Lundi 17 octobre : rassemblement de 13h30 à 17h, référé suspension au tribunal administratif de Versailles, 56 avenue de Saint Cloud à Versailles
Non à la répression contre Kai Terada ! Toutes les informations à retrouver ici
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Texte de la Coordination contre la répression et les violences policières de Paris
Le 28 septembre 2022, la Bourse du Travail de Paris a laissé s’installer dans ses murs une opération de propagande orchestrée par deux syndicats de policiers — dont le plus raciste et réactionnaire, Alliance Police Nationale —, en présence du préfet de police et du ministre de l’Intérieur! Tout cela dans un silence assourdissant, venant d’abord des centrales syndicales qui siègent à la Commission administrative de la Bourse du Travail [1], tout comme de la part des partis de la gauche d’appareil ou des ONG de «défense des libertés». Surtout qu’une première réunion de préparation, au même endroit, a eu lieu le 7 septembre dernier! [2]
Depuis quelques mois, nous avons remarqué que des sections syndicales de policiers UNSA deviennent de plus en plus présentes à la Bourse, essentiellement des agents de la nouvelle police municipale parisienne qui prévoit de recruter à terme plus de 3000 flics. Très souvent, c’est la grande salle Ambroize Croisat qui les accueille. Déjà, se réunir aux côtés de flics (en uniforme!) nous met plus que mal à l’aise, étant nous même proches de victimes ou victimes directes de leur oppression, mais le grand spectacle du 28 septembre fut d’une toute autre ampleur. Cette grande messe entérinait la création d’un bloc syndical ultra-autoritaire, regroupant treize organisations autour d’UNSA police et d’Alliance, pour tenter d’écraser aux prochaines élections de décembre les keufs de SGP-FO, les soi-disant «flics de gauche» (FO est historiquement très proche du PS). Derrière ce décor perfide, comble de l’obscène, se sont affichés dans les tribunes de la Bourse du Travail les deux plus grands exécutants de la répression quotidienne, à savoir le ministre agresseur Darmanin et le préfet Nunez, lui-même ancien ministre, qui ont «répondu à l’invitation» pour finalement faire allégeance aux petits chefs de la syndicalo-milice nationale.
Après sa déplorable démonstration de force devant l’Assemblée nationale en mai 2021, accompagnée de presque tous les partis politiques (PS, PC et EELV étaient là, en compagnie des leaders de toute la la droite et des ministres), Alliance investit maintenant les Bourses du Travail?
On se contrefout des calculs politiques de quelques syndicats de flics. D’ailleurs en sont-ils vraiment? Il s’agit avant tout pour Alliance, de répandre l’idée d’une gestion toujours plus violente de la société et non de lutter contre un patron. On sait bien qu’il n’y a pas de flics de gauche ou de droite, ce sont tous des soldats de l’État et du capital. Et rappelons-le, la justice a toujours été au service de la police. La colère vient du fait que cette opération ait pu se dérouler sous nos yeux, dans une Bourse du Travail, en présence d’un ministre d’État. En colère qu’aucune organisation syndicale n’ait agi avant pour s’y opposer et qu’aucune non plus ne se soit prononcée sur ce meeting deux semaines après les faits. Comment cela a-t-il pu se réaliser sans opposition, sans résistance?
Les Bourses du Travail ont eu un rôle profondément émancipateur dans l’organisation de la classe ouvrière il y a une centaine d’années. L’idée même de créer un lieu autogéré, qui échapperait aux structures étatiques comme à l’influence des cartels et des capitaines d’industrie, était foncièrement révolutionnaire, à la fois produit et instrument de l’anarcho-syndicalisme. Tout au long du 19è siècle le mouvement ouvrier tient à bonne distance tout fonctionnaire d’État et les forces de police, compris à juste titre comme les forces répressives du capitalisme. A fortiori, il est impensable des les accueillir dans les murs des Bourses du Travail.
Aujourd’hui encore, elles restent un lieu de résistances, d’échanges, d’élaborations.
Les Nuits Debout en 2016 ont redonné vie à cette Bourse rue du Château d’eau, toute proche de la place de la République, renommée pour l’occasion place de la Commune. Alors la voir foulée par un ministre d’État accusé de violences sexuelles, multipliant les propos racistes, c’en est trop!
Le silence des organisations syndicales qui a entouré cette réunion inquiétante est assourdissant. Assourdissant pour les libertés publiques, inquiétant pour l’autonomie des organisations syndicales.
Il est impératif pour nous de réaffirmer la violence et la menace que représente la présence des flics et de toute force répressive de l’État à l’intérieur des Bourses du Travail. Le mouvement ouvrier n’a de cesse de combattre et de s’émanciper des lois liberticides et de l’exploitation capitaliste. Les flics et toutes les cohortes dites de «sécurité» sont les garants de cet ordre capitaliste et des injustices sociales qui lui sont liées. Il est impossible de banaliser cette présence quand nous combattons sans relâche pour la justice sociale, la fin de l’exploitation et pour l’égalité des droits.
Nous espérons que nombre d’organisations syndicales, de groupes et de collectifs relaieront autour d’elles et eux cette sinistre nouvelle afin que cette infamante présence policière à l’intérieur de la Bourse du Travail, adoubée par les plus hauts représentants de l’État sécuritaire, soit à jamais reléguée au magasin des mauvais souvenirs. Et si d’aventure il leur prenait l’envie de réitérer, soyons présents, en nombre, devant NOTRE Bourse du Travail, pour dénoncer cette exécrable présence.
Coordination contre la répression et les violences policières, 11 octobre 2022
[1] La Commission administrative gère l’utilisation des salles de la Bourse. Elle est composée de délégué.es désigné.es par les organisations syndicales admises en son sein, soit pour la CGT (6 membres), CFDT (4), FO (4), CFTC (2), Unsa Éducation (2) et Solidaires (2).
[2] On s’est fait souffrance et sali les yeux en allant consulter le groupe facebook d’Alliance Police nationale…
La cour a confirmé la responsabilité personnelle des dirigeant.es de France Télécom dans le harcèlement moral institutionnel en vigueur dans l’entreprise entre 2007 et 2010. Celui-ci n’en est que conforté comme concept juridique.
Nous regrettons l’allègement des peines des condamné.es et les relaxes de deux prévenu.es, ainsi que la minoration des indemnisations des parties civiles, dont de nombreuses à 1 euro.
L’indemnisation amiable d’Orange n’est pas remise en cause, comme l’a souligné la Présidente, mais cette décision laisse un goût amer.
En effet, pas de prison ferme pour ces délinquants, mais les victimes, elles, n’auront pas eu de sursis.
Nous attendons d’analyser avec nos avocats les 341 pages du délibéré, pour envisager les suites judiciaires éventuelles.
Mais c’est sur le terrain que nous continuons chaque jour à contrer des méthodes de management dont les effets délétères restent d’actualité : 6 suicides chez Orange depuis quatre mois.
Ne manquez pas le passionnant livre sur le procès France Télécom La Rasison des plus forts où Solidaires est particulièrement engagé et de plus de lecture facile, malgré les drames vécus par les salarié.es et l’arrogance des employeurs !
La France lanterne rouge de l’Union européenne en matière d’accidents mortels au travail.
Selon les dernières statistiques publiées par Eurostat (1) concernant l’année 2019, la France avec un taux de 3,53 accidents mortels du travail pour 100 000 travailleurs- ses est lanterne rouge de l’UE où le taux moyen est de 1,73. Les 3 premières places étant occupées par les Pays Bas (0,48) la Suède (0,72) et l’Allemagne (0,79). Le Royaume Uni souvent dans le trio de tête n’est plus renseigné depuis le Brexit. La position de la France n’a cessé de se dégrader pour prendre le rang de la Roumanie longtemps en queue de peloton et qui gagne 5 places au classement en divisant presque par 2 son taux de fréquence.
Concrètement cela représente en France prés de 656 000 accidents du travail ( avec arrêt) par an en 2019, auquel il faut ajouter 100 000 accidents de trajets et 50 000 arrêts pour maladies professionnelles soit plus de 800 000 par an.
Pour les accidents mortels, en 2019, avec 733 ( contre 553 en 2018 ) c’est 2 morts par jour au travail, en y ajoutant les 283 morts lors des trajets du domicile et les 248 décès pour maladie professionnelle, on arrive à 1264 morts en lien avec le travail (plus de 3 par jour).
Principaux risques
Risques à l’origine de l’accident (les 3 premières causes) | % d’accident | % décès |
Manutention manuelle | 50 % | 13 % |
Chute de plain – pied | 17 % | 5 % |
Chute de hauteur | 11 % | 16 % |
Des responsabilités patronales et gouvernementales
On ne peut pas s’interroger sur cette augmentation sans chercher des liens avec la dégradation des conditions de travail, l’offensive patronale sur le toujours plus de rentabilité, le recours à la sous traitance, le déficit de formation afin de faire des économies, la précarisation du salariat…
L’attaque gouvernementale avec la suppression des CHSCT ( organisme spécifiquement dédié à la prévention des risques ) par Macron lors de son précédent mandat ne va sûrement pas améliorer les choses.
En avril 2022 à l’occasion de la journée internationale de commémoration des morts et blessés au travail, la CES (3) ( Confédération Européenne des Syndicats) alertait des risques d’une dégradation au sein de l’UE pour la décennie à venir avec une projection de 30 000 morts dont près de 8 000 pour la France. (Selon une étude de l’ETUI Institut syndical européen de la CES).
Les femmes plus sévèrement touchées
Selon une étude de l’ANACT (2) de mars 2022 les femmes subissent une dégradation importante : depuis 2001 alors que le nombre d’accidents du travail baisse de -27,2% pour les hommes la progression est continue pour les femmes (+41,6%). Depuis 2013 alors que le nombre global d’accident du travail a augmenté de 6,1 %, l’augmentation est de 18,3 % pour les femmes.
L’ANACT constate que les activités de service (santé, action sociale, nettoyage, travail temporaire) comptabilisent le plus d’accidents du travail pour les femmes avec plus de 106 000 accidents reconnus. Dans ce secteur où les effectifs salariés ont augmenté de 22% sur la période 2001-2019, on constate une hausse de 110% des accidents de travail pour les femmes.
Une fois de plus les femmes subissent des discriminations supplémentaires.
Des morts invisibles
C’est le constat que l’on peut faire tant on parle peu de ces milliers de personnes accidentées et de ces centaines de décès annuels. Le journal de 20h00 ne s’ouvre jamais sur la mort tragique d’un-e salarié-e sur sur son lieu de travail. Qui a entendu parlé de cette femme de 55 ans agente de nettoyage d’une société sous traitante d’ADP morte le dimanche 3 juillet dernier sur les pistes de l’aéroport de Roissy après avoir été percuté par un engin ?
Dans son ouvrage paru en 2021 « Accidents du travail, des morts et des blessés invisibles »la sociologue Véronique Daubas-Letourneux questionne l’invisibilité de ce fléau.
Cela ne peut que renforcer la nécessité de faire connaître cette réalité ainsi que l’intransigeance des syndicalistes dans la bataille pour l’amélioration des conditions de travail et l’égalité hommes femmes.
Ph Morice ancien élu Cgt en CHSCT
Sud éducation 78 sera présent, aux côtés de Kai, des camarades du 92 et de toutes celles et tous ceux qui se rendront devant le ministère pour dénoncer la répression syndicale et appuyer la saisine de la défenseure des droits par Sud éducation pour mettre en lumière la discrimination syndicale dont notre organisation est victime.
Notre camarade Kai Terada, co-secrétaire départemental de SUD éducation 92, fait actuellement l’objet d’une procédure de répression anti-syndicale. Il s’est vu notifier le jeudi 22 septembre, le lendemain d’une mobilisation très réussie devant le ministère, une mutation dans un lycée des Yvelines. Le rectorat justifie cette mesure en évoquant nommément son activité syndicale. Le ministre a écrit à Kai jeudi 29 septembre pour lui signifier qu’il levait sa suspension : c’est absurde puisqu’il est affecté dans un nouvel établissement, mais cela montre que le dossier est sur la table du ministre.
En effet, la répression dont Kai fait l’objet est la dernière d’une longue suite de répressions depuis plusieurs années, dans deux vagues principales. La première est la répression suite aux mobilisations contre les E3C, dans une logique typique de l’autoritarisme de Blanquer. Cela a été le cas au lycée de Melle (79), au lycée Mauriac de Bordeaux (33), au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand (63), à Dole (39) ou à Cahors (46) par exemple.
La seconde, peut-être plus inquiétante encore, concerne des personnels victimes de “mutations dans l’intérêt du service”. Dans ces situations, des syndicalistes font l’objet de décisions administrative de mutation qui ne font l’objet d’aucune procédure contradictoire, puisque depuis la loi de transformation de la Fonction publique en 2018 il n’est plus besoin de les présenter en commission paritaire. C’est tout simplement le fait du prince, qui n’est pas acceptable dans un État de droit. Cela a été le cas au collège République de Bobigny (93), à l’école Marie Curie de Bobigny (93), ou encore à l’école Pasteur de Saint-Denis (93). C’est le cas maintenant de Kai Terada.
Dans une majorité de ces situations, ce sont des personnels de SUD éducation qui sont visés : en effet, notre syndicat, dont les équipes sont toujours en première ligne des mobilisations, est dans le viseur du ministère depuis Blanquer.
Il faut mettre un coup d’arrêt à la politique ministérielle ! Obtenir la réintégration de Kai, ce serait une victoire pour le syndicalisme dans son ensemble, et au-delà pour le droit des personnels à se mobiliser en défense du service public d’éducation.
Pour SUD éducation, il est temps de passer à la vitesse supérieure pour gagner !
Pour cela, SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à construire une grande journée d’action en soutien à Kai et à tou·tes les victimes de la répression anti-syndicale le 11 octobre :
SUD éducation prendra contact avec les intersyndicales aux différents niveaux pour faire de cette journée une réussite dans les territoires. SUD éducation invite les personnels à s’emparer de cette journée de mobilisation pour protester contre toutes les situations de répression anti-syndicales qui existent localement.
Au sommaire : manifestation Salaires et retraites à Mantes-la-Jolie, transports à Limay, rencontre-exposition procès Lombard à Limay
Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org
Commencée le 28 juin, à la veille des congés scolaires, la lutte a impliqué les salarié-es de l’ensemble des 10 sites de stockage Storengy du pays, dont 2 dans les Yvelines : Beynes et St Illiers.
Ce sont les propositions indécentes du patronat de la branche qui ont mis le feu aux poudres : 0,5 % en ouverture de négociations, alors que la perte de pouvoir d’achat est estimée à 15 % sur les 10 dernières années et que le contexte inflationniste va perdurer avec 6 % prévu pour l’année 2022. Dans le même temps les entreprises distribuent des dividendes records à leur actionnaires (par exemple Engie, 20 milliards d’euros sur 15 ans)
La détermination a payé !
Grève reconductible, piquet de grève, filtrage des entreprises, influence sur le remplissage des réservoirs, front commun des 4 fédérations syndicales qui refusaient les miettes proposées, rassemblement de soutien à l’entrée des sites. Les agents en luttes ont tenu bon, malgré la période estivale et les congés, malgré les pressions des directions et les menaces par constats d’huissier. Victoire Entrant dans leur 4éme semaine de lutte, les grévistes font craquer les patrons. Lors de la réunion de négociations du lundi 18 juillet avec la direction de STORENGY France et la DRH d’Engie, les patrons concèdent :
– Des mesures de revalorisations des salaires inférieurs à 2200 euros, ce qui représente pour les agents concernés une augmentation de 4,6 %
– Pour les salaires intermédiaires entre 2260 et 3035 euros sont obtenus 2,3% d’augmentation.
– Des mesures complémentaires en 2023 en cas d’évolution insuffisante du salaire de base dans la branche dans les IEG (Industries Électriques et Gazières)
– Maintien des volumes annuels des mesures d’avancements individuels initialement prévus (NAO), donc il n’y aura pas de coup de rabot ailleurs et cela ne se fera pas au détriment des déroulés de carrières d’autres agents.
– En octobre 2022 : Versement d’une prime transport de 310 euros en moyenne et d’une prime pouvoir d’achat de 400 euros, suivie d’une prime performance de 250 euros en décembre.
– Possibilité de remplacer la moitié des heures de grève par divers absences, heures d’assemblée générale renouvelées, et garantie de destruction de tous les constats nominatifs par huissier et aucunes poursuites envers les grévistes.
Après avoir voté la possibilité pour le gouvernement de réglementer le régime d’assurance chômage par décret en court-circuitant l’UNEDIC et les organisations syndicales qui seront simplement « consultées », les député-es des formations de droite et d’extrême-droite ont aggravé le projet de loi présenté par le gouvernement au sujet de la réforme chômage.
Convaincus que l’ennemi n’est pas le chômage mais les chômeurs-ses, ces député-es ont adopté une disposition réputant les abandons de poste de travail comme autant de démissions n’ouvrant pas droit aux allocations chômage. Tout cela sans aucune étude d’impact et sur la base du tropisme idéologique patronal comme quoi ce ne sont jamais les conditions de travail ou les rémunérations trop basses qui sont en cause mais la mauvaise volonté des travailleurs-euses à s’adapter à l’offre de l’emploi qui leur est faite et qu’il faudrait par conséquent sanctionner. En cas d’abus, la droite propose de saisir les prud’hommes… mais une fois le mal fait, à savoir que le/la salarié-e aura été viré-e sans autre forme de procès !
A noter, mais cela n’est évidemment pas une surprise, que l’extrême droite ne s’est pas opposée à l’amendement. D’autant moins que la même a proposé par la suite un amendement pour que soit sanctionné un refus de CDI à la suite d’un CDD. Amendement finalement rejeté mais un groupe de travail a quand même été créé pour étudier la question !
Ajouté à cela la disparité de l’indemnisation chômage selon la localisation des chercheurs d’emploi et des bassins d’emploi, la modulation de la durée d’indemnisation selon la conjoncture, soit le dispositif canadien fortement critiqué pour les inégalités qu’il crée, l’entreprise de destruction des droits des travailleurs-ses les plus précaires et fragiles marche à plein tube. Pour mieux saper ensuite les droits de celles et ceux qui sont dans l’emploi. Tout cela avant une réforme des retraites qui promet de jeter nombre de travailleurs-euses dans la précarité, le chômage et la pauvreté.
Pour l’Union syndicale Solidaires, ce qu’il nous faut c’est une continuité du salaire entre deux emplois, ce sont les 32h sans perte de salaire, un recrutement massif dans les services publics, une véritable bifurcation écologique et l’augmentation générale des salaires !
Pour le bien social, s’opposer aux capitalistes par tout moyen est une nécessité impérieuse ! Ils doivent être empêchés de nuire, notre camp social doit construire sans attendre le rapport de force indispensable.
Témoignage. Un salarié du Technocentre raconte ce qui l’a amené à se syndiquer récemment à SUD.
Alors que j’étais étudiant en Chimie à l’IUT de Rennes, nous avions dans la dernière année scolaire une session d’une demi-année d’initiation au Droit et au Juridique.
Je me souviens très bien de notre professeur de Droit. Bien que donnant normalement des cours à des élèves appelés à devenir juge ou avocat, il se mettait à notre niveau pour nous expliquer des principes parfois complexes. Ses cours étaient très intéressants.
Il nous a un jour parlé du syndicalisme. Et il nous a dit que c’était alors que nous étions jeunes qu’il fallait adhérer à un syndicat. Il se doutait que peu d’entre nous le ferait et que cela était dommage.
J’avais alors 21 ans. Et c’est il y a 3 ans, à l’âge de 53 ans, que je me suis syndiqué !
Pour moi se syndiquer est une façon, à mon niveau, de faire partie de la vie sociale de notre pays. C’est un acte civique comme de voter.
C’est aussi participer à la vie de l’entreprise.
Et c’est aussi, bien sûr, mieux connaitre ses droits, et les faire respecter.
Je ne vais pas vous faire un couplet sur le long passé du Droit du travail et du combat de nos ainés. Mais néanmoins, lorsqu’on regarde autour de nous dans le monde, et même en Europe et en France, on voit le recul de certains acquis sociaux et sociétaux. Il y a toujours un risque de voir la situation reculer dans le mauvais sens.
Alors votez en novembre prochain ! Cela donnera plus de poids aux syndicats pour vous représenter et vous défendre. Et pensez aussi à la possibilité d’adhérer à un syndicat, ce qui ne peut que lui donner plus de possibilités d’action.
Et pourquoi SUD ?
Je me suis syndiqué à SUD parce que je connaissais une ancienne collègue qui y était déjà adhérente. Et parce que je pense que SUD défend bien le droit des salariés, qu’ils soient APR, ETAM ou cadres.
SUD n’hésite pas à s’engager, à défendre les salariés et à négocier dans leurs intérêts. SUD est peut-être encore petit, mais surement costaud !
Le Comité France de soutien à l’historien Maati Monjib et à tous les détenus politiques et d’opinion au Maroc s’inquiète de la situation des droits humains qui ne cesse de s’aggraver dans ce pays.
Le Maroc durcit la répression contre toute voix critique dénonçant les atrocités du pouvoir et les injustices sociales. En effet, une vague de répression s’abat ces derniers mois sur des activistes des droits humains : Saïda El Alami, militante des droits humains, arrêtée le 23 mars 2022, a été condamnée à 3 ans de prison ferme au Maroc, la Cour d’appel de Casablanca ayant alourdi, mercredi 21 septembre 2022, sa peine à l’issue de son procès en appel. Elle avait été condamnée en première instance à 2 ans de prison ferme notamment pour « outrage envers un corps constitué » et une amende de 5 000 dirhams (environ 470 euros).
Membre du collectif « Femmes marocaines contre la détention politique », elle avait affiché à plusieurs reprises son soutien à des journalistes ou prisonniers d’opinion.
Rida Ben Othman, militant des droits humains, membre de l’AMDH et docteur en droit, spécialité droit numérique, a été arrêté le 9 septembre 2022.Les chefs d’accusation (outrages et violences à fonctionnaire public, outrage envers les corps constitués, selon les articles 265, 263 et 447-2 du code pénal marocain) sont fabriqués de toute pièce. Pire encore, il est accusé d’avoir violé l’état d’urgence selon l’article 4 du décret du 23 mars 2022.
La Cour a accepté d’accorder un délai pour préparer sa défense, répondant à la demande de son avocat, Maître Hassan Tass, mais a refusé les deux demandes de liberté provisoire de l’accusé et d’accès de ce dernier à son dossier.Il est actuellement seul dans une cellule après avoir passé les dix premiers jours dans l’isolement total au nom de mesures anti-covid.
Amnesty International a publié le 21/09/2022 un communiqué demandant sa libération immédiate et l’abandon de toutes les charges retenues contre lui et précise qu’;il a déjà purgé quatre ans d’emprisonnement par le passé. Rida Ben Othman a entamé une grève de la faim pour protester contre son incarcération et les accusations à son encontre.
D’autres, comme Taoufik Bouachrine, Omar Radi, Soulaimane Raissouni,croupissent dans des prisons après des procès entachés d’irrégularités et des accusations montées de toute pièce, condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement. C’est ainsi que le pouvoir marocain se venge de journalistes qui, après enquêtes, osent publier sur des pratiques du régime peu orthodoxes. Les mesures de vengeance se poursuivent même après leur condamnation par des humiliations, la non distribution de leur courrier et la confiscation de leurs écrits personnels (notes, roman en cours pour SoulaimanRaissouni lors de son transfert d’une prison à une autre). C’est pour protester contre cette confiscation que ce dernier est en grève de « la communication »,refusant tout contact avec l’extérieur, et y compris avec le médecin alors que son état de santé reste fragile et inquiétant après la grève de la faim qu’il amené précédemment pendant plus de quatre mois.
Maâti Monjib, quant à lui, l’homme qui dérange peut-être le plus le pouvoir, si l’on en croit l’ampleur du harcèlement, des menaces et des moyens mis en place pour le maintenir « dans une prison à ciel ouvert » : en effet, libéré après presque trois mois de détention préventive, ses comptes ont été bloqués, il ne peut retirer de l’argent, il ne peut travailler, il est empêché de quitter le territoire marocain pour retrouver sa famille qui vit en France, honorer des invitations académiques ou pour faire le bilan de santé dont il a besoin dans son pays d’adoption, la France et le pouvoir l’isole de plus en plus.
Que dire enfin de ce qu’il advient quand de simples citoyens manifestent pacifiquement pour réclamer un meilleur accès aux soins, à l’éducation, à un pouvoir d’achat plus juste et à des mesures sociales basiques ? Les nombreux manifestants du Rif croupissent eux aussi dans des prisons pour le simple fait d’avoir réclamé ces droits élémentaires, certains, comme Nacer Zefzafi, ayant pris des peines de prison très lourdes.
Ce ne sont que quelques-uns des exemples trop nombreux montrant l’envers du décor d’un pays qui ne respecte ni sa propre Constitution ni les accords internationaux relatifs aux droits humains ! Le comité France de soutien continuera d’être solidaire de ces victimes et de dénoncer les pratiques autoritaires et inacceptables de ce régime.
3 octobre 2022