Renault veut encore supprimer 2000 emplois dans l’Ingénierie/Tertiaire en France. Les nouvelles technologies et mobilités exigeraient au contraire de renforcer la R&D, et pas de faire de l’« Ingénierie-washing » en parlant de développements « made in France » tout en délocalisant et en externalisant.
Communiqué SUD Renault Guyancourt/Aubevoye du 17 septembre 2021
2000 nouvelles suppressions d’emplois annoncées dans l’Ingénierie/Tertiaire Renault :
Les salariés devront défendre leurs emplois et leurs conditions de travail
La direction de Renault vient d’annoncer son intention de supprimer 2000 emplois supplémentaires dans l’Ingénierie/Tertiaire en France. Dans les 3 prochaines années, ce seraient 1 300 suppressions d’emplois dans l’Ingénierie produit, 300 dans l’Ingénierie process et 400 dans les fonctions supports (tertiaire). Durant la même période, Renault procéderait à 400 recrutements dans ces secteurs. On est loin du compte.
Le précédent plan dit de « transformation des compétences », signé par la CFE/CGC, la CFDT et FO, avait déjà comme objectif de supprimer 2500 emplois dans l’Ingénierie/Tertiaire. La direction y a pris gout et en redemande. Le triumvirat Senard/De Meo/Le Borgne à la tête de Renault et de son Ingénierie est bien dans les pas de leurs prédécesseurs Ghosn/Bolloré/Gascon.
Le plan « Renaulution » n’est en rien une rupture avec les précédents plans stratégiques de Renault, mais une accélération du dépeçage de son ingénierie et de ses fonctions supports, sur fond d’attaques contre les conditions de travail et de rémunérations des salariés : intensification et complexification du travail, flexibilité, bureaux partagés, individualisation de la politique de rémunération menant à une hausse des inégalités salariales…
Tout en continuant d’externaliser et de délocaliser de nombreuses activités, la direction de Renault ose parler de « développement des projets véhicules « made in France » » . En fait, de plus en plus de développements sont « not made by Renault in France », mais plutôt « made in Romania », « made in India » ou « made by out-sourcing ».
Les départs du dernier plan n’ont de volontaires que le nom pour une partie des salariés qui voient leur activité supprimée et qui sont fortement incités à adhérer à un dispositif de « Rupture Conventionnelle Collective ». Quant aux mesures d’âges (des Dispenses d’Activité pour ceux qui sont à moins de 3 ans de leur âge de départ en retraite à taux plein), beaucoup de salariés les sollicitent tant la politique menée depuis des années par les directions successives de Renault ont des effets dévastateurs et démotivants.
Pour SUD, ces suppressions d’emplois sont inacceptables. Il faut que cette hémorragie d’emplois et de compétences s’arrête. Les enjeux des nouvelles technologies et mobilités demandent au contraire de renforcer la Recherche et Développement (R&D).
Les syndicats qui ont déjà signé les précédents accords de compétitivité et de réduction d’effectifs (parfois en se disant par la suite « trahis » par la direction) doivent cesser d’y apporter leur caution et d’accompagner la politique délétère de la direction de Renault.
SUD en appelle aux salariés qui, en se mobilisant massivement, auraient la force de contraindre la direction à renoncer à ces nouvelles suppressions d’emplois. L’avenir est à la lutte.