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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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(re)Penser notre syndicalisme

Le guide de conversation pour survivre aux fêtes de fin d’année

Pour répondre aux idées reçues de tata et Grand-papa même avec un potimarron trop chaud en bouche !

❌ 1. « Il y a trop d’impôts en France ! »

✔️ Réponse : Les impôts ne sont pas trop élevés, ils sont mal répartis.

« Oui, surtout nous. Les super-riches, eux, ils en paient tellement peu que quand ils entendent parler de 2% ils se roulent par terre et menacent de manifester. »

  • En France, le niveau global d’imposition n’a pas explosé ; il est comparable aux autres pays avec un haut niveau de services publics.
  • Le problème, c’est que les impôts pèsent beaucoup sur les classes populaires et moyennes, via la TVA (l’impôt le plus inégalitaire) ou l’impôt sur le revenu qui devient dégressif à un certain niveau
  • Pendant ce temps, l’impôt sur les grandes fortunes et les grandes entreprises a été largement allégé : disparition de l’ISF, baisse continue de l’impôt sur les sociétés et les impôts de production, niches fiscales massives et dispositifs en tout genre qui bénéficient avant tout aux plus riches…

Solidaires revendique :

  • un impôt vraiment progressif,
  • la taxation des très hauts patrimoines,
  • la lutte contre l’évasion fiscale (au moins 80 milliards/an)
  • une revue des niches fiscales
  • le rétablissement de l’ISF

❌ 2. « Si on taxe les riches, ils vont tous partir ! »

✔️ Réponse : Non, et les études l’ont montré.

⇒ “on n’a jamais vu un exode massif de yachts bloquer le périph’ un 31 décembre.”

Les plus riches ne partent pas quand on augmente la fiscalité. Les déménagements fiscaux existent mais concernent une minorité infime.

  • Les raisons sont simples :
    • leurs affaires, leur réseau, leurs actifs sont en France ;
    • les vrais paradis fiscaux n’offrent ni infrastructures, ni marchés comparables.
    • certaines activités ne sont pas délocalisables
  • L’ISF n’a pas provoqué d’exode massif : c’est un mythe très utile aux plus riches… mais un mythe quand même.

❌ 3. « Taxer les entreprises détruit l’emploi ! »

✔️ Réponse : Non. Ce qui détruit l’emploi, ce sont les choix patronaux et la recherche du profit à tout prix.

⇒ “Pour l’instant, on leur a donné des milliards… et en échange elles ont imprimé des pin’s”

Les baisses d’impôts et de cotisations (CICE, exonérations, baisses d’IS) ont coûté des centaines de milliards, pour très peu d’emplois créés.

  • Les entreprises embauchent quand :
    • il y a de la demande,
    • la population consomme,
    • les services publics fonctionnent.
  • La fiscalité sert précisément à financer ces conditions.

Solidaires défend une fiscalité qui finance les services publics et la bifurcation écologique, pas les profits privés.

❌ 4. « Les licenciements, c’est parce que les entreprises font faillite. »

✔️ Réponse : Pas dans l’immense majorité des cas.

⇒ “Comme par exemple Michelin, 1,9 milliard d’euros de bénéfices et 1 254 suppressions d’emplois.”

  • Aujourd’hui, la majorité des grands licenciements se font dans des entreprises… qui font des profits et versent des dividendes.
  • C’est ce qu’on appelle les « licenciements boursiers » : une entreprise rentable licencie pour augmenter ses marges ou « rassurer » les actionnaires.
  • Les faillites réelles existent, mais elles ne représentent qu’une partie minoritaire des pertes d’emploi. Sans compter les groupes qui organisent la faillite d’une filiale alors que le groupe est bénéficiaire.

Solidaires revendique l’interdiction des licenciements pour les entreprises qui font des bénéfices et un droit de veto des CSE sur les licenciements.

❌ 5. « Abroger la réforme des retraites, maintenant qu’elle est passée, c’est impossible. »

✔️ Réponse : Ce que la loi fait, la loi peut le défaire.

⇒ “Une loi, ça s’abroge. C’est plus facile à retirer que la tâche de sauce que tu viens de faire sur la nappe.”

  • L’histoire sociale française est pleine de réformes abrogées ou remplacées.
  • Rien n’empêche un gouvernement ou une majorité parlementaire de revenir à 62 ans, voire mieux.
  • Le financement existe :
    • hausse de cotisations patronales,
    • fin des exonérations inefficaces,
    • taxation des dividendes,
    • égalité salariale femmes/hommes

Solidaires revendique l’abrogation de la réforme de 2023 et le retour au 62 ans comme première étape pour un retour à la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités.

❌ 6. « La retraite à 60 ans ? Impossible ! »

✔️ Réponse : Elle est largement finançable.

⇒ “ Impossible ? Comme faire un repas de famille sans embrouille ? Non… juste une question de volonté.”

  • La productivité a explosé depuis les années 1980 : on produit plus avec moins de travail humain. C’est donc normal de travailler moins longtemps.
  • Le retour à 60 ans est finançable par des choix politiques :
    • meilleure répartition des richesses,
    • hausse des salaires (donc des cotisations),
    • taxation du capital,
    • égalité salariale femmes/hommes.
  • C’est aussi un enjeu de santé : l’espérance de vie en bonne santé stagne, voire recule pour les plus modestes.

Solidaires revendique l’abrogation de la réforme de 2023 et le retour au 62 ans comme première étape pour un retour à la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités.

❌ 7. « Augmenter les salaires coûte trop cher aux entreprises. »

✔️ Réponse : Non : baisser les salaires coûte trop cher à la société.

⇒ “Ce qui coûte cher, ce sont les actionnaires.”

  • Les salaires financent les cotisations sociales,
  • Les profits, eux, explosent :
    • +85 % en dix ans pour les entreprises du CAC40,
    • dividendes record chaque année : 1 750 milliards de dollars dans le monde en 2024 et 98,2 milliards d’euros en France rien que pour les entreprises du CAC40,
  • Revaloriser les salaires permet :
    • d’améliorer la vie des gens
    • de financer les retraites et la Sécu,
  • Ce n’est pas un coût : c’est un investissement collectif.

Solidaires revendique +400 euros pour toutes et tous, l’indexation automatique de tous les salaires sur l’inflation (échelle mobile des salaires) et un SMIC à 2000 euros net.

❌ 8. « Ce sont les entreprises qui créent la richesse. »

✔️ Réponse : Ce sont les travailleurs et travailleuses qui créent la richesse

⇒ “Bernard Arnault n’a pas dû coudre beaucoup de portefeuilles dans sa vie. Sait-il seulement passer le fil dans l’aiguille ?”

  • Sans travail humain : pas de production, pas de services, pas de valeur.
  • Les entreprises bénéficient de milliards d’aides publiques sans conditions ni contreparties (211 milliards par an selon un rapport du Sénat).
  • Les richesses viennent du travail et doivent être mieux redistribuées.

Solidaires revendique +400 euros pour toutes et tous, l’indexation automatique de tous les salaires sur l’inflation (échelle mobile des salaires) et un SMIC à 2000 euros net ainsi qu’une limitation de 1 à 4 de l’écart des salaires.

9. “C’est l’assistanat qui nous coûte cher”

✔️ Réponse : Faux. La fraude fiscale coûte plus chère et l’armée est en passe de devenir l’un des premier budget de l’état, loin devant les dépenses pour lutter contre la pauvreté

⇒ “Bernard Arnault il s’est fait tout seul peut-être ?

  • La fraude fiscale, c’est autour de 80 milliards d’euros/an. La fraude sociale est évaluée à 13 milliards dont plus de la moitié provient des entreprises ou patrons qui ne reversent pas des cotisations sociales dues ! Lutter contre la fraude fiscale ça financerait pas mal de RSA ! Le RSA pour une personne seule, c’est 646 euros/mois. Difficile de dire qu’on est “assisté” avec si peu. Par ailleurs, des postes de dépenses qui n’ont rien à voir avec la lutte contre la pauvreté et la précarité ont beaucoup augmenté ces dernières années, en particulier l’armée, dont le budget devrait atteindre 57 milliards par an, soit quasiment le même niveau que toute l’éducation nationale).
  • Sur les 9 à 10 millions de personnes pauvres en France, beaucoup sont des femmes, précarisées et discriminées économiquement tout au long de leur vie (au minimum vieillesse par exemple)
  • Ce qui coûte cher, c’est de ne pas lutter contre la pauvreté : un récent rapport du collectif Alerte estime que ne pas lutter contre la pauvreté coûterait 119 milliards d’euros au pays (puisque cela coûte des “points de PIB”)
  • Ce qui a augmenté, ce sont les inégalités de revenus et de patrimoine. Le taux de pauvreté a beaucoup augmenté en France ces dernières années, pour atteindre 15,4 % de la population aujourd’hui (soit presque 10 millions de personnes). Pendant ce temps, les 10 % des Français·es les plus fortuné·es détenaient près de la moitié de la masse totale du patrimoine brut dans le pays
  • Le discours sur l’assistanat, c’est le fond de commerce du RN et des racistes.
  • le patronat est assisté avec 211 milliards d’aide publiques données sans contrepartie ni contrôle : le premier budget de l’État

Solidaires revendique +400 euros pour toutes et tous, le RSA dès 18 ans, des indemnités chômage au SMIC, le droit au salaire, au logement et aux prestations sociales pour toutes et tous.

❌ 10. « L’extrême droite défend les classes populaires. »

✔️ Réponse : Faux

En vrai :

  • L’extrême droite parle “social”, mais vote contre les mesures sociales dès qu’elle en a l’occasion :
    ➡️ contre l’augmentation du SMIC,
    ➡️ contre le gel des loyers
    ➡️ contre la taxation des plus riches.
  • Son projet économique protège surtout :
    • les grandes fortunes,
    • les héritages,
    • le patronat
  • Elle ne remet jamais en cause le partage des richesses, mais détourne la colère sociale vers les étrangers et étrangères.
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(re)Penser notre syndicalisme Conditions de travail Informatique

L’IA au travail, une question syndicale

L’intelligence artificielle (IA) percute de plein fouet notre vie quotidienne, mais aussi nos métiers et nos conditions de travail. À l’image d’une pensée magique, les gouvernements, les entreprises et les administrations en font le remède à tout et sont engagés dans une course folle pour son développement.
L’IA est en réalité surtout un objet politique. Pour mieux le comprendre, “nous devons aller au-delà des réseaux de neurones et de la reconnaissance statistique des formes et nous demander ce qui est optimisé, pour qui, et qui décide” comme le propose Kate Crawford dans “Contre atlas de l’intelligence artificielle” . Dès lors, comment se repérer dans le flot d’innovations très rapides et peu transparentes ? Comment et avec qui sont développés les systèmes d’IA qui viennent impacter nos missions de service publics, nos professions ? Quelles conséquences sur nos conditions de travail et le sens même du travail ? Que pouvons-nous faire collectivement et syndicalement ?

L’IA, c’est quoi ?

Loin d’être nouveau, le terme IA existe depuis les années 50. Cependant, dans le grand public, son usage s’est surtout popularisé récemment avec l’émergence des IA génératives, dont ChatGPT est l’exemple le plus connu.

Sans définition universelle qui fasse consensus, l’intelligence artificielle est décrite comme une discipline qui réunit science et technique afin de faire imiter par une machine les capacités cognitives humaines. Le Parlement européen définit l’intelligence artificielle comme tout outil utilisé par une machine capable de “reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité”.

Ces dernières années l’IA et plus largement les outils de science des données se sont très rapidement développés dans tous les domaines (moteur de recherche, enceintes connectées , GPS, appareil photo du smartphone…), le travail ne faisant pas exception.

L’IA est souvent présentée comme une avancée technologique ayant des conséquences positives (médecine…), cependant, dans les milieux professionnels, l’introduction de l’IA est davantage source de transformations des métiers sans que les travailleurs et travailleuses n’y soient jamais associé·es conduisant à une perte de sens du travail et à de nombreux licenciements. Elle reste à ce jour avant tout perçue comme un enjeu de croissance majeur par les multinationales et les gouvernements.

Les questions techniques et politiques que ça pose

Au-delà des promesses de progrès techniques et de transformation sociétale, les systèmes d’IA représentent des risques, notamment celui de véhiculer et exacerber des stéréotypes. Ils reflètent les préjugés existants, introduisent des biais, et renforcent les discriminations liées au genre, à l’orientation sexuelle, au handicap, à l’âge, la nationalité, la religion réelle ou supposée, mais aussi les discriminations racistes.

L’apprentissage automatique des IA produit fréquemment des absurdités, mais aussi des erreurs ou hallucinations.

Les données utilisées par les IA proviennent de contenus générés par des humain∙es, qui ne sont pas libres de droit ou qui sont des biens communs numériques comme Wikipedia. La même chose est valable pour les films, images, etc., qui sont pillés sans tenir compte du droit d’auteur.IA

L’IA et ses conséquences sur le travail et l’emploi

Modernité, allègement des tâches, gains de temps, derrière les qualificatifs dithyrambiques des employeurs, ce sont souvent les employé·es qui trinquent. Le déploiement des outils de data-science s’accompagne de suppressions de postes : cela a été le cas dans la société Onclusive, spécialisée dans la veille média, mise en lumière par la lutte syndicale pour sauvegarder les emplois (160 salarié∙es licencié∙es sur un effectif initial de 383). Cela est aussi vrai dans la fonction publique, où l’obtention de fonds pour développer ces projets est conditionnée à des gains de productivité, comprenons des suppressions de postes.

Mais au-delà des suppressions de postes, c’est un véritable déplacement du travail, dans des -logiques néocoloniales, auquel nous assistons : les pays du Nord subissent des suppressions de postes et des restructurations, dans le même temps, les pays du Sud font travailler une main d’œuvre sous-payée, les travailleurs et travailleuses du clic, sous contrats à la tâche, chargé∙es d’entraîner les algorithmes, d’annoter et de corriger les données…

Dans les secteurs où des outils d’IA ont été mis en place, nous constatons :

  • le renforcement d’oppressions comme le racisme ou le sexisme.
    Dans les centres d’appels, les salarié∙es sont écouté∙es non seulement par leurs chef∙fes d’équipe, mais également par des IA qui peuvent les rappeler à l’ordre sur leur ton durant la conversation avec le ou la client·e (suffisamment jovial ou non), les mots utilisés, et leur accent. Plusieurs entreprises qui gèrent des centres d’appels ont aussi racheté des entreprises d’IA générative spécialisées pour changer le ton de la voix ou l’accent. En règle générale, en produisant les réponses les plus probables, les plus attendues, ou en cherchant à « standardiser » les voix et les accents, les IA reproduisent les discours dominants, à commencer par les stéréotypes racistes, sexistes, LGBTphobes, classistes, validistes… L’usage de l’IA dans le domaine professionnel engendre aussi des discriminiations immédiates, comme priver d’un emploi quand elle est utilisée pour le recrutement.
  • l’industrialisation de tâches déjà existantes privilégiant l’aspect quantitatif sur l’aspect qualitatif. Ainsi le logiciel de fabrication de planning de La Poste, Pop IA, confectionne des plannings à tour de bras mais sans tenir compte d’aucun paramètre humain comme la sécurité, la santé… simple fait
  • la surveillance des salarié∙es et des usager∙es. Dans tous les services publics qui délivrent des prestations sociales (Caisses d’allocations familiales, France Travail…), les usager∙es les plus précaires sont ciblé∙es comme de potentiel∙les fraudeur·euses.Le simple fait d’être femme isolée , ou d’être attributare de l’Allocation adulte handicapée augmente le score de risque et la probabilité d’être contrôlé.
  • une perte d’autonomie : aux finances publiques, les agent·es qui programmaient eux-mêmes les contrôles fiscaux en s’appuyant sur leurs connaissances se voient attribuer désormais des listes de sociétés soupçonnées de fraude sélectionnés par IA dans les services centraux ;
  • une surcharge de travail liée au temps passé par l’intelligence humaine des salarié·es à réparer les erreurs de l’IA. Dans le métier de journaliste, les rédacteur·ices sont parfois relégué·es à un simple rôle de relecture ou de correction de textes générés par IA, sans initiative ni créativité, ce qui faisait pourtant le sel de leur métier ;
  • la perte de sens au travail avec l’apparition de nouvelles opérations chronophages et dénuées d’intérêt, l’abandon de certaines tâches, des dépendances à l’outil informatique entraînant parfois la perte de savoirs professionnels et de technicités ou l’impossibilité d’expliquer le résultat trouvé par IA car développé en boîte noire. Un usage important des technologies numériques entraîne aussi un délestage cognitif avec des conséquences sur nos compétences et notre autonomie.

Loin des promesses vantées par les employeurs, le déploiement de l’IA impacte en profondeur les conditions de travail et l’exercice des métiers, des missions de service public. Les effets sont bien réels pour les travailleurs et travailleuses, comme les client·es et usager·es. Face à ces transformations massives du travail, il est indispensable d’agir syndicalement.

A qui profite l’IA ?
Dans le monde capitaliste où nous vivons, les systèmes d’IA reposent sur l’extraction massive de données personnelles pour augmenter les profits d’une poignée d’entreprises, parfois soutenues par des fonds publics. Les acteurs publics, les universités par exemple, n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour développer les modèles les plus avancés, détenir la puissance de calcul, posséder les data centers. Ce sont donc quelques géants de la tech (Meta, Google, Amazon, Alibaba, OpenAI, xAI d’Elon Musk…) qui se partagent le marché et imposent leur domination sans aucun débat démocratique. En utilisant l’IA, on fournit donc un travail gratuit pour entraîner les IA, et ainsi augmenter les profits de ces multinationales aussi puissantes que des États, et en collusion fréquente avec l’extrême droite.

L’IA : une grave menace pour l’environnement

Consommation en eau, énergie, métaux… l’IA accentue gravement l’impact du numérique sur l’environnement. Le coût écologique est colossal mais sous-évalué, en partie parce qu’il est complexe à mesurer, a fortiori lorsque les Big Tech ne jouent pas la transparence sur les données nécessaires aux calculs . En effet, il faut prendre en compte :

  • tous les éléments nécessaires au fonctionnement de l’IA : data centers (centres de données) nécessaires au stockage et au traitement des données, réseaux, terminaux (smartphones, ordinateurs, tablettes) ;
  • les envisager à chaque étape de leur cycle de vie : conception, fabrication, distribution, utilisation et gestion des déchets, sachant que la fabrication génère l’empreinte écologique la plus lourde, notamment parce qu’elle repose sur l’extraction minière.
  • La construction de nombreux data centers peut impliquer l’artificialisation des sols. Ils sont de surcroît très voraces en énergie, qui au niveau mondial dépend aux deux tiers du charbon.

Quelques ordres de grandeur

  • Une requête ChatGPT pourrait représenter au moins 10 fois la consommation électrique d’une recherche sur Google (qui n’est déjà pas neutre !).
  • Une image générée par IA est l’équivalent électrique de la recharge d’un smartphone.
  • D’ici 2030, les choix actuels de construction de data centers à l’échelle mondiale pourraient impliquer des émissions de gaz à effet de serre équivalents aux trois quarts des émissions de CO2 du secteur de l’aviation commerciale civile.

Une contribution croissante au dérèglement climatique

Pour rester dans la course à l’IA de nombreux pays et entreprises reculent sur leurs engagements en matière de neutralité carbone. Certains data centers, dont beaucoup aux États-Unis, ont annoncé recourir au gaz ou au charbon, impliquant de maintenir ouvertes des centrales dont la fermeture avait été annoncée. Google a augmenté de 65 % ses émissions de gaz à effet de serre en 5 ans, Microsoft de 29 % en 4 ans. Quand les entreprises prétendent décarboner la technologie, ce n’est pas mieux : des projets de data centers géants dotés de mini-centrales nucléaires pour les alimenter (Small modular reactors) se multiplient.

En fait, l’IA entraîne une fuite en avant climaticide en raison de ses effets directs (par la consommation d’énergie) et indirects : report des engagements climatiques justifiés par la course à l’IA et diffusion massive du climato-scepticisme par les IA elles-mêmes. Il est en effet très facile de générer du contenu vraisemblable, conspirationniste ou climato-sceptique, avec des IA. Cela augmente drastiquement la quantité de ces discours en circulation, dont se nourrissent ensuite d’autres IA qui captent leur contenu sur Internet.

Une technologie qui repose sur l’extractivisme

Les data centers nécessitent des systèmes de refroidissement importants, qui augmente encore la consommation d’énergie. Certains utilisent de grandes quantités d’eau également. Les data centers et les sources d’énergies utilisées pourraient consommer entre 4,2 et 6,6 milliards de m3 d’eau en 2027, soit une consommation légèrement supérieure à celle d’un pays comme le Danemark, sans compter l’eau utilisée pour fabriquer les composants.

Les ordinateurs, tablettes, smartphones, et plus encore les data centers consomment des quantités exponentielles de métaux. Pour répondre à la demande croissante d’ici à 2050, la quantité utilisée pourrait représenter 3 à 10 fois le volume produit actuellement. Or ces métaux sont extraits de mines dont les impacts pour la santé et l’environnement sont colossaux : expositions pour les travailleur·euses, surconsommation en eau dans des régions déjà touchées par les sécheresses, surconsommation d’énergie, production massive de déchets miniers très toxiques… Les mines sont des zones de sacrifice, que les gouvernement des pays du Nord imposent aux pays des Suds – dont ils accaparent les ressources – ainsi qu’aux territoires où le gouvernement mène une politique de renouveau minier en France.

Rendre des services d’IA entraînera de nouveaux “besoins” en ressources numériques : mémoire et stockage, capacités de traitement des ordinateurs et smartphones. Cela risque d’augmenter l’impact environnemental de ces objets, tant lors de leur production que de leur usage. Il faudra aussi les renouveler de façon anticipée pour pouvoir utiliser les IA. On peut prévoir le déploiement de nouveaux terminaux spécialement conçus pour l’IA, avec leurs propres effets environnementplanete-2.original


Nos réponses syndicales pour freiner l’emballement autour de l’IA

Solidaires soutient une position technocritique : ni technophobe par principe, ni techno-solutionniste. Autrement dit : nous considérons qu’aucune technique ne peut constituer une réponse miracle aux crises sociales et environnementales engendrées par le capitalisme. Surtout pas une technologie aussi vorace en eau, énergie et métaux que l’IA, et qui aggrave les inégalités sociales et les oppressions systémiques.

Solidaires actif face aux directions :

Face au développement des projets d’IA dans nos secteurs professionnels, l’Union Solidaires et toutes ses structures sont aux côtés des salarié·es pour lutter contre le déploiement, imposé par les entreprises et les administrations, d’outils souvent peu respectueux des missions et des conditions de travail des personnels. Les dernières décisions juridictionnelles commencent à forger une jurisprudence obligeant les employeurs du privé à informer les syndicats de la mise en place d’un projet d’IA impactant les missions et les conditions de travail. Cette absence de consultation peut conduire le juge à demander le retrait de la technologie concernée. Dans la fonction publique, nous exigeons également le financement d’études d’impact d’IA sur les conditions de travail.

Nous revendiquons l’inscription de l’IA dans l’évaluation des risques professionnels et le financement d’études d’impacts, compte tenu de ses conséquences sur la santé des travailleur·euses.

Vous retrouverez sur les sites de Solidaires et de l’ensemble des structures du matériel détaillant l’arrivée d’IA dans les sphères professionnelles et leur impact sur le travail et notre vie quotidienne.

Solidaires combat les suppressions d’emplois

Les camarades de Solidaires Informatique se sont pleinement mobilisé∙es lorsque la société Onclusive fut l’une des premières à subir massivement des suppressions d’emplois du fait de l’arrivée de l’IA dans leur secteur professionnel. Dans la fonction publique, nous dénonçons les suppressions de postes conséquentes aux déploiement des outils d’IA. La défense de l’emploi et des travailleur·euses est centrale pour Solidaires.

Solidaires débat et s’organise !

Notre organisation syndicale a été l’une des premières à organiser un cycle de débats pour former aux dangers liés à l’arrivée de l’intelligence artificielle dans la sphère professionnelle, mais également sur ses dimensions liberticides, écocidaires et discriminatoires. Ces journées de débats ont mobilisé des camarades journalistes, informaticien·nes, postier·es, agent·es des finances publiques, traducteur·ices… Ils ont été enrichis par les contributions de sociologues, de membres de la Quadrature du Net, de juristes et de militant·es engagé·es contre les dérives d’une société entièrement numérisée. Par ailleurs, Solidaires organise régulièrement des espaces de débat dans ses locaux et sur sa chaîne Twitch, sur l’arrivée de l’IA.

Notre Union est engagée avec d’autres associations, collectifs ou syndicats dans la coalition Hiatus. Cette dernière entend résister au déploiement massif et généralisé de l’IA. Hiatus dénonce ainsi l’inféodation des politiques publiques aux intérêts de la tech, ainsi que les coûts humains et environnementaux de l’IA. Elle porte la revendication d’un moratoire sur les gros data centers.

Solidaires lutte contre l’opacité

Face au manque de transparence, nous mobilisons différents canaux pour obtenir de l’information et notamment tout ce qui a trait à la protection des données via le Règlement Général de la protection des données (AIPD (Analyse d’impacts à la protection des données), délibération de la Commission Nationale Informatique et Libertés, saisine de la Commission d’accès aux documents administratifs…).

Lutter contre le déploiement capitaliste de ces outils ne se fera pas sans prise de conscience des enjeux de domination, de recherche du profit au mépris des conditions de travail, d’ultra-surveillance des populations, de la destruction environnementale et de réduction des libertés publiques. Aussi, et de toutes les façons possibles, y compris par la grève, notre union syndicale, aux côtés des salarié-es, des agents et des agentes continuera à se mobiliser.

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(re)Penser notre syndicalisme Conditions de travail

Mangeons les riches

Dans Expressions Solidaires : N°113

L’immense majorité de la population peine à boucler les fins de mois, et 35 % des personnes déclarent ne plus faire trois repas par jour. Dans le même temps, les milliardaires s’empiffrent, voyant leurs fortunes s’envoler à des niveaux indécents.

La phrase de Rousseau n’était peut-être pas si saugrenue ? une prophétie ? : “Quand le peuple n’aura plus rien à manger, il mangera le riche.” Car le choix est simple : manger les riches… ou mourir à petit feu !

Et eux que nous serinent-ils avec le patronat dans la presse et sur les plateaux TV ? Qu’on veut trop les taxer ! Qu’ils ont « peur » !

Peur de quoi ? De voir le fruit de notre travail enfin redistribué ? Leur seule véritable inquiétude est que nous nous organisions, que nous nous levions pour aller chercher notre dû ! Les voir paniquer nous conforte dans nos exigences, claires et non négociables :

  • Abrogation immédiate de la réforme des retraites de 2023 : hors de question de travailler plus longtemps pour enrichir les actionnaires !
  • Augmentation générale des salaires et des minima sociaux pour garantir une vie digne pour toutes et tous.
  • De l’argent, et vite, pour nos services publics ! Pour la Sécurité Sociale, l’Hôpital, l’École…

Cessons de sacrifier nos vies pour leur profit !

Le combat est global. Il faut stopper la machine qui fabrique les inégalités et l’oppression. Nous devons nous mobiliser sans relâche contre le capitalisme, qui nous exploite et pille la planète, mais aussi contre le racisme, le patriarcat et toutes les discriminations qui divisent notre camp social.

Nous serons dans la rue le 2 décembre pour nos salaires, le 18 décembre pour la Journée internationale des migrant·es. Nous serons en grève le 8 mars pour les droits des femmes. Nous serons là, à chaque appel, pour faire front.

Pas d’économies sur nos vies !

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(re)Penser notre syndicalisme Luttes antivalidistes

Non au validisme : pour une société inclusive ! 3 Décembre : Journée internationale des personnes handicapées

Publié le 3 décembre 2025

Ce 3 décembre doit être l’occasion de parler du validisme. Le validisme est un système d’oppression qui valorise la norme valide et dévalorise celles et ceux dont le corps, les sens ou les capacités cognitives ne correspondent pas à cette “norme”. Le validisme organise ainsi l’exclusion et la maltraitance des personnes en situation de handicap.
Il opère dans tous les pans de la société.

Un continuum de violences

Le validisme s’inscrit dans un continuum de violences. Comme pour les violences faites aux femmes, on retrouve un continuum de violences insupportables :

  • cela commence par des micro-agressions et l’usage d’un vocabulaire injurieux (“autiste”, “schizo”, “mongol” etc.)
  • cela se poursuit par des humiliations, de la relégation (inaccessibilité des lieux et refus de droit) ;
  • cela peut conduire jusqu’aux violences physiques et à la mort.

Ce continuum est visible dans l’affaire Pormanove. 

La mort de Jean Pormanove, humilié en direct sur une plateforme, est la manifestation cruelle et intolérable de ce système. Ce n’était pas un simple “fait divers” : c’était le résultat d’un harcèlement qui a pu se dérouler parce que notre société tolère le validisme.

C’est parce qu’il a été assigné comme personne en situation de handicap que Jean Pormanove a été ciblé, insulté, méprisé, surnommé « Cotorep ». C’est parce qu’il est un homme handicapé sous curatelle, avec une enfance passée en IME que Stéphane Guy surnommé « Coudoux » est moqué, frappé, piégé (surnommé le « béluga »).

C’est parce que notre société tolère le validisme que ce harcèlement a pu se dérouler sans réaction suffisante de sa part et conduire à la mort de Jean Pormanove.

Le validisme, un impensé politique et social

Les institutions et le monde politique, qui devraient être exemplaires, se montrent bien trop souvent complices de ce système.

  • Les termes validistes sont encore monnaie courante, même chez les ministres. L’utilisation d’un trouble (comme l’autisme) ou d’une déficience sensorielle (comme la surdité) comme insulte contribue à la stigmatisation et au rejet. «On n’est pas sourds, on n’est pas autistes» disait dans le journal de France 2, le nouveau Ministre du Travail, monsieur Farandou le 13 octobre dernier. 
  • Malgré les lois, l’inaccessibilité reste la règle dans le logement, les transports, l’emploi, les formations, les espaces culturels et même, trop souvent, au sein d’organisations militantes.
  • Les personnes handicapées, qui représentent 16 % des Français·e, sont cantonnées au statut de “faire-valoir” et sont exclues des lieux de décision.

Quand l’idéologie d’extrême-droite menace les droits

Plus grave encore, les discours portés par l’extrême-droite proposent d’institutionnaliser cette dévalorisation. En promouvant la “préférence nationale” et en questionnant l’accès aux droits sociaux (comme l’AAH) pour une partie des personnes handicapées, elle renforce l’idée que certaines vies ont une “moindre valeur” et que la solidarité doit être sélective. Ces idéologies nourrissent la haine et menacent la construction d’une société réellement inclusive. 

N’oublions pas non plus l’histoire : sous le régime nazi, l’idéologie validiste a conduit à l’extermination de plus de 200 000 personnes handicapées dans le cadre du programme T4, considérées comme « indignes de vivre ».

Exiger une société pleinement inclusive

Pour Solidaires, le handicap n’est pas un problème uniquement médical, mais avant tout un problème sociétal. La société est organisée par et pour les valides, et c’est ce changement de paradigme que nous devons exiger.

L’Union syndicale Solidaires revendique :

  • L’application stricte des textes internationaux (notamment la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées de l’ONU que la France a ratifié en 2010) et nationaux pour une accessibilité globale (physique, numérique, cognitive) et l’autonomie.
  • Le respect et le renforcement des obligations d’emploi de travailleuses et travailleurs handicapé·es dans les entreprises et administrations.
  • l’inclusion progressive dans l’Éducation nationale des établissements médico-sociaux par le transfert des moyens et des personnels dans l’école publique, en concertation avec les personnels du santé-social, de façon à inclure tou·tes les élèves en situation de handicap au sein d’une seule école ;
  • Des moyens massifs pour les MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées) pour garantir un accès effectif et rapide aux droits (AAH, PCH, etc.).

L’Union syndicale Solidaires refuse une société qui trie et rejette. Notre combat, c’est celui de l’accessibilité partout ! C’est celui du droit au travail, à l’éducation et à l’autonomie, sans conditions ni chantage à la “préférence”.

Le validisme est l’affaire de toutes et tous. Parce que c’est en luttant contre toutes les formes d’oppression que nous construisons une société réellement inclusive, où chacun·e a sa place.

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(re)Penser notre syndicalisme Cycle autogestion

4 novembre : un cycle sur l’autogestion à l’accueil syndical Solidaires 78

Librairie La Nouvelle Réserve, de 17 à 19 h, ouvert à toustes, entrée libre et gratuite

Mardi 23 septembre a débuté un cycle de travail sur l’autogestion dans le cadre de l’accueil syndical de Solidaires 78 à Limay.

Cette première séance avait pour but de déterminer des questionnements communs et des axes de réflexion pour l’année à venir.

Un débat… à l’écrit !

Pour cela, les participantEs se sont appuyéEs sur une pratique d’éducation populaire de débat : les nappes tournantes.

Chaque personne a eu une feuille sur laquelle écrire. Dans un 1er temps, nous avons chacunE noté ce que le mot « autogestion » évoquait, ce que nous savions dessus, les questions que cela nous posait, les critiques et limites que nous voulions formuler, etc.

Il était possible d’écrire des phrases, des mots, de dessiner. Pas de normes imposées.

Au bout de 3-4 minutes, nous avons tourné : chacunE a récupéré la feuille de la voisine ou du voisin pour la lire, y réagir, commenter ou ajouter des éléments.

Nous avons tourné ainsi plusieurs fois afin d’avoir la réaction de tout le groupe sur chacune des nappes tournantes. C’est à partir de ces écrits à plusieurs mains que nous avons pu faire émerger des questionnements et des envies collectives autour de l’autogestion.

Ici, pas de prise de parole interminables de quelques-uns, pas de participation dominante avec toujours les mêmes qui s’imposent par leurs expériences, leurs habitudes militantes, leur « aura ». Chacune et chacun a pu prendre le temps de mûrir sa réflexion, de se confronter à celles des autres, d’y prêter attention, de voir comment ça fait bouger – ou non – ses propres représentations.

C’est une pratique qui permet de se décentrer un peu de soi, de se rendre compte des questionnements et des besoins qui émergent du collectif sur un thème donné.

Nous avons également pu évoquer comment chacunE a rencontré la problématique de l’autogestion, dans le cadre du travail ou du militantisme, par exemple.

Voir l’article

Quels questionnements communs ? Quelles orientations pour un travail syndical sur l’autogestion ?

– est-ce que ça marche ? Quelles expériences d’autogestion ? Plusieurs films ont été évoqués, avec l’idée d’organiser des projections.

– quels sont outils de l’autogestion ?

– c’est quoi un mandat ? quels sont les types de mandats ? Faut-il les contrôler ? Si oui, comment les contrôler ?

– autogestion, anti-hiérarchie : comment tenir sur le long terme face au conditionnement social et politique à vouloir se donner ou être des chef-fes ?

– l’autogestion, c’est pas facile ! Quelles sont les difficultés ? Comment y faire face ?

– travailler sur l’histoire de l’autogestion : d’où ça vient, comment ça s’est traduit dans les mouvements de lutte, dans les entreprises, dans la vie de tous les jours ?

– peut-on tout autogérer ?

– la part individuelle et la part collective dans l’autogestion ; quelle part de responsabilité des individus et du collectif ?

– comment aborder la question du partage des tâches dans l’autogestion ?

– comment mettre en avant la joie et l’enthousiasme qui peuvent naître de l’autogestion ?

Prochaine séance le 4 novembre : on s’y retrouve ?

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(re)Penser notre syndicalisme

Cerises, la coopérative n°73 – octobre 2025

Et maintenant ?

Le coup d’état permanent, avec 49/3 à répétition et gouvernements à l’identique, exprime la difficulté du pouvoir à sortir d’une contradiction majeure : ou bien privilégier les intérêts des détenteurs de capitaux ou bien répondre aux besoins du pays et aux aspirations des citoyens, notamment des jeunes.

Contrairement à leurs protestations de ces derniers jours, les capitalistes peinant à assurer un rythme d’accumulation croissant ne peuvent se développer qu’en abandonnant toute contribution aux biens communs et en pillant les fonds publics destinés aux travailleurs et au pays. Les gouvernements successifs sont incapables de dégager la moindre solution politique, le moindre « compromis » réel, au grand dam des socialistes.

Ce faisant, le pouvoir et les institutions perdent leur crédibilité.
Pour la première fois depuis longtemps, les manifestants mettent en cause directement la responsabilité conjointe du capitalisme et des gouvernements successifs. Ils ne s’arrêtent pas à réclamer des concessions, ils proposent des solutions potentiellement transformatrices : « Taxer les riches » est au cœur de toutes les revendications au-delà de leurs diversités. « Nous ne voulons pas de petits aménagements mais une politique de rupture » déclarent des syndicalistes.
Tout semble montrer qu’audelà de participation et de formes d’action différentes, nous sommes face à une véritable dynamique politique en formation.
Pour être réellement transformatrice, la revendication de justice fiscale qui irrigue le mouvement doit être connectée à l’exigence que la richesse produite par le travail n’aille plus enrichir les actionnaires et gonfler les marchés financiers, mais soit investie dans les services publics, la transition écologique et la réorganisation de l’économie en fonction des besoins réels.
Les partis de gauche restent en deçà de ces nécessités. L’autre enseignement du mouvement, c’est que depuis Nuit Debout et les Gilets jaunes, les citoyens commencent à penser qu’ils sont les mieux placé.e.s pour agir et élaborer des solutions. Ils n’attendent plus les directives. Là encore, la gauche est en deçà. Le moment n’est-il pas venu de s’engager dans la construction d’alternatives concrètes, en évaluant collectivement les besoins et les moyens à mettre en œuvre, commune par commune, entreprise par entreprise, les transformant en lieux d’émancipation, de pouvoir-agir et de vivre ensemble autrement ?

Catherine Bottin-Destom et Josiane Zarka E

https://ceriseslacooperative.info/2025/10/03/journal-doctobre-3/
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(re)Penser notre syndicalisme

Des assemblées générales ? Pourquoi ? Comment ?

Publié le 21 janvier 2023

Pour gagner la bataille contre le budget, il est important de pouvoir pousser à l’auto-organisation et au développement du mouvement. Cela passe par la multiplication d’assemblée générales.

L’objectif d’une “AG” est de réunir le plus possible de personnes sur son lieu de travail pour discuter de la situation qui a menée à se mettre en grève et pour décider collectivement des suites de la mobilisation (quelles sont nos revendications ? faut-il reconduire la grève ? faut-il faire des blocages ? faut-il reprendre le travail).

Les “AG” sont un moment important dans un mouvement… si elles sont démocratiques.

L’Union syndicale Solidaires pense que ce sont aux personnes qui luttent, qui sont en grève, de décider de la façon de mener leur mobilisation. Les AG sont, de ce fait, un moment important pour que chacune et chacun puisse donner son avis, décider de ce qu’il faut faire, mais aussi pour s’organiser sur des tâches précises (faire des tournées d’informations, préparer des actions de visibilisation de la lutte, organiser des caisses de solidarité, si besoin désigner des porte-paroles, organiser des débrayages, faire circuler l’information vers les autres grévistes, sur les réseaux sociaux…).

Mais une AG ne s’improvise pas totalement :

  • En fonction des professions, il faut réfléchir son périmètre (le site de travail ? la ville ? le département ?) et diffuser un rendez-vous clair à l’avance.
  • Il faut proposer des modalités de prises de paroles (temps de parole minuté, personnes qui n’ont pas parlé qui sont prioritaires) qui facilite la participation du plus grand nombre.
  • Les syndicats ont bien sûr toute légitimité à y participer, mais en toute transparence. Et surtout en évitant de faire chacun l’AG de ses adhérent.es dans son coin. Les AG unitaires renforcent la mobilisation et les chances de gagner.
  • Pour organiser une mobilisation, il peut y avoir des AG à différentes échelles (le site de travail, puis l’ensemble d’un territoire donné). Il peut aussi y avoir des “AG interprofessionnelles” qui regroupent des délégué.es ou l’ensemble des personnes sur un territoire donné (principalement par ville) pour faciliter la coordination et l’action à cette échelle. Attention toutefois à ne pas faire des AG qui remplacent, se substituent, à la mobilisation sur les secteurs.
  • Une assemblée est souveraine, c’est-à-dire qu’au moment où elle se réunit, elle peut décider sur tous les sujets qu’elle juge nécessaire.
  • Une assemblée ne doit pas durer trop longtemps pour ne pas épuiser les participant.es et pour éviter qu’il ne reste que peu de personnes au moment de la prise de décision.
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(re)Penser notre syndicalisme antifascisme antiracisme

Combattre le racisme sur nos lieux de travail une responsabilité collective ! (tract et matériel)

Combattre le racisme sur nos lieux de travail une responsabilité collective

Des discriminations massives

Dans les entreprises, dans les administrations, dans les services publics et même dans les associations, les discriminations racistes ne sont pas des exceptions.

Celles et ceux qui ont une apparence, une origine, une religion ou un nom associés à des groupes stigmatisés sont moins embauché·es, moins payé·es, moins promu·es, plus contrôlé·es, plus sanctionné·es.
Sur leur lieu de travail, le quotidien des personnes qui subissent le racisme est souvent oppressif, fait de brimades, d’humiliations et d’insultes. C’est même parfois insupportable.

Une responsabilité collective

Face aux inégalités et à l’oppression raciste, nous avons toutes et tous le devoir d’agir !

En premier lieu, les employeurs ont des obligations qu’il faut souvent leur rappeler… et leur imposer de respecter. Il y a donc une responsabilité collective des personnels. Leurs représentant·es et les organisations syndicales doivent être des soutiens pour cette action. Face à l’injustice, il y a toujours quelque chose à faire, une action collective à entreprendre. Plus encore, au jour le jour, chacun, chacune d’entre nous a un rôle à jouer dans la lutte contre le racisme au travail et partout ailleurs.

Le racisme opprime ceux qui le subissent et divise les salarié·es, agissons ensemble pour l’égalité !

La loi interdit et sanctionne certaines expressions du racisme

  • attitudes (propos, injures, menaces…) fondées sur des opinions, des croyances, articulées à des stéréotypes et des préjugés.
  • comportements discriminatoires qui s’expriment à travers des pratiques sociales allant de l’évitement à la persécution, sous des formes organisées ou non (traitement défavorable de personnes, se trouvant dans une situation comparable, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation, d’accès à la location…).
  • violences physiques.
  • fonctionnements qui institutionnalisent l’exclusion, la ségrégation, la discrimination.
  • discours idéologiques, théoriques, voire doctrinaires, constitués de récits visant à justifier la domination de certains groupes humains par d’autres.

Au travail, des délits racistes définis par le code pénal peuvent être lourdement sanctionnés

Pour faire respecter le droit sur nos lieux de travail il existe des outils et des recours juridiques: les représentant·es du personnel, l’inspection du travail, le Défenseur des droits, des associations spécialisées, des instances, des tribunaux, des avocat·es…

Mais notre meilleure arme est la solidarité et l’action collective, contre le racisme comme pour défendre l’ensemble des droits des travailleurs et travailleuses. Dans tous les cas, les syndicats membres de Solidaires sont là pour vous accompagner et vous défendre.

Ne restez pas seul·es ! N’acceptons pas l’injustice !

Refusons la banalisation du racisme

Le combat contre le racisme au travail ne peut pas se limiter à faire respecter la loi.

Parce que beaucoup de comportements racistes ne peuvent pas donner lieu à des poursuites légales.
Parce que la loi est mal appliquée.
Et parce que toute une partie des décisions politiques s’inscrivent dans une vision raciste du monde.

Il faut donc mener à la fois un combat quotidien contre les manifestations du racisme et une lutte collective contre les politiques et l’organisation de la société qui reposent sur le racisme, et qui en amplifient les effets.

Les discours racistes envahissent l’espace médiatique et politique.
Les politiques racistes ont le vent en poupe et accompagnent la progression du fascisme.
Il faut d’urgence un sursaut général pour refuser la banalisation du racisme.

Combattre l’extrême droite

L’extrême droite est l’ennemie des travailleurs et travailleuses, le racisme est un de ses principaux piliers.

Solidaires est une organisation syndicale indépendante des partis politiques. A Solidaires, défendre nos valeurs et les intérêts des travailleurs/ses nous impose de combattre l’extrême droite. Derrière les discours de l’extrême droite sur l’identité ou la sécurité se cache une obsession raciste : faire des personnes immigrées, musulmanes, noires, arabes, maghrébines, juives ou roms les boucs émissaires des problèmes de la société. La préférence nationale, élément programmatique central, hier du FN et aujourd’hui du RN, ne sert qu’à diviser les travailleurs et travailleuses et affaiblir nos luttes sociales. Le programme de l’extrême droite, avec des milliardaires qui sont derrière, c’est l’inégalité des droits, la casse des conquis sociaux des salarié-e-s, la fermeture des frontières, la répression des quartiers populaires, l’attaque contre les solidarités, les libertés publiques et les droits syndicaux.

et toutes les idées racistes

Mais les idées racistes ne sont pas portées uniquement par l’extrême droite.

Elles traversent toute la société et servent directement les intérêts des capitalistes. Une partie croissante du champ politique, médiatique et patronal reprend les thématiques de l’extrême droite, voire ses propositions. Les discours sur «-l’assistanat-», la remise en cause du droit du sol, la criminalisation des solidarités, la suspicion généralisée envers les musulman·es ou les sans-papiers sont devenus monnaie courante, jusqu’au sommet de l’État. Répandre ces idées dans le débat public et dans les politiques gouvernementales contribue à légitimer l’extrême droite et à préparer le terrain à sa prise de pouvoir.

Un combat quotidien

Refuser le racisme, c’est aussi le combattre dans ses formes les plus banalisées, au quotidien : remarques déplacées, soupçons systématiques, moqueries, surveillance excessive, humiliations…
Ces micro-agressions, souvent minimisées, souvent présentées comme des plaisanteries, ne sont pas anodines.

Elles marquent les corps, brisent les parcours, rongent l’estime de soi et sont des rappels permanents du statut d’infériorité de certain·es et une façon de les délégitimer.

En les laissant passer, on participe à leur normalisation, on rend le racisme tolérable, on ouvre la voie à des violences plus massives — médiatiques, policières, institutionnelles, physiques.

Refuser, dénoncer, visibiliser ces agressions, c’est refuser la banalisation du racisme, et défendre concrètement l’égalité et la dignité pour toutes et tous.

Victime ou témoin d’un comportement raciste?
Victime : Conservez les preuves, écrivez et datez les faits ; cherchez des alliés, sur votre lieu de travail ou en dehors ; contactez Solidaires, le syndicat vous accompagnera selon vos attentes. et respectera strictement à chaque étape vos choix. il est important de «rassurer» les victimes et faire savoir que ce sont elles qui maîtrisent leurs réactions.
Témoin : Ne laissez pas la victime isolée, même si elle-même ne réagit pas. Faiteslui savoir que ce qui s’est passé n’est pas normal, que vous êtes disposé à l’écouter et à l’accompagner. Respectez toujours ses choix de réactions.

Le complotisme, cheval de Troie de l’extrême droite et du racisme

Face au rouleau compresseur du capitalisme et aux désordres du monde, on peut être tenté·e par une vision des choses qui attribue à des groupes stigmatisés la responsabilité de ce qui va mal.
Les théories complotistes sont souvent lancées par l’extrême droite. Les groupes qu’elles accusent de tirer les ficelles sont toujours, quand on creuse un peu, des catégories ciblées par le racisme.

L’antisémitisme et l’islamophobie ont en commun d’être deux formes complotistes de racisme. Dans beaucoup de médias et au plus haut sommet de l’État, l’islam fait l’objet d’une lecture conspirationniste qui entraîne des violences et un harcèlement administratif.
Les musulman·es sont présenté·es comme un corps étranger, une menace manipulant des institutions, imposant une « islamisation » fantasmée. Comme si tou·tes les musulman·es avaient un projet commun, même à leur insu ― alors qu’il y a une grande diversité de pratiques, de positionnements politiques, de modes de vie.
L’antisémitisme porte l’idée que les Juifs et Juives formeraient un groupe tout-puissant, agissant dans l’ombre pour contrôler le monde, la finance et les médias. C’est évidemment faux. Les personnes juives ne forment pas un groupe qui aurait plus de pouvoir que le reste de la population.

Cette approche dangereuse mène à une impasse.
Le complotisme nie les réalités sociales et masque les vrais rapports de pouvoir. Ce qui dirige le monde, c’est le système capitaliste et la bourgeoisie qui en tire profit.

Pour construire l’unité, lutter contre les inégalités

Cela saute aux yeux : il y a une division raciste du travail.

Les salarié·es appartenant à des groupes stigmatisés sont sur-représenté·es dans les emplois les plus précaires, mal payés, pénibles ou surexposés (nettoyage, sécurité, livraison, sous-traitance, soins des personnes dépendantes…).
Les discriminations à l’embauche, dans l’accès au logement, à la formation ou aux soins renforcent ces inégalités.
Construire l’unité des travailleurs et des travailleuses est indispensable si on veut changer les rapports de force. Mais cette unité se fera à condition de reconnaître les inégalités existantes et en les combattant.
Dans nos revendications comme dans nos pratiques, il faut tenir compte des différentes oppressions.

Par exemple, revendiquer des hausses de salaire en pourcentage peut laisser intactes, voire renforcer, les inégalités liées au racisme et au sexisme. C’est pourquoi il faut exiger la suppression des écarts de salaire en même temps que des augmentations générales.

Face au racisme et aux inégalités, l’Union syndicale Solidaires se bat :

  • Pour l’égalité réelle des droits, quelle que soit l’origine,
    la nationalité ou la religion
  • Contre les discriminations au travail, à l’école, à l’embauche, au logement, dans les services publics et partout dans la société
  • Pour la régularisation de toutes les personnes privées de droits administratifs, l’accueil digne des exilé·es, la liberté de circulation
    et d’installation
  • Contre les lois et pratiques racistes du patronat et de l’État
    comme le harcèlement policier et les contrôles au faciès
  • Pour la justice pour toutes les victimes de violences policières

Un quiz à faire en ligne

En-tête par ComSolidaires


Affiches et autocollants

Enquête sur l’accès aux droits, Défenseur des droits 2016.

Un salaire de la blanchité?, Mathieu Ichou et Ugo Palheta

Étude ONDES – Université Gustave Eiffel, 2024

Discrimination à l’embauche des personnes d’origine supposée maghrébine, quels enseignements d’une grande étude par testing, DARES Analyses n°67

Les femmes noires diplômées face au poids des représentations et des discriminations en France, Carmen Diop, Hommes & Migrations, 2011

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(re)Penser notre syndicalisme antifascisme antiracisme Conditions de travail Les travailleur·euses n'ont pas de pays !

Au travail et partout, détruisons le système raciste

Publié le 14 mars 2025

En-tête par ComSolidaires

Au travail et partout ailleurs, détruisons le système raciste !

Le gouvernement persiste dans sa politique autoritaire, répressive, raciste et xénophobe avec sa loi immigration et sa circulaire Retailleau. Alors que les actes et violences racistes se multiplient sur le territoire et au travail, il reprend encore aujourd’hui les idées et les discours de l’extrême droite !

L’Union syndicale Solidaires continuera à lutter avec celles et ceux qui subissent les oppressions racistes au travail, dans nos quartiers et dans la société. Nous continuerons à nous battre pour la justice, pour l’égalité des droits, contre le racisme, pour la régularisation des travailleurs-ses sans papiers, la liberté de circulation et une société juste et libre d’oppressions !

Matériel de Solidaires

(cette partie sera mise à jour régulièrement)

Des autocollants

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Des autocollants et des affiches

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un tract

Tract RacismeLire plus de publications sur Calaméo

Des fiches pour connaitre ses droits

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Quelques chiffres

  • 1 million de personnes sont victimes de racisme chaque année (enquêtes de victimation INSEE-ONDRP), 
  • 96% d’entre elles ne portent pas plainte (enquêtes de victimation INSEE-ONDRP), 
  • 55% des affaires à caractère raciste étaient classées sans suite en 2022 (Ministère de la Justice, 2022), 
  • En 2023, la France compte 68 millions d’habitant·es.  5,6 millions de résidents de nationalité étrangère vivent en France. La loi immigration du 19 décembre 2023 s’attaque ainsi à 8,2 % de la population (INSEE, 2024),
  • 91% de personnes noires, en France métropolitaine,  affirment être victimes de discrimination raciale dans leur vie de tous les jours, d’après le dernier baromètre du Cran (Conseil représentatif des associations noires).

Quelles sont ces violences ?

La société française est profondément structurée par le racisme, un système de domination et d’exploitation qui hiérarchise les vies et les droits en fonction de leur origine, leur provenance, leur religion réelle ou supposée, leur couleur de peau . Ce racisme  (racisme antiarabe, islamophobie, négrophobie, antitziganisme, antisémitisme…) est largement hérité du colonialisme. Il a déjà des effets concrets : oppressions, discriminations, violences.

La loi interdit et sanctionne le racisme lorsqu’il s’exprime sous forme :

  • d’attitudes (propos, injures, menaces…) fondées sur des opinions, des croyances, articulées à des stéréotypes et des préjugés ;
  • de comportements discriminatoires qui s’expriment à travers des pratiques sociales allant de l’évitement à la persécution, sous des formes organisées ou non (traitement défavorable de personnes, se trouvant dans une situation comparable, dans le domaine de l’emploi, de l’éducation, d’accès à la location…) ;
  • de violences physiques ;
  • de mode de fonctionnement qui institutionnalisent l’exclusion, la ségrégation, la discrimination ;
  • de discours idéologiques, théoriques, voire doctrinaires, constitués de récits visant à justifier la domination de certains groupes humains par d’autres, et se référant souvent à la science à cette fin.

Communiqués de presse de l’Union :

https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/la-lutte-contre-toutes-les-formes-de-racisme-doit-etre-lengagement-de-toutes-et-tous/

Matériel des structures de l’Union


Campagne Intersyndicale – Racisme, antisémitisme, xénophobie au travail : c’est non !

Publié le 21 mars 2025

Les derniers chiffres du défenseur des droits nous indiquent qu’année après année, les statistiques sur les discriminations en raison de l’origine réelle ou supposée restent très élevées. Dans son baromètre il indique que plus de la moitié des saisines reçues par l’institution en matière de discriminations liées à l’origine se sont déroulées dans la sphère professionnelle. Les analyses de l’INSEE montrent que la discrimination raciale à l’embauche est massive en particulier contre les candidats issus de l’immigration. Face à l’ampleur du phénomène, l’ensemble des organisations syndicales, dans une déclaration commune le 11 juillet 2024, ont décidé de mener une campagne contre les discriminations, contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie au travail.

Cette campagne a été lancé officiellement le 21 mars 2025 avec une table ronde intersyndicale suivi d’une conférence de presse.

Cette campagne comprend des affiches et des tracts téléchargeables sur cette page : Racisme, antisémitisme, xénophobie au travail : c’est non !tract intersyndical : racisme, antisémitisme, xénophobie au travail, c'est NON !

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