Skip to content

Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

Catégories
Les travailleur·euses n'ont pas de pays ! Luttes contre les discriminations Luttes migrant·es

Darmanin veut des immigrés kleenex

Le ministre de l’Intérieur défend sa future loi sur l’immigration, perçue comme un « problème ». Avec une innovation venue du ministère du Travail : accepter des immigrés qu’on exploitera avant de les jeter, sans considération ni dignité.

https://www.politis.fr/articles/2022/11/darmanin-veut-des-immigres-kleenex-45016/

Gérald Darmanin nous prend pour des neuneus : « On doit désormais être méchant avec les méchants et gentil avec les gentils. » C’est ainsi que le ministre de l’Intérieur résume dans Le Monde la future loi sur l’immigration qu’il envisage de présenter avec son collègue Olivier Dussopt au début de l’année 2023.

Passons sur le fait que nous n’avions pas compris combien détruire des tentes et des campements de migrants, les pourchasser et les priver d’accès à l’eau était une marque de bienveillance…

Et contentons-nous d’examiner les deux points clés de ce énième texte, quatre ans après la loi asile et immigration qui devait régler ce que le gouvernement persiste à qualifier de « problème ».

Le premier concerne les obligations de quitter le territoire français, les fameuses OQTF, dont l’application supposée laxiste est dénoncée par l’extrême droite depuis le meurtre de la jeune Lola. Jamais en retard d’une surenchère, M. Darmanin entend limiter drastiquement les possibilités de recours contre ces obligations : douze existent, il veut n’en conserver que quatre « pour exécuter plus rapidement les mesures ».

Le retour de la double peine

Être arrivé en France avant l’âge de 13 ans ne protégera plus de l’expulsion un étranger coupable d’un crime ou d’un délit. C’est le retour de la double peine que Nicolas Sarkozy avait assouplie en 2003. Autre idée darmanienne : inscrire toutes les OQTF au fichier des personnes recherchées, réinstaurant de fait le délit de séjour irrégulier.

Désireux de « rendre la vie impossible » aux personnes visées par des OQTF, il « demande » d’ores et déjà aux préfectures de s’assurer « qu’elles ne bénéficient plus de prestations sociales ni de logement social ».

Par souci d’équilibre, nous dit-on, la future loi va créer un titre de séjour temporaire pour « les métiers en tension ». On doit cette « innovation » au ministre du Travail, Olivier Dussopt, le prétendu leader de l’aile gauche (introuvable) de la Macronie. Si des travailleurs en situation irrégulière pourront demander leur régularisation sans passer par leur employeur – un progrès par rapport à la « circulaire Valls » –, il s’agit surtout de satisfaire une demande patronale pour des métiers pénibles qui peinent à recruter : hôtellerie, restauration, logistique et métiers du soin.

Mais attention, « si le métier n’est plus en tension parce que l’activité économique aurait changé, précise M. Darmanin sur BFMTV, évidemment (sic) cette personne perdrait son titre de séjour au bout d’un an ». Et « il n’y a pas non plus de droit à la vie privée et familiale, de façon évidente » (re-sic). La « gentillesse » darmanienne consiste donc à accepter des immigrés qu’on exploitera avant de les jeter, sans considération ni dignité.

Catégories
Luttes contre les discriminations

“Être femme et lesbienne au travail, c’est la double peine” : une enquête dévoile l’ampleur de la lesbophobie

L’Ifop et l’association L’Autre cercle, spécialisée dans l’inclusion des personnes LGBT+ dans le monde du travail, publient mardi une enquête sur la visibilité lesbienne. D’après cette étude, 53% des femmes interrogées déclarent avoir subi au moins une agression ou une discrimination au travail.

L’institut de sondage Ifop et l’association L’Autre cercle publient pour la première fois une enquête sur la visibilité et l’inclusion des femmes lesbiennes ou bisexuelles au travail, dans des entreprises ou organisations publiques. L’enquête, réalisée auprès de 2 431 femmes lesbiennes ou bisexuelles de plus de 18 ans, lève le voile sur l’ampleur des faits de lesbophobie – discriminations, voire agressions – et pointe du doigt une lesbophobie ambiante, avec des moqueries ou des remarques désobligeantes dans le cadre professionnel.

Il ressort notamment de cette étude que plus de la moitié des personnes interrogées (53%) déclarent avoir subi au moins une agression ou une discrimination au travail du fait de leur orientation sexuelle. Cela peut être des refus de promotion, des refus de prime ou des écarts de salaires par exemple. Dans des cas plus graves, elles peuvent être victimes d’agressions sexuelles et de harcèlement. Ces agressions et discriminations ont un impact sur la santé et la carrière des femmes concernées. À tel point que 34% des femmes interrogées disent avoir quitté leur emploi à cause de discriminations subies dans leur entreprise.

“Être femme et lesbienne au travail, c’est la double peine.”

Cette enquête décrit aussi une lesbophobie ambiante. Ainsi, 41% des femmes lesbiennes ou bisexuelles interrogées ont déjà reçu des moqueries ou des propos désobligeants qui leur étaient directement adressés. “On m’a déjà dit qu’étant donné que j’étais lesbienne, je ne prendrais pas de congés car je ne serai jamais maman”, raconte Aurore Foursy, 39 ans, qui travaille dans une entreprise d’agroalimentaire. “Ce genre de petites phrases maladroites, c’est notre quotidien”, ajoute-t-elle.

Aurore Foursy a fait le choix de parler de son homosexualité dès son arrivée dans son entreprise en 2018 pour “rester elle-même”. Mais “être femme et lesbienne au travail, c’est la double peine”, souligne-t-elle. L’homosexualité pour une femme est un facteur amplificateur de discriminations, révèle cette étude. Cela vient s’ajouter au sexisme qui est déjà la première source de discriminations en France pour les femmes, d’après l’Ifop.

Face à la lesbophobie, le repli sur soi

Les milieux réputés machistes comme l’industrie ou les transports sont plus propices à ces discrimination”, explique Catherine Tripon, porte-parole de l’association L’Autre cercle. A contrario, l’univers de la santé serait plus favorable à l’accueil des femmes lesbiennes ou bisexuelles.

Face à la lesbophobie, les femmes adoptent un comportement de repli sur soi pour se rendre invisibles : un automatisme fréquent qui leur permet de passer inaperçues. Elles se retrouvent alors éloignées de leur travail. Psychologiquement, l’impact est très fort : 45% des femmes interrogées révèlent avoir déjà eu des pensées suicidaires.

Source : France Inter

RSS
Follow by Email