#JusticePourJulie
La Cour de Cassation a rejeté le 17 mars le pourvoi de Julie et sa famille, qui demandait que les trois pompiers actuellement poursuivis pour « atteintes sexuelles » soient jugés pour viols : la jeune fille était âgée de 13 à 15 ans au moment des faits.
La cour a estimé qu’elle avait assez de discernement et donc impliquait son consentement… Julie suivait un traitement médicamenteux lourd qui nécessitait de nombreuses interventions des pompiers : plus de 130 entre 2008 et 2010. La famille demande la mise en examen de dix-sept autres pompiers, qu’elle accuse également de viols commis sur une période de plusieurs mois.
A l’époque, les coordonnées de la jeune fille, récupérées sur une fiche d’intervention, avaient circulé parmi les pompiers. Julie, personne fragile, est désormais handicapée à 80 % après l’une de ses tentatives de suicide effectuées pendant cette longue procédure.
Ce jugement inique a révolté les nombreuses femmes, féministes et soutiens présent·es qui ont rappelé qu’une vingtaine de pompiers sont aussi impliqués dans ces viols en réunion. Un arrêt de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles avait refusé le 12 novembre de requalifier les faits en viol. La Cour a suivi ce jugement, évitant aux pompiers de passer en procès aux assises. Pour la mère de Julie, dépitée, ” l’État distille des permis de violer. Pourtant, ils ont tous reconnu des actes sexuels avec pénétration alors que ma fille était mineure et suivait un traitement médical lourd à l’époque des faits. Pour l’État, les enfants et les femmes de ce pays sont des sous-citoyens.» Alors que seulement un dixième des plaintes aboutissent à une condamnation pour viol, l’avocate s’inquiète du message envoyé : «cette jurisprudence vient valider l’impunité des agresseurs et met toute la responsabilité sur les enfants.».
Les avocates de Julie comptent porter l’affaire devant la Cour Européenne des droits de l’Homme (CEDH) et engageront la responsabilité de l’État français. Nous les soutiendrons !
Le 7 février dernier, à l’appel d’un collectif national rassemblant plusieurs organisations et collectifs féministes, des manifestations étaient organisées dans de nombreuses villes.
Devant le Palais de justice de Versailles, les Fffrac du Mantois, NousToutes 78 ou d’autres groupe, étaient une trentaine avec pancartes et banderoles à réclamer justice pour Julie.
Julie a été violée en réunion par 22 pompiers de Paris alors qu’elle avait entre 13 et 15 ans. Après huit ans de procédures judiciaires douloureuses et trois juges d’instruction, la Cour d’Appel de Versailles, en novembre 2020, rend un verdict inhumain et déqualifie les faits de “viols en réunion”, en délit d’”atteinte sexuelle”, pour seulement trois d’entre eux. Les dix-neuf autres sont relaxés.
En France, la requalification des viols en atteintes sexuelles est courante et concerne majoritairement les mineur-e-s (qui représentent 54% des victimes de viol). Le 10 février la Cour de cassation décidera si les faits sont finalement requalifiés en viol et donc jugés aux assises.
Soutien total à Julie face à l’impunité des violeurs et la culture du viol.
JUSTICE POUR JULIE ET POUR TOUTES LES AUTRES VICTIMES !STOP JUSTICE SEXISTE !
Pour en savoir plus : https://www.humanite.fr/violences-sexuelles-laffaire-julie-sera-t-elle-requalifiee-en-viol-699752