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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Finances publiques Luttes féministes

Égalité salariale, en ce 8 mars 2024, le compte n’y est toujours pas !

Les inégalités salariales persistent et les inégalités au travail restent légions : temps partiels, congés parentaux essentiellement pris par les femmes, carrières moindres, métiers féminisés dévalorisés avec les salaires les plus bas…

 A la DGFiP, en 2022, les femmes sont toujours en tête pour le congé parental (94,7%), la disponibilité et le congé sans traitement par exemple.

En matière de promotion, les femmes sont largement majoritaires dans ces voies d’évolution de carrière que sont les concours internes et examens professionnels (62,4%), listes d’aptitude (60,3%), tableaux d’avancement (59,2%) pour les changements de grade.

Selon le dernier rapport annuel sur l’état de la Fonction Publique (édition 2023 / données 2021), à la Fonction Publique de l’État, l’écart de salaire en équivalent temps plein entre les femmes et les hommes est de 13,4 %. Aux Ministères Économiques et Financiers, en 2021, l’écart en défaveur des femmes est de 8,10 %.

A la DGFiP, l’écart est de 6,2 % (rémunération mensuelle moyenne par ETP) : -6 % sont dus à l’effet « ségrégation des corps », -0,7 % sont dus à l’effet primes et le tout est modéré à raison de +0,5 % par un effet démographique favorable aux femmes.

4 facteurs permettent d’expliquer et de mesurer les écarts de rémunération existants : l’effet temps partiel, l’effet ségrégation : écart lié, en présence de plusieurs corps, à une différence de proportion femmes – hommes dans chaque corps en fonction du niveau de rémunération de ces corps (s’il est négatif, les femmes sont sous-représentées), l’effet démographique : au sein de chaque corps, écart lié à des proportions différentes de femmes et d’hommes dans les grades et échelons et enfin l’effet primes (à corps-grade-échelon identique, il s’agit de l’écart de primes).

La DGFiP reconnaît elle-même les différences de rémunération liées aux postes occupés et aux évolutions de carrière. Mais ensuite ?

L’étude des Bilans Sociaux remplacés par les Rapports Sociaux Uniques, qui se sont succédés, montre qu’au-delà du constat partagé des inégalités de rémunération existantes, de façon exponentielle en montant en catégorie et grade, leur résorption pour arriver enfin à « fonction égale, rémunération égale » n’est toujours pas d’actualité.

La prime au mérite, pour enfoncer le clou sur les inégalités salariales femmes-hommes à la DGFiP ?

Le RSU 2022 indique que les hommes touchent déjà plus de primes et indemnités que les femmes (32,84% contre 31,33% dans la rémunération globale). A cela, s’ajoute le développement exponentiel des recrutements et des affectations avec le mécanisme des postes au choix ; la tentation peut être grande pour le recruteur ou la recruteuse de choisir un homme plutôt qu’une femme pour diverses raisons liées au genre. 

Le processus de sélection qui sera imposé à nos supérieurs pour déterminer qui mérite cette prime sera complexe, très subjectif et source de conflits. Tout comme pour nos précédentes expériences d’avancements différenciés, tout le monde ne bénéficiera pas de ces primes, tout sera organisé pour créer la concurrence. Et qui seront les plus perdant·es ?

Dans cet état de fait, alors que les femmes sont encore freinées dans leur déroulé de carrière parce qu’elles font notamment passer les considérations familiales avant elles, alors que l’État employeur ne fournit pas les infrastructures nécessaires pour mieux concilier vie personnelle et vie familiale telles des places en crèches correspondantes aux besoins, le risque est grand que ce soit elles les perdantes. Encore une fois.

Alors…

Encore et toujours, tant qu’il le faudra, luttons ensemble pour les droits des femmes !

En ce 8 mars 2024, soyons toutes et tous ensemble dans l’action !

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Luttes féministes Santé-Social

SUD Santé Sociaux appelle les secteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux à se mettre en grève le 8 mars 2024

Nous sommes 2 millions de salariées dans la santé, le social et le médico-social.

Nous sommes aides-soignantes, animatrices, auxiliaires de vie sociale, assistantes maternelles, éducatrices spécialisées, assistantes sociales, infirmières, agentes de service hospitalier, administratives, ouvrières, sages-femmes, aides à domicile, agentes d’entretien, … Nous représentons 80% des métiers de nos établissements.

Depuis des années, les gouvernements, les tutelles et les directions cassent nos secteurs par leur politique d’économie et de rentabilité.

2024 n’échappe pas à cette règle. Les restructurations, les fermetures de services ou d’établissements, les suppressions de lits, de places et de postes se poursuivent, aggravant toujours plus nos conditions de vie, nos conditions de travail et les conditions d’accueil des usager-ères. Les heures supplémentaires s’accumulent, les congés sautent, les absences s’enchaînent sans être remplacées, les sous-effectifs sont constants. C’est de pire en pire.

Nos métiers du sanitaire, social et médico-social sont sous payés.

Les dernières revalorisations ne compensent pas l’inflation ni le retard accumulé depuis des années. Ils sont catégorisés par la notion de « care » et font partie du « prendre soin », du souci pour l’autre et des activités liées à la prise en charge du soin et de l’entretien de la vie. Faisant soi-disant appel aux compétences « naturelles » des femmes : soigner, nourrir, nettoyer, accompagner, ils sont donc peu valorisés en termes de salaire (moins 20% de manière générale par rapport à celui des hommes).

Les temps partiels et les carrières suspendues sont nombreux,

soit imposés par l’employeur, soit liés à l’insuffisance du partage des tâches domestiques. Les promotions professionnelles sont largement insuffisantes. Les pensions de retraite qui en découlent ne permettent pas de vivre décemment.

Nos emplois sont de plus en plus précaires avec une augmentation des CDD dans le privé et de moins en moins de titularisation dans le public.

Les horaires sont atypiques, les mouvements répétitifs et source de maladie professionnelle. La pénibilité y est aussi de moins en moins reconnue tout comme les risques psycho-sociaux que nos métiers entraînent (fatigue compassionnelle, burn-out, etc.).

Plus largement dans la société,

les idées d’extrême droite qui prônent la haine de l’autre, le racisme, la misogynie, la LGBTQIAphobie, se banalisent et se propagent. La loi immigration votée en décembre dernier en est un exemple. Tous les services publics sont cassés : hôpital, école, EHPAD, logement. Les femmes compensent cette carence auprès des enfants comme des plus âgé·es, des malades, au détriment de leur carrière, de leur autonomie financière, de leur santé. Elles assument la grande majorité des tâches domestiques et d’éducation des enfants. Et Macron, tout en appelant à un “réarmement démographique » aux relents pétainistes et natalistes, bloque la directive européenne voulant instaurer la définition du viol fondée sur l’absence de consentement.

Alors le 8 mars, toustes en grève et Revendiquons ensemble :

  • La revalorisation des salaires des métiers du care et à « prédominance féminine » +400€/mois maintenant !
  • La reconnaissance des qualifications, des responsabilités et de la pénibilité de ces métiers (horaires, amplitude, rythmes de travail), l’arrêt des « formations » en 10 jours !
  • L’égalité salariale : à travail égal/salaire égal,
  • La réduction du temps de travail. 32h/semaine en jour, 30h/semaine en nuit !
  • L’égal accès à la promotion professionnelle et à tous les métiers,
  • Le respect des lois et des dispositifs relatifs à l’égalité professionnelle et salariale et des sanctions contre des employeurs qui ne respectent pas leurs obligations.
  • La suppression des inégalités persistantes qui s’aggravent entre les femmes et les hommes.
  • De véritables mesures contre les ambiances sexistes et le harcèlement sexuel au travail,
  • Un droit à un congé parental strictement partagé entre parents et rémunéré,
  • Le maintien d’un système de retraite par répartition, seul garant d’une solidarité collective juste. Le maintien de compensations au moment de la retraite suite à des inégalités de carrières,
  • L‘arrêt des politiques d’austérité qui entraînent la fermeture des hôpitaux et maternité de proximité mettant en danger la vie des femmes que ce soit pour avorter, accoucher ou se soigner
  • Des moyens pour pouvoir accueillir dignement les femmes qui portent plainte, les écouter et mettre en œuvre des moyens de protection, l’application de l’ordonnance de protection, l’augmentation des moyens pour les associations qui accueillent les femmes victimes de violences,
  • Un service public de la petite enfance à la hauteur des besoins.
  • Une éducation non sexiste dès le plus jeune âge
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En grève ! Luttes féministes

8 mars. En route pour la grève féministe !

Dans Solidaires en action : N° 165

Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes reste aujourd’hui d’une brûlante actualité. Car tant qu’une seule femme sur la planète subira les effets du patriarcat (inégalités, sexisme, discriminations, etc.), la lutte des femmes sera légitime, et le féminisme nécessaire. Cette année le 8 mars tombe un vendredi et nous appelons déjà à construire une grève féministe d’ampleur au côté des associations féministes et d’une intersyndicale élargie qui appellera à la grève.

La grève féministe c’est à la fois la grève du travail rémunéré mais aussi de tout le travail invisible des femmes pour le fonctionnement de la société. Alors portons cette mobilisation partout : sur nos lieux de travail, sur nos lieux d’études, dans nos espaces militants, et dans l’ensemble de la société.

Le 8 mars, grève féministe !

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En grève ! Luttes féministes

Formations nationales à venir

8 MARS TOUTE L’ANNÉE !

https://solidaires.org/se-former/catalogue-des-formations/8-mars-toute-lannee-4/

Une sixième édition parce que la lutte continue !

Cette formation s’adresse aux militant-es susceptibles de participer à la préparation de la grève du 8 mars 2024 et des actions autour. Elle s’adresse aux militant-e-s du privé comme du public.

Cette année nous avons fait le choix de nous concentrer sur la question de la construction de la grève au sein de Solidaires pour ce 8 mars, autour de discussions et ateliers sur de la préparation de la grève en se basant sur les remontées de terrain.

Comment faire dans chaque entreprise et secteur pour porter la question du 8 mars et nos revendications, avec force et créativité?

Comment faire pour porter encore mieux cette construction du 8 mars de grève dans nos syndicats, fédérations et solidaires locaux?

C’est ce à quoi nous nous attèlerons lors de cette journée qui se veut aussi conviviale et sororale.

  • Organisme : CEFI Solidaires national
  • Lieu : Paris (75010)
  • Date : 22 janvier 2024
  • Durée : 1 jour

INTERSYNDICALES FEMMES 2024

Cette formation regroupe des militant-es de la CGT, de la FSU, et de Solidaires depuis 1998. Elle se veut un lieu d’échanges qui permet d’approfondir les questions revendicatives sur nos lieux de travail et de poser la question de la place des femmes dans les syndicats

Voici les différentes thématiques de l’édition 2024 :

  • L’intime est politique : refuser les normes esthétiques et les injonctions du paraître
  • Construire nos luttes féministes : mixité / non mixité ?
  • Nouvelles technologies et intelligence artificielle : nouvelles mais toujours sexistes !
  • Métiers du soin et du lien : un enjeu pour l’égalité
  • Organisme : CEFI Solidaires national
  • Lieu : Paris (Salle Olympe de Gouges)
  • Date de début : 3 avril 2024
  • Date de fin : 4 avril 2024
  • Durée : 2 jours

Rappel pour vous inscrire à ces formations

Pas d’inscription individuelle : Inscriptions auprès des Solidaires locaux, fédérations et syndicats nationaux qui transfèreront au CEFI. Repas de midi et Transport pris en charge par le CEFI. Hébergement et repas du soir pris en charge par la structure inscrivante.

Email pour les inscriptions : inscriptionscefi@solidaires.org


Un livre : « Parce qu’ils sont arméniens »,
de Pinar Selek, paru aux Editions Liana Levi en 2015

Dans ce livre, Pinar Selek décortique comment elle a découvert qu’elle avait intériorisé les préjugés portés par la société turque contre les Arméniens et quel chemin elle a parcouru, pas à pas, grâce à plusieurs rencontres, pour s’en défaire.

Tout commence sur la façade de l’école primaire avec cette affirmation : « Heureux celui qui se dit turc ». Ou au collège, avec les discours de professeurs qui affirment de façon caricaturale que « les Turcs ont beaucoup d’ennemis : des communistes, des terroristes, des Arméniens », et pour eux, ces mots sont interchangeables.

Pinar Selek se demande pourquoi les filles arméniennes de son collège ne répondent pas aux insultes ? Elle réalise qu’elle a intériorisé leur résignation : « les Arméniens sont des froussards ».

Plus tard, elle constate qu’elle a oublié jusqu’à leurs prénoms et s’interroge : « que devient-on lorsqu’on oublie ? On s’habitue au mal ».

Grâce aux échanges avec Madame Ralin, elle a commencé à se poser des questions :

  • elle note l’absence de toute trace du génocide dans la littérature turque ;
  • elle réfléchit à la difficulté de prendre conscience des avantages de ne pas être arménien ;
  • elle s’aperçoit qu’être arménien revient à être réduit au silence, à l’invisibilité pour être toléré, mais sans aucune garantie.

C’est par l’amitié de l’Oncle Niṣam, pendant son séjour en prison, qu’elle réalise que « la souffrance se mue en résistance ». Quand il lui dit « ce n’est pas bien qu’on nous voit ensemble, cela pourrait te nuire », elle a eu honte de n’avoir pas pleinement pris conscience de ce qui se passait autour d’elle.

La rencontre avec Hrant Dink, fondateur du journal bilingue arménien et rurc, Agos (Le Sillon), dont le premier numéro paraît le 5 avril 1996, lui fait se poser une question majeure : « Où sont les Arméniens ? », question qui revisite la définition du citoyen arménien, mais aussi celle du citoyen turc. C’est aussi grâce à Hrant Dink qu’elle se rend compte qu’il n’est pas aisé de se départir d’une identité arrogante, provenant de ce préjugé qui construit une hiérarchisation entre les peuples.

En 2003, elle participe à l’organisation d’une de femmes en Turquie, qui collecte des missives de toutes les régions et dont l’arrivée a lieu à Konya au centre du pays. La missive de Hay Gin (unique collectif féministe arménien à Istanboul) attire son attention : « Sur les routes que vous avez traversées, nous existions autrefois » et elle en conlut que « l‘image altérée des Arméniens que j’avais se déchire pour de bon ».

Le 19 janvier 2007, Hrant Dink est assassiné de trois balles dans la tête ; l’enquête criminelle a montré la complicité des services de police et l’implication de hauts dignitaires turcs.

A son enterrement, plus de 300 000 personnes scandent « Nous sommes tous des Arméniens »… et, avec la disparition de son ami, Pinar Selek a « enterré l’arrogance ».

Elle nous montre le chemin pour se défaire des préjugés : il ne suffit pas de savoir, il faut aussi s’arrêter, prendre de la distance, réfléchir. Elle propose que « les avenues qui portent le nom des responsables du génocide arménien soient rebaptisées Hrant Dink ».

Ce livre est très important car il montre combien il est difficile d’analyser les préjugés qui construisent notre identité, que nous intériorisons malgré nous, et le chemin à parcourir pour les déconstruire et s’en défaire. Ses reflexions pourraient servir par exemple aux hommes militants, qui se posent des questions sur des relations égalitaires avec les femmes et ne voudraient pas faire partie du clan des machos et masculinistes : comment questionner la hiérarchisation des sexes, la construction de l’identité virile par la violence et la mise en concurrence, « le masculin qui l’emporte sur le féminin » dans la langue française depuis tant d’années ! En s’inspirant de la vidéo de Carole Roussopoulos « Christiane et Monique – LIP V»1, on pourrait lire ce livre en remplaçant « turc » par « homme » et « arménien » par « femme » … Ou encore arabes par juifs, personnes à la peau claire par personnes à la peau foncée, personnes valides par personnes handicapées, féministes occidentales par féministes d’autres régions du monde, etc… Car personne n’échappe aux préjugés mais il ne tient qu’à nous de les combattre, individuellement et collectivement !

Elisabeth GIGANT-CLAUDE

D’autres ouvrages à découvrir :

  • Service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante. Devenir homme en rampant. Pinar Selek. Editions L’Harmattan, 2014
    L’autrice étude les différents mécanismes à l’œuvre pour formater les individus : dépersonnalisation, violence, soumission, absurdité et arbitraire d’ordres auxquels les jeunes appelés ne peuvent se soustraire, nationalisme et culte du pouvoir, de la force.
  • L’insolente. Dialogues avec Pinar Selek. Guillaume Gamblin. Editions Cambourakis, 2019
    Dans ce livre, elle revient sur son parcours, son enfance, ses combats auprès des opprimé·es : avec les enfants des rues d’Istanbul, les prostituées, les Kurdes, les Arménien·nes. Elle raconte la torture et la prison, mais aussi la création d’un atelier des artistes de rue, d’une coopérative féministe ou d’une plateforme d’écologie sociale. Aujourd’hui exilée en France, elle poursuit ses recherches universitaires, mais elle continue avant tout son combat pour décloisonner les luttes et ouvrir des voies créatives vers une autre société.
    Guillaume Gamblin, qu’elle a connu à Lyon dans le milieu alternatif et qui est devenu son ami, nous invite, à partir d’entretiens, à rencontrer cette « femme aux mille vies » à l’énergie contagieuse.
  • Le Chaudron militaire turc. Un exemple de production de la violence masculine. Pinar Selek. Editions des femmes, 2023
    Avec ce nouveau livre qui réarticule les éléments de ses recherches précédentes, Pınar Selek élargit sa réflexion, nourrie de références philosophiques à nos sociétés toutes entières, régies par un capitalisme effréné et un mépris à l’égard des femmes dans un contexte mondial de guerres et une montée des régimes autocratiques.

1http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/24111

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Collectivités territoriales Conditions de travail Dans les Yvelines, une classe en lutte... Éducation En grève ! Luttes féministes Revue de presse Santé-Social

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 65

Une classe en lutte dans les Yvelines !


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : actu.fr

Source : Le Parisien

Source : La gazette en Yvelines

Source : La Gazette en Yvelines

Source : La Gazette en Yvelines
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Luttes féministes Secteur associatif

Retour de l’enquête de la commission féministe d’ASSO-Solidaires

En 2022, la commission féminisme d’ASSO-Solidaires a lancé une enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu du travail et le milieu militant.
Cette enquête anonyme était destinée aux militantes d’ASSO-Solidaires : 100 d’entre elles ont répondu, sur 300 adhérentes à l’époque.

L’enquête s’est déclinée en 3 parties :
1) le vécu des femmes dans le milieu du travail
2) le vécu des femmes dans leur milieu syndical
3) l’identité de l’adhérente

Les deux premières parties visaient à comprendre l’environnement dans lequel les femmes travaillent et militent (répartition H/F, répartition tâches H/F, entourage se sentant concerné par le féminisme ou non…) ; si ces femmes ont été victimes de violences sexistes ou sexuelles et quelles en ont été les conséquences sur leur état physique et mental.
Elles pouvaient anonymement témoigner sur la violence subite si souhaitée.

La commission a ensuite analysé les résultats quantitatifs et qualitatifs pour dégager des revendications qui pourront être réutilisées par la commission lors des moments clefs (8 mars, 25 novembre) ou tout autre moment de l’année. Un outil PowerPoint a aussi été mis à disposition d’ASSO-Solidaires pour que tou.te.s les adhérent.e.s puissent s’approprier et communiquer sur les résultats si pertinents.

Outre le constat toujours présent de la répartition des tâches genrées et des attitudes sexistes (couper la parole, mansplaining…) , aussi bien au travail que dans le milieu militant, voici 3 conclusions clefs qui ont pu être tirées grâce à l’enquête :
– 29 femmes sur 40 ont annoncé que leur temps partiel était choisi. Or, la majorité des éléments apportés en guise de détails pousse à croire qu’elles sont contraintes d’avoir des contrats à temps partiel (pour garder leurs enfants le mercredi ; parce qu’intermittentes du spectacle ; lié à une situation de handicap ; pour rédaction d’une thèse ; suite à de mauvaises conditions de travail…)
> on constate une intériorisation de la responsabilité de la femme

– Sur 56 femmes ayant répondu avoir un CSE au sein de leur association, 32 d’entre elles ont annoncé ne pas avoir de référent·e harcèlement sexuel ou ne pas savoir s’il y en avait un.e
> il s’agit pourtant d’une obligation légale : on constate que nombreuses associations ne sont pas conformes à la loi ; ou qu’il y a un manque d’informations à ce sujet.

– 70% des femmes ayant subi des VSS n’ont pas bénéficié d’accompagnement de leur syndicat quand elles s’en sont rapprochées
> On constate un manque d’engagement et d’information du syndicat vers les adhérentes

Dans beaucoup d’associations dans lesquelles les camarades répondantes travaillent, les équipes salariées sont majoritairement féminines alors que les équipes dirigeantes sont majoritairement composées d’hommes.
Nous avons pu constater également que malgré des associations qui portent les sujets féministes en interne, dans leurs valeurs ou dans leurs projets, les salariées n’ont que très peu d’information sur leurs droits et les les recours en cas d’agression sexuelle ou d’agissements sexistes.
Au sein d’ASSO-Solidaires, nous organisons depuis 2 ans une formation par an sur la prise en charge des violences sexistes et sexuelles au travail. Nous incitons également les adhérent·es à participer aux formations interro sur l’égalité pro, les inégalités femmes-hommes et les VSST. Il est important que les adhérent·es soient formé·es, en particulier les membres des sections syndicales et des permanences des sections locales, afin de mieux porter et prendre en charge ces questions.

Dans notre milieu militant (au sein d’ASSO-Solidaires et en interpro), nous ne sommes pas épargnées par les agissements et comportements sexistes des nos “camarades” hommes, malgré les valeurs défendues par notre syndicalisme.
Quelques chiffres :
– seulement 40% des organisations de réunion prennent en compte l’organisation familiale des militantes
– 10 % des militantes ont déjà entendu des blagues à caractère sexuel
– 10 % des militantes peuvent voir des images à caractère sexuel dans leurs locaux militants (alors que seulement 2% sur leurs lieux de travail)
– les tâches genrées sont toujours de mises avec une sur-représentation des femmes dans les “petites tâches” (préparation du café, organisation des réunions et rédaction des compte-rendus, ménage des locaux…) alors que les hommes ont plus des tâches de représentation
– une majorité de camarades sont toujours victimes d’agissement sexistes (peu de prise de parole et souvent coupée…)
– des camarades sont toujours victimes d’agression sexuelle dans leur milieu militant. Une camarade a été violée par un militant.

Il est donc essentiel, pour que nos camarades femmes et perçues comme telles (personnes trans, non-binaire) se sentent en sécurité dans le syndicat, que chacun·e se forme aux questions des inégalités et stéréotypes de genre ainsi qu’à l’action contre les violences sexistes et sexuelles.
Chaque Solidaires départementaux doit s’emparer des ces questions et protéger les personnes victimes.

A ASSO-Solidaires, nous avons mis en place une procédure contre les violences sexistes et sexuelles au sein de notre syndicat.
Notre position est claire : camarades, si vous dénoncez des violences sexistes ou des violences sexuelles, nous vous croyons !

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Actu Solidaires 78 Luttes féministes

Enregistrement audio de la rencontre avec Suzy Rojtman Féministes, Luttes de femmes, lutte de classes

le 24 novembre dernier, l’Union syndicale Solidaires 78 et Attac 78 nord organisaient une rencontre à la librairie La Nouvelle Réserve avec Suzy Rojtman autour du livre qu’elle a coordonné : Féministes, luttes de femmes, lutte de classes.

Voici l’enregistrement audio de cette rencontre :

Le mouvement féministe contemporain en France a plus de cinquante ans, un temps d’histoire, histoire d’un enthousiasme fou de se retrouver ensemble, émaillé de victoires décisives, mais jalonné de difficultés face à un patriarcat qui se défend bec et ongles.
Dans cette histoire, on oublie souvent une des actrices essentielles : la « tendance lutte de classes » comme elle s’est définie elle-même, après Mai 68, dans les années 1970.
Restituer cette histoire occultée, c’est le but de ce livre, réalisé à partir de trois colloques organisés par le Collectif national pour les droits des femmes.
Il aborde l’histoire pionnière du MLF et de toutes ses tendances : celle des groupes femmes créés dans les entreprises et les quartiers, celle des militantes d’extrême gauche, de gauche, des syndicalistes, qui, impliquées avec conviction, ont bataillé dans leurs organisations respectives.
L’histoire des luttes ouvrières où les femmes ont dû s’affirmer (Lip, Renault, banques, Chèques postaux). L’histoire méconnue des groupes de femmes immigrées ou dans les populations colonisées. L’histoire des luttes pour la visibilisation et l’affirmation des lesbiennes.
C’est aussi celle de la conquête du droit à l’avortement et son remboursement, celle de la création de collectifs féministes : contre le viol et contre le racisme ; de l’unité avec la création de la Maison des femmes de Paris, d’Elles sont pour et du Collectif national pour les droits des femmes, des combats internationaux avec la Marche mondiale des femmes.
C’est la parole de ses actrices elles-mêmes qui donne corps et vie à cette histoire.

Ce sont les contributions de 28 autrices qui donnent corps à ce livre, illustré avec des documents d’époque.


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Éducation Luttes féministes

Brochure SUD Éducation : Agir contre les violences sexuelles et sexistes au travail

Bien que la lutte contre les violences faites aux femmes ait été proclamée grande cause des quinquennats d’Emmanuel Macron, les conclusions du rapport 2023 du Haut Conseil à l’Égalité Femme-Homme (HCEFH) soulignent un manque d’actions concrètes et la persistance d’une banalisation des violences faites aux femmes, y compris chez les jeunes générations, et un regain de stéréotypes sexistes chez les hommes de 25 – 34 ans.

Les chiffres concernant les violences faites aux femmes montrent l’étendue du combat à mener : ils sont insupportables.
• 1 femme sur 2 a déjà subi une violence sexuelle,
• pour 1 femme sur 6 le premier rapport est non consenti et non désiré,
• 16% des français·es ont subi une maltraitance sexuelle dans leur enfance,
• 75% des agressions islamophobes visent des femmes,
• 85% des personnes trans ont été agressées au cours de leur vie,
• 80% des femmes en situation de handicap ont été victimes de violences,
• 213 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année
• 94 000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol chaque année.

Et les violences ne s’arrêtent pas à la porte de nos lieux de travail. Lorsqu’on leur pose la question, 1 femme sur 5 affirme avoir subi des violences sexistes et/ou sexuelles au travail. En réalité, au moins 30% ont subi ces violences au sens juridique du terme (enquête IFOP 2019 pour la fondation Jean Jaurès). Seules 5% d’entre elles portent plainte.

Sommaire

  1. Violences sexistes et sexuelles au travail, de quoi parle-t-on ?
  2. Enfin une cellule dédiée pour le signalement et le traitement des violences !
  3. La protection fonctionnelle un dispositif pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail
  4. Animer une réunion d’information syndicale consacrée à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail
  5. Revendications
  6. Ressources

1 – Violences sexistes et sexuelles au travail, de quoi parle-t-on ?

– Dans l’éducation nationale, ces violences font l’objet d’une omerta !
– Rappel des lois
– Quelques témoignages de violences sexistes et sexuelles au travail
– Au travail comme ailleurs, les violences se cumulent
– Impact et conséquence sur la santé des femmes

2 – Enfin une cellule dédiée pour le signalement et le traitement des violences !

3 – La protection fonctionnelle un dispositif pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail

4 – Animer une réunion d’information syndicale consacrée à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail

5 – Revendications

6 – Ressources

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