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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Éducation En grève !

Grève le 6 février contre le « Choc des savoirs », pour l’école publique !

La journée du 1er février est une réussite : avec plus d’un personnel sur deux en grève aujourd’hui et des manifestations fournies et combatives, la ministre Oudéa-Castéra doit accéder aux revendications de la profession.

Le ministère ne peut s’entêter dans sa politique antisociale contre les personnels et le service public d’éducation. Les conditions d’études des élèves et les conditions de travail des personnels sont dégradées par les réformes successives et le manque chronique de moyens. Le mépris de classe de la ministre a mis le feu aux poudres : les personnels exigent des augmentations immédiates de salaires, des moyens conséquents pour une école pour tou·tes et pour l’éducation prioritaire, un statut pour les AESH et l’abandon de la réforme “choc des savoirs” et de la réforme de la voie professionnelle.

Les personnels se sont massivement réunis en Assemblée Générale pour débattre des revendications et de la poursuite de la mobilisation. Dans certains départements, les personnels ont décidé de reconduire la grève dès la semaine prochaine. SUD éducation appelle les personnels à se mettre en grève le mardi 6 février et à débattre dès aujourd’hui de la reconduction.

La ministre n’a aucune légitimité, elle doit satisfaire immédiatement nos revendications pour nos salaires et le service public d’éducation

On peut gagner, mobilisons-nous pour arracher des victoires !.

Le communiqué de SUD éducation
Le tract à diffuser !
Les outils pour se mobiliser
  • Le cahier de slogan pour les manifestations et rassemblements
  • Comment débattre de la mobilisation et de ses suites ?  
Notre dossier “Choc des savoirs”
Des salaires toujours insuffisants !
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Retraites

Un fringant Premier Ministre d’Ancien Régime !

On peut être le plus jeune Premier ministre de la Ve République et avoir un discours d’Ancien Régime. C’est la démonstration que vient de réaliser Monsieur Gabriel Attal le 30 janvier 2024 lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.

Plusieurs fois il parle de « réarmer » le pays pour qu’il retrouve sa « souveraineté », mais il ne parle jamais des moyens budgétaires qui vont être affectés à cet objectif. Nous savons que, très prioritairement, c’est le seul budget de l’Armée qui a progressé fortement pour 2024. Pour l’école, il nous parle de retour à l’uniforme pour gommer les différences et les inégalités. Il n’est pas certain qu’avec ça les enfants des banlieues ouvrières comme ceux des zones rurales se sentent « égaux » aux jeunes du collège Stanislas. Rien sur les recrutements dans l’école publique, rien sur les moyens budgétaires gaspillés au profit d’un enseignement privé non contrôlé.

Comme ses prédécesseurs et comme tous les capitalistes qui exploitent le travail des autres, il met en avant son « attachement à la valeur travail ». Mais, pour mettre une différence entre ceux qui travaillent et ceux qui sont au chômage, il va encore diminuer les allocations chômage et rendre plus difficiles les conditions d’accès. Il n’y a rien pour modifier le partage des richesses entre celles et ceux qui travaillent, dont les premières et premiers de corvée et tous les inactifs et rentiers qui vivent du travail des autres. Jamais il ne parle d’une quelconque contribution des plus riches, des milliardaires de plus en plus nombreux et de plus en plus scandaleusement riches, à l’effort commun.

L’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraitées et Retraités Solidaires (UNIRS) constate par ailleurs que ce fringant jeune homme n’a eu aucun mot pour les personnes retraitées, rien pour les personnes âgées qui ont des très petites retraites, rien pour améliorer la situation des personnes qui survivent difficilement avec les minima sociaux. Nous n’avons vu aucune annonce quant à l’amélioration des services de santé et des conditions de travail et de rémunération de leurs personnels, rien pour améliorer la situation de l’hôpital public, rien de concret pour renforcer les services d’aide à domicile et améliorer leur accessibilité ni pour renforcer les EHPAD publics et pour éviter les abus, maltraitances et autres scandales récemment dévoilés. Nous avons seulement noté l’annonce « avant l’été … d’un projet de loi sur l’aide active à mourir dans notre pays » … faute de bien vieillir.

Les commentateurs à gages mettent en avant le dynamisme et la détermination du « jeune Attal » : nous savons, à l’UNIRS, que l’âge ne fait rien à l’affaire, et que souvent, l’agitation veut compenser un vide sidéral. Encore une fois, une nouvelle « priorité » est prise en main par le gouvernement, l’agriculture, après l’école, la santé, la lutte contre le terrorisme, la planète, les violences faites aux femmes, les inégalités hommes/femmes, l’emploi, le réarmement des territoires, la souveraineté nationale, etc. Nous continuons de mesurer l’efficacité des politiques gouvernementales aux résultats concrets : les sommes versées aux actionnaires du CAC 40 ne cessent de progresser. 45 milliards d’euros leur ont été versés en 2017, 70 milliards en 2021 et 97,2 milliards d’euros en 2023. C’est plus qu’un doublement en six ans de « gouvernement Macron ». En 2023, les versements aux actionnaires rapportés aux bénéfices des firmes sont passés à 72 % (contre 55 % en 2022). C’est-à-dire que l’essentiel des profits va dans la rémunération des actionnaires, et pas dans l’investissement. Nous sommes totalement à l’opposé du discours selon lequel les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après-demain. Nous sommes dans une politique du ruissellement vers les portefeuilles des milliardaires.

Face à cette politique générale qui s’affiche, il nous faut continuer de porter une orientation générale totalement autre. L’UNIRS estime que c’est encore une fois par la mobilisation, notamment des personnes retraitées, que le gouvernement concèdera des améliorations sociales. C’est la décision que prendront les neuf organisations de retraités et retraitées d’une journée nationale d’action pour la fin mars.

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Agriculture

La colère paysanne est légitime mais ne nous trompons pas de cible (Confédération paysanne)


La Confédération paysanne souhaite que la colère dans nos campagnes soit enfin entendue et suivie d’effets sur la question du revenu agricole.
Nous demandons solennellement au Président de la République Emmanuel Macron deux mesures concrètes et immédiates :
▪ L’arrêt définitif des négociations de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, un moratoire sur tous les autres accords commerciaux en négociation et un réexamen de tous les accords en vigueur, concernant la concurrence déloyale engendrée par cette politique de libre-échange, y compris au sein de l’Union
Européenne.
▪ Une loi interdisant enfin l’achat de nos produits agricoles en-dessous de leur prix de revient. La loi espagnole sur les chaînes alimentaires est ainsi un exemple possible d’instauration de prix planchers.
▪ Un meilleur accompagnement des paysan·ne·s vers une transition agroécologique et un soutien à ceux qui ont déjà des pratiques vertueuses
▪ Une réelle maîtrise des coûts du GNR et de l’électricité.

En parallèle, l’extrême-droite instrumentalise les difficultés des agricultrices et agriculteurs, en leur faisant croire à une solution protectionniste via un repli nationaliste et excluant. Pourtant, l’Histoire nous l’a démontré à maintes reprises, l’extrême-droite n’est pas du côté des travailleuses et travailleurs de la terre et de l’avancée des droits sociaux. Encore récemment, la majorité du groupe parlementaire d’extrême droite au Parlement Européen a voté favorablement l’accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande.
Face à ce constat, la Confédération paysanne continuera à être mobilisée pour le revenu paysan et la reconnaissance de notre métier, comme cela a été le cas sur les MAEC, la bio, l’élevage plein-air ou sur les secteurs en difficulté comme l’apiculture,
l’élevage et les fruits et légumes.
Au regard de l’impasse actuelle et face à l’urgence sociale et écologique, continuons à être force de propositions pour sortir de ce constat d’échec et réorienter durablement le développement agricole pour des paysannes et paysans nombreux
dans des campagnes vivantes.
Cette crise est la conséquence directe des politiques économiques ultra libérales menées depuis plusieurs décennies par l’Etat et l’Union Européenne, en cogestion avec la FNSEA au niveau national et le COPA-COGECA au niveau européen.

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Agriculture

Tribune commune de syndicalistes paysan-nes et salarié-es

Cette tribune commune est parue dans Libération du 1er février 2024.

Face à la captation des finances par l’agro-industrie, il faut augmenter les salaires, revaloriser le travail, revoir la répartition des subventions pour changer en profondeur le système agricole en faillite, revendique un collectif d’organisations syndicales, dont la CGT de Sophie Binet.

La mobilisation du monde agricole met en lumière un scandale. D’un côté, de plus en plus de paysans et de paysannes ne vivent plus de leur travail. De l’autre, les prix de l’alimentation explosent et les salariés sont toujours plus nombreux à être en difficulté pour manger correctement. Pourquoi ? Parce que les richesses sont captées par la finance, les multinationales de l’agroalimentaire et par la grande distribution dont les marges atteignent des records. Ce sont les mêmes, les patrons de l’agroalimentaire et les patrons de la grande distribution, qui s’allient pour tirer vers le bas la rémunération des agriculteurs et qui exploitent leurs salariés. Les causes du malaise sont les mêmes, les revendications se rejoignent : vivre dignement de notre métier. Nous appelons les salariés et les paysans à s’unir pour mettre fin au vol de leur travail par les multinationales et par les actionnaires. Le mouvement des agriculteurs et agricultrices en colère doit permettre une revalorisation du travail. Rappelons-nous : durant le Covid, les métiers d’utilité publique ont été applaudis : paysan·nes, personnel soignant, éboueurs, routiers, caissières, enseignants.

Où en sommes-nous aujourd’hui pour ces travailleuses et travailleurs ? Toujours plus de difficultés à se loger, se nourrir, vivre correctement ! Sans parler d’une réforme des retraites injuste et inique, pour laquelle les paysannes et paysans se sont mobilisés aux côtés des salariés en ravitaillant avec les produits des fermes pour «nourrir la lutte». Le débat public autour des conditions de travail et le niveau de rémunération des agriculteurs et agricultrices doit permettre de réorienter les politiques publiques au service de l’intérêt général et des travailleuses et travailleurs de la terre.

S’il n’y a pas de paysannes et de paysans au travail, il n’y a pas de nourriture dans les assiettes. Point barre. Ces hommes et ces femmes qui se lèvent jour après jour, prennent soin de la terre et des animaux, sont indispensables à toutes et tous pour pouvoir effectuer les activités individuelles ou collectives de la vie courante.

Endettés et précarisés

Et au fond tout le monde le sait bien… Pourtant, une partie significative des agriculteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté, endettés et dépendants d’un système économique inhumain. Quant aux ouvriers agricoles et aux saisonniers, ils et elles cumulent précarité, bas salaires et pénibilité. Le monde paysan est en quelque sorte «à part» tant les droits sociaux octroyés à cette profession sont faméliques : pas de droit au repos, retraites misérables en particulier pour les paysannes, recul des services publics dramatique dans nos campagnes… Un scandale ! La seule réponse qui leur est apportée est la course au gigantisme. Pour tenter d’avoir un revenu digne, il faut produire toujours plus, s’agrandir, et s’endetter.

Ainsi les agriculteurs se retrouvent dépendants voire pieds et poings liés vis-à-vis de l’agrobusiness et on transforme les paysans en «agrimanagers» avec une logique de patrons. Sommes-nous prêts à voir le monde agricole continuer à périr sous nos yeux pour au final délocaliser la ferme France ? Depuis cinquante ans, la superficie des exploitations a été multipliée par quatre et le nombre de paysans a été divisé par quatre. Quel est l’intérêt de cette course au gigantisme ? Quel est le sens de forcer les agriculteurs français à produire toujours plus pour inonder les pays émergents de poulets de batterie et de lait en poudre ? L’histoire a démarré avec cette logique de libéralisation prônée par l’OMC. L’industrie française n’a pas pu résister contre le moins-disant social et environnemental. L’usine France a été délocalisée. Le monde ouvrier en a fait les frais. Et les paysans ont déjà payé un lourd tribut. Il est temps d’engager une rupture avec le dogme du libre-échange qui asphyxie le système agricole et alimentaire et le monde paysan, qui met en compétition les travailleuses et travailleurs du monde entier et tire les droits sociaux et environnementaux vers le bas.

Imposer un prix minimum pour protéger les paysans

La réponse à la mobilisation passe par la reconnaissance du travail et par la fin de la marchandisation de l’agriculture. Il faut imposer un prix minimum pour protéger les paysans face aux multinationales. Il est temps de conditionner l’entrée des matières premières et des marchandises sur le marché européen au respect de normes environnementales et sociales. Il est temps d’harmoniser vers le haut en Europe les droits sociaux et environnementaux. Au lieu de cela, pour ne surtout pas remettre en cause les rentes de l’agro-industrie, gouvernement et grands patrons agricoles dévient le débat sur les normes environnementales. Les remettre en cause serait une dramatique régression. Les agriculteurs et agricultrices ont par leur travail un impact direct sur la moitié de la surface du territoire français, sur notre santé, notre alimentation, notre eau, bref sur notre quotidien.

Touchés de plein fouet par la multiplication des catastrophes naturelles, ils et elles payent aussi la pollution au prix fort : les cancers sont la première cause de mortalité chez les agriculteurs et les agricultrices. A l’image des ouvriers de l’automobile qui subissent la délocalisation de leur industrie au prétexte de la transformation environnementale, les agriculteurs se heurtent à la multiplication des normes environnementales vécues comme autant de bâtons dans les roues alors que le quotidien est déjà difficile. La mise en opposition du social et de l’environnemental est l’impasse sur laquelle prospèrent l’extrême droite et les politiques néo libérales. Comment la dépasser et traiter l’urgence sociale et écologique de front et ensemble ? En ayant enfin le courage de s’attaquer au capital ! De plus en plus de Français et de Françaises aspirent à manger une nourriture de qualité mais n’en ont pas les moyens. De plus en plus de paysans aspirent à transformer leur façon de produire en adoptant des pratiques agro écologiques mais ne disposent pas du soutien suffisant pour réaliser cette transition coûteuse. Augmentons les salaires et revalorisons le travail, remettons à plat la répartition des subventions et révisons en profondeur le modèle agricole, voilà les chantiers qu’il faut ouvrir pour permettre à chacune et chacun de vivre de son travail et de consommer une alimentation de qualité produite en proximité !

Signataires :

Laurence Marandola porte-parole de la Confédération paysanne Sophie Binet secrétaire générale de la CGT Murielle Guilbert et Simon Duteil coporte-parole de Solidaires Benoît Teste secrétaire général de la FSU Pierre Thomas président du Modef.

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Conditions de travail Industrie

Conditions et environnements de travail, vie syndicale dans le milieu industriel

Dans les réflexions et les évolutions à mener au sujet des structures syndicales, la question des conditions de travail fait partie des priorités.

On parle ici des conditions de travail au sein d’un collectif de salarié·es, au sein d’une « communauté » de travail. Mais cet élément a aussi un effet déterminant pour la vie syndicale, c’est-à-dire l’ensemble des tâches de la structure syndicale du lieu de travail (section syndicale ou syndicat), non seulement d’organisation (trésorerie, formation syndicale des adhérent·es, etc.), mais aussi de démocratie syndicale, des rapports entre la représentation syndicale (section ou syndicat) et les salarié·es, ainsi qu’avec les représentant·es du personnel élu·es sur liste du syndicat, les rapports avec la fédération professionnelle mais aussi les structures interprofessionnelles (union départementale et union locale).

On déplore souvent la tendance à l’enfermement des militant·es syndicalistes sur leur lieu de travail, mais aussi celle du syndicat à se résumer à un collectif d’élue·es du personnel.

De nombreux facteurs, généraux ou locaux, expliquent ces tendances négatives. Il apparaît que, pour tenter d’y remédier, la question des conditions et des environnements de travail n’est pas suffisamment abordée. En premier lieu, ce qui influence fortement les possibilités et les conditions des rapports entre les salarié.es entre elles et eux : à quelles occasions, où et comment, ils et elles sont en contact pour pouvoir échanger ? En second lieu, dans quelles conditions la démocratie syndicale (ou vie syndicale) peut-elle alors s’exercer ?

Il faudrait, à chaque situation, faire une analyse fine de ce qui, dans les conditions de travail et les environnements de travail, a un impact sur les manières de militer, la qualité des rapports avec les salarié·es, la vie syndicale démocratique, etc. Cela est très important notamment lorsqu’une nouvelle implantation syndicale arrive dans une entreprise ou un lieu de travail. Car c’est là, dès le démarrage de l’activité syndicale, que les tendances négatives citées plus haut doivent être combattues. Et que la vie syndicale démocratique doit être la priorité, avant les ordres du jour aux CSE…

Ne parait-il pas évident alors que les manières de militer, etc. sont très différentes entre une activité syndicale dans l’aide à domicile et celle du milieu industriel, c’est-à-dire un environnement d’usine ? Personne ne dira le contraire. Bien. Mais alors, quelles conséquences en tire-t-on ?

Pourquoi ne pas tenter (si ce n’est déjà fait, et alors il serait très intéressant d’avoir des comptes-rendus de ces expériences), au niveau d’un territoire comme une union locale (ou un département de taille pas trop importante), de créer un « collectif industrie » dont le premier objectif serait le thème de la vie syndicale ?

Que l’on fabrique des produits alimentaires, des climatiseurs, des panneaux de bois, etc., il s’agit là d’un environnement usinier. Qu’y trouve-t-on de commun ? Des salarié·es qui travaillent en équipe (2×8, 3×8, 5×8), d’autres en équipe de journées, sur des lignes de production ; un état d’esprit en général qui oppose « la production » et « les bureaux », qui est présent aussi lors des élections professionnelles avec la problématique des collèges 2 et 3 pour les syndicats de lutte ; des salarié·es en sous-traitance (comme le nettoyage, parfois la maintenance, ou la restauration pour les plus grandes unités) ou en intérim, etc.

Des sections syndicales, ou des syndicats, ont réussi à résoudre certaines difficultés, ou au contraire, utilisé certaines conditions favorables, pour assurer une meilleure démocratie syndicale, et de meilleurs contacts avec les salarié·es dans cet environnement. Ce sont ces équipes syndicales de terrain qui ont ce savoir, construit par leur militantisme. Et c’est ce savoir qu’il s’agit de valoriser et de transmettre à d’autres. De la même entreprise, du même lieu de travail, pour assurer la continuité militante. Mais aussi à d’autres équipes d’autres entreprises et lieux de travail, plus en difficulté, ou qui démarrent lorsqu’une nouvelle implantation apparaît.

Le premier objectif de ces « collectifs d’industrie » serait celui-ci : analyser, renforcer et transmettre ce précieux savoir, sans lequel aucune organisation syndicale de lutte ne peut perdurer sérieusement, d’autant plus dans la période actuelle, où la répression va aller s’accentuant.

Alors, encore un nouveau machin, après l’UL, l’UD, l’union des syndicats de la fédération, etc. ? Au sein de la CGT, par exemple, pour le milieu industriel, il n y’a guère que la fédération de la métallurgie qui dispose d’une structure de proximité, les unions de syndicats des travailleurs et travailleuses de la métallurgie. Et bien oui, ici, il s’agirait de quelque chose de plus. Mais un « machin » qui servirait à d’autres, et où l’on devrait aussi apprendre d’autres. C’est bien l’un des objectifs du syndicalisme, non ?

Et puis si ce « collectif industrie » fonctionne sur la vie/démocratie syndicale, pourquoi ne s’élargirait-il pas ensuite, une fois son fonctionnement bien installé, sur des questions revendicatives, comme les salaires par exemple ? Il serait comme le « camp de base » sur un territoire où les équipes syndicales et les salarié·es de l’industrie agiraient de concert pour des luttes et négociations salariales coordonnées. Ce qui permettrait plus facilement à de plus petits syndicats ou sections syndicales, où ceux qui débutent, à prendre confiance grâce à l’appui des autres.

Mais cela n’aurait un sens que si l’état d’esprit, décloisonné de sa propre entreprise, ne s’arrête pas à celui des syndicats de l’industrie. Ce collectif doit impérativement agir au sein de l’union locale. Que des équipes militantes consacrent une partie de leur temps, et notamment des heures de délégation, à faire exister ce collectif au sein de l’union locale, ce sera déjà un énorme pas en avant réalisé. Ce serait prendre en charge une tâche syndicale de l’union locale elle-même. Il deviendrait alors normal que les accords éventuels suite à des négociations soient mis à la connaissance de l’union locale et donc de l’union départementale. Et pas seulement des fédérations… alors que c’est aujourd’hui loin d’être systématiquement le cas.

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Actu Solidaires 78

Appel intersyndical 90 ans février 1934


Nourrie par les politiques antisociales des gouvernements successifs, l’extrême droite occupe aujourd’hui une grande partie de l’espace médiatique. Ses idées nauséabondes influencent
largement le débat public et contaminent tout autant le champ politique : L’adoption récente de la loi immigration par le gouvernement Macron/Darmanin, dans les conditions que l’on connait, est l’illustration de cette dérive qui tente de fracturer la société. La banalisation des discours racistes ou le regain d’activité des groupuscules violents en sont également certains des signes les plus visibles.


La perspective de voir un parti d’extrême droite arriver au pouvoir à court terme est aujourd’hui une menace bien réelle qui se trouverait renforcée si le RN pouvait une nouvelle fois se présenter comme premier parti de France à l’issue des élections européennes de juin 2024.
Il est urgent de monter le ton et de faire de la lutte contre l’extrême-droite, ses organisations, ses idées, une priorité absolue pour toutes les organisations progressistes et attachées à l’égalité des droits et aux libertés fondamentales L’année 2024 est également celle du 90è anniversaire de la manifestation du 12 février 1934, riposte antifasciste ouvrière marquant le début de la dynamique populaire et militante qui conduira à la création du Front Populaire et dans laquelle le mouvement syndical joua un rôle majeur.


Nos organisations syndicales ont décidé de se saisir de cet anniversaire pour organiser une journée de débats et d’action le samedi 10 février 2024 mettant en lumière les leçons de février 1934 qui sont toujours d’une brûlante actualité, portant fortement le combat contre les idées d’extrême droite et affirmant nos revendications sociales et démocratiques.


Elles appellent l’ensemble des organisations progressistes, attachées à la défense des droits humains, des liberté démocratiques, luttant contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie ainsi que toute personne se retrouvant dans ces combats à soutenir cet appel et à s’inscrire massivement dans les initiatives du samedi 10 février.


LE SAMEDI 10 FEVRIER – 15H REPUBLIQUE


FAISONS RECULER L’EXTRÊME DROITE DANS LA RUE ET DANS LES TÊTES

PREMIERS SOUTIENS :
20ème solidaire, Action antifasciste Paris-Banlieue, Association des ami·e·s de Maurice Rajsfus, ATTAC, France, CGT EPI 59/62, Fédération des Tunisiens pour Une citoyenneté des deux rives (FTCR), Génération.s, Les Jeunes Ecologistes, Jeune Garde Paris, Jeunesses Anticapitalistes, Marche des Solidarités,
MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), NPA, Parti de Gauche de Paris, PCF75, Planning Familial, Pour une Ecologie Populaire et Sociale (PEPS), RED jeunes, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes, Stop Précarité, Tolbiac FC, Union Communiste Libertaire Paris, Nord-Est, UD CGT 22, Union Syndicale Lycéenne, UTOPIA 56, Youth For Climate Saint-Brieuc


PROGRAMME 10 FEVRIER 2024
RENCONTRE DEBAT 10H

DE FEVRIER 1934 A 2024, 90 ANS DE RIPOSTE ANTIFASCISTE
Salle Ambroise Croizat , Bourse du Travail, 3 rue du château d’eau 75010 Paris
10H – Quels enseignements tirer du 12 février 1934 et de ses suites De la manifestation du 12 février 1934 premier acte de la riposte populaire antifasciste au Front Populaire.
Unité populaire, syndicale, politique comme dynamique menant à des conquêtes sociales et démocratiques et faisant reculer l’extrême droite
12H Construire la riposte antifasciste aujourd’hui. Etat des lieux, rapport de forces, initiatives, construction de l’unité et
perspectives


MANIFESTATION 15 H – REPUBLIQUE


L’EXTRÊME DROITE NE FERA PAS LA LOI !!!
Contre l’extrême droite, ses idées, son influence qui a produit l’infâme loi immigration nous manifestons le 10 février !

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Internationalisme

Pour une paix juste et durable : Solidarité avec la résistance des travailleuses et travailleurs ukrainiens !

Pour une paix juste et durable :
Solidarité avec la résistance des travailleuses et travailleurs ukrainiens !

Le 24 février 2022 Vladimir Poutine ordonnait l’invasion à grande échelle de l’Ukraine donnant un coup d’accélérateur à la destruction et au dépeçage de ce pays qu’il a entrepris depuis 2014 avec l’annexion de la Crimée et de la déstabilisation du Donbass.

Ses espoirs de remporter une victoire éclair étant brisés par la résistance du peuple ukrainien, Vladimir Poutine s’est alors engagé dans une guerre d’usure où tous les coups sont permis en violation du droit international humanitaire et des droits de l’homme.

Les conséquences économiques de cette guerre se font sentir partout dans le monde, alternativement menacé d’embrasement nucléaire, de catastrophe environnementale, d’inflation galopante, notamment sur les prix de l’énergie, ou de famine céréalière. La vie de centaines de millions de personnes a ainsi été bouleversée par le choix tragique de Poutine de réinviter la guerre à grande échelle sur le sol européen.

En Russie et au Bélarus, la répression musèle les voix de celles et ceux qui dénoncent la guerre et le totalitarisme de Poutine et de Loukachenko. Le mouvement syndical indépendant du Belarus est anéanti, ses responsables ont écopé de lourdes peines de prison, des rafles ont encore eu lieu dans les usines du pays fin 2023.

Face au drame vécu par les populations d’Ukraine, les organisations syndicales françaises CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU ont aussitôt réagi par la mise en place d’une intersyndicale qui en juillet 2022, a convoyé jusqu’en Ukraine, deux véhicules neufs, à destination de nos camarades de la FPU et de la KVPU, qui les utilisent depuis pour distribuer l’aide humanitaire aux travailleuses et travailleurs et aux populations civiles.

L’action s’est poursuivie début 2023, par l’acheminement de plus d’une centaine de palettes d’aide humanitaire (radiateurs, générateurs, vivres, matériel de soin et d’hygiène …). Ces biens

ont été obtenus sous forme de dons, ou achetés grâce aux collectes organisées par les organisations syndicales françaises.

Le troisième convoi syndical vers l’Ukraine est en train d’acheminer le matériel électrogène qui doit permettre de mieux faire face aux destructions d’infrastructure civile.

Le soutien des syndicats français ne s’arrête pas à l’organisation d’aide humanitaire. Les organisations syndicales françaises sont solidaires avec les confédérations ukrainiennes FPU et KVPU qui s’opposent à l’adoption d’un code de travail ultralibéral et contraire aux engagements européens et internationaux du pays en matière des droits sociaux et des libertés syndicales.

L’Intersyndicale de solidarité avec l’Ukraine porte avec force depuis deux ans les exigences suivantes :

  •   La reconnaissance de la responsabilité de la Russie de Poutine dans la guerre d’agression conduite contre l’Ukraine
  •   La reconnaissance de la légitimité du peuple Ukrainien à se défendre contre cette agression
  •   La revendication d’une paix juste et durable dont le préalable doit être le retrait des troupes Russes d’Ukraine
  •   Une solidarité concrète aux travailleuses et travailleurs d’Ukraine et à leurs organisations syndicales tant dans leur lutte contre les réformes qui portent atteinte aux droits sociaux et syndicaux en Ukraine que dans leur lutte contre l’impérialisme Russe
  •   Un soutien actif aux libertés et à celles et ceux qui luttent pour la paix et leurs droits en Russie et au Belarus
    L’intersyndicale française de solidarité avec l’Ukraine appelle à participer aux initiatives unitaires organisées en France le 24 février 2024, notamment à la marche pour l’Ukraine, à Paris (départ de la place de la République à 14 heures).
    Solidarité avec l’Ukraine qui résiste !
    Solidarité avec les travailleurs Ukrainiens qui résistent ! Respect des droits des travailleurs !
    Non à la guerre de Poutine ! Troupes russes hors d’Ukraine ! Paix en Ukraine – Libertés en Russie et au Belarus !
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Actu Solidaires 78 antifascisme Culture

Vendredi 2 février : soirée jeu Antifa !

Rendez-vous à partir de 19 h à la librairie La Nouvelle Réserve de Limay pour une soirée jeu avec La Horde

Entrée libre et gratuite !

Propos racistes, manifs homophobes, violences fascistes, ça suffit : contre l’extrême droite, à vous de jouer !

Avec quelques ami·es, vous décidez de monter un groupe antifasciste et de mettre en place des actions qui vont vous demander du temps, des moyens, et un peu d’organisation… Mais comme la vie est pleine d’imprévus, les choses ne se dérouleront pas toujours comme vous l’aviez espéré !

Réalisé par la Horde et édité par Libertalia, Antifa le jeu est un jeu de simulation et de gestion dans lequel vous faites vivre un groupe antifasciste local, dans lequel chaque joueur ou joueuse interprète un·e militant·e, avec des compétences particulières.

Initialement utilisé comme outil de formation pendant plus de deux ans, le jeu a finalement été édité en septembre 2021 par les éditions Libertalia. Le jeu a été épuisé en quelques mois, et il a été décidé de le rééditer : si le jeu est le même sur le fond, on en a profité pour le rendre plus simple, plus compact et moins cher.
Dans cette nouvelle édition, la façon de jouer a été simplifiée afin de rendre les parties plus rapides (de 90 minutes dans la première édition, on est passé à environ 30 minutes pour une partie), plus fluides et plus intuitives.

Les différentes phases de jeu sont identiques à celles de la première édition :
1) La mise en place : le groupe se constitue (chaque joueur et joueuse choisit d’incarner un·e militant·e), des événements (d’un niveau de difficulté variable) se sont produits ou vont avoir lieu, et des circonstances particulières viennent poser le cadre de la partie.
2) La réunion : le groupe décide sur quel événement il souhaite réagir et quelles actions organiser face aux événements.
3) La préparation : le groupe va préparer chaque action en utilisant des moyens militants ou matériels.
4) Les actions ont lieu, mais leur efficacité va être impactée par des imprévus, positifs ou négatifs, et par la météo si les actions ont lieu en extérieur.
5) On fait le bilan de chaque action : l’efficacité cumulée des actions prévues face à un événement doit être égale ou supérieure au niveau de difficulté de l’événement. Si c’est le cas, le moral du groupe s’améliorera ; en cas d’échec, le moral du groupe baissera. Il est également possible que des militant·es ou des sympathisant·es se fassent arrêter. Si un·e militant·e se fait arrêter deux fois, il ou elle passe en procès, et le groupe devra mettre en place un comité de soutien le mois suivant…

Le changement le plus important de cette nouvelle édition, c’est le remplacement des jetons par des cartes. Au début de la partie, les joueurs et joueuses prennent en main un paquet de cartes correspondant à ce que sait faire leur militant·e, ce qui leur permet de prendre en compte plus facilement les différents moyens mis à leur disposition. Les compétences spéciales des militant·es sont plus faciles à identifier, mais comme il existe 14 moyens militants et qu’on n’a en main que 12 cartes, cela signifie qu’il y a aussi deux choses que chaque militant·e ne sait pas faire !

La phase de préparation des actions se joue désormais en quatre tours : il n’y a plus besoin de gérer le temps, on part du principe que chaque tour correspond à une semaine, au cours de laquelle chaque militant·e va utiliser un moyen pour préparer une action.
À chaque tour, les joueurs et joueuses posent une carte de leur main (un « moyen militant ») et, s’iels le souhaitent, une carte « moyen matériel », mais en engageant la trésorerie du groupe. On pose ainsi les différentes cartes « moyen » sur le côté gauche des planches action, et c’est leur nombre qui permet de connaitre le niveau d’efficacité de chaque action.

Au fur et à mesure de l’existence du groupe (et donc des parties), les militant·es vont se retrouver dans des situations de plus en plus complexes, présentées dans différents scénarios en utilisant une sélection des cartes du jeu : une bande néonazie s’implante dans la région, votre ville tombe aux mains de l’extrême droite… Plusieurs options (dates anniversaires, motivations secrètes…) sont également proposées, afin de rendre la tâche des joueurs et joueuses plus ardue. Antifa le jeu est aussi un jeu participatif : vous pourrez ainsi imaginer des scénarios et les partager sur le site de La Horde !

La Horde

La Horde est un collectif antifasciste issu du réseau No Pasaran. Ses militant·es sont des compagnons de longue date des éditions Libertalia. Ensemble, en 2019, nous avions publié Antifa, de Bernd Langer, une histoire de l’antifascisme en Allemagne.

des mêmes auteur·ice·s
aux éditions Libertalia

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