Skip to content

Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

Catégories
Accidents du travail Conditions de travail Poste / Télécom

Souffrance au travail : la direction d’Orange veut casser le thermomètre

Une veille sanitaire qui fait autorité

Poussée par la médiatisation des suicides de l’été 2009 à France Télécom, la direction, sous « la période Lombard », avait a été contrainte d’instaurer une veille sanitaire, consistant en une enquête triennale par questionnaire sur les « risques psychosociaux » (RPS). Cette enquête est fondée essentiellement sur 6 indicateurs qui font aujourd’hui autorité : les « facteurs psychosociaux de risque au travail » du rapport GOLLAC de 2011.

Une enquête qui met à mal deux mesures phares des politiques d’entreprise.

Pour la première fois, l’enquête de 2021 a permis de mettre en évidence des liens statistiquement significatifs entre politique d’entreprise et dégradation de certains facteurs de risque : 1° « recours à la sous-traitance » et « conflits de valeurs » ; 2° « baisse des effectifs » et « intensification du travail ». Les conséquences sur la santé des salarié.es sont désormais bien documentées : pathologies anxio-dépressives, maladies cardio-vasculaires et troubles musculo- squelettiques (TMS).

Manœuvres grossières

Lors du dernier Comité national de prévention du stress (CNPS)2 consacré au renouvellement de l’appel d’offres en vue de l’enquête de 2024, la direction d’Orange a usé d’une manœuvre grossière pour tenter d’évincer le cabinet agréé qui avait réalisé l’enquête de 2021, en proposant l’institut de sondage BVA, nullement agréé santé et conditions de travail. Une manière de se débarrasser des indicateurs GOLLAC reconnus par les DRIEETS (ministère du travail), et d’avancer des facteurs de stress externes tels que ceux évoqués récemment par Christel Heydeman lors du suivi du dispositif d’indemnisation et de réparation du harcèlement moral institutionnel de la période Lombard : les guerres, le climat, l’inflation…

Autre stratagème employé par la direction : multiplier les « sondages flash » sur le « bien-être au travail » ou la « QVT » (Qualité de Vie au Travail), considérations managériales qui n’ont aucune valeur scientifique, pour dégoûter les salarié.es des questionnaires et décrédibiliser l’enquête du CNPS.

Une veille pour la santé et les conditions de travail qui inquiète le capitalisme financiarisé

Pour SUD, ces mystifications éhontées résultent d’un lobbying patronal qui vise à se soustraire à ses obligations de santé, de sécurité et de prévention au travail pour satisfaire les intérêts de la finance. Elles ont le vent en poupe et opèrent la casse du Code du Travail et de ses jurisprudences, à l’instar de l’article 39 du PLFSS 2024 (projet de loi de financement de la Sécurité sociale), qui ferme la possibilité aux travailleur-se-s d’une meilleure indemnisation en cas notamment de Faute Inexcusable de l’Employeur.

Tous les subterfuges du patronat, comme cette dernière tentative d’Orange visant à échapper à ses responsabilités civiles et pénales, devraient alerter et engager l’ensemble des organisations syndicales ainsi que tous les autres acteurs de la santé publique.

Catégories
Accidents du travail

Accidents du travail : « Pour une politique zéro mort ! »

Tribune publiée dans Le Monde

“En Europe, la France fait partie des pays où l’on meurt le plus au travail, avec 3,32 accidents mortels pour 100 000 personnes en activité (données Eurostat). Deux morts par jour, plus de 600 000 accidents du travail par an. Le constat est terrible.

Mais derrière ces chiffres, il y a des vies perdues ou blessées à jamais. Il y a aussi les vies brisées de familles laissées souvent seules face aux enquêtes, à la justice, aux institutions.

Les mobilisations du 28 avril, Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, ont permis de visibiliser et d’informer, encore timidement, sur cette « hécatombe invisible » des accidents du travail. Avec les organisations syndicales de salariés, nous y participons de toutes nos forces.

Mais il faut faire plus et plus vite. Nous défendons l’urgence d’affirmer et de mettre en œuvre une politique « zéro mort au travail ».

Le ministre du travail Olivier Dussopt a annoncé pour la fin septembre « une grande campagne de sensibilisation » sur les accidents du travail via des spots visibles sur différents supports (télévision, radio, affiches, réseaux sociaux). Personne ne peut trouver à y redire. Mais il serait faux de croire qu’une opération de communication permettra d’apporter, sur le terrain, une réponse suffisante et pérenne à la lutte contre les accidents du travail si elle n’est pas accompagnée de mesures d’urgence et d’un plan sur le long terme.

Des mesures d’urgence d’abord, en donnant aux familles dès le début des procédures une information et un droit d’accès aux éléments de l’enquête et en indemnisant de façon complète les victimes d’accidents et leurs ayants droit. Il faut aussi (re)construire un droit pénal du travail, actuel parent pauvre des tribunaux, en pénalisant fortement le non-respect des principes de prévention du code du travail, en n’hésitant pas à dire qu’un employeur qui ne respecte pas les lois du travail est un « délinquant », voire pire encore.

Les comités d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) doivent être restaurés dans les entreprises, eux qui ont été supprimés par les « ordonnances Macron » de 2017, et qui manquent tant dans la lutte contre les accidents du travail.

Enfin, il faut renforcer les prérogatives des inspectrices et des inspecteurs du travail en étendant (aux situations de dangers graves et imminents, aux expositions à des fortes chaleurs…) le champ des dispositifs d’arrêt d’activité permettant de retirer un salarié d’une situation dangereuse, comme cela existe en cas de risque de chute de hauteur dans le BTP.

Des mesures sur le long terme doivent être mises en place ensuite, en faisant de la prévention des risques et de l’éducation à la santé, à la sécurité et à l’amélioration des conditions de travail un élément déterminant de la relation de travail dès l’apprentissage, dès l’école où des stages en entreprise s’organisent en classe de 3e.

C’est un travail essentiel pour sortir des stéréotypes selon lesquels l’accident du travail serait « la faute à pas de chance » ou, pire, la faute de la victime. Bien qu’obligatoire depuis 1992, l’évaluation des risques professionnels reste souvent considérée en entreprise comme une « formalité administrative de plus », alors qu’en 2021 on a décompté 105 000 accidents du travail chez les moins de 25 ans, dont 12 094 pour les apprentis, selon la Caisse nationale d’assurance-maladie.

Le long terme, ce sont aussi des moyens pour tous les services qui concourent à la prévention des risques au travail tels que la médecine du travail, les services de prévention des Caisses d’assurance-retraite et de santé au travail (Carsat), l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP)…

L’indigence doit aussi cesser à l’inspection du travail pour permettre d’atteindre à terme 4 000 agents sur le terrain, contre moins de 1 700 aujourd’hui, et alors qu’un quart des secteurs de contrôle en France (446 sur 2018) sont actuellement vides de tout inspecteur titulaire. Il est temps d’agir.

Fabienne Bérard et Caroline Dilly sont coprésidentes de l’association Collectif familles : Stop à la mort au travail ; 

Matthieu Lépine est professeur d’histoire et géographie, auteur de « L’Hécatombe invisible. Enquête sur les morts au travail » (Seuil, 224 p., 19 €) ; 

Anthony Smith, responsable syndical au ministère du travail, auteur de « 918 jours. Le combat d’un inspecteur du travail » (Arcane 17, 140 p., 13 €).”
https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/27/accidents-du-travail-pour-une-politique-zero-mort_6191247_3232.html

ARTE, deux minutes, c’est court sur le sujet:
https://www.arte.tv/fr/videos/116939-000-A/les-accidents-du-travail-font-deux-morts-par-jour-en-france

Les accidents du travail font deux morts par jour en France

Plus de 3000 personnes décèdent chaque année en Europe d’un accident du travail, dont près de 700 en France. Une situation qui place la France à la 4 ème position, du nombre d’accidents mortels, pour 100 000 travailleurs. Très loin devant les meilleurs élèves que sont l’Allemagne et les Pays-Bas. Le ministère du Travail a décidé de lancer une grande campagne de sensibilisation.  

Combien y a-t-il vraiment d’accidents du travail en France ?

Le gouvernement a lancé le 25 septembre une campagne de prévention des accidents du travail graves. Pour Philippe Saunier, syndicaliste CGT, une première chose à faire serait déjà de vraiment comptabiliser la totalité des accidents, sans camouflage.

https://basta.media/combien-y-a-t-il-vraiment-d-accidents-du-travail-en-france Philippe Saunier ,Syndicaliste CGT, ex-opérateur à la raffinerie Total de Gonfreville, auteur du livre Santé au travail et lutte des classes (Syllepse, 2023).

https://www.syllepse.net/sante-au-travail-et-luttes-de-classes-_r_46_i_1029.html

« On serre les dents, parfois ça casse » : ces accidents du travail non déclarés dans le BTP

https://basta.media/on-serre-les-dents-parfois-c%CC%A7a-casse-ces-accidents-du-travail-non-de%CC%81clare%CC%81s

Catégories
Accidents du travail Actu Solidaires 78 Conditions de travail Poste / Télécom

L’affaire France Télécom-Orange racontée au cinéma par des salarié·es et syndicalistes qui ont mené le combat

La production du documentaire « Par la fenêtre ou par la porte » est terminée

La sortie nationale dans les salles est fixée au 8 novembre au cinéma Espace Saint Michel à Paris.

Des « AVANT-PREMIERE » peuvent avoir lieu dans des salles avant cette date.

La liste des associations et organisations nationales qui soutiennent le film : ASD Pro, ATTAC, la CFDT F3C Orange, la CFE CGC Orange, la CGT des Aéroport de Paris, la CGT FAPT Orange, la CGT retraités des Aéroport de Paris, la CFTC Orange, l’association Coudes à Coudes, la FNATH, la Fondation Copernic, la fédération FO Com d’Orange, la Ligue des Droits de l’Homme, le Syndicat de la Magistrature, le journal Politis, le SNPST, l’Union syndicale Solidaires, SUD Culture, SUD Energie Région Parisienne, SUD INTER, SUD PTT, SUD TAS, le SUNDEP de Paris, l’UNSA Orange.

La bande annonce version longue sur le site YouTube de Par la fenêtre ou par la porte :

Synopsis

Septembre 2004, l’État privatise son fleuron historique France Télécom. Le cours de l’action devient primordial et le nouveau Pdg Didier Lombard décide de pousser 22 000 agent·es au départ “volontaire” : ce sera le plan NExT, le management piloté par les chiffres. Le 30 septembre 2022 se clôt en appel «  l’Affaire des suicides de France TélécomOrange », la première condamnation pénale de dirigeants du CAC 40 pour harcèlement moral institutionnel. Derrière ce coup de tonnerre juridique, ce film retrace l’histoire d’un long combat syndical, inventif et ouvert sur la société, raconté par celles et ceux qui ont mené la lutte.

« Par la fenêtre ou par la porte », c’est l’affaire France Télécom-Orange, racontée pour la première fois par celles et ceux, syndicalistes, salarié·es, agents du service public, qui ont lutté sans relâche pour la dignité au travail dans cette entreprise.
Le film retrace des décennies de combat, d’abord contre une privatisation rampante, puis contre des dirigeants dont l’unique boussole était le cours de l’action, n’hésitant pas à pousser dehors en un temps record 22 000 personnes « par la fenêtre ou par la porte » selon les mots de Didier Lombard, l’ancien président.
Un personnel en état de choc, de nombreux suicides, deux procès, avec à la clé des peines de prison pour les dirigeants, du jamais vu pour une entreprise du CAC 40. Et la consécration d’une nouvelle arme de droit, primordiale pour les syndicalistes : le harcèlement moral institutionnel, qui ouvre une brèche importante dans un pouvoir de direction jusqu’alors inexpugnable.
À travers de nombreux témoignages, le film retrace les difficultés du syndicalisme face à l’individualisation du travail, à la tragédie des suicides, mais aussi son inventivité pour faire de son combat une question d’intérêt général et l’ouvrir à toutes les composantes de la société.
En résonance avec le débat qui s’impose depuis la puissante mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, il questionne le travail lui-même – son sens, son utilité sociale, les conditions dans lesquelles il s’exerce. Ce film renouvelle l’image de l’univers syndical et contribuera – c’est le souhait de ses auteurs et autrices – à le rapprocher des citoyen·nes.

Catégories
Accidents du travail Actu Solidaires 78 Lecture

Jeudi 25 mai – rencontre Matthieu Lépine auteur de L’Hécatombe invisible

À partir de 20 heures, à la librairie La Nouvelle Réserve de Limay, rencontre avec Matthieu Lépine

Ils s’appelaient Michel, Harouna, Franck, Romain, Hugo, Christiane, Yucel ou encore Teddy. Ils étaient ouvriers, travailleurs indépendants, apprentis, parfois même stagiaires. Tous ont en commun d’avoir perdu la vie dans l’exercice ou l’apprentissage de leur métier.

Matthieu Lépine dénombre les accidents du travail mortels depuis plus de quatre ans. Son ouvrage dévoile le bilan terrifiant de ce recensement inédit. Chiffres, témoignages, analyses, L’Hécatombe invisible lève un tabou sur une réalité ignorée : la mort au travail est un fait social majeur en augmentation qui concerne des travailleurs souvent jeunes et au statut précaire.

Non-respect des obligations de sécurité, négligence de la formation, recours massif à une main-d’œuvre intérimaire ou employée en sous-traitance, déresponsabilisation des entreprises, la dégradation généralisée des conditions de travail est au cœur des enjeux sur la question des accidents professionnels. Un document édifiant.

Matthieu Lépine enseigne l’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis. L’Hécatombe invisible est son premier livre

Catégories
Accidents du travail Automobile

Renault Guyancourt Des accidents du travail qui passent sous les radars

Au Technocentre et à Aubevoye, l’écart important entre le nombre de visites médicales pour épuisement professionnel ou conflit avec sa hiérarchie d’une part, et le nombre de déclarations d’accidents du travail ayant entrainé des dommages psychologiques d’autre part pose question.

CSE Renault Guyancourt/Aubevoye du 27 avril 2023

Information du Comité Social et Économique de l’établissement de Guyancourt sur le rapport technique des médecins du travail pour l’année 2022

Déclaration SUD

Selon les règles disponibles sur le site internet service-public.fr qui est le site officiel de l’administration française :

Un Accident de Travail (AT) est un événement soudain qui, quelle qu’en soit la raison, a causé un dommage corporel ou psychologique et qui est arrivé pendant l’activité professionnelle.

Pour que l’accident du travail soit reconnu, il doit justifier des 2 conditions suivantes :

  • Le salarié a été victime d’un fait accidentel (soudain et imprévu) dans le cadre de son travail.
  • L’accident a causé un dommage physique et/ou psychologique.

C’est d’abord à l’employeur de déclarer un accident de travail à la Caisse primaire d’assurance maladie dans les 48 heures à partir du moment où il en a eu connaissance.

L’absence de déclaration ou une déclaration hors délai par l’employeur est passible d’amende.

Pour le salarié, la reconnaissance d’un accident comme étant d’origine professionnelle ouvre droit à des indemnités complémentaires. Cette reconnaissance protège le salarié, notamment en cas de rechute.

Les déclarations d’AT permettent en plus de mesurer le niveau des risques psychosociaux auxquels sont soumis les salariés et de prendre des mesures adaptées.

Or il y a un écart important entre les statistiques du service de santé au travail de l’établissement, les baromètre flash, les visites médicales pour épuisement professionnel ou pour un conflit entre le salarié et sa hiérarchie et le nombre de déclarations d’Accidents du Travail entrainant des dommages psychologiques.

Cela pose la question du processus de déclaration des accidents dans l’établissement et d’une sous-déclaration des accidents du travail ayant entrainé des dommages psychologiques liés au travail.

Catégories
Accidents du travail Actu Solidaires 78 Conditions de travail

Mort·es au travail !

Ce vendredi 28 avril 2023, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail, plusieurs dizaines de travailleurs et travailleuses des Yvelines se sont réuni·es à Poissy à l’appel de l’Union syndicale Solidaires 78 et de l’Union locale CGT Poissy.


Les manifestant·es s’étaient donné rendez-vous devant la plaque commémorant le décès de 4 égoutiers en juin 2006, à l’angle de l’avenue Meissonier et de la rue Jacob Courant. Il s’agit là d’un des rares lieux de mémoire consacrés aux mort·es du travail. En France, c’est pourtant près de 1 000 accidents mortels du travail et de trajet qui sont recensés chaque année (plus de 2 par jour !) pour les seul·es salarié·es du régime général, 1 700 accidents du travail quotidiens, 1 800 cancers professionnels déclarés par an, des dizaines et dizaines de suicides…


Mais au-delà de ces statistiques, les prises de parole des participant·es ont révélé la violence du phénomène qui n’épargne aucun secteur. Toutes et tous, dans le Rail, la Santé, les Télécoms, l’Industrie agro-alimentaire, l’Automobile, l’Éducation, les Finances publiques et bien entendu l’Assainissement des eaux, ont témoigné, souvent de manière poignante, de cette réalité. Mais ils et elles ont aussi pointé les responsabilités de la course au profit, du développement de la précarité et de la sous-traitance, de la déshumanisation d’un management de plus en plus violent, de l’impunité patronale et de la volonté politique des gouvernements successifs de défaire toutes les protections que les salarié·es ont patiemment arrachées par leurs luttes : Code et inspection du travail, Comité d’hygiène et de sécurité, droits syndicaux, etc.
En ce même vendredi 28 avril, la première ministre Elisabeth Borne tentait une sortie médiatique sur le marché bien désert de Poissy, accompagnée du député Karl Olive, pour nous vendre leur politique mortifère de casse des conditions de travail. Non, les pisciaquais·es n’en veulent pas de la retraite à 64 ans !
Quant aux personnes présentes au rassemblement, elles ont émis le vœu de se retrouver au même endroit, à la même date, l’an prochain. Avant ce rendez-vous, Solidaires 78 propose deux rencontres pour informer et poursuivre ce combat : le jeudi 25 mai 2023 avec Matthieu Lépine auteur de L’Hécatombe invisible, enquête sur les morts au travail, à partir de 20 heures à la librairie La Nouvelle Réserve de Limay et le 1er juillet pour une formation syndicale, à Plaisir, sur les accidents du travail.

Catégories
Accidents du travail Actu Solidaires 78

Vendredi 28 avril : rassemblement à Poissy, 19 h contre l’hécatombe invisible

28 avril : journée internationale de la sécurité et de la santé au travail

L’Union locale CGT Poissy et l’Union syndicale Solidaires 78 appellent à rassemblement à Poissy contre « l’Hécatombe invisible » des accidents du travail

L’Union syndicale Solidaires 78 et l’Union locale CGT Poissy appellent à un rassemblement ce vendredi 28 avril à partir de 19 h, à l’angle de l’avenue Meissonier et de la rue Jacob-Courant, devant la plaque commémorant le décès de 4 égoutiers de la ville survenu en juin 2006 dans l’exercice de leur métier. (voir ci-dessous).

Halte à l’Hécatombe invisible !

Cet appel s’inscrit dans le cadre de la campagne « Nous ne voulons plus subir ! – Halte aux travaillicides », à l’initiative de syndicats et d’associations, militant pour les droits des travailleur·euses à ne pas être mis·es en danger dans et par le travail. Elle se déroule le 28 avril, date retenue par l’OIT (Organisation internationale du travail) pour rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail et l’importance de la prévention des risques professionnels.
En France, plus de 1 000 accidents mortels du travail et de trajet sont recensés chaque année pour les seul·es salarié·es du privé dépendant du régime général de la Sécurité sociale, sans compter les accidents du travail non recensés des fonctionnaires, des indépendant·es et auto-entrepreneur·euses, des travailleur·euses détaché·es, des livreur·euses, chauffeur·es et travailleur·euses des plate-formes (Uber, Deliveroo, et autres)…

Nous ne voulons plus subir ! Halte aux travaillicides

C’est une hécatombe qui, année après année, décime le monde du travail. Les féministes ont forgé le terme de « féminicide » pour dénaturaliser les soi-disant crimes passionnels. Les personnes mortes au travail, elles non plus, ne sont pas victimes de la malchance mais d’un système d’exploitation. Halte aux travaillicides ! Ces morts au travail ne sont que la partie émergée de l’iceberg des atteintes à la santé. Les organisations du travail pathogène concernent tous les travailleurs !

Il n’y a aucune fatalité à cette hécatombe. Les soi-disant accidents résultent de pratiques patronales et gouvernementales, sur fond de destruction du droit fondamental de travailleurs à travailler en sécurité (voir la succession des lois « travail » jusqu’aux ordonnances Macron en 2017) :
– sous-traitance en cascade, intérim abusif, travail détaché, intensification du travail, réorganisation permanente, qui désagrègent les collectifs et rendent impossible une réelle prévention,
– suppression des CHSCT, l’instance de représentation des salariés destinée à protéger leur santé au travail, affaiblissement des pouvoirs de l’Inspection du travail transformée en agence de « conseil » aux entreprises, classement sans suite par la justice de la majorité des infractions patronales signalées par l’Inspection du travail,
– camouflage et sous-déclaration des accidents du travail annulant la réparation et réduisant la prévention en entreprise,
– maintien d’une partie de la population salarié•e en situation de non-droit par la législation
xénophobe sur les étrangers, la fragilisant face aux abus patronaux.

Pourquoi un rassemblement à Poissy ?

Le 12 juin 2006, Didier Burel (47 ans), son fils Tony (28 ans), Hubert Fur (44 ans), et Michel Pinto (22 ans), quatre agents de la société EAV, chargée de l’entretien du réseau d’assainissement de la ville de Poissy (Yvelines), trouvaient accidentellement la mort au cours d’une opération d’entretien des égouts. Une plaque à leur mémoire a été apposée à l’angle de l’avenue Meissonier et de la rue Jacob-Courant à Poissy. 

https://www.leparisien.fr/yvelines-78/poissy-78300/nouveau-proces-trois-ans-apres-la-mort-des-egoutiers-02-06-2009-534298.php

Le tract d’appel

Ci-joint la revue de presse de la campagne

Catégories
Accidents du travail Conditions de travail Éducation

Non remplacement dans les écoles, élèves et personnels en souffrance

Communiqué de presse

Sud éducation 78 a été alerté au sujet de la situation catastrophique que subissent les personnels et les élèves de l’école maternelle La Fontaine à Gargenville. Dans cette école, une enseignante en arrêt maladie depuis le mois de janvier et jusqu’à la fin de l’année scolaire, n’a toujours pas été remplacée de manière pérenne. Malgré quelques remplacements sporadiques, les collègues de l’école se retrouvent donc souvent à répartir les élèves de cette classe sans enseignante sur les trois autres classes, faisant monter les effectifs jusqu’à 36 élèves par classe.

Cette situation, peu propice aux apprentissages, crée chez nos collègues comme chez les élèves une situation de stress permanent, de souffrance et de détresse psychologique. Quatre fiches RSST ont d’ailleurs déjà été déposées et l’enseignante d’une deuxième classe est en arrêt maladie. Les parents, conscients des conditions de travail des enseignantes et des élèves, ont alerté l’IEN de Meulan, font signer une pétition qui sera envoyée à la DASEN des Yvelines, prévoient de remplir d’autres fiches RSST.

Ce type de situation constitue une forme de maltraitance institutionnelle vis-à-vis des usagers et des personnels du service public d’éducation.

Elles tendent à se multiplier du fait de la crise de recrutement que rencontre l’éducation nationale.

Le gouvernement et notre ministère, seuls responsables de cette situation de par la casse systématique de l’EN depuis plusieurs années, doivent assumer leur responsabilité et assurer le remplacement pérenne des collègues absent.e.s. Nous, personnels de l’Education nationale, ne sommes pas une variables d’ajustements de décisions et de choix ministériels.

Sud éducation 78 invite les collègues qui seraient concerné.e.s par des situations similaires à en informer le syndicat (sudeducation78@ouvaton.org) ainsi qu’à renseigner systématiquement une fiche RSST pour informer de l’impact de ces situations et mettre en responsabilité nos supérieur-es hiérarchiques.

Nous demandons pour l’école maternelle La Fontaine un-e remplaçant-e formé-e et accompagné-e, ainsi que la reconnaissance de la situation délétère de l’école, due à l’organisation institutionnelle insuffisante des remplacements.

Catégories
Accidents du travail

Accidents du travail : 4 mars, marche blanche à Paris en hommage aux victimes

Le Collectif familles : Stop à la mort au travail organise une marche blanche à Paris le samedi 4 mars 2023 (14h square d’Ajaccio, 7ème) en mémoire des victimes d’accidents du travail.

Voici le communiqué de presse du collectif :

En 2021, 604 565 accidents du travail ont entraîné un arrêt de travail ou une invalidité. Plus de 1600 par jour ! Au moins 645 travailleurs sont morts au travail. Plus de 2 par jour ouvrable.

Ceci dans l’indifférence générale. Et encore, ces chiffres, publiés par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (CNAM) en fin d’année 2022, ne comptabilisent pas les agriculteurs, les pêcheurs, les travailleurs indépendants, les agents du service public… Pas davantage les travailleurs clandestins. Ils n’ont pas fait l’objet de commentaires dans les médias. N’ont pas été suivis d’analyses. De questionnements.

Au-delà des chiffres, ce sont des vies qui ont été fauchées. Souvent en pleine jeunesse. Ce sont des familles plongées dans la douleur.

Le 28 février 2022, Benjamin, 23 ans, perdait la vie au travail.

Le 5 mars, c’était le tour de Flavien, 27 ans. Et tous les autres.…

Au-delà des chiffres, chaque accident mortel au travail raconte une histoire.

Quelques-unes sont à lire ici.

Au-delà des chiffres, les proches sont confrontés aux administrations, sont aux prises avec la machine judiciaire. Désemparés, isolés. Cet isolement, quelques familles ont décidé de le rompre. Pour ce, elles ont fondé le Collectif Familles : Stop à la mort au travail. Un groupe WhatsApp et une page Facebook ont été créés, afin d’échanger sur le drame commun qui les frappe. De partager les informations, les expériences, dans leur combat pour la justice, pour la vérité. Pour signaler les pièges, les écueils. Éviter les erreurs.

Ces familles ont sollicité le ministère du travail, jusque-là assez peu préoccupé par le sujet. Et obtenu un rendez-vous.

D’autres entrevues sont d’ores et déjà en préparation. La mécanique est lancée. Il faut maintenant l’alimenter.

Un rassemblement aura lieu à Paris, le samedi 4 mars 2023 à 14 h au square d’Ajaccio, Paris 7ème.

À l’issue de ce rassemblement une conférence de presse sera organisée près du ministère du travail.

L’occasion de mettre en lumière ce fait de société, trop souvent relégué au rang de fait divers.

L’occasion pour les médias de rencontrer des familles engagées, déterminées, combatives.

L’occasion de lever l’omerta qui drape les accidents du travail.

Contact : stopalamortautravail@gmail.com

RSS
Follow by Email