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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Actu Solidaires 78 Collectivités territoriales Éducation Nettoyage Restauration

Cantine & entretien, dans les collèges des Yvelines, stop C’Midy  !

Défendons-nous !


Depuis l’arrivée de C’Midy dans nos collèges, tout le monde a pu constater la dégradation, et en premier lieux les agents et les agentes.
La cantine est désormais déshumanisée par une entreprise guidée par le seul appétit du profit capitaliste. Ce qui affecte à la fois les conditions de travail et la qualité de la nourriture et des services rendus.

Unissons-nous !


L’éclatement des statuts et des contrats alimente la divi­sion et la défiance… alors que pour tous ceux et toutes celles qui partagent le même lieu de travail, la solidarité doit être de mise !
Même la cantine, auparavant espace de convivialité pour les personnels comme pour les élèves, est aujour­d’hui désertée par ceux et celles qui le peuvent…

Organisons-nous !


Les personnels des collèges et parents d’élèves peuvent agir avec les personnels de C’Midy, en faisant pression sur le département : sensibilisation des parents, motions au Conseil d’administration, interpellations des responsables de site et des chefs d’établis­sement, utilisation du Registre santé sécurité au travail…
Nous appelons tous les agent·es de C’Midy (de tous statuts), les personnels de l’éducation, les parents d’élèves, à agir de concert dans l’intérêt des tra­vailleurs, des travailleuses et des enfants.

Vous pouvez nous joindre à l’adresse :
stopcmidy@riseup.net pour partager vos témoignages et réfléchir aux actions à mener.

1er de corvées !

Cette gestion brutale a encore empiré avec la crise sanitaire. En plus d’avoir été les derniers autorisés à quitter leur lieu de travail, les protocoles sanitaires successifs ont imposé aux personnels de restauration et d’entretien – en première ligne – une surcharge de travail sans que C’Midy n’accorde aucun moyen supplémentaire. On a même refusé aux personnels le droit de se plaindre car ils et elles auraient eu le « luxe » d’avoir été « payés pendant la crise » – ce qui, il faut le rappeler, n’est rien d’autre que le devoir élémentaire de leur employeur.

Le 78, laboratoire de la privatisation


Le Conseil Départemental des Yvelines porte la responsabilité de cette situation.
Depuis le 1er janvier 2019, la restauration et le nettoyage des 117 collèges des Yvelines ont été livrés au secteur privé avec la création de C’Midy (filiale de la multinationale Sodexo*). Cette externalisation inédite en France a bouleversé le quotidien de 1 200 salarié·es, mais aussi des élèves (près de 50 000 repas par jour !) et de leurs familles.
En coulisses, l’objectif est d’en finir avec le statut des fonctionnaires territoriaux et de mettre au pas les personnels à grand renfort d’intimidations et de sanctions dont les muta­tions d’office…
S’ajoute à ces pressions hiérarchiques la profonde dégradation des conditions de travail : non-remplacement des départs ou des absences­, changements d’horaires ou heures supplémentaires sans compensation salariale, management musclé…

* L’entreprise est régulièrement dénoncée pour sa politique anti-sociale et anti-syndicale, mais aussi pour un certain nombre de scandales alimentaires impliquant directement ou indirectement la firme. (source : Wikipedia)

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Actu Solidaires 78 Défense de nos libertés

Communiqué : Macron et des ministres aux Mureaux : cette visite est une véritable insulte aux muriotin·es

Communiqué l’Union Syndicale SOLIDAIRES YVELINES

Jeudi 1 octobre 2020

Nous dénonçons l’instrumentalisation récurrente de la ville des Mureaux, une ville favorite de visite des ministres des gouvernements depuis des années, pour imposer leur stigmatisation d’une partie de la société.

D’autant que le thème de cette opération de communication est « le séparatisme », un nouveau terme à la mode, notamment au Rassemblement National (RN) et dans le milieu de la fachosphère – ce qui est une véritable provocation par les habitant·es de tout le Val de Seine.

Alors que ce qui divise / préoccupe la population est l’accroissement des inégalités, du chômage et de la précarité, résultat d’une politique s’attaquant aux précaires et aux salarié·es et « en même temps » favorisant les riches et le patronat licencieur et ceux qui empochent d’importantes aides publiques, sans aucune contrepartie sur l’emploi.

Alors que la ville des Mureaux est déjà fortement impactée par le chômage des jeunes et la pauvreté, la situation va encore s’aggraver avec l’arrêt voulu en 2024 de la production de voitures à Renault Flins. « Macron » et son gouvernement n’ont de cesse d’accélérer les restrictions et privatisations de services publics de proximité (poste, transports, services sociaux etc..) entraînant une menace très sérieuse sur la pérennité de l’hôpital de Meulan-Les Mureaux.

L’objet de cette visite constitue une véritable insulte aux muriotin·es et ne permettra pas d’améliorer leurs conditions de vie.

Ceux qui ont des comportements de séparation, ce sont les riches !

Contact :

Solidaires Yvelines

solidaires78@wanadoo.fr

http://solidaires78.org/

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Actu Solidaires 78 Automobile

SUD : Un nouveau syndicat à FLINS !

SUD vient de se créer à Renault Flins, suite à la désignation d’un Représentant de Section Syndicale : Yacin Benboubaker (DLI Montage).

Il faudra compter sur nous maintenant. Nous sommes des salariés qui n’avons jamais été syndiqués, ou d’anciens syndiqués qui ne nous reconnaissons pas dans les syndicats actuels.

Rejoignez-nous !

SUD est un syndicat combatif, indépendant et démocratique. Il s’adresse et regroupe tous les salariés, les intérimaires ou les prestataires qui travaillent sur le site. C’est tous ensemble que nous pourrons obtenir des avancées sur nos salaires et nos conditions de travail, défendre notre emploi et faire face aux pressions de la direction.

Nous sommes là pour défendre les intérêts de chaque salarié, et notre intérêt à tous par un meilleur rapport de force collectif.

Le site Sud Renault Flins

Syndiquez-vous à SUD Renault Flins !

Téléphone : 06 35 60 77 41

Mail : sud.renaultflins@gmail.com

Site Internet : sudrenault.org/flins

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Actu Solidaires 78 Automobile Licenciements

SUD Renault Flins : Quel avenir pour Renault Flins ?

Chut… Tout se fait en secret. A-t-on raté un épisode ? A-t-on réussi à avoir une autre plateforme ? Mystère. Tous les salariés ont pourtant le droit de connaître la vérité. La transformation de Flins en un « écosystème », c’est de la poudre de PERLIMPINPIN. La direction nous vend du rêve pour qu’on travaille jusqu’à la fin de la Zoé et qu’on continue à remplir les stocks. Elle sait que si les salariés connaissaient son vrai projet, tout le monde arrêterait de travailler. Nous ne sommes pas une casse automobile ou des fabricants de casseroles. Nous sommes l’usine RENAULT FLINS, constructeur automobile depuis 1952, et non TEFAL ou la casse de Rosny sur Seine.

Mardi 29 septembre :
tous à Boulogne

En mai dernier, la direction de Renault a annoncé un plan d’économie qui prévoit des fermetures et des restructurations de sites, 4600 suppressions d’emplois Renault en France et des milliers d’autres parmi les sous-traitants, les fournisseurs et les intérimaires. Dans ce plan, Flins ne serait plus uneusine de Carrosserie-Montage et verrait disparaitre des milliers d’emplois. SUD appelle les salariés du groupe et les sous-traitants à ne pas se laisser faire et à se rassembler mardi 29 septembre devant le siège de Renault à Boulogne pour défendre leur emploi. Les syndicats SUD Renault ont aussi proposé aux autres syndicats de se mobiliser tous ensemble le 29. RDV mardi 29 septembre à partir de 10h devant le siège de Renault 13/15 Quai Le Gallo à Boulogne-Billancourt (métro Pont de Sèvres) SUD appelle à la grève. Contactez-nous pour venir à Boulogne. Un Comité Central Social et Economique (CCSE) se tiendra le 29 septembre, en présence de la direction centrale et de représentants syndicaux. Ce CCSE doit décider de notre avenir. Le seul moyen de stopper cette casse sociale est de nous mobiliser et de nous unir !

Un salarié de Flins candidat au Conseil d’Administration de Renault

Du 5 au 8 octobre, les 50000 salariés du Groupe Renault France vont élire leurs 3 représentants au Conseil d’Administration. Yacin Benboubaker, ouvrier à Renault Flins, est un des 6 candidats SUD à ces élections, aux côtés de salariés de Cléon, Batilly (Sovab), Guyancourt ou Douai. Du 5 au 8 octobre : Votez SUD ! Exprimez-vous aussi en répondant à notre enquête « Renault et le monde d’après ».Scanner le QR Code ou rendez-vous sur : sudrenault.org/enquete-renault-et-le-monde-d-apress

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Mail : sud.renaultflins@gmail.com

Site Internet : sudrenault.org/flins

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Actu Solidaires 78 Luttes migrant·es

La Marche Nationale des Sans Papiers, c’est parti !

« Parce qu’il s’agit de liberté et de solidarité, nous manifesterons le 17 octobre en hommage à toutes les victimes du colonialisme, du racisme et des violences de la police, en hommage à toutes les victimes des politiques anti-migratoires et des contrôles au faciès. Parce qu’il s’agit tout simplement d’égalité nous manifesterons pour imposer enfin la régularisation de tou-tes les Sans-Papiers, la fermeture des centres de rétention et le logement pour tou-tes. »
Extrait de l’appel : https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/


Dans les Yvelines :

La Marche Ouest passera dans les Yvelines le mercredi 14 octobre (et repartira le 15 au matin). Rendez-vous et actions à venir…

La marche nationale des Sans Papiers s’est élancée le samedi 19 septembre de Marseille et de Montpellier pour rejoindre Paris et l’Elysée le 17 octobre. Des centaines de personnes accompagnent les sans papiers qui marcheront pendant un mois pour demander la régularisation de tou-tes les sans papiers, un logement pour tou-tes et la fermeture des centres de rétention administrative. Une manifestation a aussi eu lieu à Toulouse.

L’Union syndicale Solidaires soutient et participe à cette mobilisation construite avec la Marche des Solidarités, mouvement pour l’égalité des droits, contre le racisme et pour la régularisation de tou-tes les Sans-Papiers. Elle appelle au soutien lors des étapes par l’aide financière et logistique, la participation aux initiatives publiques, et à être massivement présent-es le 17 octobre pour l’arrivée à Paris.

Cette initiative suit les manifestations très massives des 30 mai (acte 1) et du 20 juin (acte 2), c’est maintenant l’acte 3.

D’autres Marches partiront prochainement depuis d’autres villes. Le 3 octobre sera un nouveau temps fort avec des manifestations dans de nombreuses villes, en particulier à Rennes, Rouen, Lille, Strasbourg et Lyon rejoint par Grenoble.

La carte interactive de la marche : https://marches-des-sans-papiers.netlify.app/

L’Union syndicale Solidaires est aux côtés des sans papiers et nous mettrons tout en œuvre pour cette marche historique pour l’égalité !

*Pour aider au financement : https://www.lepotcommun.fr/pot/ssqm0lal

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Actu Solidaires 78 Éducation

Bus Idf pour rassemblement du 12 oct. à Poitiers contre la répression syndicale dans l’éduc

Quatre professeur.e.s du lycée Desfontaines de Melle (86) sont poursuivi.e.s pour avoir exercé leur droit de grève et de manifester devant leur lycée lors des E3C, les épreuves continues locales du baccalauréat 2020.

Face à cet exemple emblématique de la répression anti-syndicale dans l’éducation, SUD éducation appelle à participer à un rassemblement national à Poitiers à l’occasion de la tenue des CAPA disciplinaires le lundi 12 octobre à 13h.

les syndicats SUD éducation d’Île-de-France organisent un départ en bus le lundi 12 octobre pour Poitiers, pour mobiliser pour la manifestation en soutien à nos camarades le jour de l’ouverture de leurs conseils de discipline et invitent les militant.es Francilien.nes de Solidaires à participer à cette initiative nationale.

Vous pouvez contacter le syndicat Sud éducation 78 pour vous inscrire : sudeducation78@ouvaton.org

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Actu Solidaires 78 Idées, débats, cultures Stages syndicaux

Stage syndical Solidaires 78 : Culture de lutte, culture syndicale 13 novembre 2020

Le mouvement des Gilets jaunes et la grève contre la réforme des
retraites, témoignent d’un renouveau et d’une radi­­calisation de la contestation sociale, en lien avec d’autres mobilisations (féminisme, écologie, antiracisme, sans-papiers et migrant·es, etc.).
L’objet de cette journée de stage* est de réfléchir à la manière dont se transmet l’héritage des luttes et à la réactualisation du syndicalisme de transformation de la société.
Formation, discussion, interventions d’acteur·trices des mobilisations, ce stage se veut un moment de réflexion, d’échange et de résistance collective.

Ouvert à tous et à toutes
Syndiqué·es / non syndiqué·es
Salarié·es, étudiant·es,
retraité·es, chômeur·euses
tous secteurs d’activité
tous statuts
Participation libre & gratuite
inscription obligatoire

  • La participation aux stages syndicaux est de droit,
    elle se fait sur le temps de travail sans retenue de salaire.
  • Nous contacter pour avoir les modalités précises.

De 9 h à 16 h – Local syndical SNCF, 14, rue des 2 gares, Mantes.
Repas partagé.

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Éducation Luttes féministes

Le sexisme fait sa rentrée

Après l’épisode des gendarmes qui demandent à des femmes de couvrir leurs seins nus à la plage ou celui d’une jeune femme qui s’est vue refuser l’entrée dans dans un musée à cause d’un décolleté jugé trop profond, le sexisme fait sa rentrée en grande pompe. Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer lui a déroulé le tapis rouge.

Lundi 14 septembre, des collégiennes et lycéennes se sont organisées et s’organisent encore pour lutter contre le sexisme dont elles sont victimes dans leurs établissements scolaires. En effet, dans de nombreux collèges et lycées, les élèves, majoritairement les filles, subissent des remarques sur leurs tenues. Les jupes sont trop courtes ou trop longues, les décolletés trop plongeants, les bandeaux trop larges, etc. En tant que personnel de l’Éducation nationale, nous avons été témoins à maintes reprises de ces commentaires voire de l’éviction de certaines élèves des établissements suite à l’ordre d’aller se changer.

Pour répondre à la mobilisation du lundi 14 septembre, le ministre évoque dans une allocution les excès de celles qui voudraient « se couvrir le visage » et de celles qui voudraient « avoir des tenues de tous ordres » en y opposant sa « position équilibrée » qui demande à ce que les élèves soient habillées « normalement ». Il conclut par “il suffit de s’habiller normalement et tout ira bien.”

M. Blanquer, pouvez-vous expliciter ce que signifie des « tenues normales » ? Oserez-vous expliquer aux femmes comment « s’habiller normalement » ? Quand une femme est-elle assez couverte, quand l’est-elle trop ? Les filles et les femmes comme les autres individus, doivent pouvoir choisir elles-mêmes leurs vêtements sans subir la sexualisation de leurs corps.

Cette manière d’enseigner les stéréotypes de genre et de pointer du doigt les tenues des filles et des femmes nourrit les inégalités de genre et les violences sexistes. Cela participe à la culture du viol. Rien d’étonnant dans un ministère dont l’inertie en matière de violences sexistes et sexuelles est effrayante. Les personnels comme les usagères attendent toujours l’application de la circulaire du 9 mars 2018 contre ces violences. Mais pour l’instant, les mesures de protection ne sont que trop rarement mises en place et les auteurs rarement sanctionnés.

De plus, comme les années précédentes le ministère fait usage d’images véhiculant des stéréotypes sexistes dans des exercices des évaluations nationales de CP. On voit ainsi, des garçons bricoler et scier du bois tandis que les filles se coiffent et s’endorment avec des petits nœuds dans les cheveux.

Aujourd’hui comme précédemment nous dénonçons ces exercices sexistes présents dans les évaluations mais aussi dans de trop nombreux manuels scolaires.

SUD éducation revendique une véritable éducation à l’égalité contre les stéréotypes racistes et sexistes.

SUD éducation soutient les élèves et les personnels dans leurs combats contre les injonctions vestimentaires sexistes.

SUD éducation revendique de véritable mesures contre les violences sexistes et sexuelles.

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Idées, débats, cultures Lecture Luttes féministes

Des brebis noires… et des syndicats SUD !

Edmond Maire, alors secrétaire confédéral de la CFDT, les appelait les “moutons noirs” et réclamait leur exclusion… Eux, c’étaient les syndicalistes qui refusaient les compromissions de la CFDT, ceux qui entendaient rester fidèles aux luttes des années 60 et 70, à l’héritage de Mai 68, à l’esprit des origines du syndicalisme ouvrier révolutionnaire…

Mais il n’y avait pas “qu’eux”, il y avait “elles” aussi !

C’est à elles – les “brebis noires” – que Guillermo Wolf a consacré un ouvrage publié aux éditions Syllepse. Il revient, à travers de nombreux témoignages, sur le rôle des femmes dans la création des syndicats SUD. Un angle féministe qui éclaire un pan du syndicalisme de transformation sociale des années 80/90 jusqu’à nos jours.

A travers l’exemple de quatre structures particulièrement significatives – SUD PTT, SUD Santé-Social (ex-CRC),SUD Rail et Sud Éducation – nous remontons le temps, grâce aux actrices et acteurs de cette aventure syndicale, nous partageons leurs questionnements, mais aussi leurs aveuglement sur la question féministe.

Les quatre structures ont des trajectoires et des origines différentes, leurs champs de syndicalisation entretiennent un rapport très différent au salariat féminin.

Sud PTT s’est construit dans une entreprise où les femmes sont nombreuses, mais où leur présence varie d’un service à l’autre : ici, majoritaires (aux chèques postaux), là quasiment absentes (dans le secteur des “camions jaunes”). Si c’est ce dernier service qui est l’origine de la création du syndicat, les femmes y joueront dès le début un rôle important, en particulier parce que les statuts adoptés fixent un quota dans les instances dirigeantes. C’est d’ailleurs une femme, Annick Coupé (qui signe une très intéressante post-face, qui vaut à elle seule l’achat de l’ouvrage) qui en sera la première secrétaire

Sud Santé social (initialement CRC – Coordonner, rassembler, construire) apparaît à la suite du mouvement des infirmières, à la fin des années 80. Les femmes sont ultra-majoritaires, dans les hôpitaux comme dans la rue, et le manque de reconnaissance est au cœur de leur lutte. Leur place dans le nouveau syndicat ne devrait pas poser question… et pourtant, au fil des années, leur représentation dans les instances s’érode, ce qui amène certaines d’entre elles à se questionner sur “l’évidence” du féminisme dans les secteurs féminisés…

Troisième exemple, le monde de l’école, avec SUD Éducation. Là encore, le fait que la profession soit très majoritairement féminine ne protège pas des dérives : une seule femme siège au premier bureau fédéral ! La situation, au fil des années, évoluera très – trop – lentement. La question féministe, qui semblait “réglée” au départ, va devenir de plus en plus centrale jusqu’à se retrouver, depuis quelques années, au coeur des engagement des militant.es du syndicat.

Enfin, avec Sud Rail, c’est une autre configuration professionnelle : l’entreprise est connue pour son “virilisme”, les cheminotes devront lutter pour trouver leur place au sein de la fédération. Ce n’est évidemment pas simple, mais, à force d’obstination, la situation évolue…

L’auteur s’intéresse également à l’Union syndicale Solidaires, qui regroupe les quatre syndicats étudiés (et bien d’autres…). Ce cadre interpro a pu être l’occasion d’un travail et d’une réflexion sur la question féministe – la commission femmes de Solidaires rassemblant des militantes de divers horizons, qui préféraient se rencontrer dans ce cadre plutôt que dans celui de commissions au sein de leur organisation professionnelle.

Ce très riche travail vaut avant tout par les témoignages éclairants qu’il propose et les questions qu’il soulève. Il invite à une réflexion de fond sur la réalité d’un syndicalisme féministe en ce XXIe siècle.

Des brebis noires créent les syndicats SUD, Guillermo Wolf, post-face Annick Coupé, éditions Syllepse, collection “Les Utopiques”, 178 p., 2020, 10 €.

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Éducation Énergie Histoire locale

Madiba

C’est donc Nelson Mandela, « Madiba » dans sa langue tribale, que les Porchevillois-es ont choisi comme nom pour le tout nouveau groupe scolaire, à l’occasion de cette première consultation citoyenne proposée par la municipalité.

Quelle fierté  ! Quelle lucidité !

Mandela ! Figure historique, illustre défenseur des droits civiques, combattant contre la ségrégation raciale ayant passé 27 années de sa vie en prison.

Une personnalité qui entre en résonance avec l’actualité récente des mobilisations qui ont ébranlées le monde suite au meurtre de Georges Floyd aux USA.

Mais ce nom entre aussi en résonance avec la propre histoire de notre commune, aussi curieux que cela puisse paraître !

En effet le combat de Mandela et la lutte contre l’apartheid ont traversé l’histoire de la première centrale EDF de Porcheville qui fonctionnait au charbon.

Dans les années 80, pour dénoncer l’apartheid et pour exiger la libération de Mandela, une partie du personnel de la centrale se mobilise contre l’utilisation de charbon sud africain, qualifié de  charbon de la honte, et pour exiger l’utilisation de charbon français alors que les mines du pays sont menacées de fermeture.

C’est dans ce contexte qu’une opération d’envergure est organisée par la CGT avec des syndiqué-es de la centrale.

Tout d’abord, Loic Réaubourg, agent de manutention  dont le travail consiste à alimenter la centrale en charbon, effectue le chargement d’un camion benne entré subrepticement à la centrale avec la complicité du gardien. Ce camion est ensuite évacué vers un bâtiment officiel tenu secret afin d’y déverser sa cargaison pour une opération médiatique de condamnation de l’apartheid.

Les risques sont réels mais il en faut beaucoup plus pour refréner les ardeurs de Loic et de ses camarades.

Loic est le digne descendant d’une famille mantaise de militants. Son père Victor et son oncle Emile Réaubourg ont combattu dans les rangs de la résistance au sein des FTP (Francs- Tireurs et Partisans). Arrêté, Emile Réaubourg est fusillé en 1944 à l’âge de 25 ans, une rue de Mantes la Jolie porte son nom. Quant à Victor, il réussi à s’évader de la prison de Mantes échappant ainsi probablement au même sort. Ouvrier du bâtiment après la guerre il travaillera même à la construction de la centrale. Syndicaliste, il forge son fils au refus des injustices.

Suite à cette action Loic ainsi que le gardien éviteront de justesse le licenciement grâce à la solidarité collective et à l’action syndicale.

Parmi ce groupe déterminé on retrouve, entre autres, Eric Roulot l’actuel maire de Limay. Chaudronnier à l’époque et secrétaire du syndicat, Eric Roulot participe à la préparation et à la mise en œuvre de l’opération en lien avec l’Union départementale CGT.

Il y a aussi un Porchevillois, Serge Alexandre, également chaudronnier. Serge décède en 2005, à l’âge de 53 ans, empoisonné par l’amiante respiré à la centrale. Fin des années 80, je me rappelle également ce bel après midi ensoleillé, lorsque encore tout jeune, avec un groupe de quelques dizaines de militants-tes anti-apartheid nous partons à l’assaut de l’ambassade d’Afrique du Sud en plein Paris. La façade est bombardée de peinture et des pneus sont enflammés.

Puis nous sommes encerclés par la police qui nous raccompagne ensuite vers la bouche du métro… Et oui, impensable aujourd’hui. ! Une action similaire se terminerai sûrement sous les gaz, une pluie de coups de matraques et des gardes à vue.

Alors que les discriminations sont encore malheureusement trop nombreuses, espérons que la personnalité de Mandela et son combat inspirent nos enfants pour construire un monde meilleur fait de plus de tolérance de bienveillance et de solidarité !

P. M.

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