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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Ressources juridiques Santé-Social

Obligation vaccinale et passe sanitaire au travail : Foire aux Questions Sud Santé Social

Cette rubrique est vouée à évoluer, être complétée et précisée au fur-et-à mesure. Merci de faire attention en conséquence à la date de Mise à Jour indiquée – la commission juridique Dernière mise à jour : 1er octobre 2021 (arrêts maladie et suspension)

Rappel du contexte

La loi 2021-1040 et ses décrets d’application interviennent dans le contexte politique et législatif de la « gestion de la sortie de crise sanitaire ». Ils viennent ainsi préciser et prolonger la loi 2021-689 du 31 mai 2021.

Parmi d’autres mesures, la loi 2021-40 crée en particulier l’obligation vaccinale COVID pour les établissements sanitaires. Elle étend également le dispositif du passe sanitaire aux salarié.e.s de nombreux établissements du social et médico-social.

Notons à nouveau que le Conseil Constitutionnel a spécifié à plusieurs reprises dans sa décision du 5 août 2021 (DC du 5 aout 21 n°30, 39, 43, ET 83) que la constitutionnalité des dispositions examinées devait s’apprécier au regard de la proportionnalité liée au « contexte sanitaire ».

La conséquence en est que tout ce qui est dérogatoire au droit commun n’est légal que dans ces conditions.

Il s’agit en effet de dispositifs d’exception, dérogatoires voire contraires au droit commun, en particulier à travers ses mesures de suspension et de privation de rémunération, qui emportent les mêmes effets que des mesures disciplinaires sans relever officiellement de ce domaine, privant donc les travailleuses et travailleurs d’un minimum de garanties, mais sans préciser quels nouveaux effets ils produisent dans un certain nombre de domaines, notamment celui de la protection sociale.
Au-delà du débat sur l’obligation vaccinale en tant que telle, il s’agit d’une nouvelle attaque extrêmement grave sur le droit du travail, et syndicalement il nous faut aussi répondre sur ce terrain, en complément des luttes sur le terrain.

Notre analyse est que, par la force des choses, les solutions doivent être trouvées dans le droit commun, par analogie avec des situations suffisamment proches et qu’il faut donc réexaminer la jurisprudence.

Ce sont ces analyses que nous vous proposons ici, les plus solidement possibles, mais en dernière instance ce sont les juridictions compétentes qui trancheront, prud’hommes et tribunaux administratifs, puisqu’il y a de fortes chances que nos employeurs ne suivent pas les pistes favorables aux salarié.e.s et agent.e.s.

Un certain nombre de jugements en référé sont déjà tombés, nous les signalerons à chaque fois que possible.

Tous les personnels sont-ils concernés, quel que soit leur poste, en contact ou non avec le public ?

Dans les établissements et services concernés par le passe sanitaire, seul.e.s les agent.e.s et salarié.e.s et agent.e.s en contact avec le public le sont. Pour cette raison, un reclassement temporaire des professionnel.le.s est envisagé par la loi.
Dans les établissements et/ou services concernés par l’obligation vaccinale, oui. Il n’est fait aucune distinction de postes, de métiers. Dans une instruction récente, le ministère a même précisé que cela concernait également… les postes en télétravail. 
Seuls sont exemptés les personnels relevant des sièges sociaux des établissements concernés lorsqu’ils sont constitués en entités juridiques distinctes.

Selon nous, il s’agit d’un des principaux indices d’une mesure disproportionnée qui aurait pu conduire à prononcer une inconstitutionnalité partielle de l’obligation vaccinale, si le Conseil Constitutionnel avait été saisi sur ce point spécifique. Ce point pourrait ainsi être soulevé à l’occasion d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité dans toute procédure concernant une mesure de suspension prise dans le cadre de l’application de la loi, devant les prud’hommes ou un juge administratif.

L’employeur n’a pas le droit de me demander des informations médicales

Dans le cadre du droit commun, l’employeur ne peut pas interroger sur des questions de santé EN GENERAL.

Cependant, une atteinte au secret médical ne peut être jugée légale que si elle est la conséquence nécessaire et là encore proportionnée d’une considération d’ordre public, telle que la protection de la santé publique (voir aussi ; CE, 8 février 1989, Conseil national de l’Ordre des médecins).

Mais dans le cadre spécifique du COVID, la loi lui fait obligation de contrôler des documents spécifiques, prévus par la loi et présentés sous une certaine forme fixée par décret, et que la même loi prévoit par ailleurs que le salarié est tenu de présenter. Certes cela reste des données médicales, mais c’est une procédure spécifique. L’employeur peut ainsi déléguer ce pouvoir, à des personnes nommément habilitées à le faire et dont le nom est répertorié sur une registre spécifique. 
Ce contrôle ne peut se faire qu’avec les seuls outils légaux, via les certificats délivrés par ameli.fr ou les lecteurs tousanticovid notamment, car ils ne permettent pas de connaître la nature de la conformité.

Les documents recueillis dans ce cadre ne peuvent être conservés, seul le résultat du contrôle doit être conservé. Les directions doivent donc détruire le document permettant de vérifier la conformité et seulement conserver l’information selon laquelle la personne est à jour.

Les Certificats médicaux de contre-indication et de rétablissement quant à eux, transitent par la médecine du travail (instruction DGOS du 14 septembre, questions-réponses du ministère du travail)

Ainsi tout employeur ou chef de service qui chercherait à vérifier le statut vaccinal ou sérologique de toute autre manière que ce soit serait effectivement en faute, selon le Tribunal Administratif de Nîmes qui s’est prononcé en référé contre une note de service d’une collectivité territoriale.

De plus, dans le cadre du passe sanitaire, l’employeur ne peut demander le statut vaccinal ou le passe sanitaire à l’entretien d’embauche, le contrôle légal ne commence qu’une fois les fonctions prises.

La vaccination obligatoire est-elle une nouvelle condition de l’aptitude ?

NON, malgré ce que voudrait nous faire croire le ministère.

Ainsi, dans son instruction du 14 septembre 2021, publiée au BO du 15/9, la DGOS prétend :

“A compter du lendemain de la publication de la loi de gestion de la crise sanitaire, l’obligation vaccinale, satisfaite par un schéma vaccinal complet (cf tableau page 9), devient progressivement une nouvelle condition d’exercice d’activité pour les agents des secteurs de la santé, du social et du médico-social.” (p. 389)

Or, cette notion ne se trouve pas dans la loi, et une instruction ministérielle n’a pas la possibilité d’ajouter aux mesures prises par voie législative. La véritable obligation vaccinale est ainsi fixée par l’article L. 3111-4 du Code de la santé publique, dont le contenu ne peut être modifié que par une nouvelle loi, prise après avis de la Haute Autorité de Santé (HAS). Le gouvernement peut ainsi seulement SUSPENDRE une obligation vaccinale, comme il est prévu d’ailleurs pour l’obligation COVID, et comme c’est le cas pour la vaccination contre la grippe saisonnière depuis 2006.

On insistera donc encore une fois sur le fait que la la Loi du 5 aout est une loi d’urgence, conditionnée par l’évolution de la situation sanitaire, et qu’elle doit être rediscutée au plus tard au 15 novembre en fonction des données actualisées du pays.

Quelle est la durée maximale de la suspension du contrat / des fonctions ?

Pour le passe sanitaire, en toute logique jusqu’au 15/11/2021… sous réserve d’une extension ultérieure que nous redoutons, sachant que le projet de loi initial prévoyait une durée au 31/12/2021.

Pour l’obligation vaccinale, qui n’a pas de limite définie dans le temps pour le moment, la suspension est donc potentiellement elle aussi indéfinie. Elle peut intervenir par décret du ministre de la santé, comme ça a été le cas pour l’obligation vaccinale de la grippe, suspendue par Agnès Buzyn.

Toutefois, l’article 21 de la loi prévoit ainsi que des débats peuvent avoir lieu, autant que nécessaire, avant le 15 novembre 2021 afin d’associer le Parlement à l’évolution de la situation sanitaire au regard de la loi du 5 août 2021 et aux mesures nécessaires pour y répondre. Ces débats devront se faire en fonction des données épidémiologiques actualisées pour trouver des mesures à nouveau proportionnées (cf introduction), et non plus selon les balances bénéfice/risque établies au mois d’août.

Une suspension “écraserait- t-elle “ les arrêts maladie et les disponibilités en cours au 15 septembre  ?

Non, et le ministère l’a confirmé à nos représentants, ainsi que par voie d’instruction ministérielle.

Pour les agents publics, sur cette question, la jurisprudence dans le cadre des suspensions disciplinaires, indique en effet que la suspension démarre à la fin de l’arrêt maladie. 

“Considérant, en quatrième lieu, qu’afin de prévenir une reprise d’activité le directeur général du centre national de gestion des praticiens hospitaliers et des personnels de direction de la fonction publique hospitalière peut légalement prendre une mesure de suspension à l’égard d’un praticien qui bénéficie d’un congé maladie ordinaire ; que la suspension n’entre alors en vigueur qu’à compter de la date à laquelle ce congé prend fin, sa durée étant toutefois décomptée à partir de la signature de la décision qui la prononce ; que, même si elle ne prévoit pas expressément une entrée en vigueur différée, la décision de suspension prise pendant un congé de maladie produit effet dans ces conditions et ne met donc pas fin au congé et au régime de rémunération afférent à celui-ci ; qu’ainsi, la cour n’a pas commis d’erreur de droit en jugeant que la circonstance que M. A…bénéficiait d’un congé maladie ne faisait pas obstacle à l’intervention de la décision litigieuse” (CE 31 mars 2017 n°388109)

Cette solution a par exemple été reprise par le TA d’Orléans.

La jurisprudence est transposable au dispositif de suspension lié à l’obligation vaccinale et au passe sanitaire, dans la mesure où sa fonction est de traduire l’interdiction d’exercer. 

L’agent public pourrait être formellement suspendu durant son arrêt maladie, mais conserverait sa rémunération liée au dispositif d’arrêt maladie. Tardivement et suite à nos interventions dans le cadre du Conseil Supérieur de la Fonction Publique Hospitalière, le ministère a tiré les conséquences de tout cela dans sa Foire aux Questions en Ligne :

Cette même logique est transposable aux agent.e.s en congé / repos ou en disponibilité puisque ces positions statutaires sont préconisées légalement comme premier recours pour éviter la suspension

Pour le secteur privé, le droit commun est identique. Durant sont arrêt maladie, le contrat de l’agent est déjà suspendu, il est rémunéra par la Sécurité Sociale via des indemnités Journalières. Il ne peut donc être suspendu de ses fonctions.

C’est là encore ce que rappelle le Ministère du Travail dans sa Foire aux Questions en ligne :

Que se passe-t-il en cas d’arrêt maladie postérieur à la date de la suspension ?

La suspension entraîne la suspension du contrat de travail pour les salarié.e.s, la suspension des fonctions pour les agents publics, avec pour conséquence l’interruption de la rémunération dans les deux cas.

La loi prévoit toutefois une distinction selon que ces suspensions soient prononcées au titre du passe sanitaire ou au titre de l’obligation vaccinale. 

Dans le second cas, le salarié ou l’agent public “conserve le bénéfice des garanties de protection sociale complémentaire auxquelles il a souscrit”

Il faut donc là encore regarder les solutions jurisprudentielles proposées dans le cadre du droit commun

Pour les agents publics, le Conseil d’Etat a ainsi jugé en 2006 que le fonctionnaire suspendu est toujours en position d’activité, il doit donc pouvoir bénéficier du congé maladie, et donc du régime de rémunération qui lui est lié.

“Considérant qu’il résulte de ces dispositions que le fonctionnaire qui fait l’objet d’une mesure de suspension est maintenu en position d’activité, et dispose dans cette position du droit à congé de maladie en cas de maladie dûment constatée le mettant dans l’impossibilité d’exercer les fonctions qu’il exercerait s’il n’était pas suspendu ; qu’ainsi le droit au congé de maladie ne peut être légalement refusé à un fonctionnaire au seul motif qu’à la date de sa demande il fait l’objet d’une mesure de suspension » (Conseil d’Etat, 22 février 2006, req. 279756).”

L’employeur peut-il me licencier pour non présentation du passe sanitaire ou non-respect de l’obligation vaccinale ?

Pour le passe sanitaire à partir du 30 août et l’obligation vaccinale à partir du 15 septembre, la procédure légale est la suspension du contrat (secteur privé) ou des fonctions (secteur public) jusqu’à présentation des documents prévus par la loi.

En outre, réglementairement, depuis le 9 août, un agent public ou un salarié soumis à l’obligation vaccinale pourrait aussi être suspendu si et seulement si il n’est pas en mesure de présenter un test négatif de moins de 72h dans le cas où il ne serait pas déjà à jour de ses obligations vaccinales (schéma complet, ou dispensé, ou certificat de rétablissement de moins de 6 mois). Dans la pratique, il semble qu’aucune direction n’a choisi d’exercer ce contrôle pour des raisons matérielles de déploiement du contrôle, se concentrant sur la date limite du 15 septembre.

Le Conseil Constitutionnel a supprimé le licenciement comme possibilité expressément prévue par la version initiale de la loi pour les salariés ne présentant pas le passe sanitaire après le 30 août. Mais c’était uniquement parce qu’il n’était prévu que pour les CDD et intérim et que cette distinction n’avait pas de fondement par rapport à l’objectif sanitaire recherché, pas du tout parce qu’elle serait illégale en elle-même. 

Nous devrions donc retomber dans le droit commun en la matière, sous le contrôle du juge.

LaCour de Cassation a ainsi validé en 2012 le licenciement pour cause réelle et sérieuse d’un employé des Pompes Funèbres refusant la vaccination contre l’Hépatite B sans présenter de contre-indication médicale. Le parallèle est intéressant dans le sens où le licenciement n’était pas non plus spécifiquement prévu par les textes, mais qu’il a été validé comme “solution” juridiquement acceptable.

Le texte prévoyant toutefois explicitement une suspension en premier recours, un licenciement immédiat sans passer par cette étape préalable aurait de fortes chances d’être invalidé.

De plus, pour les personnes soumises au passe sanitaire, il faudra sans doute que l’employeur démontre qu’il a auparavant convoqué la personne, au bout de trois jours de suspension, pour rechercher avec elles les solutions pour remédier à la situation, à savoir la pose de jours de congés ou repos, ou une réaffectation provisoire hors du contact avec le public.

Pour le secteur public, toutefois, les choses diffèrent. Dansson avis sur le projet de loi, le Conseil d’Etat a retoqué la procédure de suspension des agents publics sur la base de deux arguments 
• l’absence de consultation du conseil commun de la Fonction Publique, pourtant obligatoire au vu de ses attributions statutaires ;
• l’absence de garanties contradictoires dans la procédure de suspension de rémunération (la procédure de licenciement ayant finalement été expurgée de la version finale de la loi)

On pourrait donc concevoir qu’un recours contre une suspension d’un agent public pourrait soulever ces points précis.

Le texte précise toutefois qu’une information préalable à la suspension doit être faite, afin d’informer des conséquences d’une non conformité et des moyens d’y remédier. Reste à savoir si cette formalité serait considérée comme substantielle au point d’entacher la procédure d’irrégularité.

Peut-on travailler durant la suspension ?

OUI. Le ministère l’a également confirmé.
Que ce soit pour le privé ou le public, pas d’impossibilité de travailler pour un autre employeur sous réserve du respect des obligations de non concurrence et de loyauté.

Pour le secteur privé, le manquement à l’obligation de loyauté est caractérisé lorsque le salarié exerce, pendant la suspension de son contrat de travail, une activité portant préjudice à l’entreprise (voir par exemple Cass. soc. 5-7-2017 n° 16-15.623 FS-PB : RJS 10/17 n° 650 pour un salarié en congés payés ; Cass. soc. 21-11-2018 n° 16-28.513 F-D : RJS 3/19 n° 148 pour un salarié en arrêt maladie).
L’exercice d’une activité, pour le compte d’une société non concurrente de celle de l’employeur, pendant un arrêt de travail, ne constitue pas en lui-même un manquement à l’obligation de loyauté qui subsiste pendant la durée de cet arrêt. L’employeur ne peut en tirer un motif de licenciement que s’il démontre que cette action lui a causé un préjudice, celui-ci ne résultant pas du seul paiement des indemnités complémentaires aux allocations journalières de sécurité sociale (Cass. soc., 26 févr. 2020, no 18-10.017).

Pour le secteur public, l’agent demeure soumis aux principes statutaires liés au cumul d’emploi qui l’oblige à déclarer tout emploi exercé en dehors de l’établissement, et être expressément autorisé par son administration. En pratique, les cumuls autorisés retombent dans les questions de non concurrence, d’absence de conflit d’intérêt et de dignité liés au statut de l’agent public.

Ainsi, pour le secteur public plusieurs jurisprudences confirment le droit à travailler à l’extérieur pour des agents publics faisant l’objet d’une mesure d’exclusion temporaire (Conseil d’Etat, Assemblée, du 13 juillet 1966, 52641 52804, publié au recueil Lebon et plus récemment Conseil d’État, 4ème – 1ère chambres réunies, 03/06/2019, 424377 :

“ alors même que l’agent exclu temporairement ne pourrait, ainsi qu’elle l’allègue, prétendre, pendant la période où court cette sanction, à l’allocation d’assurance prévue par l’article L. 5422-1 du code du travail, cette circonstance n’a pas, par elle-même, pour effet d’empêcher l’agent de percevoir un revenu pendant cette même période. L’exécution de la sanction ne fait, ainsi, notamment obstacle ni à ce que l’agent public exerce, tout en conservant son emploi public, un autre emploi, sous réserve du respect des obligations déontologiques qui s’imposent à lui, ni à ce qu’il sollicite, s’il s’y croit fondé, le bénéfice du revenu de solidarité active prévu par l’article L. 262-2 du code de l’action sociale et des familles. Mme B…n’est, par suite, pas fondée à soutenir que les dispositions contestées, telles qu’interprétées par la jurisprudence du Conseil d’Etat, méconnaissent le droit à des moyens convenables d’existence qui résulte des dixième et onzième alinéas du Préambule de la Constitution du 27 octobre 194”

Sur le fondement de cette jurisprudence, le RSA pourrait également être sollicité.
 A noter également CAA Versailles, 19 juillet 2016, req. n° 15VE00556

“Or, si un fonctionnaire suspendu continue d’être lié au service public, il cesse d’être soumis à l’interdiction de principe du cumul de ces fonctions avec une telle activité privée rémunérée. Aussi, l’exercice d’une activité privée lucrative durant sa période de suspension, ne constitue pas une faute disciplinaire. Les seuls manquements établis à son encontre, à savoir l’exercice d’une activité privée lucrative non déclarée auprès d’une entreprise avec laquelle l’intéressé était amené à travailler dans le cadre de ses fonctions, justifient une sanction disciplinaire.”

Les représentants syndicaux en décharge d’activité sont-ils concernés ?

Pour l’obligation vaccinale, à priori oui, le texte ne faisant pas de distinctions entre les postes.

Toutefois, il faut rappeler que le Conseil Constitutionnel ne s’est pas prononcé sur l’obligation vaccinale et n’a donc pas évalué sa proportionnalité, y compris sur ce point. 

Pour notre organisation syndicale, nous nous souvenons que le Conseil d’État, saisi en référé, avait validé la première version du passe sanitaire, en estimant qu’elle ne contrevenait à aucune liberté fondamentale, dont fait partie la liberté syndicale.

Or, à ce moment là, le passe sanitaire, et à plus forte raison l’obligation vaccinale, n’étaient pas imposés au salarié.e.s. Une mesure de suspension qui aurait pour effet d’empêcher également un représentant syndical d’exercer ses mandats pourrait donc être jugée inconstitutionnelle.

Nous avons soulevé ce point auprès du ministère, qui a mis cette question « en évaluation au sein de son service juridique ».

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Actu Solidaires 78 Automobile

Un salarié du Technocentre gravement malade menacé d’externalisation


La direction des établissements Renault d’Ile-de-France vient de rejeter la requête du syndicat SUD qui demandait l’annulation du transfert chez P2M d’un salarié du Technocentre hospitalisé pour une maladie grave. Il lui reste moins d’un mois pour changer d’avis et faire preuve d’humanité.

Bruno est Assistant Technique Maintenance au Technocentre, et fait partie des salariés de la maintenance des moyens d’essai de l’Ingénierie qui doivent être externalisés au 1er novembre 2021.

Il a été hospitalisé dans un état grave début septembre à l’hôpital Mignot à Versailles.

En refusant d’annuler son transfert chez P2M et de le maintenir dans les effectifs Renault, la direction de l’établissement montre le peu de cas qu’elle fait des êtres humains.

Non assistance à personne en danger

Il est évident que le transfert de notre collègue chez P2M ne peut avoir que des conséquences négatives sur son état de santé, sur sa situation psychologique et matérielle. Des questions se posent notamment pour la poursuite de sa prise en charge par la mutuelle et par le régime de prévoyance Renault.

Ce refus de garder Bruno comme salarié Renault est d’autant plus incompréhensible que sa hiérarchie a d’abord annoncé à son équipe, suite à son hospitalisation, qu’il n’était pas transféré chez P2M, ce qui lui a été transmis par ses collègues.

Lors du CSE du jeudi 30 septembre, les élus SUD ont redemandé solennellement à la direction de revenir sur sa décision. La direction a réitéré son refus d’annuler le transfert de Bruno chez P2M, en ajoutant que rien de prouvait l’authenticité de sa situation médicale, et qu’un état de santé et une externalisation sont deux choses distinctes !

De nombreux élus des autres syndicats présents à ce CSE se sont solidarisés avec notre demande.

Nous n’en resterons pas là. La direction de Renault doit annuler le transfert de Bruno chez P2M.

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(Vidéo) Ne reste pas seul.e, syndique-toi à Solidaires !

Ne reste pas seul.e, syndique-toi à Solidaires ! from Union Syndicale SOLIDAIRES on Vimeo.

Pour défendre nos droits et changer la société, du privé comme du public, rejoins les syndicats de l’Union syndicale Solidaires !

Avec Sud éducation et Sud Solidaires Amazon.


— 
Solidaires national – 2021 – durée 4mn

Vidéo réalisée dans le cadre des émissions “Expression directe” diffusée sur les chaînes du service public : diffusion le 03/10/21 sur France 3 vers 10h45.

Canal Marches / Solidaires

Pour défendre nos droits et changer la société, du privé comme du public, rejoins les syndicats de l’Union syndicale Solidaires !

Avec Sud éducation et Sud Solidaires Amazon.

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Solidaires national – 2021 – durée 4mn

Vidéo réalisée dans le cadre des émissions “Expression directe” diffusée sur les chaînes du service public : diffusion le 03/10/21 sur France 3 vers 10h45.

Canal Marches / Solidaires

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Actu Solidaires 78 Grève

5 octobre : journée de grève interprofessionnelle


Les organisations CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL affirment l’urgence d’augmenter le SMIC et les grilles de classifications, le point d’indice de la Fonction Publique, les pensions, les minima sociaux et les bourses d’études.
Elles appellent les femmes et les hommes de toutes les professions, les jeunes, les retraité.es à se mobiliser, le 5 octobre, par la grève et les manifestations, pour obtenir de meilleurs salaires, pour leurs emplois et leurs droits et une meilleure protection sociale. D’ores et déjà, elles décident de se revoir à l’issue de cette mobilisation.


Vidéos

Pour la revalorisation de nos salaires, en grève le #5octobre

Notre affiche pour la période

Notre tract concernant la construction de la mobilisation du 5 octobre

Le tract de Solidaires Fonction publique

Le Communiqué intersyndical du 30 août 2021 appelant au 5 octobre

Les organisations syndicales CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL réunies le 30 août appellent à la mobilisation de l’ensemble des travailleur-ses du secteur privé et public, et la jeunesse, le mardi 5 octobre 2021.

Elles rappellent qu’elles ont mis en garde le gouvernement, au début de l’été, face à ses projets de régression sociale. Elles ont, à cette occasion, formulé des solutions économiques et sociales pour sortir de la crise sanitaire.

Elles s’opposent à ce que la situation sanitaire soit utilisée par le gouvernement et le patronat pour accélérer la remise en cause des droits et des acquis des salarié-es et des jeunes. L’élargissement et l’accélération indispensables de la vaccination demandent de renforcer l’accès à la santé, les moyens de l’hôpital public et de la médecine du travail. Cela nécessite de convaincre et de rassurer, et non de sanctionner les salarié-es.

En cette rentrée, l’emploi est une des préoccupations essentielles des jeunes et du monde du travail. La précarité est en forte hausse, et malgré une opposition unanime, la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage reste d’actualité. Le retour de la réforme des retraites que nous avons combattue et empêchée revient à l’ordre du jour. Gouvernement et patronat veulent imposer de nouveaux reculs sur les retraites. Le chômage partiel a provoqué la plupart du temps des baisses de rémunération importantes.
Trop de salarié.es, notamment les travailleurs-ses particulièrement exposé-es et dits de « 2ème ligne », maintenu.e.s à de bas salaires ne voient aujourd’hui aucune perspective d’amélioration.
Les agent.e.s de la fonction publique attendent toujours et depuis des années des mesures salariales à la hauteur de la perte de leur pouvoir d’achat. Les jeunes ont vu l’investissement dans les aides directes baisser ces dernières années. Le dernier recul en date étant la suppression du repas à 1 euro pour toutes et tous, dont nos organisations réclament le rétablissement.

C’est pourquoi elles exigent :

• L’augmentation des salaires,
• l’abandon définitif des contre-réformes des retraites et de l’assurance chômage,
• un vrai travail avec un vrai salaire pour toutes et tous et l’égalité professionnelle femmes/hommes ;
• la conditionnalité des aides publiques selon des normes sociales et environnementales permettant de préserver et de créer des emplois ;
• l’arrêt des licenciements et la fin des dérogations au Code du travail et garanties collectives.
• un coup d’arrêt à la précarisation de l’emploi et à la précarité des jeunes en formation et une réforme ambitieuse des bourses ;
• la fin des fermetures de services, des suppressions d’emplois, du démantèlement et des privatisations dans les services publics et la fonction publique et le renforcement de leurs moyens ;
• Le rétablissement de tous les droits et libertés pour la jeunesse comme pour le monde du travail.

Les organisations CGT- FO – FSU – Solidaires – FIDL – MNL – UNEF – UNL affirment l’urgence d’augmenter le SMIC et les grilles de classifications, le point d’indice de la Fonction Publique, les pensions, les minima sociaux et les bourses d’études.
Elles appellent les femmes et les hommes de toutes les professions, les jeunes, les retraité.es à se mobiliser, le 5 octobre, par la grève et les manifestations, pour obtenir de meilleurs salaires, pour leurs emplois et leurs droits et une meilleure protection sociale. D’ores et déjà, elles décident de se revoir à l’issue de cette mobilisation.

Montreuil, le 30 août 2021


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Actu Solidaires 78 Éducation

Non au nouveau statut des “maîtres directeurs” d’école de la loi Rilhac : nous voulons des collègues pas des chef·fes

La proposition de loi Rilhac « créant la fonction de directeur ou de directrice d’école » a été adoptée à l’Assemblée nationale le 29 septembre.
Jusqu’à présent, le/la directeur·trices est un·e professeur·e des écoles, plus ou moins déchargé·e de sa mission d’enseignement, mais reste un·e collègue, avec des responsabilités supplémentaires mais sans aucun pouvoir hiérarchique. Dans les écoles, c’est le Conseil des maîtres et des maîtresses qui est souverain en matière de décisions pédagogiques et de fonctionnement.
Avec la nouvelle loi, tout change : le/la directeur·trices bénéficiera « d’une délégation de compétences de l’autorité académique » et disposera « d’une autorité fonctionnelle ». Et la proposition de loi affirme clairement : « Le directeur participe à l’encadrement du système éducatif ».
Ainsi, le gouvernement change en profondeur les missions et le statut des directeur·trices. On passerait sans transition d’un fonctionnement horizontal et collégial à un fonctionnement vertical, managérial et directif.
Que va-t-elle changer ?
Elle inclut les directeur·trices dans la chaîne hiérarchique. Ils et elles vont se voir imposer des missions et des injonctions nouvelles, davantage de travail bureaucratique au détriment des élèves et du service public, sans moyens supplémentaires garantis et sans formation.
Ce nouveau statut retire au conseil des maîtres et des maîtresses ses prérogatives (formation, emplois du temps, etc.).
La position des directeur·trices va devenir encore plus difficile et rapidement la pénurie de candidat·es risquera s’aggraver.
Un projet rejeté par les personnels
Les professeur⋅es des écoles, chargé⋅es de direction ou non, rejettent massivement ce projet. Ils et elles sont attaché⋅es au fonctionnement collectif et démocratique de l’équipe, centré autour du conseil des maîtres⋅ses. Donner une autorité fonctionnelle aux directeur·trices, c’est chercher à les couper du reste de l’équipe et nuire au fonctionnement de l’école.
Après une première réunion publique le 28 septembre, le syndicat Sud éducation 78 appelle à engager le combat contre cette vision autoritaire et réactionnaire de l’école et ses conséquences sur le service public d’éducation.

Sud éducation 78

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Précarité

Nouvelle attaque contre l’assurance chômage

Le gouvernement s’acharne à imposer par la force la réforme de l’assurance‐chômage avant la campagne présidentielle, prétextant de la reprise économique pour accuser les chômeurs d’être des profiteurs ne voulant pas rechercher d’emploi. Il vient d’informer les organisations syndicales d’un nouveau décret imposant au 1er octobre de nouvelles règles de calcul des allocations, déjà prévues par le décret du 30 mars dernier. Or ce décret s’est vu suspendu le 22 juin par le Conseil
d’État, celui‐ci arguant des « incertitudes sur la situation économique », et estimant que « ces nouvelles règles de calcul pénaliseront les salariés ayant alterné contrats courts et inactivité ».


Le gouvernement impose cette réforme alors même que le Conseil d’État ne s’est pas encore prononcé sur le fond des recours déposés par les organisations syndicales, à savoir les inégalités de droits entre demandeurs d’emploi. Une étude de l’Unedic estimait que 1,15 million de demandeurs d’emploi connaîtraient une baisse significative de leur allocation, notamment les plus précaires. Or 87 % des embauches sont actuellement en CDD.
Comme à son habitude, le gouvernement veut passer en force et imposer sa politique de régression sociale. En détruisant allègrement le droit du travail, et en transformant le service public
de l’emploi en structure de contrôle et de coercition à l’égard des salarié∙es privé∙es d’emploi, le gouvernement compte les contraindre à accepter n’importe quel travail et à n’importe quel prix.


Mais cette stratégie va peser sur l’ensemble de la société, en faisant pression sur les salaires et en continuant de généraliser la précarité. Cette réforme de l’assurance chômage est une nouvelle étape dans la destruction de notre système social.


NOUS SOMMES TOUTES ET TOUS CONCERNÉS !


Pour défendre les droits de toutes et tous les chômeur·es et précaires, nous exigeons :
‐ L’abrogation définitive de la réforme de l’assurance chômage,
‐ L’abrogation du décret sur le renforcement des sanctions de décembre 2018,
‐ La revalorisation immédiate des allocations des chômeur∙es et précaires,
‐ L’indemnisation de tous les chômeur∙es et précaires,
‐ La baisse des loyers et l’augmentation des APL.


MARDI 5 OCTOBRE ‐ 14 h ‐ PLACE DE LA RÉPUBLIQUE


Et nous vous donnons rendez‐vous le même jour dès 12 h 30,
à l’angle de la rue du Temple et de la place de la République,
à une assemblée générale sur les perspectives à donner à nos luttes.

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Éducation

Étincelles pédagogiques, paroles d’élèves, pratiques de profs : vers un nouveau visage du système éducatif ?

Comment amener l’école à devenir plus égalitaire, émancipatrice et inclusive ? Voilà ce qui a amené Jacqueline Triguel, professeure de français à Mantes-la-Ville et syndicaliste en collège à prendre la plume, pour mettre en lumière ses réflexions dans son livre Étincelles pédagogiques, paroles d’élèves, pratiques. Dans cet ouvrage de 260 pages, elle invite les enseignants mais AUSSI les élèves à faire part de leurs contestations sur le système éducatif pour étudier de possibles changements en l’état actuel des choses. Elle nous en dit plus à l’occasion d’un pot de rentrée organisé à la Nouvelle Librairie, mardi 14 septembre avec le syndicat Sud Education 78. Plus

21 septembre 2021

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Éducation Nettoyage Précarité

Nettoyage : seule la lutte paie ! (1)

Une nouvelle rubrique – que nous espérons riche et dynamique ! – pour présenter les victoires du camp des travailleurs et des travailleuses, ici et ailleurs…


Victoire des salarié·e·s du nettoyage à Jussieu (Sorbonne Université) face à l’entreprise « Arc-en-ciel » : la lutte paie !

Source : Libération du 24 septembre 2021

Depuis environ 15 ans, le nettoyage du campus Jussieu est assuré par des salarié-es de sociétés sous-traitantes, aux pratiques illégales honteuses. Les agents du nettoyage, dont le travail permet aux personnels et étudiant-es de travailler et étudier dans des locaux propres, sont ainsi soumis à des conditions de travail inacceptables : cadences infernales, salaires très bas, menaces et pressions sur les salarié-es pour leur faire accepter des modifications arbitraires de leur contrat ou de leurs conditions de travail…

Ces mauvais traitements sont à mettre en perspective avec les multiples couches d’oppression que les salarié-es subissent : racisme, sexisme et classisme, qui interagissent et s’ajoutent à la dévalorisation du travail effectué. Cela est notamment le cas pour les femmes, qui sont particulièrement touchées par les changements d’horaires imposés, souvent incompatibles avec leurs obligations familiales. Par ailleurs, les problèmes de faible compréhension du français oral ou écrit de certain-es salarié-es ont permis à Arc En Ciel de leur faire signer des contrats de CDD antidatés en lieu et place de leurs CDI, afin de mettre fin à leur travail.

Excédées par cette situation, notamment par la hausse brutale de leur charge de travail suite au non-renouvellement de plusieurs collègues en CDD, et l’annonce d’un fractionnement des journées de travail, les 130 personnes, en grande majorité des femmes, employées par la société de sous-traitance « Arc-en-ciel Environnement » se sont mises en grève à partir du 14 septembre. Après huit jours d’une grève massivement suivie, avec le soutien de syndicats de l’université dont la section SUD Éducation, les grévistes ont obtenu satisfaction sur leurs revendications :

  • pas de fractionnement des journées de travail
  • non-application de la clause de mobilité (inscrite sur les contrats de travail, cette clause permettait à la direction de muter les agents sur toute la région parisienne, au gré de ses besoins)
  • aucun licenciement
  • remplacement des absences
  • paiement des sommes dues pour les heures travaillées et non payées, notamment les heures supplémentaires
  • régularisation des contrats de travail
  • fourniture de produits d’entretien non allergisants
  • départ du responsable d’exploitation du site, au comportement irrespectueux envers les agents
  • paiement de 50 % des jours de grève

Si les 130 agents de Jussieu ont gagné face à une entreprise au chiffre d’affaires de 23 millions d’euros et employant 1000 salarié-es, c’est avant tout parce qu’ils et elles ont su rester soudé-es tout au long du mouvement, débattant quotidiennement la poursuite de la grève, en fonction des avancées obtenues face à l’employeur. C’est aussi parce qu’ils et elles ont été appuyé-es au quotidien par les militants syndicaux de l’université, pour tous les aspects de la grève; les syndicats ont aussi pesé sur l’administration de l’université pour qu’elle fasse pression sur l’entreprise. C’est enfin parce qu’une très forte solidarité des personnels et des étudiant-es de l’université s’est exprimée tout au long de la grève : pétition massivement signée, dons à la caisse de grève, démarches de responsables de laboratoire auprès de la direction de l’université, applaudissements dans les amphis lors des manifestations quotidiennes sur le campus, affichages, motions de soutien, etc. Le soutien extérieur a aussi été précieux : rassemblement de solidarité médiatisé, contributions importantes d’autres syndicats à la caisse de grève, préparation d’une manifestation au siège de l’entreprise Arc-en-Ciel, etc. Ce mouvement de solidarité est encourageant pour les luttes à venir, par exemple celles des personnels précaires de l’université (vacataires, doctorant-es sans financement…), dont le travail, bien que plus valorisé socialement, est également minimisé et invisibilisé.

Cette grève est une nouvelle démonstration éclatante qu’une lutte unitaire, déterminée et organisée des travailleuses et des travailleurs peut les mener à la victoire, et cela même si les grévistes sont parmi les travailleur-ses les plus précaires du site. Cette victoire fait écho à celle des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Clichy-Batignolles, qui sont d’ailleurs venues soutenir leurs collègues.

Cette grève a donné à voir les aspects les plus sombres de la sous-traitance, allant jusqu’à la maltraitance quotidienne et au travail sans contrat et/ou non-rémunéré. L’une des pancartes brandies par les grévistes portait le slogan : « En grève pour le respect ». En effet, il a fallu huit jours de grève et des négociations serrées, juste pour obtenir que des garanties inscrites dans le droit du travail, voire dans le droit tout court, soient respectées au sein de l’université ! Cela est indigne du service public et de l’université. De plus, l’attitude de la direction d’Arc-en-Ciel et de ses « syndicats maison » lors des négociations a été abjecte : d’abord un refus de mettre par écrit les engagements, puis la communication d’un protocole d’accord avec une date de reprise erronée, en passant par des rendez-vous non honorés, le refus de rencontrer une délégation de grévistes, des menaces de sanctions, la perturbation des assemblées de grève par des « représentants du personnel » aux ordres, l’envoi de fausses informations à la direction de l’université, etc.

Cette grève est aussi là pour nous montrer à quoi sert la mise en concurrence dans les marchés publics. Au gré des changements de prestataires, les agents de nettoyage restent les mêmes (certains y travaillent depuis 25 ans !) : ce sont elles, ce sont eux qui connaissent le campus, ses amphis, ses espaces extérieurs, ses couloirs, ses labos. La seule fonction des entreprises sous-traitantes, dont la mise en concurrence favorise toujours le moins-disant, n’est pas d’améliorer la qualité du service rendu mais de réduire les coûts pour le compte du « donneur d’ordres » (l’université), en pressant les salarié-es au maximum, au besoin par des méthodes illégales. Au passage, la sous-traitance crée des « angles morts » en déresponsabilisant l’université vis-à-vis des conditions de travail de certaines catégories de personnes qui travaillent pourtant sur ses campus. La pratique de la sous-traitance doit cesser ! SUD Éducation exige que les travailleuses et travailleurs intervenant pour des tâches régulières dans le service public d’éducation, d’enseignement et de recherche bénéficient tou-tes du statut d’agent titulaire de la fonction publique. C’est aux établissements et aux ministères concernés de prendre leurs responsabilités, car ils ne peuvent pas ignorer que la sous-traitance engendre des violations systématiques des garanties élémentaires sur les conditions de travail, notamment envers des femmes et des personnes racisées qui sont déjà parmi les plus précaires dans l’échelle sociale.

Dans les semaines et les mois à venir, nous resterons mobilisé-es, aux côtés des salarié-es, pour veiller au respect des engagements pris par l’entreprise Arc-en-ciel. La force collective acquise, et l’importance du soutien reçu, leur permettent d’envisager une nouvelle grève si ces engagements ne sont pas tenus.

Section SUD Éducation Sorbonne Université

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Éducation Précarité

Précarité dans l’éducation : seule la lutte paie ! (2)


Depuis 2011, SUD éducation a fait condamner l’Éducation nationale à verser plus de deux millions d’euros aux ex-AVS employé·es en CUI


Une nouvelle rubrique – que nous espérons riche et dynamique ! – pour présenter les victoires du camp des travailleurs et des travailleuses, ici et ailleurs…


En novembre 2016 et janvier 2019, ce sont déjà 5 collègues en CUI qui avaient gagné  47 000€ au tribunal des prud’hommes d’Evry, ce sont de nouveau 31 personnes, accompagnées par  SUD Education 91 qui ont vu le jugement  des prud’hommes confirmé par la cour d’appel de Paris en septembre 2021.

Le Lycée Robert Doisneau établissement mutualisateur dans l’Essonne a donc été condamné en 1ère instance, puis  devant la cour d’appel, à verser en tout aux 31 plaignantes plus de 300 000 € pour défaut de  formation et annualisation abusive : le rectorat a fait travailler des collègues employé·es en contrat aidé (CUI) 25h par semaine pour une paie équivalente à 20h de travail. Après 4 ans de  procédures juridiques, la victoire est là! Déjà, l’administration avait été condamnée en 2019 à verser 370 000 € à 22 ex-AVS employé·es auprès des élèves en situation de handicap en Charente, en 2011, les ex-AVS d’Angers ont reçu 450 000 € suite à une procédure similaire,  200 000 € ont été gagnés par les AVS entre 2018 et 2019 dans l’académie de Grenoble, plus d’un million a été versé à 36 ex-AVS dans les Bouches-du-Rhône en 2014. 

L’administration avait fait le pari d’enfreindre la loi en pensant que les personnels ex-AVS engagé·es en contrat aidé pour des salaires extrêmement bas (680 € par  mois) n’oseraient pas se lancer dans une procédure aux Prud’hommes. 

Ce sont ainsi des milliers de personnes qui  ont travaillé gratuitement 4 à 5 heures par semaine pour l’Éducation nationale pendant plusieurs années. 

SUD éducation a mis ses moyens syndicaux au service des personnels pour les accompagner dans leurs démarches en justice. Ces jugements positifs pour les droits des personnels rappelle l’importance de se syndiquer et de se battre collectivement. 

SUD éducation appelle tous les personnels à continuer la mobilisation contre la précarité et à construire une grève d’ampleur le 19 octobre pour gagner un vrai statut intégré à la Fonction publique pour les AESH. Accompagner les élèves en situation de handicap à l’école, c’est un métier, il doit être reconnu. 

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