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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Collectif contre les LGBTIphobies : déclaration intersyndicale sur l’EVARS au CSE

Ce communiqué a été publié le 09/10/2025

Déclaration intersyndicale et associative du Collectif Éducation contre les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire

Madame la Ministre, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil,

Notre intersyndicale et associative souhaite alerter une nouvelle fois sur le décalage préoccupant entre les engagements validés ici même fin janvier 2025 et affichés par le ministère dans le cadre des programmes EVAR·S et les moyens réellement mis en œuvre pour garantir son application effective dans les établissements.

Si nous saluons l’existence de ce programme, il demeure largement insuffisant dans sa mise en œuvre. Le manque de moyens humains et de formation empêchent une véritable appropriation par les équipes éducatives et rendent les ambitions affichées inatteignables. Or, sans déploiement concret, les LGBTIphobies continuent de peser lourdement sur la vie et le parcours des élèves.

Nous attirons plus particulièrement votre attention sur une contradiction majeure :

D’un côté, les programmes EVAR·S reconnaissent explicitement la légitimité et l’importance des interventions en milieu scolaire par des associations agréées, expertes dans la prévention des discriminations et la promotion de l’égalité.i

De l’autre, la foire aux questions ministérielleii ainsi que certaines circulairesiii ou réponses administratives interdisent ces interventions en école primaire, privant ainsi les enfants d’un accompagnement précoce pourtant essentiel.

Cette incohérence fragilise le travail des équipes pédagogiques, menace les associations investies et envoie un signal négatif : celui d’un engagement de façade, où les textes promettent mais où les pratiques bloquent.

Cette incohérence questionne également la légitimité accordée par notre ministère au CSE.

Nous demandons donc :

1. La levée claire de l’interdiction faite aux associations agréées d’intervenir en primaire, et une communication en cohérence auprès des parents, des écoles et des enseignant·es.

2. Des instructions précises, unifiées et cohérentes données aux rectorats et directions académiques pour garantir l’application du programme EVARS sur l’ensemble du territoire.

3. Les moyens humains et financiers nécessaires pour former les personnels et soutenir les interventions associatives.

4. L’assurance par le ministère de respecter les décisions prises en CSE, fruits de négociations entre les partenaires.

L’école et l’université doivent être des espaces sûrs, inclusifs et protecteurs. Cela suppose de la clarté, de la cohérence et surtout des actes concrets.

Nous appelons le ministère à prendre ses responsabilités et à transformer enfin les intentions en réalités. 

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EVARS et enseignement privé catho : la rupture est consommée !

Dans sa motion d’actualité (1) des 25 et 26 septembre 2025, le conseil fédéral de SUD éducation déclare : 

« La politique du ministère ne cesse de creuser les inégalités sociales en continuant de subventionner le privé. Nous sommes d’ailleurs inquiet·es et en colère face au détournement du programme d’Enseignement à la Vie Affective Relationnelle et Sexuelle (EVARS) par l’enseignement catholique qui réaffirme la binarité de genre, la complémentarité femme-homme et ainsi se positionne comme sexiste et lgbtiphobe. De plus, externaliser l’enseignement de l’EVARS à une association anti-avortement est totalement en opposition avec les objectifs premiers de ces programmes. Le contrat d’association entre l’école privée sous contrat et l’État est pleinement rompu. Plus un euro pour les écoles privées ! »

Aujourd’hui, 1 élève sur 6  est scolarisé dans l’enseignement privé sous contrat, dont 96 % dans l’enseignement privé catholique. 

En juin 2023, la Cour des Comptes a publié un rapport intitulé « l ‘enseignement privé sous contrat » (2) qui montre que l’enseignement privé sous contrat est unenseignement largement financé par la solidarité nationale mais qui ne respecte pas tous les engagements qui conditionnent ces financements. En 2020, l’enseignement privé est financé à hauteur d’au moins 75 % par de l’argent public (état ou collectivité territoriale). En contrepartie, les établissements privés « prennent certains engagements, comme la conformité aux programmes définis par le ministère de l’éducation nationale et l’absence de discrimination dans l’accueil des élèves. »  Cela vaut bien évidemment pour le programme d’EVARS.

EVARS ou EARS (éducation affective, relationnelle et sexuelle) ? Entre les deux, le cœur de l’enseignement catholique balance !

Juste avant la rentrée de septembre 2025 est publié sur le site du secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC), un document intitulé Comment grandir heureux ? (3) qui « détaille la conception de l’EARS dans l’Enseignement catholique, plus large que celle des nouveaux programmes scolaires Evar et Evars, et donne des éléments de discernement pour accompagner les chefs d’établissement dans le déploiement de ces derniers. » Dans ce document, qui, dans son introduction, se veut plus ambitieux que le programme d’EVARS, est développée la conception de l’éducation à la sexualité de l’Église, qui implique, « une parole éducative courageuse, progressive et ajustée à l’âge, qui ne banalise pas la sexualité mais lui donne sa vraie signification : un don de soi en vérité et en liberté. » Alors que l’éducation au consentement est une composante majeure dans l’EVARS, la notion de don de soi semble pour le moins incongrue, voire dangereuse. Par ailleurs, une des « dimensions essentielles » de l’EARS intitulée « l’altérité et la relation comme chemin d’humanisation » permet d’éduquer « à l’égale dignité des sexes et au respect mutuel à travers la valorisation de la différence entre les sexes ». Cette différence entre les sexes, qui pourrait faire référence à des différences physiologiques (sans que cela soit précisé), mais qui pose la question de la posture de l’Église sur la non-binarité des genres, est de nouveau évoquée dans une autre de ces « dimensions essentielles », « une égale dignité ».  Selon le texte publié par le SGEC, « homme et femme sont créés à l’image de Dieu, égaux en dignité, différents et complémentaires »Ces propos sont non seulement sexistes, mais également LGBTQIphobes par leur négation de toute orientation sexuelle autre que l’hétérosexualité, et par l’affirmation de l’existence de 2 genres : homme et femme. Le texte enfonce le clou en évoquant « les richesses spécifiques de chacun, féminin ou masculin, tous deux « appelés à exister réciproquement l’un pour l’autre » ». Ils sont donc en contradiction avec plusieurs des objectifs de l’EVARS, énoncés dans le programme officiel de l’éducation nationale (4) : « • l’égalité de considération et de dignité, en particulier l’égalité entre les femmes et les hommes. • la contribution à la lutte contre les discriminations énoncées à l’article 225-1 du Code pénal et opérées entre les personnes sur le fondement « de leur sexe », « de leur identité de genre » et « de leur orientation sexuelle » (hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, asexualité..). • l’éducation au principe du consentement et  la prévention des différentes formes de violences, notamment des violences sexistes et sexuelles. • la contribution au repérage de l’inceste. »

Est-il vraiment nécessaire de rappeler l’importance de l’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité (EVARS) ?

Il semblerait qu’il faille répondre par l’affirmative quand on prend connaissance de la posture du SGEC à ce sujet. En France, les violences sexuelles, notamment l’inceste, touchent 160 000 enfants chaque année (rapport de la CIIVISE 2023 (5)). Selon l’ARCOM (6), en 2022, 2/3 des enfants de moins de 15 ans et 1/3 des enfants de moins de 12 ont déjà eu accès à des images pornographiques, et 44 % des jeunes ayant déjà eu un rapport sexuel déclarent avoir essayé de reproduire des scènes ou des pratiques vues dans vidéos pornographiques. Les actes LGBTIphobes sont en augmentation, (rapports annuels sur les LGBTIphobies, sos-homophobie (7)) et les personnes lesbiennes, gays, bisexuel⋅les, et trans sont 2 à 3 fois plus souvent exposé⋅es à des violences psychologiques, verbales, physiques ou sexuelles. Par ailleurs, l’EVARS fait partie d’une approche globale de l’éducation à la santé, la santé sexuelle faisant partie intégrante de la santé des individu⋅es, telle que définie par l’OMS (8) : « La santé sexuelle est fondamentale pour la santé et le bien-être général des personnes, des couples et des familles, ainsi que pour le développement social et économique des communautés et des pays. La santé sexuelle, lorsqu’elle est considérée de manière positive, s’entend comme une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que comme la possibilité de vivre des expériences sexuelles agréables et sûres, exemptes de coercition, de discrimination et de violence. » Depuis 2001, « une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène »  (Code de l’éducation, depuis la loi n°2001-588 du 4 juillet 2001). Et depuis cette rentrée 2025, un programme d’EVARS est enfin adopté par le conseil supérieur de l’éducation à l’unanimité, publié et applicable. Si sa mise en place effective dans tous les établissements du primaire et du secondaire demeure difficile, au vu du manque de moyens alloués à la formation des personnels ou au financement de partenaires extérieurs agréé⋅es pouvant être associé⋅es aux équipes de personnels de l’éducation nationale, cette éducation est absolument incontournable et obligatoire au sein de tous les établissements scolaires, du premier degré et du second degré, de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat.

Des choix de partenaires extérieurs en opposition avec les objectifs de l’EVARS

Dans le programme d’EVARS, il est stipulé très clairement que : « Des partenaires extérieurs, tels que des associations spécialisées, dont les compétences sont dûment reconnues et agréées aux niveaux national ou académique, peuvent être associés aux équipes de personnels de l’éducation nationale.  (…)  Les intervenants extérieurs respectent la nature scolaire de cette éducation, sans jamais l’instrumentaliser et en promouvant le respect et l’égalité. (…) Les professeurs et les personnels éducatifs, sociaux et de santé en charge de ce programme sont garants du respect du Code de l’éducation, notamment des principes de neutralité, de laïcité(…).»  Le SGEC, quant à lui, estime que c’est à la charge du chef d’établissement de vérifier les compétences et les qualifications des intervenants extérieurs (ainsi que des extraits du casier judiciaire) Il évoque des associations partenaires, dont il rappelle que leurs interventions doivent être encadrées par l’établissement, sans préciser si elles doivent être agréées par les autorités nationales ou académiques. Ainsi, dans un article du Café pédagogique, publié le 25 septembre dernier (9), on apprend que le secrétaire général de l’enseignement catholique, Guillaume Prévost, lors des questions suivant sa conférence de rentrée (10), « a pourtant balayé d’un revers de main les questions portant sur les ateliers proposés aux établissements privés par l’association CycloShow-XY, qualifiant celle-ci de « remarquable ». » Or, cette association ne dispose pas d’un agrément national ni académique. On comprend vite pourquoi en allant visiter son site… Déjà, il saute aux yeux que tous les ateliers proposés sont en non-mixité, ce qui dénote d’une conception datée de l’EVARS. Ensuite, les ateliers mis en avant sur la page d’accueil du site sont des ateliers à destination de duos fille/mère ; et fils/père. Sont écartées de facto les familles mono- et homo-parentales. Par ailleurs, on peut y lire, sur sa page « devenir animateur » (11), que plusieurs critères sont à prendre en compte pour devenir animateur ou animatrice. Pour devenir animatrice, il faut, entre autres, « avoir moins de 45 ans ; être mère (sauf exception) ; être en accord avec le message véhiculé dans les ateliers CycloShow et avoir le désir de le transmettre : la fertilité de la femme est belle, elle est à accueillir et à respecter ; bien connaître son propre cycle, et pour cela pouvoir fournir des graphiques récents d’observation de ses cycles. » Côté animateur, il faut, entre autres également : « être père ; être en accord avec le message véhiculé dans les ateliers (…) : les corps masculin et féminin, qui sont faits pour la transmission de la vie, sont à connaître et à respecter ; fournir trois graphiques récents d’observation des cycles de sa femme. » Entre la posture anti-IVG et anti-contraception qui se cache derrière les formulations alambiquées d’une « fertilité qui doit être à accueillir et à accepter », et « des corps faits pour la transmission de la vie », l’aspect très problématique de demander à ses animateurices d’être prêt.es à transmettre des informations personnelles, intimes, de l’ordre de leur santé personnelle (ou pire encore, de l’ordre de la santé d’une autre personne quand il s’agit de leur femme), l’injonction à être mère ou père, on peut vraiment se demander quelle est la légitimité pour cette association à intervenir en milieu scolaire, quel qu’il soit. Enfin, au mépris des préconisations du programme d’EVARS, l’association CycloShow-XY France, si elle intervient en milieu scolaire, instrumentalise l’EVARS pour promouvoir un message anti-IVG et anti-contraception, avec une conception de la sexualité uniquement hétéronormée.Comment le secrétaire général de l’enseignement catholique peut-il fermer les yeux et qualifier le travail de cette association de remarquable ? Sans doute parce qu’il résonne davantage avec le document d’accompagnement « Pour grandir heureux » évoqué plus haut dans cet article qu’avec le programme officiel de l’EVARS.

L’Institution l’espérance en Vendée : quand l’EVARS est foulée aux pieds par un établissement privé catholique sous contrat.

Comme nous l’avions évoqué dans un article ce mois-ci (12), le collectif « Maintenant l’École publique » alerte sur le cas de l’Institution L’Espérance, à Sainte-Cécile, dont le projet pédagogique (13)  implique que les filles sont exclues du collège et du lycée afin d’éviter « aux garçons d’autres préoccupations que leurs études et permettre le développement de toutes leurs facultés. » Il affirme que l’absence des filles « favorise en outre le développement de l’esprit de camaraderie et facilite les amitiés vraies et durables ». Ce projet pédagogique, publiquement affiché, est en contradiction totale, d’une part avec les valeurs de l’école Républicaine, mais d’autre part, avec les objectifs de l’EVARS, notamment « l’éducation contre les représentations stéréotypées, l’accompagnement de parcours de réussite pour les filles et les garçons, ou des choix d’orientation favorisant la mixité. ».  En outre, une telle posture nie la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre. Comment dans ce cas, est-il possible pour l’Institution Sainte Cécile, de contribuer, comme le stipule le programme d’EVARS, à la lutte « contre les discriminations énoncées à l’article 225-1 du Code pénal et opérées entre les personnes sur le fondement « de leur sexe », « de leur identité de genre » et « de leur orientation sexuelle » (hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, asexualité..) ? Le collectif s’interroge alors sur la poursuite du financement public de cet établissement privé catholique sous contrat. Comment, en effet, justifier le versement d’argent public à un établissement clairement en rupture avec les engagements conditionnant ces financements ?

Pour un véritable contrôle de la Cour des Comptes de l’enseignement privé sous contrat.

La mise en œuvre de l’EVARS nécessite de réels moyens : formation des personnels, matériel pédagogique, financement de l’intervention de partenaires extérieurs.. Jusqu’à présent, les moyens alloués ne sont pas à la hauteur des enjeux. Dans un article de 20minutes, en date du 4 septembre, relatant la posture du SGEC vis à vis de l’EVARS (14), on apprend que « le ministère de l’Éducation nationale a fini par indiquer que l’éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité est « une obligation légale » qui «s’impose à l’ensemble des établissements, publics comme privés sous contrat ». Il précise aussi que les contrôles au sein des établissements d’enseignement privés sous contrat ont été « renforcés », contrôles qui consistent notamment à s’assurer que l’établissement inspecté « respecte ses obligations légales, réglementaires et contractuelles, parmi lesquelles (…) le respect des programmes de l’enseignement public » ». On peut toutefois s’interroger sur le fait que ces contrôles, qui, s’ils existent bien (le secrétaire général de l’enseignement catholique, dans sa conférence de presse du 23 septembre dernier, en évoque 550, mais on ne saisit pas trop depuis quand), soient suffisants.  En effet, l’observatoire des financements des établissements scolaires privés a lancé le 1er septembre une pétition à destination de la Cour des Comptes (15) visant à ce que cette dernière exerce son droit de contrôle, suite aux recommandations faites lors de son enquête de juin 2023. Par ailleurs, la lecture affichée par le SGEC de l’EVARS est contraire à plusieurs des objectifs de cette dernière. Il ne s’agit donc pas uniquement de vérifier établissement par établissement si les programmes d’EVARS sont bien respectés, mais de demander à ce que le SGEC n’en fasse pas officiellement une ligne de conduite divergente. Pour le moment, le secrétaire général de l’enseignement catholique estime, toujours dans cette fameuse conférence de presse de rentrée, que les inspecteurices réalisant les contrôles « maîtrisent mal les spécificités de nos projets éducatifs, et (…) entendent appliquer sans discernement des normes qui ne s’appliquent pas nécessairement à nos établissements », sans préciser lesquelles… 

Il n’est pas envisageable de continuer à contribuer autant à financer avec de l’argent public l’enseignement privé sous contrat, si celui-ci ne respecte pas pleinement ses engagements, quand du côté de l’enseignement public, on court après les moyens pour simplement mettre en œuvre les programmes de l’Éducation Nationale, EVARS incluse. C’est d’autant plus grave quand il s’agit d’une éducation participant à lutter contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants, dont l’inceste. Et c’est d’autant plus édifiant quand le secrétaire général de l’enseignement catholique évoque lui-même dans sa conférence de rentrée la prévalence plus élevée des violences sexuelles commises sur des enfants dans les établissement privés catholiques par rapport au total des victimes d’abus sexuels dans l’église Catholique (rapport Sauvé (16))…

Sources : 

(1) https://www.sudeducation.org/communiques/motion-dactualite-du-condeil-federal-des-25-et-26-septembre-2025/

(2) https://www.vie-publique.fr/rapport/289657-lenseignement-prive-sous-contrat

(3) https://enseignement-catholique.fr/ears-un-texte-de-discernement-publie/

(4) https://www.education.gouv.fr/bo/2025/Hebdo6/MENE2503064A

(5) https://www.ciivise.fr/le-rapport-public-de-2023

(6) https://www.vie-publique.fr/en-bref/289610-frequentation-de-sites-pornographiques-par-les-mineurs-selon-larcom

(7) https://www.sos-homophobie.org/informer/rapport-annuel-lgbtiphobies

(8) https://www.who.int/fr/health-topics/sexual-health

(9) https://www.cafepedagogique.net/2025/09/25/evars-cycloshow-xy-les-dangers-de-lexternalisation/

(10) https://enseignement-catholique.fr/conference-presse-rentree-prevost/

(11) https://cycloshow-xy.fr/contact/devenir-animateur/

(12) https://sudeducation85.org/quand-nos-impots-financent-un-college-qui-exclut-les-filles-communique-intersyndical/

(13) https://www.lesperance-vendee.com/projet-pedagogique/

(14) https://www.20minutes.fr/societe/4170344-20250904-education-sexualite-enseignement-catholique-cherche-imposer-programme

(15) https://participationcitoyenne.ccomptes.fr/processes/consultation-2025/f/79/proposals/2617

(16) https://www.ciase.fr/rapport-final/

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Non, nous ne prierons pas en classe !

Beaucoup d’entre nous ont lu ou entendu les différentes interventions médiatiques du nouveau secrétaire général de l’Enseignement catholique, de plus en plus agressives à l’égard de l’enseignement public et notamment sa dernière prise de parole sur Radio KTO le 12 septembre puis sa conférence de presse le 23 septembre 2025.

Le SUNDEP Solidaires dénonce un tour de force qui impose le « caractère propre » des établissements privés catholiques comme premier avant le contrat avec l’État !

Lisez notre communiqué dans cet article.

Non, nous ne prierons pas en classe !

Le nouveau secrétaire général de l’Enseignement catholique, Guillaume Prévost, projette « de redonner clairement le droit à une enseignante de faire une prière le matin avec ses élèves » (Radio KTO, 12 septembre 2025). Ne vous en déplaise, Monsieur Prévost, non, nous ne prierons pas en classe.

Nous sommes agent·es public·ques de l’État, notre seul et unique employeur, nous en resterons à une stricte neutralité comme la Loi Debré l’impose, par respect pour nos élèves et nos étudiant·es, leurs parents et nous-mêmes.

Ce qui nous motive, le « cœur de notre projet », reste et demeure de faire de l’école le lieu d’une émancipation éclairée, de bien-être et de savoir !

Le SUNDEP Solidaires, syndicat laïc, combat et combattra sous toutes ses formes les dérapages de l’instance confessionnelle qui semble préparer une mise en cause de ce même principe de laïcité.

Et puis quoi, encore ?

Monsieur Prévost justifie son projet de « prière en classe » en faisant valoir la liberté de conscience des enseignant·es, des élèves et des parents. Attaque décomplexée au sens même de la liberté de conscience, ce nouveau tour de force consiste à renverser les paradigmes.

Le SUNDEP Solidaires appelle le ministère de l’Éducation nationale à réagir promptement et à protéger ses enseignant·es dans les établissements privés sous contrat avec l’État.

Nommé par les évêques de France, à partir du 1er septembre 2025, Guillaume Prévost a remplacé Philippe Delorme au secrétariat général de l’Enseignement catholique. Ancien militaire, nous le connaissons surtout pour la mission qu’il a coordonnée dans la conception et la mise en œuvre du Service national universel (SNU).

Après la prière, nous mettra-t-il au pas ?

Alors que les temps de messe, dans la plupart des établissements privés catholiques sous contrat, sont organisés sur le temps républicain de la classe, et que des journées pédagogiques entières sont consacrées au « caractère propre » de ces mêmes établissements, contrairement au Code de l’éducation, Guillaume Prévost définit les contours d’un nouvel enseignement privé radicalisé, un État dans l’État. Pourtant, nous rappelons que l’enseignement privé sous contrat est toujours subventionné à hauteur de 75 % par de l’argent public !

Le modèle de l’école doit rester le modèle de l’école républicaine qui combat tous les fanatismes et aiguise l’esprit critique de toutes et tous nos élèves et étudiant·es !

Il n’y aura pas de principe de subsidiarité dans nos établissements privés sous contrat !

Le SUNDEP Solidaires dénonce ce véritable séparatisme, cet entre-soi intolérable contre lequel nous continuerons de lutter avec acharnement.

national@sundep-solidaires.org

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Rentrée 2025 : une école toujours en crise

Motion d’actualité de SUD éducation

En cette rentrée scolaire 2025, le compte n’y est toujours pas pour le Ministère de l’Éducation nationale. Il manquait au 1er septembre plus de 2500 professeur·es. De nombreux établissements font à nouveau face à des classes surchargées et manquent d’AESH et d’AED. Une autre politique doit être mise en place pour pallier les lacunes d’un ministère moribond depuis plusieurs années. En cette rentrée, SUD éducation revendique plus que jamais : l’amélioration des conditions de travail par la baisse des effectifs en classe et l’augmentation des salaires, la titularisation de tou·tes les enseignant·es contractuel·les, la création d’un statut de fonctionnaire pour les AESH et les AED, le recrutement massif de personnels, la rénovation et le désamiantage du bâti. Le déploiement des PAS (pôles d’appui à la scolarité) à marche forcée et avec peu de moyens, nous fait craindre des dérives dans sa mise en œuvre et des conséquences sur les conditions de travail des personnels.  Par ailleurs, l’école reste une machine à trier et à ségréguer les élèves. Les établissements des quartiers populaires et des zones rurales défavorisées ont les moins bonnes conditions d’étude. La politique du ministère ne cesse de creuser les inégalités sociales en continuant de subventionner le privé. Nous sommes d’ailleurs inquiet·es et en colère face au détournement du programme d’Enseignement à la vie affective relationnelle et sexuelle (EVARS) par l’enseignement catholique qui réaffirme la binarité de genre, la complémentarité femme-homme et ainsi se positionne comme sexiste et lgbtiphobe. De plus, externaliser l’enseignement de l’EVARS à une association anti-avortement est totalement en opposition avec les objectifs premiers de ces programmes. Ajoutons à cela les propos tenus par le secrétaire général de l’enseignement catholique redonnant « clairement le droit à un·e enseignant·e de faire une prière avec des élèves ». Le contrat d’association entre l’école privée sous contrat et l’État est pleinement rompu. Plus un euro pour les écoles privées ! A contrario l’Éducation prioritaire est démantelée et effacée petit à petit derrière une multiplicité de dispositifs illisibles (cité éducative, CLA, établissement à aider…). Les élèves à besoins éducatifs particuliers pâtissent également du manque de moyens chroniques comme ielles pâtissent de l’orientation néolibérale des politiques éducatives.

L’austérité budgétaire touche aussi la culture et a des conséquences directes dans l’Éducation Nationale. Les coupes drastiques du pass culture privent les élèves issu·es des familles les plus précarisées de l’accès à une éducation artistique et culturelle nécessaire. Elles mettent en péril l’émancipation de tou·tes.

C’est avec tristesse et colère que nous avons appris le décès de notre collègue Caroline Grandjean, professeure et directrice de l’école de Moussages dans le Cantal. Victime de lesbophobie et de menaces de mort, elle a mis fin à ses jours le 1er septembre, jour de rentrée. Cette collègue est restée isolée et a été très peu soutenue par la mairie et ses supérieur·es hiérarchiques, sa mort nous rappelle la nécessité de combattre les LGBTIphobies dans toute la société et en particulier à l’école. SUD éducation demande au Ministère de faire la lumière sur cette disparition tragique, d’assumer complètement sa part de  responsabilité et d’en tirer les conséquences. Son décès vient raviver le souvenir de Christine Renon et nous interroge sur le nombre de personnels qui mettent fin à leurs jours en raison de leurs conditions de travail ou de l’absence de soutien de l’administration face aux menaces, aux intimidations et aux difficultés rencontrées. SUD éducation demande au ministère de communiquer un bilan réel des suicides et tentatives de suicide parmi les personnels, de mettre en place toutes les mesures de protection et de prévention qui s’imposent.

Faut-il des morts pour susciter une réaction de l’institution ? Comme pour Dinah en 2021, une élève nantaise qui s’était suicidée après des mois de harcèlement. Leur mort nous rappelle que les LGBTIphobies sont structurelles au sein de l’Éducation nationale qui n’agit qu’après les drames. SUD éducation demande un soutien explicite et franc de la hiérarchie quand on est victime de LGBTIphobies.

Nous tenons également à soutenir la collègue agressée à Benfeld, dans le Bas Rhin. Cet acte de violence est le résultat d’un service public défaillant. SUD éducation réaffirme la nécessité d’allouer des moyens pour la santé mentale des élèves et des professionnel·les afin que tout le monde puisse enseigner et apprendre dans de bonnes conditions.

La répression anti-syndicale fait rage en cette rentrée scolaire. Christine Gorce et Frédéric Salvy, muté·es dans l’intérêt du service, ne réintégreront pas leur poste au lycée Victor Hugo de Marseille cette année malgré leur victoire au tribunal administratif. En effet, le Ministère s’obstine et fait appel. Comme à son habitude la hiérarchie continue donc de réprimer le droit syndical. Partout les personnels perdent leurs libertés. La parole syndicale et politique est de plus en plus contrainte, comme l’illustre bien le projet de règlement intérieur imposé à l’université de Nantes. Celui-ci vise à restreindre fortement la liberté de réunion et d’information syndicale des personnels et des étudiant.es

La répression s’intensifie également dans le premier degré : certain·es DASEN n’hésitent pas à convoquer des collègues pour motif RH lorsque des équipes les alertent pour manque de moyens.

C’est maintenant ! En grève pour la censure populaire ! 

Les mobilisations des 10 et 18 septembre ont été un succès : de très grosses manifestations dans plusieurs villes, des actions de blocages économiques, de très nombreux points de rassemblements de travailleurs·euses, une irruption de la jeunesse, des AG de secteurs… Cependant, sur les lieux de travail, la grève et l’auto-organisation ne sont pas encore au niveau pour augmenter le rapport de force face au gouvernement afin qu’il retire son projet de loi de finances. Il nous semble nécessaire d’abandonner la stratégie des grèves perlées qui a montré son inutilité. Nous nous devons d’être à la hauteur de la situation et d’appeler à une grève reconductible. 

Dans nos secteurs de l’Education nationale et de l’ESR, l’enjeu pour les syndicats et les militant·es de SUD éducation est de construire auprès des collègues la suite de la grève et de lui permettre de se prolonger. Pour cela, il faut favoriser les cadres d’auto-organisation et de décision qui permettent de discuter de la reconduction, de mettre en mouvement nos collègues au delà des milieux militants, de faire écrire des tracts par toutes et tous, faire des banderoles, des actions, de se lier aux usager·ères (lycéen·nes, étudiant·es, parents). 

Nos mots d’ordres doivent permettre de fédérer et solidifier le mouvement : 

  • après le départ de Bayrou et la nomination d’un fidèle macroniste à Matignon, c’est désormais la politique d’austérité et toutes les propositions injustes de ce projet de budget qu’il faut balayer ;
  • pour nos conditions de travail, du fric pour l’école publique, pas pour l’enseignement privé. Alors que l’on nous promet austérité et rigueur pour le public, l’Etat et les collectivités territoriales financent et subventionnent à hauteur de plusieurs milliards l’enseignement privé confessionnel ;
  • contre la paupérisation des personnels, augmenter les salaires ;
  • l’austérité n’est pas une fatalité : ce n’est pas aux travailleurs·euses et aux services publics de payer, c’est au patronat en prenant sur les dividendes et en récupérant les centaines de milliards d’aides publiques.

C’est par la grève, les manifestations, l’organisation collective, que nous pourrons bloquer ce projet de budget et imposer d’autres choix. Quel que soit le gouvernement, nous appelons l’ensemble des personnels à se mobiliser par la grève reconductible dès le 2 octobre et à maintenir la pression pour que ce ne soit pas que le casting qui change mais aussi la politique menée. 

A l’école comme dans la société : contre le racisme, les discriminations et les guerres, solidarité !

A cette politique austéritaire s’ajoute une montée en puissance du racisme et de la xénophobie. Dans l’Éducation nationale, cette politique s’illustre notamment par un dévoiement de la laïcité à des fins islamophobes et par des attaques répétées contre les enfants, les parents et personnels étranger·ères. Les actes racistes et islamophobes se multiplient. À Puget-sur-Argens, dans le Var, Hichem Miraoui a été assassiné parce qu’il était arabe. Son meurtrier a revendiqué son acte et sa haine raciste sur les réseaux sociaux. La nuit du 14 juillet, à Garges-lès-Gonesse, quatre policiers ont enlevé, humilié et tabassé Aly, un jeune homme de 17 ans sans défense, puis l’ont abandonné dans la nature. La police réprime la jeunesse dans la rue et à l’école. À Bobigny, un bâtiment municipal renommé Danièle Djamila Amrane-Minne, une militante algérienne pour l’indépendance, a été incendié. 

Rappelons que la police tue. Souvenons-nous de Zyed Benna, Bounna Traoré, Malik Oussekine ou des Algérien·nes noyé·es dans la Seine le 17 octobre 1961. Nous devons lutter au quotidien sur nos lieux de travail contre les violences racistes, notamment grâce à la campagne menée par l’union syndicale Solidaires.

Partout, l’extrême droite avance ses pions pour imposer sa vision du monde : dans l’Éducation nationale, cela se traduit notamment par le quasi-monopole de Bolloré sur les manuels scolaires, mais aussi par les attaques contre l’EVARS.

En cette rentrée scolaire, 2000 enfants sont à la rue. Cette situation, contraire à la convention des droits des enfants, nous rappelle également que l’enfance est un sujet politique. C’est pour cette raison qu’il est important de se mobiliser, notamment le 20 novembre pour la journée internationale des droits des enfants. La circulaire Retailleau et la loi Darmanin ont des conséquences sur la scolarité de certain·es élèves qui risquent de voir leurs études interrompues, leur insertion professionnelle et sociale remise en cause et de se retrouver sans domicile. À Rouen, les jeunes mineur·es non accompagné·es, hébergé·es pendant l’été, vont notamment se retrouver à la rue dès le 30 septembre, en plus d’être non scolarisé-es. 

De même, le recul des droits des femmes organisé par les gouvernements fascistes à l’internationale, nous rappelle combien ces droits sont fragiles. SUD éducation appelle à participer aux grèves, manifestations et actions féministes des 28 septembre, 11 octobre et 25 novembre. Face à la montée en puissance des actes LGBTiphobes partout dans notre société, il faut  également se mobiliser pour les droits des personnes LGBTQIA+, notamment à l’occasion de la manifestation de l’existransinter à Paris le 18 octobre 2025, mais aussi pour la journée du souvenir trans le 20 novembre.

Enfin, alors que le génocide à Gaza s’intensifie, la reconnaissance de l’État palestinien ne suffit pas. En nommant comme Premier ministre l’ancien ministre des armées qui n’a pas hésité à mentir sur le rôle de la France dans l’exportation d’armes israéliennes, l’État français poursuit sa complicité avec le gouvernement israélien et son implication dans le génocide en cours. De plus, la France empêche les étudiant·es gazaoui·es de s’inscrire dans les universités françaises et n’engage aucune sanction contre Israël. Dans l’Éducation nationale et dans l’Enseignement supérieur nous devons agir, politiser et nous mobiliser contre ce génocide, notamment en participant aux manifestations.

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Actu Solidaires 78 Automobile Conditions de travail Éducation En grève ! Luttes antivalidistes

Dans les Yvelines, une classe en lutte ! revue de presse épisode n ° 71

Une classe en lutte dans les Yvelines !


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à contact@solidaires78.org


Bloquons tout « débloque » le parking de l’hôpital de Mantes-la-Jolie

Source : Actu78.fr


Source : Actu78.fr

Source : Actu78.fr

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18 septembre : appel intersyndical éducation 78 – CGT éduc 78, FSU 78 et SUD éduc 78 à la grève

La mobilisation de ce mercredi 10 septembre a vu plusieurs centaines de blocages, rassemblements et manifestations, au moment même de la passation de pouvoir entre Bayrou et Lecornu. L’exaspération sociale du pays qui s’est exprimée hier doit être entendue, c’est pourquoi nos organisations CGT éducation 78, FSU 78 et SUD éducation 78 appellent l’ensemble des personnels à s’organiser collectivement par le biais d’assemblées générales ou d’heure d’informations syndicales pour construire la grève du 18 septembre et préparer ses suites.

Face à la stratégie systématique de passage en force du Président de la République et du patronat, nous nous devons d’opposer une réponse collective massive. Le changement de casting ne mettra pas de frein à la politique d’austérité, le blocage du pays par la grève, si !

Les mesures budgétaires avancées par l’ancien gouvernement sont d’une brutalité et d’une injustice sans précédent et font une nouvelle fois payer les plus précaires, les retraité·es, les malades. Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit !

Dans l’Éducation nationale, les restrictions budgétaires ont de plus en plus de conséquences délétères sur la qualité du service public rendu et les conditions de travail des personnels : tri social, manque de remplaçant·es, défaut d’accompagnement pour les élèves en situation de handicap, classes surchargées, manque de personnels médico-sociaux, rémunérations insuffisantes… la liste est longue.

Pour porter et faire appliquer nos revendications de justice sociale, environnementale et fiscale, pour faire vivre nos valeurs de solidarité, pour exiger un autre projet de société, nos organisations CGT éducation 78, FSU 78 et SUD éducation 78 appellent à se mettre massivement en grève le 18 septembre, à rejoindre les mobilisations départementale et régionale et à discuter dès à présent des modalités de reconduction.

Manifestation régionale : départ 14h00 place de la Bastille [parcours à confirmer]

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Éducation En grève !

Communiqué intersyndical CGT éducation 78, FSU 78, SUD-Solidaires éducation 78 : en grève le 10 septembre !

Nos organisations et fédération départementales CGT éducation 78, FSU 78 et SUD éducation 78 (Solidaires) appellent leurs adhérents·es à participer massivement aux actions locales
menées le 10 septembre dans notre département.

Parce que le 10 septembre 2025 s’inscrit dans une mobilisation sociale importante contre la politique menée et son projet de budget dénoncé par nos syndicats.

Parce que nous partageons les mêmes exigences de justice sociale et de justice fiscale,

nos syndicats et fédération départementaux; CGT éducation 78, FSU 78, SUD éducation 78 (Solidaires) appellent leurs adhérents.es à être massivement en grève le 10 septembre 2025 et à soutenir les actions locales.

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Actu Solidaires 78 antifascisme antiracisme Défense de nos libertés Éducation

« Bougnoules » : que fait l’institution face aux paroles racistes d’un professeur ?

Ces propos auraient été tenus publiquement par un professeur devant les personnels de l’Éducation nationale et des élèves au sein d’un établissement au Chesnay. Des professeurEs ont réagi vivement et cet évènement aurait amené les élèves à libérer leur parole et à décrire ce qu’ils elles endureraient en classe depuis un certain temps : des propos graves et redondants à caractère raciste, affectant leur dignité.
 
Cette situation est encore une fois la preuve de la banalisation de la parole raciste, conséquence de la bataille idéologique menée par des médias de propagande. Ce cas de racisme interpelle notamment par la passivité, l’inaction de l’administration, ayant laissé se développer un climat délétère, un malaise parmi les personnels, et les élèves, l’enseignant étant toujours en fonction. 
 
Pour SUD éducation 78 :
En tant que personnels de l’éducation, il est urgent d’empêcher la profération des idées, des discours d’extrême droite dans nos établissements scolaires afin de permettre à chacun.e d’être considéré.e et d’évoluer dans un climat respectueux et réellement inclusif. 
De plus, il est du devoir de l’administration de protéger les personnels et les élèves contre le racisme et les discriminations dans l’Éducation nationale ainsi que les lanceuses et lanceurs d’alerte.

Plus de précisions sur cette situation en cliquant ici

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Éducation

Décès d’une assistante d’éducation : les discours sécuritaires ne sont pas la solution

Nous avons appris hier, mardi 10 juin dans la matinée, avec beaucoup d’émotion, le décès d’une assistante d’éducation, mortellement frappée à l’arme blanche par un élève du collège Françoise-Dolto, à Nogent (Haute-Marne) dans lequel elle exerçait ses fonctions.

L’Union syndicale Solidaires adresse ses pensées à sa famille et ses proches ainsi qu’à ses collègues et aux élèves du collège. Plus largement, c’est l’ensemble de la communauté éducative qui se trouve aujourd’hui une nouvelle fois endeuillée.

D’ores et déjà, les réactions politiques se multiplient, dont certaines rivalisent dans l’outrance verbale. Pourtant, les politiques menées ces dernières années sont très loin de l’enjeu que représente le combat contre la banalisation de la possession voire de l’usage d’armes blanches dans une partie de la jeunesse.

Les discours sécuritaires ne peuvent constituer une réponse adéquate. Alors que l’état du bâti scolaire est trop souvent inquiétant, la priorité n’est pas d’opérer de coûteuses transformations des établissements scolaires. La généralisation de portiques détecteurs de métaux ne réglerait rien : il existe des armes blanches qui ne sont pas en métal et donc ne sonnent pas; mais, surtout, qui interviendra en cas de détection ? C’est justement à l’occasion d’un contrôle de sacs que s’est déroulée l’agression mortelle. Cette mesure, décidée par Elisabeth Borne en début d’année, avait été fortement contestée par SUD éducation. Les assistant·es d’éducation ne sont pas formé·es pour cette mission qui les met en danger. Le cadre juridique est fragile et cela s’éloigne largement de leurs missions d’accompagnement et d’éducation qui doivent être centrales et permettre une réelle prévention.

C’est justement cet accompagnement humain qui a été mis à mal par des dizaines d’années successives de casse du service public. La logique libérale qui est imposée à l’école met à mal ses missions et en danger les élèves comme les personnels qui ne peuvent exercer sereinement leurs métiers. Le gouvernement, tout à sa volonté de réduire le nombre de salarié·es dans le secteur public, se garde bien d’opérer tout lien entre la faiblesse du taux d’encadrement et le drame auquel nous venons d’assister.

Dans l’Éducation nationale, les suppressions de postes se sont multipliées et les pôles médico-sociaux sont trop souvent réduits à la portion congrue. Combien d’établissements dans lesquels le poste d’infirmière scolaire, d’assistantes sociales ou de psychologue de l’Éducation nationale (Psy-En) n’est pas pourvu ? Combien d’établissements dans lesquels ces personnels indispensables ne sont présents que certains jours de la semaine, devant se partager entre plusieurs établissements ? La situation de la médecine scolaire est encore plus dramatique avec un médecin pour 13 300 élèves.

Le mal-être des jeunes n’a jamais été aussi prégnant et les moyens pour y remédier, prévenir et guérir n’ont jamais été aussi absents. À quoi serviront les auditions à l’Assemblée nationale qui ont lieu depuis le mois de février dans le cadre de la commission de contrôle et de prévention des établissements scolaires ? À quoi serviront les nouveaux contrôles des établissements privés sous contrat s’ils ne peuvent engager à repenser les logiques budgétaires qui régissent aujourd’hui l’école, la protection des personnels et de notre jeunesse ?

Les baisses de budget et d’effectifs viennent également frapper les collectivités territoriales, les associations d’éducation populaire, la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), les clubs de sport, la santé et le social.

C’est ainsi tout un éco-système éducatif et médical d’accompagnement qui est fragilisé.

Ainsi, avant de tenir des discours martiaux, l’Union syndicale Solidaires rappelle aux responsables politiques leurs responsabilités dans le vote de budgets qui sabotent toujours plus les services publics.

L’instruction reste le meilleur rempart contre la violence.

Aujourd’hui est le temps du respect de la douleur d’une famille et du deuil. Demain doit être celui du changement. L’Union syndicale Solidaires et l’ensemble de ses syndicats concernés mettront en avant les revendications qu’ils portent sur ces sujets, et feront des propositions pour rompre ce cycle infernal.

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