Dans l’éducation aussi, tous et toutes en grève
De l’éducation…
On peut faire un constat accablant sur notre métier de personnel de l’éducation, que ce soit avant, pendant, ou après la crise sanitaire : réduction du nombre de classes et de postes, conditions de travail sans cesse dégradées, taylorisation des gestes professionnels, mépris de la hiérarchie et surdité de l’État devant des mobilisations d’ampleur. La continuité pédagogique, imposée dans une improvisation totale, puis la réouverture des établissements scolaires dans des conditions sanitaires scandaleuses ont constitué le paroxysme du mépris de l’institution envers les personnels et les élèves.
Les soignant·es, de leur côté, ont fait un constat plus que similaire. Remplacez « classes » par « lits », « continuité pédagogique » par « état d’urgence sanitaire », « établissements scolaires » par « hôpitaux » et « élèves » par « patient·es »… Sans parler de tous les autres travailleurs et travailleuses en première ligne…
… à la solidarité interprofessionnelle
Une chose est sûre : ce n’est pas en restant isolé·es que nous arriverons à nous faire entendre et à enfin gagner ce que nous revendiquons depuis des années. Les constats que nous faisons dans chaque secteur professionnel ne sont que la conséquence logique d’une gestion capitaliste où les intérêts financiers priment sur tout autre intérêt : pédagogique, de santé publique, de dignité des salarié·es, voire tout simplement humain et solidaire.
La mobilisation contre la réforme des retraites a remis en lumière la puissance et la joie des luttes interprofessionnelles, regroupant des individus de tous milieux, de toutes professions, unis par la même envie de construire une société plus juste et plus égalitaire, contre le règne et les méfaits du capitalisme et de l’individualisme.
Si le confinement a freiné ces élans, en tout cas sur le terrain, il ne nous a pas empêché·es de faire vivre la solidarité : on l’a vu avec les cortèges de fenêtres ou encore avec la lutte victorieuse de Solidaires contre Amazon, qui mettait sciemment ses salarié·es en danger en pleine pandémie…
Nous avons lutté ensemble, nous avons applaudi les personnels en première ligne pendant le confinement, nous avons pris conscience des conditions de travail impitoyables des hospitalièr·es.
Le déconfinement sonnera-t-il la fin de cette solidarité ?
Assurément, NON !
Des applaudissements au rassemblement, il n’y a qu’un pas : rejoignons les personnels de l’hôpital le mardi 16 juin pour une journée de grève et pour montrer que, après ces deux mois confinés, nous sommes toujours là, toutes et tous solidaires, pour gagner, pour l’hôpital et pour tous·tes les travailleur·ses.