Cette livraison d’été des Utopiques comporte un dossier sur l’enfance et de la jeunesse. Si nous avons l’émancipation au cœur, c’est bien dans la société entière que celle-ci doit pleinement se réaliser et à chaque âge de la vie. Loin de faire le tour de la question, le numéro s’intéresse à l’enfant dans les pédagogies alternatives et émancipatrices, aux droits de l’enfant, comme à la place à donner à « l’enfance » en tant que telle, mais aussi aux mythes et réalités autour de l’adoption internationale.
Nara Cladera revient, témoignages poignants inédits à l’appui, sur les « enfants volés » par la dictature argentine dans les années 70 et sur le mouvement des grands-mères de la Place de mai. Deux articles traitent des enfants dans la Commune de Paris, poursuivant ainsi le précédent numéro intégralement consacré à cet épisode majeur des espoirs révolutionnaires.
Ludivine Bantigny, historienne, replace l’histoire de la jeunesse dans celle de la France capitaliste. De quels outils collectifs se doter dans la jeunesse, comment garantir son auto-organisation ? Les combats syndicaux des lycéen·nes et étudiant·es sont évoqués : la lutte contre le CPE en 2006, l’expérience des Jeunesses syndicalistes, les conséquences du confinement lié à l’épidémie de Covid-19.
La réalité de la « démocratisation » scolaire est interrogée : d’un point de vue général comme au travers de « celles et ceux des lycées pro ». La jeunesse, c’est aussi celle qui est « sans-papiers » : le jeune Madama ou, plus globalement, les Mineurs non-accompagnés ou Jeunes isolé·es étranger·es.
Enfin, deux sujets sont proposés à la réflexion, « hors-dossier » : les porte-paroles de l’Union syndicale Solidaires, Simon Duteil et Murielle Guilbert, invitent à réfléchir sur le rôle et le sens du syndicalisme ; Gilbert Achcar s’intéresse aux contours de l’impérialisme aujourd’hui.
Enfin, à l’occasion de la 4e rencontre internationale, prévue à Dijon en septembre 2021, nous présentons le site et les activités du Réseau syndical international de solidarité et de luttes.
Les Utopiques
Depuis mai 2015, la revue Les Utopiques entend contribuer à enrichir un projet d’émancipation sociale qui soit l’œuvre de celles et ceux que le système capitaliste exploite et opprime. Être une revue de réflexion ne signifie pas seulement publier des articles théoriques.
Les Utopiques mêlent ainsi des contributions plus directement liées à des expériences concrètes ensemble construisant une réflexion autonome et indépendante destinée à nourrir l’action militante des syndiqué•es, des échanges avec celles et ceux qui ne se résignent pas à la glaciation capitaliste et aux haines réactionnaires. Car si les articles sont dans leur majorité rédigés par des membres de l’Union syndicale Solidaires, Les Utopiques sont bien entendu ouvertes aux contributions extérieures : sociologues, historien•nes, journalistes, mais aussi aux membres d’autres organisations syndicales ou de mouvements sociaux.
Autogestion, unité et unification syndicales, enseignements de luttes syndicales, désobéissances, droit et syndicalisme, féminisme, écologie, antiracisme et question sociale, antifascisme, histoire du mouvement ouvrier, un autre foot est possible, culture ouvrière, Mai 68, souffrances au travail, internationalisme…, ces quelques thèmes abordés, parmi d’autres, dans notre revue, illustrent notre projet.
Le syndicalisme incarné par Solidaires est indépendant au sens où il ne dépend d’aucun groupe extérieur pour formuler sa réflexion politique, sociale, économique, pour définir ses objectifs de lutte et un projet de société.
Chaque numéro de la revue Les Utopiques propose une énergie renouvelable pour vos résistances, vos luttes et les alternatives à construire.
Enfin, Les Utopiques est aussi le nom d’une collection de livres.