Communiqué à propos de la reprise le 11 mai
L’annonce faite par le président de la République le 13 avril dernier lors de son allocution de procéder à une réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai a soulevé l’incompréhension et l’indignation chez les personnels.
Le patronat s’est déclaré “satisfait” : cela permet aux entreprises de bien préparer la reprise, et aux enfants de retrouver le chemin de l’école, s’est félicité un porte-parole du Medef. Mais l’école n’est pas la garderie du MEDEF !
Alors que le pays affiche toujours chaque jour plusieurs centaines de contaminations et de décès liés à l’épidémie de Covid-19, il faudrait remettre en contact des milliers d’élèves, d’enseignants, de personnels et de parents en rouvrant les écoles, sans garanties de sécurité supplémentaires par rapport au moment où la décision de fermeture a été prise, et sans même savoir si ceux qui ont été malades sont durablement immunisés ?
Le 12 mars dernier, le président avait annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires pour “protéger les enfants” et “réduire la propagation du nouveau coronavirus”. Mais désormais le 11 mai, les enfants ne seraient plus à protéger et on pourrait de nouveau favoriser la propagation du virus, en réduisant à néant l’effort consenti par l’ensemble de la population ?
Même le Président du Conseil national de l’ordre des médecins le dit : “il n’y a pas d’explication médicale, infectieuse ou épidémiologique à déconfiner dans le milieu scolaire en premier”. Selon ce médecin, “déconfiner le milieu scolaire reviendrait à remettre le virus en circulation”.
Comment comprendre que les lieux accueillant du public restent fermés alors que les établissements scolaires devront rouvrir ?
Comment n’y aurait-il pas de contamination dans des écoles, des collèges ou des lycées quand il y en aurait dans un restaurant avec 30 adultes ?
La décision présidentielle ne se base sur aucun plan concret de lutte contre la maladie : elle a été énoncée comme le fait du prince, et tout le système doit désormais trouver des modalités pratiques pour la rendre effective, malgré son manque de pertinence scientifique.
Pour SUD Education 78 cette décision est inacceptable !
SUD Education 78 refuse que la sortie du confinement se fasse sur une base aussi arbitraire, en mettant en danger la vie des personnels et en favorisant un redémarrage de la contamination. L’administration a l’obligation d’apporter toutes les garanties en matière de protection de ses agents et des élèves. SUD Education 78 exige avant toute reprise de l’activité que la sortie de crise sanitaire soit clairement vérifiée et que l’Education Nationale soit en mesure de fournir les garanties nécessaires en matière de conditions de travail et de sécurité (distances, capacité à faire respecter les gestes barrières, dépistages, désinfection, matériels de protection).