Succès de l’opération “Sacs à pains – violentomètres” contre les violences sexistes, dans les Yvelines fin mars- début avril
L’idée venue d’Amérique latine et lancée par la mairie de Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis, a été reprise par le collectif national Nous Toutes. 600 000 sacs à pain ont été financés par une cagnotte en ligne. Leur originalité : au recto, impression d’un “violentomètre”, questionnaire permettant de mesurer le degré de violences (physiques et psychologiques) dans un couple ou la relation à partir d’exemples concrets du quotidien; au verso, sont affichés les numéros utiles à contacter en cas de violences. Car même si la parole se libère depuis peu, la question est encore taboue et cachée y compris parmi les jeunes notamment.
Dans les Yvelines, plus de 80 membres du collectif NT 78, jeunes ou pas, sont allées sur le terrain où plus de 6000 emballages ont été distribués dans 60 boulangeries qui ont donné un accueil très favorable, de Rambouillet ou Saint-Germain, à Mantes la Jolie en passant par Poissy ou Verneuil. Des mairies se sont investies comme à Trappes en finançant des milliers de sachets ou en envisagent de le faire dans quelques villes. ( inciter votre mairie à participer : bit.ly/contactmairie ou bit.ly/baguettemairie – Sacs à pain en rupture de stock ? bit.ly/baguettepdf) La crise sanitaire et le confinement ont fait explosé les chiffres en termes de violences intra-familiales, cette nouvelle action est donc bienvenue. Il ne s’agit pas de de se substituer à l’Etat, mais constatons que les lois ne sont pas appliquées : telles les trois séances par an d’éducation à la sexualité, quasi inexistantes ou la présence trop rare d’un référent égalité dans chaque établissement.
Pourtant, c’est là qu’on devrait notamment aborder les questions du consentement, du viol et ne pas s’en tenir aux questions de tenue vestimentaire. Cette action de terrain avec les sacs à pain, a permis un minimum de faire comprendre que le sexisme constitue un problème systémique, issu de la domination patriarcale, reproduite par la société et dans l’éducation. Mais il sera certainement nécessaire de recommencer !Numéros utiles : En cas d’urgence, appelez le 17 ; Pour être écouté.e et informé.e, appelez le 3919 ; Viols Femmes Infos, appelez le 0 800 05 95 95 ; Le tchat « En avant toutes » sur commentonsaime.fr ; Enfance en danger, appelez le 119.Nous Toutes organise des formations et sensibilisations gratuites par zoom 2h et 2h30 sur les thèmes : violences sexistes et sexuelles, culture du viol, éduquer à la non-violence.
Le Violentomètre : permet de jauger facilement si votre relation amoureuse est saine, ou si, au contraire, il faut demander de l’aide. La frise dégradée et graduée est composée d’une échelle, allant de 1 à 24. Le niveau 1, dans la zone verte nommée “Profite, ta relation est saine”, représente la meilleure situation, celle où, comme note le document, le partenaire “respecte tes décisions et tes goûts”. Le vingt-quatrième pallier, en revanche, correspond à la pire situation : “T’obliges à avoir des relations sexuelles”. “Protège-toi, demande de l’aide, tu es en danger quand…” peut-on lire sur le dernier tiers de la jauge, dans laquelle cinq situations de violences conjugales sont décrites. Au milieu, il y a la zone orange, celle où le violentomètre recommande la vigilance.