Réunis en comité national les 11 et 12 janvier 2023, l’Union syndicale Solidaires et l’ensemble de ses structures s’engagent totalement dans la bataille des retraites qui vient de commencer.
Emmanuel Macron et Elisabeth Borne décident de voler nos vies et notre droit à la retraite en bonne santé. La société qu’ils nous construisent est mortifère sur tous les plans. Rien ne justifie économiquement, ni aujourd’hui ni demain, une telle réforme. Elle s’inscrit dans l’idéologie capitaliste qui vise à nous faire travailler toujours plus pour enrichir, préserver et augmenter les revenus des actionnaires et des plus riches, pour attirer leurs capitaux.
Dans un contexte international tendu, après plus d’un an d’inflation qui fait décrocher les salaires, les pensions et les minimas sociaux, le gouvernement cherche à imposer une régression sociale massive. Elle s’inscrit dans la suite des attaques contre les droits des chômeuses et chômeurs, contre l’accès inconditionnel au RSA et contre les locataires en difficulté. Le projet de loi sur l’immigration est répressif et utilitariste vis-à-vis des travailleuses et travailleurs sans papiers. Pour l’égalité des droits, la régularisation de toutes et tous les sans-papiers est urgente, en commençant par nos camarades en grève depuis plus d’un an à DPD et Chronopost.
En France, nous vivons un moment où les dysfonctionnements graves des services publics s’accélèrent, en particulier celui de la santé, où les pénuries, notamment de personnel, de médicaments et d’énergie, montrent la fragilité de notre système productif, cassé par des décennies de libéralisation et de mises en concurrence, où la loi du profit prime sur le bien commun… Tout cela sur fond de répression de plus en plus violente.
Ça suffit ! La bataille des retraites doit-être le tombeau de leur politique anti-sociale.
Aujourd’hui, il y a urgence sociale et écologique à imposer un autre partage du travail et des richesses. Nous avons de nombreuses propositions pour construire une société de la justice sociale et de l’égalité, débarrassée des exploitations et dominations.
Gagner cette lutte passera, dans les semaines qui viennent, par notre capacité à continuer à construire une dynamique intersyndicale unitaire la plus large possible pour convaincre les travailleuses et travailleurs de sortir de la résignation et de passer à l’action. Il sera aussi important de multiplier les initiatives à toutes les échelles.
Nous savons que la bataille va durer. Le jeudi 19 janvier sera une première journée massive de débrayages, de grèves et de manifestations. Nous allons construire la mobilisation pour lui faire gagner en intensité et en rapport de force, par la participation du plus grand nombre, dans les secteurs, les entreprises, les administrations, les lieux d’études, dans les territoires et l’ensemble de la société… Nous allons pousser au maximum à la construction et au développement d’assemblées générales, d’espaces démocratiques, qui donnent le pouvoir aux travailleuses et travailleurs mobilisé.es.
Notre capacité à nous coordonner au niveau interprofessionnel sera déterminante. De la même manière, le 8 mars sera certainement sous le signe des retraites. Nous le savons, la grève, y compris reconductible, le blocage de l’économie seront nécessaires pour gagner. Le gouvernement en porte la responsabilité. Nous restons dans le même temps vigilant.es à la situation sociale générale : elle est explosive et tout peut s’accélérer rapidement. Nous sommes prêt.es. Nous luttons pour gagner !