Monsieur Bruno Le Maire, ministre notamment de l’Économie et des Finances, ne cesse depuis plusieurs semaines de vouloir convaincre le pays que nous courons à la faillite, que les comptes publics de la Nation sont dans le rouge, qu’il va falloir arrêter de dépenser à tours de bras pour les chômeurs et chômeuses, pour les retraités et retraitées, pour les fonctionnaires, pour la sécurité sociale. Pour lui, la raison nous impose de voir les choses en face, comme il dit,et il faut avoir du courage pour le dire au pays, sans démagogie, comme le font tant d’autres, nous ne pouvons dépenser plus que nous avons, car l’argent ne tombe pas du ciel, il faut que les investisseurs continuent de nous faire confiance si nous devons emprunter sur les marchés financiers. Et il va plus loin, du fait de l’urgence, il faut modifier les budgets votés en fin d’année 2023, budgets basés sur des prévisions qui se révèlent, trois mois plus tard, assez fortement erronées pour justifier, justement, un changement de cap dans la politique budgétaire du pays.
En fin d’année 2023, nous avions donc une ribambelle d’énarques, et souvent même, parmi le haut du panier, d’inspecteurs des finances, qui ont préparé un Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2024, et un Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2024. Le ministre s’exprimait devant les élus de la Nation, devant les citoyennes et les citoyens, en voulant les convaincre de la justesse de ses prévisions, de ses projections, de ses calculs, et de ses projets de budgets. Et tout le monde, ou presque, suivait.
Trois mois plus tard, patatras, tout s’effondre, les prévisions étaient fausses. Il faut mener une politique de rigueur sans atermoiement, avec une grande détermination. Mais comment faire confiance à de telles girouettes ? Comment croire aujourd’hui quelqu’un qui nous demandait il y a trois mois, avec la même « conviction », la même « sincérité », de le croire et qui vient de nous avouer qu’il s’est trompé ? Et qu’il s’est trompé seulement sur trois mois de décalage !
Et souvenons-nous que ce sont les mêmes qui, lors du conflit contre leur « réforme » des retraites, nous faisaient de grandes démonstrations sur la faillite à terme de « notre « système de retraite, en faisant cette fois des projections jusqu’à 2050, voire 2070 ! Ils arrivaient à anticiper les conséquences des changements climatiques, les évolutions démographiques du pays, les multiples soubresauts économiques et financiers du pays sur les 40 ans qui allaient suivre, sans compter les problèmes géopolitiques, les guerres toujours possibles. Ah, ils sont très forts !
À l’Union Nationale Interprofessionnelle des Retraités et Retraitées Solidaires (UNIRS) notre jugement est arrêté depuis longtemps. Ce ne sont pas des imbéciles qui se trompent. Ce sont des menteurs qui veulent nous tromper. Leurs choix sont toujours au service d’eux-mêmes et des plus riches pour qui ils agissent et qui savent les récompenser et les admettre dans leur cercle. Ensuite, leurs discours évoluent en fonction de leurs opportunités politiques dont ils sont juges.
Quand le jour sera venu de faire le ménage,
il y aura beaucoup de choses à changer !