Le 8 mars, il est d’usage de distribuer des fleurs aux femmes : une démarche symptomatique des préjugés sexistes de notre société.
Le 8 mars est en fait la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Une lutte de tous les jours pour obtenir une égalité réelle et effective entre les femmes et les hommes au travail, dans la vie privée et dans la société. La lutte pour les droits des femmes est inscrite dans les valeurs fondamentales du syndicat SUD Renault.
La proposition d’une « Journée internationale des femmes » en 1910, apparaît lors de la conférence internationale des femmes socialistes, elle s’inscrit dans une perspective révolutionnaire. Avec la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg en 1917, la tradition du 8 mars se met en place. Puis cette date devient progressivement internationale jusqu’à son inscription par l’ONU comme Journée internationale des femmes en 1977. C’est une journée de manifestations à travers le monde, l’occasion aussi de faire un bilan. Ne laissons pas galvauder le sens de cette journée et continuons la lutte pour préserver des acquis sans cesse remis en question, et gagner de nouveaux droits. Jusqu’à ce que l’égalité entre les femmes et les hommes soit réellement effective.
Suppressions d’emplois, chômage partiel… La direction de Renault fait feu de tout bois pour générer du cash, au détriment des salariés. Les 100% de salaire net versés en cas de chômage partiel cachent bien des effets pervers.
Selon la direction de Renault « L’actuelle santé financière du Groupe est en partie due à une surcapacité des outils de production » (projet de chômage partiel présenté au CSE de Guyancourt le 01/02/21)
Mais qui en est responsable ? Qui impose des hausses de productivité en Fabrication, en Ingénierie et dans le Tertiaire au détriment des emplois et des conditions de travail ? Qui a fait construire de nouvelles usines dans des pays à bas coûts ? Ce ne sont pas les salariés.
Pour retrouver une marge opérationnelle au goût des « investisseurs » (comprenez les banques, les fonds d’investissement et les milliardaires qui ne savent plus où placer leur fortune), Renault a donc choisi de réduire de 25% ses capacités industrielles et ses investissements.
La réduction des coûts passe aussi par le chômage partiel : il est payé entièrement par l’Etat et par les salariés. Ce qui n’empêche pas Renault de continuer à supprimer 4600 emplois en France, sans compter les prestataires…
Jusqu’à quand ? Du vendredi 19 février jusqu’au moins la mi-avril 2021, voire décembre 2021.
Qui ? Toutes les activités des établissements d’Ile-de-France sont concernées. Les Directions Métier doivent remonter des listes dites « d’exception » de salariés exclus du chômage partiel selon la criticité de leur travail. Mais « si des sollicitations professionnelles sont demandées ponctuellement », la direction prévoit la « possibilité d’envisager des périodes de suspension totale d’activité qui alternent avec des périodes d’activité normale ou réduite », et bien sûr sans délai de prévenance !
Quand ? Tous les vendredis, soit 20% de la durée légale de travail (proratisée pour les temps partiel)
Avec quelle indemnisation ? 100% du salaire net, mais avec la perte d’1 jour de congé pour 5 jours chômés, sauf en cas de formation pendant les périodes chômées.
Une Direction de Renault très imaginative
Faute d’accord, Renault aurait dû mettre la main à la poche puisque c’était le dispositif d’Activité Partielle (AP) classique qui s’appliquait (ligne 2 du tableau au verso).
Un accord d’Activité Partielle de Longue Durée (APLD, décliné dans la Métallurgie par un accord « ARME » pour Activité Réduite de Maintien dans l’Emploi, bien mal nommé), lui aurait permis de débourser seulement 8 % du salaire normal (cotisations sociales comprises) lors des périodes chômées (ligne 3 du tableau).
Mais avec le Contrat de Solidarité et d’Avenir (ligne 4), c’est le jackpot : Renault ne paie pas un centime !
Du cash pour Renault, la double peine pour les salariés
Quand Renault économise du cash grâce au chômage partiel, les salariés eux subissent la double peine : d’abord en perdant des jours de congés, ensuite en perdant aussi leur « salaire différé ». Lors du chômage partiel, l’employeur est exonéré de cotisations sociales. Ces cotisations font partie du salaire et permettent de financer les périodes de chômage, les soins médicaux ou les retraites. C’est du « salaire différé ».
Les exonérations de cotisations sociales sont autant d’argent en moins dans les caisses de retraite et de la sécurité sociale. Elles sont le terreau des futures baisses des pensions de retraite, des remboursements médicaux et des allocations chômage.
La justice sociale, c’est pour quand ?
Dans le cadre du chômage partiel de longue durée, l’employeur doit indiquer sa « décision, ou non, d’appliquer aux dirigeants salariés, aux mandataires sociaux et aux actionnaires des efforts proportionnés à ceux demandés aux salariés pendant la durée de recours au dispositif d’activité réduite » (art 1, ARME 30/07/2020).
En guise d’efforts des dirigeants, la direction annonce que « s’ils sont amenés à être placés en APLD, ils contribueront dans les mêmes proportions que les autres salariés »… à condition qu’ils soient au chômage partiel.
Les cadres dirigeants pourraient avoir une baisse de leur part variable annuelle du fait du contexte économique. Mais le montant et la répartition de la PVG (Part Variable Groupe) ne sont jamais communiqués.
Et il n’est toujours pas question de plafonner les salaires des cadres dirigeants et des mandataires sociaux, et de ne pas verser de dividendes. Encore une occasion ratée de la direction de répondre à une demande largement partagée de plus d’équité dans les rémunérations.
Les effets pervers du chômage partiel
Perte de congés : Au rythme d’un CTI ponctionné toutes les 5 semaines, les compteurs de certains vont se vider. La direction pourra alors puiser dans d’autres compteurs (compte transitoire, congés principaux….)
Charge de travail : La direction aurait « d’ores et déjà constaté une réduction « naturelle » de la charge, due à la réduction de la diversité et de la complexité des projets à développer qui génère une baisse du budget de la R&D en 2021 ». C’est en contradiction totale avec la réalité du terrain. Beaucoup de salariés au chômage partiel doivent faire en 4 jours le travail de 5. En télétravail, les journées à rallonge provoquent une dégradation de la vie privée, et du temps de travail non pris en compte pour les APR et les ETAM en Horaire Variable.
Inégalités : Le chômage partiel à la carte est source d‘inégalités au sein des services. Dans un même UET, des salariés peuvent ou non chômer de manière parfois arbitraire. Des salariés classés « gris » dans le tableau des compétences et éligibles à la RCC (Rupture Conventionnelle Collective) peuvent être exclus du chômage partiel tandis que leurs collègues classés « bleus » et a priori indispensables le sont…
Les représentants du personnel de l’établissement Renault de Guyancourt étaient consultés ce matin sur « la mise en œuvre par décision unilatérale d’un dispositif d’Activité Partielle de Longue Durée (APLD) dans les Établissements d’Ile-de-France ».
Comité Social et Économique extraordinaire du 01/02/2021 : Information/Consultation sur le projet de mise en œuvre par décision unilatérale d’un dispositif d’APLD dans les Établissements d’Ile de France.
Déclaration SUD
Selon la direction, le recours au dispositif d’Activité Partielle de Longue Durée (APLD) serait inévitable dans nos établissements d’Ile de France. Dans le même temps, la mise en œuvre au plus vite du plan Renaulution entraîne des changements complexes d’organisation dans toutes les directions : ingénierie, qualité, design, supply chain, etc. Chacun est exhorté à se retrousser les manches pour exécuter sans discuter cette nouvelle stratégie. A un moment où la tâche est immense, où il serait nécessaire de recréer du lien dans les nouvelles organisations, il nous est imposé une mise en activité partielle. Cherchez l’erreur !
Le recours à l’APLD n’est pas fondé dans notre établissement.
La direction met en avant une « réduction naturelle de la charge en 2021, due à la réduction de la diversité et de la complexité des projets à développer et à une priorisation des activités ».
Mais la direction se garde bien, dans son diagnostic de la situation, de mentionner la réduction des effectifs, pas vraiment « naturelle » celle-là, de 1900 salariés dans le cadre d’une Rupture Conventionnelle Collective.
Car finalement, c’est bien une charge de travail accrue pour les salariés qui restent. D’autant que l’usage de l’activité partielle ne s’accompagne d’aucune révision des objectifs individuels, d’aucune remise en cause des jalons projets, si ce n’est, à l’inverse, pour fixer des objectifs toujours plus déconnectés de la réalité de raccourcir d’un an la durée de développement des véhicules.
Pour une journée de chômage partiel, ce sont quatre jours d’intense activité et d’horaires à rallonge, avec une dégradation manifeste de l’équilibre vie privée/vie professionnelle.
Dans le contexte de généralisation du télétravail et de neutralisation du portail MTT, il devient impossible de maîtriser et reconnaître le temps de travail effectif des ETAM, grands perdants de l’activité partielle.
Le recours à l’APLD, c’est « touche pas au grisbi » pour Renault et la double peine pour les salariés.
L’APLD est une mesure de soutien aux entreprises financée par l’Etat et l’Unedic. A ce titre, Renault reçoit une allocation égale à 60 % du salaire brut retenu dans la limite de 4,5 Smic. D’autre part, l’indemnité versée par l’employeur au salarié étant considérée comme un revenu de remplacement, elle est exclue de l’assiette de cotisations et contributions de Sécurité sociale.
Pour maintenir la rémunération nette des salariés à 100%, le Contrat de Solidarité et d’Avenir (CSA) – accord si mal nommé – réussit l’exploit de ne faire porter les efforts que sur les seules épaules des salariés. Au rythme d’un jour ponctionné toutes les 5 semaines, le compteur CTI ne suffira pas pour certains d’entre nous. Qu’à cela ne tienne, la direction puisera dans les congés principaux si nécessaire, congés si précieux pour permettre à tous de décompresser.
En résumé, quand Renault économise du cash grâce au chômage partiel, les salariés eux subissent la double peine : d’abord en perdant des jours de congés, ensuite en perdant aussi leur « salaire différé ». Les exonérations de cotisations de l’employeur sont autant d’argent en moins dans les caisses de retraite ou de la sécurité sociale. Elles sont le terreau des futures baisses des pensions de retraite, des remboursements médicaux ou des allocations chômage.
La justice sociale, c’est pour quand ?
L’accord de branche de la métallurgie (dit A.R.M.E.) stipule dans son article premier que l’employeur doit indiquer sa « décision d’appliquer, ou non, aux dirigeants salariés, aux mandataires sociaux et aux actionnaires des efforts proportionnés à ceux demandés aux salariés pendant la durée de recours au dispositif d’activité réduite ».
La direction a décidé de ne pas suivre cette juste recommandation. Considérant que les cadres dirigeants pourraient voir leur part variable annuelle amputée dans le contexte économique actuel, elle annonce que « s’ils sont amenés à être placés en APLD, ils contribueront dans les mêmes proportions que les autres salariés ». La direction ignore manifestement la différence entre égalité et équité.
Plus cynique encore, l’annonce que « l’entreprise appliquera des principes de modération salariale pour ses cadres dirigeants ». Nos dirigeants savent parfaitement présenter des chiffres quand ils évoquent leurs objectifs de profitabilité, de génération de cash et de réduction d’effectifs. Mais quand cela touche à leur intérêt personnel, ce n’est que vague promesse…
Aucun engagement non plus de Renault de non-versement de dividendes aux actionnaires, sujet pourtant si symbolique ! Pourtant les pistes ne manquent pas, SUD suggère par exemple :
le prélèvement à tous les cadres dirigeants d’un jour de CTI. Le montant correspondant serait versé dans le fonds de solidarité, toutes charges comprises.
la mise en place d’une progressivité dans la ponction des congés, en fonction des revenus. La direction a raté une belle occasion de s’attaquer aux inégalités salariales indécentes dans le Groupe, ignorant délibérément une demande largement partagée par les salariés de plus d’équité de traitement.
Toutes ces raisons conduisent les élus SUD à émettre un avis défavorable sur ce projet.
Solidaires 78, via le syndicat Sud Renault est implantée à l’usine Renault Flins.
Voici deux articles qui évoquent l’avenir du site.
SUD vient de se créer à Renault Flins, suite à la désignation d’un Représentant de Section Syndicale : Yacin Benboubaker (DLI Montage).
Il faudra compter sur nous maintenant. Nous sommes des salariés qui n’avons jamais été syndiqués, ou d’anciens syndiqués qui ne nous reconnaissons pas dans les syndicats actuels.
Rejoignez-nous !
SUD est un syndicat combatif, indépendant et démocratique. Il s’adresse et regroupe tous les salariés, les intérimaires ou les prestataires qui travaillent sur le site. C’est tous ensemble que nous pourrons obtenir des avancées sur nos salaires et nos conditions de travail, défendre notre emploi et faire face aux pressions de la direction.
Nous sommes là pour défendre les intérêts de chaque salarié, et notre intérêt à tous par un meilleur rapport de force collectif.
Le capitalisme profite de la crise sanitaire pour se renforcer. Il touche des subventions et licencie massivement dans l’aéronautique, l’industrie, la chimie, le commerce…
Sud Aérien comme Sud Renault et pleins d’autres, réfléchissent à des alternatives économiques, écologiques et sociales pour un monde plus juste. Le partage du temps de travail, les 32 heures sans perte de salaire, l’arrêt des licenciements, une production socialement utile et écologique… autant de solutions portées par les salarié.es et l’Union Syndicale Solidaires pour un changement radical de société.
Vidéo réalisée dans le cadre des émissions “Expression directe” diffusée sur les chaînes du service public : diffusion le 27/10/2020 sur France 2 vers 00h30 puis rediffusion le 29/10/2020 sur France 5 vers 08h50.
SUD vient de se créer à Renault Flins, suite à la désignation d’un Représentant de Section Syndicale : Yacin Benboubaker (DLI Montage).
Il faudra compter sur nous maintenant. Nous sommes des salariés qui n’avons jamais été syndiqués, ou d’anciens syndiqués qui ne nous reconnaissons pas dans les syndicats actuels.
Rejoignez-nous !
SUD est un syndicat combatif, indépendant et démocratique. Il s’adresse et regroupe tous les salariés, les intérimaires ou les prestataires qui travaillent sur le site. C’est tous ensemble que nous pourrons obtenir des avancées sur nos salaires et nos conditions de travail, défendre notre emploi et faire face aux pressions de la direction.
Nous sommes là pour défendre les intérêts de chaque salarié, et notre intérêt à tous par un meilleur rapport de force collectif.
Chut… Tout se fait en secret. A-t-on raté un épisode ? A-t-on réussi à avoir une autre plateforme ? Mystère. Tous les salariés ont pourtant le droit de connaître la vérité. La transformation de Flins en un « écosystème », c’est de la poudre de PERLIMPINPIN. La direction nous vend du rêve pour qu’on travaille jusqu’à la fin de la Zoé et qu’on continue à remplir les stocks. Elle sait que si les salariés connaissaient son vrai projet, tout le monde arrêterait de travailler. Nous ne sommes pas une casse automobile ou des fabricants de casseroles. Nous sommes l’usine RENAULT FLINS, constructeur automobile depuis 1952, et non TEFAL ou la casse de Rosny sur Seine.
Mardi 29 septembre : tous à Boulogne
En mai dernier, la direction de Renault a annoncé un plan d’économie qui prévoit des fermetures et des restructurations de sites, 4600 suppressions d’emplois Renault en France et des milliers d’autres parmi les sous-traitants, les fournisseurs et les intérimaires. Dans ce plan, Flins ne serait plus uneusine de Carrosserie-Montage et verrait disparaitre des milliers d’emplois. SUD appelle les salariés du groupe et les sous-traitants à ne pas se laisser faire et à se rassembler mardi 29 septembre devant le siège de Renault à Boulogne pour défendre leur emploi. Les syndicats SUD Renault ont aussi proposé aux autres syndicats de se mobiliser tous ensemble le 29. RDV mardi 29 septembre à partir de 10h devant le siège de Renault 13/15 Quai Le Gallo à Boulogne-Billancourt (métro Pont de Sèvres) SUD appelle à la grève. Contactez-nous pour venir à Boulogne. Un Comité Central Social et Economique (CCSE) se tiendra le 29 septembre, en présence de la direction centrale et de représentants syndicaux. Ce CCSE doit décider de notre avenir. Le seul moyen de stopper cette casse sociale est de nous mobiliser et de nous unir !
Un salarié de Flins candidat au Conseil d’Administration de Renault
Du 5 au 8 octobre, les 50000 salariés du Groupe Renault France vont élire leurs 3 représentants au Conseil d’Administration. Yacin Benboubaker, ouvrier à Renault Flins, est un des 6 candidats SUD à ces élections, aux côtés de salariés de Cléon, Batilly (Sovab), Guyancourt ou Douai. Du 5 au 8 octobre : Votez SUD ! Exprimez-vous aussi en répondant à notre enquête « Renault et le monde d’après ».Scanner le QR Code ou rendez-vous sur : sudrenault.org/enquete-renault-et-le-monde-d-apress
C’est parti spontanément la nuit du 16 juin où de très nombreux travailleurs des Presses ont débrayé sans impulsion syndicale, et défilé jusqu’en tôlerie, paralysant la production. Saine réaction face aux annonces de Renault sur la suppression de 4600 emplois (sans parler des nombreux emplois indirects, intérimaires et prestataires qui seront “remerciés”), la fermeture de sites dont Choisy, et la fin de du montage de la Zoé et la Micra à Flins pour 2024 sans aucun remplacement sauf le transfert des activités de rénovation et recyclage du site de Choisy-le-Roi avec 250 salariés…
L’inquiétude est grande et la colère des salarié.es se manifeste logiquement. Le lendemain, le 17 juin, les syndicats (CGT, CFDT, CGC, FO, UNSA…) appelaient à un débrayage de 2 heures en fin de poste de l’équipe du matin : défilé dans les ateliers, rendez vous devant le bâtiment de la direction pour des prises de parole syndicales, présence de nombreuses délégations syndicales ( dont Sud Renault) des autres sites, et accueil sur le parking des cars de l’arrivée de l’équipe du soir pour les entraîner dans la grève. Les grévistes ont affirmé leur volonté de maintenir les emplois. La fabrication fut quasi nulle.
La journée est réussie… Mais pour éviter les projets fumeux et obtenir des garanties, pour élaborer un contre-projet, il est nécessaire de ne pas en rester à cette première étape et d’amplifier la mobilisation.