Dévalidation des badges des grévistes de PEI, envoi de vigiles, d’huissiers et de chiens.. La direction de Renault refuse même de rencontrer une délégation des salariés en grève depuis 3 semaines. Quant à celle de PEI, elle est aux abonnés absents.
Face aux revendications des salariés de PEI : le mépris et l’absence de dialogue
80 salariés de la société PEI, qui assurent le nettoyage du Technocentre, sont en grève depuis mardi 3 mai suite à l’annonce d’une nouvelle baisse de la prestation de nettoyage décidée par Renault.
Jeudi 5 mai, la direction de l’établissement a dévalidé les badges de tous les grévistes. Le prétexte invoqué a été « l’intrusion » des grévistes au Design. Or les grévistes de PEI, dont plusieurs travaillent habituellement au Design, ne sont pas entrés par « intrusion », mais avec l’autorisation du responsable de la sécurité du Technocentre. Les grévistes ont même laissé leur téléphone portable dans un sac avant d’entrer au Design, comme le responsable de la sécurité leur avait demandé.
C’est donc du fait de la direction de l’établissement que les grévistes sont bloqués à l’extérieur du Technocentre. C’est aussi la direction de Renault, et pas les grévistes, qui bloque les entrées du Technocentre pour empêcher les grévistes d’entrer sur leur lieu de travail.
Les grévistes ont également proposé de faire un service minimum de nettoyage, notamment des sanitaires. A ce jour, celui-ci leur est toujours refusé. Au contraire la direction de PEI, avec l’accord de celle de Renault, fait venir des salariés qui habituellement ne travaillent pas au Technocentre pour occuper les postes de travail des grévistes.
Les salariés de PEI qui travaillent se tirent une balle dans le pied. Ils affaiblissent la grève, dont la victoire leur serait aussi bénéfique. Et ils montrent qu’ils peuvent faire le travail à moins nombreux.
La direction de Renault veut faire des économies sur les salariés les plus mal payés du TCR. Les salariés de PEI ont été aux premières loges pendant le Covid. Ils ont travaillé sans masque lors du premier confinement. Plusieurs ont attrapé le Covid, le transmettant à leurs proches dont certains ont été en réanimation et sont toujours malades. Ils font des périodes de chômage partiel et perdent du salaire, et maintenant Renault supprime une partie du nettoyage les vendredis. Voilà comment ils sont remerciés !
Ces économies entrainent la suppression de 30 emplois parmi les salariés de PEI du Technocentre, et autant sur les sites Renault du Plessis, de Boulogne et de Paris.
Ce que les grévistes de PEI demandent :
- Que ces suppressions de postes se fassent par un plan de départs volontaires (pour les salariés proches de la retraite notamment qui sont usés par le travail) avec des indemnités de départ supra-légales,
- Qu’il n’y ait aucun licenciement ni mutation imposée,
- Le maintien à 100 % des salaires qui sont déjà bas. En effet, la plupart des salariés gagnent le SMIC horaire, et beaucoup de salariés sont à temps partiel.
- Que les salariés non-grévistes de PEI assurent uniquement la prestation correspondant à leur poste de travail habituel, et que les grévistes puissent assurer un service minimum.
- Le déblocage des badges de tous les grévistes, y compris ceux des délégués de PEI, et l’accès au Technocentre des élus CSE et des Délégués Syndicaux de PEI.
Les directions de Renault et de PEI se renvoient la balle. La direction de Renault dit que ce n’est pas à elle de gérer la baisse du personnel de PEI. Tandis que celle de PEI dit qu’elle n’a pas d’argent pour maintenir les salaires et financer un plan de départs volontaires. Pourtant, cette diminution d’activité chez PEI est bien la conséquence d’une décision de Renault. Et PEI a été racheté par le groupe T2MC qui se vante d’être dans les 10 plus grosses sociétés de nettoyage de France.
Notre demande de CSSCT extraordinaire est restée sans réponse aussi bien de la part de la direction que des rapporteurs de proximité de la CFE-CGC et de la CFDT.
SUD demande la tenue d’une réunion entre toutes les parties, direction de Renault, de PEI, représentants des grévistes et des salariés du Technocentre, pour trouver une issue positive à ce conflit.