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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Défense de nos libertés

Contrat d’engagement républicain : les élus locaux doivent protéger la liberté associative

Communiqué commun (dont Solidaires)

Les organisations et associations signataires avec leurs représentants locaux saisissent les maires et les présidences des collectivités territoriales avec leurs associations d’élus (Maires de France, Départements de France, Régions de France…) sur les conditions de mise en œuvre du contrat d’engagement républicain et sur le soutien nécessaire à la liberté associative :

« En dépit des sérieuses réserves de la Défenseure des droits, du Haut conseil à la vie associative, de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, le décret du 31 décembre 2021 instaurant le « contrat d’engagement républicain » prévu par la loi « confortant les principes de la République » a été publié le 1er janvier 2022, pour une mise en œuvre immédiate. Nos organisations et associations ont fortement alerté les pouvoirs publics sur les contraintes posées par le dispositif ainsi détaillé, qui va au-delà des prescriptions déjà trop lourdes posées par la loi qui l’institue, avec de graves risques de stigmatisations et d’interprétations divergentes ou arbitraires. Ce « contrat » organise, au mépris de la liberté associative, une surveillance généralisée des associations qui solliciteront auprès de vous des subventions ou la mise à disposition d’une salle publique. Remettant en cause l’autonomie des collectivités territoriales, plusieurs associations d’élus et de collectivités ont pointé un transfert excessif de responsabilités et de lourdes difficultés opérationnelles. En effet, ce « contrat » vous contraint aussi car les élus locaux ne devraient plus seulement apprécier la qualité du projet présenté par une association pour décider de le soutenir ou non, mais devraient mettre en place un contrôle général de son organisation, du comportement de ses membres ou de ses actions de plaidoyer. Cet acte de défiance envers toutes les associations risque de les fragiliser au moment même où leur engagement est essentiel pour le maintien de la paix sociale et l’exercice de la citoyenneté. Nous vous informons que des recours seront engagés devant le Conseil d’Etat contre ce décret, en pointant les atteintes aux libertés d’expression et d’association, la disproportion du mécanisme de responsabilité collective pesant sur les dirigeants, salariés, membres et bénévoles des associations, et l’inconstitutionnalité des nouveaux dispositifs d’agrément prévu. Cependant, le « contrat d’engagement républicain » est d’ores et déjà pleinement applicable ouvrant des difficultés et tensions que vous pouvez aider à prévenir.

C’est pourquoi, tout en respectant la loi qui l’impose, nous vous demandons de rendre ce « contrat » sans effets, particulièrement sur les dispositifs de contrôle intrusifs envisagés par le décret, et à le faire savoir, car il est possible de lutter contre les dérives et comportements sectaires ou intégristes sans porter atteinte aux libertés de toutes et tous, à la libre expression et à l’engagement citoyen.
La période est déjà difficile pour une grande partie de la population et les actions de solidarité sont plus que nécessaires. Ce contexte appelle encore plus à favoriser et à soutenir la richesse et la diversité associative avec leurs projets collectifs qui sont, par nature, la traduction d’une citoyenneté inscrite dans l’intérêt général. »


Premiers signataires : Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Amis de la terre ; Assemblée citoyenne originaires de Turquie (Acort) ; Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) ; Collectif des associations citoyennes (CAC) ; Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep) ; La Cimade ; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Comité pour la santé des exilés (Comede) ; Confédération générale du travail (CGT) ; Fédérations des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s (Fasti) ; Fédération nationale de la Libre pensée ; Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) ; Fédération syndicale unitaire (FSU) ; Femmes égalité ; Fondation Copernic ; France nature environnement ; Groupe d’information et de soutien des immigré-e-s (Gisti) ; Mémorial 98 ; Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Planning familial ; Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) ; Union syndicale Solidaires ; Syndicat des avocats de France (Saf) ; Syndicat de la magistrature (SM).

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antifascisme Défense de nos libertés Répression

Darmanin déteste la liberté de la presse ! Soutien à Nantes Révoltée

Gerald Darmanin a annoncé le 25 janvier engager une procédure de dissolution du collectif Nantes révoltée, média alternatif et engagé dans les luttes sociales et démocratiques sur la région nantaise.

Le ministre de l’intérieur s’en prend à Nantes Révolté au prétexte de bris de vitre sur une manifestation antifasciste relayée par le média à laquelle plusieurs organisations ont participé, dont Solidaires 44.

Alors qu’il devrait résolument s’attaquer à la violence fasciste qui gangrène le pays dans une campagne présidentielle où les thématiques racistes et xénophobes ont largement droit de cité, Darmanin s’en prend donc violemment à un média alternatif. On peut évidemment ne pas partager l’ensemble de sa ligne éditoriale mais en donnant la parole à des points de vue différents de ceux rapportés par les médias dominants, il est un acteur important de la vie démocratique locale. C’est à la liberté de la presse et d’opinion que le ministre s’attaque frontalement au grand plaisir des notables de droite. Les mêmes d’ailleurs s’en prennent au groupe antifasciste de la région lyonnaise (GALE) pour délit de “mauvaise opinion”. Faut-il craindre là aussi un risque de dissolution ?

L’Union syndicale Solidaires dénonce les propos inadmissibles du ministre
Darmanin et s’opposera résolument à la fermeture de Nantes Révoltée et de tous les médias alternatifs au motif d’une ligne et une pratique journalistique qui déplaisent aux puissants.

Au lieu de mettre en danger l’exercice réel de la démocratie par la dissolution d’un média, dissolution dont on peut craindre qu’elle en appelle d’autres, les autorités légales ont le devoir impérieux de s’attaquer au véritable venin contre la démocratie. L’extrême droite dont on rappelle qu’elle s’en prend quotidiennement et violemment à celles et ceux qui lui déplaisent à commencer par nos propres militant-es et nos locaux syndicaux.

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Défense de nos libertés Traçage

SAF, Solidaires, LDH, CGT : ensemble pour défendre nos droits et libertés fondamentaux contre le passe vaccinal

Sur la route d’un régime d’exception qui n’en finit plus, la loi sur le passe vaccinal a été adoptée le 16 janvier par le Parlement. Plusieurs parlementaires ont cependant saisi le Conseil Constitutionnel en invoquant différents motifs d’inconstitutionnalité. A l’offensive contre la politique sanitaire antisociale menée depuis plus de deux ans, les organisations SAF, Solidaires, LDH et CGT ont fait valoir leurs propres arguments devant le Conseil constitutionnel, via une “porte étroite”.

En effet, le passage du passe sanitaire au passe vaccinal amplifie davantage encore la disproportion entre les objectifs prétendument poursuivis par le gouvernement et les atteintes aux droits et libertés des citoyennes et citoyens, notamment des travailleuses et travailleurs, tenu.ues de se faire vacciner sous la menace d’une suspension de leur contrat de travail sans rémunération. L’adéquation entre les mesures et la protection collective en termes de santé n’est d’ailleurs pas assurée puisque le passe vaccinal ne permet pas de garantir l’état viral de la personne, et qu’un résultat de test négatif est désormais exclu du « passe » par la nouvelle loi.

Nos organisations dénoncent également la vaccination obligatoire pour les déplacements inter-régionaux, qui porte particulièrement atteinte aux droits des citoyennes et citoyens lors de leurs déplacements professionnels ou encore syndicaux.

A cela s’ajoute encore la possibilité de vérifier l’identité du détenteur.trice du passe vaccinal : des pouvoirs de police sont ainsi délégués à des personnes privées, sans formation ni déontologie professionnelle pour les encadrer. Ces dernières étant déjà largement insuffisantes pour éviter les contrôles au faciès, les discriminations risquent donc de se multiplier.

Le Conseil Constitutionnel ne peut plus faire la sourde oreille face à ces disproportions manifestes et non nécessaires ! Le passe vaccinal participe et ajoute des atteintes à un ensemble de droits constitutionnellement garantis, atteintes inadéquates, injustifiées et disproportionnées, dont nos organisations défendent logiquement l’inconstitutionnalité.

Dans l’attente de la décision du Conseil, nos organisations continueront de mener le combat contre ces mesures et leur mise en oeuvre

Documents à télécharger

SAF, Solidaires, LDH, CGT : ensemble pour défendre nos droits et libertés fondamentaux contre le passe vaccinal

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Défense de nos libertés

“Non au passe sécuritaire/vaccinal, Résistance solidaire”

Assemblée générale

Bourse du travail
3 rue du Château d’Eau, 75010, Paris, France

Un premier débat public organisé le 16 novembre par la Coordination contre la répréssion et les violences policières Ile de France a décidé d’organiser la défense solidaires des personnes privées de droits fondamentaux, licenciées ou suspendues, faute de passe sanitaire.

Deux autres Assemblées générales tenues les 14 décembre et 12 janvier à l’appel de la CGT Restaurants du Louvre, SUD Commerce et Services Ile de France, SUD Emploi et Stop Précarité ont décidé d’actions communes, afin de multiplier les formes de résistance solidaire au passe sécuritaire et vaccinal.

Des assemblées générales ouvertes sont appelées

tous les mercredis à 18H30 à la Bourse du Travail de Paris (salle et adresse à confirmer).


Contact : nonsecuritaire@gmail.com

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Défense de nos libertés Histoire Histoire locale Pourquoi des prisons ?

Mémoires des luttes : de la lutte contre les prisons au mouvement des gilets jaunes

L’émission de radio de l’Actualité des luttes consacrée à la (re)rencontre entre Mohamed Hocine (Momo pour les intimes), ex-détenu, militant contre la double peine, bien connu dans le 78, et Nadia Menenger, militante anti-carcérale (auteure de deux bouquins sur la question) et animatrice de l’émission :

https://actualitedesluttes.info/emission/memoire-des-luttes-de-la-lutte-contre-les-prisons-aux-mouvements-des-gilets-jaunes

Présentation :
Aujourd’hui nous vous diffusons un entretien avec Mohamed Hocine et Nadia Menenger réalisé lors du mois de juillet 2021 a Mantes la Jolie. Tous deux militants contre les prisons, Nadia et Hocine se rencontrent à travers l’émission de radio « parloir libre » créé en 1985 et diffusée à partir de 1992 sur Fréquence Paris Plurielle.

Dans les années 80, ils militent ensemble contre les quartiers d’isolement, la double peine et la condition carcérale dans son ensemble. Ils se perdent de vues pour se retrouver des années plus tard dans le mouvement des gilets jaunes.

Quel a été leur parcours militant ? Comment leur expérience des années 80 les as imprégné d’une certaine culture de la lutte qui ne les quittera jamais ? Comment cette culture les amène à suivre le mouvement des gilets jaunes ? À travers cet entretien, nous revenons sur la mémoire des luttes à partir de leur expérience afin de pouvoir aussi questionner l’actualité et les transformations qui se sont opérées.

Pour plus d’info : deux livres :

À ceux qui se croient libres

La liberté ne se mendie pas

Deux ouvrages écrit par Nadia Menenger et publié à L’insomniaque

Mémoire des luttes de l’immigration en France publié par le GISTI

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Collectivités territoriales Défense de nos libertés En grève ! Secteur de la culture Traçage

Grève 1er décembre contre le passe sanitaire dans les établissements culturels

L’appel à la grève lancé par SUD CT et SUD Culture Solidaires contre le passe sanitaire dans les bibliothèques et les établissements culturels a été un franc succès.
Après les journées de mobilisation réussies des 1er et 13 octobre et du 10 novembre la lutte continue : appel à la grève le 1er décembre !.

CONTRE LE PASSE SANITAIRE DANS LES ÉTABLISSEMENTS CULTURELS : TOUTES ET TOUS EN GRÉVE LE 1er DÉCEMBRE ! communiqué SUD CNT

Soutenez la lutte des bibliothécaires pour un accès libre aux lieux de culture signez signez la pétition : pour une bibliothèque accessible à tous

Tous nos articles sur les bibliothèques

Voire également :
Site internet du collectif “bib sans pass” :
https://bibsanspass.wixsite.com/website

Facebook des “bibliothécaires mobilisés” :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100072673625656

Compte Instagram : @Bibpourtous :
https://www.instagram.com/bibpourtous/

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Commerce Défense de nos libertés La Poste Seule la lutte paie !

Seule la lutte paie !


Une nouvelle rubrique – que nous espérons riche et fournie ! – pour présenter les victoires du camp des travailleurs et des travailleuses, ici et ailleurs…


Libertés syndicales à la poste : une victoire pour notre syndicalisme !

La Cour administrative d’appel de Paris a rendu hier, mercredi 27 octobre, un arrêt définitif à propos des libertés syndicales à la Poste.

Depuis des années, le Siège de la Poste et ses directions locales ne cessaient de commettre des délits d’entrave à propos de la liberté de circulation de nos militantes et militants syndicaux, en interprétant sans aucune limite le décret du 28 mai 1982 qui régit le droit syndical dans l’entreprise.

Sans aucune limite car, au gré des humeurs des directeurs locaux et de leur détestation de nos représentant·e·s, il fallait prévenir avant la venue dans le service — plusieurs jours avant parfois ! — , puis obtenir l’autorisation et, parfois encore, donner le motif de cette venue !

L’histoire de Sud PTT est ainsi faite d’interdictions répétées pendant des années de pénétrer dans les établissements, elles-mêmes ponctuées de poursuites disciplinaires.sur fond « d’intrusions » voire « d’atteinte au domicile privé » et de sanctions pour ce seul motif.

Ce procédé est actuellement utilisé abusivement dans le 78 et le 92 contre de nombreux militant·e·s, dans le cadre d’un véritable acharnement antisyndical.
L’arrêt de la Cour a effectivement un caractère définitif dans la mesure où le Conseil dD’État (voir req. n°419619) avait cassé l’arrêt de la même Cour (n°16PA02870) mais sans jamais remettre en cause la doctrine développée à propos de l’illégalité de ce délai de prévenance qui nous était opposée en permanence.

L’arrêt est sans ambiguïté sur le sujet :

« 15. Contrairement à ce que fait valoir la Poste, il ne ressort pas de ce qui a été dit au point 11 ci-dessus que monsieur X (…) ait été tenu d’informer préalablement la directrice de la PPDC de Paris Bonvin de sa venue en application des dispositions de l’article 6 du décret du 28 mai 1982.
Par ailleurs, la circonstance que monsieur X se soit introduit avec trois autres collègues, au sein des locaux de la PPDC de Paris Bonvin pour faire circuler une pétition en faveur d’un collègue faisant l’objet d’une procédure disciplinaire n’était soumise, en application des dispositions invoquées par monsieur X, ni à l’obligation de prévenir la directrice de l’établissement de sa présence, ni à l’obtention d’une autorisation préalable, la seule limite posée par l’article 9 à cette distribution étant qu’elle ne porte pas atteinte au bon fonctionnement du service ».

Face à la multiplication des affaires disciplinaires en cours pour des motifs similaires, la fédération Sud PTT va saisir les différentes tutelles de la Poste (Etat, CDC) pour que cessent toutes ces entraves.

Qu’il s’agisse de la liberté syndicale ou du droit de grève, la fédération Sud PTT continuera à agir pour défendre les droits du personnel et de ses représentant·e·s.


En Loire-Atlantique, Amazon recule face à une lutte pugnace

En Loire-Atlantique, les opposants à l’installation d’un entrepôt Amazon ne décolèrent pas. Une nouvelle mobilisation s’est tenue samedi 29 mai, avec la présence de nombreux politiciens en campagne. La perspective d’une Zad est également évoquée par certains militants.

  • Actualisation — Mercredi 27 octobre 2021 — Amazon ne pourra pas s’installer à Montbert. Lundi 25 octobre, l’intercommunalité de Grand Lieu, où devait s’implanter le géant de l’e-commerce, a décidé de mettre fin aux négociations. «Malgré l’intérêt du projet et, notamment, une création d’emplois importante, les élus communautaires ont, au fur et à mesure, constaté les difficultés du projet et particulièrement l’accumulation de contraintes techniques et juridiques décalant largement le calendrier initial».

C’est la seconde fois qu’Amazon doit faire demi tour en Loire Atlantique, après l’échec de Grandchamps-des-Fontaines. «Montbert était le projet le plus visible. Nous savons qu’Amazon cherche un peu partout à s’installer. Nous restons vigilants et continuerons notre veille sur d’autres projets similaires que nous dénoncerons tout autant», a déclaré Guillaume Erceau du collectif Stop Amazon 44 dans Ouest France.

Collectif-STOP-Amazon-44-CP-victoire-Télécharger

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Défense de nos libertés Répression

Lettre ouverte contre la loi « Drone 2 »

Les articles 8 et 9 autoriseront la surveillance par drone, hélicoptère et voiture. Depuis plus d’un an, la police déploie illégalement des drones pour nous surveiller, malgré deux interdictions du Conseil d’État, une sanction de la CNIL et une censure du Conseil constitutionnel. Les drones sont inutiles aux actions de médiation, d’apaisement et de dialogue avec la population. Ce sont des outils démultipliant les capacités de surveillance et de contrôle, qui facilitent avant tout les interventions violentes de la police, notamment en manifestation afin de dissuader les militant·es d’exercer leurs libertés de réunion et d’expression politique.

L’article 7 autorisera la vidéosurveillance des cellules de garde-à-vue. Le gouvernement prétend agir pour « diminuer les risques de suicide, d’automutilation, d’agression », comme s’il se souciait soudainement du bien-être des personnes qu’il réprime. Plutôt que de protéger les personnes arrêtées, il s’agira de renforcer les pressions et violences psychologiques causées contre elles par l’enfermement et une surveillance de chaque instant sans aucune garantie ni limitation sérieuse.

L’article 16 autorisera la police à recourir à la violence physique pour obtenir les empreintes digitales et la photographie des personnes suspectées d’avoir commis une infraction punissable d’au moins trois ans de prison. Cette violence pourra s’exercer contre des enfants de 13 ans, pour peu que la police les suspecte d’avoir commis une infraction punissable de cinq ans de prison. Les empreintes et photos ainsi obtenues pourront être recoupées avec les fichiers de police existants, notamment par reconnaissance faciale.

Cette loi organise un monde où les développements technologiques renforcent et justifient les violences que la police peut exercer contre la population. Cette escalade de la violence ne repose sur aucun besoin objectif qui serait soutenu par des études ou des chiffres concrets. Elle ne semble viser qu’au développement d’un État policier qui, une fois en place, ne s’encombrera pas des limites que le droit aurait tenté de lui poser (les quatre interdictions rendue l’an dernier n’ont pas empêché la police de déployer des drones, encore aujourd’hui 1).

Pour ces raisons, l’ensemble de ces mesures doivent être rejetées.

Ces dispositifs de surveillance ne sont pas les seuls dans cette loi susceptible de poser bien d’autres problèmes, pour aller plus loin :

Liste des signataires

  • ACCAD
  • L’ACCU 71
  • Action Citoyenne Environnemental (ACE Hendaye)
  • Altairis
  • Les Amis de la Terre France
  • Antanak
  • Anv-Cop 21 Montpellier
  • Aquilanet
  • Association Résistance 5G Nantes
  • Assodev-Marsnet
  • ATTAC
  • Cercle nantais pour une social-écologie critique
  • Cliss XXI — Citoyenne et Libre Informatique Sociale et Solidaire
  • Le Club de la presse Occitanie
  • CNPSE
  • CNT 09
  • CNT-ESS34
  • COAGUL
  • Collectif 44 Nantes contre Linky
  • Collectif anti-caméra de Foix
  • Collectif Attention
  • Collectif de réflexion citoyenne sur les caméras de Marcillac.
  • Collectif Nous Personne
  • Collectif Nantes1 anti-Linky5G
  • Collectif Saône-Beaujolais Stop Linky-5G
  • Collectif Stoplinky des Olonnes
  • Collectif stop linky datagaz et 5 G de Bordeaux métropole.
  • Collectif Vallon d’information sur les objets connectés
  • DAL- Droit au Logement
  • Faucheurs volontaires d’OGM, Bretagne
  • Les Faucheurs Volontaires d’OGM
  • FDN
  • Fédération nationale de la Libre Pensée
  • Hadoly
  • Halte au contrôle numérique
  • Illyse
  • IndieHosters
  • La Quadrature du Net
  • Optogram, d’Alsace Réseau Neutre
  • Peps pour une écologie populaire et sociale
  • PRIMCODE – Sarl Marseille
  • Radio Cause Commune (Paris 93.1 FM)
  • RevLibre
  • Syndicat National des Journalistes
  • SNJ-CGT
  • Solidaires Informatique
  • Stop Linky 5G Loire
  • STOP LINKY COMTAT VENTOUX
  • StopLinky66
  • Syndicat de la Magistrature
  • Technopolice
  • Toile Libre
  • Touraine Data Network
  • L’Union communiste libertaire
  • Union syndicale Solidaires

References ↑1 Le Canard Enchaîné, 11 août 2021, Le préfet de police viole l’espace aérien, Didier Hassoux. : Capture

>> Voir sur le site de La quatradure du Net

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Actu Solidaires 78 Défense de nos libertés Pourquoi des prisons ? Précarité Répression

Non à la construction de nouvelles prisons, à Magnanville comme partout ailleurs !

L’Union syndicale Solidaires Yvelines a appris via la presse le projet porté par l’État de construire une maison d’arrêt de 700 places à Magnanville, proche du lycée Senghor. Notre Union s’oppose vivement à ce projet et demande son abandon immédiat pour diverses raisons :

1) Cette construction ne résoudra pas le problème de la surpopulation carcérale et des conditions de détention

En plus du centre de détention de mineurs de Porcheville, Magnanville deviendrait la quatrième prison des Yvelines avec la maison d’arrêt de Bois d’Arcy (900 détenus), la maison d’arrêt pour femmes de Versailles (150 détenues) et la maison centrale de Poissy (180 détenus).

La construction de la maison d’arrêt de Magnanville s’inscrit dans un schéma national de « création nette de 15 000 places de prison supplémentaires en France à l’horizon 2027 et permettra notamment d’offrir de meilleures conditions de travail au personnel pénitentiaire et de fermer certains établissements qui ne sont plus adaptés. Il vise à résorber la surpopulation dans les maisons d’arrêts et à poursuivre l’objectif de l’encellulement individuel à 80%1. »

Cet argument est faux ! Déjà en 1991, l’ouverture de la prison de Villepinte dans le 93 visait à limiter la surpopulation carcérale. 5 ans plus tard, elle était occupée à 116 % (et aujourd’hui 1 000 personnes pour 600 places). Depuis 30 ans, le nombre de détenus en France a presque doublé pour atteindre 70 000, avec un taux d’occupation en moyenne de 142% en maisons d’arrêt et quartiers de maisons d’arrêt2. L’État ne tient pas ses engagements, car le principe d’une cellule individuelle, s’il est préconisé depuis 1875 et a été consacré par la loi de novembre 2009, n’est toujours pas appliqué. Comme le disait régulièrement Adeline Hazan, ancienne contrôleuse générale des lieux de privation de liberté : « La construction de places nouvelles n’est pas une réponse à la surpopulation carcérale » car « plus on crée de places plus on les remplit ».

Cette concentration de détenus et l’abandon auquel l’État se livre sont les causes des conditions de (sur)vie indignes dans les prisons françaises, régulièrement ciblées par les associations de défense des droits humains. Récemment, la prison de Seysses a été mise sur le devant de la scène par Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Elle raconte : « trois hommes entassés dans une cellule de 4,28 m², des toilettes bouchées, une violence infernale. » L’un des détenus a même contracté la leptospirose, « c’est la maladie de la pisse de rat3 ». On est bien loin de l’image idyllique de conditions de détention luxueuses parfois véhiculées, avec télévision et salle de sport.

Refuser la construction de nouvelles prisons, c’est donc d’abord refuser qu’une partie de la population puisse être privée d’humanité par le traitement qui leur est imposé.

2) Cette construction s’inscrit dans un modèle de société étouffant et inadapté aux enjeux actuels

Cette construction devrait avoir lieu à deux pas du lycée Léopold Sédar Senghor. Quelle ironie quand on sait que cet homme, défenseur de la liberté, a lui même été mis en prison pendant la seconde guerre mondiale par les nazis…

Michel Lebouc, maire de Magnanville, a évoqué la création de 700 emplois directs en lien avec la construction. Nous aimerions avoir un décompte précis de cette estimation, car nous sommes dubitatifs sur cette potentialité ! Et d’ailleurs, quels sont les emplois associés à une prison, qui donneront un exemple de futur métier aux lycéens ? Surveillant de prison ? Membre des équipes régionales d’intervention et de sécurité (ÉRIS), des compagnies ultra-violentes destinées à dresser par la force les détenus récalcitrants aux conditions indignes dans lesquelles ils sont placés ? Alors qu’on supprime 17 postes d’enseignants à la rentrée 2021 dans les Yvelines, qu’il manque 89 équivalents temps plein à l’hôpital de Meulan – Les Mureaux, que Renault supprime 2 000 postes dans l’ingénierie dont de nombreux sur le site de Guyancourt, on se vante des emplois associés à une prison ? N’y a-t-il pas un choix à faire, et à imposer par la population pour que les emplois créées correspondent réellement aux besoins de la population ?

Enfin, la prison, qui serait construite sur des champs, contribuerait à bétonner encore plus de terres agricoles, alors que la surface agricole en France a déjà régressé de presque 20 % depuis 1950 et que le nombre de paysans s’effondre… Bel exemple et sûrement beaucoup d’emplois pour les élèves du lycée agricole Sully, situé à… Magnanville.

Refuser la construction de nouvelles prisons, c’est aussi défendre un modèle de société où les choix sociaux correspondent aux besoins de la population et de la nécessaire défense de nos conditions naturelles de vie et d’alimentation.

3) La prison est un mode de gestion des populations précaires et marginalisées et pas l’exercice d’une justice impartiale

En prison, on ne trouve pas les personnes poursuivies pour avoir détourné des millions d’euros d’argent public, abusé de leur pouvoir de ministre ou d’élu, ou maquillé des comptes municipaux. Sarkozy n’y ira probablement pas, Balkany n’y est pas resté bien longtemps et Bédier n’a été condamné qu’à du sursis, et l’incarcération de Bernard Tapie ne l’a pas empêché de continuer les affaires. Par contre, on peut faire de la prison ferme pour des tags, pour avoir volé de la nourriture ou pour des délits mineurs. Et, souvent, on se retrouve en prison en attendant un procès (détention provisoire), même pour des faits mineurs. C’est le cas pour un tiers des personnes incarcérées. Si on ajoute les Centres de Rétention Administrative (CRA), qui enferment les sans-papiers (qui vivent et travaillent de façon invisible sur les postes les plus ingrats et mal payés de notre société, et pourront être renvoyés dans un pays en guerre ou en crise), on voit bien à quelle catégorie de la population s’adresse l’immense majorité des places en prisons : les pauvres, les exclus, les marginaux, dont les situations relèvent parfois bien plus de la santé.

La prison est donc davantage un moyen d’exclure et d’isoler ceux qui n’ont trouvé pour autre solution pour s’en sortir que la délinquance (vols, trafics, deal, contrefaçon…) qu’une punition réparatrice pour réintégrer pleinement les condamnés à la société. À côté des marchés illégaux de la contrefaçon et du cannabis, des marchés parfaitement légaux existent, et sont menés par les États eux-mêmes : les armes pour faire la guerre, les sous-marins. Personne n’ira en prison pour avoir vendu des engins de mort à des dictatures !

La prison, donc, en plus d’être le signe d’une justice à géométrie variable, est une marque d’impuissance de la société à ne pas corriger les défauts qui produisent l’exclusion : la pauvreté, le chômage, l’isolement. Et, à mesure que la précarité de la population progresse, on construit davantage de prisons, toujours aussi surpeuplées… Si les conditions de vie étaient différentes, combien ne se retrouveraient pas en prison ?

Refuser la construction de nouvelles prisons, c’est refuser de répondre à l’exclusion par l’exclusion et ainsi de masquer les véritables enjeux que sont les inégalités sociales grandissantes.

Ce que nous défendons

Ainsi, nous demandons l’arrêt du projet de maison d’arrêt à Magnanville, et l’arrêt de toutes les constructions de prisons en France. Nous nous sommes battus, avec les sans-papiers notamment lors de leur marche nationale en 2020 pour demander la fermeture des CRA (notamment celui de Plaisir), et nous continuons à le demander.

Nous pensons qu’il est urgent d’éradiquer les causes sociales du système qui produit la prison : il faut augmenter les salaires, revaloriser l’allocation chômage et les retraites, créer les postes nécessaires dans la santé et l’éducation.

Nous sommes favorable à une refonte complète du système judiciaire, qui ne saurait exister sans une refonte du système économique, car les deux sont intimement liés.

Une société qui a besoin de prisons est une société malade !

Refusons la logique de l’exclusion et de la régression sociale !

Nous appelons toutes les personnes qui refusent la construction de cette prison

à nous contacter pour réfléchir ensemble aux moyens d’actions contre ce projet,

et pour une société plus juste.

1 http://www.presse.justice.gouv.fr/communiques-de-presse-10095/construction-dun-centre-penitentiaire-a-magnanville-34112.html

2 Chiffre de 2017 : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/expliquez-nous/expliquez-nous-la-surpopulation-carcerale-en-france_2545599.html

3 https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/prison-de-seysses-comment-peut-laisser-vivre-les-gens-dans-un-trou-a-rat-1633417148

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