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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Hectar : non à l’ouverture de l’école d’agriculture de Xavier Niel

Mardi 29 juin, des organisations de l’enseignement public agricole (FSU, CGT, FO, SUD, UNSA), du monde paysan (Confédération paysanne, Fadear) ou de parents d’élève (FCPE) organisaient un pique-nique citoyen dans les Yvelines contre l’ouverture en septembre d’Hectar, une école d’agriculture privée pouvant accueillir 2000 personnes par an et bénéficiant de fonds publics. À cette occasion, nous avons interrogé Dominique Blivet, secrétaire national de Sud-Rural-Territoires.

Qu’est-ce que le projet Hectar ?

C’est un projet de formation agricole privé pour adultes financée par Xavier Niel (patron de Free et actionnaire du journal Le Monde – NDLR). Le but officiel est de faire face aux nombreux départs dans le monde agricole. Mais l’objectif est surtout pour Xavier Niel de se placer sur le marché de la formation agricole pour adultes.

Vous dénoncez une vision libérale de l’enseignement agricole. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

Pour nous, l’agriculture ne peut pas être considérée comme une marchandise. Les enjeux d’autonomie alimentaire sont des fondamentaux qui ne peuvent être laissés aux entreprises privées. Nous sommes favorables à une formation agricole publique, gratuite, et tournée vers la transition écologique et agricole.

En quoi Hectar représente-t-il une menace pour l’enseignement public ?

Hectar est un projet qui se présente comme philanthrope, mais il est déjà financé par la région île de France. De même, il est financé par des fondations comme celle de Danone qui en profite pour faire de l’optimisation fiscale. Tout cet argent public serait bien plus utile pour financer la formation agricole qui a de réels besoins que l’État ne prend plus en charge.

Le gouvernement favorise-t-il ce type de projet ?

Le gouvernement favorise ce genre d’initiative puisque dans leur logique libérale tout ce qui est service public est présenté comme ringard, tout ce qui relève des multinationales est vu comme moderne et innovant. L’État organise la pénurie de moyens pour le service public pour mieux vanter les mérites des acteurs privés. Au-delà de Xavier Niel, l’autre actionnaire de ce projet n est autre que Audrey Bourolleau, ancienne conseillère d’Emmanuel Macron, chargée de faire une évaluation de la formation agricole publique. Elle a bien compris les enjeux, mais elle ne partage pas nos remèdes. Elle a pris les infos et a pu se créer son entreprise.

Source : Site Rapport de forces


NON à l’ouverture du campus « Hectar »

Le 29 juin, SUD Rural Territoire se joindra aux camarades du SNETAP-FSU, de la CGT Agri, de FO Enseignement Agricole, du SEA-UNSA, la FCPE, de la Confédération Paysanne et d’ISF Agrista (Ingénieurs sans frontières) pour exprimer notre indignation et notre désaccord contre l’ouverture de l’école privée d’agriculture Hectar.

Hectar est un projet financé par le richissime Xavier Niel et mené par Audrey Bourolleau (ex-conseillère de M. Macron) qui vise à ouvrir le « plus grand campus agricole du monde » dès septembre 2021 : une offre de formation aux métiers de l’agriculture, gratuite et destinée aux adultes… de quoi mettre à mal une fois de plus l’avenir des CFPPA et des établissements publics de la région ! Ce projet a également reçu le soutien financier du conseil régional d’Île-de-France alors que les budgets dédiés à l’enseignement agricole s’amenuisent intolérablement et que des postes d’agents sont supprimés !

L’annonce de l’ouverture pour septembre prochain du Campus agricole « Hectar » est un signal négatif pour l’enseignement agricole public. Cette école misant sur la formation de pair à pair a l’ambition de former 2 000 agriculteurs à l’heure où le renouvellement des générations d’agriculteurs est un vrai défi.

L’agriculture et l’alimentation sont des Biens Communs. Les notion de souveraineté et de sécurité alimentaires sont à la base du fondement du concept de l’État. Plus que jamais, nous avons besoin de nous organiser collectivement à l’échelle nationale et internationale pour répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux liés à l’alimentation et à la production agricole. Plus que jamais nous avons besoin de citoyens et de producteurs ayant une conscience des enjeux globaux et d’une vision complexe des agro-écosystèmes. Une telle école privée et gratuite sera libre de promouvoir ses propres valeurs accompagnées de ses propres solutions technicistes. Quelles seront les garanties sur le fond de ces formations ?

Crédits d’impôts, subventions du conseil régional d’Île-de-France, nos gouvernants choisissent d’accorder des moyens à une école privée sans exercer de regards sur les programmes et méthodes employés. Alors que les moyens pour l’enseignement agricole public se réduisent comme peau de chagrin (-300 équivalents temps plein sur le quinquennat), la marchandisation de la formation professionnelle introduite par la loi Penicaud de 2018 favorise un enseignement privé.

Contre l’école Hectar, il nous faut collectivement refuser et dénoncer cette vision libérale de la formation professionnelle et d’une agriculture toujours plus techniciste sans réelle approche globale. Il est de notre devoir d’exiger la priorité à l’offre publique de formation corrélée à un plan ambitieux. Il permettra d’assurer le renouvellement de la moitié des agricultrices et agriculteurs qui partiront en retraite sous 8 à 10 ans. Il accompagnera la nécessaire transition agro-écologique et la ré-installation sur tout le territoire de fermes à taille humaine respectueuses des animaux, de la terre, des femmes et des hommes qui y travaillent.

SUD Rural Territoire, en intersyndicale, appelle à un rassemblement devant le site prévu pour cette école à Lévis Saint Nom dans les Yvelines le mardi 29 juin à 11h pour un pique nique citoyen.

Communiqué de presse au format PDF

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