La grève des salariés de PEI continue. La direction de Renault leur a bloqué l’accès aux bâtiments du Technocentre depuis jeudi matin, mais les grévistes sont bien déterminés à continuer à se faire entendre.
Jeudi 5 mai : En arrivant le matin sur le site, les salariés de PEI ont découvert qu’ils ne pouvaient plus pénétrer dans les locaux du Technocentre [1] : la direction de Renault avait dévalidé leur badge, y compris ceux des délégués du personnel PEI du Technocentre. Ils ont juste pu entrer dans la partie de l’accueil située avant les tourniquets. Malgré ce blocage, les grévistes ont fait du bruit toute la journée pour continuer à se faire entendre.
Les directions de Renault et de PEI ont d’autre part sélectionné quelques salariés, en leur disant qu’ils n’étaient pas concernés par les motifs de la grève, qu’ils ont fait rentrer par l’entrée livraison, dite « PC4 », à l’arrière du site.
La direction de Renault a également convoqué un CSSCT (Comité Hygiène Sécurité Conditions de Travail) pour « faire le point sur la prestation de nettoyage » avec les représentants du personnel Renault. Le nouveau directeur du Technocentre y assistait. Face aux retours des salariés inquiets de l’état des sanitaires, la direction a assuré construire des solutions de « back-up » pour maintenir le niveau de propreté du site, mais elle n’a pas voulu dire lesquelles. Elle a affirmé également avoir des « contacts pluri-quotidiens » avec la direction de PEI, mais là aussi sans en dire plus.
C’est en fait par la presse que les grévistes ont appris que « concernant l’entretien du centre de recherche et de développement, le nouveau contrat prendra effet le 20 mai prochain » (Le Parisien du 5 mai 2022). Il est fortement à craindre que ce nouveau contrat soit revu à la baisse par Renault et qu’il ait des conséquences néfastes pour les salariés de PEI : réduction des horaires de travail (et donc des salaires), mutations sur d’autres sites, voire des licenciements.
Le directeur du Technocentre a également envoyé un mail dans la matinée à tous les résidents pour les rassurer sur les « perturbations » engendrées par le « mouvement social des équipes PEI en charge du nettoyage » et affirmer « pouvoir aboutir rapidement à une situation maîtrisée ».
Vendredi 6 mai : Les grévistes ont découvert qu’ils ne pouvaient même plus rentrer à l’accueil du Technocentre. La direction avait fait installer des barrières 20 mètres devant l’entrée du bâtiment de l’Avancée, avec la présence de « gorilles » chargés de filtrer les entrées. Les grévistes de PEI, qu’ils soient ou non délégués, se sont vus refusés de nouveau l’entrée, même pour aller aux toilettes.
Lors d’une nouvelle assemblée générale, les grévistes ont élu un comité d’organisation de la grève composé de délégués et de non syndiqués, avec autant de femmes que d’hommes.
Ils ont appris que la direction de Renault menaçait de faire appel à une autre société pour faire le ménage si PEI n’assurait pas un service minimum. Les grévistes ont longuement discuté de cette nouvelle situation, d’abord dans le comité d’organisation de la grève, puis en Assemblée Générale. Face au chantage de faire intervenir une autre société, les grévistes ont accepté d’assurer un service minimum à certaines conditions :
- Mise en place d’un service réellement « minimum » qui ne vise pas à briser la grève,
- Ouverture des négociations,
- Accès au Technocentre pour les grévistes et les délégués.
Ces propositions ont été ont votées à l’unanimité des grévistes.
Les revendications des grévistes de PEI sont toujours :
- Paiement des salaires à 100% (le chômage partiel mis en place depuis 2 ans fait perdre jusqu’à 2 à 300 € par mois à certains salariés, et la perte de salaire serait encore supérieure avec le non-paiement des vendredis),
- Fin de la politique des paliers [2],
- Arrêt de la dégradation des conditions de travail,
- Aucun licenciement, aucune mutation imposée.
La lutte continue !
Notes
[1] Jusqu’à jeudi matin, la direction de Renault avait interdit l’accès au site uniquement aux élus du personnel et aux représentants syndicaux de PEI extérieurs au site, et cela avant même le déclenchement de la grève, ce qui est illégal. A partir de jeudi matin, ce sont tous les grévistes qui ont subi le même sort.
[2] Renault impose des « paliers » budgétaires dans ses contrats commerciaux passés avec PEI, ce qui lui permet de baisser le tarif de la prestation en cas de circonstances exceptionnelles.