SUD éducation dénonce l’instrumentalisation de la laïcité à des fins islamophobes, racistes et sexistes à la veille de la rentrée. La préoccupation de Gabriel Attal n’est pas de répondre aux inquiétudes légitimes des personnels sur leurs salaires, l’absence de personnels et les classes surchargées mais de lancer une campagne de harcèlement sur des jeunes filles. Gabriel Attal pointe la tenue vestimentaire des filles en focalisant sur la robe longue appelée « abaya » au nom d’une laïcité dévoyée.
A la fin de l’année scolaire 2023, SUD éducation dénonçait déjà les offensives menées par les chef·fes contre les tenues vestimentaires des jeunes filles. D’après le rapport 2022 de la CNCDH « 1,2 million de personnes seraient victimes chaque année d’au moins une atteinte à caractère raciste, antisémite ou xénophobe (injures, menaces, violences ou discriminations), selon les estimations (Enquête « Cadre de Vie et Sécurité » 2019) ». Gabriel Attal semble vouloir faire exploser ce chiffre à la rentrée en stigmatisant les vêtements portés par des jeunes filles musulmanes ou supposées et en voulant ainsi contrôler leurs corps. À quelques jours de la reprise, cette annonce laisse penser que certaines élèves, les élèves musulmans et musulmanes ou perçu·es comme tel·les ne sont pas les bienvenu·es à l’école.
SUD éducation condamne les survivances de l’idéologie coloniale, à la fois sexiste et islamophobe, qui entend administrer le corps des femmes : l’interdiction de certains vêtements à l’école aujourd’hui font échos aux scènes de dévoilement dans l’Algérie colonisée.
Le décret sur le harcèlement scolaire permettra aux chef·fes d’établissements de saisir les conseils de disciplines pour des « atteintes » au « principe de laïcité » : des jeunes filles pourront ainsi se retrouver en conseil de discipline,et même être définitivement exclues de leur établissements, parce qu’elles ne porteront pas une robe à la bonne longueur. Les dérives sont à craindre.
SUD éducation soutient les jeunes collégien·nes et lycéen·nes dans leur combat pour le droit de s’habiller comme elles et ils l’entendent, et contre les remarques sexistes et islamophobes des adultes.
SUD éducation condamne ces pratiques discriminatoires, arbitraires et racistes ainsi que toutes les démarches qui visent à interdire l’accès à l’établissement scolaire à des élèves sous prétexte d’une tenue inadaptée.
SUD éducation défend pied à pied la laïcité, celle-ci implique une neutralité totale de l’État et de ses institutions en matière religieuse. Tou·tes les élèves devraient avoir accès au service public d’éducation sans subir de discrimination.