Le 20 novembre, la communauté trans commémore ses adelphes assassiné·es et suicidé·es à l’occasion de la journée du souvenir trans, déclinaison française du Trans Day of Remembrance (TDoR). Cette journée est apparue en 1999 suite au meurtre d’une femme trans du nom de Rita Hester. L’Union Syndicale Solidaires appelle les personnes trans et leurs allié·es à rejoindre les mobilisations organisées partout en France.
Les chiffres du collectif Transrespect vs Transphobia sont parlants, entre le 1er octobre 2022 et le 31 septembre 2023 dans le monde :
- 320 personnes trans et non-binaires ont été assassiné·es,
- 94 % des personnes trans assassinées dans le monde étaient des femmes trans ou des personnes trans féminines
- 45 % des personnes trans mort·es en Europe sont des migrant·es
Les agressions, violences, meurtres et assassinats transphobes sont en hausse, comme les suicides : la transphobie pousse certaines personnes à attenter à leurs jours.
Les barrières administratives, la psychiatrisation constante, les difficultés d’accès à un logement, à un emploi constituent un continuum de violences envers les personnes trans. Et beaucoup d’entre-elles survivent dans la précarité. A cela s’ajoute les discriminations croisées auxquelles elles sont confrontées : le racisme et la misogynie.
La transphobie est aussi devenue un cheval de bataille de l’extrême-droite au cours des dernières années. En France celle-ci use d’une panique morale transphobe pour peser sur l’école, la loi et les médias.
Dans le monde du travail injures, harcèlements, mépris affiché, « outings » forcés, inégalités de traitement ou d’avancement de carrière sont aussi le lot de discriminations que subissent nos adelphes trans … Nous rappelons que l’employeur a l’obligation de garantir la santé physique et morale de tous-tes les travailleurs-euses sur le lieu de travail
Pour les personnes trans en situation de migration, le départ du pays d’origine est bien souvent lié aux violences transphobes subies mais l’arrivée en France ne signifie pas pour autant la fin des difficultés. Les mesures répressives et xénophobes appliquées par le gouvernement actuel s’abattent également sur les personnes trans : placement en Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile éloignés d’un accès aux soins adapté aux personnes trans, enfermement dans les Centres de Rétention Administrative, manque de places en hébergements d’urgence. Elles souffrent aussi de discrimination aux aides, d’accès à la médecine, au logement, de discriminations judiciaires qui vont être accentuées avec le projet de loi asile et immigration de Darmanin durci par le Sénat conservateur et réactionnaire qui souhaite la suppression de Aide Médicale d’État (AME).
C’est pourquoi l’Union Syndicale Solidaires appelle à rejoindre les mobilisations en hommage à toutes les victimes de la transphobie.