Une vidéo de l’Assemblée de lutte du Mantois avec des témoignages de femmes de différents secteurs (santé, nettoyage, télécom, éducation, etc.) pour évoquer la situation des femmes pendant le confinement et au-delà…
Catégorie : Actu Solidaires 78
Un programme de maths ou d’histoire ça se rattrape… mais un disparu ne peut pas se remplacer. Mais que valent des vies d’enfants et de salarié.es quand il s’agit de relancer la guerre économique, la course aux profits,la fuite en avant consumériste et le gavage des actionnaires. Salarié. es, syndicalistes de l’éducation,de la Santé, de l’industrie, du commerce, des services publics, des transports, etc. mais aussi parents et citoyen.nes ( habitant.es ici ou ailleurs), il est de notre devoir de dénoncer publiquement l’irresponsabilité de celles et ceux qui entendent ouvrir dès le 11 mai les établissements scolaires au mépris des préconisations – du Conseil scientifique – de l’INSERM – de la Fédération des Médecins de France – de l’Ordre des Médecins – du Conseil d’Etat mais aussi d’une très large partie des élu.es, responsables de communes, de conseils départementaux ou régionaux et surtout des professionnel.les directement concerné.es ainsi que des parents d’élèves. L’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, le Japon, la province du Québec et l’Etat de New York ont acté une fermeture jusqu’en septembre. Les risques sanitaires pour les personnels, les enfants et leurs familles, les conditions d’accueil qui après 8 semaines de confinement ressembleront à un grand enfermement, l’hypocrisie de la lutte contre « les inégalités sociales », l’absurdité pédagogique… tout cela, nous dit la presse, pour sauver l’honneur et la face d’un ministre et d’un président ! Dans notre département, qui a enregistré ce 28 avril la seconde plus forte hausse du nombre de malades, aucun établissement ne doit ouvrir… Les écoles ne sont pas une garderie du Medef ! Nos vies valent plus que leurs profits !
Union syndicale Solidaires 78
Lettre ouverte CGT, FO, FSU et SOLIDAIRES YVELINES
Le 6 mai 2020
A la Préfecture des Yvelines
A l’ARS
A l’inspection académique
A la Direccte
Au Conseil Départemental
Dans le département des Yvelines, qui n’est pas sorti de la crise sanitaire, la perspective d’une réouverture des écoles en lien avec la reprise économique à compter du 11 mai 2020 n’est ni souhaitable, ni responsable.
Nos organisations estiment que l’activité pédagogique dans les établissements scolaires doit reprendre, mais certainement pas au prix de la santé et de la sécurité des usagers et des personnels. Nous dénonçons l’obstination du gouvernement, qui, après avoir érigé le confinement comme seule solution possible, cherche désormais à imposer des conditions de reprise qui ne répondent pas à des préoccupations sanitaires ou sociales, mais bien aux pressions des organisations patronales ou à des impératifs soi-disant économiques.
Cette décision politique, contre l’avis du Conseil scientifique, suscite en effet de nombreuses réactions, notamment de la part des élus des collectivités à qui le Premier ministre demande d’assurer les conditions d’accueil dans les établissements scolaires. Respecter le protocole sanitaire implique d’avoir le matériel adéquat, mais aussi le personnel en nombre suffisant pour effectuer une mission essentielle pour la santé de tous. Cela ne s’improvise pas, et cette annonce de réouverture largement prématurée accentue les inégalités entre les territoires, fragilisant ainsi le cadre national de l’École de la République.
Une reprise progressive pour quelques semaines, à un rythme indéterminé mais au mieux sur une moitié du temps scolaire n’a guère de sens pour les professionnels de l’éducation. Elle en aura encore moins pour les parents qui vont devoir reprendre le travail en s’adaptant à l’emploi du temps de leurs enfants. Comment comprendre le retour à l’école selon le volontariat des parents lorsque les possibilités d’arrêt de travail pour chômage partiel pour les parents sont supprimées dans le privé ou au bon vouloir de l’employeur dans le public, et que le montant de l’indemnisation sera fortement diminué à compter du 1er juin ? Cette situation met à mal le prétendu volontariat, alors que de nombreux employeurs n’ont pas hésité à profiter de la possibilité d’imposer plusieurs jours de congés et/ou de RTT.
Même si le confinement pèse, c’est avec inquiétude que de nombreux salariés ont repris le travail sur site ou le feront dans les prochaines semaines. Beaucoup n’ont d’autre choix pour se déplacer que d’emprunter les transports en commun, où tous les usager.es des heures de pointe savent bien que celles-ci s’étalent déjà sur plusieurs heures matin et soir. Et on imagine bien la densité, même en admettant une réduction du nombre d’usager.es, puisque l’offre ne sera pas à 100% et que le gouvernement préconise de condamner un siège sur deux ! Le port du masque sera obligatoire dans les transports en commun, alors que rien n’est annoncé pour une mise à disposition gratuite de masques chirurgicaux et en quantité suffisante. De plus, il y a nécessité d’installer des distributeurs de SHA (Savon Hydro-Alcoolique) dans l’ensemble des transports en commun et de pratiquer un dépistage systématique avec mise en quarantaine. La gratuité des moyens de protection est essentielle dans toute politique de prévention digne de ce nom ! La santé de toutes et tous n’est pas un coût, mais une exigence sanitaire et démocratique.
Dans l’une des Académies les plus touchée par le Covid-19, le protocole sanitaire communiqué par le Ministère de l’Éducation nationale est tout à la fois insuffisant et impraticable en l’état. Insuffisant, car il ne reprend pas l’ensemble des préconisations de l’OMS, notamment la possibilité de tester massivement les élèves comme les professeurs, ainsi que le port du masque pour tous. Impraticable, car outre ces insuffisances, il prévoit de faire porter la responsabilité aux enseignants le respect d’une impossible distanciation sociale, notamment dans les classes des plus jeunes élèves. Nous demandons que la faisabilité de ce protocole sanitaire soit discutée par l’ensemble des acteurs de terrain (personnels de santé, enseignants et intervenants en milieu scolaire, personnel de nettoyage, fonctionnaires territoriaux, organisations syndicales, représentants des parents d’élèves et des élèves…) avant d’être validé par les CHS d’établissement, et/ou les conseils d’administration, les conseils d’école. La visite préalable à la reprise doit être réalisée en présence des membres du conseil d’école et des salarié.es qui interviennent qu’ils soient fonctionnaires, associatifs ou employé.es par des entreprises sous-traitantes.
Cela est pour nous un préalable à toutes réouvertures d’écoles ou d’entreprises, afin de permettre l’éradication de ce virus.
Nous constatons que le confinement a renforcé les inégalités déjà existantes entre les élèves et l’on voit mal où est la lutte contre les inégalités et la précarité. Nous savons qu’un retour à la normale ne pourra pas se faire avant qu’un traitement et/ou un vaccin ait été trouvé. Mais nous demandons avant tout que l’État prenne ses responsabilités. Il convient donc de donner plus de moyens humains et matériels, de revaloriser tous les métiers liés à l’éducation, rapidement et durablement : cela commence par l’annulation de toutes les suppressions de postes et de classe prévues à la rentrée 2020. Les mêmes exigences concernent le milieu hospitalier, du social et du médico-social, sans oublier les salariés du particulier employeur, durement éprouvé ces dernières semaines par la lutte contre l’épidémie : création de tous les postes et de tous les lits nécessaires. Alors que les Yvelines sont un département durement touché, particulièrement dans les EHPAD. Nous devons tout faire pour éviter une seconde vague, comme le redoute l’Institut Pasteur.
Les interventions du premier ministre n’ont en rien répondu à nos interrogations et aux revendications des personnels. C’est pourquoi nos organisations demandent des réponses et des garanties avant que soit envisagée la généralisation de la réouverture des lieux de travail et le retour des personnels et du public dans les établissements scolaires.
Nous citons en annexe quelques-unes des nombreuses questions qui restent en suspens.
Tant que ces garanties sanitaires ne sont pas remplies, les risques encourus par les élèves, le personnel et la population doivent conduire à différer l’ouverture des écoles et des lieux de travail prévue à partir du 11 mai et à maintenir et améliorer les dispositions garantissant un maintien de ressources (notamment au niveau du chômage partiel et de l’indemnisation chômage).
Annexe : questions en suspens liées à la réouverture des établissements scolaires :
– Comment organiser les salles de classe et des sens de circulation dans des structures parfois trop petites ?
– Comment gérer les moments de récréations, les passages aux toilettes notamment pour les élèves les plus jeunes ?
– Quelles garanties d’approvisionnement en savon, en essuie-mains jetables, en gel hydroalcoolique, en masques ?
– Comment respecter les distanciations physiques pour les AESH et les ATSEM, dans les bus scolaires, à la cantine (nous espérons, puisqu’il est question de lutte contre les inégalités, que la restauration scolaire fonctionnera) ?
– Quelles procédures de désinfection et de nettoyage des locaux alors qu’il faudrait en même temps étaler les arrivées et départs, non seulement pour l’école mais le cas échéant pour les activités périscolaires ? Quelles protections pour les agents chargés de ces tâches, qui sont parfois salariés de sociétés de nettoyage privées, lesquelles fournissent peut d’équipements de protection et d’information à leur personnel ?
– Dans le cadre des activités périscolaires et des cantines pour les écoles primaires, c’est encore un flou, charge aux collectivités locales de gérer, ce qui renforce d’autant plus les inégalités territoriales en fonction de la richesse ou non des communes. Cela créera aussi des problèmes pour les parents-salariés, et notamment ceux résidant dans une commune avec des écoles qui n’ont pas la capacité d’accueillir le périscolaire … D’autant plus qu’avec 15 enfants par classe, ceux-ci auront probablement cours un à deux jours par semaine seulement.
– Quelle procédure est envisagée si un élève, un agent est infecté ?
– Quid du dépistage ?
Mantes la Jolie 11h du matin : du rond point du Régent au centre ville, une dizaine de membres d’Uni.es pour le climat et de l’assemblée de lutte déambulent pendant 1 heure avec la distance physique, masqué.es, avec pancartes et slogans. Un apéro au ” communard” maison ( kir au vin rouge) offert par un militant qui va tous les ans au mur des fédérés du Père Lachaise .
La presse locale s’en fait l’écho :https://actu.fr/ile-de-france/mantes-la-jolie_78361/yvelines-1er-mai-deconfine-mantes-jolie_33378689.htm
Les Mureaux : 15h devant l’Union locale des syndicats, sur la plus grande avenue de la ville, une quinzaine de membres de l’AG interpro, ont installé des banderoles ( “Comme toujours 1er mai le combat continue – nos vies avant leurs profits”), drapeaux , pancartes. Espacé.es et masqué.es, certain.es avec des photos pastiches des membres du gouvernement, des tee-shirts ou chapeaux militants, distribuent des tracts bien appréciés des passant.es pendant 30minutes.
Dans les 2 cas : aucune interpellation et satisfaction d’avoir fait le “minimum syndical” !
Et, dans tout le pays, une même détermination !
Le 1er mai est la journée des travailleuses et des travailleurs, conquise par les luttes sociales.
En ces temps de confinement, nous pensons à toutes celles et tous ceux qui travaillent, malgré la pandémie. Pour nous soigner, pour nous permettre de nous nourrir, pour ramasser les poubelles, pour enseigner à nos enfants, pour continuer la distribution de denrées pour les plus démuni·es, mais aussi ceux et celles que le gouvernement et le patronat forcent à poursuivre une activité non essentielle à la vie.Nous sommes également solidaires des chômeurs et des chômeuses, des retraité·es, des sans-abris et des sans-papiers, trop nombreux·euses.Nous pensons aux personnes qui, confinées, ne peuvent pas manifester et défiler en ce 1er mai.
Mais pour Solidaires 78, être confiné·es ne signifie pas nous taire ou nous effacer !Nous appelons chacun·e à se manifester, à imaginer des banderoles solidaires, militantes, engagées, à les mettre aux fenêtres, aux balcons, sur les murs et même à profiter de la balade “autorisée” pour afficher clairement que le 1er mai est le jour des travailleurs et des travailleuses, notre journée!, et qu’elle ne nous sera pas confisquée.Agissons, affichons, marchons, même une heure, même près de chez nous, mais montrons-nous, ne nous laissons pas museler !
N’hésitez pas à partager les photos ou vidéos de vos banderoles autour de vous et sur notre site solidaires78.org/ (solidaires78@wanadoo.fr)
► La pandémie du Covid 19 et la crise sanitaire sont les prétextes pour une nouvelle atteinte aux libertés individuelles…
Les différentes mesures pour le contrôle policier de la populations se mettent en place. Le déploiement de 100 000 gendarmes et policiers a été bien précipité, sans aucune protection individuelle. Rappelez-vous les propos de Laurent Nuñez, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, qui minimisait leurs besoins en masques de protection. Quel message renvoyait-il à la population ?
Contrôle et sanction plutôt que la protection, on l’a compris comme tel.
Que de tapage médiatique autour de ces fameux drones tournants au dessus des immenses plages françaises pour la chasse aux contrevenant·es, pourtant bien distancié·es et éparpillé·es. Le pouvoir tape dur, plutôt que de faire confiance à la conscience collective. Le ministère de l’Intérieur vient de commander ce 12 avril 2020, plusieurs centaines de drones « policiers » pour 4 millions d’euros…
► Les informations contradictoires du gouvernement sont légions pour cacher son peu de réactivité : « on sait pas mettre correctement le masque !» et pourtant pas si bête, elle, la population aurait compris la méthode pédagogique. De pas efficace, le masque, il est devenu indispensable fin avril, mais il faut les produire… Et que pensez des images sur BFM en mars, d’une policière hurlant sur les passant·es d’une rue populaire de Paris ? Pendant que Carrefour, Amazone, PSA et bien d’autres grandes enseignes, groupes ou industries continuent des activités non-essentielles et ne sont pas sanctionnés pour les risques pris par leur·es salarié·es. Il faut rester confiné·e mais il faut aller travailler, « quoi qu’il en coûte » pour votre santé. La Poste qui cache 24 MILLIONS de masques et fait travailler ses agent·es sans protection. Deux poids, deux mesures sont appliqués, la population et les travailleurs·euses restent, seul·es, les victimes de l’incurie de ce gouvernement.
►Guère de masques et guère de tests, aucune anticipation sanitaire…Mais une solution « miracle » sort soudain du chapeau, pour justifier la reprise de l’activité économique dès le 11 mai, le traçage numérique. Une nouvelle mesure « barrière », mais bien théorique.
► Le matériel de protection serait le téléphone portable, le « Mon Précieux » de tout à chacun, excroissance de l’oreille et du temps de cerveau disponible à la connexion… La toile se tisse, la technique numérique existe et fait tous les jours ses preuves. Vous subissez d’ores et déjà le profilage de votre identité consumériste, à votre insu. Aujourd’hui les GAFAM * peuvent « savoir instantanément ce qui vous intéresse sur la toile pour mieux flatter vos envies par la publicité », demain le pouvoir, qu’il soit démocratique ou pas, pourra également vous pister : tous vos déplacements et les personnes que vous côtoyez. Aujourd’hui, les données personnelles sont archivées un an par les opérateurs téléphoniques et informatiques en France, le saviez-vous ?… Ce gouvernement, digne héritier des précédents qui n’ont eu de cesse de rogner sur les libertés individuelles, met en place « Une stratégie numérique d’identification de ceux ayant été en contact de personnes infectées ». Comment ? Par la collaboration des opérateurs de téléphonie qui fournissent les données numériques de leurs abonné·es (toujours à leur insu) et par les outils de l’informatique et l’intelligence artificielle. Ainsi, sous couvert d’une crise sanitaire, la surveillance et le contrôle de la population, franchissent une étape dangereuse pour une société qui se dit démocratique et libre.
GAFAM*: Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft – NATU : Netflix, Air BNB, Telsa et Uber – BATX : Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi
NON à StopCovid pourquoi ?
Cette application est présentée tout d’abord comme une Protection Individuelle, histoire de rassurer la population reprenant le travail le 11 mai. Parce que le gouvernement a bien conscience que les mesures sanitaires indispensables ne seront pas prêtes. Cette application téléchargeable est un système d’alerte en cas de contact rapproché avec un contaminé du COVID 19. Basée étonnamment sur la technologie Bluetooth (celle-ci est peu précise et donc inefficace). Une crainte est que ce logiciel, réplique de celui de Singapour, pourrait être plus intrusif quant aux données personnelles : outre la géolocalisation, il pourrait demander l’accès à l’ensemble des paramètres du téléphone, même en veille.
► Donc sans garantie sur la protection, l’utilisation et la destruction de ces données, conservées un an. Le PDG d’Orange réclame 2 ans, pourquoi ? Utilisées par une agence sanitaire ou par la police ? A des fins de protection ou à des fins de verbalisation ?
Efficacité sanitaire ?
Aucune !
Sans test systématique de la population, comment savoir qui est contaminé et qui ne l’est pas. E Sur la base du volontariat, seul une fraction de la population sera tracée.. E Le gouvernement compte-t-il sur la délation et la suspicion entre les individus ?
► Avec la collaboration des opérateurs de téléphonie, le gouvernement impose ses règles et muselle la contestation.
Tout cela se fait sans consultation, sans débat, sans information loyale de la population. Il profite de la crise sanitaire et du confinement, de l’impossibilité, pour nous, de manifester et de nous réunir, pour faire passer des mesures liberticides.
Ne nous laissons pas faire,
organisons la riposte !
Communiqué à propos de la reprise le 11 mai
L’annonce faite par le président de la République le 13 avril dernier lors de son allocution de procéder à une réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai a soulevé l’incompréhension et l’indignation chez les personnels.
Le patronat s’est déclaré “satisfait” : cela permet aux entreprises de bien préparer la reprise, et aux enfants de retrouver le chemin de l’école, s’est félicité un porte-parole du Medef. Mais l’école n’est pas la garderie du MEDEF !
Alors que le pays affiche toujours chaque jour plusieurs centaines de contaminations et de décès liés à l’épidémie de Covid-19, il faudrait remettre en contact des milliers d’élèves, d’enseignants, de personnels et de parents en rouvrant les écoles, sans garanties de sécurité supplémentaires par rapport au moment où la décision de fermeture a été prise, et sans même savoir si ceux qui ont été malades sont durablement immunisés ?
Le 12 mars dernier, le président avait annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires pour “protéger les enfants” et “réduire la propagation du nouveau coronavirus”. Mais désormais le 11 mai, les enfants ne seraient plus à protéger et on pourrait de nouveau favoriser la propagation du virus, en réduisant à néant l’effort consenti par l’ensemble de la population ?
Même le Président du Conseil national de l’ordre des médecins le dit : “il n’y a pas d’explication médicale, infectieuse ou épidémiologique à déconfiner dans le milieu scolaire en premier”. Selon ce médecin, “déconfiner le milieu scolaire reviendrait à remettre le virus en circulation”.
Comment comprendre que les lieux accueillant du public restent fermés alors que les établissements scolaires devront rouvrir ?
Comment n’y aurait-il pas de contamination dans des écoles, des collèges ou des lycées quand il y en aurait dans un restaurant avec 30 adultes ?
La décision présidentielle ne se base sur aucun plan concret de lutte contre la maladie : elle a été énoncée comme le fait du prince, et tout le système doit désormais trouver des modalités pratiques pour la rendre effective, malgré son manque de pertinence scientifique.
Pour SUD Education 78 cette décision est inacceptable !
SUD Education 78 refuse que la sortie du confinement se fasse sur une base aussi arbitraire, en mettant en danger la vie des personnels et en favorisant un redémarrage de la contamination. L’administration a l’obligation d’apporter toutes les garanties en matière de protection de ses agents et des élèves. SUD Education 78 exige avant toute reprise de l’activité que la sortie de crise sanitaire soit clairement vérifiée et que l’Education Nationale soit en mesure de fournir les garanties nécessaires en matière de conditions de travail et de sécurité (distances, capacité à faire respecter les gestes barrières, dépistages, désinfection, matériels de protection).
Monsieur le Préfet,
Notre département est touché par le COVID-19 depuis plusieurs semaines maintenant. Nous vivons une crise sanitaire sans précédent qui oblige l’ensemble des personnels hospitaliers, sociaux et médico-sociaux à s’adapter à des conditions de travail inédites.
Sur le département des Yvelines, les hôpitaux de Poissy, Mantes la Jolie et Versailles sont les sites “références” dans la gestion de la crise COVID-19. Mais les autres établissements de santé sont également répercutés puisqu’ils accueillent les patient·e·s qui viennent des établissements références débordés ou qui restent dans leur établissement ne pouvant être transférés. En effet, le nombre de décès de résident.es d’EHPAD et du médico-social augmente dangereusement, au sein de leur propre structure d’accueil, ce qui a nécessité l’ouverture d’unités dédiées COVID dans des hôpitaux pourtant de 3ème ligne, sans l’aide des plateaux techniques dont disposent les gros hôpitaux.
Le rapport aux soigné·e·s et résident·e·s se fait en mode dégradé :
Les EHPAD sont au confinement total, laissant les résident·e·s sans visites physiques, même si les vidéotéléphones pallient marginalement cet isolement.
Dans les établissements sociaux et médico-sociaux, là aussi l’ensemble du travail a été réorganisé. Les externats sont fermés, pourtant il est demandé aux personnels (AMP, Educs Spé…) de venir travailler tous les jours pour faire du rangement, du ménage et autres tâches qui ne nous semblent pas indispensables au point de rompre le confinement.
Les visites à domicile se font sans application systématique des mesures barrières (Formation, EPI, gel…) pour protéger le visiteur et visité. Et plus grave, pour les patient.es fragiles, les intervenant.s ne sont pas dépisté.es du COVID19. Il serait adapté que les intervenant.es dans des milieux confinés, en contact avec à des personnes fragiles ou contaminées, soient suivi.es par leur médecin du travail.
Aujourd’hui, nous constatons encore une pénurie affligeante de matériels pour tout le personnel du sanitaire et du médico-social : masques, lunettes de protection, sur-blouses, tests sont en nombre restreint et distribués au compte-goutte. Il y a également un manque de matériel médical (pousse seringue, respirateur, etc…).
A trop tirer sur la ficelle, elle cassera, les équipes soignantes commencent à fatiguer physiquement, mais aussi et surtout psychologiquement. Les patient·e·s très lourd.es, nécessitent une prise en charge très longue.
Malgré la mise en place de cellules psychologiques, nous commençons à voir certain·e·s de nos collègues sombrer dangereusement.
En tant que représentant de l’Etat, nous vous demandons expressément de faire remonter aux pouvoirs publics, cette alerte du personnel soignant qui sature et fait les frais, comme toute la population aujourd’hui, des différentes politiques d’austérité de l’Hôpital et de l’ensemble du secteur de la santé.
Aussi, si des efforts sont à consentir par l’Etat, ils doivent être concentrés sur la prise en charge de cette pandémie, par exemple ;
Nous faisons le constat que l’Etat a failli par son manque d’anticipation pour faire face à une pandémie, en affaiblissant toutes les structures d’accueil, notamment le nombre de lits en réanimation.
Nous finissons ce courrier par une boutade qui fait référence aux termes martiaux du Président ; guère de moyens humains, guère de matériels, guère de lits, guère de reconnaissance financière pour les premiers de corvée.
Les meilleurs stratèges sont ceux capables d’anticipation. Il est grand temps de remettre l’Hôpital public et la santé publique au cœur des investissements financiers et humains à venir.
Nous vous remercions de toute l’attention que vous porterez à notre courrier, et vous prions de recevoir, Monsieur le Préfet, l’assurance de notre détermination à nous battre pour sauver le plus de vies possibles. En espérant pouvoir compter sur vous.
Pour SUD Santé Sociaux
Sébastien POINT
Pour Solidaires Yvelines
Frédéric Bruneel
La crise sanitaire que nous vivons actuellement agit comme un révélateur
Comment ne pas s’indigner de la duplicité du discours gouvernemental ? Celui-ci feint de découvrir l’importance des services publics, alors qu’il en a réduit l’efficacité par ses politiques d’austérité. Il vante la solidarité en temps de crise, alors qu’il a volontairement affaibli notre système de protection sociale (financé par le travail) en allégeant les cotisations salariales.
Dans ce contexte, nous nous alarmons tout particulièrement de la situation dans la santé et le médico-social. Les hôpitaux en sont à lancer des appels aux dons pour avoir des masques, et de nombreuses structures (ambulanciers, maisons de retraite, centres d’hébergement, foyers liés à l’aide sociale à l’enfance) n’en ont pas, ou pas en nombre suffisant. Partout le personnel manque, alors que le nombre de malades augmente, y compris parmi les hospitalier.ières.
Le gouvernement favorise l’activité économique plutôt que la prévention des risques dans les entreprises. Nombre de salarié.es continuent à travailler dans les Yvelines sans qu’il n’y ait de mesure de confinement stricte suite à des contacts avec des cas avérés de contamination. Les instances représentatives du personnel, quand elles existent dans l’entreprise, ne sont pas systématiquement prévenues des contaminations de salarié.es et ne peuvent donc imposer à l’employeur son obligation de garantir la santé mentale et physique de son personnel. Dans le commerce de l’alimentation, notamment, les vendeurs.euses et caissiers.ières sont directement confronté.es à la propagation du virus. Sans matériel de protection personnelle (masque, gants, lunettes, gel…), les gestes barrières ne suffisent pas à se protéger efficacemment.
Nous dénonçons la logique du gouvernement qui préfère rassurer les actionnaires plutôt que de réduire l’activité aux seules professions vitales et nécessaires en temps de crise. La double injonction « restez chez vous » mais « allez travailler » est incompréhensible et intenable.
L’épidémie prend de l’ampleur, et nous appelons les salarié.e.s des secteurs non cruciaux à se mobiliser pour faire respecter leurs droits et leur santé, et donc exiger la fermeture des activités non essentielles. Comme en Italie, la cessation de la production doit permettre d’éviter une sur-contamination et un engorgement des hôpitaux. Les salarié.es ne doivent pas être doublement victimes de l’urgence sanitaire, et ils doivent obtenir la garantie d’un maintien total des salaires (primes comprises et autres participation et intéressement).
La loi d’urgence sanitaire est lourde de dangers pour les droits de tous les salariés. Nous dénonçons la possibilité d’agir par ordonnance pour le gouvernement, sans instances de contrôle, et l’opportunité offerte aux employeurs de déroger au droit applicable en matière de prise des congés payés, de temps de travail, de temps de repos…
Ces mesures toucheront en premier lieu les femmes et les précaires (caissières, aides à domicile, livreurs, personnel de santé ou du médico-social). C’est d’autant plus inacceptable que la société en temps de crise repose en grande partie sur leur dévouement et leur professionnalisme.
Nous demandons que les mandaté.e.s syndicaux.ales (notamment les élu.e.s CHSCT et CSE) puissent se déplacer (bien sûr dûment équipé.e par l’employeur de protections individuelles) dans tout le périmètre de leur mandat, pour échanger avec des salarié.e.s souvent inquièt.e.s et faire respecter le droit du travail ainsi que les conditions d’hygiène et de sécurité.
Nous nous inquiétons également des dérives en termes de libertés publiques. Nous alertons sur les mesures répressives visant uniquement la population, alors que nombre d’entreprises mettent la pression pour que les salariés retournent travailler sur site, notamment dans la métallurgie. Nous sommes dans une région où la crise du logement sévit depuis des décennies et conduit des dizaines de milliers de Francilien.nes à vivre dans des logements trop petits (et trop chers !) voire parfois insalubres. Parce que la solidarité ne s’arrête pas à la porte des lieux de travail, nous demandons au préfet la mise à l’abri sécurisée (y compris en termes de santé) de toutes personnes et familles en précarité (sans logement, migrants, habitants des bidonvilles…), en réquisitionnant si nécessaire, et en les dotant de bons d’alimentation.
Dans la Fonction Publique, nous constatons une situation administrative ubuesque qui pousse par exemple les enseignants à assurer une « prétendue continuité pédagogique » alors que les conditions ne sont manifestement pas réunies pour télétravail. L’accueil des enfants de soignant.e.s dans les établissements scolaires l’est encore trop souvent sans le respect des règles d’hygiène élémentaire : absence de désinfection régulière des locaux et du matériel, de mise à disposition de savon liquide, serviettes en papier à usage unique, gel hydroalcoolique. Nous rappelons que c’est l’impératif sanitaire qui doit primer sur tout et partout. Nous demandons par ailleurs que soit prise en considération la situation des CDD dans la FP qui risqueraient de perdre leurs droits du fait de la situation de confinement (pas de renouvellement de contrat), de même que pour les contrats précaires du privé.
Les suspensions de la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage, du projet de réforme des retraites, du jour de carence en cas d’arrêt maladie vont dans le bon sens, mais il convient d’aller plus loin en les retirant purement et simplement.
Trappes, le 26 mars 2020
*qui ont également demandé par courrier ce jour une téléconférence sous l’égide du Préfet associant La Direccte, les organisations syndicales et les organisations patronales.