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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Automobile En grève ! Nettoyage Seule la lutte paie !

Victoire des salariés de PEI

Alors qu’ils étaient en grève reconductible depuis le 3 mai, les représentants des grévistes et la direction de PEI ont signé vendredi 3 juin un protocole de fin de conflit qui donne satisfaction à une grande partie des revendications des grévistes.

Le protocole de fin de conflit comprend les points suivants :

  • Un plan de départ volontaire du Technocentre réclamé par les salariés d’environ 30 personnes comprenant :
    • Des départs volontaires dans le cadre d’une Rupture Conventionnelle Collective, notamment pour les salariés les plus âgés, avec une indemnité supra-légale, c’est à dire en plus de l’indemnité légale de licenciement, d’au moins 20% de celle-ci.
    • La possibilité d’une dizaine de mutations au volontariat sur la région parisienne (rapprochement de son domicile, changement pour une meilleure adaptation de son temps de travail…)
  • Une répartition des heures de travail pour les salariés qui restent au Technocentre permettant d’éviter le recours au chômage partiel et la perte de salaire correspondante.
  • L’ouverture de négociations pour améliorer les conditions de travail et ajuster la charge de travail par un renforcement des effectifs si nécessaire.
  • Une nouvelle organisation du travail pour les salariés de PEI qui travaillent à Renault Lardy permettant de mettre fin au chômage partiel et à leur obligation de travailler sur plusieurs sites.
  • La fin du chômage partiel pour les salariés de PEI qui travaillent dans les usines Renault.
  • Le paiement des jours de grève.
  • L’engagement qu’il n’y ait aucune sanction pour fait de grève.

C’est donc une victoire pour les salariés de PEI, obtenue au bout d’un mois de grève !

Des grévistes manipulés et instrumentalisés ?

Pour la direction de Renault, les grévistes de PEI auraient été manipulés par leur direction et par certains syndicats qui « exploiteraient la misère et la détresse humaine ». Ce procès avait déjà eu lieu lors de la vague de suicides de 2007 au Technocentre contre les syndicats qui en dénonçaient les causes liées aux conditions de travail et au « Contrat 2009 » de Carlos Ghosn.

En vérité, cette grève était démocratique. Elle était dirigée par les grévistes qui prenaient la parole et votaient la grève en assemblée générale. Elle était pilotée par un comité de grève auquel participaient des non syndiqués. On aimerait une telle démocratie directe chez Renault pour une vraie Re(n)volution !

La direction de Renault répète que les informations données par la direction de PEI sur le contrat passé avec Renault, comprenant des « paliers » permettant à Renault de diminuer en cours de contrat le montant payé à PEI, étaient fausses. Mais la direction de Renault a refusé de donner ses propres chiffres.

Pour éviter toute manipulation, il faut que les salariés et leurs représentants aient accès aux contrats de sous-traitance et aux négociations entre donneurs d’ordres et prestataires.

Un conflit dû aux dérives de la sous-traitance

Les salariés de PEI ont été victimes d’une guerre commerciale entre Renault et PEI, où chaque camp se renvoyait la balle et les responsabilités, et accusait l’autre de mentir. C’est pourquoi SUD a demandé une réunion tripartite grévistes/PEI/Renault, ce qui a été refusé par Renault.

Le problème de fond est celui de la sous-traitance. Renault comme la plupart des employeurs a fait le choix d’externaliser de nombreuses activités, en créant par exemple en 2006 avec Veolia un GIE (Groupement Inter-Entreprises) dont le périmètre était les Services Généraux des établissements d’Ile-de-France. Tout un ensemble d’activités où travaillaient des salariés Renault (Reprographie, Maintenance, Logistique site, Implantations, Courrier, Centrale, SVE) a été externalisée progressivement.

Ce choix de la sous-traitance se fait au détriment des salariés sous-traitants, mais aussi des salariés Renault. L’externalisation permet à Renault de baisser ses coûts grâce à des appels d’offre réguliers. Une grosse partie des économies sont réalisées sur la masse salariale. Cela a un impact sur l’ensemble des salariés, y compris de Renault, en tirant les conditions de travail et les salaires vers le bas.

C’est le cas du nettoyage où des salariés de PEI travaillent au Technocentre depuis 25 ans passant par de nombreuses sociétés (ISS, Isor, TFN, Sodexo, Samsic…). Il y a pourtant des exceptions, comme à Renault Flins où le nettoyage est confié à des salariés Renault (dont des ouvriers de fabrication reclassés suite à leur usure au travail).

Quant Renault externalise ses plans sociaux

La sous-traitance permet à la direction de Renault d’ajuster les effectifs plus facilement en fonction de ses besoins, que ce soit à la hausse mais surtout à la baisse. Cette sous-traitance s’est aussi généralisée dans les « métiers » de l’Ingénierie et des Fonctions support.

Ce choix a aussi un coût en augmentant le nombre d’employeurs intermédiaires qui prennent leur marge au passage. Cela augmente aussi le turn-over des prestataires avec ses conséquences en termes de perte de compétences ou de temps passé à la formation des nouveaux arrivants.

Cette sous-traitance massive morcelle le collectif de travail. Elle affaiblit le rapport de force des salariés, divisés face à leurs employeurs.

La direction de PEI porte de lourdes responsabilités dans le déclenchement et la durée de la grève en rejetant toutes les fautes sur Renault. PEI n’aurait pas d’argent ? Pourtant son président et sa femme affichent devant leurs salariés payés au SMIC des signes ostentatoires de richesse (voitures et vêtements de luxe…) comme des nouveaux parvenus.

La direction de Renault est aussi responsable. Elle fait des économies sur le nettoyage, le réduit drastiquement les vendredis, et dit à PEI de se débrouiller avec ses salariés, car ce n’est pas à elle de financer son plan social… dont Renault est pourtant à l’origine.

C’est la détermination des grévistes qui leur a permis de gagner. Ils ont fait grève sur leur lieu de travail, avant d’être lock-outés par Renault qui a dévalidé leurs badges. Les grévistes ont occupé le siège de PEI à Morangis. Ils se sont adressés aux salariés de PEI de Renault Lardy, Boulogne ou Cléon.

Face aux effets pervers de la sous-traitance et pour une société plus juste : Il faut internaliser les activités et les salariés du nettoyage.
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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

Scandale des Jobdating : la conséquence d’années successives de casse du service public d’éducation

L’académie de Toulouse, dès le 30 mars, et l’académie de Versailles, à partir du 30 mai, ont mis en œuvre une procédure de “jobdating”. Celle-ci fait aujourd’hui scandale. Il s’agit d’une procédure accélérée de recrutement de personnels contractuels enseignants, mais aussi d’infirmiers et AESH. Les entretiens de recrutement durent entre 20 et 30 minutes et sont menés par des inspecteurs·trices. La seule condition de recrutement, pour les postes d’enseignant·es, est d’être titulaire d’un bac +3 minimum. 

SUD éducation dénonce sans ambiguïté aucune cette procédure. Le caractère expéditif du recrutement laisse entendre à la société que les compétences professionnelles et les connaissances disciplinaires nécessaires pour exercer les missions concernées sont minimales. Il jette le discrédit sur les parcours de formation initiale dont ont bénéficié les professeur·es actuellement en poste. Ce nouveau mode de “prof bashing” est renforcé par la communication effectuée autour de ces job dating par les rectorats et les médias qui s’en emparent. 

Cette procédure révèle l’état de délabrement dans lequel se trouve le service public d’éducation après plusieurs décennies de casse par les gouvernements successifs. Le métier n’attire plus les étudiant·es, comme en témoignent les chiffres des concours du premier et du second degré. Le nombre d’admissibles au CRPE, à titre d’exemple, est cette année particulièrement inquiétant. Les causes de cette crise du recrutement sont connues : déclassement salarial, moyens insuffisants, contre-réformes successives, casse de la formation initiale. Pour SUD éducation, il est plus que jamais nécessaire d’exiger un plan d’urgence pour l’éducation qui prenne en compte tous ces aspects. 

Pour autant, les futur·es collègues qui sont recruté·es en ce moment ne sont pas à blâmer. Au contraire, SUD éducation les assure dès à présent de tout son soutien dans les épreuves qu’ils et elles auront à affronter. Partout, SUD éducation défendra ces collègues précaires, comme nous l’avons toujours fait. 

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Actu Solidaires 78 Poste / Télécom Télécom

10 ans après la “crise des suicides”,le procès en appel du management à France Télécom-Orange.

 Des chroniqueurs et des chroniqueuses témoignent pendant plus de six semaines des débats au sein du Palais de justice, jusqu’au 1er juillet 2022 sur https://proceslombard.fr/ 

Le procès Lombard est un moment de l’histoire sociale, SUD TELECOM IDF y participe activement.Il est essentiel que cette période noire de l’histoire des Télécoms ne disparaisse pas des mémoires. Par exemple, en 2008, nous découvrions un témoignage artistique, grâce aux travaux des équipes militantes SUD du CE de la Direction Régionale IDF Ouest (Yvelines -Val d’Oise) et du CE de la Direction Territoriale Orange IDF, le théâtre de l’opprimé, avec “Les impactés” de la Cie NAJE, ….

Il est à rappeler que c’est un représentant de SUD PTT, de l’IDF, au moment de la crise des suicides chez France Télécom qui a déposé la première plainte en 2009. Il est capital que les dirigeant-e-s des multinationales qui sévissent dans ce secteur sachent ce qu’ils et elles risquent en attentant à la santé et à la vie de leurs personnels 

Il est fondamental que cette victoire en première instance, au goût néanmoins amer pour certain-e, soit un exemple, pour qu’il y ait de vraies politiques de prévention contre le harcèlement institutionnel au sein des entreprises.

Pour ce faire, SUD TELECOM IDF réfléchit collectivement et détermine les moyens pour ancrer cette Histoire et ses enseignements dans ses pratiques syndicales (formation militante, communication en direction du personnel, rappel aux dirigant-e-s, interpellation politique…).

De même, il est primordial que le CHS-CT (supprimé par Macron) soit ré-institué comme une Institution Représentative du Personnel à part entière, seule instance ayant capacité à mettre en exergue les fautes inexcusables des employeurs et à imposer le droit d’expertise dans des situations de dangers graves. 

Le procès en appel se déroule actuellement pour 6 des 7 prévenu.es (du 11 mai au 1er juillet 2022) : Didier Lombard, Louis-Pierre Wenes, Jacques Moulin, Brigitte Dumont, Nathalie Boulanger et Jean-Patrick Chérouvrier. L’ex-DRH Olivier Barberot s’est démis de son appel. 

Les promoteurs.trices du « harcèlement de masse » sont à nouveau devant leurs juges.

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Actu Solidaires 78 Pourquoi des prisons ?

émission radio Actualité des luttes : “Des prisons pourquoi faire ?”

Nous étions une trentaine de personnes aux profils très diversifiés ce mercredi 2 février 2022, à l’appel de l’Union Syndicale Solidaire, à la librairie La Nouvelle Réserve de Limay, pour discuter de la prison et du modèle de société qu’elle représente : des militant.es qui luttent contre le système carcéral, des anciens détenus, des personnes qui interviennent auprès des prisonniers, des curieux, et beaucoup d’habitant.es du Mantois qui refusent la construction d’une prison de Magnanville.

Écouter l’émission

Au cours de cette rencontre, Nadia Menenger, autrice de deux livres sur la prison (“A ceux qui se croient libres” et “La liberté ne se mendie pas”, éditions l’Insomniaque) et Alex, membre du journal l’Envolée (porte voix des prisonniers en lutte, qui a édité le livre “La peine de mort n’a jamais été abolie”), ont pu donner un état des lieux actuel de la prison : 70 000 personnes sont détenues en France aujourd’hui, nombre qui ne fait qu’augmenter ces dernières années du fait de l’alourdissement des peines, des prolongements de détention pour contestation des conditions de (sur)vie carcérale, et que les programmes de construction pénitentiaires n’ont en rien amélioré. Plus on construit de prisons plus on enferme.

Les intervenants ont aussi insisté sur la composition sociale de la population carcérale : ce sont en très grosse majorité les pauvres, les exclus, les sans-papiers, les chômeurs que l’on enferme. L’image du prisonnier ultra-violent, asocial et inarrêtable ne sert qu’à renforcer l’adhésion de la population à un système carcéral qui maintient l’ordre économique injuste et inégalitaire imposé par cette société.

Les différentes réformes, de droite comme de gauche, n’ont pas infléchi cette tendance et les auteurs ont souligné l’hypocrisie de l’abolition de la peine de mort (la France étant la dernière à l’avoir votée en Europe !) alors que l’on enferme parfois jusqu’à la mort, avec des peines qui n’en finissent plus.

Enfin, avant un échange riche avec la salle, où chacun.e a pu exprimer soit un témoignage de détention particulièrement violent et injuste, soit un désaccord, soit une question ou un prolongement sur un aspect de la discussion, nous sommes revenus sur les luttes de prisonniers contre le sort qui leur est fait et sur les solidarités possibles avec l’extérieur. La prison étant un pilier de cette société capitaliste, au même titre que la police et la justice, lutter contre la prison c’est aussi lutter pour des hausses de salaires, contre le chômage, pour le lien social, la santé et l’éducation et contre l’exclusion, l’autoritarisme et le tout sécuritaire.

Toujours est-il que l’opposition au projet de prison de Magnanville nous rassemble, et que nous avons affûté nos armes théoriques pour combattre ce projet, et tous les autres !

Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons un montage de cette rencontre

Les ouvrages de cette soirée :

À ceux qui se croient libres – Thierry Chatbi, 1955-2006, Nadia Menenger, L’Insomniaque

La liberté ne se mendie pas, L’Envolée, 2001-2008, Olivier Cuelo, Nadia Menenger, L’Insomniaque.

La Peine de mort n’a jamais été abolie, Dits et écrits de prison choisis par L’Envolée

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Actu Solidaires 78 Automobile En grève ! Nettoyage

Technocentre Renault : Solidarité avec les salariés de PEI !

Après avoir fait grève lundi et mardi dernier, les salariés de PEI se sont remis en grève ce matin pour exiger le maintien de leur salaire et aucun licenciement suite aux mesures d’économies décidées par la direction Renault sur les prestations de services aux résidents du Technocentre.

Communiqué de l’intersyndicale SUD/FO/CGT/CFDT de PEI

Suite à de nouvelles mesures d’économies décidées par la direction de Renault sur les prestations de service aux résidents, l’ensemble des salariés de PEI qui assurent le nettoyage du Technocentre Renault à Guyancourt se sont mis en grève illimitée le mardi 3 mai 2022, pour revendiquer le maintien de leur salaire à 100%, ainsi qu’aucun licenciement ni aucune mutation.
 

Tract de l’intersyndicale SUD/FO/CGT/CFDT de PEI


La Direction PEI a une fois encore laissé éclater au grand jour son mépris des salaries au travers de leurs élus au Comité social et économique (CSE).
En suspendant notre mouvement de 48 heures sur les sites Renault, nous pensions que la société PEI allait répondre favorable à nos revendications, mais au lieu de ça, PEI n’a fait que confirmer la poursuite de sa précarisation et de la baisse de notre pouvoir d’Achat Pire encore, elle nous a indiqué que cette politique allait s’intensifier dans les prochains jours et
Cela risque de se pérenniser de manière de définitive.
Renault doit assumer ses responsabilités !
Comme à chaque fois, le donneur d’ordre « Renault » cherche à baisser le coût du contrat, c’est lui qui fixe un prix pour faire des économies.
Comme Renault peut-elle faire des économies sur le dos des salaires au SMIC et qui sont déjà amputé depuis plus de 2 ans de 30% en raison d’un programme de chômage partielle qui n’en
finit pas.
Mensuellement chaque agent perd environ 200 à 300 € par mois, ce montant oblige beaucoup d’entre nous à faire des sacrifices sur notre budget courses afin de boucler notre fin de mois, alors
que parallèlement Renault a annoncé en 2021 faire un milliard d’euros de bénéfices.
Tous les agents de propreté intervenant sur Renault ont vécu une période inédite et bouleversante et que devant cette crie, ces salariés étaient en première ligne sur le front à risquer leur vie.
Notre métier est utile et vital pour la survie des autres, c’est pour cette raison que devant autant de mépris, que nous devons rester mobilisé.
La seule récompense que nous avons eu pour notre engagement depuis plus de 2 ans, est de continue à perdre du pouvoir d’achat de manière continue.

Nos collègues de Renault ont été récompensé de leurs efforts et nous exigeons également le même traitement.
– Plus de chômages partiels sur tous les sites
– Pas de fermeture du vendredi
– Fin de la politique des paliers
– Fin de la dégradation de nos conditions sociales
A sa s’ajoute une volonté de la part de Renault de faire taire nos organisations syndicales, afin de faire avorter toute tentative de mouvement.
Renault refuse l’accès à nos représentants du personnel et aux délégués syndicaux de PEI sur ces établissements, se rendant coupable d’un délit d’entrave.
TOUS MOBILISÉS ET TOUS UNIS !
pour faire cesser la dégradation de nos conditions de travail

Ambiance garantie sur le piquet de grève des salariés de PEI aujourd’hui !




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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

De retour de la manif parisienne du 1er mai 2022

Le défilé du cortège Solidaires Ile-de-France a été ponctué de prises de parole. Voici le texte lu par Solidaires 78 pendant la manif.


Le 27 janvier 2022, en tant que syndicaliste retraitée de Renault Flins, j’ai participé à une formidable manifestation de rue à Mantes La Jolie, organisée par le Collectif des AESH du Mantois, soutenu par Solidaires 78 et Sud Education 78, dans le cadre d’une mobilisation nationale : un cortège animé, vivant, chaleureux, très combatif ; les animatrices passaient dans les rangs de la manif pour interwiver au micro les Aesh présent.es, chacun.e racontait son vécu, expliquait les revendications. Les passant.es applaudissaient et certain.es et même rejoignaient le cortège : un véritable meeting de proximité et de lutte dans la manif elle-même !

Voilà la Petite histoire du collectif AESH 78 racontée par Fati (extraits) (texte complet sur le site de Solidaires 78 )

Dès le début de l’année scolaire 2017 /2018, dans l’établissement, où j’exerce mes missions d’Accompagnante d’Élève en Situation d’Handicap, le mot d’ordre est donné par les collègues AESH, dont le cerveau avait bien été lavé par le proviseur de l’époque : « Si tu ne veux pas de problème, éloigne toi des syndicalistes » …

Maintenant je sais ce que cela voulait dire… Si tu l’ouvres trop, ta place et ton CDI tu pourras t’asseoir dessus ! Voici le contexte dans lequel le Collectif Aesh 78 a pris racine…

Mettez dans un établissement scolaire, deux professeur·es syndicalistes et une accompagnante d’élève en situation d’handicap et vous obtiendrez un début de mouvement de lutte pour les accompagnantes, oubliées de tous et toutes, dans nos établissements scolaires, car l’idée est bien de nous invisibiliser un maximum, afin de ne pas dénoncer la situation dans laquelle nous sommes, c’est-à-dire une précarisation et un manque de reconnaissance sans précédent des institutions qui nous emploient, j’ai nommé : l’Éducation nationale. Voilà pourquoi je ne dois pas m’approcher des syndicalistes !

C’est avec plaisir que je me suis laissée entraîner à une réunion aux Mureaux, avec un petit groupe de camarades, nous nous sommes retrouvé·es pour échanger sur nos situations et essayer de se soutenir. Le regard de chacun et chacune était important, car cela mêlait la richesse et la diversité des points de vue ; ainsi enseignantes, enseignants et AESH ont travaillé ensemble pour améliorer le travail de chacun.e.

Les revendications principales sont : un vrai statut, un vrai salaire et une vraie formation.

Après quelques réunions, dans une ambiance de début de colère vis-à-vis du système éducatif, nous avons organiseé un rassemblement devant la mairie des Mureaux (2018) pour sortir de nos murs et se montrer, du moins se faire connaître du public.

Ce rassemblement très peu suivi aurait pu être vécu comme une défaite, mais il m’a encore plus motivée à continuer… Nous avons organisé un autre rassemblement devant le lycée St Exupéry à Mantes la Jolie, suivi d’une marche jusqu’à l’IME du Val Fourré. Pas d’audience demandée à l’inspecteur mais il a eu notre pétition !

Nous sortions enfin de l’invisibilité !

Puis durant les différentes mobilisations de la réforme des retraites en 2020, d’autres liens se sont tissés et avec des étiquettes syndicales différentes, peu importe, avec moi j’avais des personnes intelligentes et avec un idéal commun : « ne laisser personne sur le carreau ».

Durant la lutte des réformes contre les retraites, nous avons fait les AG au local syndical de la Vaucouleurs, beaucoup d’enseignant·es, d’agent·es SNCF, de Gilets Jaunes, mais pas de camarades AESH.

Pas mieux après plusieurs invitations à participer aux AG de « l’Assemblée de lutte du Mantois » Peur d’être noyé·es dans cette masse de lutteurs et lutteuses professionnels, ça peut effrayer lorsqu’on n’a pas l’énergie ou qu’on se sent pas légitime à porter un mouvement de contestation !

Nous avons donc créé notre collectif d’AESH, pour changer le regard que nous portions sur nous en tant qu’être humain mais également en tant que professionnelles de l’inclusion scolaire, avec un savoir-faire qui n’était pas reconnu de certains de nos collègues enseignant·es, directeurs·trices, proviseur·es, référentes de scolarité, d’autres personnels de l’Éducation nationale ni même de la coordination Pial (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés).

Avec mes copin·es syndicalistes, nous avons commencé à refaire des réunions, mais cette fois-ci au local syndical de la Vaucouleurs, à Mantes la Ville.

Le groupe est parti de 4 AESH et 4 enseignant·es… Les enseignant·es qui peu à peu laissaient place aux principales concernées, les AESH, pour échanger et mener des actions afin d’améliorer nos conditions de travail, aucune influence n’a été faite sur qui que ce soit.

Nous étions maître·sses du jeu.

Avant de commencer une quelconque lutte, il fallait que nous, AESH, prenions conscience de notre situation et de la misère dans laquelle l’État nous plonge, pour ne pas nous rendre compte de quoi que ce soit : avec un salaire de 780 euros par mois, pour un temps de travail imposé, des conditions de travail très dégradantes et la maltraitance institutionnelle infligée aux élèves, avec de moins en moins d’heures de prise en charge, des collègues AESH qui ont en charge de plus en plus d’enfants, avec des pathologie diverses et variés, ainsi avec des préoccupations de survie, nous ne remettions rien en question.

Et l’institution peut, comme bon lui semble, nous laisser sur le bord de la route, ne se préoccupant pas du constat alarmant qui est que nous vivons sous le seuil de pauvreté… A tel point que des camarades AESH ont deux emplois ! Non la précarité n’est pas un métier !

C’est pourquoi nous voulons aussi la suppression des Pial qui morcellent notre travail, désormais réparti entre plusieurs établissements au détriment de l’intérêt des enfants.

Lorsque cette prise de conscience fut prise, nous étions prêtes à affronter le monde…

Nous nous réunissons une fois tous les deux mois au local de la Vaucouleurs, nous avons mené plusieurs actions, rassemblements et manifs à Mantes.

Maintenant je sais pourquoi je dois me méfier des syndicalistes !

Non ! La lutte des classes n’est pas d’un autre temps ! Les exploité·es sont toujours présent·es ! Le problème est que certaines pensent encore que la lutte contre l’exploitation des femmes (notre emploi très féminisé à 95 %) est terminée et qu’au 21è siècle, que ce ne serait plus d’actualité.

L’histoire du Collectif des AESH nous montre qu’elle est toujours belle et bien présente et qu’il faut plus que jamais nous mobiliser pour ne plus laisser personne sur le carreau.

Nous sommes devenu.es plus organisé.es, plus combatives et avons pris conscience de notre situation d’oppressées, d’exploitées et identifié nos oppresseurs. FATI

Merci à toi Fati !

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Actu Solidaires 78 Automobile

Alerte sur l’état de santé des salariés du Technocentre et d’Aubevoye

Jeudi 28 avril, les médecins du travail présentaient au CSE de Guyancourt/Aubevoye le bilan annuel du service de santé au travail de l’établissement : l’occasion de dévoiler la face cachée du plan « Renaulution » de réduction des coûts et de ses déclinaisons CAR21 et CAR22 de réduction du personnel.

Comité Social et Économique du Jeudi 28 avril 2022
Information sur le rapport technique des médecins du travail pour l’année 2021
Information sur le rapport annuel administratif et financier 2021 du Service Médical

Déclaration SUD

Les élus SUD reconnaissent et saluent l’engagement de tous les acteurs – infirmiers et médecins – du Service de Santé au Travail au cours d’une année 2021 pour le moins exigeante en matière de santé physique et psychologique des salariés, compte tenu d’une part de la pandémie de Covid, mais aussi du télétravail en mode hybride, du fonctionnement en mode « Agile », des transformations et des restructurations de l’entreprise.

Les élus SUD souhaitent partager comme le service santé au travail les points d’inquiétude suivants exprimés dans les différents rapports, à commencer par le manque de personnel au service santé, le départ de médecins et des réorganisations incessantes du service de santé.

A cela s’ajoute la difficulté persistante du suivi des accidents de travail avec un logiciel (SI-ATMP) non adapté. Sur ce point SUD réitère sa demande à la direction et au service condition de travail faite lors du CSE du 29 avril 2021, « de mettre en place au plus vite un plan d’action afin d’apporter les correctifs nécessaires à cet outil. Il n’est pas acceptable que l’outil informatique complique la tâche du personnel de santé lors de la déclaration des accidents de certains salariés ainsi que des prestataires ou salariés extérieurs. »

Cette situation aboutit à une annulation de visites prévues et à un manque de temps du service médical pour prendre en charge les Risques Psychosociaux (RPS) des salariés, alors que le service de santé au travail signale dans ses rapports présentés aujourd’hui aux membres du CSE :

  • Beaucoup d’anxiété « suite aux différentes annonces de CAR21, avec le départ d’un certain nombre de collègues  ». D’autres salariés sont inquiets « de voir les ressources humaines et intellectuelles de l’entreprise disparaitre. »
  • Des difficultés dans « l’organisation du travail et des projets », « l’arrêt de projets », des salariés disant « on ne sait pas où va l’entreprise », « je ne sais pas si ma mobilité va aboutir », déplorant le « manque de reconnaissance » et parfois « des propos inopportuns de la hiérarchie ou de collègues, mal perçus par les salariés » ; alors que « la charge de travail a augmenté du fait des départs de collègues et selon les secteurs ».
  • « Les sujets de sollicitations d’accompagnement des salariés ont été particulièrement lourds et denses, dans un contexte de modifications des repères, associant transformation de l’entreprise et des compétences, mise en place de l’organisation de travail hybride, retours progressifs des activités sur les nouveaux espaces de travail partagés du reTCR. »

Les élus SUD seront vigilants afin que le processus de déclaration des accidents ne soit pas gêné par des considérations informatiques.

Concernant le site d’Aubevoye, nous regrettons le turn-over des médecins du travail et l’absence de rapport sur la santé des salariés du CTA.

Pour conclure, les élus SUD assurent à tous les personnels de santé au travail de leur soutien dans une année 2022 à très haut risque en termes de RPS, avec un nouveau plan de départs CAR22, des restructurations en vue et la problématique du suivi de la santé des télétravailleurs.

Nous demandons à la direction de l’établissement de bien mesurer et de prendre en compte ces alertes du service médical qui montrent un contexte néfaste pour les salariés, et d’assurer ses obligations légales en ce qui concerne la santé mentale et physique des salariés qui sont sous sa responsabilité.

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Actu Solidaires 78 Dans les Yvelines, une classe en lutte...

Rendez-vous 78 pour le 1er mai : sans attendre, combattons Macron !


Pour un 1er mai de lutte dans les Yvelines !

Rendez-vous dimanche 1er mai :

Départ collectif de la gare de Mantes-la-Jolie (train de 12 h 15 – pré-rendez-vous dès 11 h 30 devant la gare, vous pouvez nous y retrouver même si vous ne partez pas à Paris).

Retrouvez-nous ensuite dans la voiture de tête au fil des 10 arrêts entre Mantes et Paris-Saint-Lazare.

Dans la manif parisienne (départ 14 h de République) rendez-vous 78 sous le ballon Solidaires IdF.

D’autres rendez-vous à venir…

Sans attendre, combattons Macron !

Emmanuel Macron a été réélu président de la République, contre le danger mortel de l’arrivée à l’Élysée de l’extrême droite avec son programme raciste, xénophobe, sexiste, LGBTIphobe et antisocial.

Le bilan du premier mandat d’Emmanuel Macron est catastrophique pour les travailleurs et travailleuses, les services publics, les droits sociaux et les solidarités.

Nous n’oublierons pas les atteintes directes et incessantes aux droits des salarié.es : la loi travail, la complexification des procédures prud’homales, la forfaitisation des demandes, les mesures contre les droits des Chômeurs, la terrible et violente répression contre les Gilets Jaunes, mais aussi l’acharnement envers les syndicalistes combatifs… dont l’attaque policière contre le cortège syndical du 1er mai 2019, ni l’agression policière humiliante envers les 150 jeunes lycéens du Mantois, la répression contre le mouvement lycéen fin 2019.

La fonction publique a fait l’objet d’une offensive majeure. Les contre-réformes se sont multipliées comme dans l’éducation, le ministre Blanquer a mis en œuvre une politique réactionnaire et au service des intérêts des capitalistes pendant cinq ans. Le personnel hospitalier a eu aussi son lot de mépris et d’abandon pendant le Covid, l’hôpital en général est sous perfusion.

Ce gouvernement a multiplié les provocations islamophobes. Les droits et libertés fondamentales ont été largement attaqués notamment avec la loi Sécurité globale et l’ignoble loi Séparatisme, dont nous exigeons l’abrogation ainsi que l’arrêt de toutes les lois liberticides qu’elles soient sanitaires ou sécuritaires.

Ce fut un quinquennat sans complexe au service des capitalistes.

Le mouvement syndical ne s’y est pas trompé, en portant un mouvement massif contre la réforme des retraites à partir de décembre 2019.

Macron a été réélu en grande partie du fait d’un vote barrage contre l’extrême droite. Sa légitimité est très faible. Pourtant, il a promis de poursuivre de nouvelles attaques majeures, à commencer par une nouvelle réforme des retraites voulant la porter à 65 ans. À n’en pas douter, dans le contexte d’un deuxième mandat, la détermination de son gouvernement à réaliser les exigences des capitalistes sera sans faille.

Il faut nous préparer, d’ores et déjà, à nous mobiliser rapidement contre ces projets.Pour Solidaires, le mot d’ordre est clair : en cas de nouvelle tentative de réforme des retraites, grève massive jusqu’à abandon du projet !

Pour Solidaires la fin de la séquence de l’élection présidentielle doit ouvrir celle de la mobilisation sociale.

Réunissons-nous d’ores et déjà dans nos établissements, entreprises, quartiers, portons nos revendications, exigeons le retrait des contre-réformes, décidons des moyens d’action à mettre en œuvre !  Préparons dès maintenant, dans l’unité et partout sur le territoire, un 1er mai d’ampleur : sans attendre, combattons Macron !

Cette démonstration de force de notre camp social doit permettre de construire le rapport de force dès le début du quinquennat : il est indispensable que ce soit une réussite majeure.

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