La proposition de loi Rilhac « créant la fonction de directeur ou de directrice d’école » a été adoptée à l’Assemblée nationale le 29 septembre.
Jusqu’à présent, le/la directeur·trices est un·e professeur·e des écoles, plus ou moins déchargé·e de sa mission d’enseignement, mais reste un·e collègue, avec des responsabilités supplémentaires mais sans aucun pouvoir hiérarchique. Dans les écoles, c’est le Conseil des maîtres et des maîtresses qui est souverain en matière de décisions pédagogiques et de fonctionnement.
Avec la nouvelle loi, tout change : le/la directeur·trices bénéficiera « d’une délégation de compétences de l’autorité académique » et disposera « d’une autorité fonctionnelle ». Et la proposition de loi affirme clairement : « Le directeur participe à l’encadrement du système éducatif ».
Ainsi, le gouvernement change en profondeur les missions et le statut des directeur·trices. On passerait sans transition d’un fonctionnement horizontal et collégial à un fonctionnement vertical, managérial et directif.
Que va-t-elle changer ?
Elle inclut les directeur·trices dans la chaîne hiérarchique. Ils et elles vont se voir imposer des missions et des injonctions nouvelles, davantage de travail bureaucratique au détriment des élèves et du service public, sans moyens supplémentaires garantis et sans formation.
Ce nouveau statut retire au conseil des maîtres et des maîtresses ses prérogatives (formation, emplois du temps, etc.).
La position des directeur·trices va devenir encore plus difficile et rapidement la pénurie de candidat·es risquera s’aggraver.
Un projet rejeté par les personnels
Les professeur⋅es des écoles, chargé⋅es de direction ou non, rejettent massivement ce projet. Ils et elles sont attaché⋅es au fonctionnement collectif et démocratique de l’équipe, centré autour du conseil des maîtres⋅ses. Donner une autorité fonctionnelle aux directeur·trices, c’est chercher à les couper du reste de l’équipe et nuire au fonctionnement de l’école.
Après une première réunion publique le 28 septembre, le syndicat Sud éducation 78 appelle à engager le combat contre cette vision autoritaire et réactionnaire de l’école et ses conséquences sur le service public d’éducation.
Sud éducation 78