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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Dans les Yvelines, une classe en lutte... Écologie Éducation

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 31


Au sommaire : écologie, éducation… Vexin, Achères, Voisins-le-Bretonneux


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Source : Les Echos

Source : 78actu.fr

Source : 78actu.fr

Source : 78actu.fr

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antifascisme Éducation Répression

L’Éducation nationale soutient l’extrême droite à l’école : faisons front contre la répression des équipes enseignantes du 93 !

Six enseignant.e.s de l’école élémentaire Louis Pasteur (Saint-Denis) ont été informé·e·s de leur mutation « dans l’intérêt du service » par la direction départementale de l’Éducation nationale suite à une enquête administrative menée à charge dont les propos des personnes auditionnées ont été complètement transformés sur les procès-verbaux..
 
Cette répression à l’encontre d’une équipe connue pour son engagement pédagogique et militant est d’autant plus scandaleuse qu’elle s’appuie sur une campagne de diffamation menée par l’extrême-droite contre ces enseignants. En plus d’imposer ses pratiques managériales, couplées à un véritable harcèlement sur les enseignant·e·s de l’école, l’ancienne directrice est en effet à l’origine d’un article, publié dans le journal d’extrême-droite l’Incorrect, dans lequel elle donne l’exemple des enseignant·e·s de son établissement pour attaquer le « gauchisme », « le syndicalisme d’extrême-gauche » et le « lobby LBGT » qui « gangrèneraient » les écoles. Il leur est notamment reproché… de lutter contre le sexisme à l’école, en refusant d’associer la couleur rose aux filles et le bleu aux garçons. Dans une vidéo sur le même thème, postée sur Youtube en février 2022, des noms et des numéros de téléphones d’enseignant·es sont donnés, en faisant des cibles potentielles pour la fachosphère.
Cette répression révoltante contre une équipe pédagogique est une illustration supplémentaire de la bienveillance et du soutien que l’institution et, à travers elle, le gouvernement, portent aux idéologies et aux offensives réactionnaires. Comme le souligne le communiqué de l’équipe enseignante, l’Éducation nationale et l’extrême-droite agissent ici « main dans la main » pour réprimer les enseignant·e·s. Une attaque dans la droite ligne de l’offensive réactionnaire menée par le Jean-Michel Blanquer et le gouvernement Macron sur le terrain idéologique et répressif, à travers la lutte contre le « wokisme » ou l’« islamo-gauchisme » et la mise en place les lois Sécurité globale et , ou encore les dissolutions autoritaires d’organisations militantes et politiques. A ce titre, Sud Éducation 93 était récemment attaqué en justice par le ministre Jean-Michel Blanquer et menacé de dissolution suite à une plainte de plusieurs parlementaires Les Républicains pour l’organisation d’un stage antiraciste. Une répression aujourd’hui susceptible de viser tous les collectifs et organisations qui se revendiquent de la lutte contre l’extrême-droite, de l’antiracisme, de l’anti-islamophobie, de la lutte contre le sexisme et toutes autres de formes de discrimination.
Face à cette offensive, nous appelons à faire front contre la répression que subissent les enseignant·e·s et contre les menaces de l’institution, qui chercher à faire des exemples pour discipliner le secteur et imposer dans les écoles l’idéologie réactionnaire portée par l’extrême-droite, soutenue par le gouvernement. Loin de ne concerner que l’école, l’offensive globale appelle à une riposte politique commune ! Et elle commence par la lutte pour obtenir le retrait de toutes les sanctions visant les travailleurs et travailleuses mobilisé·e·s !


Premiers signataires :
   
Laurence De Cock, historienne et enseignante
Véronique Decker, militante syndicale et pédagogique de Seine-Saint-Denis, retraitée de l’enseignement
Philippe Meirieu, pédagogue et président national des CEMEA
Grégory Chambat, syndicaliste et pédagogue
Judith Bernard, enseignante et metteuse en scène
Irène Periera, philosophe, IRESMO
Jérôme Martin, enseignant, ancien président d’Act Up-Paris
Nathalie Arthaud, enseignante et porte-parole de Lutte Ouvrière
Anasse Kazib, militant Sud-rail et porte-parole de Révolution permanente
Philippe Poutou, porte-parole du NPA
Eric Coquerel, député LFI de la Seine-Saint-denis
Clémentine Autain, députée LFI  
Stéphane Peu, député du parti communiste de la Seine-Saint-Denis
Sandrine Rousseau, enseignante et militante EELV
Julien Salingue, chercheur et militant au NPA
Elsa Faucillon, députée PCF
Olivier Besancenot, porte-parole du NPA
Aurélie Trouvé, présidente de l’Union Populaire de la France Insoumise
Bally Bagayoko, chef de file de l’Union Populaire de la France Insoumise en Seine-Saint-Denis, ancien élu local et départemental, militant des quartiers populaires  
Patrick Braouzec, ancien député et maire de Saint-Denis
Adèle Haenel, comédienne
Aurore Koechlin,  sociologue et militante féministe
Sasha Yaropolskaya, militante et journaliste à XY media
Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif National pour les Droits des Femmes
Assa Traoré, militante antiraciste et membre du Comité Adama  
Youcef Brakni, militant antiraciste et membre du Comité Adama
Omar Slaouti, enseignant, militant antiraciste, conseiller municipal Argenteuil
Samir Elyes, militant antiraciste
Almamy Kanoute, activiste, consultant, acteur
Dominique Grange, chanteuse engagée
MRAP Saint-Denis 93
Françoise Verges, chercheuse, militante féministe et antiraciste
Taha Bouhafs, journaliste militant
Lauren Bastide, journaliste
Caroline de Haas, militante féministe
Titiou Lecoq, journaliste et féministe
Thomas Portes, président de l’observatoire national de l’extrême droite
Frédéric Lordon, philosophe
Hélène Nicolas, anthropologue, Université Paris 8 / LEGS
Juan Sebastian Carbonell, sociologue
Marie Dominique Garnier, chercheurse à l’Université Paris 8
Christiane Vollaire, philosophe, Chercheure associée au CNAM, Paris
Mathilde Larrère, historienne, maîtresse de conférence à l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée
Silvia Capanema, maîtresse de conférence Université Paris 13 / Conseillère Départementale de Seine-Saint-Denis  
Florence Gauthier, historienne
Sophie Wahnich, historienne
Julie Pagis, sociologue
Ugo Palheta, sociologue
Gilles Martinet, géographe, Université ouverte
Sibylle Gollac, sociologue
Severine Kakpo, chercheuse en sciences de l’éducation, Université Paris 8
Nacira Guénif, professeure en Sciences de l’éducation, Université Paris 8
Etienne Penissat, sociologue
Marwan Mohammed, sociologue
Olivier Roueff, sociologue
Yasmine Siblot, sociologue, Université Paris 8
Karel Yon, sociologue, Université Paris-Nanterre CNRS
Séverine Chauvel, sociologue
Anne Clerval, géographe, Université Gustave Eiffel
Stéphanie Guyon, politiste, Université de Picardie Jules Verne
Pablo Rauzy, maître de conférences en informatique, Université Paris 8
Benoit Hazard, anthropologue, Ehess

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La Poste

Réorganisation de Versailles : le CHSCT ne tient pas ses promesses, SUD PTT prend ses responsabilités

Malgré les promesses jusqu’aux tous derniers jours de plusieurs représentants du personnel au CHSCT de voter une expertise le 14 février dernier, il n’en a rien été. La multiplication des victoires en justice des CHSCT qui ont assigné la Poste pour faire respecter le délai de 24 mois entre 2 réorganisations aurait dû encourager d’en faire de même malgré les pressions de la direction. Il n’en a rien été. SUD a donc décidé d’assigner lui-même la Poste au tribunal judiciaire de Paris pour la contraindre à respecter ses propres textes. Nous faisons ici la démonstration que le syndicalisme de lutte que nous portons ne renonce jamais à faire respecter les droits et à tenter d’améliorer les conditions de travail des collègues malgré le comportement inacceptable et délictueux de la directrice d’établissement Madame Castellani et de son CODIR. Pressions et multiples procédures disciplinaires ouvertes à l’encontre des collègues, agressions physiques, verbales et harcèlement à l’encontre des représentants du syndicat ne nous font pas reculer. Madame Castellani doit cesser ses agissements délictueux et respecter les conditions de travail des collègues en renonçant au projet de réorganisation de la PDC de Versailles. L’audience se tiendra le 19 mai à 9h30.

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Automobile

Horse et Ampère sont dans un bateau…

C’est encore par la presse que nous avons appris que Luca De Meo, le Directeur Général de Renault, et Thierry Pieton, son nouveau Directeur Financier, avaient rencontré fin mars des « analystes financiers » pour faire le point sur un projet de découpage de Renault en plusieurs entités.

Vendredi 8 avril lors du All-Staff Meeting de l’Ingénierie, son Directeur, Gilles Le Borgne, interpellé sur ce projet de scission par un élu SUD, a déclaré qu’il était «  trop tôt pour en parler » car il s’agirait d’une « étude exploratoire ».

Pourtant la presse fait référence à une possible mise en bourse dès 2023 d’une entité regroupant les activités Electriques et Mobilize (qui porterait le nom de « Ampère » ou « New Mobility » selon l’agence de presse Bloomberg) et à un transfert des activités Thermiques et Hybrides dans une joint-venture (nommée « Horse ») où Renault serait minoritaire.

«  Plusieurs groupes de travail, épaulés par des consultants, planchent activement sur la création de deux structures juridiques distinctes – nom de code “Ampère” pour les actifs électriques et “Horse” (clin d’oeil à l’unité traditionnelle de puissance du cheval-vapeur) pour les actifs thermiques et hybrides », Reuters 7 avril 2022.

« Luca De Meo, le directeur général de l’entreprise, a confirmé que le projet est bien à l’étude, lors de la cérémonie de remise de son prix de « L’Homme de l’année » décerné le 12 avril par Le Journal de l’Automobile. L’idée est de conserver le Groupe Renault en tant que holding cotée et de créer deux filiales. L’une centrée sur la France, et éventuellement cotée à part, regrouperait l’ensemble de la chaîne de valeur des activités électriques, l’autre rassemblerait à l’étranger les activités thermiques et s’adosserait à un partenaire industriel, de long terme, lequel pourrait devenir majoritaire. » Le Monde du 21 avril 2022.

D’après la CGT de Renault Lardy : «  Ampère pourrait regrouper, dès fin 2022, les salariés de l’ingénierie travaillant sur les plateformes véhicules électriques et sur l’électronique véhicule (hardware et software) : elle pourrait compter dès son lancement 3000 salariés. Horse regrouperait dans un premier temps les usines à l’étranger (et une partie de Cléon ?) et Renault rechercherait un « partenaire » (fonds d’investissement ou autre constructeur) qui prendrait des parts majoritaires. Les salariés de la Mécanique pourraient rester dans un premier temps dans Renault Group avant d’être scissionnés en 2024 dans Ampère ou Horse en fonction de leur activité. » (Tract CGT Renault Lardy du 12 avril 2022)

Un démantèlement aux conséquences énormes pour les salariés

En cas de scission, les accords d’entreprise qui déterminent les droits des salariés (emploi, salaires, temps de travail, mutuelle…) seraient entièrement revus au moment de leur transfert dans ces nouvelles entités, comme c’est le cas pour les salariés de Renault Douai, Maubeuge et Ruitz transférés dans la filiale Renault Electricity, ou pour les salariés de la maintenance des moyens d’essai de l’Ingénierie qui ont été transférés chez P2M en utilisant l’article le L1224-1 du Code du travail.

La mise en bourse de « Renault new mobility » et la vente de ses activités Thermiques et Hybrides permettraient à Renault d’obtenir du cash. Mais quel sera avenir pour les salariés qui travaillent sur le Thermique ou l’Hybride alors que, selon la presse, Horse serait délocalisée hors de France ? Quelles seront les possibilités de reconversion vers Ampère lorsque leur travail sera terminé et que la branche sera coupée ? Quel avenir pour les sites d’Aubevoye et de Lardy ?

Horse « basée à l’étranger, pourrait conclure un ou des partenariats extérieurs », Reuters 7 avril 2022.

Pour en savoir plus sur ces projets et pour obtenir des garanties afin que cette scission ne conduise pas à rabaisser nos droits, à imposer des transferts de salariés dans d’autres sociétés ou filiales et à réduire encore davantage les emplois, il faudra que les salariés prennent leurs affaires en main et se mobilisent.

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Précarité

DELIVEROO condamné pour travail dissimulé, une victoire pour le monde du travail !

La plateforme de livraison DELIVEROO vient d’être condamnée ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris à 375 000 € d’amende, ainsi que deux de ses ex-dirigeants à 12 mois de prison et 5 ans d’interdiction de gérer une entreprise, le tout avec sursis, pour avoir fait travailler près de 3.000 livreurs/euses, de 2015 à 2017, en tant qu’indépendant-es alors qu’ils et elles auraient dû être salarié-es.

L’Union syndicale Solidaires, la Fédération SUD Commerces et Services, et SUD Commerces et Services IDF, parties civiles au côté de 116 livreurs/euses et d’autres syndicats, se félicitent de cette victoire, même si la condamnation financière est infime par rapport aux bénéfices de la plateforme (219 millions d’euros en France en 2021) et au nombre de coursiers régulièrement blessés, voire décédés en effectuant des livraisons pour elle.

Cette condamnation inédite sanctionne un modèle fondé sur l’exploitation de travailleurs/euses précaires, voire sans-papiers : il est temps que la France mette fin à l’ubérisation et soutienne la directive européenne pour qu’iels soient considéré-es comme de présumés salarié-es !

Solidaires, et sa fédération du Commerce seront toujours présent-es pour continuer à les accompagner au mieux et gagner avec eux/elles, dans la rue comme devant les tribunaux, des améliorations de leurs conditions de travail et une revalorisation de leur rémunération : c’est aussi le sens de notre candidature à la première élection des représentant-es des travailleurs des plateformes prévue du 9 au 16 mai prochain.

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Ressources juridiques

Fiche N° 8 – Les jours feriés et les ponts

Fiches juridiques Solidaires :

Les jours fériés sont les jours de fêtes légales énumérées par le code du travail : 1er janvier, lundi de Pâques, 1er mai, 8 mai, jeudi de l’Ascension, lundi de Pentecôte, 14 juillet, Assomption (15 août), Toussaint (1er novembre), 11 novembre, jour de Noël (25 décembre). Le 1er mai est le seul jour férié chômé pour tous les salarié·e·s, avec quelques exceptions. Un accord peut définir les autres jours fériés chômés. Sinon, c’est l’employeur qui fixe leur liste. Une journée de pont précédant ou suivant un jour férié peut être prévue dans l’entreprise. Cette pratique ne fait l’objet d’aucune réglementation. La décision est prise par l’employeur et constitue une modification temporaire de l’horaire hebdomadaire. D’autres jours fériés peuvent exister dans certains secteurs d’activité ou certaines régions.


Les jours fériés sont-ils chômés ?

Seul le 1er mai est obligatoirement chômé pour tous les salarié·e·s. Par exception, il est possible de travailler le 1er mai dans les établissements et les services qui ne peuvent interrompre leur activité (transports, usines « à feu continu », hôpitaux…).

Les autres jours fériés peuvent être travaillés, sauf dispositions conventionnelles. Un accord d’entreprise ou d’établissement ou, à défaut, de branche peut définir les jours fériés chômés. Sinon, c’est l’employeur qui fixe la liste de ces jours.

Et pour les jeunes salarié·e·s ?

Le repos des jours fériés n’est obligatoire que pour les jeunes salarié·e·s et apprenti·e·s de moins de 18 ans. Une convention, un accord collectif étendu, d’entreprise ou d’établissement peut définir les conditions dans lesquelles il peut être dérogé à cette interdiction.

Les secteurs dans lesquels les caractéristiques particulières de l’activité justifient une dérogation sont les suivants : spectacle ; hôtellerie ; restauration ; traiteurs et organisateurs de réception ; cafés, tabacs et débits de boisson ; boulangerie ; pâtisserie ; boucherie ; charcuterie ; fromagerie crèmerie ; poissonnerie ; magasins de vente de fleurs naturelles, jardineries et graineteries ; établissements des autres secteurs assurant à titre principal la fabrication de produits alimentaires destinés à la consommation immédiate ou dont l’activité exclusive est la vente de denrées alimentaires au détail…

Les jours fériés chômés sont-ils récupérés ?

Les heures de travail perdues par suite de chômage des jours fériés ne donnent pas lieu à récupération.

Comment les jours fériés sont-ils rémunérés ?

Le chômage des jours fériés ne peut entraîner aucune perte de salaire pour les salarié·e·s totalisant au moins trois mois d’ancienneté dans l’entreprise ou l’établissement.

Ces dispositions s’appliquent aux salarié·e·s saisonnier·e·s si, du fait de divers contrats successifs ou non, ils/elles cumulent une ancienneté totale d’au moins trois mois dans l’entreprise.

Ces dispositions ne s’appliquent ni aux personnes travaillant à domicile, ni aux salarié·e·s intermittent·e·s, ni aux salarié·e·s temporaires.

Si le jour férié chômé tombe un jour de repos habituel dans l’entreprise, il n’a aucune incidence particulière sur le salaire (pas de paiement en supplément) et il n’ouvre pas droit à un repos complémentaire.

Si le jour férié chômé tombe un jour qui aurait dû être travaillé :

  • pour le 1er mai, le salaire habituel est maintenu quelle que soit l’ancienneté des salarié·e·s ;
  • pour les autres jours fériés, la loi prévoit que le salaire habituel est maintenu pour les salarié·e·s ayant trois mois d’ancienneté dans l’entreprise.

Aucune condition d’ancienneté n’est requise pour les salarié·e·s intérimaires.

Pour ceux/celles à temps partiel, l’obligation de travail est calculée au prorata.

Le 1er mai, les heures travaillées sont majorées à 100 %. Pour les autres jours fériés, la loi ne prévoit aucune majoration de salaire mais certaines conventions collectives, ou accords, peuvent contenir des dispositions plus favorables.

Que se passe-t-il si un jour férié tombe pendant les congés payés ?

S’il s’agit d’un jour ouvrable chômé dans l’entreprise, il n’est pas décompté sur les congés payés. S’il s’agit d’un jour travaillé dans l’entreprise, il est décompté au titre des congés payés.

Et la journée de solidarité ?

La journée de solidarité instituée en vue d’assurer le financement des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées prend la forme :

  • d’une journée supplémentaire de travail non rémunérée pour les salarié·e·s ;
  • d’une contribution financière pour les employeurs.

Pour cette « journée », toute référence au lundi de Pentecôte est supprimée.

Le travail accompli, dans la limite de sept heures, durant la journée de solidarité ne donne pas lieu à rémunération :

  • pour les salarié·e·s mensualisé·e·s, dans cette limite de sept heures ;
  • pour les salarié·e·s dont la rémunération est calculée par référence à un nombre annuel de jours de travail, dans la limite de la valeur d’une journée de travail ;
  • pour les salarié·e·s à temps partiel, la limite de sept heures est réduite proportionnellement à la durée contractuelle.

Ces heures ne s’imputent ni sur le contingent annuel d’heures supplémentaires ni sur le nombre d’heures complémentaires prévu au contrat de travail du/de la salarié·e travaillant à temps partiel. Elles ne donnent pas lieu à contrepartie obligatoire sous forme de repos.

C’est aux représentants du personnel de chaque entreprise de négocier ces 7 heures en accord avec la direction. Cet accord peut prévoir :

  • soit le travail d’un jour férié précédemment chômé autre que le 1er mai ;
  • soit le travail d’un jour de repos accordé au titre de l’accord collectif sur l’aménagement du temps de travail ;
  • soit toute autre modalité permettant le travail de sept heures précédemment non travaillées en application de stipulations conventionnelles ou des modalités d’organisation des entreprises.

A défaut de convention ou d’accord conclu, les modalités d’accomplissement de la journée de solidarité sont définies par l’employeur, après consultation du comité social et économique, s’il existe.

Comment sont organisés les ponts ?

Une journée de pont précédant ou suivant un jour férié peut être prévue dans l’entreprise. Cette pratique ne fait l’objet d’aucune réglementation. La décision est prise au niveau de chaque entreprise ou établissement par l’employeur et constitue une modification temporaire de l’horaire hebdomadaire. Elle est soumise à consultation du comité social et économique, s’il existe. L’horaire modifié doit être affiché et une copie de cet horaire est transmise à l’inspecteur·trice du travail. S’il est octroyé, ce repos doit être payé.

D’autres jours fériés peuvent-ils exister dans une région ?

Oui, c’est le cas, par exemple, en Alsace et en Moselle, pour le vendredi saint (précédant Pâques) et le 26 décembre avec des applications spécifiques.

Dans les exploitations de mines, salines et carrières, établissements industriels, chantiers du bâtiment et du génie civil, chantiers navals, le repos donné aux salarié·e·s est de :

  • 24 heures pour chaque dimanche ou jour férié ;
  • 36 heures pour un dimanche et un jour férié consécutifs ;
  • 48 heures pour les fêtes de Noël, Pâques et Pentecôte.

La période de repos est calculée à partir de minuit et, dans le cas d’un dimanche et d’un jour férié consécutifs, elle se prolonge jusqu’à 18 h le second jour.

L’accord ou la décision de l’employeur ne peut désigner ni le premier ou le second jour de Noël, ni le vendredi saint comme la date de la journée de solidarité.

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Actu Solidaires 78 Défense de nos libertés Santé-Social

Pourquoi s’opposer à la création du compte « Mon Espace Santé » ?

Le gouvernement met en place actuellement un nouveau serveur numérique qui centralise des données très sensibles, celles concernant la santé des assuré.es. Le but originel « d’un meilleur suivi des malades » est détourné pour laisser la place à un pillage des données personnelles de santé qui s’accompagne de la perte de leur confidentialité.

“À terme, cette collecte permettra l’utilisation (ou la revente) de ces données vers l’industrie, des start-up sont déjà sur les rangs. Autre exemple, le Healt Data Hub, un puissant et controversé
outil numérique d’analyse de données de santé, proche de Microsoft, aurait accès aux informations de l’Assurance Maladie, ainsi que les données des Hôpitaux” (Sciences et Avenir, mars 2022).

l’Union Syndicale Solidaires Yvelines relaye aussi les revendications de la Coordination Nationale de défense des
hôpitaux et maternités de proximité :
– La gestion publique de l’utilisation du numérique en santé, sans délégation au privé, par le développement d’un service public du numérique en santé
– Un débat public démocratique sur le développement de l’Espace numérique en santé, les garanties de confidentialité, les mesures prises face à la fracture numérique, le coût et les modalités de financement.

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Actu Solidaires 78 antifascisme

L’escroquerie sociale de Marine Le Pen

Le Rassemblement national est l’ennemi des travailleuses et des travailleurs

Par delà les mots et les promesses d’être la candidate du pouvoir d’achat, le projet économique et social de Marine Le Pen est un programme foncièrement antisocial, injuste, libéral et raciste qui ne profitera qu’aux riches.


Un pseudo discours social au service des puissants : nos retraites sont menacées

Derrière les slogans de campagne, le pseudo programme social de Marine Le Pen est marqué par l’opportunisme et la démagogie qui caractérisent ce mouvement. Après avoir annoncé un retour de l’âge de la retraite à 60 ans, Marine Le Pen a finalement corrigé pour dire que ce serait 62 ans. Mais surtout, selon son programme, il faudra avoir cotisé 42 ans pour une retraite à taux plein ; c’est à dire que pour la plupart d’entre nous, il faudra travailler beaucoup plus tard… ou mourir à la tâche. On pourrait donc dépasser les 64 ou 65 ans de Macron !


Contre nos droits et nos conquis sociaux

Les promesses d’augmentation des salaires seront quant à elles financées par les baisses de nos cotisations sociales dues par les employeurs. Ce transfert comptable bénéficiera au patronat qui ne nous paiera pas davantage… tandis que notre protection sociale sera encore plus rognée. C’est notre santé en premier lieu qui pâtira de cette politique libérale, pour le plus grand bonheur des capitalistes. Mais qui peut encore se payer une mutuelle ? Marine Le Pen est opposée à l’augmentation du SMIC et des minima sociaux, si ce n’est le minimum vieillesse (ASPA) sous condition de nationalité. Quant aux allocations chômage, son programme n’en dit pas un mot ! Elle approuve donc de fait les attaques répétées de Macron qui ont jeté des centaines de milliers de personnes dans la misère et la précarité.


Le nationalisme économique, une arnaque contre les travailleuses et travailleurs

Marine Le Pen feint de regretter que les syndicats aient été maltraités sous Macron et elle promet une grande conférence sociale qui réunira les syndicats des travailleuses et travailleurs et les « syndicats » patronaux pour “revivifier” le dialogue social, « facteur de la paix économique » selon ses mots. Le dialogue social à la sauce extrême droite c’est faire croire que nos intérêts et ceux des patrons sont les mêmes. Il n’en est rien ! Il en est de même de son « nationalisme économique » qui veut nous faire croire que l’exploitation par un patron français serait d’une autre nature que l’exploitation par un patron étranger. Le programme de Marine Le Pen est au bénéfice unique des exploiteurs. Le RN n’est pas contre le système, il en fait partie, il est pour et même pour son aggravation à notre détriment. Il n’y aura jamais de paix sociale sans abolition du capitalisme !


La discrimination, le racisme et la guerre aux pauvres comme projet de société

Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat qu’elle souhaiterait soi-disant rendre « aux français ». Sa mesure phare de réduction de la TVA – qui est effectivement un impôt injuste puisqu’il touche davantage les plus pauvres – ne serait pas financée par un impôt, même progressif, sur les privilégié.es et les grandes fortunes mais par des « économies ». Ces « économies » toucheront en premier lieu nos services publics qui sont déjà sous-financés : l’éducation, les hôpitaux, etc. Ces biens communs qui sont le patrimoine de celles et ceux qui n’en ont pas.

Reprenant les vieilles rengaines racistes, elle veut nous faire croire que ce seraient les prestations sociales versées aux personnes d’origine étrangère qui sont la cause de notre appauvrissement. Elle ne s’attaque jamais aux puissants et aux possédants. La politique dite sociale de Marine Le Pen c’est la guerre aux pauvres et aux étrangères et étrangers. Désigner des boucs émissaires pour mieux nous cacher à qui profite le système. Pour mieux nous cacher que le problème c’est le système capitaliste ! Tenter de nous diviser pour masquer les vraies causes des inégalités, c’est ça l’arnaque politique du RN / FN.


Plus que jamais : pas une voix pour l’extrême droite !

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antifascisme Éducation

L’extrême-droite de Le Pen à Zemmour est un danger pour l’école, pour les personnels, et pour les élèves ! – 8 pages de SUD éducation

Une progression alarmante de l’extrême droite

À l’approche des élections présidentielles, l’extrême droite est quasi omniprésente dans les médias : Zemmour et Le Pen imposent les termes du débat public.

D’une part, l’extrême droite impose sa vision du monde qui repose sur la peur et la haine de l’autre : les personnes immigrées, musulmanes, juives ou LGBTI… et l’exaltation d’une “nation française” entendue comme excluante.

D’autre part, la progression de l’extrême droite et la diffusion de ses idées réactionnaires dans la société encouragent l’action des groupes d’ultra-droite violents : depuis 2017, neuf attentats terroristes, dont trois depuis août 2021, ont été déjoués et leur menace est grandissante. Ces groupes violents appellent à s’en prendre à des lieux de culte (mosquées et synagogues), à des lieux qu’ils associent à l’immigration, ou à des lieux « de gauche », des personnalités politiques ou encore dernièrement des centres de vaccination.

20 ans après les manifestations anti-Le Pen, les candidat·es d’extrême droite se sont hissé·es en haut des sondages d’opinion. SUD éducation décrypte leur programme pour l’école.

L’école doit être un rempart social contre l’extrême droite

Du temps du FN de Jean-Marie Le Pen, le discours de l’extrême droite sur l’école se concentrait sur la défense d’une école privée largement confessionnelle. Depuis, avec la tentative de dédiabolisation engagée par Marine Le Pen, le Rassemblement national a essayé de s’implanter via le Collectif Racine dans l’Éducation nationale, heureusement sans succès. Le collectif Racine créé en 2013 a pour objectif de diffuser sa vision décliniste de l’école auprès des personnels. Pour ce collectif dont la plupart des membres soutiennent actuellement Zemmour, l’école est en “péril” du fait de l’esprit de mai 68 et des théories pédagogiques : c’est bien mal connaître les difficultés des personnels dans l’école actuelle !

L’Éducation nationale, c’est plus d’un million de personnels. Il est vital de ne pas fléchir face aux discours de l’extrême droite et de continuer à convaincre nos collègues que l’extrême droite consiste un danger colossal pour l’école, pour ses personnels et ses élèves mais aussi pour la démocratie sociale en général. Les programmes du RN et de Zemmour pour l’école poursuivent deux objectifs :

→ accentuer la ségrégation sociale en instaurant un service public d’éducation au rabais, ce qui a pour objectif d’organiser la fuite vers l’enseignement privé pour les élèves des classes supérieures,

→ instrumentaliser le service public d’éducation pour diffuser une idéologie réactionnaire.

L’extrême droite soutient la politique de Blanquer

Depuis l’investiture du ministre Blanquer, le Collectif Racine n’a rien écrit des politiques de casse du service public d’éducation orchestrées par celui-ci : rien sur les suppressions de postes, rien sur les réformes des lycées qui ont pourtant dégradé les conditions de travail des personnels, ni sur Parcours sup’ qui opère une sélection sociale inacceptable !

L’extrême droite de Le Pen à Zemmour est satisfaite de l’action du ministre Blanquer et se félicite :

- de la priorité au développement de l’école privée, largement confessionnel : la plus forte augmentation de budget pour la rentrée 2022 concerne l’enseignement privé et l’obligation de scolarisation à partir de 3 ans oblige l’État à financer le développement des écoles privées,

- des attaques contres la liberté pédagogique des enseignant·es afin d’uniformiser les pratiques,

- de l’aggravation de la sélection sociale et la mise en concurrence des élèves via les réformes des lycées et Parcours sup’,

- de la liquidation de l’éducation prioritaire via une baisse drastique de moyens pour les établissements qui accueillent les élèves les plus défavorisés,

- de l’absence de véritable politique de prévention et de lutte contre les discriminations,

- du dévoiement de la laïcité pour diffuser des idées islamophobes.

Zemmour et Le Pen veulent une école qui consacre les inégalités et les discriminations

Lorsque l’on observe les propositions du Rassemblement national ou de Zemmour pour l’école, on remarque qu’il n’y a pas de remise en cause de la politique actuelle de Blanquer. Bien au contraire, l’extrême droite propose des mesures encore plus rétrogrades, dangereuses et inégalitaires.

→ L’extrême droite ne parle pas des vraies difficultés de l’école

Dans son programme, le RN ne parle jamais des difficultés des personnels de l’Éducation nationale : du bâti délabré, des injonctions permanentes de la hiérarchie, du manque de moyens et de formations pour les personnels, du manque de personnels médico-sociaux et AESH…. Au contraire, l’école n’apparaît dans le programme du RN, que pour appuyer un discours xénophobe sur l’insécurité. Sur les 18 brochures programmatiques du RN, aucune ne concerne l’école ! Même constat chez Zemmour, pour qui le thème de l’école rime avec “théorie du genre”, “immigration”, “effondrement du niveau” mais jamais avec “manque de moyens”, “classes surchargées”, “organisation pathogène du travail”, “manque de reconnaissance pour les personnels” : cette instrumentalisation de l’école par l’extrême droite est insupportable.

→ L’extrême droite instrumentalise le discours républicain pour diffuser ces idées inégalitaires

Le programme du RN diabolise les “banlieues” et crée un récit fantasmé de celles-ci. Le RN dit vouloir y rétablir “sans concession de l’ordre républicain” qui se décline dans son Plan Banlieue en trois mots : “discipline”, “sécurité” et “répression”. Au contraire, SUD éducation et l’ensemble des organisations progressistes revendiquent le rétablissement des services publics dans les quartiers populaires avec un financement à la hauteur des besoins afin de garantir l’accès de tou·tes aux droits constitutionnels : le droit à l’éducation, à la santé, au logement… Les services publics et les droits sociaux sont le fondement d’une société qui garantit l’égalité de traitement entre tou·tes.
La traduction dans le secteur de l’école de ce dévoiement du discours républicain s’incarne dans “l’action 19” du “Plan banlieue” du RN qui consiste à “Développer les internats d’excellence et y instaurer la priorité nationale”.

L’action du RN consiste donc à développer un dispositif dont les personnels sur le terrain ont déjà éprouvé l’inefficacité et les résultats décevants, en y ajoutant une mesure profondément raciste. Ici le RN montre son vrai visage : celui d’un parti qui discrimine les enfants et détruit le vivre-ensemble en imposant un régime d’inégalités en fonction de la nationalité. C’est l’extension d’un régime de préférence nationale aux élèves qui est proposée par le RN. Cette proposition va à l’encontre de notre projet d’une école ouverte à tou·tes !

L’urgence pour l’éducation prioritaire n’est pas de développer les dispositifs d’excellence mais bien d’élever la qualité du service public d’éducation qui est largement dégradé dans les quartiers populaires du fait du manque de moyens.

→ Nostalgie du retour à l’école de la IIIe République : inégalités et autoritarisme au programme

La prose de Le Pen et celle de Zemmour mettent au jour une vision autoritaire de l’école. La première mesure du RN pour l’école est d’instaurer un uniforme ou une blouse à l’école et au collège pour les élèves. A nouveau, le RN ne propose que des mesures “de vitrine”, passéistes et rétrogrades, qui ne permettront pas d’améliorer les conditions d’étude des élèves. Le retour à l’uniforme fait partie d’une vieille rengaine de l’extrême droite nostalgique de l’école de la IIIe République.

Or il faut rappeler que l’école de la IIIe République était une école profondément inégalitaire qui organisait une ségrégation et une hiérarchie sociale accrue. L’école de la IIIe République opérait une sélection forte puisque les enfants du peuple n’avaient pas accès aux mêmes écoles que les enfants des classes supérieures. C’était également une école des inégalités entre les filles et les garçons. Sans compter que cet école soutenait et diffusait le discours colonial de l’impérialisme français.

Le collectif Racine va plus loin dans la nostalgie de cette école du passé en proposant, comme Zemmour, la suppression du “collège unique” afin d’orienter vers la voie professionnelle les élèves dès la fin de la sixième pour commencer au plus tôt l’apprentissage.

Zemmour en appelle sur le site de son mouvement “Génération Z” à “une école sélective et méritocratique”. Son modèle est explicite : il faut, pour Zemmour, sélectionner les élites prioritairement parmi les enfants des élites. Pour lui, la sous-représentation des enfants d’ouvrier·es et d’employé·es dans l’enseignement supérieur et en particulier dans les filières les plus sélectives, s’explique par leur manque de “mérite”, contrairement aux enfants des classes les plus favorisées qui sont eux sur-représentés dans l’enseignement supérieur et en particulier dans les grandes écoles. Ainsi Zemmour tend à confond le mérite et la naissance. Au contraire, le rôle d’une démocratie sociale est de donner davantage à celles et ceux qui, par les conditions sociales dans lesquelles ils et elles vivent, ont moins de chances de poursuivre les études de leur choix.

La fin du collège unique incarne la politique ségrégative de l’extrême droite dont l’objectif est d’orienter le plus tôt possible les enfants des classes populaires vers un métier nécessitant peu de qualifications scolaires en brimant leur accès à une culture commune dispensée dans les enseignements généraux. Au contraire, la question pour SUD éducation est celle de rendre le service public d’éducation plus accessible aux élèves qui ont des difficultés scolaires et sociales plus importantes, et surtout pas de les exclure de l’école comme le propose l’extrême droite. La scolarité unique via “le collège unique” est un progrès social que le manque de moyens (les classes surchargées, l’absence de fléchage d’heures pour financer les options…) met en danger.

De même, selon les brochures du RN, le retour de l’uniforme permettrait d’imposer “l’unité nationale” dans “les quartiers”. Les personnels de l’Éducation nationale savent que le RN pose les mauvaises questions avec son obsession du nationalisme et qu’imposer un vêtement ne constitue pas une solution aux défaillances des missions régaliennes de l’État dans les quartiers populaires.

Néanmoins, les mesures autoritaires du RN ne concernent pas uniquement les élèves, mais également les personnels. L’une des mesures énoncées par le RN pour l’école concerne le lancement d’un “plan de contrôle des enseignements” afin que “les enfants aient bien accès à un enseignement conforme à nos valeurs”. Le RN prône une instrumentalisation de l’école au service de son idéologie. Les valeurs du RN ne sont pas celles de l’école ni de ses personnels. Il est à craindre des fortes restrictions contre la liberté pédagogique des enseignant·es si l’extrême droite arrivait au pouvoir.

Les attaques contre les personnels ne s’arrêtent pas là car Zemmour attribue la soi-disant et très controversée “baisse du niveau de l’école” aux méthodes pédagogiques des enseignant·es qui ne pratiquent pas selon lui suffisamment le “modèle d’antan”, c’est-à-dire “les méthodes traditionnelles d’acquisition des savoirs, le « par cœur », la leçon magistrale, l’autorité du maître.” : les enseignant·es sont pourtant les mieux placé·es pour évaluer les difficultés de leurs élèves et mettre en œuvre des méthodes pédagogiques adaptées, même si celles-ci ne plaisent pas au polémiste d’extrême droite.

SUD éducation s’oppose à cette conception rétrograde de l’enseignement et défend la diffusion des pédagogies émancipatrices.

→ L’extrême droite défend une conception nationaliste, sexiste et xénophobe de l’école

Pour l’extrême droite, de Zemmour à Le Pen, il faut mettre davantage en avant l’enseignement du français et de l’histoire, considéré comme “des fondamentaux”. Cette obsession montre bien la méconnaissance du secteur de l’éducation par l’extrême droite, ainsi que sa volonté d’instrumentaliser l’école au service de son idéologie. Par ailleurs, on peut facilement déduire que cette proposition s’applique prioritairement aux élèves issus des classes populaires qui étudient au sein de l’école public, les élèves issus des classes supérieurs auront eux toujours accès à une formation plus complète et plus riche grâce à toutes les officines privées de cours particuliers, de cours du soir ainsi qu’au sein de l’école privée.

Le programme du RN au sujet du contenu des enseignements s’attache principalement à renforcer le volume horaire des cours d’histoire et de français dans une visée exclusivement nationaliste : il s’agit de “mettre en place un Roman national qui redonne des repères historiques, identitaires et culturels uniques à tous les petits Français” selon les mots du RN. On voit bien à quel point l’enseignement est instrumentalisé par l’extrême droite. Pour l’extrême droite, l’exaltation de la nation, c’est avant tout l’exclusion et la domination pour tou·tes celles et ceux qui n’entrent pas dans ce “roman national” homogène et unique. Au contraire, à l’école, on apprend aussi le vivre-ensemble et la tolérance. Le RN œuvre pour rendre invisibles les différences et uniformiser la population autour du fantasme de la nation française.
C’est pourquoi le RN propose deux mesures visant à discriminer les populations qu’il ne juge pas conformes à son idéologie nationaliste.

D’abord, le RN revendique la suppression des enseignement des langue et de culture d’origine (ELCO) : cette mesure est une mesure purement xénophobe qui a pour but de discriminer les personnes immigrées en les contraignant à couper les liens linguistiques qu’elles pouvaient conserver avec leur pays d’origine.

De plus, le RN vise spécifiquement les élèves de confession musulmane en revendiquant l’interdiction des repas de substitution dans les cantines. Pourtant les repas de substitution ne dérogent pas aux exigences de neutralité du service public. Le Conseil d’État a rendu une décision en ce sens le 11 Décembre 2020 en indiquant que : « la laïcité n’est ni le reniement ni le cantonnement des religions. Elle est la condition du respect des choix personnels dans une société ouverte où histoire et patrimoine ont été souvent forgés par les grandes traditions spirituelles ou religieuses.
La laïcité de l’État implique donc une neutralité des services publics à l’égard de toutes les croyances ou pratiques religieuses ». Avec sa proposition d’interdiction des repas de substitution, le RN continue de dévoyer l’idée de laïcité à des fins islamophobes et antisémites.

Sur le site de Génération Z, on peut lire un résumé très explicite du programme de Zemmour pour l’école puisqu’il est écrit qu’“Éric Zemmour estime que l’idéologie progressiste occupe une place trop importante dans les programmes scolaires de l’enseignement secondaire”, c’est pourquoi Zemmour défend un programme composé des pires régressions sociales pour l’école : il dénonce la place des femmes dans les programmes d’histoire et de tous les enseignements qui permettraient de lutter contre les discriminations et de sensibiliser les élèves aux enjeux de la crise climatique.

En octobre 2021, suite à la sortie de la circulaire concernant l’accueil des élèves trans en milieu scolaire, il disait vouloir interdire leur interdire l’accès à l’école : Zemmour défend le règne de l’intolérance et de la maltraitance.
Zemmour se fait ainsi la voix des groupes d’ultradroite, des suprémacistes blancs, des antisémites mais aussi des militant·es de la Manif pour tous qui le soutiennent activement.

Les personnels de l’Éducation doivent être un rempart contre l’extrême droite

L’extrême droite instrumentalise le discours républicain et la laïcité afin de véhiculer des idées contraires aux valeurs démocratiques de la République. Chacune des propositions du RN ou de Zemmour sur l’école a une visée raciste, islamophobe, nationaliste, autoritaire ou rétrograde.

Les personnels de l’Éducation nationale œuvrent chaque jour à construire une école émancipatrice pour les élèves mais aussi à construire la société de demain en sensibilisant les élèves à la lutte contre les discriminations, aux enjeux environnementaux mais aussi aux idéaux de justice sociale. Ces aspirations des personnels sont incompatibles avec le discours de l’extrême droite, qu’il soit celui de Marine Le Pen, d’Eric Zemmour ou d’autres colporteurs de haine.

SUD éducation porte cette démarche dans un cadre unitaire, notamment à travers la publication récente d’une tribune dans le quotidien Libération appelant les personnels à faire front contre l’extrême droite et ses idées.
Les personnels subissent depuis 5 ans l’action désastreuse d’un ministre autoritaire et ultra-libéral. L’extrême droite au pouvoir ne remettra pas en cause la politique de Blanquer : elle ne fera que l’accentuer en réprimant, en discriminant davantage jusqu’à mettre en danger la démocratie elle-même.

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Éducation Répression

Soutien aux collègues de l’école Pasteur (Saint-Denis, 93) ! – Communiqué SUD-SNUipp-SNES-CGT-CNT

Après avoir été attaqué·es dans un mensuel d’extrême-droite, des collègues sont sous la menace d’une mutation-sanction par le DASEN de la Seine-Saint-Denis et le recteur de l’académie de Créteil !

Depuis le début de l’année scolaire, les collègues de l’école élémentaire Pasteur à Saint-Denis ont alerté la DSDEN 93, en envoyant des fiches SST et RPS, concernant la non organisation de l’école et la mise en danger des élèves et des enseignant-es. Sans avoir reçu l’équipe enseignante, le DASEN 93 et le recteur, au lieu de réunir un CHSCT extraordinaire, décident de diligenter une enquête administrative.

Pendant le déroulement de l’enquête, dans un mensuel d’extrême-droite paraît un article (janvier 2022) et sur Youtube une vidéo (février 2022) qui sont consacrés à un prétendu « gauchisme à l’école ». Sous couvert d’anonymat, la directrice décrit des situations totalement fausses et délirantes qui se dérouleraient dans cette école. Ces allégations diffamatoires mettent en cause des collègues qui sont clairement nommé·es et reconnaissables. Pour certains leurs numéros de téléphone personnels sont même identifiables. Les collègues demandent à être protégé·es par le rectorat et ont déposé une main courante. Malgré toutes ces menaces, les collègues ont poursuivi leur mission de service public d’éducation auprès de leurs élèves, tout en subissant une enquête administrative à charge.

Que se passe-t-il ensuite ?

Alors que les conclusions de l’enquête ne sont pas connues, que l’arrivée d’une nouvelle direction fin janvier 2022, a enfin permis de retrouver un climat serein entre tou·tes les acteur-trices de l’école (parents, équipe enseignante et élèves), lundi 4 avril, 6 collègues reçoivent un courrier les prévenant de mutations-sanctions dites « dans l’intérêt du service ».

Le DASEN 93 et le recteur de Créteil, en pleine campagne présidentielle où l’extrême-droite est au plus haut dans les sondages, prennent donc le parti de la directrice qui a jeté en pâture ses collègues dans un magazine d’extrême-droite et sanctionnent des membres de l’équipe enseignante. Équipe qui a le tort d’être investie auprès de leurs élèves et qui ne répond pas forcément à toutes les injonctions ministérielles.

Le climat nauséabond de banalisation des idées d’extrême-droite a des conséquences concrètes et graves pour celles et ceux qui en sont victimes. Depuis des semaines, ces collègues ainsi que tout le reste de l’équipe sont désormais sous la menace des réseaux d’extrême-droite. Et ce, sans qu’aucune réponse n’ait été donnée par le recteur à leur demande de protection fonctionnelle.

Cette décision de mutation est injuste, incohérente et irresponsable, compte tenu du climat qui s’apaisait depuis plusieurs semaines dans cette école.

Les organisations syndicales SNUipp-FSU, SNES-FSU, CGT Educ’action, SUD éducation et CNT éducation apportent leur soutien à l’équipe enseignante et continueront de combattre les idées et les méthodes de l’extrême-droite. 

Elles exigent le maintien sur l’école des 6 collègues menacé·es de mutation-sanction et soutiennent les actions prévues localement, en particulier l’appel à la grève mardi 12 avril avec rassemblement à la DSDEN 93 à 12h, jour où des collègues iront consulter leur dossier.

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