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Dans le privé et le public, un syndicalisme de lutte pour la transformation sociale

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Éducation

Dans l’éducation : tous et toutes impacté·es !

« Impacté·es », c’est le titre donné par les salarié·es de France Télécom à une pièce de théâtre* relatant les causes de la vague de suicides déclenchés par la mise en place des nouvelles politiques de management au sein de leur entreprise. Les procès successifs ont reconnu la responsabilité de la direction dans ce qui a été qualifié d’ « harcèlement moral à l’échelle industrielle ».
La mise en œuvre du Pacte, dès la rentrée 2023 et dans le flou le plus total, répond aux mêmes logiques et méthodes que celles qui ont prévalu à France Télécom et prévalent aujourd’hui à Orange. Elle participe du new public management, imaginé par quelques hauts fonctionnaires et des cabinets « conseils » néo-libéraux pour imposer une gestion toujours plus brutale de l’humain.

La carotte financière et le bâton autoritaire

Allongement du temps de travail, astreintes, chantage et pressions hiérarchiques, urgence et improvisation, flou des missions, etc., il s’agit de pressuriser les agent·es jusqu’à l’épuisement – avec des conséquences profondes et durables sur leur santé. Et face à la disette salariale dans l’Éducation nationale il ne resterait qu’une seule issue aux personnels : la débrouille individuelle, la mise en concurrence de tou·tes contre tou·tes, la vente de sa force de travail jusqu’à l’effondrement et/ou la démission.
C’est le retour du « pognon de dingue », mais à une condition : courber l’échine, se soumettre et abandonner toutes velléités de lutte collective pour le partage égalitaire des richesses et du temps de travail.

À l’école de l’individualisme et de la soumission

En définitive, il s’agit de faire disparaître une certaine culture** du travail, celle du service public, celle qui devrait viser l’émancipation – des élèves mais aussi des agent·es – pour renvoyer le collectif dans les poubelles de l’histoire. La manière dont les écoles et les personnels sont à présent gérés est directement calquée sur le modèle vertical, autoritaire et solitaire du président de la République.
Les services publics s’effondrent mais, brique après brique, le pouvoir est en train de bâtir une nouvelle école, managée en direct sur les chaînes d’info (trop de vacances, toutes les absences seront remplacées, etc.). C’en est fini des textes posant des règles identiques partout et pour tou·tes, le modèle auto-entrepreunarial s’impose avec des lettres de mission « co-construites », inversant le rapport de force, laissant l’agent·e démuni·e et seul·e face à son chef de service.

Alors, ça va imploser… ou ça va péter ?

Par naïveté, par lassitude, mais aussi, disons-le, par cupidité et individualisme, beaucoup se sont lancé·es dans la course au Pacte, sous les encouragements d’une hiérarchie dont le zèle a été monnayé par une prime de 1 000 €. Dès lors, la première des résistances, aujourd’hui, est de refuser d’entrer dans ce pacte pour ne pas entériner de nouvelles inégalités, divisions et tensions et pour renouer avec la force du collectif.
No pactaran !
À la mémoire de Christine Renon.


* DVD Les Impacté·es disponible auprès de SUD Télécom.
** La circulaire de rentrée 2023-2024 du ministère de l’Éducation évoque un « changement de culture » et une « profonde évolution culturelle » !

Extrait du journal de rentrée de SU>D Éducation 78

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