gouvernement de s’y opposer et aux député.e.s de ne pas voter cette mesure injuste et dangereuse !

Nous affirmons notre attachement à un dispositif unique de protection maladie pour toute personne sur le territoire sans aucune discrimination. Une seule et même carte vitale pour toutes et tous ouvrant à chacun les mêmes droits et le même accès à des soins de qualité ne serait-elle pas la meilleure réponse à cette mesure scélérate ?

La Défenseure des Droits, le 12 mai 2023, renouvelait sa recommandation de fusionner l’AME avec L’Assurance maladie, de rompre avec un dispositif spécifique dédié aux étrangers et étrangères en situation irrégulière pour promouvoir une protection santé universelle. Voilà la voie à suivre !

Les signataires :

Syndicats :

Fédération des orthophonistes de France, Fédération CGT Santé Action Sociale, Fédération Syndicale Unitaire, Fédération Sud Santé Sociaux, Syndicat de la Médecine Générale, Syndicat des Jeunes Médecins Généralistes, Syndicat National des Infirmier(e)s Conseiller(e)s de Santé-FSU, Union fédérale Médecins, ingénieurs, cadres et techniciens-CGT, Union syndicale de la psychiatrie, Union syndicale des médecins de centres de santé, Union syndicale Solidaires

Mutuelles :

Fédération des Mutuelles de France, Mutuelle Mutami

Associations, collectifs, comités :

Act Up Sud-Ouest, Appel des Appels, Association des Médecins Urgentistes de France, Association Nationale des Centres d’IVG et de Contraception, ATTAC, Cerises la coopérative, Collectif Avortement en Europe les femmes décident, ,Collectif Inter-Hôpitaux, Collectif InterUrgences, Collectif des Médecins Généralistes pour l’Accès aux soins, Collectif national pour les droits des femmes, Conseil National de la Nouvelle Résistance, Conseil National des Associations Familiales laïques, Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services public, Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception, Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Femmes égalité, Femmes solidaires, Fondation Copernic, Humapsy, La Santé Un Droit Pour Tous, Le Fil Conducteur Psy, Ligue des Droits de l’Homme, Médecins du Monde, Notre Santé en Danger, People’s Health Movement, Planning familial, Pratiques les cahiers de la médecine utopique, Printemps de la Psychiatrie, Printemps du Care, Réseau des centres de santé communautaires, Résistance sociale

Organisations locales et régionales :

ATTAC Lille, CoDeHSa-Trégor.22, CGT Ensemble des Personnels d’Insertion 59/62, Collectif de défense de l’hôpital de Concarneau, Collectif 37 Notre Santé en Danger, Collectif des personnels hospitaliers de Saint-Denis (CPHSD), Collectif Santé Pays-Haut (54), Collectif de soutien aux sans-papiers et demandeurs d’asile Loir-et-Cher, Collectif “Sauvons l’hôpital de Chinon”, Collectif Tenon pour l’IVG, Comité ivryen pour la Santé et l’Hôpital public, Comité de Vigilance des Services publics de Haute-Saône, Le Manifeste Comité St Affrique-Millau, La Case de Santé Centre de santé et Pôle Santé-Droits Toulouse, Le Village 2 santé Centre de santé communautaire à Echirolles (38), Planning familial du Nord, Planning familial Val de Marne, Solidaires Seine St Denis, Ligue des Droits de l’Homme Loir et Cher, Ligue des Droits de l’Homme Haute Garonne, Sud Santé Sociaux Haute Garonne, Sud Santé Sociaux Seine St Denis, Union Départementale Interprofessionnelle des Retraités Solidaires Haute Garonne- Union Syndical Départementale Santé Action sociale CGT du Rhône

Organisations politiques :

ENSEMBLE !, Les Ecologistes-EELV, France Insoumise, Gauche démocratique et Sociale, Gauche écosocialiste, Génération.s, Mouvement des progressistes, Parti Communiste Français, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti de Gauche, Nouveau Parti Anticapitaliste

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Culture

Incroyable: le maire de Saint-Denis veut expulser la troupe de théâtre Jolie Môme !

Communiqué n°4 : Lettre ouverte au Maire de Saint-Denis

Pourquoi dissoudre un lieu de vie, de réflexion, d’humanité, de culture, de lien social ?
Monsieur le Maire de Saint-Denis, vous nous l’avez dit : « le cœur du problème entre nous est politique ».
Votre décision est prise, ah quelle surprise ! Nous ne vous convenons pas…Au cours du dernier « jury » auquel nous avons été convoqués dans le cadre de l’appel à projets concernant La Belle Étoile, vous nous avez dit que vous pensiez qu’un théâtre ne devait pas accueillir de conférence, de débat, de politique, qu’un théâtre devait être uniquement un espace de spectacle et de fête.

Nous ne vous ferons pas l’affront de vous rappeler la fonction éminemment cathartique du théâtre… oh, mince, désolés, nous sommes en train de le faire.. ! 

Bref, nous ne vous cachons pas que nous avons été stupéfiés par cette déclaration en ces temps où l’opinion publique et les politiques s’accordent à exiger et à défendre bec et ongles la liberté d’expression, à l’heure où tout un chacun a besoin de communiquer, d’échanger, de comprendre, de se rassurer…

Notre stupéfaction a été à son comble lorsque vous nous avez reproché d’avoir accueilli la soirée de soutien à Gaza organisée par Paroles d’Honneur. « Avec cette soirée, avez-vous dit- vous étiez carrément hors des clous ! »
Avons-nous mal compris ? Si ce n’est pas le cas, on peut apprécier votre franchise mais permettez-nous en retour de l’être tout autant et à propos de la  pertinence de l’organisation de cette soirée c’est plutôt vous qui seriez « hors des clous »… Inutile de vous faire l’offense de vous expliquer pourquoi. Le cahier des charges établi à notre arrivée, dans la confiance et la bienveillance avec l’ancienne municipalité, était avant tout de transformer cette salle des fêtes désaffectée en un théâtre accueillant et de le faire vivre comme un lieu de rencontre et d’échange.
Notre conception artistique et philosophique de ce que doit être un théâtre inséré dans un quartier ne vient pas de nulle part, de nombreux spécialistes de la fonction sociale des arts vivants, de nombreuses troupes -pour certaines reconnues mondialement- considèrent qu’un théâtre se doit d’être un lieu de vie, d’échanges, de réflexion aussi bien qu’un espace de production de spectacles, offrant par sa seule présence un espace de circulation des idées, une ouverture sur le monde. 
C’est ce que nous avons réalisé pendant 19 années. Pensez-vous pouvoir réduire à néant la mémoire de ce travail sur le quartier, la ville ?

Enfin, tout cela pour dire qu’il nous semble urgent que nous nous rencontrions pour débattre sereinement et de manière moins formelle que dans le cadre d’un « jury » et en regrettant que vous ne réalisiez pas que laisser notre compagnie continuer son travail aurait été une preuve de clairvoyance et de discernement inspirant le respect.

Avec cette lettre ouverte nous vous invitons à nous recevoir au plus vite. En effet, par votre décision, non seulement vous privez tous les participants de nos ateliers des activités qu’ils pratiquent avec passion, mais surtout vous mettez en péril une douzaine de salariés -privés de leur outil de travail, ainsi que ceux des compagnies auprès desquelles nous nous sommes engagés jusqu’au mois de juin 2024.
En particulier, qu’adviendra-t-il de la Compagnie Tamèrantong! avec laquelle nous avons une convention tripartite ? Nous espérons donc au minimum vous convaincre de nous laisser finir cette saison 2023/2024, et par là-même nous laisser le temps de trouver une autre terre d’accueil, de déménager notre matériel et d’assurer nos contrats et la programmation prévue.

 Cordialement 
Compagnie Jolie Môme

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antimilitarisme Industrie

Communiqué du secteur Armement de SUD INDUSTRIE

Répression partout, massacres à Gaza ou ailleurs !
Les actionnaires charognards de l’industrie de l’armement avec l’aval des gouvernements font du profit sur les cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants !
Par exemple, la filiale Thales-UK du groupe français Thales participe à la construction des drones Hermes 900 et 450 que l’armée israélienne utilise au large de Gaza en Palestine en
commettant des crimes de guerre pour faire fuir la population (l’une des raisons du déclenchement maintenant de ce nettoyage ethnique c’est que Netanyahou convoite le champ de gaz Marine en face de Gaza). Cette implication d’actionnaires français dans les crimes commis par l’armée israélienne ne date pas d’aujourd’hui. Rappelons qu’historiquement, l’aviation militaire (Dassault) et la centrale nucléaire (utilisée à des fins militaires)
israéliennes ont été montées par la France, qui comptait se servir d’Israël pour soutenir sa propre politique coloniale (par exemple : l’envoi de tirailleurs israéliens pendant l’invasion franco-britannique ratée de l’Egypte en 1956 pour le contrôle du canal de Suez).


Être salarié-e dans le domaine de l’armement, c’est bien souvent se mettre des œillères sur l’utilisation concrète des armes que nous participons à produire. Cette attitude qu’on peut avoir à ne pas vouloir voir la réalité en face pour s’éviter toute mauvaise conscience. “Ce sont des armes de défense et non d’attaque”. “Elle ne seront pas utilisées mais seulement là pour dissuader” ou enfin “si ce n’est pas nous, quelqu’un d’autre les produira”. Et bien évidemment nos entreprises font tout pour nous laisser dans cette bulle hypocrite.
Mais l’actualité projette continuellement une lumière crue sur leur utilisation réelle, on voit alors l’impact de notre travail sur les femmes et les hommes : ces armes mutilent, tuent ou aident à le faire, et nous y avons participé. Que ce soit à Gaza, en Ukraine, en Afrique, au Yemen ou ailleurs, ces armes gagneront le beau label “éprouvé en situations réelles de combat” qui permettra de rajouter des arguments de vente sur leurs brochures commerciales, sans rappeler que cela s’est fait au prix de nombreuses vies ou mutilations humaines.
Ainsi par exemple, SHERPA et deux autres ONG ont porté plainte pour “éventuelle complicité dans des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés au Yémen” contre MBDA, Dassault Aviation et THALES au sujet de leurs ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis. Les actionnaires charognards de ces entreprises sont donc loin d’en être à leur premier méfait.


Des véhicules blindés MIDS et Sherpa ARQUUS ont servi à la répression sanglante en Egypte.
C’est ce genre de choses que l’on nous présente comme de la “Défense nationale”! En France, THALES et ses partenaires (dont IER) développent la technologie d’intelligence artificielle et
de reconnaissance faciale à des fins de répression et pour empêcher la liberté de circulation.
De plus, les armes des forces de l’ordre ont servi à éborgner et tuer (Rémi Fraisse, tué par un gendarme à Sivens, Zineb Redouane, octogénaire tuée à sa fenêtre par une grenade
lacrymogène pendant le mouvement des Gilets Jaunes à Marseille, Nahel, tué par un policier à Nanterre) pour réprimer les mouvements sociaux et les quartiers ouvriers ! Rappelons aussi
que l’armée française a fait elle-même bien pire que l’armée israélienne à Gaza (encadrement du génocide au Rwanda en 1994 par exemple, plus de 800 000 morts en 3 mois).
En tant que salarié-e-s des entreprises d’armement, nous subissons pour le moment les choix des patrons et de leurs actionnaires. Nous subissons leurs décisions de produire des armes alors que nos métiers et l’outil industriel pourraient être reconvertis pour une finalité bénéfique, utile, ou tout du moins non mortifère. Nous subissons leurs décisions de vendre toujours plus d’armes, toujours plus destructrices, et à destination de n’importe quel pays, tout cela avec le blanc-seing du gouvernement, premier VRP de l’armement qui accorde
l’autorisation d’exportation. Nous en avons assez d’être contraint-e-s à la complicité de crimes pour pouvoir manger à notre faim ! Nous devons prendre conscience que le résultat de l’esprit
d’entreprise est mortifère en général (plus de 3 morts par jour au travail en France), et plus encore dans l’armement, que les salarié-e-s de l’armement ou d’ailleurs ont tout intérêt à se
battre pour que la donne change !


Non aux ventes d’armes à des pays qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité !
Condamnation lourde des profiteurs de guerre !
Taxation à 100% des profits de l’armement !
Dans l’armement comme ailleurs, préparons-nous à nous donner le pouvoir de décider de ce que l’on produit !

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Éducation Luttes contre les discriminations

20 novembre : journée du souvenir trans, SUD éducation appelle les personnels à participer aux rassemblements

Les suicides de Doona et de Luna rappellent que la transphobie tue et qu’il y a urgence à déployer des moyens considérables pour lutter contre la transphobie en milieu scolaire. La transphobie tue : elle entraîne des pensées suicidaires pouvant aller jusqu’au passage à l’acte. La moitié des femmes trans font une tentative de suicide, et 85 % d’entre elles ont des pensées suicidaires régulières. L’Éducation Nationale a une responsabilité particulière pour protéger et accompagner ces enfants et soutenir  les personnels trans face aux violences patriarcales sous toutes ses formes.

La circulaire du ministère relative à l’accueil des élèves trans est un pas en avant mais reste insuffisante. Cette circulaire conditionne la reconnaissance de l’identité de genre à l’acceptation des parents. Mais cette condition ne respecte pas l’autodétermination des élèves. Le rapport sur les LGBTQIphobies de SOS homophobie de 2022 précise que 16 % des actes de transphobie recensés s’exercent dans la sphère familiale et 8 % en milieu scolaire. Les établissements scolaires doivent offrir un espace sécurisant aux élèves et ne pas être un espace où la transphobie subie par les élèves au sein de leur famille persiste.

L’autodétermination c’est permettre à l’élève d’utiliser le prénom et pronom choisis avec ou sans l’accord des parents.

Pour SUD éducation, il faut placer le bien-être de l’élève au centre de nos préoccupations. C’est pourquoi l’école doit accompagner avec volontarisme les familles et les enfants. L’école doit être à même de prendre en charge les violences éducatives infligées aux jeunes trans (prénom d’usage, libre expression du genre). SUD éducation revendique une politique ambitieuse de prévention et d’accompagnement des jeunes trans ou en questionnement quant à leur genre et leur orientation sexuelle, appuyée par la mise à disposition de véritables moyens et par l’ouverture de postes spécifiques de référent⋅es. Elle doit également lutter contre les attaques de l’extrême droite qui s’attaquent tout particulièrement aux actions d’accompagnement des élèves trans et qui ne cessent de renforcer les violences dont iels sont les victimes.

Pour lutter contre les LGBTIphobies dans tous les établissements scolaires, du primaire à l’université, SUD éducation revendique :

  • le respect du prénom et du pronom d’usage pour les élèves et personnels trans
  • la mise en place dans la formation initiale de modules obligatoires sur les problématiques de genre, pour les futur-e-s enseignant-e-s (selon un volume horaire identique dans toutes les INSPE), et pour toutes les autres catégories de personnel (CPE, agent-e-s)
  • l’élaboration de matériel pédagogique spécifique sur les questions de transphobie
  • une politique de prévention (campagne d’information sur les ambiances de travail sexistes, affichage de la loi sur le harcèlement sexuel) et de suivi (accompagnement des victimes dans leurs démarches, notamment judiciaires), et la mise en place systématique de la protection fonctionnelle, qui est de droit ;

SUD éducation appelle à rejoindre les mobilisations en hommage à toutes les victimes de la transphobie à l’occasion du TDoR (Journée du souvenir trans).

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