Depuis quelques années nous constatons une multiplication des attaques de la hiérarchie contre des militants et militantes de SUD éducation, preuve que notre syndicalisme, nos principes et prises de position dérangent l’administration. Faute d’avoir de réels arguments à apporter à nos revendications quant à l’amélioration du service public d’éducation, la hiérarchie nous répond lâchement sur le terrain administratif et disciplinaire à travers des sanctions plus ou moins assumées selon les cas.
Depuis 2019, ce ne sont pas moins de 5 affaires de répression qu’ont eu à subir les militants et militantes de SUD éducation dans différentes académies.
2019, Bobigny (93) : l’administration lance deux procédures disciplinaires et deux mutations forcées contre 4 collègues du collège République, dont 3 militant·es de SUD éducation malgré un dossier vide.
2020, Melle (79) : suite à un arrêté du 9 mars, trois enseignant·es, tou·tes adhérent·es de SUD Éducation, sont suspendu·es à titre conservatoire pour une durée de quatre mois, dans l’attente d’éventuelles suites disciplinaires. En septembre, les 3 collègues sont convoqué en conseil disciplinaire avec une 4ème collègue à la surprise générale. Là aussi leur dossier est vide. Ce qu’on leur reproche ? Avoir fait grève contre la réforme du bac !
2020, Bordeaux (33) : trois enseignant·es du lycée François Mauriac de Bordeaux, syndiqué·es à SUD éducation, ont reçu une lettre de la rectrice indiquant qu’elle engageait contre elles et eux une procédure disciplinaire. Ce qui est reproché à nos collègues ? S’être mobilisé·es pour faire barrage à la mise en œuvre de la réforme du bac Blanquer.
2020, Strasbourg (67) : suspendu depuis le 10 février suite à son interpellation lors du piquet de grève qui a eu lieu au lycée Marie Curie à Strasbourg le jeudi 6 février contre les E3C, Yann, AED et adhérent à Sud éducation, est convoqué le mercredi 1er juillet à 10H à une commission consultative paritaire. Après avoir consulté le dossier à deux reprises, il apparaît que celui-ci repose sur une énonciation lacunaire et incohérente des faits reprochés à Yann.
2021, Bobigny (93) : le 4 février, Hélène, enseignante à l’école Marie Curie et militante à SUD éducation, est notifiée par mail de sa mutation dans l’intérêt du service. Ce qu’on lui reproche ? Avoir usé de sa liberté pédagogique et avoir relayé la souffrance au travail vécue par une très grande partie de l’équipe de son école en raison notamment de l’attitude de l’inspectrice de la circonscription.
La répression ne s’abat pas que dans l’éducation mais aussi sur nos camarades qui luttent dans leurs secteurs : Anissa, représentante SUD Santé-Sociaux à l’EHPAD de Livry-Gargan, Aline, représentante SUD Route à H&M Logistics, Boualem et Saliha, représentant·es SUD Conseil Départemental 93 …
À cette répression administrative et disciplinaire ciblée, il faut rajouter les multiples attaques politiques, médiatiques et judiciaires qu’a eu à subir SUD éducation 93 ces dernières années : plainte pour discrimination, demande de dissolution de notre syndicat, attaques constantes et affligeantes du ministre sur les plateaux télé et studios de radio, jusqu’à encore ce week-end à l’Assemblée nationale où, l’amendement porté par le député Reda (LR), proposait tout bonnement de permettre au gouvernement de dissoudre un syndicat nous utilisant comme épouvantail.
Si notre syndicalisme dérange c’est bien parce que nous portons haut et fort une vision plus juste de la société. Que nous portons haut et fort un projet pour une école plus juste et émancipatrice. Que nous portons, chaque jour, sur le terrain, les revendications de nos collègues pour la défense de nos conditions de travail, pour des moyens à la hauteurs, pour un réel service public d’éducation.
Les militantes et militants de SUD éducation ne se laisseront pas abattre et continueront chaque jour de vous défendre, de relayer et de construire les luttes pour plus de justice sociale.