SUD éducation 78 a organisé deux stages sur la question des UPE2A (Unités pédagogiques pour élèves allophones arrivant·es), afin d’échanger sur les réalités du métier mais aussi sur les conditions d’accueil et d’existence des élèves et de leurs familles.
La 1ère journée, qui a eu lieu le 16 juin et qui a rassemblé 1/3 des enseignant·es d’UPE2A du département, mais également d’autres personnels concerné·es, et a permis aux collègues de dresser une liste de revendications (voir ci-dessous), confirmée lors de la 2e journée de stage en novembre. Les collègues porteront ces revendications lors d’un échange auprès du/de la défenseur·e des droits départemental·e, du Casnav et de la Dasen, audiences que SUD éducation 78 soutiendra.
La journée de novembre a soulevé les difficultés croissantes des collègues pour organiser des sorties pédagogiques ou financer le matériel nécessaire au travail des élèves, alors même que le département alloue une subvention spécifique aux UPE2A. Celle-ci s’avère insuffisante et son utilisation est parfois freinée par les directions d’établissement. Il a également été question de la honteuse enquête administrative demandée par l’administration aux collègues du 2nd degré depuis cette rentrée : il s’agit de faire savoir à l’administration à quelle date la famille est arrivée en France, qui en sont les membres, si ils ou elles ont un titre de séjour, quelle est la date de naissance des frères et sœurs, quelles sont leurs coordonnées personnelles, etc. Ce fichage des élèves et de leur famille scandalise les collègues qui l’ont d’ores et déjà fait savoir à leur hiérarchie (notamment dans le 92). https://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article2856
Quant au début de l’année 2024, il a été l’occasion d’un début de travail intersyndical sur la question des UPE2A à l’échelle académique, décliné dans plusieurs départements, mais il a aussi montré la précarité des collègues et des dispositifs, menacés de fermeture sans raison, avec des postes non stabilisés (par les délégations fonctionnelles, parfois depuis plus de 10 ans ! le refus de titulariser sur leur poste les collègues contractuel·les pourtant très nombreux·euses en UPE2A ou encore de ne pas inscrire dans la durée des dispositifs pourtant nécessaires).
Des journées de travail essentielles pour construire du collectif, que ce soit sur le plan pédagogique ou sur celui des luttes. C’est pourquoi une troisième journée de stage est d’ores et déjà prévue au printemps !
Quelles revendications pour une scolarité digne des élèves et pour de meilleures conditions de travail ?
(Revendications établies par les personnels lors du stage UPE2A du 16 juin 2023)
Accueil des élèves
Mettre fin à l’invisibilisation des ENAF (élèves nouvellement arrivé·es en France) dans les effectifs des établissements ;
Dès qu’un dispositif dépasse les 15 élèves inscrit·es, ouverture d’un nouveau dispositif ;
Ne pas limiter à une seule année la prise en charge en UPE2A mais individualiser les prises en charges et les parcours en tenant compte des besoins pédagogiques des élèves ;
Une revalorisation significative de la subvention du Conseil départemental, mise en place d’une subvention pour les lycées sur le modèle de ce qui existe en collège et en école ;
Des moyens identiques à ceux des rep+ pour les dispositifs upe2a pour les élèves et primes pour les enseignants ;
Un véritable budget et des investissements pour la gratuité des transports en commun par la région, de la cantine, des sorties, comme pour les élèves à besoins particuliers ;
Une extension de la bonification UPE2A à tous les vœux d’orientation et pas seulement aux CAP réservés ;
Un financement par la DSDEN d’un service d’interprétariat pour les échanges avec les familles ;
Raccourcir les délais de scolarisation tout en maintenant les évaluations en cellules d’accueil dans les CIO pour les élèves à partir de la 6e ;
La reconnaissance du plurilinguisme des élèves dans le cursus des élèves, l’inscription gratuite au CNED pour leurs langues d’origine ;
Fonctionnement et pilotage départemental
Avoir des rencontres régulières de bassins (sur des bases géographiques cohérentes), entre coordinateurs et coordinatrices UPE2A pour des échanges de pratiques entre pair·es ;
Mettre fin à l’opacité sur les ouvertures et les fermetures de dispositifs UPE2A, associer les personnels à la prise de décision ;
Plus de formateurs et de formatrices CASNAV, pour une présence sur le terrain renforcée en donnant la priorité au pédagogique avec de vrais disponibilités pour l’accompagnement des personnels ;
Avoir un protocole pour savoir qui contacter sur les questions pédagogiques, sur les questions administratives, sur les questions d’affectation ;
Harmoniser le fonctionnement national des CASNAV, questionner la pertinence du rattachement départemental à l’ASH 2 ;
Veiller à une communication respectueuse et des délais raisonnables ;
Savoir précisément qui remplit quelles enquêtes ;
Reconnaissance du travail en UPE2A
Disposer d’un temps de service pour l’information et la coordination avec les équipes des établissements ;
Égalité de traitement titulaires / contractuel·les, en particulier pour les rémunérations du type DELF ou pour le versement des IMP ; augmentation de la NBI
Stabiliser et titulariser les personnels contractuels sur les établissements ;
En finir avec l’itinérance, dans tous les cas, la limiter à 2 établissements maximum ;
Avoir des indemnités de déplacement conséquentes ;
Versement d’une prime PP pour les UPE2A NSA de lycée ;
Être inspecté·es par des inspecteurs et inspectrices connaissant les problématiques en UPE2A ;
Ne pas permettre à la hiérarchie de modifier (en ajoutant ou en enlevant des éléments) la lettre de mission, et supprimer cette lettre de mission, la circulaire de 2012 étant suffisante ;
La formation
Une vraie formation initiale et continue, en distinguant la certification FLS de la formation ;
Inviter les candidats et candidates à la certification à observer en priorité des classes ordinaires accueillant des élèves allophones.
Mercredi 20 février, des représentant·es de 10 collèges* de SQY et ses environs se sont réuni·es à Trappes afin d’échanger sur la lutte actuelle contre la réforme du « Choc des savoirs », pour davantage de dotation horaire globale, pour de meilleures conditions de travail pour les personnels et les élèves et de meilleurs salaires pour tous les personnels des établissements.
Nous rejetons le principe des groupes de niveaux qui stigmatisent les élèves, amputent les moyens utilisés pour les autres dispositifs, désorganisant la vie des établissements, sans parler de leur inefficacité pédagogique maintes fois démontrée.
Nous souhaitons amplifier et coordonner la lutte dès la rentrée et vous proposons deux rendez-vous :
– Participer au rassemblement initié par les syndicats du 78 devant la Direction académique de Guyancourt le mercredi 6 mars après-midi. Ce rassemblement pourra être couplé à une distribution de tracts près de la gare avec signature de le pétition intersyndicale, avec un blocage symbolique de la DASEN et une manifestation dans le centre de St Quentin
Le lendemain, jeudi 7 mars, nous vous proposons de participer à une grève de tous les établissements avec actions communes : préavis local envoyé par chaque établissement via une section syndicale, présence visible le matin devant chaque établissement puis regroupement départemental.
Nous avons dix jours pour convaincre les collègues et toucher les collèges pas encore mobilisés. Nous vous invitons à organiser rapidement une Heure mensuelle d’information syndicale où vous pouvez convier des représentant·es de nos collèges si nécessaire.
Nous lançons aussi cet appel aux parents et à leurs associations pour qu’elles soient pleinement parties prenantes de ces actions.
Nous allons solliciter également l’appui des élu·es.
Écrivez-nous pour vous associer à ce mouvement et être ajouté à notre liste d’échanges par mail.
SUD éducation appelle les personnels de l’Éducation nationale à se mettre massivement en grève et à participer aux mobilisations dans les départements !
En 2024, les droits des femmes sont loin d’être effectifs et sont de plus en plus menacés. Les nouvelles révélations de violences sexuelles et la défense des agresseurs par une partie du monde médiatique et politique montrent la nécessité de croire et de se mobiliser auprès des victimes encore et toujours. De même, le refus de la France d’inscrire le consentement dans la définition européenne du viol et les annonces du président qui souhaite “un réarmement démographique”, passant par un contrôle des corps et des utérus à des fins natalistes, montrent que les droits des femmes et des minorités de genre sont perpétuellement remis en question. Il reste encore beaucoup à gagner face au patriarcat.
Les luttes féministes ont permis de conquérir des droits. C’est pourquoi la journée du 8 mars ne se « fête » pas et n’est pas la « journée de la femme» mais bien celle de lutte pour les droits des femmes !
Violences sexistes et sexuelles : des chiffres qui ne faiblissent pas
Tous les jours, les femmes et les personnes discriminées par leur genre subissent des violences verbales, psychologiques, économiques, médicales, physiques ou sexuelles. Malgré ce qu’affirme le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti, le nombre de féminicides ne diminue pas en France puisque 134 femmes ont été assassinées en 2023. Les violences sexistes et sexuelles constituent des rappels constant à l’ordre patriarcal. Les chiffres parlent d’eux mêmes : une femme sur deux a déjà subi des violences sexuelles, 85% des personnes trans sont agressées au cours de leur vie, 75% des agressions islamophobes visent des femmes. Les femmes et minorités de genre qui sont la cible du racisme, du validisme, du classisme et des lgbtphobies sont encore plus vulnérables et exposées aux violences sexistes et sexuelles.
Ces violences sexistes et sexuelles s’exercent dans l’intimité, dans l’espace public mais aussi au travail et à l’école. Au moins 1 femme sur 5 affirme avoir subi des violences au travail. Ces violences comprennent insultes, discriminations, harcèlement, menaces, chantage, mais aussi les agressions physiques et sexuelles. L’employeur et les hiérarchies sont responsables de la prévention des violences sexistes et sexuelles, de la protection et de l’accompagnement des victimes comme l’indiquent notamment la circulaire du 9 mars 2018 ou l’accord Égalité entre les hommes et les femmes dans la Fonction publique. Cependant, les collègues qui dénoncent les violences subies ne bénéficient souvent ni de protection ni d’accompagnement convenables. Ces manquements constituent une violence institutionnelle qui accentue les risques psycho-sociaux qui pèsent sur les victimes. De même, la prise en charge des violences sexuelles dont sont victimes les élèves est rarement à la hauteur des enjeux. L’école ne peut et ne doit pas être le lieu où les élèves apprennent que les victimes ne sont pas crues et que les agresseurs sont protégés.
Les violences sexistes et sexuelles, quelque soit l’espace où elles s’exercent, sont dénoncées et font l’objet de mobilisations massives. Dans l’Éducation nationale et l’institution scolaire, l’omerta sur les violences sexistes et sexuelles doit être levée et les pouvoirs publics doivent mettre en place des mesures adéquates.
Éducation à la sexualité : un droit pour toutes et tous
Ces derniers mois, les attaques contre les projets d’éducation à la vie affective et sexuelle mis en place dans les établissements scolaires se sont multipliées en Belgique comme en France. « Parents vigilants”, « mamans louves » portent une véritable campagne de désinformation à destination de l’opinion publique, et font pression sur la communauté éducative…
Nous devons préserver ce droit et le faire connaître.
L’article L312-16 du Code de l’éducation en définit les enjeux et prescrit le nombre de séances qui doivent y être consacrées :
Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupes d’âge homogène. Ces séances présentent une vision égalitaire des relations entre les femmes et les hommes. Elles contribuent à l’apprentissage du respect dû au corps humain et sensibilisent aux violences sexistes ou sexuelles ainsi qu’aux mutilations sexuelles féminines. Elles peuvent associer les personnels contribuant à la mission de santé scolaire et des personnels des établissements mentionnés au premier alinéa de l’article L. 2212-4 du code de la santé publique ainsi que d’autres intervenants extérieurs conformément à l’article 9 du décret n° 85-924 du 30 août 1985 relatif aux établissements publics locaux d’enseignement. Des élèves formés par un organisme agréé par le ministère de la santé peuvent également y être associés.
… car il n’est pas respecté
Dans la réalité, ces séances sont très inégalement tenues sur le territoire. On attend les résultats effectifs de la proposition de l’ancien ministre de l’Éducation Ndiaye qui avait prévu de produire avec le Conseil supérieur des programmes, une proposition de programme pour chaque niveau d’enseignement, du CP à la terminale. Ces programmes d’éducation à la sexualité ne sont toujours pas publiés !
Le droit au congé menstruel
Avec un taux de féminisation de plus de 70 %, il est grand temps pour le ministère de l’Éducation Nationale, mais aussi pour l’Enseignement Supérieur, de prendre des mesures concrètes. L’invisibilisation au travail des douleurs menstruelles et de l’endométriose conduit à la normalisation des douleurs, à nous rendre silencieuses face à la douleur et à perpétuer le tabou des règles. Les douleurs menstruelles sont minimisées, invisibilisées ou considérées comme normales. Pourtant, elles pèsent sur la rémunération des personnes menstruées qui subissent le jour de carence lorsque la douleur les empêche d’aller travailler.
SUD éducation revendique le droit à prendre un congé menstruel sous la forme d’ASA , sans jour de carence, sans justificatif à fournir à l’administration, la reconnaissance de l’endométriose comme affection longue durée , la mise à disposition d’une salle de détente et des pauses adaptées aux besoins des personnes qui ont leurs règles, la mise à disposition de protections périodiques dans tous les établissements, un recrutement massif de médecins du travail, formé·es en santé au travail ;
le bénéfice de la visite médicale annuelle pour l’ensemble des personnels.
Mais attention, aux potentielles discriminations : le congé menstruel ne doit pas devenir, par un effet pervers, un frein à la carrière des femmes. Levons le tabou des règles pour améliorer les conditions de travail de tou·tes !
Le droit à l’IVG : un droit malmené par les pouvoirs publics
Partout dans le monde, le droit à l’avortement est attaqué par le système patriarcal. En France, même s’ il a été proposé d’inscrire le droit à l’avortement dans la constitution, ce droit effectif est malmené car les pouvoirs publics diminuent drastiquement les moyens : des centres IVG ferment, créant de grandes inégalités dans l’accès à l’IVG, des pilules abortives subissent des pénuries répétées.
Un droit menacé par la clause de conscience spécifique sur l’avortement
Il existe déjà une clause de conscience générale qui dit qu’un médecin a le droit de refuser des soins pour raisons professionnelles ou personnelles sauf en cas d’urgence ou d’ « humanité » mais il existe aussi une clause de conscience spécifique sur l’avortement instaurée par la loi de 1975 : l’article L2212-8 du Code de la Santé Publique stipule qu’« un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse, mais il doit informer, sans délai, l’intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention ” . L’IVG est un acte médical au même titre qu’un autre donc la clause de conscience spécifique n’a pas lieu d’être. Elle représente une discrimination dans l’accès aux actes médicaux et une stigmatisation par le corps médical.
Un droit menacé aussi par l’extrême droite
Par ailleurs, l’extrême droite menace partout les droits des femmes et minorités de genres traitant par exemple, l’IVG de « génocide anti-français » ou proposant même de le dérembourser. En 2022, le RN s’est opposé à l’allongement des délais pour avorter. Ces positions fémonationalistes instrumentalisent le féminisme à des fins électorales, homophobes, transphobes et racistes.
Il faut donc rester très vigilant⋅es et contrer ces manœuvres qui visent à cantonner les femmes à une fonction procréatrice et au service de leur famille.
L’école, lieu de construction du sexisme
Le dernier rapport du Haut Commissariat à l’égalité souligne que l’école est le lieu de cristallisation du sexisme en France. Une personne sur deux considère qu’en France les femmes et les hommes ne connaissent pas le même traitement. Les filles subissent des discriminations quotidiennes qui s’illustrent notamment dans le temps de parole qui leur est accordé (30% de moins que les garçons), le partage de l’espace ou encore l’orientation (74% des femmes déclarent ne jamais avoir envisagé leur carrière professionnelle dans les domaines techniques ou scientifiques). Ces inégalités et discriminations sont liées à des carences dans l’éducation. Le rapport souligne que les situations de sexisme ne sont pas prises en charge. L’enseignement à la vie sexuelle et affective n’est pas enseigné comme il le devrait également(2/3 des personnes interrogées n’ont jamais suivi une seule séance d’EVAS). Pour finir, les femmes et les minorités de genre restent sous-représentés dans les contenus scolaires. L’école joue donc un rôle central dans la perpétuation des inégalités et des discriminations dont les filles et les femmes.
Le rapport pointe également les injonctions vestimentaires dont sont victimes les jeunes filles à l’école.
Depuis la rentrée 2023, le port de l’abaya est interdit dans les écoles, transformant un peu plus les établissements publics d’éducation en lieux de répression et de discrimination sexiste et raciste. Cette interdiction s’inscrit dans la continuité des offensives racistes et islamophobes mises en place, sous-couvert de laïcité, depuis la loi de 2004.
Cette nouvelle restriction ouvre un peu plus la porte à l’intolérance et à l’arbitraire. Est-ce à l’institution scolaire de décider et de contrôler les tenues des filles et si une tenue est religieuse ou pas ? Un vêtement peut-il être une menace ? Comment faire la différence entre une robe longue autorisée et une robe longue interdite, si ce n’est en fonction de la personne qui la porte ? Le seul fait de se poser la question est une discrimination. Cette nouvelle injonction traduit une suspicion généralisée à l’égard des élèves musulman·es ou perçu·es comme tel·les. Imposer l’interdiction de l’abaya revient à réduire les élèves au silence, à refuser leur apparence, et leur appartenance culturelle. Refuser à des élèves d’assister à des cours à cause de leur tenue constitue une violation de leur droit à l’éducation.
Cette nouvelle mesure engendre des pratiques discriminatoires racistes, mais aussi sexistes. Les crispations sur les tenues vestimentaires à l’école concernent avant tout les filles, elles entravent leurs libertés. En décrétant comment les filles peuvent s’habiller, l’État véhicule des stéréotypes sexistes, racistes et coloniaux. Il faut apprendre aux filles que leur corps leur appartient et que leurs choix vestimentaires ne sont ni des menaces ni des invitations. Cette stigmatisation des filles et plus particulièrement des élèves musulman·es ou supposé·es musulman·es fait le jeu des discours islamophobes. Dans la tradition patriarcale, elle s’ajoute aux nombreuses prescriptions sexistes visant à contrôler le corps et les vêtements des filles et des femmes.
SUD éducation appelle à se mettre en grève le 8 mars et à participer massivement à toutes les initiatives et mobilisations.
SUD éducation revendique :
Une organisation du travail revue au prisme de la vie globale des agentes – notamment avec la tenue de réunions et d’instances d’établissements sur le temps de travail, et une réduction du temps de travail pour éviter les recours au temps partiel ;
Une revalorisation des salaires et des carrières pour les métiers féminisés en application de la loi « travail de valeur égale, salaire égal » et des moyens spécifiques pour mettre en œuvre des mesures immédiates de rattrapage salarial ;
l’application pleine et entière de la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique;
Le bénéfice systématique de la protection fonctionnelle par le protocole Égalité pour les femmes victimes de violences sexistes et sexuelles au travail et les violences conjugales avec, par ailleurs, l’abrogation du jour de carence pour toutes et tous;
La fin des injonctions sexistes et des violences racistes, sexistes, et lgbtphobes à l’encontre les élèves à l’école;
la mise à disposition de protections périodiques dans tous les établissements;
L’effectivité des séances d’éducation à la sexualité prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans le programme de ces séances d’une perspective non hétérocentrée et cisgenre, qui mette sur un pied d’égalité toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre ;
La suppression de la clause de conscience spécifique des professionnelles de santé et l’allongement des délais légaux pour avorter;
Des moyens financiers pour permettre l’accès à l’IVG sur tous les territoires et la garantie de la production des pilules abortives afin d’empêcher toute pénurie
La mise en œuvre d’un congé menstruel sous la forme d’ASA (Autorisation Spéciale d’Absence), à raison de vingt jours par an sans justificatif, et sera sans jour de carence ni délai.
La reconnaissance de l’endométriose comme affection longue durée en tant qu’ALD 30 (prise en charge à 100 % des soins conventionnés et des déplacements sans avance de frais, congés maladies sans jour de carence, aménagement du temps de travail…)
Après avoir annoncé une augmentation du budget de l’Éducation nationale qu’il qualifiait d’”historique” pour mettre en œuvre ses réformes, Attal acte des coupes budgétaires colossales pour le budget 2024.
Le décret annulant 10 milliards de dépenses prévoit une véritable saignée dans notre ministère avec 692 millions d’euros à rendre. Cela représente une baisse de 2 620 postes d’enseignant·es dans le 1er degré public, de 1 740 dans le second degré et de plus de 4 500 postes d’AED et AESH.
Les ministères de l’Intérieur ou de la Défense sont bien moins impactés que l’Éducation nationale qui, avec l’Enseignement Supérieur et la Recherche, l’aide au logement ou encore l’Écologie par les coupes budgétaires.
Pour SUD éducation, ces coupes budgétaires importantes marquent en effet l’arrêt de la mise en œuvre des groupes de niveaux ou de la classe préparatoire à la seconde et par conséquent de la réforme du collège.
Le service public d’éducation a besoin d’un investissement massif pour recruter davantage de personnels afin de baisser le nombre d’élèves par classe, mais aussi pour mieux les former afin de répondre au défi de l’hétérogénéité des classes. Or, le gouvernement a acté le renoncement à une école qui prépare la société de demain : il renonce à recruter plus d’enseignant·es et d’AESH pour mieux accompagner les élèves en situation de handicap dans le cadre de l’école inclusive, il renonce à la rénovation thermique des écoles, ainsi 500 millions du crédit du plan d’accompagnement à la transition écologique sont annulés, il a acté le démantèlement de l’éducation prioritaire.
Ces annulations de crédit laissent craindre une dégradation supplémentaire des conditions de travail des personnels et des conditions d’étude des élèves. Les fortes mobilisations des personnels avaient mis au jour la faiblesse des rémunérations dans l’Éducation nationale et la nécessité d’une vraie revalorisation salariale. Or, le ministre de la Fonction publique annonce une année sans augmentation de salaire pour toute la Fonction publique. Le gouvernement Macron-Attal mène une offensive contre les services publics et ses agent·es, à nous de nous mobiliser pour arracher des victoires.
SUD éducation appelle l’ensemble des personnels à se mettre en grève le 19 mars à l’appel de l’Intersyndicale Fonction publique et de mettre en débat dans les Assemblées générales la reconduction de la grève.
SNU : c’est reparti pour la généralisation ! Les premiers stages dans le cadre du Service national universel datent de 2019. C’est aussi à ce moment-là que le Collectif national Non au SNU ! a été créé. Au fil de ces cinq années, nous avons entendu maintes annonces de sa généralisation. Et autant de reculs, pour des raisons diverses : déclarations de posture sans préparation, réserves ou désaccords d’entités censées le prendre ne charge, critiques sur les expériences menées annuellement, et aussi, bien entendu, refus des organisations syndicales des travailleurs et travailleuses directement concernées, refus de la jeunesse directement concernée et de ses organisations. Ainsi, il y a moins d’un an, Macron annonçait renoncer à cette généralisation. C’était le résultat des mouvements sociaux alors en cours dans le pays. C’est également dans ce contexte que le refus du SNU s’est considérablement élargi et manifesté à l’encontre de la caravane de propagande organisée au printemps 2023 par le gouvernement. Aujourd’hui, le rapport de force n’est plus celui du premier semestre 2023. Les réactionnaires reviennent à la charge. Le 6 janvier, le président de la République a parlé de « généralisation du SNU en [classe de] Seconde » ; le 30 janvier, le Premier ministre le 30 janvier précisait « en 2026 ».
Nous sommes toujours opposé∙es au SNU qui est une opération de soumission de la jeunesse, constitue une remise en cause des droits des travailleurs et travailleuses, représente des dépenses considérables et est en lien avec un renforcement de la militarisation. Ce sont les fondements du Collectif Non au SNU ! Des organisations syndicales de l’Education nationale expliquent que la généralisation du SNU représente au moins 50 000 postes d’enseignant∙es et un million d’heures de cours perdues
Le SNU s’inscrit dans un projet réactionnaire global
L’infâme loi dite « sur l’immigration », les violences policières, le productivisme qui détruit l’environnement, la volonté d’imposer l’uniforme à l’école, les appels incessants aux « réarmements », entrent dans ce cadre. Sans doute faut-il une riposte unitaire pour imposer d’autres choix : le collectif Non au SNU ! est disponible pour cela.
Dotations insuffisantes, fermetures de classes et de postes, Choc des savoirs’, groupes de niveau, tri social des élèves, Casse du lycée professionnel !
Contre les mesures gouvernementales, défendons une école publique de qualité, avec les moyens nécessaires et de meilleures conditions de travail pour toutes et pour tous !
Rendez-vous à Limay le mardi 27 février pour échanger, mobiliser et gagner !
Cette fin de premier trimestre nous permet de dresser un constat alarmant du manque de moyens alloués par notre institution à l’inclusion dans notre département, manque de moyens qui génère des situations de tension extrême pour les élèves, les enseignant.e.s et les AESH dans les classes.
Dans de nombreuses écoles élémentaires et maternelles, nombreux.ses sont les élèves handicapé.e.s qui ne bénéficient pas du tout de l’aide d’un.e Accompagnant.e.s aux Élèves en Situation de Handicap (AESH) à laquelle ils/elles ont le droit. Le nombre affiché d’enfants en bénéficiant est par ailleurs à prendre avec des pincettes, puisque dans de trop nombreux cas, toutes les heures notifiées par la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées (MDPH) ne sont pas honorées.
Pour exemple dans la ville des Mureaux, pourtant labellisée « cité éducative » et dont les écoles et collèges font parties de réseaux d’éducation prioritaire, certaines écoles comptent jusqu’à 5 ou 6 élèves avec des notifications MDPH mais sans aucune AESH, sans compter plusieurs élèves dont les heures notifiées ne sont que partiellement pourvues. Sur une seule école de cette commune, il est donc possible de compter jusqu’à 70h (par semaine) notifiées par la MDPH mais non pourvues, soit au moins 4 AESH qui devraient être recrutées mais ne le sont pas. L’éducation et la lutte contre les inégalités scolaires et sociales ne sont manifestement pas réellement prioritaires et cette situation est de plus représentative de nombreuses communes et établissements du département.
Ces situations, générées par les défaillances institutionnelles et le manque d’investissement gouvernemental dans l’éducation, portent atteinte aux droits et à la scolarité des élèves et vont jusqu’à mettre en péril la santé physique et mentale de nos collègues.
Sud éducation 78 dénonce les pratiques ministérielles et académiques visant à se cacher derrière les problématiques de recrutement des personnels afin de ne pas agir pour la progression des élèves handicapé.es. Les nombreuses mobilisations des AESH ont montré que rendre ces métiers attractifs ne tient qu’à l’augmentation immédiate des salaires et à la création d’un réel statut reconnaissant l’expertise et le droit à la formation des collègues AESH ainsi qu’à la fin des PIAL. Permettre pour de bon la scolarisation de tou-tes les élèves à l’école relève donc de la seule responsabilité du rectorat et du ministère.
En plus du manque d’AESH, nous rappelons que ces situations catastrophiques relèvent aussi d’un manque de moyens et de personnel global :
Maitres.ses spécialisé.e.s, psychologues, assistant.e.s sociales, infirmier.e.s et médecins scolaires (existent-ils/elles encore ?) sont chaque année moins nombreux.ses et doivent couvrir des secteurs comprenant souvent plus de 1500 élèves !
Aucun poste d’éducateur.trice spécialisé.e, de psychomotricien.ne ou encore d’orthophoniste n’ont été créés pour garantir une réelle inclusion des élèves handicapé.e.s.
Dans des écoles déjà en manque criant de salles libres, aucun budget supplémentaire n’a été alloué aux mairies pour la construction de locaux supplémentaires indispensables à la mise en place d’espaces calmes et de travail en petits groupes.
Sud éducation 78 appelle les personnels et les usager.e.s du service public à faire remonter systématiquement les situations de tension et de mal-être via le Registre Santé et Sécurité au Travail pour mettre le rectorat et le ministère face à leurs responsabilités. Les services de l’académie et de l’État doivent agir pour tenir leurs engagements auprès des élèves, des personnels et de la société.
Nous appelons également nos collègues à ne pas rester isolé.e.s dans ces situations et à nous rejoindre pour construire une réponse et une mobilisation collective face au manque de moyens qui rend chaque jour notre engagement au service des enfants plus difficile à accomplir.
Restée à peine un mois à la tête d’un ministère au périmètre démesurément élargi, Amélie Oudéa-Castéra a finalement été remerciée avant la fin de sa période d’essai, découvrant la précarité que connaissent bien trop de personnels de l’éducation.
Engluée dans les polémiques et décriée par l’ensemble de la communauté éducative, son passage aura été aussi rapide que remarqué tant elle s’est faite l’incarnation d’un séparatisme social, celui de l’entre-soi des ultra-riches, qui scolarisent leurs enfants dans les mêmes écoles privées arrosées d’argent public.
Son départ, attendu et réclamé par des centaines de milliers de grévistes, est un soulagement pour toutes celles et ceux qui croient en l’école publique. Mais sa disgrâce n’apaisera pas les personnels, qui se battent contre une politique éducative de tri social. La quasi-unanimité exprimée encore aujourd’hui en Conseil supérieur de l’éducation contre les mesures du “choc des savoirs”, dont la mise en place de groupes de niveau en collège, est révélatrice de l’opposition massive aux réformes passéistes imposées de manière autoritaire.
Les personnels attendent maintenant des actes forts : de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail, un vrai statut pour les personnels AESH et l’abandon des mesures du “choc des savoirs”.
SUD éducation se trouvera aux côtés des personnels qui refusent de trier les élèves et se mobilisent pour défendre l’école publique.
La journée du 1er février est une réussite : avec plus d’un personnel sur deux en grève aujourd’hui et des manifestations fournies et combatives, la ministre Oudéa-Castéra doit accéder aux revendications de la profession.
Le ministère ne peut s’entêter dans sa politique antisociale contre les personnels et le service public d’éducation. Les conditions d’études des élèves et les conditions de travail des personnels sont dégradées par les réformes successives et le manque chronique de moyens. Le mépris de classe de la ministre a mis le feu aux poudres : les personnels exigent des augmentations immédiates de salaires, des moyens conséquents pour une école pour tou·tes et pour l’éducation prioritaire, un statut pour les AESH et l’abandon de la réforme “choc des savoirs” et de la réforme de la voie professionnelle.
Les personnels se sont massivement réunis en Assemblée Générale pour débattre des revendications et de la poursuite de la mobilisation. Dans certains départements, les personnels ont décidé de reconduire la grève dès la semaine prochaine. SUD éducation appelle les personnels à se mettre en grève le mardi 6 février et à débattre dès aujourd’hui de la reconduction.
La ministre n’a aucune légitimité, elle doit satisfaire immédiatement nos revendications pour nos salaires et le service public d’éducation
On peut gagner, mobilisons-nous pour arracher des victoires !.
Le communiqué de SUD éducation
Le tract à diffuser !
Les outils pour se mobiliser
Le cahier de slogan pour les manifestations et rassemblements
Comment débattre de la mobilisation et de ses suites ?