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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Ressources juridiques

Connaître nos droits : Fiche N° 8 – Les jours fériés et les ponts

Les jours fériés sont les jours de fêtes légales énumérées par le code du travail : 1er janvier, lundi de Pâques, 1er mai, 8 mai, jeudi de l’Ascension, lundi de Pentecôte, 14 juillet, Assomption (15 août), Toussaint (1er novembre), 11 novembre, jour de Noël (25 décembre). Le 1er mai est le seul jour férié chômé pour tous les salarié·e·s, avec quelques exceptions. Un accord peut définir les autres jours fériés chômés. Sinon, c’est l’employeur qui fixe leur liste. Une journée de pont précédant ou suivant un jour férié peut être prévue dans l’entreprise. Cette pratique ne fait l’objet d’aucune réglementation. La décision est prise par l’employeur et constitue une modification temporaire de l’horaire hebdomadaire. D’autres jours fériés peuvent exister dans certains secteurs d’activité ou certaines régions.


Les jours fériés sont-ils chômés ?

Seul le 1er mai est obligatoirement chômé pour tous les salarié·e·s. Par exception, il est possible de travailler le 1er mai dans les établissements et les services qui ne peuvent interrompre leur activité (transports, usines « à feu continu », hôpitaux…).

Les autres jours fériés peuvent être travaillés, sauf dispositions conventionnelles. Un accord d’entreprise ou d’établissement ou, à défaut, de branche peut définir les jours fériés chômés. Sinon, c’est l’employeur qui fixe la liste de ces jours.

Et pour les jeunes salarié·e·s ?

Le repos des jours fériés n’est obligatoire que pour les jeunes salarié·e·s et apprenti·e·s de moins de 18 ans. Une convention, un accord collectif étendu, d’entreprise ou d’établissement peut définir les conditions dans lesquelles il peut être dérogé à cette interdiction.

Les secteurs dans lesquels les caractéristiques particulières de l’activité justifient une dérogation sont les suivants : spectacle ; hôtellerie ; restauration ; traiteurs et organisateurs de réception ; cafés, tabacs et débits de boisson ; boulangerie ; pâtisserie ; boucherie ; charcuterie ; fromagerie crèmerie ; poissonnerie ; magasins de vente de fleurs naturelles, jardineries et graineteries ; établissements des autres secteurs assurant à titre principal la fabrication de produits alimentaires destinés à la consommation immédiate ou dont l’activité exclusive est la vente de denrées alimentaires au détail…

Les jours fériés chômés sont-ils récupérés ?

Les heures de travail perdues par suite de chômage des jours fériés ne donnent pas lieu à récupération.

Comment les jours fériés sont-ils rémunérés ?

Le chômage des jours fériés ne peut entraîner aucune perte de salaire pour les salarié·e·s totalisant au moins trois mois d’ancienneté dans l’entreprise ou l’établissement.

Ces dispositions s’appliquent aux salarié·e·s saisonnier·e·s si, du fait de divers contrats successifs ou non, ils/elles cumulent une ancienneté totale d’au moins trois mois dans l’entreprise.

Ces dispositions ne s’appliquent ni aux personnes travaillant à domicile, ni aux salarié·e·s intermittent·e·s, ni aux salarié·e·s temporaires.

Si le jour férié chômé tombe un jour de repos habituel dans l’entreprise, il n’a aucune incidence particulière sur le salaire (pas de paiement en supplément) et il n’ouvre pas droit à un repos complémentaire.

Si le jour férié chômé tombe un jour qui aurait dû être travaillé :

  • pour le 1er mai, le salaire habituel est maintenu quelle que soit l’ancienneté des salarié·e·s ;
  • pour les autres jours fériés, la loi prévoit que le salaire habituel est maintenu pour les salarié·e·s ayant trois mois d’ancienneté dans l’entreprise.

Aucune condition d’ancienneté n’est requise pour les salarié·e·s intérimaires.

Pour ceux/celles à temps partiel, l’obligation de travail est calculée au prorata.

Le 1er mai, les heures travaillées sont majorées à 100 %. Pour les autres jours fériés, la loi ne prévoit aucune majoration de salaire mais certaines conventions collectives, ou accords, peuvent contenir des dispositions plus favorables.

Que se passe-t-il si un jour férié tombe pendant les congés payés ?

S’il s’agit d’un jour ouvrable chômé dans l’entreprise, il n’est pas décompté sur les congés payés. S’il s’agit d’un jour travaillé dans l’entreprise, il est décompté au titre des congés payés.

Et la journée de solidarité ?

La journée de solidarité instituée en vue d’assurer le financement des actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées prend la forme :

  • d’une journée supplémentaire de travail non rémunérée pour les salarié·e·s ;
  • d’une contribution financière pour les employeurs.

Pour cette « journée », toute référence au lundi de Pentecôte est supprimée.

Le travail accompli, dans la limite de sept heures, durant la journée de solidarité ne donne pas lieu à rémunération :

  • pour les salarié·e·s mensualisé·e·s, dans cette limite de sept heures ;
  • pour les salarié·e·s dont la rémunération est calculée par référence à un nombre annuel de jours de travail, dans la limite de la valeur d’une journée de travail ;
  • pour les salarié·e·s à temps partiel, la limite de sept heures est réduite proportionnellement à la durée contractuelle.

Ces heures ne s’imputent ni sur le contingent annuel d’heures supplémentaires ni sur le nombre d’heures complémentaires prévu au contrat de travail du/de la salarié·e travaillant à temps partiel. Elles ne donnent pas lieu à contrepartie obligatoire sous forme de repos.

C’est aux représentants du personnel de chaque entreprise de négocier ces 7 heures en accord avec la direction. Cet accord peut prévoir :

  • soit le travail d’un jour férié précédemment chômé autre que le 1er mai ;
  • soit le travail d’un jour de repos accordé au titre de l’accord collectif sur l’aménagement du temps de travail ;
  • soit toute autre modalité permettant le travail de sept heures précédemment non travaillées en application de stipulations conventionnelles ou des modalités d’organisation des entreprises.

A défaut de convention ou d’accord conclu, les modalités d’accomplissement de la journée de solidarité sont définies par l’employeur, après consultation du comité social et économique, s’il existe.

Comment sont organisés les ponts ?

Une journée de pont précédant ou suivant un jour férié peut être prévue dans l’entreprise. Cette pratique ne fait l’objet d’aucune réglementation. La décision est prise au niveau de chaque entreprise ou établissement par l’employeur et constitue une modification temporaire de l’horaire hebdomadaire. Elle est soumise à consultation du comité social et économique, s’il existe. L’horaire modifié doit être affiché et une copie de cet horaire est transmise à l’inspecteur·trice du travail. S’il est octroyé, ce repos doit être payé.

D’autres jours fériés peuvent-ils exister dans une région ?

Oui, c’est le cas, par exemple, en Alsace et en Moselle, pour le vendredi saint (précédant Pâques) et le 26 décembre avec des applications spécifiques.

Dans les exploitations de mines, salines et carrières, établissements industriels, chantiers du bâtiment et du génie civil, chantiers navals, le repos donné aux salarié·e·s est de :

  • 24 heures pour chaque dimanche ou jour férié ;
  • 36 heures pour un dimanche et un jour férié consécutifs ;
  • 48 heures pour les fêtes de Noël, Pâques et Pentecôte.

La période de repos est calculée à partir de minuit et, dans le cas d’un dimanche et d’un jour férié consécutifs, elle se prolonge jusqu’à 18 h le second jour.

L’accord ou la décision de l’employeur ne peut désigner ni le premier ou le second jour de Noël, ni le vendredi saint comme la date de la journée de solidarité.

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Internationalisme Les travailleur·euses n'ont pas de pays !

Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes se rend en Ukraine avec un convoi d’aide aux travailleurs et distribue des dons

Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes a participé au convoi d’aide des travailleurs à la résistance ukrainienne qui est arrivé dans le pays, précisément à Lviv, le vendredi 29 avril dernier.

Cette initiative émane des membres du Réseau syndical international de solidarité et de luttes. Depuis leur arrivée, se sont rencontrés des syndicalistes et des militants de plusieurs pays comme le Brésil (CSP Conlutas), la France (Solidaires), l’Italie (ADL Cobas), la Lituanie (G1PS), la Pologne (IP – Inicyatywa Pracownicza) et l’Autriche (RCIT), ainsi que des résistants d’Ukraine.

Le 29 avril, environ 800 kg de dons destinés à la population de cette région ont été remis directement au président du syndicat indépendant des métallurgistes et des mineurs de la ville de Kryvyi Rih, le militant Yuri Petrovich. L’initiative, soutenue logistiquement par l’organisation Sotsyalnyi Rukh [Mouvement social], a été considérée comme un succès.

Le convoi a suivi les conseils de l’organisation de résistance des travailleurs de Kryvyi Rih et a donné la priorité à l’envoi de produits d’urgence tels que des médicaments, des trousses de premiers secours, des aliments secs, des aliments pour bébés prêts à l’emploi, ainsi que des batteries et des générateurs, ressources nécessaires dans une situation de pénurie critique de l’approvisionnement en nourriture et en médicaments, ainsi qu’en électricité et en chauffage.

Kryvyi Rih est le centre industriel du pays et comptait environ 615 000 habitants. Actuellement, la ville se trouve à 60 km des troupes russes. Selon M. Petrovich, plus de 3 000 membres du syndicat se sont enrôlés dans les forces de résistance.

Maintenir et renforcer l’internationalisme

Comme nous l’avions déjà signalé dans de précédents rapports sur le convoi, « de nombreuses femmes sont restées dans le pays parce qu’elles ont décidé de ne pas abandonner leur conjoint ou de s’occuper des personnes âgées ou des enfants restés au pays. Ce sont des mères, des sœurs ou des filles, qui survivent difficilement dans des conditions de pénurie dans la distribution de nourriture, de médicaments, d’eau, d’énergie et de gaz ».

Et ce soutien doit être non seulement maintenu, mais aussi de plus en plus renforcé.

Le Service national des gardes-frontières de l’Ukraine a indiqué que le nombre de civils qui rentrent aujourd’hui dans le pays s’élève à environ 30 000 par jour. En raison de la contrainte militaire, presque tous ceux qui franchissent la frontière sont des femmes et des enfants. Ils représentent 90 % des réfugiés du pays.

En raison de ce mouvement de retour, nous devons renforcer, toujours plus, la nécessaire coopération de classe au-delà des expressions publiques et des motions de soutien.

Avec le convoi, nous affirmons une solidarité internationaliste pratique et concrète et nous continuerons à faire campagne pour la défense de ces travailleurs, qui avec peu de ressources ont opposé une ferme résistance aux envahisseurs russes.

Un 1er mai internationaliste

Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes a marqué le 1er mai aux côtés de la délégation internationale qui composait le convoi.

En raison de la loi martiale en vigueur dans le pays, la manifestation de la Journée internationale de lutte de la classe ouvrière s’est déroulée à huis clos. L’événement a eu lieu au Hhat Khotkevych Lviv, le palais municipal de la culture de Lviv.

Plus de 50 personnes ont participé à l’évènement. Parmi elles, 19 étrangers ont participé à l’initiative de solidarité internationale. Ils venaient d’Autriche (RCIT), du Brésil (CSP-Conlutas), de France (Solidaires), d’Italie (ADL Cobas), de Lituanie (G1PS) et de Pologne (IP – Inicyatywa Pracownicza.

Plusieurs questions ont été abordées, telles que la réforme du travail, l’impact de la guerre sur les personnes et les problèmes mentaux, le stress et la dépression, la situation des femmes, ainsi que la situation des travailleurs.

Lors de la rencontre, les travailleurs des mines de la ville de Kryvyi Rih ont participé par vidéoconférence aux débats et ont pu dialoguer et remercier cette expression de la solidarité internationale de classe.

Nous avons célébré le 1er mai à Lviv et nous nous sommes réjouis de la réussite de ce convoi en soutien à la résistance ouvrière ukrainienne.

Vive la lutte internationaliste !

À propos de la région de Kryvyi Rih

La ville où s’est rendu le convoi est considérée comme stratégique et est dans le collimateur de l’armée du Kremlin depuis un certain temps.

Non seulement parce qu’il s’agit d’un important centre industriel minier et sidérurgique, proche de territoires pris par l’armée de Vladimir Poutine, comme la région de Kherson, mais aussi en raison du symbole et de la victoire politique que constitue la conservation de la ville. Kryvyi Rih est la ville natale de Zelensky et permet l‘accès à la région d’Odessa tant désirée par le Kremlin.

Le chef de l’administration militaire de Kryvyi Rih, Oleksandr Vilkul, a déclaré le 24 avril que l’ennemi « prépare une attaque offensive dans notre direction. Dans les jours à venir, nous nous attendons à une éventuelle action offensive”.

Au cours des trois derniers jours, Kyvy Rih a évacué plus de 5 000 résidents venant de la région de Kherson vers différents endroits.

Au total, plus de 100 000 migrants sont passés par Kryvyi Rih et 50 000 sont restés dans la ville, selon les autorités locales.

Jusqu’à présent, l’invasion russe a forcé 5,4 millions d’Ukrainiens à quitter leur pays et plus de 7,7 millions ont fui et sont déplacés à l’intérieur du pays, selon les chiffres officiels des Nations Unies.

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Actu Solidaires 78 Automobile En grève ! Nettoyage

Technocentre Renault : Solidarité avec les salariés de PEI !

Après avoir fait grève lundi et mardi dernier, les salariés de PEI se sont remis en grève ce matin pour exiger le maintien de leur salaire et aucun licenciement suite aux mesures d’économies décidées par la direction Renault sur les prestations de services aux résidents du Technocentre.

Communiqué de l’intersyndicale SUD/FO/CGT/CFDT de PEI

Suite à de nouvelles mesures d’économies décidées par la direction de Renault sur les prestations de service aux résidents, l’ensemble des salariés de PEI qui assurent le nettoyage du Technocentre Renault à Guyancourt se sont mis en grève illimitée le mardi 3 mai 2022, pour revendiquer le maintien de leur salaire à 100%, ainsi qu’aucun licenciement ni aucune mutation.
 

Tract de l’intersyndicale SUD/FO/CGT/CFDT de PEI


La Direction PEI a une fois encore laissé éclater au grand jour son mépris des salaries au travers de leurs élus au Comité social et économique (CSE).
En suspendant notre mouvement de 48 heures sur les sites Renault, nous pensions que la société PEI allait répondre favorable à nos revendications, mais au lieu de ça, PEI n’a fait que confirmer la poursuite de sa précarisation et de la baisse de notre pouvoir d’Achat Pire encore, elle nous a indiqué que cette politique allait s’intensifier dans les prochains jours et
Cela risque de se pérenniser de manière de définitive.
Renault doit assumer ses responsabilités !
Comme à chaque fois, le donneur d’ordre « Renault » cherche à baisser le coût du contrat, c’est lui qui fixe un prix pour faire des économies.
Comme Renault peut-elle faire des économies sur le dos des salaires au SMIC et qui sont déjà amputé depuis plus de 2 ans de 30% en raison d’un programme de chômage partielle qui n’en
finit pas.
Mensuellement chaque agent perd environ 200 à 300 € par mois, ce montant oblige beaucoup d’entre nous à faire des sacrifices sur notre budget courses afin de boucler notre fin de mois, alors
que parallèlement Renault a annoncé en 2021 faire un milliard d’euros de bénéfices.
Tous les agents de propreté intervenant sur Renault ont vécu une période inédite et bouleversante et que devant cette crie, ces salariés étaient en première ligne sur le front à risquer leur vie.
Notre métier est utile et vital pour la survie des autres, c’est pour cette raison que devant autant de mépris, que nous devons rester mobilisé.
La seule récompense que nous avons eu pour notre engagement depuis plus de 2 ans, est de continue à perdre du pouvoir d’achat de manière continue.

Nos collègues de Renault ont été récompensé de leurs efforts et nous exigeons également le même traitement.
– Plus de chômages partiels sur tous les sites
– Pas de fermeture du vendredi
– Fin de la politique des paliers
– Fin de la dégradation de nos conditions sociales
A sa s’ajoute une volonté de la part de Renault de faire taire nos organisations syndicales, afin de faire avorter toute tentative de mouvement.
Renault refuse l’accès à nos représentants du personnel et aux délégués syndicaux de PEI sur ces établissements, se rendant coupable d’un délit d’entrave.
TOUS MOBILISÉS ET TOUS UNIS !
pour faire cesser la dégradation de nos conditions de travail

Ambiance garantie sur le piquet de grève des salariés de PEI aujourd’hui !




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En grève ! Santé-Social

Le service des urgences du Centre Hospitalier de Versailles est en grève illimitée

Le service des urgences du Centre Hospitalier de Versailles est en grève illimitée à compter de ce jour (lundi 2 mai) avec les revendications suivantes :
– A court terme : Notre demande principale est d’accueillir et de s’occuper dignement de nos patient·es (temps d’attente trop long lors de la prise en charge, personnels insuffisants pour le flux actuel, entraide avec les services spécialisées, temps d’attente moins long entre la pose du diagnostic médical et la prise en charge dans les services, plus de rapidité entre les différents examens et le compte rendu final, entraide des agents des services avec nos brancardiers lorsqu’un·e patient·e est transférée)
Pour les soignant·es, le remplacement systématique des agents absents quel que soit la cause de leur absence, de leur donner les moyens humains et suffisants pour assurer une qualité des soins optimum et de pouvoir exercer leur fonction dignement.
– A long terme : Projection sur les travaux envisagés avec consultation de l’équipe et groupes de travail, réorganisation avec une filière gériatrique pour tous patients âgés afin qu’ils ne restent plus sur des brancards pendant des heures

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Actu Solidaires 78 Éducation Précarité

De retour de la manif parisienne du 1er mai 2022

Le défilé du cortège Solidaires Ile-de-France a été ponctué de prises de parole. Voici le texte lu par Solidaires 78 pendant la manif.


Le 27 janvier 2022, en tant que syndicaliste retraitée de Renault Flins, j’ai participé à une formidable manifestation de rue à Mantes La Jolie, organisée par le Collectif des AESH du Mantois, soutenu par Solidaires 78 et Sud Education 78, dans le cadre d’une mobilisation nationale : un cortège animé, vivant, chaleureux, très combatif ; les animatrices passaient dans les rangs de la manif pour interwiver au micro les Aesh présent.es, chacun.e racontait son vécu, expliquait les revendications. Les passant.es applaudissaient et certain.es et même rejoignaient le cortège : un véritable meeting de proximité et de lutte dans la manif elle-même !

Voilà la Petite histoire du collectif AESH 78 racontée par Fati (extraits) (texte complet sur le site de Solidaires 78 )

Dès le début de l’année scolaire 2017 /2018, dans l’établissement, où j’exerce mes missions d’Accompagnante d’Élève en Situation d’Handicap, le mot d’ordre est donné par les collègues AESH, dont le cerveau avait bien été lavé par le proviseur de l’époque : « Si tu ne veux pas de problème, éloigne toi des syndicalistes » …

Maintenant je sais ce que cela voulait dire… Si tu l’ouvres trop, ta place et ton CDI tu pourras t’asseoir dessus ! Voici le contexte dans lequel le Collectif Aesh 78 a pris racine…

Mettez dans un établissement scolaire, deux professeur·es syndicalistes et une accompagnante d’élève en situation d’handicap et vous obtiendrez un début de mouvement de lutte pour les accompagnantes, oubliées de tous et toutes, dans nos établissements scolaires, car l’idée est bien de nous invisibiliser un maximum, afin de ne pas dénoncer la situation dans laquelle nous sommes, c’est-à-dire une précarisation et un manque de reconnaissance sans précédent des institutions qui nous emploient, j’ai nommé : l’Éducation nationale. Voilà pourquoi je ne dois pas m’approcher des syndicalistes !

C’est avec plaisir que je me suis laissée entraîner à une réunion aux Mureaux, avec un petit groupe de camarades, nous nous sommes retrouvé·es pour échanger sur nos situations et essayer de se soutenir. Le regard de chacun et chacune était important, car cela mêlait la richesse et la diversité des points de vue ; ainsi enseignantes, enseignants et AESH ont travaillé ensemble pour améliorer le travail de chacun.e.

Les revendications principales sont : un vrai statut, un vrai salaire et une vraie formation.

Après quelques réunions, dans une ambiance de début de colère vis-à-vis du système éducatif, nous avons organiseé un rassemblement devant la mairie des Mureaux (2018) pour sortir de nos murs et se montrer, du moins se faire connaître du public.

Ce rassemblement très peu suivi aurait pu être vécu comme une défaite, mais il m’a encore plus motivée à continuer… Nous avons organisé un autre rassemblement devant le lycée St Exupéry à Mantes la Jolie, suivi d’une marche jusqu’à l’IME du Val Fourré. Pas d’audience demandée à l’inspecteur mais il a eu notre pétition !

Nous sortions enfin de l’invisibilité !

Puis durant les différentes mobilisations de la réforme des retraites en 2020, d’autres liens se sont tissés et avec des étiquettes syndicales différentes, peu importe, avec moi j’avais des personnes intelligentes et avec un idéal commun : « ne laisser personne sur le carreau ».

Durant la lutte des réformes contre les retraites, nous avons fait les AG au local syndical de la Vaucouleurs, beaucoup d’enseignant·es, d’agent·es SNCF, de Gilets Jaunes, mais pas de camarades AESH.

Pas mieux après plusieurs invitations à participer aux AG de « l’Assemblée de lutte du Mantois » Peur d’être noyé·es dans cette masse de lutteurs et lutteuses professionnels, ça peut effrayer lorsqu’on n’a pas l’énergie ou qu’on se sent pas légitime à porter un mouvement de contestation !

Nous avons donc créé notre collectif d’AESH, pour changer le regard que nous portions sur nous en tant qu’être humain mais également en tant que professionnelles de l’inclusion scolaire, avec un savoir-faire qui n’était pas reconnu de certains de nos collègues enseignant·es, directeurs·trices, proviseur·es, référentes de scolarité, d’autres personnels de l’Éducation nationale ni même de la coordination Pial (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés).

Avec mes copin·es syndicalistes, nous avons commencé à refaire des réunions, mais cette fois-ci au local syndical de la Vaucouleurs, à Mantes la Ville.

Le groupe est parti de 4 AESH et 4 enseignant·es… Les enseignant·es qui peu à peu laissaient place aux principales concernées, les AESH, pour échanger et mener des actions afin d’améliorer nos conditions de travail, aucune influence n’a été faite sur qui que ce soit.

Nous étions maître·sses du jeu.

Avant de commencer une quelconque lutte, il fallait que nous, AESH, prenions conscience de notre situation et de la misère dans laquelle l’État nous plonge, pour ne pas nous rendre compte de quoi que ce soit : avec un salaire de 780 euros par mois, pour un temps de travail imposé, des conditions de travail très dégradantes et la maltraitance institutionnelle infligée aux élèves, avec de moins en moins d’heures de prise en charge, des collègues AESH qui ont en charge de plus en plus d’enfants, avec des pathologie diverses et variés, ainsi avec des préoccupations de survie, nous ne remettions rien en question.

Et l’institution peut, comme bon lui semble, nous laisser sur le bord de la route, ne se préoccupant pas du constat alarmant qui est que nous vivons sous le seuil de pauvreté… A tel point que des camarades AESH ont deux emplois ! Non la précarité n’est pas un métier !

C’est pourquoi nous voulons aussi la suppression des Pial qui morcellent notre travail, désormais réparti entre plusieurs établissements au détriment de l’intérêt des enfants.

Lorsque cette prise de conscience fut prise, nous étions prêtes à affronter le monde…

Nous nous réunissons une fois tous les deux mois au local de la Vaucouleurs, nous avons mené plusieurs actions, rassemblements et manifs à Mantes.

Maintenant je sais pourquoi je dois me méfier des syndicalistes !

Non ! La lutte des classes n’est pas d’un autre temps ! Les exploité·es sont toujours présent·es ! Le problème est que certaines pensent encore que la lutte contre l’exploitation des femmes (notre emploi très féminisé à 95 %) est terminée et qu’au 21è siècle, que ce ne serait plus d’actualité.

L’histoire du Collectif des AESH nous montre qu’elle est toujours belle et bien présente et qu’il faut plus que jamais nous mobiliser pour ne plus laisser personne sur le carreau.

Nous sommes devenu.es plus organisé.es, plus combatives et avons pris conscience de notre situation d’oppressées, d’exploitées et identifié nos oppresseurs. FATI

Merci à toi Fati !

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Précarité Secteur associatif

Salaires : la branche de l’animation absente des secteurs revalorisés !

Alors que l’animation est un métier formidable,
Alors que nos métiers sont d’une nécessité et d’une utilité sociale indéniables,
Alors que les nouvelles générations désaffectent ces voies par manque de perspectives,
Alors que l’animation est en situation de pénurie de personnel depuis
plusieurs mois,
Alors que des salarié·es se mobilisent et élèvent leurs voix contre la précarité qui les touche,
Alors que l’inflation ne cesse de battre des records,
Hexopée, le syndicat employeur dans l’animation, ne propose aucune
reconnaissance salariale ambitieuse ni aucun horizon !

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Éducation

SUD éducation gagne l’indemnité REP/REP+ pour les AED !

Le Conseil d’État a rendu le 12 avril 2022 sa décision dans la procédure engagée par SUD éducation il y a un peu plus d’un an en ordonnant au premier ministre l’attribution de l’indemnité REP/REP+ aux Assistant·es d’éducation (AED, AP et APS). SUD éducation a mis en œuvre tous ses moyens syndicaux pour en finir avec cette inégalité de traitement entre les personnels qui travaillent en éducation prioritaire. Le premier ministre dispose à présent d’un délai de six mois pour ordonner l’attribution de l’indemnité REP/REP + à tous les personnels AED qui travaillent en éducation prioritaire.

Cette décision montre que l’action syndicale de SUD éducation mène à des victoires pour les personnels, et en particulier pour les personnels les plus précaires. SUD éducation a mené une campagne de sensibilisation auprès des AED qui avaient demandé le versement de l’indemnité, puis SUD éducation a porté cette demande auprès du premier ministre et a contesté son refus devant la plus haute juridiction, le Conseil d’État.

SUD éducation est un syndicat efficace et combatif. Cette victoire en appelle d’autres et est un point d’appui important pour les procédures, toujours en cours, engagées par les AESH afin d’obtenir elles·eux aussi le droit au versement de cette prime.

SUD éducation appelle les AED à se syndiquer massivement à SUD éducation pour défendre leurs droits et en gagner de nouveaux et à se rapprocher des syndicats SUD éducation de leur département pour s’assurer que la décision du Conseil d’État soit bien effective sur leurs bulletins de paye d’ici le mois d’octobre. Malheureusement, la décision n’est pas rétroactive.

Après la CDIsation et l’attribution de l’indemnité REP/REP+, il faut gagner :

  • de véritables augmentations de salaire, 
  • un vrai statut de la Fonction publique, 
  • de meilleures conditions d’emploi et de travail (en finir avec les recrutements locaux par les chef·fes d’établissement, une vraie formation…)
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Éducation

Assistants d’éducation (AED) – Formation syndicale lundi 16 mai 2022

Transformations du métier, les droits des assistants d’éducation (AED), les points de vigilance sur l’année (recrutement, période d’essai, missions, droits syndicaux, renouvellement).

Le lundi 16 mai 2022 se tiendra aux Mureaux une journée de formation syndicale portant sur les assistants d’éducation (AED).

AU PROGRAMME…

Transformations du métier
Du statut de MI-SE au statut d’AED
Les transformations du métier de CPE et leurs conséquences sur les personnels AED
Assèchement des moyens et conditions de travail

L’année d’AED, du recrutement au renouvellement
Recrutement, période d’essai, missions, droits syndicaux, renouvellement : points de vigilance pour ne pas se faire avoir

Vies scolaire solidaires
Pourquoi et comment construire du collectif ?

Autodéfense AED
Faire valoir ses droits : cas pratiques de défense des personnels

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Actu Solidaires 78 Automobile

Alerte sur l’état de santé des salariés du Technocentre et d’Aubevoye

Jeudi 28 avril, les médecins du travail présentaient au CSE de Guyancourt/Aubevoye le bilan annuel du service de santé au travail de l’établissement : l’occasion de dévoiler la face cachée du plan « Renaulution » de réduction des coûts et de ses déclinaisons CAR21 et CAR22 de réduction du personnel.

Comité Social et Économique du Jeudi 28 avril 2022
Information sur le rapport technique des médecins du travail pour l’année 2021
Information sur le rapport annuel administratif et financier 2021 du Service Médical

Déclaration SUD

Les élus SUD reconnaissent et saluent l’engagement de tous les acteurs – infirmiers et médecins – du Service de Santé au Travail au cours d’une année 2021 pour le moins exigeante en matière de santé physique et psychologique des salariés, compte tenu d’une part de la pandémie de Covid, mais aussi du télétravail en mode hybride, du fonctionnement en mode « Agile », des transformations et des restructurations de l’entreprise.

Les élus SUD souhaitent partager comme le service santé au travail les points d’inquiétude suivants exprimés dans les différents rapports, à commencer par le manque de personnel au service santé, le départ de médecins et des réorganisations incessantes du service de santé.

A cela s’ajoute la difficulté persistante du suivi des accidents de travail avec un logiciel (SI-ATMP) non adapté. Sur ce point SUD réitère sa demande à la direction et au service condition de travail faite lors du CSE du 29 avril 2021, « de mettre en place au plus vite un plan d’action afin d’apporter les correctifs nécessaires à cet outil. Il n’est pas acceptable que l’outil informatique complique la tâche du personnel de santé lors de la déclaration des accidents de certains salariés ainsi que des prestataires ou salariés extérieurs. »

Cette situation aboutit à une annulation de visites prévues et à un manque de temps du service médical pour prendre en charge les Risques Psychosociaux (RPS) des salariés, alors que le service de santé au travail signale dans ses rapports présentés aujourd’hui aux membres du CSE :

  • Beaucoup d’anxiété « suite aux différentes annonces de CAR21, avec le départ d’un certain nombre de collègues  ». D’autres salariés sont inquiets « de voir les ressources humaines et intellectuelles de l’entreprise disparaitre. »
  • Des difficultés dans « l’organisation du travail et des projets », « l’arrêt de projets », des salariés disant « on ne sait pas où va l’entreprise », « je ne sais pas si ma mobilité va aboutir », déplorant le « manque de reconnaissance » et parfois « des propos inopportuns de la hiérarchie ou de collègues, mal perçus par les salariés » ; alors que « la charge de travail a augmenté du fait des départs de collègues et selon les secteurs ».
  • « Les sujets de sollicitations d’accompagnement des salariés ont été particulièrement lourds et denses, dans un contexte de modifications des repères, associant transformation de l’entreprise et des compétences, mise en place de l’organisation de travail hybride, retours progressifs des activités sur les nouveaux espaces de travail partagés du reTCR. »

Les élus SUD seront vigilants afin que le processus de déclaration des accidents ne soit pas gêné par des considérations informatiques.

Concernant le site d’Aubevoye, nous regrettons le turn-over des médecins du travail et l’absence de rapport sur la santé des salariés du CTA.

Pour conclure, les élus SUD assurent à tous les personnels de santé au travail de leur soutien dans une année 2022 à très haut risque en termes de RPS, avec un nouveau plan de départs CAR22, des restructurations en vue et la problématique du suivi de la santé des télétravailleurs.

Nous demandons à la direction de l’établissement de bien mesurer et de prendre en compte ces alertes du service médical qui montrent un contexte néfaste pour les salariés, et d’assurer ses obligations légales en ce qui concerne la santé mentale et physique des salariés qui sont sous sa responsabilité.

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Les travailleur·euses n'ont pas de pays !

Textes adoptés lors des 4ème Rencontre du Réseau syndical international de solidarité et de luttes (21/24 avril 2022 à Dijon)

Vous trouverez ci-dessous le Manifeste adopté lors de cette rencontre ainsi qu’en documents joints l’ensemble des motions également adoptées.

Par ailleurs, voici le lien vers les vidéos des séances plénières https://www.youtube.com/channel/UCpR1lhe0Q1Y4B0l3vN7BeAQ.

Manifeste du Réseau


Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes, constitué en mars 2013 lors de notre réunion de Saint-Denis (France) est le produit d’années d’échanges et de travail commun entre plusieurs des organisations fondatrices. C’est ainsi, et sur la base d’orientations et de pratiques syndicales communes, que nous avons pu rassembler des organisations syndicales, des courants syndicaux et des tendances syndicales de nombreux pays d’Amériques, d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

Deux ans plus tard, en juin 2015, nous avons organisé une nouvelle rencontre internationale, à Campinas (Brésil). A cette occasion, nous avons collectivement apprécié les évolutions positives dans la construction de notre Réseau, notamment son élargissement, mais aussi le chemin qu’il nous reste à parcourir pour nous doter de l’outil commun international nécessaire à toutes les forces syndicales qui se revendiquent et pratiquent un syndicalisme de luttes, anticapitaliste, autogestionnaire, démocratique, écologiste, indépendant des patrons et des gouvernements, internationaliste, et luttant contre toutes formes d’oppression (machisme, racisme, homophobie, xénophobie). La démocratie ouvrière, l’auto-organisation des travailleurs et travailleuses sont aussi parmi nos références communes.

La troisième rencontre internationale s’est tenue à Madrid (Etat espagnol) en 2018, la quatrième à Dijon (France) en 2022. Ce fut l’occasion d’approfondir le travail commun sur les thèmes précédemment cités ; nous avons aussi consacré le temps nécessaire à la consolidation de nos réseaux sectoriels, car c’est à partir des réalités concrètes dans les entreprises et services que nous concevons le syndicalisme. Parce que l’oppression patriarcale pèse sur l’ensemble de l’humanité et qu’il nous faut la combattre, y compris dans le mouvement syndical et chacune de nos organisations, il nous faut combattre le machisme, sans démagogie. Nous nous devons d’être exemplaires. D’une manière générale, nous avons actualisé nos analyses, nos propositions, nos stratégies d’action, en partant de la réalité, celle des travailleuses et des travailleurs de tous les pays. Ceci, dans la perspective d’aboutir à la satisfaction des revendications d’aujourd’hui et aussi de la construction de la société que nous voulons pour demain.

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Les crises économiques, financières, écologiques et sociales s’entremêlent et s’autoalimentent. Cette crise globale propre au capitalisme montre l’impasse d’un développement basé sur un partage de plus en plus inégal de la richesse produite par l’exploitation des travailleuses et des travailleurs, la déréglementation financière, le libre-échange généralisé et le mépris des impératifs écologiques. Pour sauver les profits des actionnaires et des patrons, pour assurer l’avenir des banques, les institutions mondiales (Banque mondiale, Fonds monétaire international, Organisation mondiale du commerce, etc.), les gouvernements et le patronat s’attaquent de plus en plus fortement aux droits des travailleuses et des travailleurs.

La situation subie par les travailleuses et les travailleurs est caractérisée par une attaque sans précédent de leur niveau de vie, pour garantir les profits des banquiers et des grandes entreprises. L’impérialisme et les bourgeoisies mènent une guerre sociale, réduisant les salaires, les pensions, les droits, augmentant la pauvreté et les inégalités et cherchant à diviser les populations.

Le système économique et politique actuel organise le pillage de nombreux pays, oblige des millions de personnes à quitter leur région d’origine pour survivre et nie ensuite tous leurs droits sous prétexte qu’ils et elles sont immigré.es.

Destruction des services publics, remise en cause de tous des droits sociaux, attaques envers les droits syndicaux, libertés syndicales bafouées, développement de la précarité et du chômage pour exploiter davantage les populations … Ce sont les mêmes méthodes qui sont utilisées dans tous les pays !

Pour arriver à leurs fins, tous les moyens sont utilisés : criminalisation, procès, arrestations, interventions policières, occupations militaires, entraves de toutes sortes aux droits collectifs et individuels. La répression et l’usage de la violence font partie des moyens utilisées contre celles et ceux qui résistent, qui s’opposent, qui construisent des alternatives. Notre solidarité, par-delà les frontières, est une de nos réponses.

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Les attaques contre les législations sociales, les retraites, les salaires, les conditions de travail, les assurances sociales, le service public et les libertés démocratiques font partie d’un projet stratégique du capitalisme destiné à changer durablement et fondamentalement le rapport de force entre classe dominante d’une part, salarié.es et classes populaires d’autre part. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un capitalisme globalisé, d’une économie qui met en concurrence les régulations sociales, les législations, les conditions et les cadres de travail. L’ubérisation de l’économie provoque une précarisation croissante du monde du travail.
La question de la santé et de la sécurité au travail, les conditions générales de la qualité de vie pour les salarié.es dans les milieux populaires, acquièrent dans les luttes et les revendications une importance décisive. Dans les pays maintenus en situation de sous-développement, notamment à travers le colonialisme et l’impérialisme toujours très vivaces, ces situations condamnent en masse des Humains à mourir de faim ; ou à être vendu∙es comme esclaves ; ou encore à immigrer, souvent au péril de leur vie, dans des pays où ils/elles sont ensuite victimes de multiples discriminations. Le colonialisme et l’impérialisme oppriment de nombreuses populations dans le monde ; le syndicalisme se doit de combattre ces modes de domination.

La question du droit à la terre et à l’eau est particulièrement importante dans de nombreux pays, notamment ceux victimes du colonialisme et de l’impérialisme ; nous devons agir sur ce sujet, lutter pour de véritables réformes agraires, en lien avec les mouvements sociaux qui agissent déjà pour ces droits. Plus largement, l’urgence climatique nous impose de prendre en compte cet aspect dans notre activité syndicale. Les territoires autochtones continuent d’être détruits par le capitalisme. Nous saluons et soutenons les luttes des peuples autochtones pour l’environnement durable, l’accès à une eau non polluée et pour la dignité humaine.

La menace d’une guerre mondiale impérialiste monte. Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes appelle à unifier l’opposition des travailleuses et travailleurs à toute intervention impérialiste, à renforcer les mouvements contre la guerre, la militarisation et l’économie de guerre.

Les blocs militaires renforcent les menaces de guerre impérialiste. Il faut les dissoudre ! Le Réseau international de solidarité et de luttes appelle à l’unification de l’opposition des travailleurs et travailleuses à toute intervention impérialiste et au renforcement des mouvements contre la guerre et la militarisation. Aujourd’hui, le peuple ukrainien fait face à la guerre déclenchée par le gouvernement russe. Syndicalistes, internationalistes, nous apportons notre soutien à celles et ceux qui résistent en Ukraine, mais aussi au Belarus et en Russie, en tentant de répondre aux besoins exprimées par nos camarades syndicalistes de cette région du monde.

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En 2020, la pandémie de COVID-19 a mis en évidence l’incompatibilité entre capitalisme et défense de la vie. Les politiques d’austérité néolibérales ont attaqué le système de santé publique et marchandisé la santé ; le maintien des brevets interdit l’accès aux vaccins à de nombreuses populations. Tout ceci a provoqué des millions de morts. Les capitalistes ont profité de la pandémie pour s’enrichir encore plus en favorisant le chômage, la précarité, la pauvreté et la suppression de droits sociaux, renforçant l’extrême droite. Malgré la difficulté de descendre dans la rue, la classe ouvrière et la jeunesse ont mené d’importantes mobilisations dans le monde entier.

L’assassinat de George Floyd, en 2020 aux Etats-Unis, a provoqué une vague de mobilisations antiracistes dans le monde. Les luttes pour les droits des femmes ont permis de gagner la légalisation de l’avortement dans plusieurs pays d’Amérique latine. Nous sommes contre toute forme d’exploitation et oppression coloniale, c’est pour cela que nous rejetons la politique sioniste israélienne et défendons la libération de la Palestine et l’autodétermination de tous les peuples opprimés. Sur tous les continents, de grandes mobilisations se poursuivent contre les régimes oppressifs en place. Notre réseau s’engage à soutenir toutes les luttes pour la défense des droits des travailleuses et travailleurs et les libertés démocratiques dans tous les pays.

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Le mécanisme de la dette, interne et externe, nous appauvrit : leur dette n’est pas la nôtre ; nous n’avons pas à la payer ! Les politiques économiques et financières présentées comme incitant à une reprise de la demande semblent peu susceptibles d’assurer une réactivation économique forte et de longue durée.

La multiplication des accords de « libre-échange » amène à une radicalisation des luttes sociales et écologiques et de la lutte entre salariat et système de domination.

Nous maintenons notre engagement de construire et fortifier l’unité internationale des travailleuses et travailleurs, pour lutter contre la criminalisation des mouvements sociaux, contre les plans de réajustement, les réformes et privatisations, contre toute forme d’oppression et d’exploitation.

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Renforcer le syndicalisme pour rompre avec le capitalisme Le syndicalisme dont nous nous revendiquons ne saurait cautionner des pactes avec les pouvoirs en place pour valider des mesures antisociales. Le syndicalisme a la responsabilité d’organiser la résistance à l’échelle internationale, pour construire à travers les luttes, la nécessaire transformation sociale anticapitaliste. Nous voulons construire un système, d’où soit banni l’exploitation, fondé sur les biens communs, sur une redistribution égalitaire des richesses entres toutes celles et tous ceux qui la créent (c’est-à-dire les travailleuses et les travailleurs), sur les droits de ces dernier.es et sur un développement écologiquement soutenable.

L’indépendance du mouvement syndical qui se mobilise et lutte effectivement, constitue la question clé de cette période. En effet, l’enjeu est de briser la stratégie du système de domination du capitalisme globalisé qui tente d’imposer au salariat une régression historique, avec la disparition pure et simple de sa capacité autonome d’organisation, d’action et de positionnement ; au profit du syndicalisme d’encadrement, voire de la pure et simple disparition du mouvement ouvrier. Ceci, alors qu’une part de plus en plus importante de la population mondiale est prolétarisée et souvent avec des conditions sociales de plus en plus difficiles.

Nous affirmons notre opposition au syndicalisme d’Etat et notre volonté de pluralisme et de démocratie syndicale. Ceci n’est nullement contradictoire avec la recherche de l’unité d’action syndicale, de l’unité ouvrière, de l’unité de toutes celles et tous qui sont exploité.es et/ou opprimé.es. Par contre, nous n’avons rien à faire avec celles et ceux qui se prétendent syndicalistes, alors qu’elles et ils cogèrent des fonds de pension et sont corrompu.es par la classe dirigeante … Classe dirigeante qui, par ailleurs, a fait de la corruption le mode de fonctionnement habituel de toute une partie des responsables politiques.

Notre syndicalisme allie la défense des intérêts immédiats des travailleuses et travailleurs, et la volonté de changement social profond. Il ne se limite pas au champ revendicatif économique, il englobe des sujets comme le droit au logement, à la terre, l’égalité entre hommes et femmes, l’antiracisme, la lutte contre l’homophobie et la xénophobie, l’écologie, l’anticolonialisme, etc.

Les intérêts que nous défendons sont ceux de la classe ouvrière (travailleuses et travailleurs en activité formelle ou informelle, en retraite, chômeuses et chômeurs, jeunes en formation). Ils s’articulent avec ceux des peuples de toutes les régions du monde. En cela, nous nous opposons frontalement au patronat, aux gouvernements et institutions qui sont à son service, et nous revendiquons notre autonomie vis-à-vis de toute organisation politique.

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Des organisations syndicales internationales existent ; des réseaux syndicaux ont été créés sur des champs professionnels ou géographiques. D’une région du monde à l’autre, nos histoires syndicales, nos structurations syndicales, nos affiliations syndicales, sont différentes. Mais, nous partageons ce qui est essentiel : nous sommes déterminé∙es à avancer dans la coordination du syndicalisme de lutte, au plan international.

Nous voulons partager nos expériences, nous enrichir des résistances et acquis de toutes et tous, construire l’unité à travers les frontières, mettre en œuvre la solidarité internationale des travailleuses et travailleurs. Face à la crise qui frappe les populations de tous les pays, et dont le capitalisme est responsable, il est nécessaire de coordonner et unifier nos luttes. Nous appelons les collectifs syndicaux à nous rejoindre pour construire cette unité d’action syndicale, nécessaire pour combattre les reculs sociaux, conquérir de nouveaux droits, et construire une société différente.

La construction et la consolidation du Réseau syndical international de solidarité et de luttes sont très importantes, dans un monde dans lequel l’économie est de plus en plus globalisée. Nous devons affronter ensemble les entreprises et une bourgeoisie qui, elles, internationalisent leurs affaires. Ceci exige le développement d’actions de solidarité active, d’actions et campagnes coordonnées au niveau mondial, que ce soit par catégories, secteurs, pays, continents. Il nous incombe d’impulser à travers chacune de ses luttes, une orientation anticapitaliste.

Nous décidons de renforcer, élargir, rendre plus efficace, un réseau du syndicalisme combatif, de luttes et démocratique, autonome, indépendant des patrons et des gouvernements, anticapitaliste, féministe, écologiste, internationaliste, construisant le changement par les luttes collectives, combattant toutes les formes d’oppression (machisme, racisme, homophobie, xénophobie, etc…)


Nous avons des objectifs concrets, des engagements communs. C’est ensemble que nous les définissons et que nous les mènerons à bien :

  • Nous agissons, dans la durée, pour la solidarité internationale, et notamment contre toute répression antisyndicale.
  • Notre combat se mène contre toutes les oppressions, notamment celles envers les femmes, les populations racisées (victimes de racisme), les migrant.es et les LGBTQI+ (Lesbiennes, Gays, Bisexuel.les, Transsexuel.les, Trans, Queers, Intersexes).
  • Nous interviendrons de manière unitaire et coordonnée pour appuyer des luttes et des campagnes internationales, en réaffirmant le droit à l’autodétermination de tous les peuples.
  • Nous renforçons et étendons le travail international mené dans les secteurs professionnels (transport ferroviaire, éducation, centres d’appels, industrie, commerce, santé, fonction publique, etc.) et sur des questions interprofessionnelles (droit des femmes, des personnes racisées, des LGBTQI+, migration, logement, écologie, santé et travail, etc.)
  • Nous poursuivons le travail de réflexion et d’élaboration sur les questions de crise du système capitaliste et d’alternatives à celui-ci.
  • Nous mettons, ensemble, les moyens matériels nécessaires à la réussite de nos projets communs : sites web, liste d’échanges par mail, coordination par secteurs professionnels, etc. Les organisations membres du Réseau feront connaître celui-ci via leur propres outils (liens sur les sites, articles dans les journaux, logos sur les tracts, diffusion des textes communs dans chaque organisation, etc.)
  • Pour être plus efficace, nous organisons la coordination des organisations membres du Réseau à l’échelle des régions du monde : Amériques, Europe, Afrique…

Actions !

  • La journée internationale de luttes des femmes du 8 mars est un moment important pour les combats féministes, et donc pour le syndicalisme : le Réseau syndical international de solidarité et de luttes soutient les mobilisations et les grèves des femmes qui ont lieu ce jour-là partout dans le monde.
  • Les organisations du Réseau syndical international de solidarité et de luttes prendront les initiatives nécessaires pour que le 1er mai soit une journée de lutte syndicale internationale.
  • La lutte du peuple palestinien est le symbole de multiples résistances. Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes participera activement aux initiatives qui seront prises le 15 mai de chaque année, pour l’anniversaire de la Nakba. Nous continuons à soutenir la campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions.
  • Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes, au-delà des multiples actions que nous menons dans chaque pays, appelle à participer à la journée internationale de solidarité avec les migrant.es, qui est organisée chaque année.
  • L’action syndicale contre les multinationales est primordiale. Nos coordinations sectorielles sont un outil pour cela. Mais nous devons aussi faire le lien avec les mouvements sociaux qui agissent sur ce plan. Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes participe aux campagnes communes qui s’inscrivent dans notre conception du syndicalisme.
  • Nous avons besoin de moments de convergence internationale. Chaque année, celles et ceux qui organisent le capitalisme dans tous nos pays se rencontrent à Davos (Suisse) pour organiser notre exploitation et le pillage du monde. Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes propose d’organiser une journée de manifestations, sous les formes appropriées à chaque pays, lors des prochaines éditions, de ces rencontres de Davos. Cette proposition est faite aux mouvements syndicaux et sociaux, au-delà de notre propre Réseau. Elle pourra prendre la forme d’une manifestation internationale en direction du Forum économique mondial. Par ces actions, nous marquerons notre opposition directe aux capitalistes et aux gouvernements qui les servent.
  • Face à l’usurpation et la spoliation des biens publics essentiels pour la vie par le capitalisme, le Réseau syndical international de solidarité et de luttes va réaliser une campagne pour la réappropriation de ces biens, en mettant en avant leur autogestion par les travailleuses et travailleurs ainsi que celles et ceux qui en ont usage. De même, nous voulons renforcer et soutenir les expériences collectives d’alternatives au capitalisme, pour les protéger des attaques du capital, mieux les faire connaître et les étendre à d’autres territoires.
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