Lettre ouverte des personnels du collège de la Vaucouleurs (Mantes-la-Ville) à M. le Dasen des Yvelines
Monsieur le Dasen,
À l’heure où les enseignants mobilisent toute leur énergie pour pallier les effets néfastes du confinement de mars 2020 sur les apprentissages scolaires,
À l’heure où nos enfants, nos élèves, sont en grande précarité émotionnelle en raison de la situation sanitaire en France et de ses impacts sur les apprentissages,
Alors même que le nombre d’élèves augmente dans notre établissement pour la prochaine rentrée,
Nous ne pouvons comprendre ni accepter une baisse de la Dotation horaire globale, qui nous fait perdre les moyens de deux classes, alors que nous aurons six élèves de plus.
Plus d’élèves dans les classes, moins de demi-groupes, un accompagnement personnalisé rendu impossible, sans compter les salles trop petites pour garantir la sécurité de tous : nous ne pouvons acquiescer devant cette perspective néfaste pour les conditions d’apprentissages des jeunes et nos propres conditions de travail.
Ce serait en effet trahir nos élèves que de poursuivre notre enseignement sans rien dire, conscients des déplorables conditions dans lesquelles ils et elles seront accueillis l’an prochain,
Ce serait renier l’école du commun, pour tous et pour toutes, que de refuser d’accueillir des élèves allophones ou en situation de handicap, comme nous le faisons dans notre établissement depuis des années, sous prétexte que nous n’avons plus de places,
Ce serait faillir à notre mission que d’abaisser nos exigences pédagogiques en raison des classes surchargées, ceci afin de satisfaire une politique du chiffre qui ne tient pas compte de la réalité de terrain, de notre réalité.
Nous ne travaillons pas avec des chiffres, Monsieur le Dasen, nous travaillons avec des êtres humains, nos élèves, les citoyens et citoyennes en devenir de la France de demain.
Pour poursuivre un travail pédagogique et éducatif de qualité, respectueux des besoins de nos élèves, nous avons en effet besoin de 58 heures supplémentaires, correspondant à deux divisions complétées de leur marge d’autonomie. Ces heures nous permettraient d’alléger nos effectifs et de poursuivre la politique inclusive qui a toujours fait l’identité et la fierté de notre établissement qui accueille un dispositif Ulis et un dispositif UPE2A. […]
Avec foi dans notre mission,
Avec espoir pour nos élèves,
Soyez assuré, Monsieur le Dasen, de notre implication à tous et à toutes pour une éducation publique de qualité.
Le 8 mars est la journée internationale de lutte des femmes depuis 1910.
En 2021, la lutte contre les inégalités hommes-femmes et pour les droits des femmes est toujours nécessaire. Les violences sexistes et sexuelles, les stéréotypes de genre, les inégalités professionnelles – notamment salariales – sont toujours à combattre et concernent toute la société, tous les milieux et tous les âges. Pour lutter contre ces inégalités dans le monde du travail, les femmes se sont emparées à maintes reprises de l’arme par excellence des travailleuses : la grève ! Depuis plusieurs années, l’Union syndicale Solidaires appelle les femmes à utiliser ce levier de mobilisation le 8 mars, partout où c’est possible. Dans l’Éducation nationale, les raisons pour les femmes de faire grève ne manquent pas. À l’heure actuelle, en France, une femme est assassinée tous les deux jours et demi par son conjoint ou partenaire. 80% des tâches domestiques sont effectuées par des femmes. Les différences de salaires entre hommes et femmes sont telles qu’à partir de 15h40, les femmes travaillent gratuitement. Nous dénonçons la féminisation de la pauvreté.
Lutter contre le sexisme dans l’Éducation nationale : ressources et analyses – Une brochure de SUD éducation
Lutter contre le sexisme dans l’Éducation nationale : ressources et analyses – Une brochure de SUD éducation
Si elle a connu dans les 20e et 21e siècles des avancées significatives quant aux droits et au statut des femmes, notre société est toujours porteuse d’inégalités et de discriminations à l’encontre des femmes et des personnes LGBTQI. Syndicat de lutte et de transformation sociale, SUD éducation veut être de tous les combats qui se jouent au sein de l’école contre les discriminations et inégalités découlant du système de domination patriarcale et hétérosexiste, traduites par les stéréotypes de genre. Ces combats concernent tous les acteurs et toutes les actrices des écoles et établissements.
Comme ailleurs, les discriminations sont effectives dans notre champ professionnel. Dans l’Éducation nationale, à ancienneté égale, le salaire des femmes progresse moins vite que celui des hommes. Cet écart de salaire se répercute au moment de la retraite. Par ailleurs, le métier est largement féminisé mais la hiérarchisation patriarcale se reproduit : les postes de direction sont largement masculins (à plus de 75%), et plus on avance dans le système scolaire vers des postes plus valorisés socialement, moins il y a de femmes (elles sont 83% chez les PE, mais seulement 35% à l’université). De plus, comme sur tout lieu de travail, l’Éducation nationale n’échappe pas aux problématiques de harcèlement à l’encontre de tous les personnels féminins (enseignantes, agentes, AED…). Enfin, les personnels reçoivent peu de formation sur les questions de genre et sur les moyens de mettre en œuvre des pédagogies ou des pratiques de travail antisexistes et anti-LGBTQIphobes. La domination patriarcale n’est pas la seule forme de domination qui pèse sur les individu-e-s : capitalisme et division de la société en classes sociales, racisme et discriminations/stigmatisations, traditionalisme et obscurantisme, viennent confluer avec patriarcat et hiérarchisation hétérosexiste. Il est nécessaire de penser ces formes de domination comme articulées les unes aux autres. Cette imbrication doit influer sur nos stratégies de lutte et sur notre vigilance militante pour que le féminisme ne soit pas instrumentalisé, notamment au service d’argumentaires xénophobes qui détourneraient ou confisqueraient sa lutte, qui oeuvre pour l’émancipation de toutes et tous.
Précarisation des femmes et inégalités salariales
Le gouvernement avait annoncé vouloir faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une grande cause du quinquennat. Comme pour le reste, Macron et son gouvernement communiquent sans jamais passer aux actes. Pire, en continuant sa politique de régressions sociales, la casse des services publics et la ruine du système de protection sociale, le gouvernement, comme les précédents, organise l’aggravation de la précarité des femmes. Cela a de graves conséquences notamment dans l’Éducation nationale qui est un des deux ministères les plus féminisés avec 72% de femmes. Les professeur-e-s des écoles sont 83% de femmes.
Assez d’inégalités salariales
Les travailleuses de l’Éducation nationale subissent le sexisme de l’institution dans l’évolution de leur carrière. Dans la Fonction publique, 23% des femmes fonctionnaires sont à temps partiel, contre 6% des hommes. Cela a des conséquences sur la rémunération et sur l’avancement.
Quelques chiffres soulignent les inégalités de salaires :
• Pour la retraite, au 31 décembre 2018, le montant moyen des pensions mensuelles brutes de droit direct pour les femmes était de 2 063 euros et de 2 449 euros pour les hommes ;
• En 2017, le salaire net mensuel moyen dans la Fonction publique d’état est de 2 408 euros pour les femmes et de 2 785 euros pour les hommes.
Les salaires et calcul de pension
La contre-réforme des retraites, dont le projet n’est pas abandonné mais seulement reporté, creusera encore plus les inégalités.
Le projet de contre-réforme repose sur un changement majeur : le calcul de la pension sur l’intégralité de la carrière au lieu des 6 derniers mois pour le public et des 25 meilleures années pour le privé actuellement. Cela imposerait un taux de remplacement inférieur à 60% sur le salaire moyen de l’intégralité de la carrière ; c’est très inférieur aux 75% du dernier traitement dans la Fonction publique ou des 25 meilleures années dans le privé. Ce changement de calculs a pour effets principaux de diminuer globalement les pensions et de pénaliser les carrières heurtées. C’est en particulier le cas des femmes, conduites à arrêter momentanément de travailler ou à se mettre à temps partiel pour assumer l’éducation des enfants.
Le gouvernement a pour projet d’ajouter un prétendu âge d’équilibre fixé initialement à 64 ans, amené à reculer encore pour les générations suivantes (jusqu’à 66 ans pour la génération 1987). Il faudra donc travailler encore plus tard pour ne pas subir de décote.
La division sexuelle du travail dans l’Éducation nationale
La sociologue Danièle Kergoat la définit comme la forme de division du travail social découlant des rapports sociaux entre les sexes : « elle a pour caractéristiques l’assignation prioritaire des hommes à la sphère productive et des femmes à la sphère reproductive ainsi que, simultanément, la captation par les hommes des fonctions à forte valeur ajoutée (politiques, religieuses, militaires, etc…) ».
Elle a des conséquences concrètes sur les personnels féminins en ce qui concerne les disparités d’avancement, de salaires, d’affectations, de souffrance au travail, et de précarité.
Ainsi, les personnels d’encadrement sont, proportionnellement, majoritairement des hommes. Le personnel de direction de l’administration centrale du ministère de l’Éducation nationale comprend 52 % de femmes.
Plus le public auquel on s’adresse est jeune plus la profession est féminisée. Ainsi 83% des enseignant-e-s du primaire sont des femmes alors qu’elles ne sont que le tiers des effectifs des enseignant-e-s à l’université. Or le salaire des enseignant-e-s du supérieur est en moyenne plus élevé.
Les femmes toujours en première ligne face aux crises
Dès la fin du confinement du printemps 2020, les agent-e-s d’entretien ou administratif-ve-s, les AED et les AESH, qui sont le plus souvent des femmes, ont dû et doivent encore parfois faire face à des pressions hiérarchiques tentant de les obliger à venir sur leur lieu de travail même lorsqu’elles sont exposées à un risque de contamination évident. En effet, quand les équipements de protection (gel, gants, masques) manquent, elles doivent tout de même assurer leurs missions qui peuvent les mettre en situation très précaires face au virus.
De plus, les femmes doivent faire tenir de multiples journées en une. Ainsi, elles effectuent la majorité du travail domestique pour lequel elles ne perçoivent bien sûr aucune rémunération. Elles ont dû et doivent encore gérer la vie quotidienne du foyer. Selon une étude de l’Insee effectuée en 2012, les femmes font 72 % des tâches ménagères et prodiguent 65 % des tâches parentales hors période de confinement.
Ces pourcentages ont augmenté dans la situation de crise comme l’a prouvé l’enquête commandée par le Secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations sur “l’impact du confinement sur les inégalités entre les femmes et les hommes en matière de répartition des tâches au sein des foyers”. Cela a exposé les femmes à une forte augmentation de la charge mentale. Les femmes sont aussi les principales pourvoyeuses d’aide aux personnes âgées qui leur sont proches. Or, on sait que cette catégorie de population est particulièrement vulnérable à la Covid-19.
L’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la Fonction publique prévoit l’élaboration d’un plan obligatoire qui devrait être effectif en décembre 2020. L’employeur doit mettre en place des mesures concrètes pour résorber les écarts de salaires entre femmes et hommes, notamment en travaillant sur “l’articulation entre vie personnelle et vie professionnelle”. Or en l’absence d’un service public de la petite enfance efficace, c’est trop souvent aux femmes qu’incombe la responsabilité de prendre un congé parental ou de travailler à temps partiel. Cet état de fait a bien sûr de lourds effets sur la rémunération. Pour l’instant aucune mesure n’a été prise pour mettre en oeuvre ce projet.
Violences sexuelles et sexistes au travail
Aucune mesure n’a été mise en place ni pour prévenir les violences sexistes et sexuelles au travail ni pour accompagner les victimes. Chaque jour, en France, des femmes sont victimes de violences psychologiques, verbales, économiques, médicales, physiques ou sexuelles. Tous les deux jours, une femme est assassinée par son conjoint ou ex-conjoint : 146 féminicides en 2019 (en augmentation par rapport à 2018 où l’on avait recensé 121 féminicides).
Aujourd’hui dans l’Éducation nationale, on peut harceler ou agresser sexuellement en toute impunité. Pourtant la circulaire du 9 mars 2018, qui prévoit la protection des victimes de violences sexistes et/ou sexuelles dans la Fonction publique, existe. Elle dégage trois axes : la prévention, le traitement des violences et enfin les sanctions pour leurs auteurs (il s’agit de façon écrasante d’hommes qui sont incriminés). Cette circulaire n’est pas appliquée : les collègues qui ont dénoncé les violences subies n’ont bénéficié ni de protection ni d’accompagnement convenables. Pourtant l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des agent-e-s sur leurs lieux de travail ! SUD éducation revendique l’application de cette circulaire.
Violences sexistes et sexuelles : des chiffres inquiétants !
Les violences à l’encontre des femmes ne se bornent pas à la sphère privée comme le montre le Défenseur des droits : 1 femme sur 5 affirme avoir vécu des situations de violences au travail et seulement 5 % des femmes portent plainte pour dénoncer des violences qui ont lieu dans la sphère professionnelle. Ces violences qui comprennent les insultes, les discriminations, le harcèlement, les menaces, le chantage, mais aussi les agressions physiques et sexuelles, doivent cesser. Parmi les victimes de ces violences, les femmes célibataires, bisexuelles, lesbiennes et trans sont plus exposées au harcèlement. Dans le cadre du travail, les ouvrières et les salariées précaires et dans une moindre mesure les professions intermédiaires subissent une pression sexuelle plus intense que celle des autres catégories sociales.
La circulaire du 9 mars 2018 prévoit un accompagnement pour les victimes de violence, or il n’a jamais lieu. Une victime qui demande la protection fonctionnelle après avoir déposé plainte pour viol à l’encontre d’un agresseur, doit attendre un mois pour obtenir une simple réponse de l’employeur. De même, quand des collègues dénoncent du harcèlement sexuel, l’employeur préfère leur proposer de changer d’établissement.
L’Éducation nationale se cache derrière l’inaction de la justice en matière de lutte contre les violences sexuelles pour ne pas agir. Pourtant 16 % des femmes subissent des viols ou des tentatives de viol. 93 000 femmes ont été violées en 2017, parmi elles seules 10 % ont porté plainte et seulement 10 % de ces plaintes ont abouti en Cour d’assises. Une part importante des plaintes pour viols ne sont pas instruites aux assises comme les autres crimes mais en correctionnelle comme un simple délit.
La circulaire du 9 mars 2018 rappelle aussi que « L’obligation de protection des agents s’impose à tout employeur public ». Ainsi, les agent-e-s des collèges et lycées relevant des collectivités territoriales doivent aussi pouvoir bénéficier d’un accompagnement et de protection.
L’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la Fonction publique s’appuie notamment sur cette circulaire pour “ renforcer la prévention et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes”. Cependant, aucune mesure concrète n’est prise pour faire de ce projet une réalité. Par exemple, la mise en place des cellules d’écoute psychologique pour les victimes n’est pas effective. L’employeur avait pourtant affirmé qu’il y en aurait dans toutes les académies.
Harcèlement sexuel : comment le repérer ?
Le harcèlement sexuel peut se manifester par des propos ou gestes à connotation sexuelle, par une attitude particulièrement insistante malgré des refus répétés ou encore par des propositions de nature sexuelle. Deux types de harcèlement sexuel sont distingués : celui qui repose sur la répétition d’actes de harcèlement et celui qui résulte de la commission d’un seul acte.
SUD éducation revendique l’application de la circulaire du 9 mars 2018 qui prévoit :
-une campagne de prévention des violences sexistes et sexuelles dans la Fonction publique : des formations pour tous les personnels notamment pour les représentan-t-e-s du personnel, ainsi que pour les personnels d’encadrement qui ont tendance à oublier leurs obligations.
-des dispositifs d’information, de communication et de sensibilisation auprès de l’ensemble des personnels avec la diffusion d’un numéro vert, le rappel de la loi, l’organisation de réunions de sensibilisation.
-la définition et la mise en œuvre d’un dispositif de signalement et de traitement des violences sexistes et sexuelles : ce dispositif est aujourd’hui inexistant ! Les signalements des personnels restent sans réponse de l’administration.
-la protection et l’accompagnement des victimes : l’employeur a la responsabilité de protéger les personnels : « une fois informée des agissements répréhensibles, l’administration doit mettre en œuvre toute action appropriée pour éviter ou faire cesser les violences auxquelles l’agent victime est exposé, même lorsqu’aucune procédure judiciaire n’est enclenchée ». Elle peut prendre une « mesure interne de changement d’affectation voire suspension de la personne présumée agresseur dans l’attente du conseil de discipline ». Circulaire du 9 mars 2018.
-de sanctionner les auteurs des violences : aujourd’hui, bien souvent l’administration se contente de déplacer soit la victime soit l’auteur des violences ou attribue une sanction parmi les plus basses aux auteurs de violences sexistes ou sexuelles. Pourtant la circulaire indique que « les employeurs se doivent d’être exemplaires dans la sanction des violences sexuelles et sexistes ». « Les actes constitutifs de violences sexuelles ou sexistes doivent être sanctionnés par le biais de la procédure disciplinaire et/ou par le juge pénal. Ils peuvent également donner lieu à une indemnisation par le juge civil. Les procédures disciplinaires, administratives et pénales sont indépendantes les unes des autres. ». Circulaire du 9 mars 2018.
Le 8 mars : une journée internationale de lutte des femmes
En 1910, une centaine de femmes de dix-sept pays différents se rassemblent à Copenhague pour la deuxième conférence des femmes socialistes. Ces militantes appartiennent à l’Internationale socialiste des Femmes, organisation sœur de l’Internationale socialiste. Clara Zetkin y propose une motion soulignant la nécessité d’une « journée internationale des femmes » qui est votée à l’unanimité. Ce moment de lutte est réfléchi comme international, car ces militantes, en tant que socialistes, insistent sur la nécessaire solidarité de classe pour gagner contre le capitalisme et l’impérialisme. La classe ne connaît pas de frontière. De la même manière, les femmes sont exploitées au-delà des délimitations nationales, la lutte contre le sexisme est internationale. Les objectifs de cette journée de lutte sont l’obtention du droit de vote, du droit de travailler librement, le combat contre les violences sexistes au travail. Plus généralement, les revendications portent sur l’égalité économique, juridique et politique des femmes.
Il n’y a pas de date précise proposée au départ. Le 8 mars est choisi après la révolution russe.
Une histoire de grève de travailleuses qui a contribué à déclencher une révolution
En effet, au début de l’année 1917, les ouvrières et les ouvriers de Petrograd, notamment, se mettent en grève pour dénoncer la guerre et la pénurie de pain. Le 23 février (8 mars du calendrier moderne), des ouvrières en grève manifestent pour leurs droits, pour des conditions de travail et de vies décentes. Les ouvriers des industries leur emboîtent le pas, les grèves se généralisent. Les travailleuses et les travailleurs s’arment alors pour affronter la police et l’armée. Elles et ils gagnent contre le Tsar et mettent à bas son régime autoritaire.
Un moment de lutte contre la récupération du combat pour les droits des femmes par les institutions capitalistes et de l’État
Les mouvements féministes de la deuxième vague (qui débutent dans les années 1960) investissent alors la date du 8 mars. En 1975, le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) s’en sert notamment pour manifester contre l’Année internationale de la femme organisée par l’ONU.
L’oppression spécifique des femmes se trouve au croisement de l’exploitation capitaliste subie par tous les travailleurs et toutes les travailleuses et l’exploitation sexiste qui résulte d’inégalités sociales liées aux genres. Elle se trouve aussi à l’intersectionnalité du racisme et des discriminations subies par les personnes LGBTQI.
Les syndicats vecteurs de progrès social se sont saisis et se saisissent encore du 8 mars pour lutter contre le sexisme.
Un moment de lutte pour l’émancipation des femmes et pour la destruction du patriarcat
La grève du travail salarié est un moyen pour les femmes de montrer qu’elles ne sont pas dupes et que l’égalité professionnelle est encore à conquérir. La lutte féministe a pour objectif de renverser toutes les structures de domination.
La lutte féministe est intersectionnelle : la libération des femmes doit se faire au profit de toutes, et pas seulement au profit de quelques-unes et au détriment d’autres.
La grève du travail domestique et des soins aux personnes dépendantes est une manière de mettre en évidence le fait que ce sont les femmes qui font majoritairement ces tâches largement invisibilisées, méprisées et naturalisées.
C’est aux femmes elles-mêmes de récupérer leur dignité mise à mal par les injustices, les violences et le mépris qu’elles subissent en manifestant. Le 8 mars est une journée de combat pour l’émancipation des femmes et leur visibilisation.
Sexisme et manuels scolaires
Outils de travail quotidien pour les élèves et les enseignant-e-s, les manuels scolaires sont bien souvent les vecteurs de représentations stéréotypées et sexistes. Ils contribuent par là à perpétuer un ordre patriarcal synonyme de discriminations.
Le Centre Hubertine Auclert a produit de nombreuses études analysant les représentations sexuées dans les manuels d’histoire, de français, de mathématiques. Ces études permettent de mieux comprendre les biais sexistes de nombre de manuels.
Une sous-représentation des femmes
Les femmes sont très peu présentes dans les manuels. Seulement 3,2 % des biographies des manuels d’histoire sont consacrées à des femmes. Minorées comme actrices de l’histoire, elles sont aussi minorées comme autrices de documents-sources : près de 96 % des documents présentés dans les manuels scolaires d’histoire ont pour auteur un homme !
Le constat dans d’autres disciplines est tout aussi édifiant : les autrices proposées à l’étude dans les manuels de français ne représentent que 5 % de l’ensemble ! Cette sous-représentation concerne tous les domaines : scientifique, artistique, politique. Dans les manuels d’EMC, on trouve seulement 15 % de femmes dans le domaine relevant de la politique.
Le clitoris absent des manuels de SVT
Depuis 2011, les manuels de SVT ont introduit la notion de genre et initié ainsi une prise en compte du construit social dans la formation des identités sexuées. Si on peut se réjouir de cette avancée, on peut encore relever des aspects problématiques dans les manuels de SVT.
Ainsi, certains manuels ne daignent pas mentionner/représenter le clitoris, et à la rentrée 2017, seul un manuel sur huit le représente correctement, à savoir comme un organe de dix centimètres, qui ne se limite pas à sa partie externe. Cela n’est pas sans conséquence quant à la méconnaissance des jeunes filles de leur propre corps et du plaisir sexuel féminin.
De plus ces manuels de SVT invisibilisent le plus souvent les variations intersexes (qui ne correspondent pas aux définitions binaires type des corps masculins ou féminins) en présentant les sexes biologiques masculin/féminin comme binaires, bien délimités et en miroir… alors que les travaux scientifiques récents, comme ceux d’Anne Fausto-Sterling, montrent qu’il est plus pertinent de dépasser une vision binaire et de parler de continuum des sexes, tant les facteurs qui définissent le sexe biologique (génitaux, gonadiques ou chromosomiques) peuvent varier et se combiner différemment. Par ailleurs, quand les variations intersexes sont évoquées, elles le sont sous l’angle pathologique, comme des «malformations» ou des «dysfonctionnements».
Ressources antisexistes alternatives
Sur internet, le site du Centre Hubertine Auclert fournit de nombreux outils, de même que les sites Genrimages (outils d’analyse d’image), Matilda (courtes vidéos) ou le site du Centre Simone de Beauvoir.
L’écriture inclusive
L’écriture inclusive est un moyen de remettre en cause la domination patriarcale qui se manifeste jusque dans le langage.
L’écriture inclusive est une écriture qui n’invisibilise personne et permet de prendre en compte véritablement tout le monde, y compris les personnes non binaires qui ne s’identifient ni comme hommes ni comme femmes.
Un peu d’histoire…
En France, l’écriture inclusive est née de l’idée que l’on ne voulait plus utiliser le masculin dit générique pour parler indifféremment de toute personne. C’est un système d’écriture qui a été trouvé pour donner une égale visibilité à tou-te-s dans la langue écrite, pour que chacun-e ait une égale importance.
À l’heure actuelle, il n’y a pas d’unification. On peut utiliser des traits d’union, des barres obliques, des points bas, des points hauts, des points médians.
L’expression « écriture inclusive » est assez récente et est encouragée par le Haut conseil à l’Égalité (HCE) qui a publié en 2015 un guide pratique « pour une communication sans stéréotypes » : « Une langue qui rend les femmes invisibles est la marque d’une société où elles jouent un rôle second. C’est bien parce que le langage est politique que la langue française a été infléchie délibérément vers le masculin durant plusieurs siècles par les groupes qui s’opposaient à l’égalité des sexes ».
On peut très bien dire pour parler de l’ensemble de la population « les Français et les Françaises » mais on emploie généralement « les Français » pour désigner l’ensemble car on pense que ça suffit pour comprendre. Or les formes féminines et masculines existent : ce n’est donc pas forcément la langue qui est discriminante mais c’est la manière dont on l’utilise. Notons que l’expression « les Français et les Françaises » n’est pas satisfaisante en soi, car elle pose une partition binaire qui exclut les personnes intersexes et non-binaires. Donc l’écriture inclusive cherche par une graphie plus rapide à faire exister les activités humaines sous une forme qui englobe tout le monde (les « français-es »), sans avoir recours au masculin dit générique. Le masculin n’est pas neutre lorsqu’il s’agit de parler d’êtres humains.
La grammaire inclusive et pourquoi il est dangereux de dire que le masculin l’emporte
La grammaire inclusive, c’est :
la féminisation des noms de métiers ;
l’accord de proximité ;
l’accord en fonction du nombre ;
Un exemple d’invisibilisation révélateur.
Le mot « autrice » a existé avant le XVIIe siècle. À partir du XVIIe, « autrice » a disparu, condamné par des grammairiens.
Auparavant les accords se faisaient au gré de chacun-e, comme c’était le cas en latin. C’est au XVIIe siècle que cette règle du « masculin qui l’emporte sur le féminin » s’est imposée car les grammairiens étaient des hommes qui ont érigé le masculin en genre plus noble en se justifiant par des arguments patriarcaux et essentialisants : « Le masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle » (Beauzée, Grammaire générale… 1767).
La volonté de domination patriarcale se reflète dans la normalisation et l’évolution de la langue. De plus, au cours des siècles, se généralise l’utilisation du masculin à valeur générique comme « Homme » au singulier ou au pluriel pour désigner tous les êtres humains…mais dans les faits, cette règle conduit à invisibiliser le féminin et à placer le masculin au centre de toutes nos projections mentales. On note également une absence de féminisation des noms de métiers qui n’existent qu’au masculin, y compris dans les manuels scolaires (« un savant», « un humaniste »…). Et répéter cette formule grammaticale, « le masculin l’emporte sur le féminin » aux enfants à partir de 7 ans induit des représentations mentales qui conduisent à accepter la domination masculine, et une partition binaire des genres. Cette maxime patriarcale, devenue règle grammaticale, doit être mise au ban de l’école.
Par l’enseignement de la langue et la grammaire, le féminin est relégué à une position subalterne.
De la nécessité de voir le langage comme une manifestation sexiste parmi d’autres
L’emploi de la langue est une manifestation parmi d’autres du sexisme. Différence de salaire, inégale répartition des tâches ménagères, publicités sexistes, discrimination à l’emploi, harcèlement de rue, agressions sexuelles, harcèlement sexuel sur le lieu de travail, violences conjugales, injonctions vestimentaires, viols et langage sexiste font partie d’un même système. Il ne faut pas minimiser le combat de la langue et il faut attaquer le sexisme sous plusieurs angles. Ainsi l’écriture et la grammaire inclusives remettent aussi en question la position inégalitaire des femmes dans la société. L’écriture inclusive permet aussi, par des formes écrites qui englobent en une seule formule masculin et féminin, de sortir d’une langue binaire soit masculine soit féminine, et inclure par là toutes les personnes qui ne se reconnaissent pas dans cette partition binaire. Il est nécessaire de chercher un langage non sexiste pour tenter de réduire les inégalités ou violences faites aux femmes, et à tout-e-s les personnes qui ne se reconnaissent pas dans la partition binaire des genres. C’est au sein de l’école que beaucoup de choses se jouent, c’est par l’éducation des plus jeunes que le système sexiste pourra être modifié. C’est une lutte idéologique qu’il faut mener, et le langage est aussi un enjeu de cette lutte.
Mixité / Non mixité, quels outils de lutte ?
Quelques rappels
La pratique de la non-mixité fait partie intégrante de l’histoire du mouvement féministe.
Son utilité et sa raison d’être ont été notamment explicitées par la génération fondatrice du Mouvement de Libération des Femmes, Christine Delphy en tête, notamment dans son texte Nos amis et nous, écrit en 1977 et publié aujourd’hui dans L’ennemi principal. Hors du champ féministe, elle a aussi été revendiquée par d’autres mouvements d’émancipation collective, comme par exemple aux Etats-Unis le mouvement pour les droits civiques mené par les Afro-Américain-e-s.
Non mixité ET mixité choisies
Tant que subsisteront toutes les formes d’oppression (patriarcale, raciste, LGBTQIphobe), la non-mixité apparaîtra comme un outil utile. Mais si elle constitue la voie de l’émancipation, elle n’en est pas son horizon. Sa pratique, nécessaire, est aussi indissociable d’une convergence des luttes synonyme de mixité choisie.
De l’importance d’une non mixité choisie
Un constat : notre époque est celle de la non-mixité subie et de la mixité sans égalité.
• Le système patriarcal exclut les femmes de la société politique, économique ou médiatique (malgré une mixité apparente) tant au niveau national qu’international (gouvernement, hauts cadres administratifs, ONU, OCDE…) ou exclut les femmes des postes décisionnels dans des associations, clubs de sport ou autres ;
• Au sein des familles, il n’y a pas d’égalité femme-homme (violences conjugales, inégalité dans la prise en charge des tâches ménagères et de l’éducation des enfants) ;
• La parité numérique (50 % d’hommes/50 % de femmes) est un leurre car certaines professions sont beaucoup plus féminisées que d’autres ;
• La mixité à l’école, certes obligatoire depuis 1975, est censée offrir la même éducation à toutes et tous, mais telle qu’elle est pratiquée, elle reproduit les conditionnements sexués existants dans la société.
La non-mixité choisie permet aux femmes de se libérer
C’est aux femmes qui subissent de s’auto-émanciper car ce ne sont pas les hommes qui, ayant une position de dominants, vont lâcher de leur pouvoir, ce n’est pas à eux de dire comment les femmes doivent s’émanciper. Les femmes choisissent la non-mixité car :
Elle libère la parole, la sécurise, permet une sorte d’empowerment ( aux personnes opprimées de parler, de prendre l’espace, de parler mieux, de parler sans se faire sans cesse couper la parole, de se comprendre, mieux qu’en présence de personnes dominantes).
Elle permet aux femmes une prise de conscience de leur statut de dominées, en échangeant, elle voit les multiples facettes de l’oppression patriarcale.
La non-mixité est une stratégie de résistance politique à des dominations structurelles telles que le racisme ou le sexisme.
C’est un moyen de signifier aux hommes qu’ils doivent prendre conscience de leur place de dominants.
Investir des temps de non-mixité choisie est ainsi la base de toute lutte d’émancipation.
La mixité choisie (ou plus exactement : la possibilité de choisir – ou pas – la mixité) constitue un objectif pour les dominé-e-s, le chemin qui y mène passe nécessairement par des moments de non-mixité choisie.
• La mixité dans notre société est vue comme un progrès social mais elle n’attaque pas le patriarcat, elle n’est pas synonyme d’égalité : les stéréotypes de genre et les comportements sexistes ont la vie dure. L’égalité entre femmes et hommes par contre est un principe inaltérable.
• La mixité doit être un atout pour la convergence de toutes les luttes d’émancipation. Mais dans cette convergence, les allié-e-s ne doivent pas se substituer au groupe opprimé pour fixer modalités d’action et revendications. La mixité dans son sens large (mixité entre les sexes, mixité racisé-e-s-blanc-he-s), est indispensable au fonctionnement de notre société, et elle est de toute façon inhérente à chaque lutte.
Et ailleurs aujourd’hui ?
L’expérience des femmes Kurdes de Kobanê
La stratégie du mouvement des femmes consiste à la fois à promouvoir l’organisation non-mixte des femmes à tous les niveaux, et à assurer parallèlement une participation
égalitaire dans les structures mixtes.
En 2014, le Rojava déclarait son autonomie. Les femmes de Kobanê participaient à la mise en place d’un système d’égalité de genre inédit avec pour principes la co-présidence à tous les niveaux décisionnels et les assemblées autonomes de femmes au sein de chaque instance politique.
Lorsque le quota -40 % de femmes- n’est pas respecté, alors l’assemblée est annulée, ou alors les femmes ne sont pas tenues de respecter les décisions qui en découlent. Vu que les femmes s’organisent en non-mixité pour discuter et prendre les décisions qui les concernent, lorsque l’on applique ce quota au sein des organisations mixtes, il s’agit en fait de personnes porte-parole du mouvement des femmes.
Voici les principales structures du mouvement des Femmes Libres du Bakur dont nous avons connaissance :
• les Académies de Femmes, ces lieux où elles se retrouvent pour apprendre ensemble, dans une démarche proche de l’éducation populaire, en partant des expériences et connaissances de chacune, et où l’alphabétisation et la formation politique sont la base ;
• les coopératives permettent aux femmes d’accéder à un revenu et viser l’indépendance économique ; souvent il s’agit de se mettre ensemble pour produire et vendre l’artisanat qu’elles fabriquaient déjà chez elles sans avoir d’accès à la vente ;
• JINHA, une agence de presse composée exclusivement de femmes a été créée le 8 mars 2012 pour contrecarrer les articles extrêmement misogynes écrits dans la presse officielle ;
• les conseils de rues, de villages et de quartiers ont leurs propres structures en non-mixité. Elles traitent des sujets qui les concernent, mettent en place des commissions pour amener des solutions aux problèmes qu’elles soulèvent, puis ces espaces sont le premier repli pour les femmes victimes de violences ;
• de nombreuses associations de femmes, indépendantes des autorités étatiques, ont vu le jour. Une de leurs activités principales est de venir en soutien aux femmes victimes de violence conjugale. Pour cela, plusieurs refuges dans les principales villes accueillent ces femmes.
Des ressources utiles pour aller plus loin
● Sources et bibliographie :
KERGOAT, D. Le rapport social de sexe. De la reproduction des rapports sociaux à leur subversion. 2001
Ministère de l’Education Nationale. Repères et références statistiques, Chapitre 8, Les personnels. 2020. https://www.education.gouv.fr/reperes-et-references-statistiques-2020-1316
Harris Interactive. L’impact du confinement sur les inégalités femmes-hommes. 2020 (enquête commandée par le Secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes) https://harris-interactive.fr/opinion_polls/limpact-du-confinement-sur-les-inegalites-femmes-hommes/
Service Checknews. Combien y a-t-il de viols chaque année ? Combien de plaintes ? Combien de condamnations ? Libération. 2019.
Ifop pour le Défenseur des droits. Enquête sur le harcèlement sexuel au travail. 2014. https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/ddd_etu_20140301_harcelement_sexuel_synthese_ifop_0.pdf
● Des textes de lois et autres textes juridiques
La loi n°2018-703 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexistes et sexuelles modifie ou complète certaines dispositions pénales existantes (prescription, infractions sexuelles sur mineurs, harcèlement sexistes et sexuel de groupe …), crée de nouvelles infractions (outrage sexiste, captation d’images intimes, administration de substances) et renforce la prise en compte des violences via la formation de divers professionnels, l’extension de compétences ou dans l’élaboration d’outils de planification.
La loi n° 2012-954 du 6 août 2012 relative au harcèlement sexuel instaure une nouvelle définition plus large et plus précise du harcèlement sexuel conforme au droit européen et assortie de sanctions plus lourdes. Elle harmonise ainsi les dispositions législatives relatives au harcèlement sexuel applicables au plan civil et au plan pénal. Elle élargit la protection contre les discriminations et renforce l’obligation de prévention qui incombe à l’employeur.
● Des outils pour aller plus loin
Le site de l’AVFT (association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail) Notamment sa boîte à outils. https://www.avft.org/
Les conseils sur le site du CFCV (collectif féministe contre le viol) https://cfcv.asso.fr/
Le Guide de Solidaires Agir syndicalement contre violences sexistes et sexuelles au travail en ligne et en pdf ici : https://solidaires.org/Guide-Solidaires-Agir-syndicalement-contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles
Le centre Hubertine Auclert pour des ressources pédagogiques https://www.centre-hubertine-auclert.fr/
Depuis quelques années nous constatons une multiplication des attaques de la hiérarchie contre des militants et militantes de SUD éducation, preuve que notre syndicalisme, nos principes et prises de position dérangent l’administration. Faute d’avoir de réels arguments à apporter à nos revendications quant à l’amélioration du service public d’éducation, la hiérarchie nous répond lâchement sur le terrain administratif et disciplinaire à travers des sanctions plus ou moins assumées selon les cas.
Depuis 2019, ce ne sont pas moins de 5 affaires de répression qu’ont eu à subir les militants et militantes de SUD éducation dans différentes académies.
2019, Bobigny (93) : l’administration lance deux procédures disciplinaires et deux mutations forcées contre 4 collègues du collège République, dont 3 militant·es de SUD éducation malgré un dossier vide.
2020, Melle (79) : suite à un arrêté du 9 mars, trois enseignant·es, tou·tes adhérent·es de SUD Éducation, sont suspendu·es à titre conservatoire pour une durée de quatre mois, dans l’attente d’éventuelles suites disciplinaires. En septembre, les 3 collègues sont convoqué en conseil disciplinaire avec une 4ème collègue à la surprise générale. Là aussi leur dossier est vide. Ce qu’on leur reproche ? Avoir fait grève contre la réforme du bac !
2020, Bordeaux (33) : trois enseignant·es du lycée François Mauriac de Bordeaux, syndiqué·es à SUD éducation, ont reçu une lettre de la rectrice indiquant qu’elle engageait contre elles et eux une procédure disciplinaire. Ce qui est reproché à nos collègues ? S’être mobilisé·es pour faire barrage à la mise en œuvre de la réforme du bac Blanquer.
2020, Strasbourg (67) : suspendu depuis le 10 février suite à son interpellation lors du piquet de grève qui a eu lieu au lycée Marie Curie à Strasbourg le jeudi 6 février contre les E3C, Yann, AED et adhérent à Sud éducation, est convoqué le mercredi 1er juillet à 10H à une commission consultative paritaire. Après avoir consulté le dossier à deux reprises, il apparaît que celui-ci repose sur une énonciation lacunaire et incohérente des faits reprochés à Yann.
2021, Bobigny (93) : le 4 février, Hélène, enseignante à l’école Marie Curie et militante à SUD éducation, est notifiée par mail de sa mutation dans l’intérêt du service. Ce qu’on lui reproche ? Avoir usé de sa liberté pédagogique et avoir relayé la souffrance au travail vécue par une très grande partie de l’équipe de son école en raison notamment de l’attitude de l’inspectrice de la circonscription.
La répression ne s’abat pas que dans l’éducation mais aussi sur nos camarades qui luttent dans leurs secteurs : Anissa, représentante SUD Santé-Sociaux à l’EHPAD de Livry-Gargan, Aline, représentante SUD Route à H&M Logistics, Boualem et Saliha, représentant·es SUD Conseil Départemental 93 …
À cette répression administrative et disciplinaire ciblée, il faut rajouter les multiples attaques politiques, médiatiques et judiciaires qu’a eu à subir SUD éducation 93 ces dernières années : plainte pour discrimination, demande de dissolution de notre syndicat, attaques constantes et affligeantes du ministre sur les plateaux télé et studios de radio, jusqu’à encore ce week-end à l’Assemblée nationale où, l’amendement porté par le député Reda (LR), proposait tout bonnement de permettre au gouvernement de dissoudre un syndicat nous utilisant comme épouvantail.
Si notre syndicalisme dérange c’est bien parce que nous portons haut et fort une vision plus juste de la société. Que nous portons haut et fort un projet pour une école plus juste et émancipatrice. Que nous portons, chaque jour, sur le terrain, les revendications de nos collègues pour la défense de nos conditions de travail, pour des moyens à la hauteurs, pour un réel service public d’éducation.
Les militantes et militants de SUD éducation ne se laisseront pas abattre et continueront chaque jour de vous défendre, de relayer et de construire les luttes pour plus de justice sociale.
– Interview de William, enseignant, Souad, accompagnante d’élèves en situation de handicap, et Véronique Hummel, professeure documentaliste, tous trois membres du syndicat Sud éducation 78. Ils reviennent sur leurs conditions de travail et leur situation en marge des deux grèves du 26 janvier et du 4 février.
Ce mardi matin 26 janvier, les personnels de l’éducation du Mantois (et au-delà) se sont rassemblés devant l’inspection de Mantes-la-Ville. À l’appel d’une intersyndicale CGT éducation 78, FSU 78 et Sud éducation 78, une soixantaine de personnes étaient présentes pour dénoncer leurs conditions de travail et celles de leurs élèves et protester contre 20 années de stagnation de leur salaire. Cette mobilisation forte s’est inscrite dans le cadre d’un mouvement national où 40 % des personnels se sont mis en grève. À Mantes, tous corps et statuts confondus, accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH), infirmières, professeures documentalistes et enseignant·es des écoles, collèges et lycées de la région ont témoigné des difficultés extrêmes rencontrées en cette période de pandémie et de la maltraitance dont elles sont victimes de la part de l’institution. Les témoignages poignants des infirmières scolaires en première ligne, ou encore des travailleuses précaires de l’éducation (à peine plus de 800 € par mois) ont démonté la communication mensongère et démagogique du ministre Jean-Michel Blanquer. Comme dans les hôpitaux, après des années de casse du service public, l’école ne tient que par l’engagement de ses personnels. Aujourd’hui épuisés, plus que jamais maltraités, à Mantes comme ailleurs, les personnels relèvent la tête. À la même heure, s’est tenu un autre rassemblement à Guyancourt devant le siège de la Direction académique des services de l’Éducation nationale. Une nouvelle AG (en distanciel) est prévue le mercredi 27 janvier à partir de 14 heures. Pour Sud éducation 78, cette journée marque une étape. Il s’agit maintenant d’ancrer le mouvement dans la durée : – par la multiplication des prises de position dans les AG et les réunions syndicales pour un plan d’urgence pour l’éducation ; – par l’ancrage dans la durée des mobilisations contre la précarité, notamment celle des AESH, des AED ; – par la mise en œuvre de mobilisations locales sur les questions de moyens (DHG, cartes scolaires). Au-delà de notre secteur, c’est l’ensemble de la politique antisociale du gouvernement qu’il s’agit de combattre. Faisons converger nos colères avec les autres secteurs professionnels attaqués par la politique de destruction des droits sociaux et des services publics menée par le gouvernement !
Sud éducation 78, le 26 janvier 2021
Pour tout contact : 06 71 48 60 88 | sudeducation78ouvaton.org
Permanence d’accueil syndical dans le Mantois : Tous les mardis de 16 à 18 heures – Librairie La Nouvelle Réserve (Limay)
Les agent·es des lycées d’Ile-de-France étaient appelé·es à la grève ce mercredi 27 janvier. Un rassemblement devant le siège de la Région IdF s’est tenu et une délégation composée de représentante·es de Sud éducation 91, 92 et 78 a été reçue par Jean-Michel Valentin, conseiller éducation auprès de la présidente de la Région.
Nous avons évoqué les revendications suivantes :
– Manque d’effectifs, les agents ressentent toujours un excès de tâches à accomplir. En fait depuis la régionalsiation, le nombre d’agent attribués dans un établissement est défini par rapport à la surface au sol de l’établissement et plus au nombre d’élèves que celui-ci accueille. Le travail demandé est très largement suffisant pour ne pas dire excessif.
Manque de personnel aussi car non titularisation des contractuel.les. Ceux-ci ne sont embauchés qu’en cas de nécessité extrême et pendant ce temps les agents présents supplantent au manque de personnel.
Nous avons évoqué la titularisation des contracteul.les. Elle nous semble arbitraire et obscure. En effet si un agent, une agente fait correctement le travail demandé pendant plusieurs années, alors pourquoi ne sont-ils pas titularisés, pourquoi les “baladent-on” sans arrêt en faisant miroiter une titularisation ? A qui s’adresser pour régler ces problèmes de titularisation ? De qui dépendent-ils, Chef.fes de l’établissement ? De la Région ? Les responsables des antennes R.H sont rarement disponibles pour répondre à ces questions et à bien d’autres encore !
De plus de nombreux et nombreuses agent.es sont à temps partiel pour des raisons médicales et ne doivent pas effectuer certaines tâches. Tout cela n’est pas toujours respecté.
A ce propos nous avons évoqué aussi le manque de médecin de la Médecine du Travail et la difficulté parfois pour obtenir un rendez-vous.
Suite à la situation sanitaire dû à la COVID et au protocole sanitaire imposé, la tâche des agents c’est encore accru, les temps de pause réduits, la fatigue accumulée.
Des intérimaires nommé.es par les chefs d’établissement sont présents en aide d’urgence pour pallier au manque d’effectifs survenus du fait d’absences liées à la crise sanitaire. Le conseiller nous promet que ces embauches ne sont que temporaires et que la Région cherche à recruter des personnels pérennes. D’un côté des non titularisation de gens motivés et de l’autre côté des intérimaires !
– Les conditions de travail, d’entrée de jeu nous avons évoqué les problèmes engendrés par la double hiérarchie ! Renvoi régulier entre la/le gestionnaire et la Région. Chacun rejetant la responsabilité sur l’autre dès qu’un problème survient.
A ce propos, la compréhension des emploi-du-temps — souvent distribués après la date “officiel”, d’où une contestation difficile — pose problème. Selon les établissements la version diffère et sont donc peu clair. Les erreurs rejetées sur la “faute du logiciel” !! Qu’apparemment peu de gens maitrise ! (Tant à la Région que dans les établissements). Les congés à rattraper après un arrêt de travail, souvent oubliés ou tronqués.
Bien sur nous avons insisté sur le surplus de travail dû au protocole sanitaire. La grande fatigue des agent.es.
Nous avons évoqué aussi le matériel fourni aux agent.es, les EPI, pas toujours bien adapté, les chaussures souvent ne donnent pas satisfaction.
Le plan Vigipirate qui fait que certains agent.es se retrouve à faire le “vigile” (ou autre fonction de sécurité) à l’entrée des établissements, cela n’est pas leur fonction.
Et justement, les fiches de postes peu clair, imposée sans concertation entre les personnes concernées. En désaccord avec les fiches de fonction Région.
Des personnels qui travaillent dans des lieux non chauffés, en effet le chauffage est coupé quand les élèves ne sont pas présents, le soir, le mercredi après-midi, les jours de permanence. Tout cela montre bien le peu de considération qu’on leur prête !
Les contractuels, auxquels on demande de faire des tâches qu’ils n’ont pas à effectuer (nettoyage des appartements de fonction, par exemple) et qui n’osent pas dire non de peur d’être licenciés.
– Le manque de considération, c’est un ressenti qui revient très souvent. Les agent.es se sentent oublié.es, négligé.es, leur travail peu reconnu.
Les registres Sécurité et Santé, Danger Imminent Grave, le DUS (document unique de sécurité) ne sont pas facilement disponible, voir introuvable, ou dans le bureau du/de la gestionnaire, où il est dissuasif de le remplir. On s’arrange à l’amiable.
Il a été saluer le dévouement des agent.es pendant le confinement et après pour remettre les établissements en état de salubrité. Des agent.es ce sont portés volontaires dans les internats pour assurer la sécurité sanitaire, mais la “prime COVID” promise et dû n’est toujours pas arrivée pour certain.es.
Enfin être écouter, concerter et avoir un interlocuteur, ou interlocutrice bien plus disponible et attentif à la région.
À lire : le 8 pages Sud éducation entretiens avec des agent.es de la région :
Personnels de l’éducation maltraités, jeunesse sacrifiée !
Ce mardi matin 26 janvier, les personnels de l’éducation du Mantois (et au-delà) se sont rassemblés devant l’inspection de Mantes-la-Ville. À l’appel d’une intersyndicale CGT éducation 78, FSU 78 et Sud éducation 78, une soixantaine de personnes étaient présentes pour dénoncer leurs conditions de travail et celles de leurs élèves et protester contre 20 années de stagnation de leur salaire. Cette mobilisation forte s’est inscrite dans le cadre d’un mouvement national où 40 % des personnels se sont mis en grève.
À Mantes, tous corps et statuts confondus, accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH), infirmières, professeures documentalistes et enseignant·es des écoles, collèges et lycées de la région ont témoigné des difficultés extrêmes rencontrées en cette période de pandémie et de la maltraitance dont elles sont victimes de la part de l’institution. Les témoignages poignants des infirmières scolaires en première ligne, ou encore des travailleuses précaires de l’éducation (à peine plus de 800 € par mois) ont démonté la communication mensongère et démagogique du ministre Jean-Michel Blanquer. Comme dans les hôpitaux, après des années de casse du service public, l’école ne tient que par l’engagement de ses personnels. Aujourd’hui épuisés, plus que jamais maltraités, à Mantes comme ailleurs, les personnels relèvent la tête. À la même heure, s’est tenu un autre rassemblement à Guyancourt devant le siège de la Direction académique des services de l’Éducation nationale. Une nouvelle AG (en distanciel) est prévue le mercredi 27 janvier à partir de 14 heures. Pour Sud éducation 78, cette journée marque une étape. Il s’agit maintenant d’ancrer le mouvement dans la durée : – par la multiplication des prises de position dans les AG et les réunions syndicales pour un plan d’urgence pour l’éducation ; – par l’ancrage dans la durée des mobilisations contre la précarité, notamment celle des AESH, des AED ; – par la mise en œuvre de mobilisations locales sur les questions de moyens (DHG, cartes scolaires). Au-delà de notre secteur, c’est l’ensemble de la politique antisociale du gouvernement qu’il s’agit de combattre. Faisons converger nos colères avec les autres secteurs professionnels attaqués par la politique de destruction des droits sociaux et des services publics menée par le gouvernement !
Sud éducation 78, le 26 janvier 2021
Pour tout contact : 06 71 48 60 88 | sudeducation78ouvaton.org
Permanence d’accueil syndical dans le Mantois : Tous les mardis de 16 à 18 heures – Librairie La Nouvelle Réserve (Limay)
Le salaire des personnels de la Fonction publique (titulaires ou contractuel·les) est calculé à partir de la valeur attribuée au point d’indice. Depuis 25 ans, l’augmentation de la valeur du point d’indice a été inférieure à l’inflation 21 fois. Rapporté à la situation de 1995, le salaire d’un·e professeur·e des écoles ou d’un·e certifié·e au 5e échelon (indice 476) est plus bas de 551 euros bruts constants ! Dans le même temps, certain·es agent·es comme les AED et les AESH perçoivent un salaire si bas que lorsque le SMIC est revalorisé pour tenir compte de l’inflation, leur salaire calculé sur la base de la grille indiciaire se trouve alors en dessous du Smic. L’administration est alors obligée de verser une indemnité différentielle pour que les AED et AESH perçoivent le salaire minimum.
{{Des inégalités hommes / femmes qui persistent}}
Le salaire net des enseignantes est inférieur de 13,9% à celui de leurs collègues masculins. Il existe plusieurs raisons à cela. Les HSA profitent essentiellement aux hommes, qui perçoivent 51% de rémunération liée aux HSA de plus que les femmes. De plus, les femmes sont plus souvent contraintes de prendre en charge la garde des enfants et sont bien plus souvent à temps partiel.
{{Pour SUD éducation, il est urgent d’obtenir satisfaction sur les revendications immédiates :
l’indexation des salaires sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels ;
l’intégration des primes et indemnités au salaire ;
une augmentation significative des salaires, d’autant plus forte que le salaire de l’agent·e est bas, pour réduire les inégalités salariales.
SUD éducation revendique également dans le cadre du projet d’égalité salariale qu’elle porte : avec l’Union syndicale Solidaires, une augmentation du Smic à 1 700 € nets ; la titularisation sans condition de concours ni de nationalité à temps plein de tous les personnels contractuels de l’Éducation nationale.}}
{{AESH : en grève le 26 janvier !}}
Lorsqu’on parle de l’école inclusive, ou de la bienveillance on sait bien que les AESH ont un grand rôle à jouer ; elles/ils sont des actrices/acteurs indispensables pour que les élèves en situation de handicap puissent poursuivre une scolarité comme tout un chacun. Les personnes accompagnant les élèves en situation de handicap font partie de la communauté éducative et participent très activement aux bien-être physique et moral des élèves qu’elles/ils accompagnent durant leur parcours scolaire dans le 1er et 2e degré pour la voie classique mais n’oublions pas les parcours professionnels (accompagner l’élève lors de ses premières journées de stage…).
Imaginez une journée sans AESH, pas d’enfants en situation de handicap dans les écoles… Pourquoi celles/ceux qui veillent à ce que les enfants et les personnes handicapées ne soient pas exclues du système d’enseignement général et professionnel sont si maltraité·es voire méprisé·es.
{{Les AESH, personnels les plus précaires dans l’Éducation nationale.
Nous, AESH, demandons :
L’abandon des PIAL qui désorganisent notre travail et ne nous permettent pas de suivre au mieux nos élèves.
La titularisation sans condition des AESH par la création d’un statut de fonctionnaire et d’un métier d’éducateur/trice scolaire spécialisé(e), car nous ne faisons pas qu’accompagner l’élève, nous lui apportons une aide personnalisée et adapté à son handicap.
Un salaire à 1 700 € net en début de carrière, afin de vivre dignement de notre travail.
La reconnaissance d’un temps plein à 24 heures d’accompagnement plus les heures de travail invisible préparation des adaptations, suivi, coordination, formation, réunions d’équipe, projets, etc.
Une réelle formation initiale et continue, afin que l’on puisse au mieux accompagner les élèves.}}
{{Prof’docs : en grève le 26 janvier !}}
Non à la discrimination des professeur·es-documentalistes !
Encore appelé·es familièrement « dames du CDI », les professeur·es-documentalistes subissent une véritable discrimination dans l’Éducation nationale. Alors que leur mission est clairement celle d’enseigner, ces 11 800 personnes sont toujours considérées comme des sous-enseignant·es. Faut-il y voir la conséquence d’une très grande féminisation (87 %) de ce métier ?
Les inégalités de traitement sont multiples et bien documentées*. Il faut rappeler la scandaleuse absence d’agrégation en Documentation (alors que le Capes de cette même discipline existe depuis 30 ans), et des heures supplémentaires et indemnités inférieures à celles des autres enseignants. Ce qui aboutit à une rémunération inférieure pour les professeur·es-documentalistes.
Plus récemment, le ministre refuse d’octroyer aux prof’docs la « prime d’équipement informatique » accordée à tous les autres enseignants. Les motifs invoqués (« pas devant élèves » ou « ils ont un poste informatique sur leur lieu de travail ») sont aussi stupides que malhonnêtes.
Il s’agit là d’une véritable discrimination de genre, héritée des stéréotypes d’un autre siècle, qui enfreint notre Constitution nationale. Alors que les prof’docs ont mission d’éduquer aux valeurs républicaines à leurs élèves et de lutter contre les discriminations, ils/elles subissent quotidiennement ces discriminations.
Avec Sud éducation, mettons fin à ces discriminations, exigeons l’égalité de traitement de tou·tes les enseignant·es !
{{{AED : en grève le 26 janvier !}}}
Depuis le début de la crise sanitaire les assistant·es d’éducation (AED, AP et APS) sont en première ligne dans les écoles et établissements. Nos conditions de travail se sont considérablement dégradées avec la multiplication des tâches induites par la mise en place des protocoles sanitaires et l’exposition particulière aux risques de contamination. Pas de limitation du brassage pour celles et ceux qui doivent gérer l’urgence et jongler avec le manque d’effectifs ! Ce manque de reconnaissance n’est pas nouveau, il est d’ailleurs inhérent à la précarité du contrat des assistant·es d’éducation : sous-payé·es, sans formation et sans perspectives.
Cette précarité permet tous les excès de la part de la hiérarchie et des chef·fes d’établissements, elle est source de nombreuses injustices. Trop souvent les AED sont victimes de décisions arbitraires : non-renouvellement abusifs, périodes d’essais déguisées, contrats inférieurs à un an, chantage à l’emploi, traitement infantilisant. La grève des assistant·es d’éducation (AED, AP, APS) du 1er décembre a été massivement suivie et soutenue par d’autres catégories de personnels. Partout sur le territoire des vies scolaires ont été totalement fermées et des dizaines de rassemblement se sont tenus devant le rectorat, DSDEN, établissements employeurs. Cette mobilisation est historique. En amont la préparation de cette journée grève a donné naissance à plusieurs collectifs auto-organisés d’assistant·es d’éducation et a renforcé ceux déjà existant qui étaient à l’origine de cet appel.
SUD éducation revendique :
la titularisation sans condition de tous les personnels qui le souhaitent par la création d’un statut d’éducateur·trice scolaire ;
l’augmentation des salaires et la baisse du temps de travail ;
l’obtention de la prime REP/REP+ pour tous les personnels travaillant en éducation prioritaire ;
le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef-fe-s d’établissement : pour un recrutement académique ;
l’accès à une formation et l’augmentation du crédit d’heures pour formation.
Santé, éducation, énergie, grève interprofessionnelle du 4 février : pourquoi des mobilisations ? Entretien avec SUD Énergie, SUD Santé Sociaux, SUD Éducation et Gaëlle Martinez du secrétariat national.