À partir de 19 h 30 à la librairie La Nouvelle Réserve, concert du groupe Pigs in cornfield au profit de la caisse de grève interprofessionnelle du Mantois, avec le soutien de l’intersyndicale de Mantes
Catégorie : Actu Solidaires 78
Trois mois durant, à l’occasion de douze journées interprofessionnelles de grèves et de manifestations et d’une multitude d’actions locales et sectorielles, des millions de travailleurs et de travailleuses, de jeunes et de retraité-es se sont mobilisés pour exprimer le rejet de la réforme des retraites portée par le gouvernement. Ce sont plus de 1,5 million de personnes qui se sont à nouveau mobilisées hier malgré le début des congés scolaires : c’est un nouveau signe de la crise sociale et démocratique que traverse notre pays.
Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel a censuré 6 articles de la loi. Le peu d’ambitions qu’elle contenait sur l’emploi des seniors, le droit à l’information, la pénibilité pour les contractuels de la fonction publique… ont disparu du texte final. Alors qu’il était déjà injuste, le texte de loi reportant l’âge légal de départ en retraite est dorénavant encore plus déséquilibré.
Il a également rejeté le premier projet d’initiative parlementaire visant à organiser un référendum d’initiative partagée (RIP). L’intersyndicale appelle à la validation du deuxième RIP, ce qui permettra de sortir de l’impasse par une consultation démocratique. Cet avis définitif sera rendu le 3 mai. C’est une situation inédite qui appelle d’autant plus à ne pas appliquer la loi.
L’intersyndicale prend acte de ces décisions. Il revient donc aujourd’hui au Président de la République de prendre ses responsabilités. Devant le rejet massif de cette réforme, l’intersyndicale lui demande solennellement de ne pas promulguer la loi, seul moyen de calmer la colère qui s’exprime dans le pays.
Elle demande au Parlement une nouvelle délibération comme le prévoit l’article 10 de la Constitution sur les bases d’une concertation centrée sur les questions du travail. Ce serait un choix de sagesse et d’apaisement.
Les organisations syndicales ont pris note que pendant 3 mois le Président de la République n’a pas jugé que l’état du pays nécessitait une rencontre pour trouver les voies de sortie de crise. Elles n’entreront donc pas dans un agenda politique qui nécessiterait un rendez-vous en urgence et dont l’ordre du jour ne serait pas le retrait de la réforme. Attachées à un dialogue social de qualité, elles décident d’ici le 1er mai de ne pas accepter de réunions avec l’exécutif.
L’intersyndicale soutient les actions et grèves engagées et les initiatives intersyndicales de proximité qui seront décidées localement.
L’intersyndicale appelle l’ensemble des travailleuses et travailleurs, des jeunes et retraité-es à faire du 1er mai 2023 une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale.
Une telle mobilisation unitaire intersyndicale sur le travail et les retraites est historique dans notre pays, elle démontre l’importance d’avoir des réponses à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux.
L’intersyndicale se réunira à nouveau lundi 17 avril.
Ça y est, nous sommes libéré·e·s de toute cette mascarade institutionnelle que l’on a voulu mettre au même niveau que notre colère sociale et le rapport de force historique construit dans toute la France.
Les membres du Conseil Constitutionnel ont très logiquement soutenu celles et ceux qui les ont désigné·e·s.
Le Président de la République a, quant à lui, promulgué en pleine nuit cette loi avec une certaine lâcheté.
L’équation est très simple : nous n’avons plus rien à perdre et tout à gagner.
En allant chercher la non application de cette loi injuste et brutale, notre victoire sera encore plus franche et cruciale … car maintenant, c’est à terre que nous devons mettre la Macronie !
Seulement quelques heures après la décision du Conseil Constitutionnel et les manifestations qui l’ont suivi un peu partout en France, Emmanuel Macron a décidé de promulguer sa réforme des retraites en pleine nuit.
Alors que depuis le début de ce mouvement inédit des millions de personnes sont dans la rue pour dire non à cette réforme des retraites, ce président nous démontre une nouvelle fois son mépris total à l’encontre de la jeunesse, des travailleurs∙euses et des retraité∙es. Il n’entend rien depuis le début de ce mouvement et persiste à mettre de l’huile sur le feu en promulguant sa loi alors que l’intersyndicale a renouvelé hier soir sa demande solennelle de ne pas la promulguer.
A nos revendications, à la colère sociale, Emmanuel Macon fait le choix de n’avoir pour seule réponse que la répression. Interpellations, gardes à vue, nasses, coups de matraques, grenades sur les manifestant∙es visant à dissuader les lycéen∙nes, étudiant∙es, travailleurs∙euses et retraité∙es de manifester.
L’Union syndicale rappelle que manifester est un droit, et que la participation à une manifestation non déclarée ne constitue pas un délit. Elle condamne la multiplication des arrestations arbitraires suite aux cortèges spontanés, dont celles de plusieurs des camarades de l’Union et exige leur libération immédiate.
L’Union syndicale Solidaires appelle à poursuivre la mobilisation pour l’abrogation de cette loi. Elle réunira l’ensemble de ses structures (unions départementales, fédérations et syndicats professionnels) dès la semaine prochaine, afin de décider c∙ollectivement des suites à donner à la mobilisation.
Avec l’intersyndicale, elle soutient d’ores et déjà les rassemblements, actions et initiatives qui seront décidées localement dans les jours à venir.
Elle appelle à déferler massivement le 1er mai partout dans le pays et de faire de cette journée celle de l’expression de la colère populaire contre la réforme, le déni de démocratie et pour un meilleur partage des richesses.
Manifestations à Paris, Rouen, Evreux, etc. (rendez-vous à venir).
Rassemblement à la mairie des Mureaux avant le départ en manif à Paris (car ou train)
Le jour où le Conseil Constitutionnel doit rendre sa décision, l’intersyndicale de Mantes appelle à un rassemblement à partir de 19h00 à Mantes Esplanade Gabrielle d’Estrées à l’entrée de la passerelle (assemblée participative, soirée festive, BBQ, repas partagé, atelier banderoles, inauguration de La passerelle de la lutte pour la retraite à 60 ans », etc.).
Rendez-vous à 10 heures devant la collégiale de Mantes
10h30 ou 11h rassemblement (manif si du monde!) à la zone commerciale Les Bougimonts Les Mureaux
Communiqué de l’intersyndicale de Mantes
Au niveau local comme au niveau national, l’intersyndicale est porteuse de revendications claires : pas de recul de l’âge de départ, pas d’allongement de la durée de cotisations. La demande réitérée de retrait de la réforme s’est heurtée à un refus net de l’exécutif.
Pour l’intersyndicale, il s’agit là d’un déni et d’un mépris total du rejet massif porté par toutes nos organisations, par les travailleurs et travailleuses et par l’opinion publique. Pourtant, cette opposition largement majoritaire s’exprime dans le pays, depuis le 19 janvier ; elle s’exprime aussi dans le Mantois avec plus d’une quinzaine de manifestations et de rassemblements à l’appel de toutes les organisations syndicales et de jeunesse, mais aussi au travers des actions et des grèves pour dénoncer cette réforme injustifiée, les régimes de retraite n’étant pas « au bord de la faillite » comme le prétend le gouvernement.
Le contexte est inédit. Dans ce climat de fortes tensions que l’on peut qualifier de grave crise démocratique et sociale, l’exécutif s’arc-boute et porte seul la responsabilité d’une situation explosive dans l’ensemble du pays.
Cette réforme est perçue, à juste titre, comme brutale et injuste par les travailleurs et travailleuses et la jeunesse qui ont tous et toutes bien compris qu’ils et elles devront travailler plus longtemps sans que jamais le patronat, ni les employeurs publics ne soient mis à contribution.
L’intersyndicale de Mantes appelle :
- Le jeudi 13 avril à une journée de mobilisations et de grève pour gagner le retrait de cette réforme. Des actions et des départs en car sont prévus sur Mantes.
- Le vendredi 14 avril, jour du rendu de la décision du Conseil constitutionnel, à rassemblement à partir de 19h00 à Mantes Esplanade Gabrielle d’Estrées à l’entrée de la passerelle (assemblée participative, soirée festive, BBQ, repas partagé, atelier banderoles, inauguration de La passerelle de la lutte pour la retraite à 60 ans », etc.).
- Le samedi 15 avril à une manifestation au départ de la Collégiale à 10 heures.
- Le mardi 18 avril à un concert de soutien aux grévistes à partir de 19 h à la librairie à la Nouvelle Réserve de Limay
Depuis le mois de janvier nous avons été des millions à nous mobiliser sur tout le territoire par la grève, reconductible dans plusieurs secteurs, les débrayages, les actions d’information et de blocage, les rassemblements et les manifestations.
Notre mouvement est fort et déterminé. L’intersyndicale unie a permis de donner confiance à des millions de travailleuses et travailleurs pour lutter contre cette réforme. Il faut poursuivre et amplifier cette lutte.
Le 13 avril à l’appel de l’intersyndicale par la grève et les manifestations.
Le 14 avril, jour du rendu de la décision du conseil constitutionnel, par des actions, grèves, blocages, rassemblements, soutenus par l’intersyndicale nationale.
Pourquoi participer massivement à ces journées de mobilisation ? Parce que nous pouvons gagner ! Le gouvernement est fébrile : les tensions internes à l’exécutif tout comme la stratégie d’intimidation et de violences contre les manifestant.es en sont des preuves. Nous le savons aussi, le conseil constitutionnel prend des décisions qui sont liées certes au texte mais aussi à la situation sociale et politique générale.
Le gouvernement croit pouvoir nous épuiser. Nous l’avons dit : le mouvement est dur mais nous ne les laisserons pas tourner la page. Nous ne lâcherons rien. Ensemble nous allons faire en sorte que la loi retraite, injuste, brutale et injustifiée, soit d’une manière ou une autre, retirée.
L’Établi de Mathias Gokalp, inspiré du formidable livre du même titre de Robert Linhart, publié en 1978, racontant son année d’établissement à l’usine automobile Citroen de Choisy dès septembre 1968.
Un récit très fort où il décrit admirablement le si pénible travail à la chaîne, les brimades de la maîtrise, le racisme et la discrimination envers les travailleurs immigrés, le machisme envers les rares femmes, mais surtout la construction collective et fraternelle de la grève sur plusieurs jours, son joyeux déploiement malgré un triste dénouement, à la mesure de l’inhumanité récurrente des patrons. Voilà un film qui tombe à pic en ces mois de mouvement social très fort, où la question du travail et de la grève en entreprise est constamment posée, sachant aussi que nous ne sommes plus dans la même période.
L’établi est magistralement incarné par l’acteur Swann Arlaud, accompagné d’autres formidables acteurs et actrices, jouant les rôles d’ouvriers et ouvrières de plusieurs nationalités. De fait, un peu avant 1968 et après, des milliers de jeunes militant.es révolutionnaires maoïstes ou d’autres tendances, pas forcement de milieux aisés, avaient choisi d’aller en usine surtout après la plus grande grève du pays en mai -juin 1968, forte de 10 millions de grévistes. Un énorme mouvement social, initié aussi par la jeunesse étudiante et lycéenne.
Notre région à l’époque très industrialisée, a connu cette révolte dans sa chair, suite aux nombreux affrontements avec les CRS, censés aider à la reprise du travail après les accords de Grenelle, début juin à Renault Flins. On se souvient avec effroi du jeune lycéen maoïste, Gilles Tautin mort noyé dans la Seine. Dans notre région, il y eut aussi des établi.es pendant des années, ayant intégré les syndicats de lutte, car ouvriers et ouvrières. Certain.es s sont encore présent.es aussi dans les luttes locales !
Allez voir ce film, lisez le livre, parlez-en, organisez ou participez à des débats, car c’est notre histoire !