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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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RN : ses promesses et mensonges, ses votes

Publié le 24 mai 2024 par UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

NON le Rassemblement National n’est pas une organisation politique comme une autre !

OUI le Rassemblement National – et toute l’Extrême droite – est liberticide, raciste, sexiste, réactionnaire en termes de droits de l’homme et du travail, d’écologie et de progrès social !

Les lois que votent ou que rejettent ses parlementaires le prouvent !

Le sujet est complexe, tant ce parti politique avance masqué sur de nombreux sujets (le racisme, l’antisémitisme, le sexisme, notamment). Il est brûlant parce que cette organisation se présente, mais est aussi présentée comme totalement intégrée dans le paysage politique français, par un certain nombre de médias et de chroniqueurs et chroniqueuses (inconscient·e·s ?).

Voici le tract en 4 pages, sa synthèse en 2 pages, et l’analyse des votes du RN en 43 pages. Ci-dessous, le texte du tract en 2 pages.

NOS VALEURS, NOS LUTTES

LEURS PROMESSES, LEURS MENSONGES, LEURS VOTES

Le ministre de l’Économie l’a clairement annoncé : l’État Providence, c’est terminé ! Dommage qu’il n’explique pas ce qu’est l’État Providence tant critiqué par les libéraux : c’est à dire la redistribution de nos cotisations sociales et de nos impôts – le ruissellement, en quelque sorte – au profit des personnes les plus modestes ou en difficulté (chômeurs et chômeuses, précaires, retraité·e·s, handicapé·e·s), et pour le fonctionnement des institutions : Écoles, Hôpitaux, Justice, Services Publics … Ce n’est donc pas de l’argent qui vient de la générosité de quelques mécènes, mais c’est notre argent, à tous et toutes – enfin presque. Presque, en effet, puisque les cadeaux fiscaux faits aux entreprises, c’est plus de 30% de pertes pour le budget de l’État chaque année, et les cadeaux fiscaux faits aux plus riches (notamment par Macron dès son arrivée en 2017 : plafonnement de l’imposition des dividendes et suppression de l’ISF) coûtent environ 8 milliards d’euros dans le budget 2024. Alors qu’au même moment, on demande 800 millions d’économies à l’Hôpital, et 1 milliard de sacrifices aux chômeurs et chômeuses.

L’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraité·e·s Solidaires, ce sont des syndicalistes qui, face aux multiples attaques dont les retraité·e·s sont l’objet, ont décidé de continuer la lutte syndicale afin d’améliorer les conditions de vie des retraité·e·s : montant minimum des pensions, augmentation des retraites, augmentation et élargissement des minima sociaux, développement des services d’aide à la personne, lutte contre l’explosion des restes à charge et dépassements d’honoraires dans la santé, mesures contre la fracture numérique, facilitation de la mobilité … Nous avons des revendications progressistes, et des propositions qui peuvent permettre d’y accéder : réforme des impôts, pour une fiscalité progressive, suppression des exonérations de cotisations non justifiées aux entreprises, instauration de cotisations sociales sur tous les revenus créés par le travail (salaires, dividendes, actions), lutte contre la fraude fiscale…

Ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais la volonté politique de faire contribuer les plus aisé·e·s, et de répartir le budget autrement. Le ruissellement de Macron et de ses prédécesseurs, c’est des pauvres vers les riches : entre 2000 et 2020, les dividendes distribués aux actionnaires du CAC40 ont augmenté de 269 %. Pendant ce temps, entre 2004 et 2020, le montant moyen des pensions a augmenté de 35% ; entre 1996 et 2022, le salaire moyen dans le privé a augmenté de 14%.

En cette période de campagne électorale, nous allons être assailli·e·s de discours, de promesses, de slogans. Nous avons tout intérêt à bien lire ce qui nous est proposé, avant de voter, et de confronter les promesses aux actes, et tout particulièrement à ce que votent les élu·e·s des formations qui se présentent aux Élections Européennes. La démagogie sans complexes est de mise, et certain·e·s de ceux et celles qui se disent « candidat·e·s du peuple », très présent·e·s dans les médias, votent régulièrement, aux Parlements Européen et Français des mesures anti-sociales qui dégradent la vie des citoyen·ne·s « du peuple », justement : refus d’augmenter les salaires et les petites retraites, attaques contre la protection sociale, rejet des mesures à prendre pour protéger la planète et réduire la pollution, désaveu du soutien à l’Ukraine et de la condamnation de la guerre…

Salaires : L’arrivée de Macron à l’Élysée n’a pas amélioré la situation des « gens qui ne sont rien », des fainéant·e·s qui n’auraient qu’à « traverser la rue » pour trouver un job. Entre 2018 et 2023, le SMIC n’a augmenté que de 209 € bruts, soit environ 34€ par an (2,90€ par mois). Mais le parti présidentiel n’est pas seul à la manoeuvre, et le RN n’est pas en reste, qui rejette l’augmentation générale des salaires, et propose, en guise d’augmentation du pouvoir d’achat de 10%, d’exonérer les salaires de cotisations sociales jusqu’à 3 fois le SMIC. Ce que les salarié·e·s auront ainsi gagné de revenus, ils et elles devront supporter des baisses de remboursement santé et l’augmentation des assurances complémentaires (mutuelles).

Retraites : la lutte, en 2023, contre la réforme des retraites et le recul de l’âge de départ à 64 ans n’a pas mobilisé, à l’Assemblée nationale, un large éventail de député·e·s – et ceux et celles-ci étaient peu nombreux et nombreuses à faire « leur travail » de représentant·e·s des citoyen·ne·s et à les défendre. Le refus de débat du gouvernement, sa surdité face à la rue et à l’opinion et le passage de la loi par décret n’ont pas mécontenté tout le monde, voire même, par exemple, et malgré sa prétendue opposition à la réforme, le RN – qui n’a fourni aucun travail parlementaire, n’a proposé que quatre amendements – anti immigré·e·s – sur le sujet – a vu satisfaire sa revendication de retraite à 60 ans … après 40 années de cotisations ; c’est à dire, plus concrètement, le passage de l’âge de départ, au mieux à 64 ans – voire beaucoup plus, lorsque l’on sait que la moyenne d’âge d’entrée dans la vie active est à 25 ans.

Protection Sociale : La Sécurité Sociale est attaquée depuis bien des années, et ses ressources ne cessent de baisser, alors que la richesse du pays augmente. Les exonérations de cotisations pour les entreprises, le chômage de masse, la précarité, le blocage des salaires et des pensions : toutes ces mesures contribuent à affaiblir les finances de la Sécu. Les seules mesures que propose le gouvernement, c’est non pas d’accroître les recettes, mais de diminuer les remboursements en augmentant les franchises sur les médicaments, les transports, les actes médicaux … Ceci en complet accord avec les élu·e·s d’extrême droite qui votent avec les macronistes, en juillet 2022, des déductions supplémentaires de cotisations sociales.

Écologie : Le changement climatique, la pollution atmosphérique et la préservation de la planète sont devenus, à juste titre, la préoccupation de citoyen·ne·s de plus en plus nombreux et nombreuses. Pourtant, à l’Assemblée Nationale, le RN, « parti du peuple » a voté contre toutes les mesures visant à réduire la pollution due au transport routier, à favoriser l’installation de panneaux voltaïques sur les parkings, à stopper l’artificialisation des terres (constructions de bâtiments),à obliger les entreprises à produire un bilan carbone, à protéger les fonds marins contre l’exploitation minière, et a proposé la suppression d’un amendement sur les vols en jet privé, 5 à 14 fois plus polluants que les vols commerciaux.

Démocratie : Répression civile en Russie et Guerre déclenchée contre l’Ukraine. Nous, syndicalistes, sommes pour le respect des droits fondamentaux des peuples et des citoyen·ne·s, de la démocratie, de la liberté d’expression, et soutenons la lutte des Ukrainien·ne·s contre la guerre d’annexion menée par la Russie. Mais la défense de la démocratie, ici ou ailleurs, n’est pas une priorité pour tout le monde, et nous n’oublions pas que systématiquement les élu·e·s RN ont voté contre toutes les mesures prises contre la Russie de Poutine, contre la condamnation de la guerre et de la répression des civil·e·s russes et ukrainien·ne·s.

Ne nous y trompons pas : les projets des capitalistes et du patronat pour les années à venir ne sont pas en faveur des plus démuni·e·s. Les annonces faites pour 2024 et 2025 par le gouvernement vont engendrer de nouveaux reculs sociaux, et ces décisions sont souvent approuvées par des parlementaires qui font surtout du bruit et des discours, mais ne s’y opposent pas concrètement, et laissent faire (49% des textes proposés par le gouvernement depuis 2022 ont été votés par le RN).

DÉFENDONS LE PROGRÈS SOCIAL ET UN MEILLEUR AVENIR POUR TOU·TE·S !

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Note mensuelle de l’UNIRS (Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires) de mai 2024

Voici la note mensuelle de l’UNIRS, envoyée à toutes les personnes retraitées dont nous avons les adresses internet.

Au sommaire de cette note mensuelle :

  • Décisions des 9 organisations de retraité·es
  • Les 10 ans du « Groupe des neuf » G9
  • Menaces : désindexer retraites et allocations sociales
  • L’aide à domicile à bout de souffle
  • Ehpad : un résident sur dix a moins de 75 ans
  • Dossier sur les mensonges du RN
  • Accord à la SNCF pour partir plus tôt en retraite
  • Réunion européenne de retraité·es, les 23 et 24 mai à Bilbao

Décisions des 9 organisations de retraité·es

La réunion s’est tenue le mercredi 15 mai 2024, de 14 h à 16 h 30 dans les locaux de la FSU, en présence de CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, LSR, FGR-FP. Ensemble & Solidaires, en congrès, est excusée.

Les 10 ans du « Groupe des 9 » le 23 mai

La plus grande partie de la réunion a été consacrée à la préparation de la réunion avec Jean-Marie Pernot le 23 mai sur les 10 ans du G9 et le syndicalisme retraité. Voir article de compte-rendu du 23 mai page suivante.

Campagne santé et pouvoir d’achat

Un questionnaire à destination des équipes de militant·es, à renvoyer pour le 30 juin au plus tard, est à remplir collectivement dans les départements par le G9. Cette réponse collective doit être l’occasion de rencontres et de réflexions départementales (voire locales) sur ce que le G9 a fait dans le département et sur les initiatives possibles concernant la santé et la résistance à l’austérité qui fragilise ou ferme des structures publiques (pour les hôpitaux, les EHPAD, etc.).

L’important est d’avoir le retour des départements, il n’est pas nécessaire de répondre à toutes les questions, il est possible d’ajouter des points, des commentaires. Les réponses seront analysées et prisent en compte pour prévoir une action nationale santé et pouvoir d’achat fin septembre / début octobre.

Lettres au gouvernement

Deux lettres sont envoyées pour demander une rencontre.

Celle au Premier ministre Gabriel Attal lui détaille les éléments sur le recul du pouvoir d’achat et les craintes pour l’avenir, alors que les retraité·e·s ne sont pas un coût mais une richesse avec toutes leurs heures de bénévolat effectuées. Elle dénonce l’assèchement des ressources de la Sécurité sociale par les 70 milliards d’exonérations de cotisations sociales et par le transfert des compétences de la Sécurité sociale aux complémentaires santé qui augmentent leurs tarifs. Elle demande des moyens aux Ehpad et aux services d’aide à domicile.

Celle à la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, rappelle que le cabinet du Premier ministre l’a mandaté pour nous rencontrer au sujet de la santé.

Les droits familiaux et la réversion

Le gouvernement a commandé au COR (Conseil d’Orientation des Retraites) une étude sur les bonifications conjugales et familiales. Le Haut Conseil de l’Âge HCA se réunit pour en discuter. Les menaces sont réelles, notamment autour de l’abattement de 10 % de la pension et de la remise en cause de la pension de réversion. Pour le moment, le COR se contente d’indiquer plusieurs pistes d’évolution et d’harmoniser les droits entre les différents régimes, mais vers le haut ou vers le bas dans une période de recherche d’économies importantes.

Prochaine réunion : lundi 24 juin à 14 h.

Les 10 ans du « Groupe des neuf » G9

Une manifestation des retraité·es de 9 organisations syndicales et associatives a défendu le 3 juin 2014 les acquis remis en cause par un projet de réforme des retraites engagé par Hollande et Touraine.

Pendant une période historiquement exceptionnelle de 10 ans, cette unité s’est poursuivie et s’est renforcée autour de 3 revendications principales, les pensions et le pouvoir d’achat, la santé et une sécurité sociale à 100 %, les services publics.

Cette unité inédite dans le mouvement syndical méritait une réunion débat avec un spécialiste du syndicalisme, l’historien politologue Jean-Marie Pernot. Environ cent personnes sont venues à la Bourse du Travail de Paris, boulevard du Temple, le 23 mai 2024 de 14 h à 17 h.

Après un bref rappel, par le G9, de son histoire, Jean-Michel Pernot a développé ses idées avant de laisser la parole à la salle. Le compte-rendu complet de ce moment figure sur le site de Solidaires (pdf ci-contre à télécharger). Voici déjà les idées essentielles de Jean-Michel Pernot.

Les retraité·es sont un groupe hétérogène qui reproduit les inégalités de la société, qui est utile à la société et qui s’occupe souvent des petits-enfants et des ascendants toujours vivants … on est loin de l’image du retraité profitant à 100 % de loisirs. Les retraité·es sont le monde du travail continué, cela justifie la bataille de conviction des syndicats pour la continuité syndicale, pour que les retraité·es restent ou deviennent syndicalistes.

Nous vivons dans un contexte politique à hauts risques. Les politiques publiques néolibérales sont l’inverse de l’état social mis en place dans l’après-guerre. Elles sont de pire en pire et remettent en cause tous les acquis.

Après la mise en place en 1945 du programme du CNR, chaque génération avait l’espoir d’avoir une vie meilleure que la précédente. Ce n’est plus le cas, l’espérance s’est effondrée dans les années 80 / 90, l’espérance a laissé la place au rejet, au repli sur soi, à la haine de l’autre qui est ou qui parait différent, la haine qui séduit et est dangereuse.

Le discours moralisateur ne suffit pas pour décrocher du discours d’extrême-droite. L’alternative, c’est l’action collective et c’est aux syndicats de franchir le premier pas, de susciter un désir d’émancipation, puis d’autres, les forces politiques continueront.

Qu’est-ce que signifie représenter les travailleurs ? Le syndicalisme représente les travailleurs, parle en leur nom, et non à leur place. Par l’action collective, il rompt l’isolement. Il défend le quotidien et mobilise des valeurs, un imaginaire, des positions politiques, il met en scène des valeurs, une représentation de la société, une vision du monde et il oriente leur vie.

Le syndicalisme n’est pas au mieux, il faut reconstruire puissance et légitimité.

Le syndicalisme, français et mondial n’est pas au mieux, à cause de la mondialisation capitaliste qui entraîne chômage et insécurité sociale, mais il a représenté un espoir en 2023, avec l’unité. Des luttes nombreuses existent, mais elles ne suffisent pas pour inverser le rapport de forces, elles n’exonèrent pas la nécessité de construction du syndicalisme.

Il faut réduire le décalage des salarié·es avec le syndicalisme, perçu comme extérieur, institutionnalisé, comme un service qui n’est utile que lorsqu’on en a besoin. La reconstitution de cette représentation du syndicalisme est un travail de longue haleine, qui nécessite l’unité, une unité qui ne nie pas les divergences et les diversités mais les gère, une unité qui permet de dépasser l’extériorité car si tous les syndicats sont d’accord sur une chose, c’est qu’il faut s’y intéresser.

Les épreuves politiques à venir, avec les menaces de l’extrême-droite, doivent trouver face à elles un syndicalisme uni et mobilisateur pour faire vivre l’idéal d’émancipation qui est le sien depuis les origines, pour que l’espérance qu’il fera renaître puisse conjurer le monstre.

Menaces : désindexer retraites et allocations sociales

Où trouver 20 milliards d’euros d’économies en 2025, pour diminuer la dette de 3 100 milliards d’euros et le déficit de 5,1 % du PIB en 2024 ? Des députés de la majorité proposent de ne pas appliquer la loi, de ne pas revaloriser les pensions, les prestations sociales et le barème de l’impôt sur le revenu en 2024, alors que l’inflation est prévue à 2,5 % : « C’est une méthode facile, pérenne et qui rapporte bien ».

Emmanuel Macron a déjà appliqué cette méthode : la revalorisation de 0,3 % en 2019 pour une inflation de 1,3 % a « rapporté » 2,8 milliards d’euros. Le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, a envisagé la désindexation des retraites … et a aussitôt reçu une remarque cinglante d’Emmanuel Macron « Il faut arrêter de sortir des mesures qui n’ont même pas été évoquées, sauf si vous voulez perdre les élections… », car cette méthode simple pour trouver des économies est politiquement explosive, et risque de détourner les votes des retraité·es dont la majorité, selon les sondages officiels, soutient la majorité présidentielle.

Le président du groupe Renaissance à l’Assemblée, Sylvain Maillard, a pourtant insisté pour une « année blanche » : l’absence de revalorisation des pensions et des prestations sociales (APL, allocations familiales, etc.) permettait une économie de 20 milliards d’euros. Plusieurs poids lourds budgétaires de la majorité pensent la même chose.

A suivre…

L’aide à domicile à bout de souffle

L’aide à domicile est « dramatique », « en détresse », « en souffrance » selon les employeurs, les salarié·es et les chercheurs. Tous les rapports depuis 10 ans ont donné l’alerte. Le plus récent, celui de l’IGAS, l’inspection générale des affaires sociales, le 29 mars 2024, évoque des « situations de grande tension ». Pour la Fédération française de services à la personne et de proximité (Fedesap), « il manque 60 000 salariés à l’ensemble du secteur ». Et demain sera pire avec le « virage domiciliaire » et l’augmentation des besoins d’accompagnement au domicile de 20 % d’ici à dix ans et de 60 % d’ici à trente ans !

Les métiers, à 95 % des femmes, n’attirent personne avec un revenu mensuel net de 936 €, une proportion importante de CDD et de temps partiel, un travail aux extrémités de la journée pour lever, laver, nourrir et/ou coucher les personnes en perte d’autonomie… et entre les deux, des heures jugées « improductives » non rémunérées. Le gouvernement veut que l’aide à domicile reste l’un des premiers employeurs de travailleurs pauvres, il refuse d’augmenter les 600 000 salarié·es, ne serait-ce que de 2 € de l’heure, ce qui lui coûterait 1,2 milliard. Le secteur ne tient que sur des professionnelles qui s’engagent sans compter, malgré leur précarité et l’intensification des cadences, aux conséquences difficiles pour elles et les bénéficiaires.

L’Apa, l’Allocation personnalisée d’autonomie, contribue au paiement des dépenses nécessaires au maintien à domicile. La loi de financement de la Sécurité sociale 2022 a acté un tarif socle de 23,50 euros de l’heure. Certes certains départements qui ne payaient que 16 euros ont dû s’aligner, mais l’unique étude sur le coût horaire moyen l’estimait à 25 euros… il y a dix ans. Et tous les employeurs affirment qu’il faudrait au moins 32 euros de l’heure.

La loi ambitieuse sur l’autonomie, promise depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, n’est même plus évoquée par la nouvelle ministre déléguée aux personnes âgées, Fadila Khattabi.

Encart

La loi Borloo sur les services à la personne a, en 2005, ouvert aux entreprises ce champ jusqu’alors réservé aux structures non lucratives. Une aide à domicile peut être employée par le secteur public, par le « privé non lucratif » (une association), par le « privé lucratif » (une entreprise) ou directement par un particulier. Elle dépend de quatre conventions collectives différentes, avec chacune leurs grilles salariales et leurs indemnités kilométriques.

Le secteur associatif ne peut pas dégager de bénéfices, il négocie avec le Conseil départemental le taux de l’heure d’APA, il reçoit la participation du bénéficiaire sur la base d’un ticket modérateur. Les entreprises sont libres de leurs tarifs, et peuvent dégager des bénéfices, elles reçoivent une participation fixe du département.

Fin encart

Ehpad : un résident sur dix a moins de 75 ans

Selon la DREES, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, fin 2019, voir le document en cliquant ici : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2024-05/ER1302.pdf), 11 % des résidents d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) avaient moins de 75 ans, soit 67 000 personnes (dont 14 000 de moins de 65 ans).

Ces jeunes en Ehpad sont davantage des hommes, avec moins de ressources et une surreprésentation de difficultés psychiques et peu de maladies dégénératives. La moitié des résidents de moins de 65 ans ont eu une reconnaissance administrative de handicap avant 60 ans.

Seulement un résident de moins de 65 ans sur dix est hébergé dans une des rares unités spécialisées dans l’accueil de personnes handicapées âgées, elles ne sont que 280, à comparer aux 7 450 Ehpad.

Les 15 % de résidents qui ont moins de 75 ans sont plus souvent pris en charge dans des Ehpad publics hospitaliers et dans des établissements habilités à l’aide sociale à l’hébergement (ASH).

Dossier sur les mensonges du RN

Le sujet du Rassemblement National est complexe, tant ce parti politique avance masqué sur de nombreux sujets (le racisme, l’antisémitisme, le sexisme, notamment). Il est brûlant parce que cette organisation se présente, mais est aussi présentée comme totalement intégrée dans le paysage politique français, par un certain nombre de médias et de chroniqueurs et chroniqueuses (inconscient·e·s ?).

Les lois que votent ou que rejettent ses parlementaires le prouvent :

NON, le RN n’est pas une organisation politique comme une autre !

OUI, le RN et toute l’extrême droite, sont liberticides, racistes, sexistes, réactionnaires en termes de droits de l’homme et du travail, d’écologie et de progrès social !

Pour plus de détail, voir le dossier UNIRS sur le site de Solidaires en cliquant ici : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/sectorielles/rn-ses-promesses-et-mensonges-ses-votes/

Il y a tract en 4 pages, sa synthèse en 2 pages, et l’analyse des votes du RN en 42 pages.

Accord à la SNCF pour partir plus tôt en retraite

Les organisations syndicales, dont SUD-Rail, ont toutes signé un accord avec la direction de la SNCF.

Fin 2007, à la suite de la contre-réforme des retraites sur les régimes spéciaux, la direction de la SNCF, sous la pression des mobilisations, avait proposé un accord de fin de carrière qui est entré en vigueur début 2008 et permettait aux cheminots de bénéficier d’un départ anticipé. Mais seulement 12 % des futur·e·s retraité·e·s l’utilisaient.

Tous les salarié·es peuvent bénéficier d’une CPA de 12 mois, payée à 60 % pendant les 12 mois, 6 mois travaillés et 6 mois non travaillés (dans l’ancien accord, c’était un an dont un semestre payé à 60 %). Avec un emploi pénible tenu pendant au moins 20 ans, la CPA passe à 15 mois, payée à 75 %, 7,5 mois travaillés et 7,5 mois non travaillés. Avec 25 ans d’emploi pénible, la CPA dure 18 mois (deux périodes de 9 mois) payée 75 %.

Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a jugé le 2 mai, que cet accord n’était « pas satisfaisant », car il pense qu’il « engage les équilibres de la réforme des retraites et les équilibres financiers de la SNCF ». Il affirme, en tant que ministre de tutelle, qu’il aurait dû « être tenu au courant ». Pourtant :

– Dès le 22 février, la presse, notamment le Monde, annonçait l’ouverture de négociations.

– « C’est le premier ministre qui conduisait la réforme des retraites et qui a voulu ouvrir une perspective de sortie de crise en disant que les branches et les entreprises seraient bienvenues à ouvrir ce genre de négociations », affirme publiquement le PDG de la SNCF.

– Le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete a validé l’accord. À l’Assemblée nationale, il a assuré que « le contribuable ne versera pas un centime pour financer cet accord […] C’est donc en interne, avec des gains de productivité, que la SNCF devra financer cet accord ».

Rancunier, le gouvernement a toutefois viré le PDG de la SNCF !

Réunion européenne de retraité·es, les 23 et 24 mai à Bilbao

Cette réunion était organisée par le mouvement des retraités basques et d’autres mouvements de retraité·es de l’État espagnol. Ce mouvement a mobilisé des centaines de milliers de retraité·es tous les lundis pendant plus de six ans : l’Unirs a soutenu et était présente aux manifestations nationales de fin 2022 et le 28 octobre 2023 que nous avons relaté dans les notes Unirs 103 de mars 2023 et 111 novembre 2023.

Pour voir notre compte-rendu de cette réunion où l’UNIRS était représentée, les propositions pour la suite, la déclaration issue de ces deux journées et un document reprenant diverses données statistiques comparatives à l’échelle européenne, il suffit de cliquer ici : https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/sectorielles/reunion-europeenne-des-retraitees-les-23-et-24-mai-a-bilbao/

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RN : ses promesses et mensonges, ses votes

Par l’UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

NON le Rassemblement National n’est pas une organisation politique comme une autre !

OUI le Rassemblement National – et toute l’Extrême droite – est liberticide, raciste, sexiste, réactionnaire en termes de droits de l’homme et du travail, d’écologie et de progrès social !

Les lois que votent ou que rejettent ses parlementaires le prouvent !

Le sujet est complexe, tant ce parti politique avance masqué sur de nombreux sujets (le racisme, l’antisémitisme, le sexisme, notamment). Il est brûlant parce que cette organisation se présente, mais est aussi présentée comme totalement intégrée dans le paysage politique français, par un certain nombre de médias et de chroniqueurs et chroniqueuses (inconscient·e·s ?).

Voici le tract en 4 pages, sa synthèse en 2 pages, et l’analyse des votes du RN en 43 pages. Ci-dessous, le texte du tract en 2 pages.

NOS VALEURS, NOS LUTTES

LEURS PROMESSES, LEURS MENSONGES, LEURS VOTES

Le ministre de l’Économie l’a clairement annoncé : l’État Providence, c’est terminé ! Dommage qu’il n’explique pas ce qu’est l’État Providence tant critiqué par les libéraux : c’est à dire la redistribution de nos cotisations sociales et de nos impôts – le ruissellement, en quelque sorte – au profit des personnes les plus modestes ou en difficulté (chômeurs et chômeuses, précaires, retraité·e·s, handicapé·e·s), et pour le fonctionnement des institutions : Écoles, Hôpitaux, Justice, Services Publics … Ce n’est donc pas de l’argent qui vient de la générosité de quelques mécènes, mais c’est notre argent, à tous et toutes – enfin presque. Presque, en effet, puisque les cadeaux fiscaux faits aux entreprises, c’est plus de 30% de pertes pour le budget de l’État chaque année, et les cadeaux fiscaux faits aux plus riches (notamment par Macron dès son arrivée en 2017 : plafonnement de l’imposition des dividendes et suppression de l’ISF) coûtent environ 8 milliards d’euros dans le budget 2024. Alors qu’au même moment, on demande 800 millions d’économies à l’Hôpital, et 1 milliard de sacrifices aux chômeurs et chômeuses.

L’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraité·e·s Solidaires, ce sont des syndicalistes qui, face aux multiples attaques dont les retraité·e·s sont l’objet, ont décidé de continuer la lutte syndicale afin d’améliorer les conditions de vie des retraité·e·s : montant minimum des pensions, augmentation des retraites, augmentation et élargissement des minima sociaux, développement des services d’aide à la personne, lutte contre l’explosion des restes à charge et dépassements d’honoraires dans la santé, mesures contre la fracture numérique, facilitation de la mobilité … Nous avons des revendications progressistes, et des propositions qui peuvent permettre d’y accéder : réforme des impôts, pour une fiscalité progressive, suppression des exonérations de cotisations non justifiées aux entreprises, instauration de cotisations sociales sur tous les revenus créés par le travail (salaires, dividendes, actions), lutte contre la fraude fiscale…

Ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais la volonté politique de faire contribuer les plus aisé·e·s, et de répartir le budget autrement. Le ruissellement de Macron et de ses prédécesseurs, c’est des pauvres vers les riches : entre 2000 et 2020, les dividendes distribués aux actionnaires du CAC40 ont augmenté de 269 %. Pendant ce temps, entre 2004 et 2020, le montant moyen des pensions a augmenté de 35% ; entre 1996 et 2022, le salaire moyen dans le privé a augmenté de 14%.

En cette période de campagne électorale, nous allons être assailli·e·s de discours, de promesses, de slogans. Nous avons tout intérêt à bien lire ce qui nous est proposé, avant de voter, et de confronter les promesses aux actes, et tout particulièrement à ce que votent les élu·e·s des formations qui se présentent aux Élections Européennes. La démagogie sans complexes est de mise, et certain·e·s de ceux et celles qui se disent « candidat·e·s du peuple », très présent·e·s dans les médias, votent régulièrement, aux Parlements Européen et Français des mesures anti-sociales qui dégradent la vie des citoyen·ne·s « du peuple », justement : refus d’augmenter les salaires et les petites retraites, attaques contre la protection sociale, rejet des mesures à prendre pour protéger la planète et réduire la pollution, désaveu du soutien à l’Ukraine et de la condamnation de la guerre…

Salaires : L’arrivée de Macron à l’Élysée n’a pas amélioré la situation des « gens qui ne sont rien », des fainéant·e·s qui n’auraient qu’à « traverser la rue » pour trouver un job. Entre 2018 et 2023, le SMIC n’a augmenté que de 209 € bruts, soit environ 34€ par an (2,90€ par mois). Mais le parti présidentiel n’est pas seul à la manoeuvre, et le RN n’est pas en reste, qui rejette l’augmentation générale des salaires, et propose, en guise d’augmentation du pouvoir d’achat de 10%, d’exonérer les salaires de cotisations sociales jusqu’à 3 fois le SMIC. Ce que les salarié·e·s auront ainsi gagné de revenus, ils et elles devront supporter des baisses de remboursement santé et l’augmentation des assurances complémentaires (mutuelles).

Retraites : la lutte, en 2023, contre la réforme des retraites et le recul de l’âge de départ à 64 ans n’a pas mobilisé, à l’Assemblée nationale, un large éventail de député·e·s – et ceux et celles-ci étaient peu nombreux et nombreuses à faire « leur travail » de représentant·e·s des citoyen·ne·s et à les défendre. Le refus de débat du gouvernement, sa surdité face à la rue et à l’opinion et le passage de la loi par décret n’ont pas mécontenté tout le monde, voire même, par exemple, et malgré sa prétendue opposition à la réforme, le RN – qui n’a fourni aucun travail parlementaire, n’a proposé que quatre amendements – anti immigré·e·s – sur le sujet – a vu satisfaire sa revendication de retraite à 60 ans … après 40 années de cotisations ; c’est à dire, plus concrètement, le passage de l’âge de départ, au mieux à 64 ans – voire beaucoup plus, lorsque l’on sait que la moyenne d’âge d’entrée dans la vie active est à 25 ans.

Protection Sociale : La Sécurité Sociale est attaquée depuis bien des années, et ses ressources ne cessent de baisser, alors que la richesse du pays augmente. Les exonérations de cotisations pour les entreprises, le chômage de masse, la précarité, le blocage des salaires et des pensions : toutes ces mesures contribuent à affaiblir les finances de la Sécu. Les seules mesures que propose le gouvernement, c’est non pas d’accroître les recettes, mais de diminuer les remboursements en augmentant les franchises sur les médicaments, les transports, les actes médicaux … Ceci en complet accord avec les élu·e·s d’extrême droite qui votent avec les macronistes, en juillet 2022, des déductions supplémentaires de cotisations sociales.

Écologie : Le changement climatique, la pollution atmosphérique et la préservation de la planète sont devenus, à juste titre, la préoccupation de citoyen·ne·s de plus en plus nombreux et nombreuses. Pourtant, à l’Assemblée Nationale, le RN, « parti du peuple » a voté contre toutes les mesures visant à réduire la pollution due au transport routier, à favoriser l’installation de panneaux voltaïques sur les parkings, à stopper l’artificialisation des terres (constructions de bâtiments),à obliger les entreprises à produire un bilan carbone, à protéger les fonds marins contre l’exploitation minière, et a proposé la suppression d’un amendement sur les vols en jet privé, 5 à 14 fois plus polluants que les vols commerciaux.

Démocratie : Répression civile en Russie et Guerre déclenchée contre l’Ukraine. Nous, syndicalistes, sommes pour le respect des droits fondamentaux des peuples et des citoyen·ne·s, de la démocratie, de la liberté d’expression, et soutenons la lutte des Ukrainien·ne·s contre la guerre d’annexion menée par la Russie. Mais la défense de la démocratie, ici ou ailleurs, n’est pas une priorité pour tout le monde, et nous n’oublions pas que systématiquement les élu·e·s RN ont voté contre toutes les mesures prises contre la Russie de Poutine, contre la condamnation de la guerre et de la répression des civil·e·s russes et ukrainien·ne·s.

Ne nous y trompons pas : les projets des capitalistes et du patronat pour les années à venir ne sont pas en faveur des plus démuni·e·s. Les annonces faites pour 2024 et 2025 par le gouvernement vont engendrer de nouveaux reculs sociaux, et ces décisions sont souvent approuvées par des parlementaires qui font surtout du bruit et des discours, mais ne s’y opposent pas concrètement, et laissent faire (49% des textes proposés par le gouvernement depuis 2022 ont été votés par le RN).

DÉFENDONS LE PROGRÈS SOCIAL ET UN MEILLEUR AVENIR POUR TOU·TE·S !

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Internationalisme Retraites

Bulletin international Unirs mai 24

Et voici le sixième bulletin lié à l’actualité de nos activités syndicales internationales, notamment à travers le Réseau syndical international de solidarité et de luttes .

Au sommaire du bulletin international de l’UNIRS n°6 de mai 2024 :

  • Argentine : Front des retraité∙es
  • Italie : le numéro 3 de Pensionati uniti
  • Venezuela : les retraité∙es refusent la misère
  • Italie : des promesses aux décrets, il y a de la marge !
  • Rencontre européenne de retraité∙es

Argentine : Front des retraité∙es

Le Frente de Jubilados en Lucha (FREJEL) a manifesté, le 28 février, aux portes de l’Administración Nacional de la Seguridad Social (ANSES) Rosario, situées à Rioja et Sarmiento, pour demander une augmentation de la pension minimale. En outre, ils ont mis en garde contre la forte augmentation des prix de nourriture et de médicaments. Un des responsables du FREJEL a déclaré : « Nous avons toujours manifesté, quel que soit le gouvernement, parce que tout le monde, y compris l’administration péroniste précédente, utilisait les retraités comme variable d’ajustement. »

Un responsable de la Coordinadora de Jubilados y Pensionados de Río Negro a indiqué : « entre décembre et janvier, il y a eu une inflation de 51 %, et l’augmentation des pensions a été de 27,18 %, augmentation que nous ne percevrons que le mois prochain ». Il a précisé que cette perte était systématique depuis au moins 6 ans maintenant.

Italie : le numéro 3 de Pensionati uniti

La revue organise une initiative nationale le 17 mai, à Rome. Le n°3 revient sur la démarche unitaire qui est le fondement du projet lancé en fin d’année dernière : « ce n’est qu’avec une unité large et forte que nous pouvons espérer gagner, et pour cette unité, cela vaut la peine de s’arrêter et même parfois de faire quelques pas en arrière ! L’union fait la force, et ce n’est pas un slogan, mais une réalité dont seuls ceux qui l’ont vécue sont pleinement conscients. […]

Notre revue luttera toujours pour cette unité et pour une pension publique, en refusant les pensions soutenues par les confédérations et les puissances financières dominantes, appelées pensions complémen­taires, et les nombreux et désormais tristement célèbres fonds de pension. »

A travers la publication et diverses rencontres, on retrouve des militants et militants retraité∙es des différents syndicats de base italiens : CUB, ADL COBAS, SIAL COBAS, USB, COBAS, SGB, ORSA, UNICOBAS et SI COBAS.

Venezuela : les retraité∙es refusent la misère

Au Venezuela, les mesures gouvernementales antisociales touchent les travailleurs et travailleuses en activité, mais aussi les pensionné∙es. Le Comité Nacional de Conflicto de Trabajadores en Lucha dénonce : « […] en laissant de côté plus de 5 millions de retraité∙es, en maintenant la pension à 130 bolivars [3,30 €], [la politique gouvernementale] devient une action criminelle qui aggrave encore la misère des personnes âgées, condamnées à mort par le pouvoir exécutif national. » Malgré la répression, comme les attaques violentes envers le rassemblement du 1er mai à Caracas, le syndicalisme indépendant poursuit la lutte pour les droits des travailleurs et travailleuses, y compris celles et ceux en retraite. De nouvelles manifestations sont organisées, un front unitaire est en voie de constitution.

Italie : des promesses aux décrets, il y a de la marge !

Extrait de la lettre du Sindacato Autonomo Pensionati – OR.S.A. (SAPENS-ORSA) : « le 15 mars, les premières “réponses concrètes aux besoins de nos plus de 14 millions de personnes âgées” (comme l’a déclaré l’actuel gouvernement) ont été apportées par le décret législatif n° 29. Et là, la merveilleuse promesse d’un doublement de l’allocation d’accompagnement pour les personnes âgées les plus fragiles et nécessiteuses s’est immédiatement heurtée au financement mis à disposition, une douche glacée […] En résumé, pas plus de 24 500 personnes en bénéficieront [de la couverture économique], soit un peu moins de 3 % des 1,49 million de personnes handicapées et non autonomes de plus de 80 ans […] On le voit, il y a une distance sidérale entre ce qui a été promis dans la loi et ce qui a été alloué dans le décret. Une fois de plus, la montagne a accouché de la souris… C’est au syndicat de faire entendre sa voix – haut et fort – à nouveau. »

Rencontre européenne de retraité∙es

Elle est organisée par « les plateformes et mouvements soussignés de retraités appartenant à différents peuples et communautés de l’État espagnol […] nos plateformes et mouvements de retraités mènent d’importantes mobilisations communes depuis plus de six ans et nous nous caractérisons par la pluralité et l’implication des retraité∙es dans l’organisation et le développement de nos revendications et mobilisations. » L’invitation propose les objectifs suivants :

« Évaluer les possibilités de partage d’un diagnostic concernant les attaques persistantes contre les systèmes publics de retraite résultant des politiques de l’Union européenne et des États membres.

Proposer des objectifs communs possibles pour mettre fin aux politiques de coupes budgétaires et coordonner les dynamiques spécifiques de revendications et de mobilisations qui peuvent être assumées par tous les groupes de retraité∙s des différentes villes européennes. Dans le contexte économique, social et politique actuel, nous considérons qu’il est particulièrement important d’apporter une réponse commune au niveau européen aux attaques continues contre les salaires, les retraites et les conditions de vie et de travail. »

L’Union nationale interprofessionnelle des retraité∙es Solidaires y sera représentée.

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Rail Retraites Transport

Sud Rail : Est-ce que Bruno Le Maire veut gâcher les JO ?

Le cynisme politique, dont la macronie est au summum dans cet exercice, aura décidé d’éjecter le PDG de la SNCF avant l’heure. Bien entendu, la fédération SUD-Rail a combattu la politique d’entreprise menée par Jean-Pierre Farandou ces dernières années qui se concrétise, entre autres, par le plan de liquidation de Fret SNCF et le transfert des premiers cheminots dans des sociétés privées dans le cadre de l’ouverture à la concurrence des TER.

Nous sommes affligés de constater, par cette nouvelle séquence Bashing Cheminot, que le gouvernement considère comme une faute professionnelle qu’une négociation aboutisse à un accord d’entreprise signé par l’ensemble des organisations syndicales.

La fédération SUD-Rail lance un avertissement très sérieux au gouvernement. Il est hors de question de remettre en cause l’accord d’entreprise sur les aménagements de fin de carrière conclu ces derniers jours. Nous combattrons tous les mensonges et procès d’intention qui se multiplient ces dernières heures concernant cette négociation. Les dispositifs signés entre la SNCF et les fédérations cheminotes sont financés par l’entreprise elle-même et donc par la richesse produite par les agents SNCF.

Comme nous l’affirmons avec notre Union syndicale Solidaires, le rapport de forces construit à la SNCF doit être un exemple pour exiger d’ouvrir des négociations similaires dans d’autres entreprises, administrations et branches. Les privilégié·es, dans cette société, ce sont celles et ceux qui nous font des leçons de moral toute la journée alors qu’ils ne contribuent à rien pour l’intérêt général !

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Rail Retraites

Les cheminot·es montrent l’exemple Suivons les !

L’accord signé par les quatre organisations représentatives de la SNCF dont SUD Rail sur les fins de carrière n’en finit plus de défrayer la chronique ! Celui-ci prévoit de mieux préparer la dernière partie de carrière en améliorant les dispositifs d’aménagement fin de carrière, de faciliter la reconversion professionnelle vers des emplois à moindre pénibilité et d’améliorer les conditions financières de fin de carrière.

La fédération SUD-Rail, qui a été à l’offensive dans cette négociation, peut compter sur le soutien de l’ensemble des structures de l’Union syndicale Solidaires.

Après les éditorialistes, c’est maintenant le ministre de l’économie qui se fâche tout rouge et convoque M. Farandou, PDG de la SNCF. Incapable de le faire pour les grands groupes agroalimentaires ou les fonds de pension américains responsables de fermetures d’usine, ni même d’aller chercher les recettes en taxant les plus riches, M. Le Maire veut interdire le dialogue social dans les entreprises.

En 2016, alors qu’un certain E. Macron est ministre de l’économie, la loi El Khomri inverse la hiérarchie des normes. En 2020, alors qu’un certain E. Macron est le président de la République, le groupe SNCF devient un regroupement de sociétés anonymes « pour fonctionner comme les autres entreprises ». En 2023, toujours le même E. Macron encourage à avoir des concertations et améliorations dans les entreprises et branches sur la prise en compte de la pénibilité, des carrières longues…

Ces réformes que nous avions combattues n’avaient pas pour objet l’intérêt collectif. Le gouvernement en place s’offusque donc que ses propres réformes soient appliquées. C’est une nouvelle démonstration qu’il ne supporte pas que des travailleuses et travailleurs gagnent des avancées sociales !

Pour l’Union syndicale Solidaires, ces avancées doivent être imposées à l’ensemble des secteurs, dans un maximum d’entreprises, administrations… Avec cette dernière réforme sur les retraites, qu’une très grande majorité a combattu, les conditions de maintien dans l’emploi de salarié·es âgé·es et, notamment, celles et ceux ayant une exposition avérée à des sources de pénibilité, constituent un enjeux très important.

Comme à la SNCF, dans l’unité syndicale, allons arracher le maximum pour atténuer les effets de la loi retraites 2023 qui nous vole deux ans de notre vie.

Des accords similaires existent dans d’autres secteurs ; nous devons les généraliser !

Nous l’avions affirmé en 2023 « on n’oublie pas » cette réforme injuste et brutale… allons chercher ce qui nous appartient !

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Retraites

Les personnes retraitées encore dans la rue le 1er Mai !

Publié le 18 avril 2024 par UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

Après avoir manifesté dans tous les départements le 26 mars à l’appel de 9 organisations de retraité.e.s, les personnes retraitées manifesteront de nouveau le 1er mai, aux côtés de toutes celles et tous ceux qui répondront à l’appel unitaire CGT-FSU-Solidaires et des organisations de jeunesse.

Ces manifestations se dérouleront dans un environnement international marqué par des guerres terriblement meurtrières qui conduit à rappeler la nécessité d’une démocratie vivante et d’une justice sociale, seul cadre favorable à une paix juste et durable fondée sur le respect du droit international.

En France, les gouvernements poursuivent les politiques de sape du compromis social et politique de 1944/1945. La totale liberté de circulation des capitaux mise en place progressivement sur l’ensemble de la planète continue de permettre aux détenteurs de capitaux d’accentuer partout la mise en concurrence des politiques publiques et des politiques sociales. C’est ainsi que l’accumulation et la concentration des profits et des patrimoines ne cessent de s’accélérer partout avec des enrichissements et des niveaux de revenus et de patrimoines qui dépassent ce que l’histoire de l’humanité n’a jamais connu auparavant.

La sous-imposition scandaleuse des plus riches met partout en difficulté les budgets publics. La dette publique est ensuite mise en avant pour essayer de contraindre encore plus le plus grand nombre. Toujours en France, à peine une réforme de l’assurance-chômage votée qu’une autre est annoncée. De même pour les réformes du système de retraite. De même pour l’élargissement des cadeaux fiscaux et sociaux faits aux détenteurs de capitaux pendant que l’austérité est le seul horizon imposé par les gouvernants à la grande majorité de la population.

De nouvelles menaces sont envoyées vers les personnes retraitées :

gel des pensions en 2024 avec aucune indexation au 1er janvier 2025, mise en cause des pensions de réversion, menaces sur les droits conjugaux et familiaux pour la retraite et notamment la suppression de l’abattement de 10 % pour le calcul de l’impôt sur le revenu sur les pensions et retraites, moindre prise en charge des affections de longue durée (ALD) par l’assurance-maladie, suppression des moyens attribués aux services d’aide à domicile et absence de création d’EHPAD publics, difficultés de plus en plus grandes pour accéder à des services de soins, poursuite de la numérisation des services publics, loi de programmation pour le grand-âge toujours repoussée, etc.

L’UNIRS appelle toutes les personnes en retraite à participer aux manifestations unitaires qui vont se dérouler dans tout le pays le mercredi 1er mai. À Paris, la manifestation, qui regroupera aussi la CFDT et l’UNSA, partira de la Place de la République à 14 heures, pour aller Place de la Nation.

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Crânes d’œufs et Têtes de bois !

Monsieur Bruno Le Maire, ministre notamment de l’Économie et des Finances, ne cesse depuis plusieurs semaines de vouloir convaincre le pays que nous courons à la faillite, que les comptes publics de la Nation sont dans le rouge, qu’il va falloir arrêter de dépenser à tours de bras pour les chômeurs et chômeuses, pour les retraités et retraitées, pour les fonctionnaires, pour la sécurité sociale. Pour lui, la raison nous impose de voir les choses en face, comme il dit,et il faut avoir du courage pour le dire au pays, sans démagogie, comme le font tant d’autres, nous ne pouvons dépenser plus que nous avons, car l’argent ne tombe pas du ciel, il faut que les investisseurs continuent de nous faire confiance si nous devons emprunter sur les marchés financiers. Et il va plus loin, du fait de l’urgence, il faut modifier les budgets votés en fin d’année 2023, budgets basés sur des prévisions qui se révèlent, trois mois plus tard, assez fortement erronées pour justifier, justement, un changement de cap dans la politique budgétaire du pays.

En fin d’année 2023, nous avions donc une ribambelle d’énarques, et souvent même, parmi le haut du panier, d’inspecteurs des finances, qui ont préparé un Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2024, et un Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2024. Le ministre s’exprimait devant les élus de la Nation, devant les citoyennes et les citoyens, en voulant les convaincre de la justesse de ses prévisions, de ses projections, de ses calculs, et de ses projets de budgets. Et tout le monde, ou presque, suivait.

Trois mois plus tard, patatras, tout s’effondre, les prévisions étaient fausses. Il faut mener une politique de rigueur sans atermoiement, avec une grande détermination. Mais comment faire confiance à de telles girouettes ? Comment croire aujourd’hui quelqu’un qui nous demandait il y a trois mois, avec la même « conviction », la même « sincérité », de le croire et qui vient de nous avouer qu’il s’est trompé ? Et qu’il s’est trompé seulement sur trois mois de décalage !

Et souvenons-nous que ce sont les mêmes qui, lors du conflit contre leur « réforme » des retraites, nous faisaient de grandes démonstrations sur la faillite à terme de « notre « système de retraite, en faisant cette fois des projections jusqu’à 2050, voire 2070 ! Ils arrivaient à anticiper les conséquences des changements climatiques, les évolutions démographiques du pays, les multiples soubresauts économiques et financiers du pays sur les 40 ans qui allaient suivre, sans compter les problèmes géopolitiques, les guerres toujours possibles. Ah, ils sont très forts !

À l’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraités et Retraitées Solidaires (UNIRS) notre jugement est arrêté depuis longtemps. Ce ne sont pas des imbéciles qui se trompent. Ce sont des menteurs qui veulent nous tromper. Leurs choix sont toujours au service d’eux-mêmes et des plus riches pour qui ils agissent et qui savent les récompenser et les admettre dans leur cercle. Ensuite, leurs discours évoluent en fonction de leurs opportunités politiques dont ils sont juges.

Quand le jour sera venu de faire le ménage,

il y aura beaucoup de choses à changer !

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Retraites

Note mensuelle de l’UNIRS de mars 2024

UNIRS – Union nationale interprofessionnelle des retraité-es solidaires

Au sommaire :

  • Sous-revalorisation des pensions ?
  • Les carrières longues s’emparent du départ en retraite plus tôt !
  • Compte-rendu du CA de l’UNIRS des 12 et 13 mars 2024
  • Menaces sur les droits familiaux et conjugaux, les pensions de réversion
  • 34 associations de lutte contre la pauvreté dénoncent les économies budgétaires
  • Réunion des 9 organisations de retraité·es le lundi 4 mars
  • Courrier du Groupe des 9 aux parlementaires, aux groupes parlementaires et à Attal

Sous-revalorisation des pensions en 2024 ?

Le gouvernement réfléchit à des économies, il envisage de ne pas compenser, début 2025, l’inflation de 2024 ! C’est la fuite reprise par France 2 dans un reportage. Et un ancien magistrat à la Cour des comptes précise « 1 point de sous-indexation sur le régime de base aurait permis de réduire le coût de la mesure de 2,7 milliards d’euros ». Pourtant 83 % de la population s’y oppose !

Nous n’entendons plus parler de cette menace … dans cette période électorale. En réunion de conseil des ministres, le président Macron s’est fâché très fort et a ordonné à ses ministres d’« arrêter de sortir des mesures qui n’ont pas même été évoquées, sauf si vous voulez perdre les élections (européennes) ».

Un proche d’Emmanuel Macron a donné l’explication « chat échaudé craint l’eau froide » : le président Macron se souvient de l’immense colère provoquée, par la hausse de la CSG pour les retraité·es, le 1er janvier 2018, hausse qui a fait descendre dans la rue des centaines de milliers de retraité·es le 15 mars 2018, à l’appel des 9 organisations de retraité·es. Ce raz-de-marée humain l’avait conduit à supprimer cette mesure pour les faibles pensions !

On n’en parle plus … pour le moment, le ministre chargé des Comptes publics, au sujet de la sous-revalorisation des pensions, a précisé : « on aura, je crois, ce débat pour le projet de budget 2025 ».

Les retraité·es connaissent les conséquences des gels et sous revalorisation : depuis 2017 ils et elles ont perdu 9,1 %, plus le cumul des « petites sommes » perdues pendant les 84 mois, qui s’élèvent à près de trois mois de pension.

Macron craint les fortes mobilisations comme celles qui ont suivi l’augmentation de la CSG, il a vu le poids médiatique des actions du 24 octobre et a décidé de respecter la loi en revalorisant les pensions du montant de l’inflation, de 5,3 % au 1er janvier 2024. Il verra les retraité·es mécontents dans la rue le 26 mars.

Le 26 mars, gagnons notre juste revalorisation des pensions !

Les carrières longues s’emparent du départ en retraite plus tôt !

Pour faire passer la pilule amère du départ à 64 ans, le gouvernement a dû élargir les possibilités de départ anticipé pour les personnes ayant commencé à travailler très jeunes, à 21 ans au lieu de 20 ans. Et le dispositif « carrières longues » a été bien utilisé.

A la fin de 2023, 30 % des nouveaux retraités concernés par la réforme sont partis avant l’âge légal selon la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV). Cette proportion n’était que de 20 % en 2022. Le record de 25 % pour les assurés nés entre 1955 et 1957, a été largement dépassé !

Le patron de la CNAV annonce « l’augmentation du poids des dossiers carrières longues va aller encore croissant » et précise « si les assurés ont la possibilité de partir en carrière longue, majoritairement ils le font valoir ». Il confirme la prévision du gouvernement d’environ 40 % de départs avant l’âge légal, en prenant en compte les personnes en invalidité qui peuvent toujours partir à taux plein à 62 ans, ainsi que les personnes inaptes.

Compte-rendu du CA des 12 et 13 mars 2024

Ce conseil d’administration, dans les locaux de Solidaires, a réuni 22 personnes, 10 femmes et 12 hommes.
Le compte-rendu complet est sur le site de Solidaires.

L’actualité du G9 et les initiatives « retraités et retraitées » depuis le C.A. du 16 janvier a permis de détailler les réunions et les actions du « Groupe des 9 organisations de retraité·es » que nous reprenons systématiquement dans nos notes mensuelles.

Ce point a concerné aussi le colloque du G9 le 4 mars sur les droits des femmes et les menaces sur les pensions de réversion et les droits familiaux et conjugaux. Voir l’article ci-dessous.

La préparation du Congrès de Solidaires, nous avons examiné les 3 projets de résolution :

1 « Notre syndicalisme dans un monde en crise » : l’ordre international et les guerres ; l’inflation, les salaires et des inégalités, l’urgence climatique, les libertés, l’urgence contre l’extrême-droite ; les dangers de l’intelligence artificielle ; les services publics.

2 « Enrichir, adapter et faire évoluer notre revendicatif » : les droits des femmes (pour un congé menstruel /cycle hormonal, droit des femmes à disposer de leurs corps, violences conjugales et intrafamiliales), le handicap et le validisme (bas revenu, précarité, accompagnement, conditions de travail), la Protection sociale (l’aide à l’autonomie, l’élargissement de la Sécurité sociale à l’alimentation, au logement, à l’environnement et la question du financement de la sécurité sociale et celle de la démocratie sociale).

3 « Notre outil syndical » : l’unité syndicale (que nous vivons bien avec le G9), le développement de l’Union syndicale Solidaires (qui nous incite à une campagne de syndicalisation), l’idée de faire des instances des outils au service de l’action syndicale (et pour nous la question des CDCA), la place de l’UNIRS dans Solidaires et son droit de vote, l’engagement interprofessionnel, le fonctionnement au consensus, le rejet de la présence de l’extrême-droite dans nos rangs.

L’organisation d’une campagne de syndicalisation par l’UNIRS : quelles initiatives de l’Unirs à l’égard des structures locales et nationales ? Nous pourrions envoyer un courrier aux structures en reprenant le contenu de la résolution du congrès de 2008 « il est important de conserver adhérents les retraité·es et de leur faire savoir que l’UNIRS est là ».

Le 100 % Sécu doit-il couvrir le logement et la nourriture dans les Ehpad ? Le débat commence et sera porté au G9, mais la réponse est plutôt oui, comme à l’hôpital, et parce qu’il faut très souvent donner toute sa pension pour payer l’Ehpad et il en manque avec des restes à charge importants.

Contexte économique, social, syndical, environnemental et politique : il a porté sur la situation de l’agriculture et des agriculteurs et agricultrices en France, la « Politique Agricole Commune » et « Bruxelles », les revendications, les manifestations et le ministère de l’Intérieur, le rôle de la FNSEA, etc. Le long texte de présentation est disponible sur le site.

Les CDCA : en présence de camarades investis dans les CDCA, échanges sur l’implication de l’UNIRS dans les CDCA (Conseils Départementaux de la Citoyenneté et de l’Autonomie). Michèle Béarez du Nord a été mandatée par le CA de l’UNIRS pour animer les équipes dans les CDCA. Elle informe que des camarades prennent beaucoup de temps dans le travail pour les CDCA et ont du mal à parler dans leur structure départementale des sujets techniques abordés en CDCA. C’est bien que le CA de l’Unirs discute des CDCA.

Les échanges utiles et intéressants ont rassemblé plus de la moitié des départements où nous sommes dans le CDCA. Ils ont relancé la dynamique. Il faudra aussi que le C.A. revienne sur les CDCA régulièrement.

Menaces sur les droits familiaux et conjugaux, les pensions de réversion

Le gouvernement a saisi le 23 mai 2023 le Conseil d’orientation des retraites (COR) pour envisager une évolution des droits familiaux et conjugaux. Une dizaine de notes du COR du 1er février 2024, écrites par les « experts », proposent des premières pistes d’évolution. Une prochaine séance, le 16 mai, envisagera des réformes et le rapport final, auquel les représentants d’organisations syndicales travailleront (mais avec quel poids ?) est attendu en octobre.

Ces droits réduisent les inégalités entre hommes et femmes, mais seulement en partie puisque les pensions de droit direct (droits propres) des femmes sont inférieures de 40 % à celles des hommes. Les droits familiaux améliorent de 8 % la pension des femmes,

Les notes du COR justifient ces droits : avoir des enfants provoque une baisse du taux d’emploi (ce taux d’emploi est de 80 % pour 2 enfants et de 59 % pour 3 enfants) et une baisse du salaire de 5 % par enfant pendant une période de 5 ans.

Les notes proposent de valider gratuitement des trimestres de cotisation avec possibilité d’augmenter le nombre de trimestres attribués en fonction du nombre d’enfants,

Les notes suggèrent de simplifier et d’harmoniser les droits entre les différents régimes, mais pas le haut ou par le bas ?

– Majorer la pension pour 3 enfants seulement, ou pour 4, 5, … ?

– Ou l’attribuer seulement aux femmes pour accouchement ?

– La verser dès le 1er enfant, donc à 90 % de la population, mais en diminuant le taux de majoration ?

– Remplacer les 10 % par un forfait de 150 € ?

– Ajouter 8 trimestres par enfant (régime général) ou seulement 2 (fonction publique) ?

– Ou augmenter le nombre de trimestres attribués au fur-et-à-mesure de l’arrivée d’un nouvel enfant,

– N’accorder l’AVPF, l’Assurance Vieillesse des Parents au Foyer qui attribue gratuitement des trimestres, qu’aux personnes qui réduisent ou cessent leur activité pour s’occuper de leur enfant ?

– La réversion est-elle justifiée ? La vie en couple procure déjà de nombreux avantages à ses deux membres (économies d’échelle, plus grande accumulation du patrimoine, assurance intra couple…). Le décès provoque la perte d’un avantage de la vie en couple, qui n’a pas à être compensée ?

– Si oui, elle serait plus juste en la calculant ainsi : 2/3 de la pension de la personnes décédée – 1/3 du survivant.

– Attribuer un avantage sous forme de réversion impliquerait de la financer, soit par une cotisation spécifique, soit par la diminution du montant des pensions directes des personnes mariées.

– La réversion n’est pas adaptée dans les cas de divorce : il faudrait plutôt étendre la prestation compensatoire, par le partage au moment du divorce de la masse des droits acquis par les deux conjoints.

– La proratisation des droits à la réversion à la durée de mariage sur une durée de référence, par exemple la durée de cotisation totale.

Les questions ne manquent pas, les réponses peuvent améliorer ou diminuer les droits… Nous devrons peser pendant les réflexions pour imposer l’amélioration des droits, la réduction des inégalités et s’opposer à une détérioration supplémentaire des droits.
La présentation de ces notes du COR figure sur le site de Solidaires

Courrier aux parlementaires, aux groupes parlementaires et à Attal

Pour rappeler la présence des retraité·es et leurs revendications, ces courriers reprennent le même contenu :

– La détérioration continue de la situation financière, sanitaire et sociale des 18 millions de retraités.

– Le pouvoir d’achat en berne depuis des années malgré la rare application de la loi au 1er janvier 2024 qui a revalorisé les pensions de 5,3 %.

– Le passif depuis le 1er janvier 2017 de 9,1 % plus le cumul des pertes de chacun des 84 mois qui s’élève à près de 3 mois de pension.

– Notre demande de rattrapage du pouvoir d’achat.

– L’oubli des personnes qui sont ou qui vont être à la retraite lors de la mise en place des complémentaires santé.

– La situation catastrophique des hôpitaux du pays complique encore plus leur accès aux soins et à la santé.

– Le sentiment d’un mépris à l’égard des anciens.

– Nos interrogations sur la démocratie avec l’adoption sans vote des PLF et PLFSS.

– La proposition de loi « Bien vieillir » qui stipule « Avant le 31 décembre 2024, puis tous les cinq ans, une loi de programmation pluriannuelle pour le grand âge détermine la trajectoire des finances publiques en matière d’autonomie des personnes âgées, pour une période minimale de cinq ans », engagement bien tardif et sans réalité immédiate, alors que les mesures dans la loi « bien vieillir » sont notoirement insuffisantes et ne répondent pas à la situation dramatique actuelle.

Réunion du « G9 »

Les 9 organisations de retraité·e·s se sont réunies lundi 4 mars 2024

Un tract pour le 8 mars est diffusé, ainsi qu’un communiqué.

Le 26 mars se prépare dans tous les départements, la liste des actions est sur le site de Solidaires. Des demandes de rencontres (avec les députés, sénateurs, préfectures, etc.) sont déjà déposées.

Sur Paris, à Bercy, les animations se préparent (barnums, ballons) et des responsables syndicaux ont prévu de venir pour parler de leurs actions en cours. Une conférence de presse aura lieu à 13 h 30, sur la Place. Une audience est demandée au ministre, celui qui est pour sous-revaloriser les pensions de 2024…

Rencontre avec Pascal Champvert, le président de l’AD-PA, l’Association des directeurs au service des personnes âgées, qui dénonce l’âgisme. Solidaires a rédigé un compte-rendu détaillé de la rencontre. Le G9 va lui signaler tous les CDCA qui ne fonctionnent pas. Nous devons réfléchir sur le contenu de la revendication 100 % Sécu et de l’éventuel « reste à charge », c’est-à-dire la prise en charge, ou pas, du logement et de la nourriture.

Haut Conseil de l’Âge HCFEA : le G9 partage le constat de son rapport, la dénonciation de la politique actuelle, certaines propositions (32 euros pour le coût horaire de l’aide à domicile, exigence d’une loi de programmation, etc.) … et remarque que le financement tient en 2 pages sur les 66.

Projet d’une assurance obligatoire dépendance : ce projet (déposé par la mutualité et des assurances privées) avait été refusé par le HCFEA, mais il revient dans l’actualité car il a été déposé par une instance publique et la ministre Catherine Vautrin l’a jugé intéressant le 3 mars 2024. Ce serait une assurance obligatoire dépendance qui donnerait lieu à une rente pour les personnes en grande perte d’autonomie, les GIR 1 et 2. La cotisation pourrait être versée à partir de 25 ans, le montant de la cotisation dépendrait du montant de rente choisi et de la durée de cotisation. Ce projet ouvrirait ainsi ce marché au privé de façon obligatoire, ce qui serait totalement scandaleux.

Réouverture d’accueil physique dans les services publics : sur proposition de FO, un courrier aux sénateurs et sénatrices leur demande d’appuyer la proposition de loi à l’ordre du jour du Sénat, puis de la voter. Chaque département peut/doit interpeller ses sénateurs et sénatrices en utilisant ce courrier.

Rencontre avec les parlementaires à l’Assemblée nationale : à la suite de nos demandes, nous avons un rendez-vous le 20 mars avec Jérôme GUEDJ (PS) et le 3 avril avec Pierre Dharréville (PCF).

Prochaine réunion : mardi 9 avril à 14 h 30 dans le local de FO.

Économies sur les affections de longue durée (ALD) ?

Le gouvernement cherche 20 milliards d’euros d’économies en 2025 et engage une réflexion sur la pertinence de l’actuelle prise en charge des ALD. Près de 13 millions de personnes sont atteintes d’une maladie grave, évoluant pendant plus de six mois, et nécessitant un traitement coûteux. La majorité des patients atteints d’ALD en 2022 souffraient de diabète (3,2 millions), de cancers (2,3 millions), d’affections psychiatriques de longue durée telles que la dépression récurrente ou les troubles bipolaires (1,5 million), de maladies coronariennes (1,4 million) et d’insuffisances cardiaques (1,3 million).

L’ALD concerne 20 % de la population et représente en 2020, 110 milliards d’euros, soit 66 % des remboursements de l’Assurance maladie, à comparer aux 61,6 % en 2010. Frédéric Valletoux, le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, va « ouvrir une discussion sur la liste des ALD » qui comprend actuellement une trentaine de pathologies dont certaines ont connu « des progrès médicaux énormes » se justifie le ministre. Il souhaite aussi maîtriser les dépenses de soins non liés à la pathologie éligible à l’ALD.

Après ces annonces, 25 associations de malades chroniques (cancer, diabète…) ont fait part de leurs inquiétudes. Elles citent en exemple « un patient diabétique qui ne soigne pas une grippe, peut se retrouver à l’hôpital parce qu’il est plus fragile. C’est médicalement imbécile de ne pas l’aider à se soigner ».

34 associations de lutte contre la pauvreté dénoncent les économies budgétaires

Le Collectif Alerte comprend 34 associations de lutte contre la pauvreté. Il dénonce les économies budgétaires annoncées par le gouvernement. Elles vont principalement concerner les ménages modestes qui vont perdre :

– 1,1 milliard d’euros sur l’accès à l’emploi et l’accompagnement des mutations économiques,

– 1 milliard d’euros sur l’aide à la rénovation MaPrimeRénov,

– 307 millions d’euros sur la solidarité, l’insertion et l’égalité des chances,

– 300 millions d’euros sur les allocations logement,

– 129 millions d’euros pour la jeunesse et la vie associative,

– 50 millions d’euros sur l’aide médicale d’État (AME),

– 49 millions d’euros pour la politique de la ville.

Les associations alertent sur la trajectoire de réduction des dépenses publiques, la réforme du revenu de solidarité active (RSA) et la suppression de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) qui mettraient les plus pauvres sous pression. Ces derniers font déjà face à la hausse des coûts de l’alimentation et de l’énergie, les obligeant à renoncer à certaines dépenses. Selon le quatrième baromètre “Hygiène et Précarité en France”, réalisé par l’institut de sondage Ifop et l’association “Dons solidaires”, près d’un Français sur deux déclare avoir limité sa consommation de produits hygiéniques en raison du contexte économique.

Parmi les 2 000 personnes interrogées, 95 % expriment leur inquiétude à propos de l’augmentation des prix, 50 % craignent de basculer dans la pauvreté, 22 % des personnes interrogées ont renoncé à l’achat de produits cosmétiques et d’hygiène par manque d’argent et 16 % des femmes ont admis avoir déjà manqué de protections hygiéniques (deux fois plus qu’en 2019).

Pour voir le communiqué du Collectif Alerte « Les pauvres, premières victimes de l’austérité » : https://www.alerte-exclusions.fr/fr/nos-actions/communiques-de-presse/les-pauvres-premieres-victimes-de-lausterite

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