Skip to content

Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

Catégories
Automobile

Des ressources humaines en voie de déshumanisation

Le 31 janvier 2022, la direction a présenté aux élus du CSE de Renault Guyancourt/Aubevoye un projet de réorganisation des Ressources Humaines France prévoyant l’externalisation d’une partie de ses activités.

Réunion extraordinaire du Comité Social et Economique de Renault Guyancourt/Aubevoye du 31 janvier 2022 : Evolution de la fonction ressources humaines France et du rattachement de ses activités au sein de la DRH France.

Déclaration SUD

Renault est en pleine transformation avec des dizaines de réorganisations en 2021. Nous devons changer de métier, parfois changer d’équipe, de méthodes de travail, nous former, être mobiles, être agiles, nous projeter dans l’avenir… Tout cela alors que le droit du travail est attaqué, que ce soit au niveau national par une successions de réformes entaillant à chaque fois davantage notre modèle social, ou au niveau de l’entreprise avec une succession d’accords de compétitivité qui remettent en cause de nombreux droits acquis par les salariés de Renault.

Et pour accompagner les salariés dans cette tempête, il ne reste que 8 personnes RH au TCR pour gérer 9760 salariés, soit environ 1 RH pour 1000 salariés.

Nous avons toujours les mêmes interrogations sur la transformation des compétences et les formations de reconversion. Où sont-elles ? Que sont devenus les RH de proximité mis en place par la direction ?

Encore des délocalisations et des externalisations d’activités

La direction veut « regrouper et standardiser les activités administratives et digitalisables dans des centres de services partagés qui seraient externalisés et gérés au niveau mondial ». Sont concernés les « services aux collaborateurs », le « recrutement externe » et dans un deuxième temps la « formation » et le « support aux équipes RH ».

Une trentaine de salariés RH vont être priés d’aller voir ailleurs. Elles « bénéficieraient d’un reclassement au sein du Groupe, ou si elles le souhaitent des mesures d’accompagnement existantes  », c’est-à-dire un départ de l’entreprise.

SUD demande quels sont les postes de reclassement proposés aux salariés RH qui perdent leur activité ?

Cette externalisation pose un problème de transfert des données personnelles des salariés à l’extérieur de l’entreprise, de standardisation des modes de management avec la disparition d’une façon de faire propre à Renault et à son histoire sociale. La gestion du personnel est désormais pilotée par les multinationales du secteur (Korn Ferry Hay Group…) dans une conception de plus en plus néo-libérale, une perte du lien avec les RH internes…

La digitalisation est le prétexte également à transférer la plupart des tâches administratives vers les salariés et leurs hiérarchiques qui ont à gérer davantage de salariés dans les UET.

Plus d’agence RH de proximité pour répondre aux besoins des salariés. Ceux-ci devront utiliser leur téléphone portable personnel pour interroger un robot, un chatbot ou un prestataire extérieur si possible délocalisé dans un pays lowcost !

Résultat, ce seront encore moins de vraies relations humaines et sociales dans l’entreprise. Les salariés sont de plus en plus utilisés comme des pions.

SUD appelle les salariés à refuser cette logique et à créer de vraies relations humaines à la base.


Catégories
Actu Solidaires 78 Automobile Dans les Yvelines, une classe en lutte... Éducation En grève !

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 25


Au sommaire : Mantois, Poissy…
Automobile, éducation, grève…


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à solidaires78@wanadoo.fr


Source : 78actu.fr

Victoire express des grévistes d’un sous-traitant de PSA-Poissy !

Source : Anti-K

Ils ont voté la grève à l’unanimité des présents ce vendredi 14 janvier, revendiquant la régularisation de leurs droits aux congés payés, le remboursement des cotisations de mutuelle injustement prélevés, le versement du treizième mois et une augmentation de 150€ pour tous. Après seulement 3 jours de grève, les salariés d’ISS, un sous-traitant sur le site de PSA-Poissy, ont obtenu leurs revendications face à une direction qui jusqu’ici niaient une bonne partie de leurs droits.

Comme le rapporte le journal de Lutte Ouvrière, les 16 ouvriers de l’entreprise, tous nettoyeurs de cabine, avaient pris l’habitude de se réunir pour échanger sur leurs difficultés et les manquements de leur direction. Ils avaient notamment remarqué que leur employeur leur prélevait une cotisation pour une mutuelle qui disait ne rien savoir d’ISS et refusait donc de rembourser les médicaments des salariés, cotisation dont les salariés demandaient donc le remboursement. Et alors que, depuis plusieurs mois déjà, ils exigeaient une revalorisation de leurs salaires, bloqués depuis des années, ils se sont aperçus début janvier que certains d’entre eux n’avaient pas reçu leur treizième mois, alors que d’autres s’étaient vu verser une simple « prime de gratification » à la place.

C’est pour mettre un terme à ce mépris de leur direction que les salariés, réunis en assemblée générale vendredi dernier, ont voté la grève à l’unanimité. Ils ont fait valoir leurs revendications, notamment lors de marches organisées dans l’usine, et ont suscité le soutien des salariés des autres boîtes de PSA-Poissy qui partagent la revendication d’une augmentation de salaire. En réaction, l’employeur ISS a d’abord essayé de faire venir des salariés du site de PSA-Sochaux pour remplacer les grévistes à Poissy et espérait ainsi casser la grève, mais les salariés de Sochaux ont refusé et menacé d’étendre la grève à leur propre site. La direction a ensuite cherché à diviser les grévistes en proposant de négocier avec chacun des salariés en grève un part un, piège dans lequel ne sont pas tombés les grévistes, qui ont imposé à la direction de discuter avec l’ensemble des grévistes réunis dans la même pièce. La grève n’a duré que trois jours mais ils ont obtenu une victoire complète, toutes leurs revendications ont été satisfaites, y compris une augmentation de salaire de 100€ sur les 150€ qu’ils demandaient, ainsi que le 13e mois et des primes paniers.




Cette victoire express est une illustration de la force de la grève comme méthode pour imposer nos revendications. Un exemple important qu’il s’agit d’élargir aux nombreux autres secteurs où les travailleurs voient leurs conditions de travail attaquées, voir sont menacés de licenciements. C’est dans ce sens-là que nous appelons tous ses secteurs à s’organiser pour imposer une réponse d’ensemble aux offensives patronales, à commencer par rejoindre l’appel à la grève du 27 janvier comme point de départ pour faire reculer les attaques du gouvernement et du patronat sur les services publics et les salaires, et imposer des conditions de travail dignes !


Catégories
Automobile

L’histoire d’un pool qui s’est fait plumer

C’est l’histoire d’un constructeur automobile qui ne fournit plus de véhicule à ses employés pour leurs déplacements professionnels…

Pour faire des économies et récupérer de la trésorerie, la direction de Renault a décidé de réduire drastiquement le nombre de véhicules d’entreprise du « pool taxi » du Technocentre de Guyancourt et du Centre Technique d’Aubevoye.

Le mode opératoire par défaut est à présent l’utilisation de sa voiture personnelle pour les déplacements professionnels (réponse de la direction au CSE de décembre 2021). Quelles qu’en soient les conséquences sur l’activité des projets, sur nos vies privées, etc…

« Y’a qu’à, faut qu’on » : bienvenue aux décisions arbitraires

La direction dans un aplomb sans faille explique qu’ « en cas accident, le salarié doit faire le constat amiable en son nom et sous son numéro de contrat d’assurance. Puis, après déclaration du fait auprès l’employeur, l’assurance Renault se « substituera » à l’assurance de l’employé ». Encore heureux !

  • Mais mon assurance permet-elle d’utiliser mon véhicule personnel pour un usage professionnel ?
  • Y-a-t-il un surcoût pour disposer de cette autorisation ? Sera-t-il compensé par l’entreprise ?
  • Quel est le montant de la franchise RSAS en cas de bris de glace ? Idem en cas d’accident ?
  • Quel est le montant RSAS de la garantie corporelle du conducteur ?
  • Si mon véhicule est détruit, Renault m’en offre-t-il un neuf ?
  • J’ai un seul véhicule dans mon foyer : dois-je le mettre en priorité à la disposition de ma famille (prise en charge des enfants, etc..) ou de l’entreprise ?
  • Un refus d’utiliser son véhicule personnel sera-t-il pris en compte dans l’évaluation de son « savoir être » ?
  • Comment est compensée la variation des prix des carburants du jour au lendemain ?

Et que de questions encore…

La direction doit fournir les moyens de travailler et redimensionner les pools taxi.

Catégories
Automobile Ressources juridiques

Le côté obscur du télétravail


Le télétravail a ses avantages, notamment pour les déplacements domicile/lieu de travail. Il a aussi ses inconvénients : perte ou déshumanisation du lien social, envahissement du travail dans la sphère privée, surcout pour le salarié…

Allocation télétravail

Depuis novembre, de nombreux salariés ont eu la surprise de découvrir que leur allocation mensuelle de télétravail était incomplète. Son mode de calcul pose problème.

  • Une interprétation tendancieuse de l’Accord sur les nouveaux modes de travail du 10/06/21

L’allocation télétravail, plafonnée à 30 € par mois, n’est déjà pas bien lourde. Mais la direction l’a en plus proratisée selon le nombre de jours télétravaillés, alors que cette proratisation ne figure pas dans l’accord.

  • Tous les jours réellement télétravaillés ne sont pas pris en compte.

Par exemple, si vous avez opté pour une formule de 2 jours de télétravail par semaine les mercredi et jeudi, vous avez droit normalement à 20 € d’allocation mensuelle. Mais si vous avez changé votre jour de télétravail (en étant par exemple en télétravail un lundi au lieu du mercredi), il est possible que ce jour ne soit pas considéré comme télétravaillé, et qu’il soit décompté de votre allocation. Même si ce changement s’est fait à la demande de votre hiérarchie.

  • L’allocation est proratisée pour les salariés à temps partiel.

Par exemple, un salarié en 4/5ème peut faire 2 jours de télétravail par semaine et toucher 16 € par mois au lieu de 20 € (soit 20 € x 0,8). Pourtant, il n’a pas télétravaillé 2 x 0,8 jours, mais bien deux jours entiers.

Dépassement d’horaire

Aujourd’hui, le télétravail ne prend pas en compte les dépassements d’horaire.

  • Le compteur Horaire Variable est bloqué à 7h21 par jour même en cas de dépassement.
  • Les alertes en cas de non-respect des 11h de repos journalier (35h le we) sont désactivées.

En ne contrôlant pas le temps de travail effectué à distance (télétravail), l’entreprise se place à nouveau dans une situation illégale. Elle se donne la possibilité de faire travailler son personnel gratuitement, comme c’est le cas en présentiel avec l’écrêtage des compteurs Horaire Variable.

La direction doit donner la possibilité aux salariés de déclarer leurs dépassements d’horaire en télétravail.


Catégories
Actu Solidaires 78 Automobile

Renault condamné pour travail dissimulé

Un an après avoir été épinglée pour prêt illicite de main d’œuvre, la direction de Renault écope d’une nouvelle condamnation pour travail dissimulé au Technocentre et à Aubevoye.

Après plusieurs suicides au Technocentre en 2006/2007 ayant entrainé 3 condamnations pour faute inexcusable de l’employeur, la direction de Renault avait été mise en demeure par l’inspection du travail de stopper ses agissements illégaux : absence de contrôle du temps de travail, amplitudes de journée anormales, non-respect des temps de repos…

Sous le coup de cette injonction, la direction a fini par concocter un accord de « Maitrise du Temps de Travail et mise en place d’Horaires Variables » signé par les seuls syndicats CFDT et CFE-CGC en 2011. Cet accord était censé mettre en échec le dépassement horaire massif dans l’établissement de Guyancourt/Aubevoye.
Mais le dispositif mis en oeuvre a ses effets pervers : les dépassements d’heures sont capitalisés dans un compteur « Horaire Variable », lui-même écrêté et remis à zéro chaque fin d’année. Ce dispositif a permis à la direction de Renault d’encaisser plus de 120 000 heures de travail gratuites en 5 ans, en écrêtant les heures supplémentaires.

Une fraude aux salaires et aux cotisations sociales qui représente l’équivalent d’une équipe projet de 75 personnes travaillant une année au noir au Technocentre et à Aubevoye.

Nos contestations et demandes de renégocier l’accord de 2011 n’y ont rien fait. Le syndicat SUD a dû assigner Renault au Tribunal Judiciaire de Nanterre pour exiger l’arrêt de l’écrêtage.

Toute heure travaillée doit être payée ou récupérée

Dans son jugement du 6 décembre 2021, le Tribunal Judiciaire de Nanterre a estimé que : « Cest en toute connaissance de cause que la société Renault ne rémunère pas les heures supplémentaires ainsi écrêtées et a ainsi sciemment commis le délit de travail dissimulé », ce que les élus SUD n’ont cessé de dénoncer.

  • Un écrétage illégal : Le tribunal interdit de fait à la société Renault de procéder à l’écrêtage des compteurs individuels, sous peine d’une astreinte de 5 000 euros par infraction et par jour de retard.
  • Cadres : Le tribunal fait droit à notre demande de permettre aux salariés cadres d’accéder enfin à leur compteur d’horaires. Ceux-ci en étaient privés jusqu’alors au motif qu’ils étaient au forfait jours.
  • Préjudice : Renault est condamné à verser à SUD la somme de 100 000 € de dommages et intérêts en réparation du préjudice subi en raison du délit de travail dissimulé, ainsi que les frais de justice engagés.
  • Poursuites pénales : Le jugement peut être transmis au Procureur de la République, qui pourra décider de poursuites devant un Tribunal Correctionnel, en associant l’URSSAF dans une procédure pénale.

Ce jugement constitue une victoire pour plus d’un millier de salariés qui voient leur excédent horaire passer à la trappe chaque 31 décembre.

Mais la direction de Renault s’entête. Elle a fait appel du jugement du 6 décembre, ce qui a pour effet de suspendre son éxécution, et a écrêté de nouveau les compteurs Horaire Variable le 31 décembre 2021.

Comment récupérer ses heures écrêtées ?

Vous pouvez récupérer vos heures écrêtées et vos salaires confisqués ces dernières années.

SUD s’engage à vous accompagner s’il le faut aux Prud’hommes. Contactez-nous dès maintenant !

Catégories
Actu Solidaires 78 Automobile

Renault Guyancourt : un Technocentre vendu à la découpe


Le Comité Social et Économique de Renault Guyancourt/Aubevoye a été consulté le 16 décembre 2021 sur un projet de cession immobilière dans le cadre du Grand Paris. Ce projet amputera de 25 hectares le Technocentre, à l’heure où Renault veut également se retirer de plusieurs bâtiments du site.

Comité Social et Économique de Renault Guyancourt/Aubevoye du 16 décembre 2021 : « Information et consultation du CSE sur un projet de cession immobilière dans le cadre du Grand Paris ».

Contexte du projet [1]

Le Grand Paris Express comporte notamment une nouvelle ligne 18, constituée de 10 gares et longue de 35 km sur 13 communes et 3 départements. Elle reliera, dans un premier temps (2026), l’aéroport d’Orly à Versailles via Saint-Quentin-en-Yvelines, le plateau de Saclay et la gare TGV de Massy-Palaiseau. Ultérieurement, elle serait prolongée d’une quinzaine de kilomètres de Versailles à Nanterre en passant par Rueil-Malmaison, les travaux devant s’achever après 2030.

La ligne 18 sera aérienne sur les 14 km du plateau de Saclay, puis souterraine à partir de Guyancourt.

Une future gare sera construite à Guyancourt, au cœur d’un environnement riche d’entreprises (dont RENAULT) et d’emplois, de quartiers d’habitat (Voisins-le-Bretonneux, Montigny-le-Bretonneux, Guyancourt), et de grands espaces verts paysagers et sportifs (golf national).

Une Zone d’Aménagement Concertée (ZAC), dénommée « des Savoirs », sera implantée à proximité de cette gare, incluant de l’habitat, des services publics, de l’activité économique, et des commerces. Un ancien terrain de THALES est déjà retenu pour aménager cette ZAC.

Raisons du projet [2]

La nouvelle gare de la future ligne 18 du métropolitain sera située au sud-ouest du site du Technocentre, derrière la place de Villaroy. Le tunnel sous-terrain abritant la voie ferrée longera l’avenue Léon Blum, puis coupera l’avenue de l’Europe en direction d’Orly.

La Société Grand Paris (SGP) a donc besoin d’espaces pour deux raisons :

  • d’une part, disposer d’une emprise permettant la construction de tels ouvrages et infrastructures en zone urbaine,
  • d’autre part, disposer d’une emprise dans le cadre de l’aménagement de la nouvelle ZAC des Savoirs voisine de cette gare.

Dans ce cadre, la SGP a identifié les terrains pouvant répondre à ce besoin. Sur ce périmètre se trouvent actuellement les bâtiments du Modem et du Quickdrop, et les parkings de l’Orme d’Enfer, du Trou Berger, et du Modem.

De ce fait, le site du Technocentre se trouve, pour partie, dans l’emprise immobilière liée au Grand Paris.

Contenu du projet [3]

Afin de répondre aux besoins de la SGP, l’Établissement Public du Foncier Ile-de-France (EPFIF), représenté par l’Établissement Public d’Aménagement Paris-Saclay (EPAPS), a demandé à RENAULT de céder un foncier de 25 hectares au sud-ouest du Technocentre à la proximité de la place de Villaroy, à l’est de la RD91.

Ce projet étant considéré comme une opération d’intérêt national, l’absence d’un accord amiable avec les Pouvoirs Publics exposerait RENAULT à une expropriation.

Des discussions et une négociation ont donc été menées avec l’EPAPS et ont abouti au projet consistant à ce que la filiale immobilière de RENAULT, la Société Civile Immobilière Plateau de Guyancourt (filiale immobilière du Groupe RENAULT et propriétaire du patrimoine foncier du Technocentre) cède les terrains concernés à l’EPAPS.

Ce projet, à l’initiative des Pouvoirs Publics, est donc indépendant de la volonté du Groupe de réduire son empreinte immobilière, mais est cohérent avec les actions qui pourraient être engagées en la matière.

Dans l’état actuel des négociations, une signature d’une promesse de vente pourrait être envisagée avant la fin de l’année 2021.

En cas de signature, le phasage des travaux envisagés par l’EPAPS et la SGP serait réalisé de manière à assurer, d’une part, une bonne coordination des opérations, d’autre part, la continuité des activités de RENAULT, et enfin le respect des règlementations en vigueur (urbanisme, environnement).

La SGP envisagerait le démarrage des travaux d’aménagement de la nouvelle gare de la ligne 18 durant l’été 2022. Le maintien de l’accessibilité du site pour les résidents et les visiteurs serait garanti par l’EPAPS et la SGP.

Avantages du projet [4]

Ce projet, par l’apport de trésorerie en résultant, contribuerait au redressement financier du Groupe.

En outre, la libération de la totalité des surfaces cédées ne serait pas immédiate, ce qui laisserait le temps d’organiser la réimplantation des collaborateurs travaillant actuellement sur cette zone, tout en tenant compte des évolutions liées à Campus et de l’avancement du programme Re-tcr. En effet, pendant plusieurs années, RENAULT bénéficierait d’une jouissance gratuite :

  • du Modem (3 418 m² , actuellement 205 postes de travail occupés à 46%) jusqu’au 31 décembre 2023,
  • du Quickdrop (387 m²) jusqu’au 31 décembre 2023,
  • du parking du Modem (175 places) jusqu’au 31 décembre 2023,
  • du parking de l’Orme d’Enfer (487 places) jusqu’au 31 décembre 2025,
  • du parking du Trou Berger (628 places) jusqu’au 31 décembre 2029.

De plus, au terme de la construction de la nouvelle gare de la future ligne 18 du métropolitain envisagée pour le 1er janvier 2030, l’EPAPS pourrait garantir à RENAULT la mise à disposition de 400 places de parking à proximité de cette gare, durant un bail de 12 ans dont les conditions seraient à définir.

Enfin, dans ce nouveau projet, la nouvelle gare serait plus proche de notre site, facilitant ainsi l’accès des résidents.

Discussion

1) Les élus SUD du CSE ont rappelé que le projet de la ligne 18 fait face à plusieurs oppositions, notamment à Villiers-le-Bâcle et Chateaufort, avec l’installation d’un « camp du refus [5] » ou la création d’un collectif regroupant des agriculteurs et des élus locaux opposés à l’expropriation des surfaces cultivées et au bétonnage de la région.

Les élus SUD ont demandé :

  • Quel sera le COS (Coefficient d’Occupation des Sols) du site du Technocentre après cette opération immobilière ?
  • De quel agrément du ministère de l’environnement dispose Renault ?

La direction n’avait pas ces données.

2) Les élus SUD ont fait part de leur inquiétude quant aux nuisances pendant la période des travaux qui vont s’étaler sur plusieurs années (accès au Technocentre modifié, suppression de places de parking, bruit, poussière…).

Quant à l’avenir du Technocentre, non seulement la direction n’envisage pas de compenser la perte de ces 25 hectares par d’autres extensions, mais Renault se désengage de plus en plus du site [6].

3) Les élus SUD ont demandé le montant des compensations financières obtenues par Renault.

La direction a refusé de répondre, affirmant cependant que la vente avait été effectuée au moins au double du prix du marché. Une opération très intéressante pour Renault et qui se fait aux dépens du contribuable : d’après le site terrainConstruction.com, la valeur du m2 constructible à Villaroy est de 340 euros du m2, ce qui pour 25 ha (soit 250 000 m2) ferait 85 millions d’euros. Il est peu probable que ce montant ait été proposé à tous les expropriés du grand Paris…

Votes

Résultat des votes : 8 Pour (8 CFDT), 4 Contre (1 SUD, 3 SM-TE), 4 Abstentions
(2 CGT, 1 CFE-CGC, 1 FO), 17 Ne Participe Pas au Vote (3 SUD, 14 CFE-CGC).

Vu l’absence de réponses à la plupart de nos questions et les inquiétudes générées par ce projet, 3 élus SUD ont fait NPPV (Ne Participe Pas au Vote) et 1 élue SUD a voté Contre.

Notes

[1] Présentation direction

[2] Présentation direction

[3] Présentation direction

[4] Présentation direction

[5] Voir sur le site de Reporterre : Grand Paris : la lutte contre le bétonnage du plateau de Saclay reprend du souffle

[6] Voir notre article « Renault veut vendre son Technocentre »

Catégories
Actu Solidaires 78 Automobile

A Renault, rien de (re)nouveau sous le soleil

Un nouvel accord de compétitivité, dit « Re-nouveau France 2025 », vient d’être signé par la direction et les syndicats CFE/CGC, FO et CFDT de Renault. Mais cet accord, qui prétend « faire de la France le coeur du véhicule électrique pour Renault », confond renouveau et répétition.

« Accord Re-nouveau France 2025 » :
A Renault, rien de (re)nouveau sous le soleil

Les négociations d’un nouvel accord de compétitivité ont pris fin le 14 décembre avec la signature d’un accord dit « Re-nouveau France 2025 » par la direction et les syndicats CFE/CGC, FO et CFDT de Renault.

Selon la direction de Renault et les syndicats signataires, cet accord permettrait d’ « assurer l’avenir pour les salariés de Renault en France ». Des accords, il y en a déjà eu beaucoup : en 2013 (Contrat pour une nouvelle dynamique de croissance et de développement social de Renault en France), en 2017 (CAP 2020 Contrat d’Activité pour une Performance durable de Renault en France) ou encore en 2020 (Accord portant sur la transformation des compétences dans les Fonctions Globales de Renault s.a.s.), signés à chaque fois par la CFE/CGC, la CFDT et FO. Plus ces accords assurent l’avenir des salariés Renault, plus les emplois disparaissent, plus les sites ferment ou voient leurs effectifs se réduire, plus les conditions de travail se dégradent pour ceux qui restent.

Encore des suppressions d’emplois

Avec l’accord « Re-nouveau 2025 », l’Ingénierie/Tertiaire subit un nouveau coup de rabot avec 1200 suppressions nettes d’emplois (1700 départs contre 500 promesses de recrutement).

Après 2500 départs en 2021 lié au précédent accord, le nouvel accord prévoit 1153 départs entre janvier et octobre 2022 dans le cadre d’une Rupture Conventionnelle Collective (RCC) dans l’Ingénierie et les Fonctions Supports où 6900 salariés sont éligibles, soit 16,7 % des effectifs. Le reste des départs sera réalisé par des Dispenses d’Activité de salariés à moins de 3 ans de la retraite. Il est à craindre, comme cela a été le cas en 2021, une nouvelle vague de démissions de techniciens et d’ingénieurs non éligibles à la RCC, mais démotivés par les coupes successives dans les effectifs et les activités de l’Ingénierie/Tertiaire.

Les centres techniques de Lardy et d’Aubevoye sont menacés à moyen terme par une baisse d’activité et une hausse des externalisations et des délocalisations de leurs activités d’essais.

Et s’il n’y a pas assez de départs « volontaires » dans les secteurs dont Renault veut se débarrasser, la direction est prête à les externaliser avec leurs salariés en utilisant l’article L. 1224-1 du code du Travail. Comme l’écrit la CFE/CGC signataire de l’accord, « cet outil peut être utilisé au service de la transformation du Groupe et non comme outil d’ajustement des effectifs ». Bonne chance pour faire la distinction entre les deux.

En Fabrication et Logistique, Renault promet 2000 embauches en 3 ans mais ne chiffre pas le nombre de départs sur la même période. Ces embauches suffiront-elles à remplacer les départs ? On peut en douter.

Par contre le « compactage » des usines a déjà commencé, que ce soit à Flins, à Douai, à Cléon ou à Sandouville, Renault ferme des lignes de production et vend terrains et bâtiments. Tandis que côté tertiaire, Renault se débarrasse de son siège social et de plusieurs bâtiments à Boulogne, au Plessis, à Guyancourt ou à Vélizy. Et ne parlons pas des fonderies et des équipementiers qui travaillent pour Renault : Fonderie De Bretagne, SAM Viviez, MBF Saint-Claude, Fonderies du Poitou, LSI/GM&S La Souterraine… Le « renouveau » de Renault a une gueule d’hécatombe.

Encore plus de flexibilité et des salaires bloqués

Pour les salariés qui restent, il va falloir trimer encore plus dur et être toujours plus flexibles en espérant « mériter » une augmentation de salaire individuelle ou une prime d’intéressement.

Le Re-nouveau, la direction de Renault veut l’assoir sur la suppression des Augmentations Générales de Salaire alors que l’inflation repart à la hausse, la baisse des salaires d’embauche et le non-paiement des pauses pour les nouveaux embauchés (équivalent à une journée par mois), des heures supplémentaires calculées au mois et non plus à la semaine et plafonnées à 25% de majoration (même au-delà de 8 heures supplémentaires, alors que dans ce cas elles sont actuellement majorées de 50%).

La direction de Renault veut aussi ouvrir des négociations afin d’étendre le job-grading, mis en place en 2013 chez les cadres, au reste du personnel ouvrier et technicien : une nouvelle division et mise en cases des salariés. A la grille des classifications, le job grading ajoute une grille de cotation des postes occupés et de leurs salaires correspondant.

En cas de hausse d’activité, ce seront des samedis travaillés (dont six obligatoires par an), un allongement des séances de travail d’une heure en fin de poste (dont 8 obligatoires par mois), et un allongement du temps de travail de 4 heures par an. En cas de baisse d’activité, Renault pourra puiser dans un « Compteur Temps Entreprise » où sont basculés une partie des jours de congés des salariés [1] mis à la disposition de l’entreprise qui pourra les imposer en heures, demi-journées ou journées.

Pour un vrai renouveau, chiche !

La direction de Renault justifie ce nouvel accord de compétitivité par les « mutations technologiques  » de l’automobile et la « situation économique de Renault Group fragilisée ». Mais les enjeux technologiques nécessiteraient au contraire un renforcement de l’Ingénierie et des fonctions support. Quant à la situation économique de Renault, elle est guidée par une course sans fin à la réduction des coûts, notamment salariaux, afin de satisfaire les gros actionnaires. La direction a déjà prévu de réaliser sur l’année 2021 une marge opérationnelle d’un niveau équivalent à celle du premier semestre qui était de 2,8 %. Mais ce taux n’est pas suffisant pour les marchés financiers.

SUD prône une réelle rupture avec le modèle économique et social actuel en prenant comme boussole la satisfaction des besoins de la population et celle des salariés, avec par exemple l’arrêt de l’augmentation des prix des véhicules qui sont de moins en moins abordables pour les revenus modestes, ainsi que la réduction et le partage du temps de travail.

Côté environnement, le virage à 180° vers le 100% électrique est aussi caricatural que celui réalisé en son temps vers le Diesel. Les véhicules électriques ne sont pas plus propres que les véhicules thermiques si on prend en compte la fourniture d’énergie ou les matériaux utilisés pour les batteries. C’est le capitalisme qui détruit la planète, pas la technologie. Changeons de modèle !

Catégories
Actu Solidaires 78 Automobile

Renault condamné pour travail dissimulé !


Un an après avoir été épinglée pour prêt illicite de main d’œuvre, la direction de Renault écope d’une nouvelle condamnation cette fois-ci pour délit de travail dissimulé au Technocentre de Guyancourt ainsi qu’au Centre Technique d’Aubevoye.

Communiqué SUD Renault Guyancourt/Aubevoye du 9 décembre 2021

A l’issue de plusieurs suicides au Technocentre en 2006 et 2007 ayant entrainé 3 condamnations pour faute inexcusable de l’employeur, la direction de Renault avait été mise en demeure par l’inspection du travail de stopper ses agissements illégaux : absence de contrôle du temps de travail, amplitudes de journée anormales, non-respect des temps de repos…

Sous le coup de cette injonction, Renault a fini par concocter un accord de « Maitrise du Temps de Travail et mise en place d’Horaires Variables » signé par les seuls syndicats CFDT et CFE-CGC en 2011. Celui-ci était censé mettre en échec le dépassement horaire massif dans l’établissement qui regroupe le Technocentre de Guyancourt (Yvelines) et le Centre Technique d’Aubevoye (Eure).

Loin d’être le cas, cet accord a été détourné par l’entreprise pour devenir une véritable pompe à fric grâce à un système de badgeage quotidien des salariés à l’entrée et à la sortie de leur travail, leurs dépassements d’heures étant capitalisés dans un compteur « Horaire Variable » lui-même écrêté et remis à zéro chaque fin d’année. Ce dispositif a permis à la direction de Renault d’encaisser plus de 120 000 heures de travail gratuites en 5 ans, en faisant travailler les salariés de l’établissement au-delà de leurs horaires habituels puis en écrêtant purement et simplement leurs heures supplémentaires.

Un vrai business qui représente l’équivalent d’une équipe projet de 75 personnes travaillant une année au noir au Technocentre et à Aubevoye, sur fond de fraude aux salaires et aux cotisations sociales.

Nos contestations et demandes de renégocier l’accord de 2011 n’y ont rien fait. Le syndicat SUD a dû assigner Renault au Tribunal Judiciaire de Nanterre pour exiger l’arrêt de l’écrêtage.

Dans son jugement du 6 décembre 2021, le Tribunal Judiciaire de Nanterre a estimé que « c’est en toute connaissance de cause que la société Renault ne rémunère pas les heures supplémentaires ainsi écrêtées et a ainsi sciemment commis le délit de travail dissimulé », ce que les élus SUD n’ont cessé de dénoncer.

Le tribunal interdit de fait à la société Renault de procéder à l’écrêtage des compteurs individuels, sous peine d’une astreinte de 5 000 euros par infraction et par jour de retard.

Le tribunal fait droit à notre demande de permettre aux salariés cadres d’accéder enfin à leur compteur d’horaires. Ceux-ci en étaient privés jusqu’alors au motif qu’ils étaient au forfait jours.

Renault est aussi condamné à verser à SUD la somme de 100 000 € de dommages et intérêts en réparation du préjudice subi en raison du délit de travail dissimulé, ainsi que les frais de justice engagés.

Enfin, le tribunal communiquera son jugement au Procureur de la République, qui pourra décider d’éventuelles poursuites devant un Tribunal Correctionnel, en associant l’URSSAF dans une procédure pénale.

Ce jugement constitue une victoire pour plus d’un millier de salariés qui voyaient leur excédent horaire passer à la trappe chaque 31 décembre.

La direction de Renault doit enfin revenir à la raison, et à la loi, et renoncer à écrêter le 31 décembre 2021 les heures supplémentaires capitalisées dans les compteurs Horaire Variable. SUD accompagnera les salariés qui souhaiteront récupérer leurs salaires confisqués au Conseil des Prud’hommes.

Toute heure travaillée doit être payée ou récupérée.

Catégories
Actu Solidaires 78 Automobile Écologie Industrie

Renault Flins : une reconversion en trompe-l’oeil

Jean-Dominique Senard et Luca De Meo ont inauguré le 30 novembre les nouveaux ateliers de réparation des véhicules d’occasion de Renault Flins. Mais derrière les discours triomphalistes, la reconversion du site est loin de fournir autant d’activité et d’emplois qu’il y en a actuellement.

Renault a présenté le 30 novembre 2021 l’avancée de son projet « Refactory », lancé il y a un an pour transformer le site de Flins en « usine dédiée à l’économie circulaire de la mobilité ».

À cette occasion, Jean-Dominique Sénard et Luca De Meo ont inauguré la « Factory VO » spécialisée dans le reconditionnement de Véhicules d’Occasion (VO), où travaillent 120 personnes. Cette conversion s’inscrit dans le cadre de la fin de l’assemblage final de véhicules à Flins d’ici 2024, que le Président de Renault et son Directeur Général ont annoncé en juin 2020.

Et qu’ils ont commencé à mettre en œuvre. Alors que la fin de vie de la Nissan Micra est prévue pour 2023, et celle de la Renault ZOE en 2024, la baisse des ventes de ces deux modèles risque de ne plus occuper autant de personnes que prévu l’an prochain. L’usine a produit 160 000 voitures en 2019, puis 129 000 en 2020. Et la production devrait encore baisser en 2021. Les salariés enchainent des périodes chômées. Et la direction vient d’annoncer la suppression d’une équipe en 2022 au Montage et en Tôlerie, en plus de l’équipe de nuit.

En 2022, Renault prévoit qu’à peine 200 salariés auront rejoint la Factory VO. Le site compte actuellement 4000 salariés, dont 1200 intérimaires. On est loin du compte en termes de reclassement.

La direction de Renault table sur un chiffre d’affaires pour Flins de 200 millions en 2025 lié à l’ensemble des nouvelles activités de recyclage :

  • Re-Trofit : reconditionnement des véhicules d’occasion
  • Re-Energy : réparation des batteries et stockage stationnaire d’énergie à partir de batteries
  • Re-Cycle : recyclage et réemploi de pièces et de matières
  • Re-Start : prototypage, impression 3D, reconditionnement de robots, formations professionnelles

En 2019, le Chiffre d’Affaires (CA) de l’usine de Flins était de 440 millions. En passant à 200 millions de CA en 2025 [1], Renault prévoit donc de réduire l’activité de Flins (qui inclue désormais aussi celle de Renault Choisy qui y a été transférée [2]) de plus de la moitié. C’est donc à une perte considérable d’emplois qu’il faut s’attendre, bien loin des propos rassurants et triomphalistes de la direction.

La « refactory » ressemble surtout une opération de communication externe et interne, visant à accompagner la fin d’un site d’assemblage de véhicules ouvert en 1952 et à éviter tout conflit social. Pas sûr que cela fonctionne. Un mouvement de grève a eu lieu la semaine dernière en réaction à la suppression d’une équipe. Un bon début…

Notes

[1] Luca De Meo annonce un Chiffre d’Affaires d’1 milliard d’euros réalisé à Flins en 2030. 1 milliard, ça sonne bien mais ça n’engage à rien. D’ici là, sera-t-il encore aux manettes ?

[2] En 2019, les activités d’échange standard, réalisées notamment sur le site de Renault Choisy, ont généré un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros pour Renault.

Catégories
Automobile Dans les Yvelines, une classe en lutte... Revue de presse Santé-Social

Dans les Yvelines, une classe en lutte, épisode n° 19

Au sommaire : Bailly, Mantes-la-Jolie, Flins, grèves et mobilisation dans la fonction publique territoriale, l’éducation et le secteur social, automobile.


Petit tour d’horizon des mobilisations sociales dans le département… Liste forcément non-exhaustive, n’hésitez pas à nous transmettre vos infos à solidaires78@wanadoo.fr


Source : 78actu.fr

Source : 78actu.fr

Flins : plus aucune voiture construite à Renault

Source : 78actu.fr

Source : 78actu.fr

RSS
Follow by Email