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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Horse et Ampère sont dans un bateau…

C’est encore par la presse que nous avons appris que Luca De Meo, le Directeur Général de Renault, et Thierry Pieton, son nouveau Directeur Financier, avaient rencontré fin mars des « analystes financiers » pour faire le point sur un projet de découpage de Renault en plusieurs entités.

Vendredi 8 avril lors du All-Staff Meeting de l’Ingénierie, son Directeur, Gilles Le Borgne, interpellé sur ce projet de scission par un élu SUD, a déclaré qu’il était «  trop tôt pour en parler » car il s’agirait d’une « étude exploratoire ».

Pourtant la presse fait référence à une possible mise en bourse dès 2023 d’une entité regroupant les activités Electriques et Mobilize (qui porterait le nom de « Ampère » ou « New Mobility » selon l’agence de presse Bloomberg) et à un transfert des activités Thermiques et Hybrides dans une joint-venture (nommée « Horse ») où Renault serait minoritaire.

«  Plusieurs groupes de travail, épaulés par des consultants, planchent activement sur la création de deux structures juridiques distinctes – nom de code “Ampère” pour les actifs électriques et “Horse” (clin d’oeil à l’unité traditionnelle de puissance du cheval-vapeur) pour les actifs thermiques et hybrides », Reuters 7 avril 2022.

« Luca De Meo, le directeur général de l’entreprise, a confirmé que le projet est bien à l’étude, lors de la cérémonie de remise de son prix de « L’Homme de l’année » décerné le 12 avril par Le Journal de l’Automobile. L’idée est de conserver le Groupe Renault en tant que holding cotée et de créer deux filiales. L’une centrée sur la France, et éventuellement cotée à part, regrouperait l’ensemble de la chaîne de valeur des activités électriques, l’autre rassemblerait à l’étranger les activités thermiques et s’adosserait à un partenaire industriel, de long terme, lequel pourrait devenir majoritaire. » Le Monde du 21 avril 2022.

D’après la CGT de Renault Lardy : «  Ampère pourrait regrouper, dès fin 2022, les salariés de l’ingénierie travaillant sur les plateformes véhicules électriques et sur l’électronique véhicule (hardware et software) : elle pourrait compter dès son lancement 3000 salariés. Horse regrouperait dans un premier temps les usines à l’étranger (et une partie de Cléon ?) et Renault rechercherait un « partenaire » (fonds d’investissement ou autre constructeur) qui prendrait des parts majoritaires. Les salariés de la Mécanique pourraient rester dans un premier temps dans Renault Group avant d’être scissionnés en 2024 dans Ampère ou Horse en fonction de leur activité. » (Tract CGT Renault Lardy du 12 avril 2022)

Un démantèlement aux conséquences énormes pour les salariés

En cas de scission, les accords d’entreprise qui déterminent les droits des salariés (emploi, salaires, temps de travail, mutuelle…) seraient entièrement revus au moment de leur transfert dans ces nouvelles entités, comme c’est le cas pour les salariés de Renault Douai, Maubeuge et Ruitz transférés dans la filiale Renault Electricity, ou pour les salariés de la maintenance des moyens d’essai de l’Ingénierie qui ont été transférés chez P2M en utilisant l’article le L1224-1 du Code du travail.

La mise en bourse de « Renault new mobility » et la vente de ses activités Thermiques et Hybrides permettraient à Renault d’obtenir du cash. Mais quel sera avenir pour les salariés qui travaillent sur le Thermique ou l’Hybride alors que, selon la presse, Horse serait délocalisée hors de France ? Quelles seront les possibilités de reconversion vers Ampère lorsque leur travail sera terminé et que la branche sera coupée ? Quel avenir pour les sites d’Aubevoye et de Lardy ?

Horse « basée à l’étranger, pourrait conclure un ou des partenariats extérieurs », Reuters 7 avril 2022.

Pour en savoir plus sur ces projets et pour obtenir des garanties afin que cette scission ne conduise pas à rabaisser nos droits, à imposer des transferts de salariés dans d’autres sociétés ou filiales et à réduire encore davantage les emplois, il faudra que les salariés prennent leurs affaires en main et se mobilisent.

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Sud Renault Guyancourt : non au démantèlement du Technocentre

Jeudi 14 avril 2022, la direction de l’établissement Renault Guyancourt/Aubevoye a convoqué une réunion extraordinaire du Comité Social et Economique pour informer et consulter les élus du personnel sur son projet de cession du Technocentre qu’elle a nommé « Campus ».

L’immobilier du Technocentre appartient aujourd’hui à la Société Civile Immobilière (SCI) « Plateau de Guyancourt », filiale à 100% du Groupe, qui loue le site à Renault. Le projet présenté à ce CSE consiste à la cession par Renault de ses parts dans cette SCI d’ici la fin 2022. Renault conclura alors un bail de 18 ans (+9 ans renouvelables) avec les nouveaux propriétaires du Technocentre.

L’objectif de la direction de Renault est d’occuper seulement 76% des surfaces actuelles du Technocentre. Renault abandonnera le Gradient en juin 2023, l’Avancée (hors Design, ateliers et étages 2B/4B et 2C/4C) en décembre 2023, Astéria et Pluton fin 2024.

D’autres sociétés occuperont les surfaces libérées, ce qui pose un certain de problèmes : confidentialité des études et prototypes Renault, gestion des espaces communs (Amphi Georges Besse, Hall de la Ruche, Parkings, réfectoires, accueil…), partage des responsabilités entre propriétaire et locataires… Les restaurants seront mutualisés. Le bailleur aura la responsabilité de la Centrale Fluides et Energies, du bâtiment Odyssée et du PLE (Haute tension).

Déclaration SUD sur le projet de cession de l’immobilier du Technocentre et de son exploitation en mode Campus

Pour les élu-e-s SUD, le projet exposé est clairement fondé sur des arguments économiques que nous ne maitrisons pas puisque le projet n’est pas réellement chiffré dans la présentation.

Mais ce projet nous interpelle sur plusieurs aspects. En effet il interroge sur l’avenir même du site TCR en tant que site Renault. Nous avons la conviction que ce découpage va permettre d’accompagner et même faciliter un découpage et une fin progressive de nos activités sur le site.

Cette optimisation à des fins économiques, nous laisse craindre une complexification de l’organisation au quotidien pour les résidents par une dispersion des responsabilités et de multiples évolutions des processus de résolution des incidents (accidents du travail, organisation des cantines, Fuites, ascenseurs, …) qui touchent directement des problèmes d’hygiène et sécurité au travail.

Pendant toute la période de mise en place du découpage du site en plusieurs zones distinctes, nous pressentons une forte désorganisation de la vie des résidents lors des travaux multiples de découpage concret du site (mise ne place de barrière, fermeture de route, de porte d’accès, …).

Pour ces raisons les élu-e-s SUD voterons CONTRE ce projet [1].

Questions des élus SUD

Services généraux :
SUD attire l’attention sur le point suivant : La gestion et l’entretien des parties communes comme les voiries et parking seront du ressort du bailleur (Autres surfaces communes » en p.8 de la présentation). Actuellement, si une anomalie ou situation dangereuse est observée, le salarié Renault est en contact direct avec le service concerné. De plus, pour obtenir sa « ristourne CRAMIF », la direction s’enorgueillit chaque année de réaliser différents travaux d’amélioration dans le but de réduire les risques d’accidents du travail ou de trajet.
Cependant, à l’avenir, ce sera au bailleur de réaliser ces travaux. Le but du bailleur étant de rentabiliser au maximum son investissement pour verser un maximum de dividendes, nous pensons qu’il sera beaucoup plus réticent que Renault pour faire les travaux de sécurisation et d’amélioration. De ce fait, nous redoutons l’augmentation d’Accidents du Travail dus au bâti, voies d’accès etc…
Par ailleurs, cela fait un intermédiaire entre le salarié présent sur le site et l’entité en charge des travaux d’amélioration.
1) Que deviendront les salariés du service Immobilier et services généraux ?

Activités syndicales :
2) Les locaux syndicaux des OS Renault ne figurent pas en page 8 de la présentation. Seront-ils toujours inclus dans le bail à long terme Renault ?
3) Lorsque d’autres entreprises seront présentes sur le site et partageront avec les salariés RSA des locaux communs comme La Ruche et les Self, les organisations syndicales de ces autres sociétés pourront-elles exercer leurs activités telles diffusions de tracts, enquêtes etc sans risque d’intervention de la sécurité ?
4) Les OS des autres sociétés présentes sur le « campus » disposeront-elles de locaux syndicaux ?

  • Dans l’affirmative, à quel endroit ?
  • Comme pour les OS Renault, à l’extérieur ? Dans l’affirmative, où ?
  • Est-il prévu de partager les locaux syndicaux actuels suivant le même prorata que celui de l’occupation du « campus » ?
    5) Les OS des autres sociétés présentes sur le « campus » disposeront-elles de panneaux syndicaux ?

Confidentialité :
6) Il a été affirmé que l’accès à tous les bâtiments occupés par des salariés Renault serait sécurisé par badges. Cependant, la confidentialité concerne également les nombreux véhicules en cours de développement qui circuleront et se gareront sur les parties communes comme c’est le cas actuellement. Quid de la confidentialité autour de ces véhicules ? (photos et autres risques).

Labos :
7) Lors du CSSCT du 11/04/22, il a été affirmé par la direction que Renault sous-louerait certaines zones du Labo à la société Perkins-Elmer. Est-ce vraiment légal ?

Eco-fourre-tout :
8) Il s’agirait pour la direction de « développer un éco-système sur le site en mode campus ». Que veut dire le terme « éco-système » ? ECO comme ECOnomique ou comme ECOlogique ?

Notes

[1] L’ensemble des élus du personnel, tous syndicats confondus, a voté contre le projet Campus.

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Sud Renault Guyancourt : visionnez le débat avec Danièle Linhart

Mardi 5 avril 2022, Danièle Linhart était au Technocentre dans les locaux du syndicat SUD.

Vous pouvez voir ou revoir l’intégralité de sa conférence et du débat qui a suivi, un moment d’échange passionnant qui permet de prendre du recul sur ce que nous vivons dans l’entreprise.

Après une courte introduction permettant de planter le décor des modes d’organisation du travail et de management chez Renault, la directrice de recherche émérite au CNRS a développé les thèmes qui sont le fil conducteur de ses recherches : évolution du taylorisme vers des nouvelles méthodes de management qui nient le statut de professionnel du salarié, jusqu’à l’« entreprise libérée » derrière laquelle se cache toujours le lien de subordination du salarié à son employeur.

Aucun discours académique ni jargonnant de la part de la sociologue, mais une conférence vivante, illustrée par les nombreuses expériences de Danièle Linhart au sein des grandes entreprises. Le débat qui a suivi a permis un échange avec des salariés du Technocentre qui vivent au quotidien ces nouvelles formes d’organisation et de management.

Bref, un débat passionnant qui a permis de prendre du recul. Et une réflexion que chacun peut prolonger en lisant le dernier livre de Danièle Linhart, « L’insoutenable subordination des salariés ».

0:00:16 Introduction de Joseph de SUD Renault Guyancourt
0:09:43 Exposé de Danièle Linhart
1:04:25 Débat

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À Renault, Télétravail : gare aux pick-pockets

Le dispositif de décompte des jours variables de télétravail a été mis en service avec retard. Mais les salariés ont découvert que leur « pocket » de 15 ou 35 jours de télétravail complémentaires avait été débitée de façon rétroactive…

Depuis la semaine dernière, de nombreux salariés ont découvert dans l’Intranet Renault le compteur correspondant à leur « pocket » de 35 ou 15 jours variables de télétravail [1]. Ce compteur apparait dans l’onglet « Solde » du « Planning & Congés » de « mavie@renault » sous l’intitulé « Jrs variables télétravail ».

La mise en place de ce compteur initialement prévu en septembre 2021 arrive avec retard. Et il a été effectué sans aucune information des RH auprès des salariés et de la hiérarchie. Il a également été débité de façon rétroactive.

Lors du CSE du 24 février, une question relative à cette mise en place avait été posée. La direction avait répondu aux représentants du personnel que la « pocket » n’était pas encore prête à être activée, sans donner de date d’application.

Il n’était alors nullement question de rétro-activation. Au contraire, la direction s’était engagée à ce que les jours pris pendant la période de télétravail renforcé, qui a pris fin le 4 février, ne soient pas décomptés de cette enveloppe.

L’actu’paie de janvier 2022 précise bien que :

  • « Si mon activité est télétravaillable, je dois prolonger un rythme de télétravail renforcé au moins jusqu’au 4 février 2022 inclus ».
  • « Je saisie ces jours de télétravail complémentaires dans l’application Planning&Congés de mavie@renault. »
  • « Ces jours ne sont pas décomptés de ma pocket liée au dispositif de travail hybride. »

Or la « pocket » de nombreux salariés a été débitée par des jours de télétravail pris non seulement avant la mise en place de ce dispositif dans « mavie@renault », mais également pendant la période de télétravail renforcé.

Les élus SUD ont signalé le problème à la direction, notamment lors de la réunion extraordinaire de la commission de proximité n°8 du 18 mars. Celle-ci a semblé le découvrir.

Les élus SUD ont également écrit à la direction de l’établissement pour lui demander de remettre les « pockets » à 35 ou 15 jours selon les cas, ainsi qu’une communication officielle en bonne et due forme. Celle-ci a répondu qu’elle allait « documenter la réponse détaillée ». Affaire à suivre…

Notes

[1] Selon l’Accord relatif aux nouveaux modes de travail du 10 juin 2021, les salariés qui peuvent faire du télétravail disposent d’une enveloppe de 35 jours de télétravail complémentaires maximum par année civile (enveloppe cumulable avec les formules de 2 ou 3 jours de TT par semaine), qui peuvent être positionnés en journée ou en demi-journée. Ceux dont l’activité n’est pas télétravaillable disposent d’une enveloppe de 15 jours par an.

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5 avril Sud Renault Guyancourt – Conférence/débat avec Daniele Linhart


Mardi 5 avril 2022 à 12h, Daniele Linhart sera au Technocentre. La sociologue et directrice de recherche émérite au CNRS y débattra des derniers modes d’organisation du travail et de management que les salariés de Renault connaissent bien. Venez nombreux !

Mardi 5 avril, venez débattre avec Danièle Linhart autour de son dernier livre « L’insoutenable subordination des salariés »

Nous sommes tous impactés par les changements profonds impulsés à marche forcée par l’entreprise, de plus en plus souvent et violemment : volonté d’étendre à toute l’entreprise un mode de fonctionnement façon start-up et des méthodes de travail « agiles », bureaux partagés, télétravail, évaluation des salariés sur leurs comportements professionnels, réorganisations permanentes… alors que le groupe Renault se dote d’une nouvelle « raison d’être ».

Pour mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent tout cela, vous êtes invités à participer à cette conférence qui sera suivie d’un débat avec les salariés.

Sociologue et directrice de recherche émérite au CNRS, Danièle Linhart est l’auteure de nombreux ouvrages, seule ou en collaboration. Ce qui fait d’elle une spécialiste reconnue du monde du travail. Depuis de nombreuses années, elle étudie, dans le cadre de ses travaux de recherche, les évolutions du travail dans les entreprises, les stratégies managériales et les nouvelles formes de mobilisation des salariés.
 

Mardi 5 avril 2022 à 12h

Conférence/débat avec

Daniele Linhart

dans les locaux du syndicat SUD

au Technocentre

Son dernier livre, paru en 2021, est une lecture sociologique des innovations managériales en cours, qui tendent à faire oublier les véritables objectifs des employeurs : continuer à mettre en œuvre la subordination des salariés, seule garantie de leur exploitation « légitime ».

« Les salariés sont pris dans un dilemme qui les met en grande vulnérabilité. Au-delà du besoin financier qui les tient, et malgré les contraintes permanentes qu’impose la subordination inscrite dans leur statut, ils ont pour leur travail de réelles aspirations en termes de sens, d’utilité sociale, d’identité professionnelle et citoyenne.

Cette situation permet aux directions d’entreprise d’asseoir et de pérenniser leur emprise sur leurs salariés, de façon de plus en plus savante et sophistiquée. En stimulant et exacerbant les désirs qui sous-tendent leur rapport au travail, elles parviennent à imposer de nouvelles méthodes d’organisation et d’implication des salariés, toujours plus déstabilisantes et délétères. » (extrait de la quatrième de couverture).

Ne ratez pas cette occasion unique d’échanger !

Rendez-vous mardi 5 avril à 12h au Technocentre,
dans les locaux du syndicat SUD (bâtiment Logistique, porte 1, 1er étage), buffet sur place.

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Automobile

Renault – Qualiopi, la muse des subventions publiques


Renault renforce son règlement intérieur sur les formations afin d’obtenir la certification Qualiopi qui permet de les faire subventionner par des fonds publics. Qualiopi vient du nom Calliope, la muse de l’éloquence en Grèce. En France, c’est surtout celle des subventions publiques.

Déclaration des élus SUD au CSE du 24 février 2022

Information et consultation du CSE de Guyancourt sur le projet de modifications du Règlement Intérieur de l’établissement de Guyancourt :

La direction modifie le règlement intérieur de l’établissement de Guyancourt pour y annexer une règlementation des formations organisées en France par Renault.

Cette modification ne doit rien au hasard. Elle s’inscrit dans le cadre de la certification QUALIOPI qui est devenue obligatoire à partir du 1er janvier 2022 pour bénéficier de fonds publics. Cette modification du règlement a donc pour but principal une prise en charge des formations par des financements publics ou mutualisés. SUD dénonce cette chasse systématique aux fonds publics, aux exonérations fiscales et de cotisations sociales, qui sont au final financées par les impôts et les cotisations des salariés.

A ce sujet, SUD souhaite connaitre le montant des subventions versées au titre des formations organisées par Renault en 2021, et la prévision pour celles de 2022.

D’autre part, le règlement « Renault organisme de formation » annexé au règlement intérieur de l’établissement encadre le respect des horaires (Article 3.1), ainsi que les absences, retards ou départs anticipés aux formations. L’article 3.2 stipule qu’« En cas d’absence, les stagiaires doivent informer l’organisme de formation et indiquer la durée de l’absence prévue afin que le formateur ou l’organisme de formation puisse statuer sur la possibilité de suivre ou non la formation. En cas de départ avant l’horaire prévu de fin de formation, le stagiaire doit avertir le formateur ou l’organisme de formation afin d’autoriser (ou non) cette absence et permettre la validation (ou non) de l’action de formation. »

Cet article donne beaucoup de pouvoir au formateur, qui ne partage pas les mêmes contraintes et objectifs que le salarié en formation. Le salarié peut être mis dans une situation d’urgence et ne pas pouvoir prévenir le formateur de son absence, qui doit alors faire preuve de tolérance.

Pour assurer un fort taux de présentéisme, le salarié doit avoir du temps libéré pour se former, être soustrait aux injonctions et aux urgences du travail pendant sa formation, et avoir une adaptation de sa charge de travail lui permettant de se former.

Renforcer le présentéisme aux formations, c’est aussi dispenser des formations intéressantes, menées avec pédagogie et qualifiantes, permettant notamment d’assurer une réelle reconversion.

Pour les salariés dont les postes sont supprimés, les RH doivent contacter les salariés et leur proposer des formations de reconversion, ce qui n’est pas le cas. Ces formations doivent s’inscrire dans un réel parcours de reclassement interne, c’est-à-dire avec l’assurance d’occuper un poste à l’issue de cette formation et de conserver son emploi dans l’entreprise.

Les élus SUD s’abstiendront sur cette modification du règlement intérieur.

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Renault et ses sous-traitants [Podcast]


Le 12 janvier 2022, les salariés de la SAM manifestaient devant le ministère de l’économie à Paris. Jérôme, délégué syndical SUD à Renault Guyancourt, était présent. Interviewé par Fréquence Paris Plurielle, il explique la politique de Renault vis-vis de ses sous-traitants.

La Société Aveyronnaise de Métallurgie, la SAM, emploie 350 personnes près de Decazeville, dans l’Aveyron. Le 26 novembre 2021, le tribunal de commerce de Toulouse ordonnait la liquidation judiciaire et la cessation d’activité immédiate de cet équipementier automobile. Un de plus dans une liste qui ne cesse de s’allonger.

« Ayant pris acte de la position de Renault », qui a refusé de soutenir l’unique projet de reprise, le tribunal « met fin (…) à la poursuite d’activité autorisée jusqu’au 10 décembre 2021, dans le cadre de la liquidation judiciaire », écrit-il dans son jugement.

Depuis des mois, les salariés de la SAM se battent pour conserver leur emploi en trouvant un repreneur, et obtenir de meilleures primes de licenciement. Le 12 janvier 2022, plus d’une centaine d’entre eux ont fait le voyage en car jusqu’à Paris pour manifester devant le ministère de l’Économie et des Finances à Bercy.

Jérôme, délégué SUD à Renault Guyancourt, était là pour les soutenir. Interviewé par Fréquence Paris Plurielle, il décrit les relations de Renault avec ses fournisseurs. Jérôme travaille à la direction de la Qualité Fournisseur et il connait bien le sujet.


A écouter en podcast


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Renault – Bureaux partagés : « dura flex, sed lex »

La direction déroule son programme re-TCR à marche forcée, malgré les alertes et les votes « contre » des élus du personnel en CSE. Ce programme prévoit le passage en bureaux partagés de tous les plateaux tertiaires de la Ruche au Technocentre.

Dura flex, sed lex : « le flex-office c’est dur, mais c’est la loi »

Information et consultation du CSE de Guyancourt sur le projet de déroulement global du Programme Re-tcr et sur le projet de référentiel d’implantation – Déclaration des élus SUD au CSE du 24 février 2022 :

Les ajustements au nouveau référentiel d’implantation présentés ce jour en CSE sont loin d’apporter les réponses satisfaisantes aux problèmes de condition de travail posés par les bureaux partagés.

Le nombre de postes de travail est insuffisant, particulièrement les jours de grande affluence au Technocentre comme le mardi.

La direction prévoit 12 000 résidents potentiels au Technocentre, avec les salariés qui reviennent du Connect et du Plessis. Les stagiaires ne sont pas compris dans cette évaluation. Ils doivent pourtant avoir un poste de travail lorsqu’ils sont présents sur site. D’autre part, le nombre de prestataires présents sur site peut aussi varier selon le nombre et les phases projets.

Sur les plateaux où des bureaux partagés sont déjà mis en place, on observe de nombreux problèmes.

Les espaces collaboratifs sont sous-occupés, tandis que les espace de concentration appelés « Library » sont surchargés.

Il n’y a pas de repère permettant d’identifier les zones affectées aux équipes. La question de l’identification des chargés d’évacuation et des secouristes reste toujours sans réponse.

Il n’est pas prévu de systématiser les écrans déportés aux postes de travail (hors concepteurs). Ce ne sont pas des « écrans de confort » comme il est écrit dans la présentation de la direction, mais des outils de travail qui permettent de combattre les Troubles MusculoSqueletiques (TMS).

Pour lutter contre le bruit, la solution ne peut pas être de distribuer des casques actifs qui sont pénibles à porter sur un temps long, et ont pour effet d’augmenter au final le niveau sonore global.

Ce référentiel n’est pas adapté aux salariés en situation de handicap, notamment pour les salariés en fauteuil roulant. La moquette rend leurs déplacements difficiles. Dans les nouveaux bureaux, toutes les tables sont des tables hautes ou des tables semi-debout dans les espaces de travail partagés (factory). Quant aux espaces dits « cabines téléphoniques », il faut d’abord enlever la chaise haute pour y rentrer, et ensuite il est impossible d’y travailler correctement.

Nous avons été choqués par la réaction du directeur du programme re-TCR lors de ce CSE disant qu’il ne fallait pas tout « niveler par le bas » en s’adaptant aux collègues qui ont un fauteuil roulant.

Par ailleurs, la certification Well prévue pour le e-TCR ne semble pas prévue pour le re-TCR. Dans la présentation d’aujourd’hui, il est également mentionné une rénovation du Labo, mais sans plus de précision.

La mode des flex-office permet aux employeurs de faire des économies au détriment des conditions de travail des salariés. Les bureaux partagés entrainent une déshumanisation au travail, la perte de liens sociaux, le risque d’isolement et sont une source supplémentaire de risques psycho-sociaux.

C’est pourquoi les élus SUD voteront contre le déroulement du Programme Re-tcr et le référentiel d’implantation [1].

Notes

[1] Tous les élus du personnel ont voté contre.

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Tout augmente sauf nos salaires

Dans le cadre des NAO, les syndicats CGT, SUD et SM-TE du Technocentre appellent à un rassemblement mardi 15 Février 2022 à 10h sur le parvis de la Ruche (côté PAUL), pour exiger une Augmentation Générale des Salaires (AGS) face à la montée de l’inflation.

La direction de Renault a entamé les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) de 2022 qui, comme chaque année, ont pour objectif de définir les mesures salariales qui seront mises en œuvre dans l’année.

Une première réunion avec les représentants syndicaux centraux a eu lieu le 8 février. La direction a présenté son bilan salarial de 2021, soit :

  • 0% d’Augmentation Générale des Salaires (AGS),
  • 0,3% de mesures individuelles (ancienneté, dispositifs spécifiques et réglementaires, passages Cadre, préparations CUET et Unités d’Expérience Métier filière 100…),
  • un maintien du salaire lors des périodes de chômage partiel payé par les congés des salariés et qui ne coute rien à Renault.

Une deuxième réunion aura lieu lundi 21 février où la direction de Renault doit annoncer ses mesures salariales pour 2022. Mais à la réunion du 8 mars, la direction a déjà annoncé la couleur :

Pour la direction, il n’est donc pas question de parler d’Augmentation Générale des Salaires (AGS) mais uniquement d’Augmentation Individuelle (AI), alors que les prix s’envolent et que l’INSEE prévoit une inflation de 3 à 3,5% pour le 1er semestre 2022.

D’autre part, la direction met en balance dans ces NAO son engagement à respecter les accords qu’elle a signés. Comme si c’était un objet de négociation, alors que c’est la loi.

L’absence d’AGS entrainera pour de nombreux salariés une baisse de leur salaire réel. Pour obtenir des AGS, il va donc falloir nous faire entendre.

C’est pourquoi dans le cadre des NAO, les syndicats CGT, SUD et SM-TE appellent l’ensemble des salariés du Technocentre à un rassemblement sur le parvis de la Ruche (côté PAUL) mardi 15 Février à 10h.
 

Télécharger le tract intersyndical du lundi 15 février 2022

Les syndicats CGT, SUD et SM-TE de Renault Guyancourt appellent également à une heure de grève, pour que les salariés qui le souhaitent puissent exprimer leur mécontentement plus fortement.

En l’absence de mobilisation, la direction fera ce qu’elle veut. Nous n’avons par exemple aucune garantie que les salariés éligibles à la RCC ne soient pas discriminés lors de l’attribution des Augmentations Individuelles. Des AGS à hauteur minimum de l’inflation sont donc indispensables pour ne pas voir baisser notre pouvoir d’achat.

Pour les salariés en télétravail, il est proposé de faire « écran noir » pendant une heure ou de se connecter par Teams.

Pour nos salaires : mobilisons-nous mardi 15 février !

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Des ressources humaines en voie de déshumanisation

Le 31 janvier 2022, la direction a présenté aux élus du CSE de Renault Guyancourt/Aubevoye un projet de réorganisation des Ressources Humaines France prévoyant l’externalisation d’une partie de ses activités.

Réunion extraordinaire du Comité Social et Economique de Renault Guyancourt/Aubevoye du 31 janvier 2022 : Evolution de la fonction ressources humaines France et du rattachement de ses activités au sein de la DRH France.

Déclaration SUD

Renault est en pleine transformation avec des dizaines de réorganisations en 2021. Nous devons changer de métier, parfois changer d’équipe, de méthodes de travail, nous former, être mobiles, être agiles, nous projeter dans l’avenir… Tout cela alors que le droit du travail est attaqué, que ce soit au niveau national par une successions de réformes entaillant à chaque fois davantage notre modèle social, ou au niveau de l’entreprise avec une succession d’accords de compétitivité qui remettent en cause de nombreux droits acquis par les salariés de Renault.

Et pour accompagner les salariés dans cette tempête, il ne reste que 8 personnes RH au TCR pour gérer 9760 salariés, soit environ 1 RH pour 1000 salariés.

Nous avons toujours les mêmes interrogations sur la transformation des compétences et les formations de reconversion. Où sont-elles ? Que sont devenus les RH de proximité mis en place par la direction ?

Encore des délocalisations et des externalisations d’activités

La direction veut « regrouper et standardiser les activités administratives et digitalisables dans des centres de services partagés qui seraient externalisés et gérés au niveau mondial ». Sont concernés les « services aux collaborateurs », le « recrutement externe » et dans un deuxième temps la « formation » et le « support aux équipes RH ».

Une trentaine de salariés RH vont être priés d’aller voir ailleurs. Elles « bénéficieraient d’un reclassement au sein du Groupe, ou si elles le souhaitent des mesures d’accompagnement existantes  », c’est-à-dire un départ de l’entreprise.

SUD demande quels sont les postes de reclassement proposés aux salariés RH qui perdent leur activité ?

Cette externalisation pose un problème de transfert des données personnelles des salariés à l’extérieur de l’entreprise, de standardisation des modes de management avec la disparition d’une façon de faire propre à Renault et à son histoire sociale. La gestion du personnel est désormais pilotée par les multinationales du secteur (Korn Ferry Hay Group…) dans une conception de plus en plus néo-libérale, une perte du lien avec les RH internes…

La digitalisation est le prétexte également à transférer la plupart des tâches administratives vers les salariés et leurs hiérarchiques qui ont à gérer davantage de salariés dans les UET.

Plus d’agence RH de proximité pour répondre aux besoins des salariés. Ceux-ci devront utiliser leur téléphone portable personnel pour interroger un robot, un chatbot ou un prestataire extérieur si possible délocalisé dans un pays lowcost !

Résultat, ce seront encore moins de vraies relations humaines et sociales dans l’entreprise. Les salariés sont de plus en plus utilisés comme des pions.

SUD appelle les salariés à refuser cette logique et à créer de vraies relations humaines à la base.


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