“Méfiez-vous des syndicalistes !”, avertissement entendu, chuchoté – le plus souvent aux oreilles des jeunes collègues – par la hiérarchie, voire par certain·es “collègues”…
Méfiez-vous des syndicalistes !
Elles vous donnent des informations complètes sur vos droits que l’administration se garde bien de communiquer ;
Ils organisent des heures d’info pour permettre aux équipes d’échanger à bâtons rompus ;
Méfiez-vous des syndicalistes !
Elles vous soutiennent face aux discriminations, aux inégalités, au racisme, au sexisme dans l’institution ;
Face à l’arbitraire de la hiérarchie, ils rappellent qu’il existe d’autres voies que la soumission, d’autres droits que l’obéissance ;
Elles défendent le collectif et pas le chacun·e pour soi ;
Ils perturbent les moments de communion partagés entre ceux qui ont le pouvoir et l’argent ;
Méfiez-vous des syndicalistes !
Elles luttent pour la défense et la reconnaissance des plus précaires ;
Ils prennent des coups pour défendre leurs idées et leurs collègues ;
Méfiez-vous des syndicalistes !
Elles sont des grains de sable dans la routine aliénante ;
Ils et elles rêvent et luttent d’une autre école et une autre société et luttent pour les faire advenir…
et surtout… ne les – ne nous – rejoignez pas !
Pour une rentrée offensive !
Pour combattre les inégalités,
un plan d’urgence pour l’éducation !
Au cours des 2 dernières années scolaires, les élèves ont traversé d’importantes périodes d’enseignement à distance. Les inégalités scolaires se sont fortement aggravées et les classes populaires ont particulièrement souffert de la continuité pédagogique.
SUD éducation revendique depuis le printemps 2020 la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour réduire ces inégalités et pour répondre durablement à la crise sanitaire. La rentrée de septembre 2020 n’a vu aucun ajustement, en termes de moyens, pour tenir compte de la crise. Les personnels de l’Éducation nationale n’ont pas bénéficié de la politique du “quoi qu’il en coûte” qui n’a profité qu’aux patrons : alors que les entreprises captent l’essentiel des dépenses publiques liées à la crise sanitaire, les services publics, et notamment le service public d’éducation, ne voient aucune inflexion dans la politique de démantèlement des services publics en vigueur bien avant la crise. Rien n’a été mis en place pour faire face à la crise, sur le plan pédagogique comme sanitaire. Et de fait, l’année 2020-2021 a été une longue succession d’improvisations, aggravant encore davantage la situation d’inégalités scolaires, intrinsèque à l’école, mais intensifiée par le premier confinement.
La préparation de la rentrée 2021 n’a pas changé la donne : suppression de 1 800 postes dans le second degré, créations marginales dans le premier degré. Dans tous les cas, les moyens ne sont pas à la hauteur des besoins. S’ajoute à cela la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat et des lycées : inégalités entre établissements du fait des choix de spécialités, désorganisation généralisée.
Dans le premier comme dans le second degré, les moyens alloués sont insuffisants pour assurer l’accompagnement des élèves à besoins particuliers : l’inclusion des élèves en situation de handicap se fait sans moyens satisfaisants, les personnels AESH attendent toujours un statut de la fonction publique et un salaire digne de ce nom, les Rased et les établissements spécialisés sont réduits à peau de chagrin. De même, les classes d’accueil pour les élèves allophones ne bénéficient pas des moyens nécessaires. Enfin, l’éducation prioritaire, censée réduire les inégalités, est en passe d’être démantelée par une nouvelle réforme inacceptable.
Pour faire face à ce constat alarmant, Sud éducation invite les personnels d’éducation et d’enseignement à se réunir en HMI et/ou AG afin de réfléchir aux manières de s’organiser et de riposter collectivement.