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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Santé-Social Secteur associatif

Soutien aux salariés grévistes d’Equalis ! Le DG doit partir !

À l’appel de la section CGT d’Equalis, Solidaires 78 était présente jeudi 7 octobre aux côtés des travailleurs grévistes d’Equalis.

Nous partageons leur indignation de savoir que leur directeur général gagne 18 000 euros par mois et utilise une Audi de luxe de fonction, pendant que les salaires de la moitié des employés d’Equalis les place dans les travailleurs pauvres ! De plus, l’argent public qui permet à Equalis de vivre est détourné de son utilisation à destination des personnes précaires pour engraisser le patron, qui plus est en dehors de tout cadre légal… Pour maintenir les bas salaires, la convention collective s’applique scrupuleusement, mais, bizarrement, elle est beaucoup plus souple pour les hauts cadres.

C’est la deuxième journée de grève d’Equalis, et elle fait écho à la colère de tous le secteur du travail médico-social : alors que ce secteur a subi de plein fouet les conséquences de la pandémie, les travailleurs sociaux et médico-sociaux sont exclus du Ségur de la santé, et donc de la revalorisation de 183 euros mensuels. Nous demandons à ce que l’ensemble des travailleurs de ces secteurs puissent bénéficier de cette revalorisation !

Démission de M. Anane, directeur général !

Augmentations de salaires pour tout le secteur médico-social !

Respect pour les usagers !

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Accidents du travail

Accident du travail mortel sur un chantier de Carrière-Sous-Poissy

Un travailleur a été enseveli dans une tranchée sur un chantier de Carrière-Sous-Poissy

Il s’était retrouvé piégé dans un trou profond de deux mètres. Il est décédé à l’hôpital.


Recensement des accidents du travail sur le 1er semestre 2021

163 accidents mortels dont 41 ouvriers du BTP, 28 chauffeurs routiers, 18 agriculteurs et ouvriers agricoles, 13 ouvriers de l’industrie, 9 marins et marins-pêcheurs, 8 bucherons/élagueurs, 6 livreurs de repas…

Voir aussi la fiche Accidents du travail de Solidaires

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Éducation En grève ! Seule la lutte paie !

Seule la lutte paie ! Les agent·es du lycée Rosa-Parks de Montgeron obtiennent satisfaction


Une nouvelle rubrique – que nous espérons riche et dynamique ! – pour présenter les victoires du camp des travailleurs et des travailleuses, ici et ailleurs…


“Nous sommes en grève pour manque de personnel, et aujourd’hui, comme par hasard on fait grève.. y’a huit intérimaires.”

Une agente gérviste du lycée

Grâce à leur grève et à leur mobilisation, les agent.e.s du lycée Rosaparks de Montgeron, soutenu·es par Sud éducation 91, ont obtenu gain de cause !

La direction du lycée Rosa-Parks de Montgeron avait jusque là refusé de recevoir les grévistes et embauché des intérimaires pour briser la grève.

Mais la détermination des grévistes a payé : les changements de planning de dernière minute ou on te colle le samedi sans prévenir… C’est FI-NI.

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antifascisme

La lettre d’info de VISA (Vigilance initiative antifasciste)

Les articles parus sur VISA en septembre 2021.
Communiqué intersyndicale 43 : contre la présence de l’ultra-droite antisémite dans nos rues du Puy-en-Velay
Les organisations syndicales de Haute-Loire, C.G.T Educ’action 43, F.S.U 43 et SUD Education 43 entendent, par ce présent communiqué, alerter la population de notre département et les autorités républicaines compétentes sur la recrudescence des expressions antisémites dans l’espace public. Depuis plusieurs semaines, une poignée de militants et militantes de l’ultra- droite instrumentalisent les manifestations des samedis « contre le Pass sanitaire » pour afficher impunément des pancartes aux messages haineux. La présence médiatisée, au cœur des cortèges, de slogans tels que « Je suis Cassandre », « Contre la manipula-Sion » ou de l’affiche « En marche vers le chaos mondial » (relayée à l’origine par Alain Soral et reprenant tous les […] afficher en ligne.
Communiqué intersyndical : Contre le fichage de syndicalistes par l’extrême-droite !
Plus de vingt syndicalistes ont été, avec des universitaires, des artistes, des journalistes, des avocat·es, mais aussi des militant·es issu·es d’associations, de partis politiques, fiché·es par un site d’extrême-droite pour leur prise de position contre le racisme. Suite à la diffusion de cette information, la CNIL s’est autosaisie et a ouvert une enquête. Toute la lumière doit être faite sur les responsabilités des auteurs·trices de cette liste et des propriétaires du site. Les organisations signataires condamnent ces pratiques de la nébuleuse d’extrême droite, qui nous rappellent des méthodes utilisées aux heures les plus sombres de notre histoire. Elles expriment une […] afficher en ligne.
Soirée/débat : Uni.es contre l’extrême droite – le 23 septembre à Nancy
Engagée le 29 janvier 2014, la campagne unitaire « Uni-e-s contre l’extrême droite, ses idées, ses pratiques » a permis, tout en lançant l’observatoire national intersyndical des municipalités tenues par l’extrême droite, d’organiser des journées d’étude dans les départements avec nos militants respectifs sur le contenu du danger que représente l’extrême droite. Depuis mai 2015, des temps forts dans des villes gérées par des équipes municipales d’extrême droite, ont rassemblé plusieurs centaines de salariés, retraités, privés d’emploi, étudiants dans l’Hérault, en Moselle, dans le Vaucluse et le Pas de Calais ou bien encore sur Lyon. Nos ateliers portant sur les « municipalités d’extrême droite employeur », […] afficher en ligne.
Rassemblement à l’appel du RAAR : dimanche 19 septembre à Paris contre l’antisémitisme et tous les racismes !
Face à la vague de propagande et d’actes antisémites, le RAAR organise un rassemblement public de protestation et de mobilisation le 19 septembre à Paris, sur la base de l’appel ci-dessous. Nous appelons toutes celles et ceux qui rejettent l’antisémitisme et toutes les formes de racisme à se rassembler avec le RAAR et les organisations soutenant cette démarche : Place Baudoyer devant la Mairie du 4e, au même métro Hôtel de Ville, à 16H Alerte ! Rassemblons nous tout-es contre l’antisémitisme et le racisme ! La pandémie du Covid a déjà donné lieu à une déferlante antisémite et complotiste. Dès avril 2020, Soral avait […] afficher en ligne.
Communiqué unitaire Grenoble : l’extrême-droite toujours aussi violente !
Lors de la manifestation du samedi 04 septembre 2021 à Grenoble, l’extrême droite a attaqué le cortège du mouvement social grenoblois, plusieurs camarades ont été blessés. L’extrême droite reste, malgré tous ses simulacres de dédiabolisation, toujours aussi violente. Ce cortège de manifestant.e.s entendait clairement poser des revendications sociales et antigouvernementales, entre autre : la levée des brevets, des mesures sociales et en faveur des services publics. L’extrême droite les a attaqués pour arracher l’une de leur banderole sur la levée des brevets sur les vaccins. Derrière une fausse solidarité avec les manifestant.e.s, les néo-fascistes tentent de se construire dans le […] afficher en ligne.
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Ressources juridiques Santé-Social

Obligation vaccinale et passe sanitaire au travail : Foire aux Questions Sud Santé Social

Cette rubrique est vouée à évoluer, être complétée et précisée au fur-et-à mesure. Merci de faire attention en conséquence à la date de Mise à Jour indiquée – la commission juridique Dernière mise à jour : 1er octobre 2021 (arrêts maladie et suspension)

Rappel du contexte

La loi 2021-1040 et ses décrets d’application interviennent dans le contexte politique et législatif de la « gestion de la sortie de crise sanitaire ». Ils viennent ainsi préciser et prolonger la loi 2021-689 du 31 mai 2021.

Parmi d’autres mesures, la loi 2021-40 crée en particulier l’obligation vaccinale COVID pour les établissements sanitaires. Elle étend également le dispositif du passe sanitaire aux salarié.e.s de nombreux établissements du social et médico-social.

Notons à nouveau que le Conseil Constitutionnel a spécifié à plusieurs reprises dans sa décision du 5 août 2021 (DC du 5 aout 21 n°30, 39, 43, ET 83) que la constitutionnalité des dispositions examinées devait s’apprécier au regard de la proportionnalité liée au « contexte sanitaire ».

La conséquence en est que tout ce qui est dérogatoire au droit commun n’est légal que dans ces conditions.

Il s’agit en effet de dispositifs d’exception, dérogatoires voire contraires au droit commun, en particulier à travers ses mesures de suspension et de privation de rémunération, qui emportent les mêmes effets que des mesures disciplinaires sans relever officiellement de ce domaine, privant donc les travailleuses et travailleurs d’un minimum de garanties, mais sans préciser quels nouveaux effets ils produisent dans un certain nombre de domaines, notamment celui de la protection sociale.
Au-delà du débat sur l’obligation vaccinale en tant que telle, il s’agit d’une nouvelle attaque extrêmement grave sur le droit du travail, et syndicalement il nous faut aussi répondre sur ce terrain, en complément des luttes sur le terrain.

Notre analyse est que, par la force des choses, les solutions doivent être trouvées dans le droit commun, par analogie avec des situations suffisamment proches et qu’il faut donc réexaminer la jurisprudence.

Ce sont ces analyses que nous vous proposons ici, les plus solidement possibles, mais en dernière instance ce sont les juridictions compétentes qui trancheront, prud’hommes et tribunaux administratifs, puisqu’il y a de fortes chances que nos employeurs ne suivent pas les pistes favorables aux salarié.e.s et agent.e.s.

Un certain nombre de jugements en référé sont déjà tombés, nous les signalerons à chaque fois que possible.

Tous les personnels sont-ils concernés, quel que soit leur poste, en contact ou non avec le public ?

Dans les établissements et services concernés par le passe sanitaire, seul.e.s les agent.e.s et salarié.e.s et agent.e.s en contact avec le public le sont. Pour cette raison, un reclassement temporaire des professionnel.le.s est envisagé par la loi.
Dans les établissements et/ou services concernés par l’obligation vaccinale, oui. Il n’est fait aucune distinction de postes, de métiers. Dans une instruction récente, le ministère a même précisé que cela concernait également… les postes en télétravail. 
Seuls sont exemptés les personnels relevant des sièges sociaux des établissements concernés lorsqu’ils sont constitués en entités juridiques distinctes.

Selon nous, il s’agit d’un des principaux indices d’une mesure disproportionnée qui aurait pu conduire à prononcer une inconstitutionnalité partielle de l’obligation vaccinale, si le Conseil Constitutionnel avait été saisi sur ce point spécifique. Ce point pourrait ainsi être soulevé à l’occasion d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité dans toute procédure concernant une mesure de suspension prise dans le cadre de l’application de la loi, devant les prud’hommes ou un juge administratif.

L’employeur n’a pas le droit de me demander des informations médicales

Dans le cadre du droit commun, l’employeur ne peut pas interroger sur des questions de santé EN GENERAL.

Cependant, une atteinte au secret médical ne peut être jugée légale que si elle est la conséquence nécessaire et là encore proportionnée d’une considération d’ordre public, telle que la protection de la santé publique (voir aussi ; CE, 8 février 1989, Conseil national de l’Ordre des médecins).

Mais dans le cadre spécifique du COVID, la loi lui fait obligation de contrôler des documents spécifiques, prévus par la loi et présentés sous une certaine forme fixée par décret, et que la même loi prévoit par ailleurs que le salarié est tenu de présenter. Certes cela reste des données médicales, mais c’est une procédure spécifique. L’employeur peut ainsi déléguer ce pouvoir, à des personnes nommément habilitées à le faire et dont le nom est répertorié sur une registre spécifique. 
Ce contrôle ne peut se faire qu’avec les seuls outils légaux, via les certificats délivrés par ameli.fr ou les lecteurs tousanticovid notamment, car ils ne permettent pas de connaître la nature de la conformité.

Les documents recueillis dans ce cadre ne peuvent être conservés, seul le résultat du contrôle doit être conservé. Les directions doivent donc détruire le document permettant de vérifier la conformité et seulement conserver l’information selon laquelle la personne est à jour.

Les Certificats médicaux de contre-indication et de rétablissement quant à eux, transitent par la médecine du travail (instruction DGOS du 14 septembre, questions-réponses du ministère du travail)

Ainsi tout employeur ou chef de service qui chercherait à vérifier le statut vaccinal ou sérologique de toute autre manière que ce soit serait effectivement en faute, selon le Tribunal Administratif de Nîmes qui s’est prononcé en référé contre une note de service d’une collectivité territoriale.

De plus, dans le cadre du passe sanitaire, l’employeur ne peut demander le statut vaccinal ou le passe sanitaire à l’entretien d’embauche, le contrôle légal ne commence qu’une fois les fonctions prises.

La vaccination obligatoire est-elle une nouvelle condition de l’aptitude ?

NON, malgré ce que voudrait nous faire croire le ministère.

Ainsi, dans son instruction du 14 septembre 2021, publiée au BO du 15/9, la DGOS prétend :

“A compter du lendemain de la publication de la loi de gestion de la crise sanitaire, l’obligation vaccinale, satisfaite par un schéma vaccinal complet (cf tableau page 9), devient progressivement une nouvelle condition d’exercice d’activité pour les agents des secteurs de la santé, du social et du médico-social.” (p. 389)

Or, cette notion ne se trouve pas dans la loi, et une instruction ministérielle n’a pas la possibilité d’ajouter aux mesures prises par voie législative. La véritable obligation vaccinale est ainsi fixée par l’article L. 3111-4 du Code de la santé publique, dont le contenu ne peut être modifié que par une nouvelle loi, prise après avis de la Haute Autorité de Santé (HAS). Le gouvernement peut ainsi seulement SUSPENDRE une obligation vaccinale, comme il est prévu d’ailleurs pour l’obligation COVID, et comme c’est le cas pour la vaccination contre la grippe saisonnière depuis 2006.

On insistera donc encore une fois sur le fait que la la Loi du 5 aout est une loi d’urgence, conditionnée par l’évolution de la situation sanitaire, et qu’elle doit être rediscutée au plus tard au 15 novembre en fonction des données actualisées du pays.

Quelle est la durée maximale de la suspension du contrat / des fonctions ?

Pour le passe sanitaire, en toute logique jusqu’au 15/11/2021… sous réserve d’une extension ultérieure que nous redoutons, sachant que le projet de loi initial prévoyait une durée au 31/12/2021.

Pour l’obligation vaccinale, qui n’a pas de limite définie dans le temps pour le moment, la suspension est donc potentiellement elle aussi indéfinie. Elle peut intervenir par décret du ministre de la santé, comme ça a été le cas pour l’obligation vaccinale de la grippe, suspendue par Agnès Buzyn.

Toutefois, l’article 21 de la loi prévoit ainsi que des débats peuvent avoir lieu, autant que nécessaire, avant le 15 novembre 2021 afin d’associer le Parlement à l’évolution de la situation sanitaire au regard de la loi du 5 août 2021 et aux mesures nécessaires pour y répondre. Ces débats devront se faire en fonction des données épidémiologiques actualisées pour trouver des mesures à nouveau proportionnées (cf introduction), et non plus selon les balances bénéfice/risque établies au mois d’août.

Une suspension “écraserait- t-elle “ les arrêts maladie et les disponibilités en cours au 15 septembre  ?

Non, et le ministère l’a confirmé à nos représentants, ainsi que par voie d’instruction ministérielle.

Pour les agents publics, sur cette question, la jurisprudence dans le cadre des suspensions disciplinaires, indique en effet que la suspension démarre à la fin de l’arrêt maladie. 

“Considérant, en quatrième lieu, qu’afin de prévenir une reprise d’activité le directeur général du centre national de gestion des praticiens hospitaliers et des personnels de direction de la fonction publique hospitalière peut légalement prendre une mesure de suspension à l’égard d’un praticien qui bénéficie d’un congé maladie ordinaire ; que la suspension n’entre alors en vigueur qu’à compter de la date à laquelle ce congé prend fin, sa durée étant toutefois décomptée à partir de la signature de la décision qui la prononce ; que, même si elle ne prévoit pas expressément une entrée en vigueur différée, la décision de suspension prise pendant un congé de maladie produit effet dans ces conditions et ne met donc pas fin au congé et au régime de rémunération afférent à celui-ci ; qu’ainsi, la cour n’a pas commis d’erreur de droit en jugeant que la circonstance que M. A…bénéficiait d’un congé maladie ne faisait pas obstacle à l’intervention de la décision litigieuse” (CE 31 mars 2017 n°388109)

Cette solution a par exemple été reprise par le TA d’Orléans.

La jurisprudence est transposable au dispositif de suspension lié à l’obligation vaccinale et au passe sanitaire, dans la mesure où sa fonction est de traduire l’interdiction d’exercer. 

L’agent public pourrait être formellement suspendu durant son arrêt maladie, mais conserverait sa rémunération liée au dispositif d’arrêt maladie. Tardivement et suite à nos interventions dans le cadre du Conseil Supérieur de la Fonction Publique Hospitalière, le ministère a tiré les conséquences de tout cela dans sa Foire aux Questions en Ligne :

Cette même logique est transposable aux agent.e.s en congé / repos ou en disponibilité puisque ces positions statutaires sont préconisées légalement comme premier recours pour éviter la suspension

Pour le secteur privé, le droit commun est identique. Durant sont arrêt maladie, le contrat de l’agent est déjà suspendu, il est rémunéra par la Sécurité Sociale via des indemnités Journalières. Il ne peut donc être suspendu de ses fonctions.

C’est là encore ce que rappelle le Ministère du Travail dans sa Foire aux Questions en ligne :

Que se passe-t-il en cas d’arrêt maladie postérieur à la date de la suspension ?

La suspension entraîne la suspension du contrat de travail pour les salarié.e.s, la suspension des fonctions pour les agents publics, avec pour conséquence l’interruption de la rémunération dans les deux cas.

La loi prévoit toutefois une distinction selon que ces suspensions soient prononcées au titre du passe sanitaire ou au titre de l’obligation vaccinale. 

Dans le second cas, le salarié ou l’agent public “conserve le bénéfice des garanties de protection sociale complémentaire auxquelles il a souscrit”

Il faut donc là encore regarder les solutions jurisprudentielles proposées dans le cadre du droit commun

Pour les agents publics, le Conseil d’Etat a ainsi jugé en 2006 que le fonctionnaire suspendu est toujours en position d’activité, il doit donc pouvoir bénéficier du congé maladie, et donc du régime de rémunération qui lui est lié.

“Considérant qu’il résulte de ces dispositions que le fonctionnaire qui fait l’objet d’une mesure de suspension est maintenu en position d’activité, et dispose dans cette position du droit à congé de maladie en cas de maladie dûment constatée le mettant dans l’impossibilité d’exercer les fonctions qu’il exercerait s’il n’était pas suspendu ; qu’ainsi le droit au congé de maladie ne peut être légalement refusé à un fonctionnaire au seul motif qu’à la date de sa demande il fait l’objet d’une mesure de suspension » (Conseil d’Etat, 22 février 2006, req. 279756).”

L’employeur peut-il me licencier pour non présentation du passe sanitaire ou non-respect de l’obligation vaccinale ?

Pour le passe sanitaire à partir du 30 août et l’obligation vaccinale à partir du 15 septembre, la procédure légale est la suspension du contrat (secteur privé) ou des fonctions (secteur public) jusqu’à présentation des documents prévus par la loi.

En outre, réglementairement, depuis le 9 août, un agent public ou un salarié soumis à l’obligation vaccinale pourrait aussi être suspendu si et seulement si il n’est pas en mesure de présenter un test négatif de moins de 72h dans le cas où il ne serait pas déjà à jour de ses obligations vaccinales (schéma complet, ou dispensé, ou certificat de rétablissement de moins de 6 mois). Dans la pratique, il semble qu’aucune direction n’a choisi d’exercer ce contrôle pour des raisons matérielles de déploiement du contrôle, se concentrant sur la date limite du 15 septembre.

Le Conseil Constitutionnel a supprimé le licenciement comme possibilité expressément prévue par la version initiale de la loi pour les salariés ne présentant pas le passe sanitaire après le 30 août. Mais c’était uniquement parce qu’il n’était prévu que pour les CDD et intérim et que cette distinction n’avait pas de fondement par rapport à l’objectif sanitaire recherché, pas du tout parce qu’elle serait illégale en elle-même. 

Nous devrions donc retomber dans le droit commun en la matière, sous le contrôle du juge.

LaCour de Cassation a ainsi validé en 2012 le licenciement pour cause réelle et sérieuse d’un employé des Pompes Funèbres refusant la vaccination contre l’Hépatite B sans présenter de contre-indication médicale. Le parallèle est intéressant dans le sens où le licenciement n’était pas non plus spécifiquement prévu par les textes, mais qu’il a été validé comme “solution” juridiquement acceptable.

Le texte prévoyant toutefois explicitement une suspension en premier recours, un licenciement immédiat sans passer par cette étape préalable aurait de fortes chances d’être invalidé.

De plus, pour les personnes soumises au passe sanitaire, il faudra sans doute que l’employeur démontre qu’il a auparavant convoqué la personne, au bout de trois jours de suspension, pour rechercher avec elles les solutions pour remédier à la situation, à savoir la pose de jours de congés ou repos, ou une réaffectation provisoire hors du contact avec le public.

Pour le secteur public, toutefois, les choses diffèrent. Dansson avis sur le projet de loi, le Conseil d’Etat a retoqué la procédure de suspension des agents publics sur la base de deux arguments 
• l’absence de consultation du conseil commun de la Fonction Publique, pourtant obligatoire au vu de ses attributions statutaires ;
• l’absence de garanties contradictoires dans la procédure de suspension de rémunération (la procédure de licenciement ayant finalement été expurgée de la version finale de la loi)

On pourrait donc concevoir qu’un recours contre une suspension d’un agent public pourrait soulever ces points précis.

Le texte précise toutefois qu’une information préalable à la suspension doit être faite, afin d’informer des conséquences d’une non conformité et des moyens d’y remédier. Reste à savoir si cette formalité serait considérée comme substantielle au point d’entacher la procédure d’irrégularité.

Peut-on travailler durant la suspension ?

OUI. Le ministère l’a également confirmé.
Que ce soit pour le privé ou le public, pas d’impossibilité de travailler pour un autre employeur sous réserve du respect des obligations de non concurrence et de loyauté.

Pour le secteur privé, le manquement à l’obligation de loyauté est caractérisé lorsque le salarié exerce, pendant la suspension de son contrat de travail, une activité portant préjudice à l’entreprise (voir par exemple Cass. soc. 5-7-2017 n° 16-15.623 FS-PB : RJS 10/17 n° 650 pour un salarié en congés payés ; Cass. soc. 21-11-2018 n° 16-28.513 F-D : RJS 3/19 n° 148 pour un salarié en arrêt maladie).
L’exercice d’une activité, pour le compte d’une société non concurrente de celle de l’employeur, pendant un arrêt de travail, ne constitue pas en lui-même un manquement à l’obligation de loyauté qui subsiste pendant la durée de cet arrêt. L’employeur ne peut en tirer un motif de licenciement que s’il démontre que cette action lui a causé un préjudice, celui-ci ne résultant pas du seul paiement des indemnités complémentaires aux allocations journalières de sécurité sociale (Cass. soc., 26 févr. 2020, no 18-10.017).

Pour le secteur public, l’agent demeure soumis aux principes statutaires liés au cumul d’emploi qui l’oblige à déclarer tout emploi exercé en dehors de l’établissement, et être expressément autorisé par son administration. En pratique, les cumuls autorisés retombent dans les questions de non concurrence, d’absence de conflit d’intérêt et de dignité liés au statut de l’agent public.

Ainsi, pour le secteur public plusieurs jurisprudences confirment le droit à travailler à l’extérieur pour des agents publics faisant l’objet d’une mesure d’exclusion temporaire (Conseil d’Etat, Assemblée, du 13 juillet 1966, 52641 52804, publié au recueil Lebon et plus récemment Conseil d’État, 4ème – 1ère chambres réunies, 03/06/2019, 424377 :

“ alors même que l’agent exclu temporairement ne pourrait, ainsi qu’elle l’allègue, prétendre, pendant la période où court cette sanction, à l’allocation d’assurance prévue par l’article L. 5422-1 du code du travail, cette circonstance n’a pas, par elle-même, pour effet d’empêcher l’agent de percevoir un revenu pendant cette même période. L’exécution de la sanction ne fait, ainsi, notamment obstacle ni à ce que l’agent public exerce, tout en conservant son emploi public, un autre emploi, sous réserve du respect des obligations déontologiques qui s’imposent à lui, ni à ce qu’il sollicite, s’il s’y croit fondé, le bénéfice du revenu de solidarité active prévu par l’article L. 262-2 du code de l’action sociale et des familles. Mme B…n’est, par suite, pas fondée à soutenir que les dispositions contestées, telles qu’interprétées par la jurisprudence du Conseil d’Etat, méconnaissent le droit à des moyens convenables d’existence qui résulte des dixième et onzième alinéas du Préambule de la Constitution du 27 octobre 194”

Sur le fondement de cette jurisprudence, le RSA pourrait également être sollicité.
 A noter également CAA Versailles, 19 juillet 2016, req. n° 15VE00556

“Or, si un fonctionnaire suspendu continue d’être lié au service public, il cesse d’être soumis à l’interdiction de principe du cumul de ces fonctions avec une telle activité privée rémunérée. Aussi, l’exercice d’une activité privée lucrative durant sa période de suspension, ne constitue pas une faute disciplinaire. Les seuls manquements établis à son encontre, à savoir l’exercice d’une activité privée lucrative non déclarée auprès d’une entreprise avec laquelle l’intéressé était amené à travailler dans le cadre de ses fonctions, justifient une sanction disciplinaire.”

Les représentants syndicaux en décharge d’activité sont-ils concernés ?

Pour l’obligation vaccinale, à priori oui, le texte ne faisant pas de distinctions entre les postes.

Toutefois, il faut rappeler que le Conseil Constitutionnel ne s’est pas prononcé sur l’obligation vaccinale et n’a donc pas évalué sa proportionnalité, y compris sur ce point. 

Pour notre organisation syndicale, nous nous souvenons que le Conseil d’État, saisi en référé, avait validé la première version du passe sanitaire, en estimant qu’elle ne contrevenait à aucune liberté fondamentale, dont fait partie la liberté syndicale.

Or, à ce moment là, le passe sanitaire, et à plus forte raison l’obligation vaccinale, n’étaient pas imposés au salarié.e.s. Une mesure de suspension qui aurait pour effet d’empêcher également un représentant syndical d’exercer ses mandats pourrait donc être jugée inconstitutionnelle.

Nous avons soulevé ce point auprès du ministère, qui a mis cette question « en évaluation au sein de son service juridique ».

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Actu Solidaires 78 Automobile

Un salarié du Technocentre gravement malade menacé d’externalisation


La direction des établissements Renault d’Ile-de-France vient de rejeter la requête du syndicat SUD qui demandait l’annulation du transfert chez P2M d’un salarié du Technocentre hospitalisé pour une maladie grave. Il lui reste moins d’un mois pour changer d’avis et faire preuve d’humanité.

Bruno est Assistant Technique Maintenance au Technocentre, et fait partie des salariés de la maintenance des moyens d’essai de l’Ingénierie qui doivent être externalisés au 1er novembre 2021.

Il a été hospitalisé dans un état grave début septembre à l’hôpital Mignot à Versailles.

En refusant d’annuler son transfert chez P2M et de le maintenir dans les effectifs Renault, la direction de l’établissement montre le peu de cas qu’elle fait des êtres humains.

Non assistance à personne en danger

Il est évident que le transfert de notre collègue chez P2M ne peut avoir que des conséquences négatives sur son état de santé, sur sa situation psychologique et matérielle. Des questions se posent notamment pour la poursuite de sa prise en charge par la mutuelle et par le régime de prévoyance Renault.

Ce refus de garder Bruno comme salarié Renault est d’autant plus incompréhensible que sa hiérarchie a d’abord annoncé à son équipe, suite à son hospitalisation, qu’il n’était pas transféré chez P2M, ce qui lui a été transmis par ses collègues.

Lors du CSE du jeudi 30 septembre, les élus SUD ont redemandé solennellement à la direction de revenir sur sa décision. La direction a réitéré son refus d’annuler le transfert de Bruno chez P2M, en ajoutant que rien de prouvait l’authenticité de sa situation médicale, et qu’un état de santé et une externalisation sont deux choses distinctes !

De nombreux élus des autres syndicats présents à ce CSE se sont solidarisés avec notre demande.

Nous n’en resterons pas là. La direction de Renault doit annuler le transfert de Bruno chez P2M.

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Vidéo

(Vidéo) Ne reste pas seul.e, syndique-toi à Solidaires !

Ne reste pas seul.e, syndique-toi à Solidaires ! from Union Syndicale SOLIDAIRES on Vimeo.

Pour défendre nos droits et changer la société, du privé comme du public, rejoins les syndicats de l’Union syndicale Solidaires !

Avec Sud éducation et Sud Solidaires Amazon.


— 
Solidaires national – 2021 – durée 4mn

Vidéo réalisée dans le cadre des émissions “Expression directe” diffusée sur les chaînes du service public : diffusion le 03/10/21 sur France 3 vers 10h45.

Canal Marches / Solidaires

Pour défendre nos droits et changer la société, du privé comme du public, rejoins les syndicats de l’Union syndicale Solidaires !

Avec Sud éducation et Sud Solidaires Amazon.

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Solidaires national – 2021 – durée 4mn

Vidéo réalisée dans le cadre des émissions “Expression directe” diffusée sur les chaînes du service public : diffusion le 03/10/21 sur France 3 vers 10h45.

Canal Marches / Solidaires

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Actu Solidaires 78 Grève

5 octobre : journée de grève interprofessionnelle


Les organisations CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL affirment l’urgence d’augmenter le SMIC et les grilles de classifications, le point d’indice de la Fonction Publique, les pensions, les minima sociaux et les bourses d’études.
Elles appellent les femmes et les hommes de toutes les professions, les jeunes, les retraité.es à se mobiliser, le 5 octobre, par la grève et les manifestations, pour obtenir de meilleurs salaires, pour leurs emplois et leurs droits et une meilleure protection sociale. D’ores et déjà, elles décident de se revoir à l’issue de cette mobilisation.


Vidéos

Pour la revalorisation de nos salaires, en grève le #5octobre

Notre affiche pour la période

Notre tract concernant la construction de la mobilisation du 5 octobre

Le tract de Solidaires Fonction publique

Le Communiqué intersyndical du 30 août 2021 appelant au 5 octobre

Les organisations syndicales CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL réunies le 30 août appellent à la mobilisation de l’ensemble des travailleur-ses du secteur privé et public, et la jeunesse, le mardi 5 octobre 2021.

Elles rappellent qu’elles ont mis en garde le gouvernement, au début de l’été, face à ses projets de régression sociale. Elles ont, à cette occasion, formulé des solutions économiques et sociales pour sortir de la crise sanitaire.

Elles s’opposent à ce que la situation sanitaire soit utilisée par le gouvernement et le patronat pour accélérer la remise en cause des droits et des acquis des salarié-es et des jeunes. L’élargissement et l’accélération indispensables de la vaccination demandent de renforcer l’accès à la santé, les moyens de l’hôpital public et de la médecine du travail. Cela nécessite de convaincre et de rassurer, et non de sanctionner les salarié-es.

En cette rentrée, l’emploi est une des préoccupations essentielles des jeunes et du monde du travail. La précarité est en forte hausse, et malgré une opposition unanime, la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage reste d’actualité. Le retour de la réforme des retraites que nous avons combattue et empêchée revient à l’ordre du jour. Gouvernement et patronat veulent imposer de nouveaux reculs sur les retraites. Le chômage partiel a provoqué la plupart du temps des baisses de rémunération importantes.
Trop de salarié.es, notamment les travailleurs-ses particulièrement exposé-es et dits de « 2ème ligne », maintenu.e.s à de bas salaires ne voient aujourd’hui aucune perspective d’amélioration.
Les agent.e.s de la fonction publique attendent toujours et depuis des années des mesures salariales à la hauteur de la perte de leur pouvoir d’achat. Les jeunes ont vu l’investissement dans les aides directes baisser ces dernières années. Le dernier recul en date étant la suppression du repas à 1 euro pour toutes et tous, dont nos organisations réclament le rétablissement.

C’est pourquoi elles exigent :

• L’augmentation des salaires,
• l’abandon définitif des contre-réformes des retraites et de l’assurance chômage,
• un vrai travail avec un vrai salaire pour toutes et tous et l’égalité professionnelle femmes/hommes ;
• la conditionnalité des aides publiques selon des normes sociales et environnementales permettant de préserver et de créer des emplois ;
• l’arrêt des licenciements et la fin des dérogations au Code du travail et garanties collectives.
• un coup d’arrêt à la précarisation de l’emploi et à la précarité des jeunes en formation et une réforme ambitieuse des bourses ;
• la fin des fermetures de services, des suppressions d’emplois, du démantèlement et des privatisations dans les services publics et la fonction publique et le renforcement de leurs moyens ;
• Le rétablissement de tous les droits et libertés pour la jeunesse comme pour le monde du travail.

Les organisations CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL affirment l’urgence d’augmenter le SMIC et les grilles de classifications, le point d’indice de la Fonction Publique, les pensions, les minima sociaux et les bourses d’études.
Elles appellent les femmes et les hommes de toutes les professions, les jeunes, les retraité.es à se mobiliser, le 5 octobre, par la grève et les manifestations, pour obtenir de meilleurs salaires, pour leurs emplois et leurs droits et une meilleure protection sociale. D’ores et déjà, elles décident de se revoir à l’issue de cette mobilisation.

Montreuil, le 30 août 2021


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