Skip to content

Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

Catégories
Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

AED – Vies scolaires solidaires


En cette veille du 22 mars, journée nationale de grève des AED (Assistant·es d’éducation – “surveillant·es”) nous proposons cet extrait du dernier n° du journal de Sud éducation 78 Méfiez-vous… des syndicalistes !


Nous avons échangé avec deux collègues assistants d’éducation (AED) d’un collège des Yvelines, d’environ 600 élèves, qui nous ont fait part des constats partagés au sein de l’équipe (en tout, 6 assistants d’éducation et assistants pédagogiques) qui n’a malheureusement pas pu être présente au grand complet pour cet entre­tien.


Vous étiez très solidaires déjà dans votre équipe avant d’adhérer au syndicat. D’où vient cette soli­da­ri­té ?
– Ça vient en partie des reproches et pressions adressés à certains d’entre nous par la hiérarchie, qui ont conduit à nous souder, et de tentatives grossières de division de l’équipe (valorisation des uns, dévalorisation des autres), ce qui a fina­lement produit l’effet inverse, car on s’est bien rendu compte de la manœuvre.
– Il y a aussi les immiscions de la hiérarchie dans l’organisation des tâches à réaliser au sein de la Vie Scolaire. La fiche de poste, c’est important pour qu’on ne nous fasse pas faire n’importe quoi, mais lorsqu’on est à notre poste, nous distribuer autoritairement les différentes tâches de façon nominative, ça nous dépossède d’un aspect de notre travail.
– Et le constat, dès le début d’année, du temps et des conditions de travail partagés de 8 heures à 17 heures, ça impose la nécessité de composer ensemble. En plus, en subissant des conditions de travail difficiles, on est obligé de faire preuve d’entraide pour aider les collègues à tenir car on est les premiers à savoir qu’on a nous-mêmes parfois besoin d’une épaule pour se reposer, d’un collègue pour filer un coup de main.
– On est quelques-uns à avoir quelques années d’AED derrière nous, et on a remarqué une augmentation de la charge de travail, sans augmentation des moyens humains, sans recon­nais­sance par le salaire, malgré notre rôle central au sein de l’établissement.
– C’est aussi la conséquence du mépris de la part des supérieurs, du manque de reconnaissance, qui est y compris assimilé par les élèves. On est parfois pris pour des sous-merdes, et certaines remarques­ d’élèves nous le rappellent, parfois compatissantes, parfois méprisantes.


Pourquoi et comment vous êtes-vous rapprochés d’une organisation syndicale ?
– Ça rejoint un peu ce qui a contribué au départ à nous souder entre nous : le mépris de la hiérarchie, l’absence d’écoute, la différence flagrante de trai­tement par rapport à d’autres personnels. En plus de cela, nos contrats sont précaires et indécents* : notre seule force c’est le collectif. Donc pour avoir du poids.
– Un coup de pression de la hiérarchie pour nous punir de notre isolement suite à la contamination d’un collègue au coronavirus : au retour au travail, on a reçu une convocation du chef pour une série d’entretiens individuels. La convocation mentionnait qu’on pouvait se faire accompagner par la personne de son choix. On a pensé avocat, puis en discutant on a pensé au syndicat. Au final, en combinant la solidarité entre nous et le soutien syndical, on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas nous reprocher tout et n’importe quoi, et que les règles au travail doivent s’appliquer dans les deux sens. On s’est dit aussi qu’il est im­por­tant de ne pas attendre d’être confronté à une difficulté avec la hiérarchie pour s’organiser, se former sur nos droits et nos obligations.


Qu’est-ce qui a permis selon vous de canaliser les coups de pression de la hiérarchie ?


– Depuis qu’on est syndiqués, on a le sentiment d’être plus pris au sérieux, moins pris pour des abrutis, ignorants de leurs droits.
– Le mode de communication de la hiérarchie a changé, il a pris une dimension plus administrative, comme s’ils sentaient qu’on les atten­dait au tournant. Nous aussi, on communique plus à l’écrit, et on garde des traces de ce qui nous est dit.
– Du coup ce qui en ressort, c’est un sentiment de respect, de prise au sérieux, de considération, comme n’importe quel personnel d’une admi­nis­tra­tion. On rétablit un peu de dignité dans notre travail.

* Les contrats d’AED sont des CDD d’un an maximum, que l’administration a la possibilité de renouveler six fois. Au terme des six ans, il n’y a rien.


La vie dure en Vies Scolaires…


Après une année scolaire 2020-2021 marquée par une mobilisation nationale des Assistants d’éducation (AED), le printemps a été celui des non-renouvellements de contrats par de nombreuses directions d’établissements du département. La rentrée 2021-2022 s’est singularisée quant à elle par des reconductions quasi-systématiques des périodes d’essai pour les AED dont c’était le premier contrat, ainsi qu’un licenciement en cours de période d’essai.
Avec le soutien de SUD Éduc, certains collègues non-renouvelés au printemps ont déposé des recours auprès du Tribunal administratif de Versailles. L’un a déjà gagné en référé-suspension (pro­cé­dure d’urgence visant à faire suspendre la décision). L’intervention de SUD Éducation 78 a permis de faire reculer l’administration sur le licenciement du collègue AED.

Catégories
Précarité

L’esclavage, c’est le changement ? Sur le RSA et les autres attaques sur le travail

Communiqué de l’union syndicale Solidaires

Les promesses les plus anti-sociales les unes que les autres se multiplient dans le cadre des élections présidentielles. Que les capitalistes veulent s’attaquer à nos droits sociaux n’est pas une nouveauté. Mais le déchaînement de “mesures” montre bien que dans la période l’objectif va être de nous pressurer et de nous culpabiliser au maximum 

Ainsi, le candidat Macron propose dans son programme de faire travailler les allocataires du RSA (revenu de solidarité active) donc chômeurs et chômeuses de 15 à 20 heures hebdomadaires. Reprenant au passage une idée de Pécresse et surfant sur l’ineptie comme quoi chômer c’est ne pas travailler, il compte donc une fois élu faire travailler les chômeur-euses gratuitement. Pour le grand bonheur on l’imagine des milieux d’affaires et du patronat pour qui cette mesure serait une véritable bénédiction : disposer de travailleurs-euses sans avoir à les payer ! Plus de salaires, plus de cotisations sociales, bref s’accaparer l’intégralité de la richesse créée par ceux-ci sans avoir à débourser un centime.

Macron démontre aussi que du travail il y en a. Et effectivement il y en a, à commencer par les services publics laissés à l’abandon comme la santé et dans tous les secteurs socialement et écologiquement utiles. Mais plutôt que de proposer aux chômeurs et chômeuses un contrat de travail rémunéré, Macron décide que ce sera à la collectivité de régler ce cadeau au MEDEF. En effet, le revenu de solidarité active est une prestation sociale financée par l’impôt et versée par les départements. D’un montant de 565,34 € par mois pour une personne seule vivant en métropole et dans les Dom, il est de moitié inférieur au seuil de pauvreté et permet donc tout juste à ses allocataires de survivre. Rappelons d’ailleurs que le RSA n’est même pas sollicité par toutes celles et ceux qui devraient en être les bénéficiaires. En effet plus du tiers de ces dernier-es ne le sollicitent pas, ce qui fait que selon les dernières études ce sont 750 millions d’euros qui ne sont pas réclamés !

Le projet de Macron est donc limpide. Permettre au patronat de disposer de travailleurs-ses gratuits. Cela porte un nom, le rétablissement de l’esclavage. Une classe de travailleurs-ses ultra-pauvres et ultra précaires, sans droits. Avec le recul de l’âge de départ en retraite à 65 ans, le projet de Macron n’est rien d’autre qu’un champ de dévastation sociale. 

Le soir du 24 avril si ce président est reconduit dans ses fonctions, il trouvera comme toutes celles et ceux porteurs de projets similaires, un adversaire résolu sur sa route, l’Union syndicale Solidaires.

Nous ne laisserons rien passer ! 

  • Réduction du temps de travail à 32h sans perte de salaire !
  • Augmentation des salaires, pensions, minimas sociaux de 400 € !
  • Le RSA aux moins de 25 ans ! Egalité salariale !
  • Titularisation de tous les précaires dans la fonction publique et requalification des CDD en CDI !
  • Création d’emplois statutaires dans les services publics et les secteurs utiles socialement et écologiquement ! 
     

CP L’esclavage c’est le changement ?

Catégories
Éducation En grève ! Luttes féministes Précarité

Sud éducation – Précarité des femmes, inégalités salariales : c’est non !

Ce tract a été publié le 12/02/2022

L’égalité salariale et la lutte contre la précarité sont des enjeux essentiels de l’émancipation des femmes. Pourtant, les politiques d’emploi dans le secteur public comme dans le privé reproduisent, voire aggravent les inégalités et la précarité.

  • Les femmes gagnent 23% moins que les hommes !
  • 78 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes !
  • Dans la Fonction publique, les femmes gagnent en moyenne 16,4% de moins que les hommes.
L’Éducation nationale, mauvais élève de l’égalité salariale !

Dans l’Éducation nationale, les femmes gagnent 13,6% de moins que les hommes.

Salaire brut moyen d’un enseignant du public : 3 373 euros,
Salaire brut moyen d’une enseignante : 2 997 euros.

Salaire brut moyen d’un non-enseignant : 2 361 euros,
Salaire brut moyen d’une non-enseignante : 1 890 euros.

Les temps partiels

Les femmes sont sur-représentées parmi les personnels travaillant à temps partiel, car le partage des tâches reste encore aujourd’hui inégal dans la société : les femmes effectuent 72 % des tâches ménagères et 65 % des tâches parentales. Cette division genrée du travail a des conséquences sur la rémunération et sur l’avancement. En 2019, dans le premier degré, 11 % des enseignantes sont à temps partiel contre 3 % des hommes. Dans le second degré, 11 % des enseignantes contre 4 % des hommes.

Les heures supplémentaires

Alors que 74,2 % des enseignants du second degré public font au moins 1 HSA, ce chiffre est de 65,5 % chez les enseignantes. De même, 43,8 % des hommes font au moins 2 HSA et 33,7 % des femmes. La politique de Blanquer d’augmentation des heures supp’ aggrave les inégalités salariales, tout en dégradant les conditions de travail de chacun⋅e.

Les femmes sont moins promues que les hommes

Dans le 1er degré, en 2019, 16,1 % des hommes ont accédé à la hors classe et 7,7 % à la classe exceptionnelle, alors que 11,5 % des femmes ont accédé à la hors classe et 3 % à la classe exceptionnelle.
Dans le second degré, en 2019, chez les certifié⋅es, 27,8 % des hommes ont accédé à la hors classe contre 24,4 % des femmes, et 7,1 % des hommes à la classe exceptionnelle contre 5,2 % des femmes.
Le système de promotion et de notation favorise les progressions de carrière des hommes et aggrave donc les inégalités.

Les revendications de SUD éducation pour l’égalité salariale :
  • l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, avec un salaire unique aligné sur le plus favorable ;
  • l’égalité entre les hommes et les femmes au travail comme dans la retraite,
  • le maintien des avantages préférentiels pour les femmes tant que l’égalité des salaires et de la prise en charge des enfants n’est pas réalisée, vers la majoration des retraites du niveau des inégalités de salaires constatées
  • la neutralité des congés maternité, un congé parental mieux réparti entre les parents et mieux rémunéré,
  • La notation des agent⋅es dans l’Éducation, les jurys de concours et de certification doivent être profondément réformés pour mettre fin aux mécanismes de cooptation patriarcale
  • la suppression de la précarité (dont sont victimes majoritairement les femmes), par une titularisation sans condition de toutes et tous les précaires, et l’arrêt du recrutement de nouveaux et nouvelles précaires ;
  • le développement des services de la petite enfance (modes de garde individuels et collectifs) pour que les choix professionnels (temps partiels, disponibilités, congés parentaux…) puissent en être vraiment.
Pour la journée de lutte pour les droits des femmes, SUD éducation revendique la reconnaissance du métier d’AESH avec un vrai statut et un vrai salaire !

À l’occasion du 8 mars, SUD éducation rappelle sa revendication d’une mesure sociale pour les personnels de l’Éducation nationale qui ont un rôle essentiel dans la scolarisation des élèves en situation de handicap et dont 90 % sont des femmes : un vrai statut de la Fonction Publique pour les AESH.
La contractualisation des AESH = une des cause des inégalités salariales entre hommes et femmes dans l’Éducation nationale

Les femmes sont surreprésentées dans les professions les moins rémunérées : 92 % des AESH sont des femmes. Le salaire moyen des AESH est de 750 euros nets par mois pour des contrats de 24h. Nombre d’AESH sont contraint·es de cumuler plusieurs emplois dans l’Éducation nationale et le périscolaire pour pouvoir vivre.

Le 8 mars, tou·tes en grève : nous ne nous tairons pas !

Les luttes féministes ont permis de conquérir des droits et de progresser vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Mais cette égalité est loin d’être effective.
C’est pourquoi la journée du 8 mars ne se « fête » pas et n’est pas la « journée de la femme » mais bien celle de lutte pour les droits des femmes ! Continuons à nous mobiliser pour l’égalité !

Catégories
Éducation En grève ! Précarité

AESH : Audience au ministère mais toujours pas de solutions

En grève reconductible depuis le 10 janvier, après de nombreuses AG, rassemblements, audience au département, au rectorat, les AESH du 94 ont obtenu une audience au ministère de l’éducation nationale.

Un rappel des revendications et de la problématique du 94 :
Les AESH du 94 ont été incitées à signer un avenant à leur contrat qui les obligeaient :
- à travailer 22h au lieu de 21h sans augmentation de salaire
- accepter de couvrir parfois jusqu’à 15 établissements suite à la mise en place des PIALS
Ces modifications ne répondaient en rien aux demandes des AESH :
- un statut de fonctionnaire
- une formation régulière
- un temps plein à 24h qui pourrait pallier au manque cruel d’AESH face aux 1300 élèves du Val de Marne sans AESH.
- la suppression des PIALS

Une audience attendue mais très décevante :
L’administration au niveau du département et de la région a toujours eu le même discours en annonçant que la responsabilité était du niveau ministérielle. Malheureusement, lors de cette audience ministérielle, le discours n’a pas du tout répondu à nos attentes.
Les responsables en face de nous n’avaient apparemment pas eu connaissances des avenants et n’ont donc pas pu nous répondre sans accepter de regarder ceux que nous avions. Ils ont également annoncé que le grand nombre d’établissements (15) couvert par une AESH et inscrit dans les avenants n’était qu’hypothétique même si nos craintes étaient légitimes. Ils ont même osé affirmer que la nouvelle grille salariale nationale était une avancée vers un statut de fonctionnaire… pour 10€ par mois en plus… Nouvelle grille qui ne s’applique pas dans le 94 pour des raisons « informatiques ».
Les témoignages des AESH indiquant l’absence totale de formation malgré les demandes et plusieurs années d’enseignements ont également surpris sans pouvoir « l’expliquer ».
Concernant le nombre croissant d’élèves en situation de handicap, le ministère s’étonne sans proposer de solutions face aux démissions et aux difficultés de recrutement.
Les pials sont « encore en chantier » ce qui leur paraît normal malgré le fait que le 94 soit le seul département à ne pas réussir à mettre en place
Ils nous ont donc affirmé qu’ils allaient contacter le département du 94, comme s’ils découvraient la situation, sans pouvoir s’engager.

Des actions qui vont continuer :
La grève reconductible a de nouveau été votée lors de l’assemblée générale jeudi 10 février avec d’autres persepectives.
Mercredi 16 février à 14h : rassemblement devant le rectorat de Créteil avec les enseignantes
Jeudi 17 février à 9h : Assemblée Générale à la maison des syndicats
Jeudi 17 février à 14h30 : rassemblement devant la préfecture car la demande d’audience des unions départementales Solidaires, CGT, FSU et FO est restée sans réponse.
Une journée de grève nationale pour les conditions de travail des AESH semble s’organiser début avril.

Pour soutenir la grève illimitée des AESH du 94, versez à la caisse de solidarité :
https://www.leetchi.com/c/caisse-de-solidarite-avec-la-greve-illimitee-des-aesh-du-val-de-marne

Catégories
Éducation Précarité Ressources juridiques

Témoignage d’AESH : action sociale du ministère, faisons valoir nos droits !

Je suis AESH sur le second degré et maman solo de deux enfants. Je témoigne que j’ai pu avoir une aide financière grâce au soutien de syndicalistes qui m’ont écoutée et dirigée vers une assistante sociale de la DSDEN, qui pouvait m’aider dans ma situation, car je rencontre des difficultés financières.

J’ai donc pris l’initiative d’écrire et d’expliquer ma situation à l’assistance sociale de la DSDEN des Yvelines. Un mois après, on m’a contactée pour avoir plus d’informations et de précisions, puis on m’a demandé d’envoyer des documents* pour pouvoir monter un dossier « d’aide exceptionnelle » et passer en commission. Je suis passée en commission le 7 décembre 2021 et durant les vacances on m’a annoncé que mon dossier avait été accepté et que j’allais recevoir une aide d’environ 1 000 euros qui serait versée fin janvier 2002.

Donc je voulais faire part qu’il existe une aide financière qu’on appelle aide exceptionnelle, mais aussi d’autres (dossier de demande d’emprunt financier jusqu’à 2 000 euros et qui peut être remboursé sur plusieurs mois ou années selon vos contrats…).

Il suffit pour cela de se rapprocher de l’assistance sociale de la DSDEN pour avoir plus d’informations (privilégier plutôt par mail à l’adresse : ce.ia78.asp@ac-versailles.fr).

Moi-même je ne pensais pas que tout cela existait, alors que je suis dans ma troisième année en tant qu’AESH. N’hésitez pas pour faire votre une demande, et rapprochez-vous des syndicalistes qui se trouvent sur votre lieu de travail pour des conseils.

Voir en ligne : L’ensemble des aides disponibles, quelle que soit son poste, contractuel ou titulaire, est inventorié ici

P.-S.

*RIB, justificatif de salaire, contrat, avis d’imposition, charges diverses, prêts et crédits, dépenses imprévues motivant la demande… (liste complète à demander à l’assistance sociale)

Contact
Fédération Sud éducation
Solidaires 78
Les guides juriques Sud éducation

Dans la même rubrique

Catégories
Éducation En grève ! Précarité

Solidarité avec les grévistes AESH du 94 !

Les AESH du 94 sont en grève illimitée depuis le 10 janvier : elles ont besoin de notre soutien !

Nous sommes accompagnant-es d’élèves en situation de handicap (AESH).

Nous travaillons dans les classes d’écoles, collèges, lycées, pour aider les élèves en situation de handicap dans les apprentissages.

Nous serons en grève « illimitée » à partir du 10 janvier. Nous faisons souvent ce travail depuis plusieurs années, mais nous n’avons toujours pas un vrai salaire.
Nous nous voyons imposer des temps partiels de 21 heures rémunérés 728 euros par mois, soit sous le seuil de pauvreté.


(image Le Parisien)

Nous demandons “Un vrai statut, un vrai salaire et des recrutements”

Nous serons en grève « illimitée » à partir du 10 janvier car nous voulons obtenir enfin un vrai statut avec des droits et en finir avec la précarité. Nous sommes actuellement obligé-es d’attendre 6 ans pour avoir un CDI et continuer à toucher moins de 750 euros par mois. Nous sommes contraint-es, pour la plupart d’entre nous, d’enchainer plusieurs emplois pour survivre.

Cette situation de grande précarité a des conséquences pour les élèves. Il y a peu de volontaires pour occuper ces postes. Il manque de nombreux-ses AESH. Beaucoup démissionnent car ils-elles ne peuvent pas vivre décemment. En conséquence, des élèves en situation de handicap sont en souffrance car ils ne peuvent être accompagnés par un-e AESH voire parfois ne peuvent être accueillis en classe. Tous les élèves pâtissent de cette carence d’AESH.

Avec les PIAL, le temps d’accompagnement des élèves diminue

En cette rentrée scolaire, la Direction académique met en œuvre les PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisé) voulus par le Ministre Blanquer.
Le Ministre de l’Education Nationale et ses représentants dans le département tentent de nous imposer une prise en charge simultanée de plusieurs élèves et/ou d’intervenir auprès d’élèves d’établissements différents, mettant en cause les cumuls d’activités (cantine, accueils, étude, …) qui nous sont vitaux pour augmenter le maigre salaire que nous verse l’Education nationale !

Ainsi, au lieu de concéder un vrai statut et un vrai salaire aux AESH, d’en recruter davantage pour répondre aux besoins des enfants, le gouvernement voudrait nous imposer une mobilité forcée et un nombre très important d’enfants à suivre (en diminuant pour tous leur temps d’accompagnement).

De surcroît, la Direction académique prévoit d’augmenter notre temps de travail à 22 heures, sans augmentation de salaire ! C’est inadmissible ! Qui peut accepter de travailler plus sans être rémunéré-e en conséquence ?
Pour 700 EUROS par mois : pas un élève de plus, pas une heure de plus, pas un établissement de plus !

Tant que les AESH n’auront pas un vrai statut et des conditions de salaire et de travail acceptables, la scolarisation des élèves en situation de handicap restera chaotique voire impossible. Le respect des droits des élèves en situation de handicap nécessite que l’Etat cesse de se dérober à ses obligations et fournisse enfin les moyens.

Nous n’acceptons pas cette situation !
Nous voulons être respecté-es.
Nous voulons que les droits des élèves en situation de handicap soient respectés.
Pour l’abandon des PIAL, pour obtenir un vrai salaire et un vrai statut !


Voilà pourquoi, avec nos syndicats FO, FSU, CGT et SUD, nous serons en grève à partir du 10 janvier. En comptant sur votre soutien et participation financière en abondant cette Caisse de solidarité !

Bien cordialement,

Le comité d’organisation de la grève des AESH du 94 avec les syndicats FO, FSU, CGT et SUD.

Voir en ligne : CAISSE DE SOLIDARITE POUR LES AESH DU 94 EN GREVE ILLIMITEE

P.-S.

Un article de presse sur la grève : https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/val-de-marne-les-accompagnants-deleves-en-situation-de-handicap-demarrent-une-greve-illimitee-lundi-07-01-2022-QJGAFB6KVRG2REPMZY7CLLZALU.php

Dans les Yvelines aussi la mobilisation des AESH est bien réelle :

Catégories
Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

AED | Vies scolaires solidaires

Un article publié dans le nouveau journal de Sud éducation 78

Nous avons échangé avec deux collègues assistants d’éducation (AED) d’un collège des Yvelines, d’environ 600 élèves, qui nous ont fait part des constats partagés au sein de l’équipe (en tout, 6 assistants d’éducation et assistants pédagogiques) qui n’a malheureusement pas pu être présente au grand complet pour cet entre­tien.


Vous étiez très solidaires déjà dans votre équipe avant d’adhérer au syndicat. D’où vient cette soli­da­ri­té ?


– Ça vient en partie des reproches et pressions adressés à certains d’entre nous par la hiérarchie, qui ont conduit à nous souder, et de tentatives grossières de division de l’équipe (valorisation des uns, dévalorisation des autres), ce qui a fina­lement produit l’effet inverse, car on s’est bien rendu compte de la manœuvre.
– Il y a aussi les immiscions de la hiérarchie dans l’organisation des tâches à réaliser au sein de la Vie Scolaire. La fiche de poste, c’est important pour qu’on ne nous fasse pas faire n’importe quoi, mais lorsqu’on est à notre poste, nous distribuer autoritairement les différentes tâches de façon nominative, ça nous dépossède d’un aspect de notre travail.
– Et le constat, dès le début d’année, du temps et des conditions de travail partagés de 8 heures à 17 heures, ça impose la nécessité de composer ensemble. En plus, en subissant des conditions de travail difficiles, on est obligé de faire preuve d’entraide pour aider les collègues à tenir car on est les premiers à savoir qu’on a nous-mêmes parfois besoin d’une épaule pour se reposer, d’un collègue pour filer un coup de main.
– On est quelques-uns à avoir quelques années d’AED derrière nous, et on a remarqué une augmentation de la charge de travail, sans augmentation des moyens humains, sans recon­nais­sance par le salaire, malgré notre rôle central au sein de l’établissement.
– C’est aussi la conséquence du mépris de la part des supérieurs, du manque de reconnaissance, qui est y compris assimilé par les élèves. On est parfois pris pour des sous-merdes, et certaines remarques­ d’élèves nous le rappellent, parfois compatissantes, parfois méprisantes.


Pourquoi et comment vous êtes-vous rapprochés d’une organisation syndicale ?


– Ça rejoint un peu ce qui a contribué au départ à nous souder entre nous : le mépris de la hiérarchie, l’absence d’écoute, la différence flagrante de trai­tement par rapport à d’autres personnels. En plus de cela, nos contrats sont précaires et indécents* : notre seule force c’est le collectif. Donc pour avoir du poids.
– Un coup de pression de la hiérarchie pour nous punir de notre isolement suite à la contamination d’un collègue au coronavirus : au retour au travail, on a reçu une convocation du chef pour une série d’entretiens individuels. La convocation mentionnait qu’on pouvait se faire accompagner par la personne de son choix. On a pensé avocat, puis en discutant on a pensé au syndicat. Au final, en combinant la solidarité entre nous et le soutien syndical, on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas nous reprocher tout et n’importe quoi, et que les règles au travail doivent s’appliquer dans les deux sens. On s’est dit aussi qu’il est im­por­tant de ne pas attendre d’être confronté à une difficulté avec la hiérarchie pour s’organiser, se former sur nos droits et nos obligations.

… le mépris de la hiérarchie, l’absence d’écoute, la différence flagrante de traitement par rapport à d’autres personnels.
En plus de cela, nos contrats sont précaires et indécents : notre seule force c’est le collectif.


Qu’est-ce qui a permis selon vous de canaliser les coups de pression de la hiérarchie ?


– Depuis qu’on est syndiqués, on a le sentiment d’être plus pris au sérieux, moins pris pour des abrutis, ignorants de leurs droits.
– Le mode de communication de la hiérarchie a changé, il a pris une dimension plus administrative, comme s’ils sentaient qu’on les atten­dait au tournant. Nous aussi, on communique plus à l’écrit, et on garde des traces de ce qui nous est dit.
– Du coup ce qui en ressort, c’est un sentiment de respect, de prise au sérieux, de considération, comme n’importe quel personnel d’une admi­nis­tra­tion. On rétablit un peu de dignité dans notre travail.
– Les contrats d’AED sont des CDD d’un an maximum, que l’administration a la possibilité de renouveler six fois. Au terme des six ans, il n’y a rien.


La vie dure en Vies Scolaires…

Après une année scolaire 2020-2021 marquée par une mobilisation nationale des Assistants d’éducation (AED), le printemps a été celui des non-renouvellements de contrats par de nombreuses directions d’établissements du département. La rentrée 2021-2022 s’est singularisée quant à elle par des reconductions quasi-systématiques des périodes d’essai pour les AED dont c’était le premier contrat, ainsi qu’un licenciement en cours de période d’essai.
Avec le soutien de SUD Éduc, certains collègues non-renouvelés au printemps ont déposé des recours auprès du Tribunal administratif de Versailles. L’un a déjà gagné en référé-suspension (pro­cé­dure d’urgence visant à faire suspendre la décision). L’intervention de SUD Éducation 78 a permis de faire reculer l’administration sur le licenciement du collègue AED.


À commander au syndicat

  • la brochure Aed guide d’auto-défense syndicale
  • les autocollants, “AED : les bahuts ne fonctionnent pas sans nous !”

Catégories
Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

Nouveau journal Sud éducation 78 : voter utile… c’est voter la grève !

Le nouveau journal du syndicat Sud éducation 78 est maintenant disponible !



Édito : voter utile… c’est voter la grève !

C’est bien au quotidien, dans nos établissements et nos classes, que notre syndicalisme mène inlassablement son combat, aux côtés des personnels, sans autres “échéances” que celles des souffrances et des maltraitances de l’institution, mais surtout des résistances et des combats collectifs – petits ou grands – qui traversent notre secteur.
À l’heure où candidats et candidates rivalisent de démagogie sur les questions scolaires, c’est sur le terrain que nous entendons nous mobiliser pour défendre une école de l’égalité sociale, une école du commun, démocratique et émancipatrice.
Pour que cette école advienne, pour bâtir ensemble une autre société, un autre futur, les travailleurs et les travailleuses de l’éducation ne peuvent compter que sur elles-mêmes et eux-mêmes.
Toujours déterminé·es, nous ne sommes pas démunie·es parce que nous disposons d’outils : notre puissance quand nous créons du collectif, notre combativité dans nos grèves et nos luttes, notre énergie et nos solidarités dans le syndicat.
On voudrait aujourd’hui nous faire croire que ces outils sont devenus obsolètes… pourtant, des mobilisations exemplaires de nos collègues enseignant·es aux États-Unis il y a quelques mois, aux grèves pour une école réellement inclusive à Nantes, Saint-Nazaire où dans le Val-de-Marne, en passant par l’action de collègues contre l’incurie ministérielle face à la pandémie, l’actualité nous renforce dans notre détermination.
Réunissons-nous, organisons-nous,
mobilisons-nous à la base…
pour lutter et pour gagner !


Au sommaire :

Édito : voter utile… c’est voter la grève !

Notre projet syndical ne se reconnaît ni dans l’école d’hier ni dans celle d’aujourd’hui…

Dossier Le CD des Yvelines et l’école

Entretien avec les Assistants d’éducation solidaires

Des petits chefs dans les écoles ? c’est toujours non !

AESH en lutte : encore et toujours

Les pédagogies critiques pour comprendre et transformer le monde,

Congrès Solidaires 78

… et aussi jeux et maux croisés de l’école de Jean-Michel Blanquer


RSS
Follow by Email