Ce mardi 17 septembre se déroulaient les obsèques de l’agent municipal de Mézières-sur-Seine décédé, à l’âge de 58 ans, des suites d’une chute du toit d’un centre de loisirs dans l’exercice de son travail.
L’Union syndicale Solidaires 78 s’associe à la douleur de sa famille, de ses proches, de ses collègues (dont seul·es quelque un·es ont été autorisé·es par leur hiérarchie à s’absenter pour un dernier hommage à leur camarade !).
Mais notre organisation syndicale tient également à faire part de sa très vive colère.
L’agent décédé à Mézière est le 214e mort au travail recensé (tous ne le sont malheureusement pas) en France depuis le 1er janvier 2024.
Des déclarations honteuses…
Pour le maire de Mézières, interrogé par la presse, « Les accidents du travail sont souvent très bêtes. »… Déclaration indigne ! Les accidents du travail sont le fait de choix dans l’organisation du travail, du trop fréquent non-respect des règles de sécurité, d’un management de plus en plus toxique, y compris dans la fonction publique, et s’il fallait constater une « bêtise » accidentogène, ce serait d’abord et avant tout celle des employeurs…
Trop de précédents dans les Yvelines
– On se souvient qu’en janvier 2019, Michel Brahim, autoentrepreneur couvreur de 68 ans, décédait après une chute de 18 mètres depuis le toit de la préfecture des Yvelines… Quel symbole !
– En février 2024, un chauffeur de poids lourd âgé de 50 ans a été grièvement brûlé dans un accident du travail survenu à Limay. Il a été recouvert par une centaine de kilos de chaux éteinte, provoquant des brûlures graves sur une grande partie de son corps.
– En avril 2024, à Versailles, des inspecteurs du travail ont considéré qu’il existait un « danger grave et imminent de chute de hauteur » pour les salariés de la société GL Events qui installaient les tribunes et gradins du stade éphémère de l’équitation aux JO de Paris. Le Tribunal administratif avait été saisi. Au moins 31 accidents du travail très graves ont été recensés pour les travaux liés au JO de Paris 2024.
En finir avec l’impunité patronale
Depuis 2 ans l’Union syndicale Solidaires 78 a mené un travail d’information, de sensibilisation et de mobilisation sur ce sujet encore tabou et trop souvent relégué à la rubrique « faits divers » alors qu’il s’agit d’un enjeu social et politique.
Chaque année, 1 million de travailleurs et travailleuses sont victimes d’accidents du travail, plus de 800 personnes perdent leur vie à leur travail en France – soit plus de 2 morts par jour – un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Dans son enquête sur le sujet, Matthieu Lépine, que Solidaires 78 avait invité à Limay, rappelle que, en Europe, « c’est en France qu’on meurt le plus au travail avec 3,53 accidents mortels pour 100 000 personnes en activité. »
En 2023 et 2024, avec nos camarades de l’UL CGT de Poissy, nous nous sommes rassemblé·es le 28 avril, à l’occasion de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, devant la plaque dédiée à la mémoire de 4 égoutiers décédés à Poissy…
Construisons la riposte
Mais nous ne voulons plus commémorer les morts·es au travail, nous voulons les empêcher et en finir avec l’impunité patronale et managériale. Ils et elles doivent rendre des comptes.
On ne doit jamais mourir au travail. Et pour cela il faut s’organiser et se mobiliser collectivement.
Union syndicale Solidaires 78, le 20 septembre 2024