Les travailleurs sans-papiers en lutte depuis près de 2 ans à Chronopost (Alfortville), DPD (Coudray-Montceaux) et RSI (Gennevilliers) saluent et soutiennent l’élargissement en cours des grèves de travailleurs sans-papiers sur l’Ile-de-France !
Depuis fin octobre 2021, ces trois grèves de travailleurs sans-papiers ont démarré successivement, avec des piquets installés devant leurs entreprises. Ces travailleurs intérimaires subissent depuis des années une surexploitation qui fait système, par des entreprises qui recherchent les travailleurs sans titre par suite de la dégradation extrême des conditions de travail qu’elles imposent. Des dizaines de travailleurs d’autres entreprises participent et soutiennent ces luttes depuis 2 ans, et nous exigeons également leur régularisation. Au total, ce combat engagé en octobre 2021 et qui se poursuit toujours concerne plusieurs centaines de travailleurs sans-papiers. La principale revendication dans ce conflit du travail est la régularisation de l’ensemble des travailleurs en lutte sur ces 3 piquets dans le cadre d’une négociation collective.
Sur les piquets DPD et Chronopost, les travailleurs affrontent un système de sous-traitance en cascade et de marchandage avec La Poste et ses filiales comme donneurs d’ordre, et des sociétés sous-traitantes comme Derichebourg, qui toutes refusent la délivrance des documents d’employeurs. La Poste est pourtant une société contrôlée par l’Etat, actionnaire stratégique. Mais les ministères de l’intérieur et du travail sont aux abonnés absents ! A ce jour, le combat continue toujours pour la délivrance des titres de séjour.
Si RSI a été contraint de délivrer les documents permettant de déposer les dossiers de demande de carte de séjour, le ministère de l’intérieur et la préfecture du 92, après avoir accordé des récépissés provisoires, sont revenus sur leurs engagements en refusant la régularisation de la grande majorité des salariés, avec un petit nombre de cartes délivrées sur les 83 salariés concernés.
C’est donc avec satisfaction que nous accueillons l’entrée en mouvement de plusieurs autres centaines de travailleurs sans-papiers depuis le 17 octobre. A l’initiative de la CGT une trentaine d’entreprises, essentiellement d’intérim, sont concernées à Paris et petite couronne, et des collectifs de sans-papiers soutenus par la CNT-SO organisent un conflit sur le chantier Arena des JO porte de La Chapelle. Il semble que sur plusieurs entreprises, les employeurs cèdent, ou s’engagent à céder les documents nécessaires pour demander la régularisation en préfecture. Nous exprimons notre totale solidarité aux travailleurs de ces entreprises en lutte, et exigeons avec eux la remise des titres de séjour par l’État, au final responsable de cette délivrance, permettant de mettre fin à la précarité, la misère, la peur et la menace permanente qui sont le lot des travailleurs maintenus dans la clandestinité au profit des exploiteurs de la logistique, du bâtiment, des travaux publics, de la restauration, du nettoyage, de l’agriculture, du commerce…
Au moment où le gouvernement pratique tous les amalgames nauséabonds, et s’allie à la droite la plus réactionnaire pour accélérer les dispositions législatives visant à rendre encore plus impossible la vie des personnes immigré-es, avec ou sans papiers, nous réaffirmons avec force notre exigence de régularisation de tous-tes les sans-papiers, et en particulier des travailleuses et travailleurs sur simple preuve de travail.